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1.

Objet

Dans le cadre de notre séminaire de Communication sur la santé, il nous a été


demandé de développer un sujet de communication autour d’un thème donné.

Le thème qui nous a été confié s’intitule : « Le Divertissement comme stratégie de


communication dans la lutte contre les violences conjugales à Kinshasa ». A travers ce
thème, nous allons nous atteler à l’apport du divertissement dans la lutte contre les
violences conjugales et pour ce qui concerne notre travail nous allons nous atteler sur
un divertissement et nous allons prendre comme divertissement la chanson ayant pour
thème un domaine de la vie conjugale de façon à en faire la promotion auprès de la
population. De ce fait, nous avons opté pour la chanson « LIBALA » Du frère patrice.

A l’issue de ce travail, nous avons pour objectif de démontrer que la musique comme
divertissement en général et la chanson en particulier, à travers son texte peut jouer un
rôle capital dans la lutte contre les violences conjugales dans la ville de Kinshasa

Problématique

le divertissement en général et la chanson sont des principaux moyens de


premier choix pour éduquer, connaitre les multiples cultures, dénoncer les pratiques
néfastes, éveiller la conscience,etc.

Cela se confirme par la pensée de Georges Michel : « la chanson sociale aurait


le mérite de rendre à une société sa mémoire propre, sa culture, sa tradition et donc
son identité, la conscience de soi1 ».

La chanson peut être vecteur ou moyen intervenant dans différents domaines


sociaux .

Comme moyen de communication et d’expression, le divertissement (la


chanson) s’est révélée être aussi un media de qualité pour véhiculer un message étant
donné qu’elle touche un champ très élargie des individus. Elle a un vaste publique et
une grande étendue et donc une bonne expansion que même d’autres industries telle
que celle de la publicité et de la cinématographie la sollicite comme support
médiatique pour mieux rentabiliser les produits commerciaux grâce à sa capacité
particulière de retenir l’attention des spectateurs ou potentiel clients.

La chanson peut être utilisée comme média pour conscientiser, sensibiliser et


éduquer la masse, en tant que media elle remplit parfaitement les trois fonctions
traditionnelles qu’est d’informer, former et divertir.

1
MICHEL, G., cité par LEROI, J., Musique noire, Paris, Ed. Bouquet/Chaste, 1976, p.13
1

Dans la fonction éducative, la chanson est un média éducatif que les artistes
utilisent pour interpeller, conscientiser, sensibiliser et inventer au changement social
de comportement. La chanson instruit et éduque, dévoile, dénomme et critique les
mauvaises structures de la société.

Du fait de son aspect de conscientiser, sensibiliser, la chanson peut être un


vecteur primordial dans le domaine de la santé. Elle peut faciliter l’inculcation des
bonnes pratiques, partagées par les spécialistes de la santé, auprès de la population,
surtout pour nous en Afrique, où la chanson fait partie de notre quotidien depuis nos
ancêtres.

Durant la pandémie du Coronavirus, la musique a été l’un des principaux moyens de


partage des connaissances concernant ce maux qui a surpris toute la planète entière.
Cela facilitant grandement la compréhension et la mise en pratique des différents
gestes barrières par la population contribuant à la relative faible propagation de la
maladie en Afrique subsaharienne.

2. Définitions des concepts

L’objet de ce point est de disséquer les différents termes clés se retrouvant dans notre
sujet.

Chanson

Etymologiquement le concept « chanson » vient d'une part du Latin « cantare »


qui signifie chanter ou faire entendre un chant, une chanson ; le chant ainsi perçu
comme une suite de sons modelés émis par la voix humaine ; et d'autre part du Grec «
cantio » qui signifie une petite composition musicale de caractère populaire,
sentimental ou satirique divisée en couplets et destinée à être chantée2.

La chanson est cette petite chose, ce petit air mélodieux d'hier et d'aujourd'hui
accompagné ou non d'instruments, que l'on prétend éphémère, légère et frivole, qui
exprime pourtant l'âme populaire mieux et plus complètement qu'aucun art artificiel ne
saurait le faire, qui est capable de passer au plus grand nombre, simultanément, et des
idées, des images, des impressions, des sentiments..., Permettant, enfin, de tisser entre
les hommes une sorte de toile invisible. La chanson c'est aussi cet objet sonore chargé
de culture et de symbole, un voyage nostalgique, des rires joyeux, une passion
violente, une fête jamais oubliée, un amour naissant, une révolution encrassée, nos
vies, l'odeur de notre enfance3.

2
MANCHET, J., Le petit Larousse illustré, Paris, Edition La colombe, 2007, p.256
3
M, TCHEBWA., Terre de la chanson. Musique zaïroise hier et aujourd'hui, Bruxelles, Afrique éditions, 1996,
p.17
2

Pour L.J. Calvet, la chanson est cet « air que l'on fredonne, des mots qui
s'impriment dans nos mémoires et dont, suprême hommage, on oublie le plus souvent
l'auteur4 ».

D'après Foulquie, la chanson est une pièce en vers répartie en musique5.

Pour Gaston M’bemba-Ndoumba, la chanson est un discours, un texte parlé qui utilise
la langue, elle est donc liée à la langue6

D'une manière générale, la chanson peut être conçue comme « une combinaison
d'élément, comme une synthèse active réunissant : un texte, une mélodie, une voix,
une orchestration et la performance physique du chanteur7.

- La chanson comme texte

« La chanson, contrairement aux autres genres textuels, ne se réduit pas à une


simple virtualité mais constitue une performance, un « acte de parole » dans lequel le
texte est d'emblée interprété et mis en mouvement8.

Jean-Michel Adam définit le texte comme un objet. Mais il fait une distinction entre le
texte comme objet abstrait et le texte comme objet concret, matériel, empirique. Le
premier est l’objet théorique de la linguistique textuelle et le second est l’objet
empirique de l’analyse textuelle des discours.9

Le texte concret, matériel et empirique est défini chez Jean-Michel Adam comme « un
énoncé complet jamais isolé, et comme le résultat toujours singulier d’un acte
d’énonciation »10

En sémiologie le concept de texte est utilisé pour se référer à des unités linguistiques
plus larges que le signe, et désigne les mots et phrases qui constituent un écrit.
Umberto Eco fait remarquer au sujet du texte qu'il est celui qui convient mieux ou qui
remplace le concept traditionnel message ; autrement dit, ce qui autrefois était appelé «
message » est en réalités texte11

4
CALVET L.J., Quand la chanson devient propriété publique, in « Le français dans le monde », n° 332, 2002,
p78
5
FOULQUIE P., Dictionnaire de la langue pédagogique, Paris, PUF, 1997, p.243
6
G, MBEMBA-NDUMBA., Sociologie de la chanson congolaise. Cours expérimenté sur la rumba congolaise,
Paris, le harmattan, 2013,
7
H, MBIYE., Note de cours de chansons populaires, deuxième graduat en communications sociales, U.C.C.,
2019-2020, inédit

8
H., MBIYE, op cit
9
J-M., ADAM, La linguistique textuelle : introduction à l’analyse textuelle des discours, Paris, Colin, 2005,
p.28
10
Ibid., p.31
11
H., MBIYE, ibid.
3

Ainsi, chaque texte devient un énoncé, résultat d’un acte d’énonciation ; l’énonciateur
donne vie au texte. Sans lui, le texte resterait lettre morte, pas d’énonciateur, pas de
texte énoncé, le second suppose le premier, en d’autres termes, une trace matérielle,
conséquence d’une opération.

L’existence d’un énonciateur est donc la condition de l’existence d’un texte.

En effet, le texte repose sur une structure hiérarchique. Il est un macro-signe, une
macro proposition, ayant ses Signifiant, Signifie et Référent. C’est un objet
dynamique, orienté. Il est le signe qui réalise simultanément trois actes : il parle de
quelque chose (acte de référence) pour en dire quelque chose d’autre (acte de
prédication) afin de communiquer au récepteur une intention particulière de l’émetteur
(acte illocutoire). Ce référent global régit tous les choix opérés à différents niveaux de
cette structuration hiérarchique.

Le texte est un énoncé, ayant son énonciateur et son co-énonciateur à qui le message
est adresse. Le sens du texte dépend donc non seulement de sa structuration, mais aussi
de la prise en charge par le locuteur du contenu référentiel, de l’aspect axiologique, de
sa visée, de l’intention, du point de vue à transmettre.

Nous nous devons aussi d’évoquer les différents rôles de la chanson en s’appuyant
particulièrement sur le plan social.

Sur le plan social, la chanson est considérée comme un élément rassembleur et


unificateur. Là où les gens n'ont pas réussi, la chanson aide à les unir.

Lorsqu’un pays était déchiré et divisé par la guerre, la chanson est restée le socle, une
sorte de dénominateur commun auquel toute la population se reconnaisse. Elle joue un
grand rôle dans la société ; elle est jouée dans toutes les circonstances : fête, deuil,
mariage...

Elle trouve écho dans presque toute la gamme des émotions humaines, elle calme et
stimule, élève et inspire, ravit et arrache les larmes. En outre, comme elle part
directement au cœur, elle exerce un grand pouvoir.

3. Théorie

La théorie qui nous semble appropriée par rapport à notre sujet est celui du
modèle de croyance à la vie conjugales. Celui-ci est appuyé par l’auteur Marshall H.
Becker qui le définit comme une méta-analyse plus récente a trouvé un fort soutien
pour les avantages perçus et les obstacles perçus prédisant les comportements liés à la
santé, mais de faibles preuves du pouvoir prédictif de la gravité perçue et de la
susceptibilité perçue.

Ce modèle a deux composantes :


4

- La perception de la violence : dans le cadre de notre travail, la perception de la


violence résulte au fait que la vie conjugale est sacrée selon les saintes
écritures, de ce fait vivre en couple défend certaines actions à ne pas commettre
à l’instar de la violence, la brutalité etc.
- L’évaluation d’un comportement recommandé

Dans ce modèle, nous avons 5 facteurs qui influencent sur les comportements relatifs à
la lutte de matière à la vie conjugale :

- Vulnérabilité perçue : le risque que courait chaque individu, d’être violé dans le
mariage.
- Gravité perçue : le fait que la violence dans le mariage a beaucoup des
conséquences néfastes sur les différents partenaires
- Avantages perçus : la croyance au fait que si chacun respecte les règles du
mariage ,tout ira mieux

4. Analyse du texte de la chanson

Texte de la chanson

- Grille d’analyse :Application du schéma actanciel

Algirdas Julien Greimas, s’étant aussi inspiré l’auteur de deux théories importantes en
narratologie. Dans une perspective pragmatique, Greimas détermine d’abord un
modèle à six actants applicable à tout récit, il s’agit du destinateur, l’objet, destinataire,
adjuvant, sujet, opposant et ces six actants vont établir des relations au tour de trois
axes : l’axe de la communication, l’axe du pouvoir, l’axe du désire.

 Destinateur : le personnage qui ordonne la quête ou la mission au sujet


 L’objet : l’objet de la quête, l’ordre de la mission
 Destinataire : le personnage à qui l’objet de la quête profite
 L’adjuvant : le personnage qui aide le sujet à accomplir sa tâche
 Sujet : le personnage qui exécute la mission, celui qui reçoit la mission
5

 L’opposant : ce qui s’oppose à l’accomplissement de la mission

 L’Axe de communication relie le destinateur et le destinataire. Le destinateur


commande la jonction entre le sujet et l’objet au profit du destinataire.
 L’Axe de pouvoir relie les adjuvants aux opposants. La jonction voulue sur
l’axe du désir est réalisable grâce à l’aide des adjuvants. Et les opposants sont
dans un rapport contraire car il nuit à la réalisation de la jonction.
 L’Axe du désir, sur cet axe, le sujet est orienté vers l’objet. La relation qui
s’établit entre les deux actants s’appelle jonction.

Schéma actantiel

Destinateur--------------------- Objet Destinataire (Axe de


communication)

Adjuvant Sujet Opposant (Axe du


pouvoir) (Axe du désir)

Schéma actantiel appliqué à la chanson (LIBALA)

fr patrice ------ le mariage est un acte sacré toute personne mariée


6

l’église, l’état les mariés les violences conjugales

Conclusion

De prime, il sied de rappeler l’objectif que nous nous sommes donné en réalisant ce
travail, celui de démontrer que le divertissement en général et la musique en
particulier, à travers son texte peut prodiguer des conseils pour lutter contre les
violences conjugales tout en démontrant que le mariage est un acte sacré. C’est dans
cette optique que nous nous sommes adonnés à une analyse détaillée du sujet en
appliquant l’analyse actancielle.
7

BIBLIOGRAPHIES

 ADAM, J-M., La linguistique textuelle : introduction à l’analyse textuelle des


discours, Paris, Colin, 2005
 BALLE, F., Médias et société, Paris, Montchrestien, 1994
 CALVET, L.J., Quand la chanson devient propriété publique, in « Le français
dans le monde », n° 332, 2002
 CHAREAUDEAU.P., Les médias et l’information, Bruxelles, éd. De Boeck,
2005
 FOULQUIE, P., Dictionnaire de la langue pédagogique, Paris, PUF, 1997
 MANCHET, J., Le petit Larousse illustré, Paris, Edition La colombe, 2007
 MBEMBA-NDUMBA, G., Sociologie de la chanson congolaise. Cours
expérimenté sur la rumba congolaise, Paris, le harmattan, 2013
 MBIYE, H., Note de cours de chansons populaires, deuxième graduat en
communications sociales, U.C.C., 2019-2020
 MICHEL, G., cité par LEROI, J., Musique noire, Paris, Ed. Bouquet/Chaste,
1976
 TCHEBWA, M., Terre de la chanson. Musique zaïroise hier et aujourd'hui,
Bruxelles, Afrique éditions, 1996

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