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Table des matières
Introduction : Notion de l’efficacité thérapeutique............................................. 3
1 Les facteurs physiologiques de la variation des paramètres PK/PD ............. 4
1.1 Variabilités chez un sujet âgé ................................................................. 4
1.1.1 Influence sur l’absorption ............................................................. 4
1.1.2 Influence sur la distribution .......................................................... 5
1.1.3 Influence sur le métabolisme ........................................................ 5
1.1.4 Influence sur l’élimination ............................................................. 6
1.2 Variabilités chez le nouveau ne, le nourrisson et l'enfant ....................... 6
1.2.1 Influence sur l’absorption ............................................................. 6
1.2.2 Influence sur la distribution .......................................................... 7
1.2.3 Influence sur le métabolisme ........................................................ 8
1.2.4 Influence sur l’élimination ............................................................. 8
1.3 Variabilités chez la femme enceinte ....................................................... 9
1.3.1 Influence sur l’absorption ............................................................. 9
1.3.2 Influence sur la distribution .......................................................... 9
1.3.3 Influence sur le métabolisme ........................................................ 9
1.3.4 Influence sur l’élimination ............................................................. 9
1.4 Variabilités génétiques ......................................................................... 10
2 Les facteurs physiopathologiques de la variation des paramètres PK/PD . 12
2.1 L’insuffisance rénale ............................................................................. 12
2.2 Insuffisance hépatique ......................................................................... 12
2.2.1 Influence sur la biodisponibilité .................................................. 13
2.2.2 Influence sur la distribution ........................................................ 13
2.2.3 Influence sur le métabolisme ...................................................... 13
2.2.4 Influence sur l’excrétion biliaire .................................................. 13
2.3 Insuffisance cardiaque ......................................................................... 14
1
2.3.1 Influence sur l'absorption ........................................................... 14
2.3.2 Influence sur la distribution ........................................................ 14
2.3.3 Métabolisme/Excrétion............................................................... 14
2.4 Dénutrition .......................................................................................... 15
2.4.1 Modification de la résorption...................................................... 15
2.4.2 Modification de la distribution .................................................... 15
2.4.3 Modification du métabolisme hépatique .................................... 15
2.4.4 Modification de l’excrétion rénale............................................... 16
2.5 Obésité pathologique........................................................................... 16
2.5.1 Modification de la distribution .................................................... 16
2.5.2 Modifications du métabolisme hépatique................................... 16
2.5.3 Modification de l’élimination ...................................................... 16
2.6 Immunodépression .............................................................................. 16
3 Les interactions médicamenteuses ........................................................... 17
3.1 Définition d’interaction médicamenteuse ............................................ 17
3.2 Mécanisme d’interaction médicamenteuse ......................................... 18
3.2.1 Les interactions physico-chimiques ............................................. 18
3.2.2 Les interactions pharmacocinétiques .......................................... 18
3.2.3 Les interactions pharmacodynamiques ....................................... 18
3.3 Exemple d’interaction médicamenteuse .............................................. 19
3.3.1 Exemple d’interactions physico-chimiques ................................. 19
3.3.2 Exemples des interactions pharmacocinétiques.......................... 20
3.3.3 Exemples d’interactions pharmacodynamiques .......................... 20
3.4 La prévention des interactions médicamenteuses................................ 21
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Introduction : Notion de l’efficacité thérapeutique
Un médicament est un principe actif plus un ou plusieurs excipients présentés
sous une forme galénique. Le principe actif est la partie du médicament
responsable de l’effet thérapeutique. Cet effet thérapeutique n’est optimal que
si le médicament est utilisé correctement en termes de dose, voie
d’administration etc. Donc pour parler d’efficacité thérapeutique plusieurs
facteurs doivent être réunis, parmi lesquels la dose. En effet, un médicament ne
donne son effet thérapeutique souhaité que s’il est administré à dose efficace.
Une dose efficace est corrélée avec une concentration plasmatique dans la
marge thérapeutique. Une dose inférieure à la dose recommandée entraîne
une inefficacité du traitement vu que la concentration plasmatique reste
infrathérapeutique. En revanche, une dose supérieure à la dose efficace peut
augmenter le risque de toxicité vu la concentration plasmatique élevée du
principe actif.
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Ces facteurs modifiant la PK/PD des médicament peuvent être :
- Des changements physiologiques du patient
- Des changements pathologiques du patient
- Des interactions médicamenteuses
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1.1.2 Influence sur la distribution
Les principales modifications physiologiques dues à l’âge pouvant modifier la
pharmacocinétique sont :
- Diminution de la surface corporelle
- Diminution de l’eau corporelle
- Diminution de la vascularisation tissulaire
- Une fonte musculaire accompagné par une augmentation relative de la
masse graisseuse.
Conséquences : de manière générale, il y a augmentation du volume de
distribution pour les molécules lipophiles et une diminution pour les molécules
hydrophiles. Par exemple, si le Vd est augmenté, la concentration sera plus forte
et la T½ vie augmentée.
Conséquences : diminution de la fixation à l’albumine des médicaments acides
avec une Augmentation de la fraction libre, seule pharmacologiquement active.
Augmentation probable des concentrations tissulaires et une modification du
Vd pouvant être à l’origine d’une majoration des effets thérapeutiques ou de
l’apparition de phénomènes toxiques. (Diminution de l’albuminémie)
De façon simple, la modification de la liaison plasmatique a un impact pour les
médicaments très liés aux protéines sanguines et ayant un index thérapeutique
étroit.
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Il faut donc adapter les doses afin d’éviter des concentrations trop élevées
source d’effets secondaires plus importants.
La biodisponibilité d’un médicament ayant un effet de premier passage
hépatique important augmente et des phénomènes de toxicité peuvent
apparaître.
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1.2.3 Influence sur le métabolisme
- Chez le NN :
• Immaturité des réactions de phase I.
• Immaturité des réactions de phase II
Pour les enzymes de phase I on retiendra l'immaturité des déméthylasses à la
naissance. De fait, la théophylline, utilisée comme stimulant de la respiration,
s'est avérée dangereuse car en se méthylant elle devient caféine qui peut
induire des convulsions si sa concentration atteint des valeurs toxiques. En
pratique les néonatalogistes prescrivent comme stimulant respiratoire la
caféine elle-même, directement éliminable dans les urines, et surveillent sa
concentration sérique.
Pour les enzymes de phase II, on se souviendra de l'immaturité de la
glucuroconjugaison. Elle contribue avec l'hémolyse physiologique des globules
rouges faits d'hémoglobine foetale a un risque d'hyperbilirubinémie libre, car la
bilirubine peut se déposer dans les noyaux gris centraux et cochléaires pour y
entrainer des apoptoses neuronales responsables d'athétose et de surdité,
définitives.
Conséquences : Réduction de la clairance et de la vitesse d’élimination de la
plupart des médicaments métabolisés par le foie chez le NN puis, en quelques
mois évolution vers l'hypermétabolisme (en rapport avec la croissance staturo-
pondérale très rapide du nourrisson). Donc chez l’enfant la demi-vie
plasmatique est élevée, avec de grandes variations inter-individuelles.
Remarque : La vitesse de maturation des voies métaboliques est variable,
parfois tardive à la puberté (ex. métabolisme de la phénylalanine). Cependant,
en général chez le N, l’activité métabolique est importante et se traduit par une
clairance plus élevée que chez l’adulte (en la pondérant par kg ou m²)d’où la
nécessité de rapprocher les doses unitaires après la période néonatale. L’âge de
transition entre le statut d’hypométaboliseur constant du NN et celui de
l’hypermétaboliseur n'est bien établi que pour quelques Médicaments.
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Conséquences : Les médicaments qui dépendent de la fonction rénale pour
l’élimination sont épurés de l’organisme très lentement à la naissance où il
existe une augmentation de la demi-vie plasmatique des médicaments : ex x10
pour le valium…
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Conséquences : il existe une augmentation de la filtration glomérulaire (donc
augmentation de la clairance à la créatinine). Ainsi, l’excrétion de certains
médicaments peut être accélérée.
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de certains médicaments bien plus élevées que les métaboliseurs rapides et
sont davantage exposés aux effets indésirables.
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2 Les facteurs physiopathologiques de la variation des paramètres PK/PD
La prescription d’un médicament vise à traiter un état pathologique donné. Or,
le patient peut souffrir d’une autre affection sous-jacente qui pourrait
influencer les paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des
médicaments.
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coagulation. Elle peut résulter de différents états pathologiques tels que les
hépatites virales, cirrhose, hépatocarcinome…
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alprénolol, aldostérone, hydrocortisone, phénacétine, péthidine,
propoxyphène, imipramine
- Médicaments à faible extraction hépatique dont la clairance dépend de
l’activité hépatocytaire et de la fixation aux proteines plasmatiques : antipyrine,
amidopyrine, warfarine, tolbutamide, diazépam, phénylbutazone,
diphénylhydantoïne
2.3.3 Métabolisme/Excrétion
Dans l’insuffisance cardiaque, la clairance des médicaments peut être diminuée
du fait de l’hypoperfusion des organes excréteurs (foie ou reins) mais
également par une altération des capacités métaboliques du foie.
Conséquences : Le retentissement de l’insuffisance cardiaque sur les
paramètres pharmacocinétiques est souvent très difficile à prédire. La valeur du
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débit cardiaque seul n’est pas un paramètre fiable pour faire les adaptations
posologiques nécessaires. La principale recommandation reste donc une grande
prudence dans les posologies, essentiellement lors de la mise en route des
traitements. En cas de faible index thérapeutique, un monitorage des
concentrations plasmatiques est recommandé.
2.4 Dénutrition
Elle est fréquente dans les pathologies cancéreuses, les syndromes
inflammatoires intenses, la chirurgie majeure, les septicémies, les
traumatismes, les brûlures et l’hospitalisation prolongée. Elle concerne aussi les
âges extrêmes.
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2.4.4 Modification de l’excrétion rénale
Il a été montré que la demi-vie des médicaments qui se lient faiblement aux
protéines est plus longue lors de la dénutrition : ceci peut être dû à une
altération du débit sanguin rénal et de la filtration glomérulaire. Inversement,
pour les médicaments à forte fixation protéique, l’élimination rénale lors de
dénutrition est plus rapide du fait de l’hypoalbuminémie.
2.6 Immunodépression
L’état d’immunodépression ne modifie pas par lui-même la pharmacocinétique
des médicaments mais il existe souvent d’importantes modifications induites
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par les effets secondaires des traitements (la pharmacodynamie). Il faudra donc
faire une adaptation personnalisée des doses.
Pour les anti-infectieux par contre, il n’y a plus l’appoint de défense immunitaire
du sujet qui est nécessaire pour éradiquer toute infection et donc les doses
d’antibiotiques, d’antifungiques et d’antiviraux seront plus élevées et
administrées plus longtemps (cf traitements médicaux spécifiques).
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3.2 Mécanisme d’interaction médicamenteuse
3.2.1 Les interactions physico-chimiques
Le médicament est neutralisé avant l’administration et la phase d’absorption.
Cela est dû généralement à une incompatibilité entre le principe actif et la
solution de reconstitution ou de dilution. En effet, le principe actif peut être
chélaté sous l’action de deuxième médicament, induisant ainsi à une
précipitation. Une coloration anormale ou un dégagement gazeux sont aussi
des manifestations d’une interaction physicochimique. Parfois le mélange de
deux médicaments fait varier le pH ce qui entraîne la dégradation du principe
actif.
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3.3.2 Exemples des interactions pharmacocinétiques
Médciament 1 Médicament 2 Type d’interaction
Carvedilol (kardex) Cimétidine Diminution de
métabolisme hépatique
de carvédilol
Diltiazem Nifédipine (adalate) Diminution de son
métabolisme hépatique
avec risque
d'hypotension sévère
Carbamazépine Voriconazole Augmentation de
métabolisme hépatique
Produit de contrasté Metformine Diminution de
iodé l’élimination de
metformine ce qui
induit une acidose
lactique. La metformine
doit être suspendu au
moment de l'examen
radiologique pour n'être
repris que 2 jours après
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Azathiopurine (immurel) Allopurinol (purinol) Insuffisance médullaire
grave
Digixine Calcium IV Trouble de rythme
colchicine Macrolide et Majoration des effets
pristinamycine indésirables de
colchicine
cycline Vitamine A et rétinoides Hypertension
intracrânienne
Dompéridone fluconazole Troubles du rythme
ventriculaire
Amantadine métoclopramide Risque de syndrome
bromoceptine…. extrapyramidale
Sulfamide miconazole Augmentation du risque
hypoglycémiants d’hypoglycémie
kayexalate sorbitol Risque de nécrose
colique
3.4 La prévention des interactions médicamenteuses
Le prescripteur doit connaître tous les médicaments pris par son patient, y
compris ceux prescrits par d'autres médecins, ainsi que les produits à base de
plantes et les compléments alimentaires. La prescription doit comporter le
moins de médicaments possible aux doses minimales et pour une durée aussi
courte que possible. Si possible il faut privilégier les médicaments ayant une
grande marge thérapeutique afin qu'aucune interaction médicamenteuse
inattendue ne provoque un effet toxique.
L’automédication et la prise d’un médicament prescrit précédemment
augmentent les risques d’interactions médicamenteuses. Les personnes qui
reçoivent des traitements de longue durée (diabète, hypertension artérielle,
maladie chronique…) peuvent demander à l’avance à leur médecin quels
traitements sont autorisés ou au contraire prohibés en cas de fièvre, douleur,
troubles digestifs…
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