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Module : politique commerciale et politique de change

Rapport sous le thème

Préparé par : Sous la supervision de :


Nour Al Houda DGHOGHI Pr RAOUF
Marouane CHBAATTOU

FSJESS /Master COMMERCE INTERNATIONAL


Année universitaire : 2018-2019

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1. Notions de base sur le marché des changes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
A. Généralités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
• Quelques données historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
• Réticences et attraits du marché des changes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ……. 6
Un marché bousculé et dynamisé par plusieurs facteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …….7
B. Les intervenants sur le marché des changes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …....8
• Les banques centrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
• Le marché interbancaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
• Les entreprises multinationales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
• Les petites et moyennes entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
• Les établissements spécialisés dans le change physique et les paiements internationaux
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …………………..14
• Les investisseurs institutionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
• Les investisseurs particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
• Les courtiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2. Cotation des devises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
A. Cotations et parités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ….. 18
B. Notions d’achat/vente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ….. 20
C. Les représentations graphiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ….. . 20
• Les graphiques en continu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …. . 21
• Les graphiques en barres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …. 24
• Les chandeliers japonais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3. S’informer et savoir interpréter les cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
A. Les sources d’information sur le marché des devises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
B. Bien interpréter le sens d’évolution des devises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …. . 30
4. Ce qui fait évoluer le cours des devises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
A. L’environnement économique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ….34
• Le niveau des taux d’intérêts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
• La balance commerciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 36
• La parité du pouvoir d’achat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
• La stabilité politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
• Indicateurs économiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
B. Les taux directeurs des banques centrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …46
• La FED. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
• La BCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
• Mode d’intervention des banques centrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
• Courbes et moments importants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
C. La spéculation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 53

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Introduction
Toutes les entreprises ayant une activité à l’international sont
confrontées, à plus ou moins grande échelle, à la problématique de
gestion du change.

Si les multinationales sont plutôt bien armées pour faire face aux
problématiques de change, les Très Petites Entreprises (TPE) et Petites
et Moyennes Entreprises (PME) sont souvent confrontées à un manque
de ressources humaines et de connaissances techniques en interne. Il
est pourtant essentiel de connaître les mécanismes de base du Forex,
ne serait-ce que pour comprendre l’impact que peut avoir la
fluctuation du cours des devises sur les coûts d’achat de services et
marchandises libellés en devise étrangère ainsi que sur les conversions
du produit des ventes réalisées à l’étranger. Décider de ne pas se
préoccuper de sa politique de change peut s’avérer être un choix,
certes discutable, mais un choix tout de même à partir du moment où
il est établi en toute connaissance de cause.

Dans le rapport présent, nous allons donc présenter de façon


simple et concise les notions et connaissances minimales qu’il est
nécessaire de posséder afin de pouvoir envisager de gérer
efficacement les problématiques de change.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

NOTIONS DE BASE SUR LE MARCHÉ

DES CHANGES

A. GÉNÉRALITÉS

Le marché des changes est appelé Forex, il s’agit de la contraction


de FOReign EXchange (traduction anglaise de «marché des
Changes»). C’est le plus grand marché financier au monde. Le
volume journalier moyen des transactions sur le Forex représente
trois fois le volume de tous les marchés futures et actions mondiaux
réunis. On estime à plus de 4 500 milliards de dollars US le volume
quotidien échangé sur ce marché et ce nombre connaît une
croissance très importante depuis une dizaine d’années. Les
volumes échangés se décomposent de la manière suivante:

– Les transactions de swaps de devises. Elles représentent un


volume de 2 200 milliards de dollars US. Le swap de devise (ou
de change) est un instrument de trésorerie utilisé pour la
construction de certains produits de couverture de change.
Légalement, le swap est un contrat bipartite par lequel chaque
partie s’engage à échanger un certain montant de devises à un
cours comptant pour recevoir la contrepartie en devise
étrangère à échéance (à terme) c’est- à-dire à une date
ultérieure à la date de transaction au comptant (date de
passage d’ordre + 2 jours ouvrables). L’intérêt du swap de
change est la perception du taux d’intérêt porté par la devise
de contrepartie du swap sur la période du swap;

– Les opérations de change au comptant (Spot), à hauteur de 1


500 milliards de dollars US. Elles consistent à échanger une
devise contre une autre devise dont la date de livraison (aussi

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

appelée date de settlement) se situe à J+2 ouvrés;

– Les opérations de change à terme, à hauteur de 600 milliards de


dollars US. Elles consistent à échanger une devise contre une
autre devise à une date et à un cours convenus à l’avance. Le
cours du terme est le cours du Spot auquel l’on ajoute les points
de terme (calculés sur la base du differentiel de taux d’intérêt
de chaque devise sur la période concernée et pouvant être
négatifs);

– Les options sur devises à hauteur de 200 milliards de dollars US. Il s’agit
de contrats qui confèrent à leur acquéreur le droit d’acheter (ou de
vendre) une devise contre une autre devise, à un cours déterminé et
à une date fixée au moment de la validation du contrat (ou pendant
une période préalablement définie).

Ce marché ouvert 24 h 24, 5 jours sur 7, permet donc à tous types


d’intervenants d’acheter ou de vendre des devises mais aussi
d’utiliser des instruments tels que les contrats à terme ou les
options sur devises afin de couvrir ou limiter le risque de change.
Même s’il existe des intermédiaires mettant en relation des
acheteurs et des vendeurs, toutes les opérations de change sont
dites de gré à gré (« OTC » en anglais – Over The Counter) car elles
sont contractées directement entre un acheteur et un vendeur
sans passer par des marchés organisés comme cela est le cas, par
exemple, pour les transactions sur actions.

Quelques données historiques


Les monnaies n’étant désormais plus reliées à un système de parité fixe,
leurs fluctuations sont régies de façon naturelle par la loi de l’offre et de la
demande. Cependant le marché des changes ne s’est pleinement développé
qu’après l’officialisation du principe de « change flottant » lors des accords
de la Jamaïque en 1976. Les prix des monnaies sont alors fixés non plus en
fonction de l’or ou d’une unique devise de

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

référence, mais en fonction d’une multitude de données


économiques (taux d’intérêt, volumes des échanges
internationaux, inflation…) et politiques (stabilité du
gouvernement en place…), ce qui explique par ailleurs la grande
sensibilité et volatilité de ce marché.

Voici les grandes dates clés de l’histoire récente du change:

1944 – Accords de Bretton Woods: Parités fixes ajustables avec


marge de fluctuation de + 1 %/– 1 % par rapport au dollar et
convertibilité du dollar en or.
1971 – Fin des accords de Bretton Woods: le déficit de la balance
commerciale américaine et les stocks d’or sont insuffisants. Le dollar
n’est plus convertible en or et les bornes de fluctuation sont élargies
a + 2,25 %/– 2,25 % par rapport au dollar.
Mars 1973 – Proclamation de la libre fluctuation des monnaies:
à la suite d’une nouvelle dévaluation du dollar de 10 % en février.
1976 – Légalisation du système des taux de changes flottants: mettant fin
au régime des parités fixes mais ajustables. Il ne s’agit en fait que d’une
régularisation, les monnaies flottant déjà depuis mars 1973.
Mars 1979 – Entrée en vigueur du SME: objectif de créer une zone
de changes plus ou moins fixes en vue du lancement de l’ECU
(European Currency Unit).
Février 1992 – Signature du traité de Maastricht: officialisation
de l’Union Économique et Monétaire (UEM) dont l’objectif est la
création d’une monnaie unique: l’Euro.
Septembre 1992 – Sortie de la livre sterling de l’UEM: à la suite
d’une dévaluation compétitive du Royaume-Uni pour relancer son
économie.
Janvier 2002 – Mise en circulation de l’Euro.

Réticences et attraits du marché des changes

Un certain nombre de pays refusent encore que leur devise


subisse la loi du marché. L’Argentine ou l’Équateur par exemple

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

continuent à faire évoluer leur monnaie en fonction du dollar.


C’est le cas également de la Chine, qui exerce un contrôle étroit
sur les fluctuations du yuan malgré des évolutions régulières
depuis 2008. À ce titre, le fait le plus notable est l’introduction
par la Hong Kong Monetary Autority (HKMA) du Yuan convertible
(CNH) le 19 juillet 2010;
Le Forex reste cependant un marché incontournable pour les
entreprises implantées à l’international mais aussi celles qui se
fournissent en marchandises ou commercialisent leurs produits à
l’étranger. Avec la croissance continue du commerce
international, traiter les devises est devenu inévitable et le change
est d’ailleurs au cœur des préoccupations des grandes
multinationales qui peuvent gagner ou perdre des millions en
fonction des fluctuations des cours de change.
L’internationalisation du commerce et la crise actuelle poussent
également de plus en plus de TPE et de PME à se fournir mais aussi
vendre à l’étranger pour trouver de nouveaux débouchés. Elles
sont ainsi exposées aux problématiques de change alors même
qu’elles ne sont pas toujours bien armées pour y faire face.
Parallèlement, le Forex est aussi un marché de spéculation. Alors que
5 % du volume journalier provient d’entreprises ou de gouvernements
qui achètent ou vendent des produits et services dans un pays
étranger, les 95 % restant proviennent de mouvements de spéculation
dont l’objectif est la réalisation de plus-values.

Un marché bousculé et dynamisé par plusieurs facteurs

Le marché international des changes a subi de profondes


transformations, sous l’effet de plusieurs phénomènes, sources
d’instabilité des cours, mais conduisant aussi à une meilleure
efficacité et transparence des transactions.
– La mondialisation: C’est l’intégration accrue des marchés
financiers nationaux dans la sphère Internationale et

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l’accroissement de leur interdépendance. On dit souvent que «


lorsque le dollar tousse, c’est l’Europe et l’Asie qui s’enrhument
». La planète des devises n’est en définitive qu’un petit village;
– La globalisation: c’est le processus de décloisonnement du
marché des capitaux et d’intégration de ses différents segments
(monétaire, obligataire…) dans un vaste marché unifié allant du
jour le jour au très long terme, couvrant toutes les classes de
risque et d’actifs, permettant des opérations d’options et des
couvertures à terme sur des marchés standardisés;
– L’institutionnalisation: c’est l’accroissement du poids et de l’influence
des investisseurs institutionnels sur les marchés financiers (fonds de
pensions, compagnies d’assurance, caisses de retraite…);
– La déréglementation: c’est la suppression des entraves
réglementaires à la libre circulation des capitaux (ex: le
démantèlement progressif du contrôle des changes) ;
– La privatisation: c’est le recul de l’influence des institutions
publiques (Banques Centrales, États, FMI…) parallèlement à la
montée en puissance des acteurs privés (groupes bancaires et
financiers, investisseurs institutionnels…);
– Les innovations technologiques et financières: c’est le
foisonnement de nouveaux produits (à base d’options
notamment) et la prolifération de nouvelles technologies de
l’information, des télécommunications et des systèmes de
transaction.

Le marché a réellement explosé avec l’arrivée d’Internet et cette


évolution est rendue possible par la nature flexible du Forex:
grande liquidité, cotation en continu et opérations réalisées de
gré à gré. De plus, avec Internet, de nombreux services de
courtiers en ligne et autres intermédiaires se sont développés,
favorisant l’accessibilité de ce marché au travers de plates-
formes simples d’utilisation alors même que toutes les
transactions se faisaient auparavant par téléphone, par le biais
des salles de marché des grandes banques.

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Aujourd’hui, les devises les plus traitées sont le dollar américain


(USD), le yen japonais (JPY), la livre sterling (GBP), le franc
suisse (CHF), le dollar canadien (CAD), le dollar australien (AUD)
et, plus récemment, l’euro (EUR). Ces devises sont
communément appelées les « majors », par opposition aux «
minors » ou « émergentes » et même aux « exotiques », qui
représentent l’ensemble des autres devises traitées sur le Forex.

La combinaison de tous ces facteurs a donc participé à une rapide


croissance des volumes de devises échangées. Ce marché est
désormais très accessible pour tout type d’intervenant, de toute
taille, mais il reste encore mal connu de beaucoup d’entreprises.
C’est tout particulièrement le cas dans de nombreuses TPE et PME
qui ne saisissent pas toujours bien tous les mécanismes pourtant
indispensables à une bonne gestion des flux en devises étrangères
et à la protection des marges commerciales.

B. LES INTERVENANTS SUR LE MARCHÉ

DES CHANGES

Le marché des changes bénéficie d’une grande liquidité grâce à la


diversité de ses intervenants. Chaque intervenant a cependant des
objectifs, une inclinaison au risque et des horizons d’investissements
différents. Certaines transactions reposent sur des besoins réels
d’acquisition de devises pour l’achat de marchandises. Une entreprise
peut également revendre des devises pour des raisons de consolidation
des comptes de l’entreprise. D’autres transactions sont purement
spéculatives et visent la réalisation de profits
à court et moyen terme. D’autres encore visent à se couvrir
contre les fluctuations des cours des devises (le risque de change).

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La contrepartie, c’est-à-dire l’intervenant qui exécutera la


transaction sur le marché, essaiera toujours de réaliser une plus-
value lors du passage d’ordre. Soit la contrepartie gère
globalement son risque et son exposition au marché et peut ne
pas couvrir sa position immédiatement dans le marché, soit elle
couvrira son risque immédiatement par l’exécution auprès d’un
autre intervenant d’une opération identique à un meilleur cours
que celui proposé au donneur d’ordre.

Prenons l’exemple d’une société passant par un établissement


spécialisé dans le change physique. Cet établissement est à même
de négocier avec une ou plusieurs banques des cours de change que
la société ne pourrait pas obtenir en direct car il agrège les volumes
de transactions de nombreuses sociétés, jouant ainsi le rôle de «
grossiste ». Ainsi, lors d’un passage d’ordre, l’établissement
spécialisé obtient un cours de change auprès de la banque, ajoute
une marge commerciale et garantit le cours de change ainsi obtenu
à son client. Au final, tout le monde est gagnant: l’entreprise
obtient un meilleur cours de change que celui qu’elle aurait pu
négocier directement auprès de la banque, l’établissement
spécialisé dégage une marge commerciale et la banque ne traite
qu’avec un seul intermédiaire au lieu de démultiplier les relations
avec des milliers d’entreprises.

L’apparition d’intermédiaires spécialisés est donc en pleine


expansion car le modèle est favorable à tous les intervenants.
Ceci est notamment facilité par un cadre réglementaire et
juridique favorable pour ce genre d’établissements et va dans le
sens de l’histoire d’une refocalisation des banques sur leurs
métiers de base. Dernièrement, c’est la directive européenne de
2009 sur les paiements qui a permis de créer un nouveau cadre
réglementaire propice à l’innovation en matière de paiements
internationaux et d’opérations de change. Autrefois monopole
des banques et des établissements de crédit, le secteur des
paiements et du change s’est ouvert à un nouveau

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type d’acteur, les établissements de paiement, des sociétés


spécialisées dans le traitement et l’exécution d’opérations de
paiement, de transfert de fonds et/ou de services de change.

Figure 1: Organisation décentralisée du marché des changes

Source Fx4biz.

On peut donc distinguer huit catégories d’intervenants sur le


marché des changes:

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Les banques centrales

Les banques centrales interviennent en général pour gérer leurs


réserves en devises et en papiers d’état. Il arrive aussi qu’elles
interviennent sur le marché avec l’objectif de le réguler. La BCE
(Banque Centrale Européenne) vendra de grandes quantités
d’euros dans l’espoir de le faire baisser si elle trouve qu’un euro
trop fort met en péril la politique économique de l’Europe.
Malgré l’importance de leurs réserves elles n’ont pas toujours le
dernier mot et parfois le marché est plus fort qu’elles; on se
souviendra notamment de l’exemple de George Soros qui fit plier
la Banque d’Angleterre en 1993.
Les transactions des banques centrales représentent environ 5 à
10 % du total des volumes sur le marché des changes.

Le marché interbancaire

Les banques commerciales sont les acteurs historiques de ce


marché. Elles contrôlaient tout le marché auparavant car elles
étaient les seules à pouvoir réellement communiquer entre elles
en temps réel et que la règlementation interdisait à d’autres
acteurs d’opérer dans ce secteur. Aujourd’hui on peut estimer
qu’au moins 50 % des opérations de change transitent via le
marché interbancaire car les banques sont généralement
l’interlocuteur final des autres intervenants du marché.

Les traders des banques commerciales essaient de gagner de l’argent


grâce aux transactions passées par les clients de la banque mais aussi
par d’autres banques ou investisseurs institutionnels comme les
Hedge Funds. Théoriquement, ils ne prennent pas de position sur le
marché et ils essaient de réaliser des profits en faisant du « market
making », c’est-à-dire en proposant à tout moment des prix acheteur
et vendeur à leurs clients. Les traders d’une banque « margeront »
plus ou moins certains de leurs clients

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en exécutant les transactions. Marger est le fait de réaliser une


opération à un prix meilleur que celui proposé au client afin
d’en dégager une plus-value. Leur vision est souvent très court
terme, leur but étant d’exécuter au mieux les ordres qu’ils
reçoivent par une gestion habile du risque.

Les entreprises multinationales


Les entreprises multinationales ont généralement la nécessité
d’intervenir sur le marché des changes pour la gestion quotidienne
de leurs activités. Elles ont, par exemple, besoin de dollars pour
payer un fournisseur étranger. Elles peuvent aussi avoir besoin de
rapatrier des profits faits dans d’autres devises. Leur objectif est,
dans la plupart des cas, de neutraliser leurs risques de change et
d’équilibrer leur trésorerie multidevises. Toutefois, aujourd’hui,
les grosses sociétés multinationales gèrent de véritables petites
salles de marché centralisant tous les flux en devises de chacune
de leurs filiales. L’objectif des équipes de traders n’étant plus
seulement de couvrir les risques de change de l’entreprise mais
aussi de faire des gains sur le marché. Le spot (change au
comptant) n’est d’ailleurs pas le marché le plus utilisé. Les
entreprises sont de très bons clients pour les swaps de devises et
les contrats à termes sur devises car elles anticipent généralement
leurs besoins en devises. Elles sont également nombreuses à
utiliser tous les produits dérivés et structurés sur base d’options
de change mis au point par les banques commerciales.

Les petites et moyennes entreprises

La crise et l’ouverture des marchés internationaux poussent de


plus en plus de PME à tenter l’expérience internationale. Elles
s’approvisionnent là où elles peuvent faire produire et acheter
moins cher et elles vendent partout dans le monde,

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

notamment par le canal de l’internet. La PME d’aujourd’hui


n’est ainsi plus seulement locale et ne se limite pas au seul
marché national. Elle est donc pleinement confrontée aux
problématiques de gestion des flux en devises étrangères.

L’arrivée des PME (et même des TPE) sur le marché des changes
est ainsi en pleine expansion. La masse de cette clientèle et les
volumes d’opérations relativement faibles par client comparés
à ceux réalisés par les investisseurs institutionnels et les
multinationales rendent nécessaire la mise au point d’outils de
transaction en ligne permettant de gérer automatiquement à la
fois les opérations de change et l’exécution des paiements à
l’international. Les moyens humains sont en effet, la plupart du
temps, trop limités pour donner accès à ces clients aux salles
de marché des banques.

Les établissements spécialisés dans le


change physique et les paiements
internationaux
Les établissements spécialisés dans le change physique et les
paiements internationaux sont des sociétés ayant pour clientèle
des particuliers ou des entreprises ayant une activité en rapport
avec l’import-export, nécessitant l’achat ou la vente de devises
étrangères. Ces sociétés ont leur propre salle des marchés et
sont en rapport direct avec une ou plusieurs banques afin de
faire bénéficier à leur clientèle des cours les plus compétitifs
possibles.

La plupart du temps, elles proposent leur service via une plate-


forme électronique ou par passage d’ordre téléphonique. De
plus en plus de petites et moyennes entreprises passent par
l’intermédiaire de ces établissements
à même de leur fournir un accompagnement, une technologie
de transaction innovante et des tarifs généralement beaucoup

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plus avantageux que dans les banques commerciales. Ces


établissements ne remplacent pas les banques mais se situent entre
ces dernières et les clients finaux. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire
de changer de banque pour pouvoir utiliser leurs services.

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Les investisseurs institutionnels

Ils interviennent sur le marché le plus souvent pour couvrir des


positions sur leurs portefeuilles d’actions et d’obligations. Le
gérant d’un fonds prendra par exemple implicitement une
position en dollars s’il gère un portefeuille d’actions libellées
en dollars. Toutefois le Forex est de plus en plus perçu comme
une classe d’actifs à part entière et beaucoup de fonds
investissent directement dans des devises. Ces fonds utilisent
un fort effet de levier (possibilité de prendre sur le marché des
positions d’une taille supérieure à la valeur des actifs que l’on
dispose en cash ou autre bien convertible). Leur poids sur le
marché des changes est en constante augmentation. On peut
estimer qu’ils représentent aujourd’hui 30 % du total des
transactions effectuées sur le marché.

On notera que beaucoup de fonds utilisent des programmes


automatisés de trading qui permettent de prendre des positions
sur le marché grâce à des algorithmes élaborés en fonction de
paramètres tels que le temps, le prix ou la taille de l’ordre à
exécuter. Ces programmes sont appelés « black-boxes ». Ce genre
de système permet d’éliminer intégralement toute intervention
humaine dans les décisions de trading. En 2012, on estimait que
28 % des ordres exécutés sur le marché des changes provenaient
de systèmes de trading automatisés.

Les investisseurs particuliers

Ils sont en constante augmentation depuis l’avènement de


l’Internet à haut débit et des plates-formes électroniques qui
permettent d’afficher des prix exécutables en temps réel.
Grâce à l’effet de levier et à un engouement toujours plus grand
pour ce marché, les volumes de transaction des investisseurs
particuliers représenteraient aujourd’hui plus de 5 % du total
des transactions sur ce marché.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Beaucoup d’investisseurs particuliers sont cependant encore


réticents à entrer sur le marché des changes. Cela est bien sûr lié
au fait que ce marché leur est ouvert depuis relativement peu de
temps mais le Forex est également victime d’un certain nombre
d’idées reçues: marché très risqué, volatile, insaisissable pour un
petit acteur… en réalité, le risque pris dépend de critères tout à
fait maîtrisables comme l’effet de levier, la préparation du
passage d’ordres en amont de leur exécution ou encore
l’application d’un money management rigoureux.

Les courtiers

Ils sont là pour donner accès au marché. Différents types de


courtiers coexistent sur le marché. Au contraire des
établissements spécialisés dans le change physique et les
paiements internationaux, ces intermédiaires ne proposent pas
d’opérations de change physique, autrement dit, ils ne livrent
pas physiquement les devises achetées. Ils sont les
intermédiaires des particuliers et des petits institutionnels qui
n’ont pas accès directement aux banques tandis que les
établissements spécialisés précités sont les intermédiaires des
TPE et PME qui n’ont pas accès aux salles de marché et qui
reçoivent généralement un service mal adapté à leurs besoins
dans leur banque commerciale.

Certains de ces courtiers vont juste donner accès au marché en


pregnant une commission sur chaque opération qui transite par
eux. L’une des plates-formes les plus utilisées est Reuters
Dealing mais d’autres sont de plus en plus utilisées comme FX
All ou 360T. Elles sont très implantées dans les banques et
beaucoup de transactions interbancaires transitent par elles.

La deuxième catégorie de courtiers est constituée par les market


makers. Comme pour une banque commerciale, leur objectif est
de gagner de l’argent grâce aux opérations de leurs

17
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

clients en proposant à tout moment un prix acheteur et un prix


vendeur. La meilleure opération étant de trouver un acheteur
et un vendeur au même moment. Dans ce cas le courtier pourra
gagner le« spread »: l’écart entre le prix d’achat et le prix de
vente. Si le courtier n’arrive pas à gagner ce sd, il essaiera de
couvrir la position de son client avec un petit profit.

Au vu de la structure décentralisée du marché des changes, les


courtiers ont un rôle essentiel à jouer car ils sont garants de la
bonne organisation et de la liquidité du marché.

COTATION DES DEVISES

A. COTATIONS ET PARITÉS

Tout d’abord, il est indispensable de bien comprendre que, sur


le marché des devises, on ne peut pas acheter ou vendre une
devise indépendamment d’une autre. Effectivement, le cours
d’une devise ne peut s’apprécier qu’en fonction d’une autre
devise: l’euro par exemple peut très bien monter par rapport
au dollar et baisser par rapport à la livre sterling.

Chaque devise sur le Forex a un nom particulier en trois lettres


fixé selon les normes ISO 3. Ainsi, les deux premières lettres
correspondent au nom du pays, et la troisième, au nom de la
devise nationale:

GBP → Great Britain, Pound


USD → United States, Dollar
JPY → JaPan, Yen
CHF → Communauté Helvétique, Franc suisse

18
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

CAD → Canada, Dollar

Etc.

L’Euro, en tant que monnaie représentative d’une zone


économique fait partie des rares exceptions à cette règle
puisqu’elle est simplement nommée EUR. Un cross de devise (ou
paire de devises) sera donc composé de deux monnaies séparées
par un « / » dont l’ordre d’apparition est fixé par convention, on
peut donc parler d’EUR/USD mais généralement pas d’USD/EUR. Il
existe certaines exceptions: la paire EUR/GBP, par exemple, est
également cotée GBP/EUR sur le marché.
Le dollar est coté en premier par rapport aux autres devises
dans la majorité des cas. Toutefois il y a quelques exceptions
comme avec l’EURO, le GBP le NZD etc.
Sans faire de généralités, on remarque que beaucoup de pays
du Commonwealth ont tendance à coter leurs devises en
premier face au dollar.

La devise située à gauche dans une paire de devises (celle qui est
citée en premier) est dite cotée au certain, ou appelée devise de
base. Sa valeur dans le couple est toujours égale à 1 alors que la
valeur de l’autre devise varie. Cette autre devise est dite cotée à
l’incertain, ou appelée devise de contrepartie. La valeur d’un
cross est désignée sous le terme de parité. Sur l’année 2012 la
parité de l’EUR/USD a oscillé entre 1,2791 (plus bas atteint en
janvier) et 1,3222 (plus haut atteint en novembre), ce qui signifie
en clair qu’au cours de l’année 2012 on a pu échanger 1 euro
contre 1.2791 dollar au plus bas, et contre 1.3222 dollar au plus
haut. À l’échelle d’un euro, cela n’est pas réellement significatif
mais quand on imagine les différences de change à l’échelle de
centaines de milliers d’euros, on voit bien tout l’intérêt d’une
bonne gestion de sa politique de change. On entrevoit aussi tout
l’intérêt que peut représenter, pour une société, le fait de pouvoir
bloquer un cours de change

19
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

en avance lorsque les cours sont intéressants, et ce, pour toute


une période de temps et un volume donné de devises
(correspondant généralement à l’anticipation des besoins en
devises sur la période définie).

B. NOTIONS D’ACHAT/VENTE

Puisqu’on ne peut traiter que des paires de devises, les notions


d’achat et de vente ont un sens particulier. Ainsi, lorsque
j’achète de l’EUR/USD, cela signifie concrètement que j’achète
de l’euro (la devise au certain) et que je vends du dollar (la
devise à l’incertain). Inversement, si je vends de l’EUR/USD,
alors je vends de l’euro et j’achète du dollar. Ainsi,si la parité
EUR/USD vaut 1.3500, cela signifie qu’en vendant 1 000 EUR
j’achète 1 350 USD (1 000*1.3500).
Lorsque vous observez les cotations, vous pouvez constater qu’à
chaque cross de devise sont associés deux cours. Il s’agit d’une
part du prix d’achat (ou« ask ») et d’autre part du prix de vente
(ou « bid »). Ainsi, si l’EUR/USD vaut 1.3601-1.3603, le cours le
plus bas correspond au prix auquel vous pouvez vendre l’euro
(pour obtenir des dollars) et le cours le plus haut au prix auquel
vous pouvez l’acheter (contre des dollars). La différence entre le
bid et l’ask s’appelle le spread, ou fourchette achat/vente. Cela
doit normalement être le seul coût à supporter lorsque vous passez
une transaction sur le marché des changes. Certaines banques
appliquent cependant encore des commissions de change qui
représentent, en plus du spread, un pourcentage de la valeur
nominale de la transaction.

C. LES REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Il existe différents types de graphiques permettant de suivre

20
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

l’évolution des cross traités ou de repérer des points de sortie


et d’entrée sur le marché. Certains d’entre eux proposent des
options particulières et nécessitent donc une lecture
spécifique. Nous allons vous présenter ici les trois graphiques
les plus fréquemment utilisés pour représenter les cotations du
marché des devises.
Précisons tout d’abord les modalités de lecture communes
à ces graphiques :

– l’axe horizontal correspond à l’axe du temps. Une ligne


horizontale sur le graphique indique le cours actuel du cross
traité;
– l’axe vertical à gauche du graphique indique le niveau des
cours qui peut être représenté selon une échelle
arithmétique ou une échelle semi-logarithmique.

Les graphiques en continu

Il s’agit de la représentation la plus commune et la plus simpliste


des cours: tous les points sont reliés entre eux par une ligne,
constituant au final une ligne continue. Les points correspondent
en général au cours de clôture d’un cross sur une période donnée.
Ce graphique a pour principal avantage de donner à ses lecteurs
un aperçu rapide et limpide des tendances.

Le graphique ci-après est celui de l’EUR/USD en continu depuis


début 2007. Vous pouvez rapidement constater les écarts de
variation d’une période à l’autre (chaque période
correspondant à une semaine). Les points qui ont permis de
tracer la ligne continue correspondent donc à la dernière valeur
atteinte par le cross EUR/USD sur une période d’une semaine.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Figure 2 : Graphique en continu, EUR/USD, hebdomad

Source : plate-forme de trading de Saxo Banque


Vous trouverez, par la suite, les courbes en périodicité
hebdomadaire depuis début 2007 des cross EUR/GBP, EUR/JPY
et GBP/USD.

Figure 3 : Graphique en continu, EUR/GBP, hebdomadaire

Source : plate-forme de trading de Saxo Banque

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Figure 4 : Graphique en continu, EUR/JPY, hebdomadaire

Source : plate-forme de trading de Saxo Banque

Figure 5 : Graphique en continu, GBP/USD, hebdomadaire

Source : plate-forme de trading de Saxo Banque

À la lecture de ces graphiques, on se rend compte que les cours


de change peuvent énormément varier d’une période à l’autre,
dans un laps de temps parfois très réduit, et donc à

23
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

quel point il est important pour une entreprise de bien gérer son
risque de change. L’impact de la fluctuation des devises peut
s’avérer catastrophique sur les marges commerciales d’une
entreprise qui ne se couvrirait pas.

Les graphiques en barres

Ces graphiques fournissent aux donneurs d’ordre des


informations supplémentaires par rapport aux graphiques en
ligne: le cours le plus haut, le cours le plus bas, le cours à la
clôture et celui à l’ouverture sur une période donnée. Pour
cette raison, ils sont bien plus utilisés. Les points sont ici
remplacés par des barres où:

– Le haut de la barre indique le prix le plus haut de la période,


– Le bas de la barre indique le prix le plus bas de la période,
– Un tiret accolé sur la droite de la barre indique le prix
de clôture,
– Un tiret accolé sur la gauche de la barre indique le
prix d’ouverture.

Le graphique suivant correspond au cours de l’EUR/USD sur la


Périodicité «1 jour». Vous pouvez y remarquer l’ensemble des
informations énoncées précédemment.

24
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Figure 6: Graphique en barres, EUR/USD, quotidien

Source : plate-forme de trading de Saxo Banque

Les chandeliers japonais

Le graphique en chandeliers japonais se présente également


sous forme de barres donnant les informations du cours le plus
haut, le plus bas, du cours de clôture et du cours d’ouverture
sur une période donnée. Mais ces informations sont présentées
différemment.

Tout d’abord, la barre constitue le « corps » du chandelier. Il


est généralement noir si l’ouverture est supérieure à la
fermeture, et blanc dans le cas inverse. Ainsi, le haut de la
barre sera le prix d’ouverture si la barre est noire et le prix de
clôture si la barre est blanche, et inversement.

Un trait s’élevant au-dessus du corps, indique le cours le plus


haut de la période, et un trait descendant en dessous du corps,
indique le cours le plus bas. Ce trait est appelé

25

25
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

«ombre».

Sur le graphique en chandeliers japonais on distingue les corps


des grands chandeliers. Ces derniers apparaissent lorsque les
prix ouvrent près du point haut (ou du point bas) et clôturent à
des niveaux significativement inférieurs (ou supérieurs), près
du point bas (ou du point haut) de la période.

Figure 7: Les chandeliers japonais

26
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

L’utilisation des chandeliers simplifie donc la lecture entre


cours d’ouverture et cours de clôture.
Les chandeliers peuvent également prendre plusieurs formes.
Par exemple, si le cours d’ouverture est égal au cours de
fermeture, le chandelier ne sera plus qu’une simple croix que
l’on nommera alors un «doji».

Le graphique ci-après représente le cours de l’EUR/USD en


quotidien. Chaque barre représente donc les variations du cours
de l’EUR/USD sur une période d’un jour. Lorsque les chandeliers
sont blancs, cela indique que le cours de l’EUR/USD en fin de
période est supérieur à celui de début de période, s’ils sont
noirs, cela indique le contraire.

Figure 8: Graphique en chandeliers japonais, EUR/USD, quotidien

Source : plate-forme Reuters

27
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

S’INFORMER ET SAVOIR INTERPRÉTER

LES COURS

A. LES SOURCES D’INFORMATION SUR LE


MARCHÉ DES DEVISES
Il existe de nombreuses sources d’information sur le marché des
devises. En effet, face à l’accélération de l’engouement des
investisseurs sur le Forex, de nombreux sites Internet
spécialisés dans le domaine ont été créés. Les informations ne
sont malheureusement pas toujours pertinentes et adaptées.
Un investisseur cherchant à spéculer sur le Forex ne sera pas à
la recherche des mêmes outils et des mêmes informations qu’un
trésorier d’entreprise. Il est donc nécessaire de faire le tri.

Au final, si le spéculateur est plutôt bien loti en termes d’outils et


d’informations, l’entreprise dont les motivations
d’investissement sont basées sur des problématiques réelles de
couverture, de change physique et de paiement de factures en
devises étrangères se retrouve entre un trop-plein
d’informations chez les courtiers et sites spécialisés et un trop
peu d’informations auprès de leur banque. On peut résumer les
besoins principaux de l’entreprise en terme d’informations à:

– Obtenir des cours moyens historiques pour les

28
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

problématiques de comptabilisation des factures en devise


étrangère et de consolidation;
– Obtenir en amont de la validation de ses opérations de change
une information précise sur les cours auxquels elle peut
valider ses opérations de change par rapport aux cours
interbancaires du marché;
– Obtenir des outils permettant de se faire une idée sur les
grandes tendances moyen terme des principales paires pour la
prise de décision au niveau des couvertures;
– Obtenir une synthèse des informations essentielles pouvant
impacter le marché à moyen terme;
– Obtenir des représentations graphiques simples des
principales paires de devises sur lesquelles elle est amenée à
opérer.

C’est au final auprès des nouveaux établissements spécialisés


que l’entreprise et le trésorier auront le plus de chance de
trouver ces informations. En effet, le positionnement unique de
ces établissements entre le monde de la finance du marché et
du trading et les besoins de l’économie réelle leur permet de
mieux comprendre les problématiques internes de change de
l’entreprise tout en apportant l’expertise et les outils adaptés
à l’exécution d’opérations sur le marché des devises.

Voici un exemple de « FX Center » que vous pouvez trouver dans


la plate- forme en ligne de l’établissement spécialisé FX4Biz:

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Figure 9: FX Center de la plate-forme FX4BIZ TREASURER

Source : plate-forme FX4BIZ TREASURER, FX4Biz

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Le FX Center ci-avant contient l’ensemble des informations


dont une entreprise a besoin pour pouvoir gérer au mieux ses
opérations de change.

B. BIEN INTERPRÉTER LE SENS


D’ÉVOLUTION DES DEVISES
En fonction des activités de l’entreprise (import ou export),
l’interprétation de l’évolution du marché des devises se fera de
différentes manières. Alors qu’un importateur européen verra
d’un bon œil l’appréciation de l’Euro par rapport aux autres
devises, un exportateur sera favorisé par une baisse de l’Euro
par rapport aux autres devises.

Figure10: Tableaux récapitulatif de l’intérêt des


opérateurs en fonction de l’évolution des
cours EUR/USD

L'Euro l'Euro Le Dollar Le Dollar


monte baisse monte baisse
EUR/US EUR/US EUR/USD EUR/USD
D  D   
Acheteur de + – – +
Dollar
Vendeur de – + + –
Dollars

L'Euro l'Euro Le Dollar Le Dollar


monte baisse monte baisse
EUR/US EUR/US EUR/USD EUR/USD
D  D   
Acheteur – + + –
d'Euro
Vendeur d'Euro + – – +
Source interne

31
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Prenons trois exemples concrets:

Exemple 1: Une société française qui importe des produits des


États-Unis et qui est facturée en dollars sur ses achats. Le
trésorier surveillera de près l’évolution de la paire EUR/USD et
son intérêt est d’acheter du dollar au meilleur cours
(mécaniquement vendre de l’euro lorsque ce dernier est fort
par rapport au dollar) c’est-à-dire lorsque la paire EUR/USD
affiche un cours le plus haut possible.

Exemple 2: Une société belge qui exporte des produits au


Royaume-Uni et qui émet ses factures en Livres. Le trésorier
surveillera de près l’évolution de la paire EUR/GBP et son
intérêt est de revendre les Livres reçues lorsqu’il peut les
échanger contre un maximum d’euros c’est-à-dire lorsque la
paire EUR/ GBP affiche un cours le plus bas possible.

Exemple 3: Une société suisse qui exporte des produits en


Allemagne et qui se fait payer dans la devise de l’acheteur soit
l’Euro. Le trésorier surveillera de près l’évolution de la paire
EUR/CHF et son intérêt est de revendre les euros reçus au
moment où il pourra les échanger contre un maximum de francs
suisses c’est-à-dire lorsque la paire EUR/CHF affiche un cours
le plus haut possible.

On voit donc bien qu’importateurs et exportateurs travaillant dans


une même devise de comptabilité ont des intérêts contraires dans
l’évolution du cours des devises. On s’aperçoit également qu’un
bon timing dans l’exécution de ses opérations de change et une
surveillance de l’évolution du marché sont indispensables pour
assurer à sa société une maximisation des profits réalisés ou à tout
du moins pour assurer le maintien du niveau anticipé des marges
commerciales. Des outils comme des « alertes marché » peuvent
être utilisés de manière à être automatiquement prévenus
lorsqu’un cours de devises atteint

32
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

un certain niveau. Il est possible de également de bloquer un


cours de change sur toute une période de temps ou pour une
date donnée par le biais d’instruments de couverture, lorsque
vous considérez que ce cours vous est favorable.

33
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

CE QUI FAIT ÉVOLUER LE

COURS DES DEVISES

Le marché des changes connait d’importantes


évolutions de cours et ce, en permanence
depuis l’ouverture en Australie le dimanche soir
jusqu’à la fermeture à New York le vendredi
soir. C’est un des seuls marchés au monde qui
cote en continu durant la semaine. Le cours des
devises les plus liquides (les majors) évolue
quasiment chaque seconde. Cela explique
pourquoi, il n’est pas possible de garantir un
cours de change fixe très longtemps lorsqu’une
opération est traitée par téléphone ou via un
outil électronique dédié, à moins de passer par
des cotations dites en « fixing ». Ces dernières
figent le cours des paires de devises pour une
journée en se basant sur la volatilité historique
des paires en question. Il est cependant souvent
très défavorable de valider ses opérations de
change par ce biais car les marges prises par les
banques sont très importantes de façon à
couvrir le risque de volatilité du marché sur une
journée entière.

les différents facteurs qui impactent


l’évolution du cours des devises sont :

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

A. L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE

Avant même que le système de Bretton Woods ne prenne fin,


Milton Friedman croyait pouvoir indiquer qu’« un système de
change flottant élimine complètement le problème de la
balance des paiements ». Quelques décennies plus tard,
l’affirmation du chef de file de l’école monétariste a subi de
sérieux démentis en pratique. Non seulement les déficits et
excédents se sont creusés mais aussi le système monétaire
international a été affecté par de très fortes fluctuations et
crises. Les grandes théories macroéconomiques favorisant
l’adoption d’un cours de change flottant ne semblent donc pas
se vérifier dans la réalité. Elles restent toutefois la base des
modèles utilisés par les plus grands analystes du monde entier.
Théoriquement, le niveau des cours de change serait donc
fixé par:

– Les taux d’intérêts,


– La balance commerciale,
– La parité du pouvoir d’achat,
– La stabilité politique d’un pays.

Même si ces théories ne fonctionnent pas


toujours, il est important de les connaître car
ce sont les seuls modèles d’évaluation que
nous ayons pour déterminer le cours « juste »
d’une devise.

Le niveau des taux d’intérêts


En premier lieu, signalons la théorie de la parité
des taux d’intérêt: si deux devises ont des taux
d’intérêt différents, alors cette différence se
reflétera dans leur cours de change futur. Pour
qu’il n’y ait pas d’arbitrage possible entre le cours
de change futur et le cours Forward du

35
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

cross de devises, la monnaie avec un taux


d’intérêt élevé doit théoriquement se déprécier
face à celle qui a un taux d’intérêt faible. Ces
dernières années, cette théorie ne s’est
toutefois pas vérifiée et les devises avec des
taux d’intérêt élevés ont eu plutôt tendance à
s’apprécier. Ce qui favorise l’idée qu’il y a un
taux d’intérêt réel, c’est-à-dire que le cours de
change serait déterminé par les taux d’intérêt.
Les devises des pays ayant des taux d’intérêt
élevés s’apprécieraient donc tandis que celles
des pays ayant des taux d’intérêt relativement
bas se déprécieraient. Ce modèle fonctionne
assez bien, toutefois il ne prend pas en compte
les raisons profondes pour lesquelles un pays
peut avoir des taux d’intérêt élevés:
l’instabilité économique ou l’inflation par
exemple. En général, ces raisons ne sont pas des
facteurs positifs pour un pays et sa devise.

Entre 2001 et 2008, la majorité des « carry


trade »(opération spéculative visant à acheter
une devise avec un taux d’intérêt élevé
contre une devise avec un taux d’intérêt
faible pour gagner le différentiel de taux)
fonctionnait bienet les devises avec de forts
taux d’intérêt s’étaient beaucoup appréciées.
Par exemple, les intervenants qui avaient
emprunté du yen à bas coût pour le placer en
dollar néozélandais avaient profité de
l’appréciation de la devise en plus de
l’opération de portage.

Depuis la fin de cette période, il y a eu un retrait


massif des capitaux engagés dans les devises

36
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

permettant de profiter du carry trade. Ce


désengagement, par la vente de ces devises,
a mécaniquement favorisé une chute du cours
des monnaies concernées. La carte des pays
attractifs pour cette pratique a donc évolué
et actuellement, il est possible de profiter de
rendements importants sur les taux d’intérêt
pour le Real brésilien, le Rand sud-africain ou
bien le Forint Hongrois.

La balance commerciale
Selon les théoriciens, les cours de change
devraient être à leur niveau optimum lorsque la
balance des transactions courantes est stable. Il
y a déficit commercial à partir du moment où
un pays importe plus qu’il n’exporte. Lorsqu’un
pays importe un produit, il doit généralement le
payer dans la devise du pays exportateur du
produit. Ainsi, l’importateur doit acheter la
devise du pays exportateur et vendre sa propre
devise. Les pays ayant un déficit commercial
important voient donc leur devise se dégrader.
Cependant, la faible valeur de sa devise permet
par la suite à ce pays d’exporter davantage et
la devise s’apprécie de nouveau par
l’intermédiaire du phénomène inverse.

Dans les faits, cette théorie ne se vérifie cependant


pas toujours. Par exemple, entre 1998 et 2001, les
États-Unis avaient une balance commerciale très
déficitaire face au Japon. Pourtant sur la période
l’USD ne fit que s’apprécier face au yen.
L’explication provient probablement du fait que sur
cette période il y a eu beaucoup de flux de

37
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

capitaux du Japon vers les USA, et que ces


flux ont contrebalancé les déficits
commerciaux américains. Donc le problème
majeur ici est qu’en ne regardant que la
balance commerciale d’un pays, on ne prend
pas en compte, les flux de capitaux.

La parité du pouvoir d’achat


En admettant que les indices de pouvoir d’achat
(ou du coût de la vie) convergent dans le temps,
on peut prévoir l’évolution du cours relatif des
devises en comparant le prix d’un panier de
biens et services dans différents pays. Cette
théorie est donc fondée sur l’idée que les cours
de change devraient être fixés par rapport au
prix relatif des biens de consommation entre
deux pays. L’évolution du taux d’inflation d’un
pays serait alors immédiatement compensée
par un mouvement opposé du cours de change.
Lorsque les prix montent à cause de l’inflation
alors la devise de ce pays devrait se déprécier
pour que nous revenions à la parité.

Les indices du coût de la vie utilisés par les


organismes économiques prennent en compte des
milliers de produits et services mais l’un des
indicateurs les plus connus faisant référence à la
parité du pouvoir d’achat est le Big Mac Index
développé par l’hebdomadaire The
Economist. Il s’agit du cours de change qui
ferait qu’un Big Mac coûterait le même prix
aux USA et ailleurs.

Voici une publication du Big Mac Index:

38
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Figure 11: Synthèse du Big Mac Index 2013

Le graphique ci-dessus nous indique que les


devises américaines et européennes se situent
sur des niveaux quasi similaires en termes de
taux de change fictif que représente le Big
Mac Index. En revanche, il apparaît très
nettement que le franc suisse ainsi que le real
brésilien sont largement surévalués. A
contrario, les monnaies russe, chinoise et
indienne sont particulièrement sous-
évaluées.
La parité du pouvoir d’achat tend à se vérifier
sur le long terme. Toutefois, il y a certains
frottements du commerce international qui ne
sont pas pris en compte dans cette théorie. Par
exemple, ce n’est pas parce que le coût de la
vie est meilleur en Inde qu’en Suisse que tous
les Suisses vont aller s’installer en Inde.

La stabilité politique

La confiance que prêtent les investisseurs à une devise

39
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

est souvent le reflet de la stabilité politique


d’un pays. Dans certains cas extrêmes, il est
important de prendre en considération la
politique avant d’acheter telle ou telle devise
qui pourrait du jour au lendemain ne plus
devenir convertible par exemple. Une fois une
crise survenue, il est très difficile de faire
revenir les investisseurs, on voit par exemple
que c’est seulement en 2006 que la Russie a
laissé le rouble librement convertible.

Par ailleurs, on peut aussi dire que la force


d’une devise vis-à-vis d’une autre viendrait de
la stabilité des politiques monétaires menées
par les pays et leurs banques centrales. On
remarque en effet sur le long terme que les
investisseurs préfèrent les devises dont les
politiques monétaires ne sont pas erratiques.
Par exemple, la jeunesse de l’euro et de la BCE
n’est pas un facteur
favorable à l’euro, sans parler des crises
successives que traverse l’Europe et l’euro
depuis 2007 avec des rumeurs de plus en plus
persistantes d’un éclatement de la zone Euro.

Indicateurs économiques

Vous ne trouverez ci-après qu’une poignée


d’indicateurs macro-économiques car il en
existe un nombre très important. Ceux
détaillés sont les plus suivis par les acteurs du
marché des changes car ils influencent
énormément les prises de décisions et
indirectement, les cours.

40
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Les indicateurs ne doivent pas être pris en


compte tels quels, mais être comparés aux
données antérieures. De plus, bien qu’ils jouent
un rôle fondamental pour les marchés
financiers, ce n’est pas le résultat en lui-même
qui importe, mais l’effet de surprise associé à
son annonce. Effectivement, si toutes les
publications ont un impact sur les marchés, plus
les résultats publiés sont « surprenants », plus
l’impact sur le cours des cross sera fort car si le
résultat est fidèle aux prévisions alors on
considérera que ce dernier est déjà intégré dans
les cours actuels par anticipation.
En ce qui concerne la parité EUR/USD par
exemple, l’effet de surprise peut avoir des
conséquences importantes lorsqu’il porte sur
des indicateurs tels que les Non Farm Payrolls,
le PIB, la balance des paiements, l’ISM (pour
les États- Unis) et l’IFO (pour la zone euro),
c’est-à-dire sur les principaux indicateurs
concernant la confiance des consommateurs,
la balance des paiements et les prix à la
consommation américaine.

Pour affiner l’analyse des résultats


statistiques (indicateurs donnant lieu à un
indice ou une valeur), on utilise des éléments
de comparaison:

– Le consensus (médiane des anticipations),


– L’anticipation la plus faible,
– L’anticipation la plus élevée,
– Le nombre d’estimations faites,
– Les statistiques publiées aux dates officielles,
– Les statistiques après révisions potentielles.

41
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Il est délicat pour un trésorier et encore plus


pour une petite société n’ayant pas un homme
dédié à la gestion de la trésorerie de suivre
régulièrement ces annonces.
Il sera cependant recommandé d’avoir en tête
les dates de publication de ces principaux
indices et éventuellement de réaliser ses
opérations avant ou après les annonces en
fonction de la situation favorable ou
défavorable des cours avant annonce car
l’impact de ces dernières peut fortement
modifier la donne au niveau des cours. Il n’est
pas rare en effet que l’annonce de certains
résultats (hausse ou baisse inattendue des taux
d’intérêt par exemple) déclenche des
retournements complets de tendance.

Les courtiers et autres établissements


spécialisés dans le change fournissent ce
genre d’informations que l’on peut aussi
retrouver facilement en libre accès sur
internet.

 Indicateurs pour la zone Euro

La majeure partie des indicateurs de la zone


euro sont en fait des indicateurs allemands.
Ceci s’explique par le fait que l’Allemagne
reste la première puissance économique de la
zone euro, avec un PIB représentant 30 % du
total du PIB de la zone Par conséquent, les
indicateurs proposés par ce pays peuvent
quasiment être étendus à l’ensemble de cette
zone économique.

42
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Concernant la zone euro, les statistiques les plus


suivies sont: l’IFO et le ZEW. Il faut globalement
noter que les indicateurs de la zone euro sont
beaucoup moins pertinents que ceux des États-
Unis. Leur annonce influence bien plus rarement
les cours, sauf en cas de surprise.

Les discours du président de la BCE sont


cependant très suivis par les cambistes.
Chaque mot compte et un terme utilisé plutôt
qu’un autre peut être interprété par le
marché comme les signes d’une future
intervention ou d’un changement de politique
de taux.
Ce qu’il faut retenir des 2 principaux
indicateurs de la zone euro:

43
Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane
IFO ZEW
Il est similaire à l’IFO
C’est une enquête sur mais concerne le
la situation des secteur bancaire.
entreprises aujourd’hui et Les questions
Champ
à venir, en termes de portent sur les
d'application
niveau de production, taux d’intérêt et
de prix, de l’inflation, les indices
commandes et de boursiers,
stocks. le marché des changes
et les profits potentiels
des entreprises par
branche.
Fréquence Publication mensuelle,
Publication
et date le dernier mercredi
mensuelle, le 15
du mois en cours.
de publication du moi.
Il permet de dégager
2 indices (sentiment
Avantages et actuel et perspective)
pertinences qui, associés, créent Très forte corrélation
avec la production
pour les marchés l’IFO. La composante
industrielle.
perspective est un indice
fiable
de la production
industrielle.
Il existe un risque
Les questions
de surréaction à très
concernant les
court terme des
Limites perspectives
marchés
regroupent aussi bien
celles à 3 mois qu’à 6 (car panel trop
mois. uniforme et
questions
restreintes).

 Indicateurs pour les États-Unis

Les statistiques les plus importantes pour les marchés US sont:

Le Non FarmPayrolls, l’ISM et la Confiance des consommateurs.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Ce qu’il faut retenir des 3 principaux indicateurs américains:

Non Farm Confiance des


ISM
Payroll (rapport consommateurs
manufacturier
sur l'emploi)
Il est composé Il s’agit
de deux enquêtes. C’est l’indice d’une
La première mesurant enquête sur
concerne les l’évolution du le sentiment
salaires, le nombre secteur global
d’heures manufacturier des
Champ
travaillées… selon 5 critères consommateurs,
d'application
La deuxième : production, leurs
porte sur le nouvelles perspectives
pourcentage commandes, (étude des finances
de la emploi, délai des ménages et
population de livraison et de la perception
active, le taux stocks. qu’ils ont de
de chômage… l’évolution
économique
des États-Unis).
Publication Publication
Publication
Fréquence mensuelle, le bimensuelle, le
mensuelle, le
et date de premier vendredi deuxième et
premier jour
publication du mois après la dernier
ouvrable du
fin du mois vendredi du
mois suivant.
concerné. mois en cours.
C’est un outil
Il concerne les de mesure
salariés non efficace (si
agricoles indice
supérieur à C’est un
travaillant pour
42.7: indicateur qui
le secteur privé
expansion existe depuis
Avantages et et les offices
globale de 50 ans. Il
pertinences publics, et
permet
pour les permet de l’économie,
d’identifier
marchés constater le supérieur à 50 :
nombre de expansion du des tendances
créations secteur, à long terme
d’emplois. De récession proches des
plus, 95 % des tendances
si inférieur).
sondés Il permet de de consommation.
répondent, donc mesurer
il est souvent
l’évolution de

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

assez pertinent. l’activité et de


détecter les
retournements
de cycle.

Il n’y a pas de Il s’agit d’une


différenciation analyse à court
entre les terme assez peu
emplois à temps fiable pour
plein/partiel, pouvoir estimer
Limites pas une tendance
d’identification de
des emplois consommation.
précaires et fait Il dépend
souvent l’objet de fortement des
nombreuses conjonctures
révisions. politiques en
cours.

B. LES TAUX DIRECTEURS DES BANQUES CENTRALES

La FED

Encore jusqu’au début du XXe siècle, il n’existait aux États-Unis


aucune institution chargée de la politique monétaire. Le marché
était instable et le système bancaire jouissait d’une confiance
relative auprès du public. C’est dans l’objectif de modifier cette
image de la banque que fut créée la Fed (Federal Reserve Board)
en 1913 par le Congrès. Aujourd’hui, cette organisation est l’une
des plus puissantes au monde; et elle est considérée comme le
gardien de l’économie américaine.

La Fed est placée sous la direction d’un organe centralisé, basé

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

à Washington: le Board of Governors of the Federal Reserve.


Celui-ci est composé de sept membres, nommés pour un mandat
de 14 ans par le Président des États-Unis et confirmés par le Sénat.
Le Président nomme aussi le Gouverneur de la Fed, qui dirige le
Board of Governors. De par sa fonction, cet homme est le plus
puissant du pays, juste après le Président lui-même. En effet, la
Fed supervise la masse monétaire des dollars américains en
circulation et, par conséquent, les liquidités internationales.
L’impact de ses décisions dépasse donc largement la sphère
monétaire et touche aussi la politique internationale.

La BCE

La Banque Centrale Européenne (BCE) a été instituée le 1er juin


1998 dans le but d’assurer le bon fonctionnement de l’union
économique et monétaire en dirigeant le Système Européen de
Banques Centrales (SEBC). Sa mission principale est de
maintenir la stabilité des prix en définissant la politique
monétaire de la zone euro afin de limiter les variations du cours
de l’euro par rapport aux autres devises.

La BCE a donc un certain nombre de responsabilités, et


notamment celle d’être l’unique organisation habilitée à
autoriser les États membres à émettre des billets de banque et
des pièces pour l’ensemble de la zone euro, et ce après en avoir
précisé les quantités exactes. Elle est également au centre des
relations internationales puisqu’elle entretient des relations de
travail avec plusieurs institutions au sein de l’UE et dans le
monde entier. Finalement, la BCE, associée à l’ensemble des
Banques Centrales Nationales des pays membres de la zone euro
(cet ensemble constitue l’Eurosystème), contribue à la bonne
conduite des politiques menées par les autorités compétentes
en ce qui concerne la stabilisation du système financier. Elle a
donc un rôle de surveillant du domaine bancaire.

Le SEBC est composé de l’Eurosystème et des autres banques


centrales nationales européennes des pays n’ayant pas encore

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

adopté l’euro. Il a pour objectif principal le maintien de la


stabilité des prix. Pour atteindre ce but, il a pour mission la
mise en œuvre de la politique monétaire de la zone euro, la
conduite des opérations de change, la promotion du bon
fonctionnement des systèmes de paiement. C’est également le
SEBC qui détient et gère les réserves officielles de change des
pays de la zone euro.

Mode d’intervention des banques centrales

Les banques centrales ont la capacité d’intervenir sur le marché


des changes afin d’empêcher des mouvements trop importants et
prompts du cours de leurs devises respectives. Le but affiché est
ainsi de contrôler le cours d’une devise par rapport aux autres de
façon à ce qu’elle ne soit pas sous ou surévaluée de manière
exagérée et sur une période de temps trop longue.
Les interventions se font la plupart du temps sous la forme
d’échanges massifs de devises effectués dans un laps de temps
généralement court. Ces échanges permettent de réajuster le
cours de change d’une devise par rapport aux autres. De même
que plusieurs banques centrales peuvent agir de concert afin de
donner une « direction » communément souhaitée à leur
intervention. L’autre principal mode d’intervention des banques
centrales est l’émission ou le retrait de liquidités de leur monnaie
nationale afin de contrôler la quantité de monnaie en circulation
dans l’économie.

Courbes et moments importants


D’après la définition, les taux directeurs sont les taux d’intérêt au
jour le jour fixés par la banque centrale d’un pays ou d’une union
monétaire permettant à celle-ci de réguler l’activité économique.
Il s’agit de l’instrument le plus fiable lorsqu’il s’agit de mesurer
le coût du crédit car c’est celui qui est utilisé hebdomadairement
pour refinancer les banques en liquidités.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Le schéma est simple, lorsque les banques se refinancent auprès de


leur banque centrale, elles payent des intérêts sur les sommes
engagées basés sur le taux directeur. Ensuite, elles répercutent ce
coût sur les crédits accordés à leurs clients (ménages, entreprises via
les opérations de financement par exemple…). Un taux bas signifiera
donc que le coût du crédit est bon marché et favorable, en théorie,
à une croissance de l’économie.

Figure 12: Évolution des taux directeurs de la BCE et de la FED

Source: plate-forme Reuters

Sur le graphique ci-dessus, les courbes des taux directeurs de


la BCE et de la FED nous montrent plusieurs moments
importants depuis l’année 2000. Voici quels ont été les 2
moment’s les plus marquants:

 2000: Éclatement de la bulle Internet

Cette bulle s’est formée dans les années 90 grâce à l’émergence des
nouvelles technologies, des nouveaux médias et des
télécommunications. À cette période, l’inflation et les taux d’intérêt
étaient bas, ce qui a favorisé la croissance du cours de Bourse des
valeurs concernées. Ceci sans corrélation justifiée avec l’activité de
chacune des sociétés (certaines n’avaient même pas encore de
chiffre d’affaires). C’est l’augmentation des taux d’intérêt qui
généra l’éclatement de la bulle Internet, qui se

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

propagea aussi sur le reste de l’économie.

 2008: Éclatement de la bulle immobilière



(Via crise des subprimes)

Cette crise mondiale a commencé aux États-Unis sur le marché


du crédit immobilier. En effet, de nombreuses maisons ont été
saisies (via l’hypothèque subprime sur celle-ci) provoquant, par
la suite, une importante faillite des instances prêteuses
(banques, fonds spéculatifs…). Ces prêts à faible taux ont été
accordés à la suite de la bulle Internet et des attentats du 11
septembre 2001 afin de stimuler l’économie américaine. Ces
intérêts sur prêt à taux variable étaient donc avantageux dans
les premiers temps, mais sont rapidement devenus
problématiques pour les emprunteurs qui ne pouvaient plus
régler leurs échéances.

Les remboursements d’hypothèque devinrent plus importants que


les revenus des ménages concernés et cela, dans le même temps
où le marché immobilier chutait. Certaines hypothèques
à rembourser étaient devenues plus importantes que la valeur
des propriétés elles-mêmes.

Cette crise immobilière s’est propagée dans le monde avec des


produits dérivés tels que les CDO (Credit Default Swaps) qui
sont des produits financiers ayant, en partie, des sous-jacents
telles que ces dettes hypothécaires.

C. LA SPÉCULATION

Les spéculateurs sont de plus en plus nombreux sur le marché des


changes. Les investisseurs particuliers et les Hedge Funds
représentent à eux seuls 35 % des transactions Forex et on peut
considérer que plus de 90 % du total des transactions n’a aucun
but commercial. Les monnaies étant un outil économique de
premier ordre, beaucoup de critiques et controverses sont faites
aux spéculateurs; on les accuse notamment de gonfler

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

artificiellement les cours et de ne pas permettre une juste


valorisation d’une monnaie par rapport à une autre.

Cependant, de nombreux économistes affirment que les


spéculateurs permettent de fournir un marché à la couverture de
change et sont donc indispensables car ils mettent en relation les
spéculateurs (investisseurs à risque) avec les investisseurs
n’intervenant que pour des opérations de hedging (investisseurs
souhaitant limiter les risques de change). D’autres pensent que
cela est rendu possible seulement par le caractère non régulé et
mondial du marché des changes et que le rôle des spéculateurs
n’est pas si important.

Alors que les marchés actions sont souvent considérés comme


bénéfiques à l’activité économique car ils apportent du capital
aux entreprises, leur permettant ainsi d’investir dans des
projets de développement et de faire grossir leur activité
(créant par la même de la richesse et de l’emploi), la
spéculation sur les monnaies est considérée comme une activité
suspecte et malsaine dans de nombreux pays.

Mais ces propos sont à nuancer: même s’il est indéniable que la
spéculation sur actions est favorable aux entreprises, elle ne l’est qu’en
partie. En effet, elle a aussi des conséquences néfastes comme la
rentabilité à tout prix au détriment d’activités moins rentables mais tout
de même performantes et justifiant parfois des licenciements,
l’enrichissement d’une minorité au détriment de la majorité…

Quant à la spéculation sur devises, même s’il est vrai qu’elle revêt
parfois des conséquences néfastes sur l’économie d’un pays – on
se souvient notamment qu’en 1992, les effets de la spéculation
avaient poussé la Banque Centrale Suédoise à devoir augmenter
ses taux d’intérêts de 150 % par an durant quelques jours puis de
dévaluer la couronne suédoise – on peut également considérer,
comme Gregory Millman, que les spéculateurs sont les garants
d’une politique économique saine menée par les différents
gouvernements nationaux. En effet, la mondialisation

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

aidant, les acteurs financiers sont désormais informés


immédiatement de la santé économique de telle ou telle zone
économique. En menaçant de punir les pays qui ne s’imposent pas
des règlementations assez strictes en termes de déficit budgétaire,
les mouvements financiers de spéculation fonctionnent comme des
systèmes d’alarme pour les gouvernements et les poussent à prendre
les décisions nécessaires à l’assainissement de leurs finances
publiques. Les meilleurs exemples récents sont ceux de la Grèce, de
Chypre ou dans une moindre mesure de l’Italie et de l’Espagne, dont
les mouvements de spéculation sur les dettes de ces pays ont
finalement révélés des manquements graves dans la gestion du
budget de ces États.

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Dghoghi Houda / Chbaattou Marouane

Conclusion
Il est clairement difficile de pouvoir prédire avec exactitude
l’évolution des cours des devises tant les facteurs impactant
ces cours sont nombreux. Il est cependant possible de mieux
sélectionner ses points d’entrée et de sortie par la
connaissance des notions de base de ce marché et un suivi
attentif de son évolution.
Les cours des devises fluctuent en permanence et au sein d’une
même journée il est possible d’économiser beaucoup d’argent sur
ses frais de change en fonction du timing d’exécution.
Exécuter ses opérations de change sur des cours présentés
en fixing par votre banque n’est en général pas intéressant car
la banque applique une grosse marge de sécurité entre le
cours interbancaire d’ouverture et le cours du fixing de façon
à se protéger de la volatilité intraday du marché.
Les cours peuvent connaître une forte volatilité lors de la publication
d’annonces économiques majeures. En Europe, il s’agit
principalement de la publication de l’IFO et du ZEW. Pour ce qui est
des États-Unis, les trois indicateurs à suivre sont le Non Farm
Payroll, l’ISM Manufacturier et la Confiance des Consommateurs.
L’évolution des taux d’intérêt est l’un des éléments majeurs
favorisant la fluctuation des cours des devises concernées. Les
annonces de taux de la FED et de la BCE ainsi que les discours de
leur Président respectif sont à suivre.
La grande majorité (90%) des transactions sur le Forex n’ont
aucun but commercial. Cela dit, les mouvements de spéculation
assurent une grande liquidité sur le Forex et permettent aux
acteurs comme les entreprises de pouvoir acheter et vendre des
devises à tout moment et de se couvrir contre le risque de
change en trouvant facilement des contreparties.

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