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Module :
Marketing entrepreneurial
MBA 2
Elaboré par :
Dr. Ben Slimane Ichrak
Tout projet de création d’entreprise commence par une idée. Qu'elle naisse de l'expérience, du savoir-faire,
de la créativité ou d'un simple concours de circonstance, l'idée prend souvent la forme d'une intuition ou
d'un désir qui s'approfondit et mature avec le temps.
Il existe une grande variété de formes d’idées : plus l’idée est nouvelle, plus il faudra s’interroger sur la
capacité des futurs clients à l’accepter ; plus elle est banale, plus il conviendra de s’interroger sur sa réelle
utilité par rapport à l’offre déjà existante sur le marché.
I : Définir l'idée
Quelle que soit son origine, l'idée ne représente au départ rien de bien concret. Pour passer à un projet
réaliste, la première chose à faire est de bien la définir, c’est à dire de se forcer à la résumer en quelques
lignes précises, concises et fortes. Cet exercice va permettre de cerner clairement les différents aspects en
évoquant :
A ce stade de la réflexion, il faut s'efforcer de prendre conscience des « moins » (faiblesses, lacunes) du
produit ou du service proposé, mais aussi, a contrario, des « plus » (caractère novateur ou spécifique) et de
ses avantages concurrentiels. Pour ce faire une étude du projet est au préalable nécessaire afin de se faire
prévaloir toutes les chances de réussite de l’idée.
II : Les types d’idées
1. L’activité connue
Ce type de création peut paraître a priori le moins risqué : l'idée est bien maîtrisée car elle correspond à un
métier exercé pendant plusieurs années. Les « règles du jeu » sont connues, les compétences techniques à
mettre en œuvre font partie du savoir-faire, bref, on se sent à l’aise. En matière de création d'entreprise, le
professionnalisme du créateur est naturellement un facteur de réussite du projet. Ceux qui créent dans un
métier qu'ils connaissent bien ont généralement plus de chances de réussir que ceux qui se risquent dans
l'inconnu.
Créer une entreprise en recourant aux idées des autres, nécessite de rester à l'affût de tout ce qui se passe en
Tunisie ou ailleurs en matière de nouveaux produits, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux
concepts marketing : la plupart des magazines économiques ou spécialisés en création d'entreprise ont une
rubrique à cet effet.
On peut aussi acheter un brevet ou négocier une licence d'exploitation d'un brevet ou d'une marque.
Il est aussi possible de signer un contrat de concession ou de s'engager dans un contrat de franchise. La
notoriété et l'ancienneté du concédant ou du franchiseur ainsi que l'existence de son réseau apportent (avec
les obligations d'information qui leur sont imposées) un certain gage de sécurité pour la réussite de
l'entreprise nouvelle.
3. L’opportunité pure
Une opportunité, une bonne occasion, « l’affaire à ne pas manquer » peut également se présenter ! Pour
déceler une opportunité, il convient tout d’abord de se mettre dans une disposition d'esprit favorable, se
résumant à : ƒ avoir en permanence l’esprit critique pour juger des situations commerciales présentes, des
réels mérites des positions acquises, des lacunes des systèmes établis, des défauts des produits ou services
offerts, etc. ƒ exercer en permanence une grande curiosité intellectuelle : le monde change vite et sans répit.
Pour en saisir les opportunités encore faut-il rester en prise avec lui. Cela nécessite une disponibilité
intellectuelle importante pour s'informer, analyser, comprendre, anticiper, voire prédire certaines évolutions.
ƒ faire preuve d’une grande ouverture d’esprit et savoir accepter les apports extérieurs, les savoir-faire ou
pratiques différentes qui peuvent ouvrir de nouvelles possibilités commerciales. Il y a souvent, dans les
autres économies nationales, quelque chose à transposer ou à adapter pour en faire un projet commercial en
Tunisie.
4. L’application nouvelle
Créer une entreprise à partir d'une "application nouvelle consiste à utiliser une technique, un savoir-faire, un
produit connu en le transposant dans une autre activité, dans un nouveau contexte ou sur un marché
différent. La période actuelle, empreinte d'une évolution sociologique rapide des valeurs et des modes de
vie est favorable aux "applications nouvelles".
5. L’innovation pure : L'innovation pure relève d'un exercice plus ardu. Créer un nouveau produit,
généralement à fort contenu technologique, entraîne des besoins importants de capitaux pour passer à la
phase préindustrielle, pour réaliser une étude de marché, nécessairement approfondie, et pour attendre la
réponse du marché. Dans ce cas-là, les risques se cumulent, mais la rentabilité s'avère normalement bien
plus élevée que dans une activité banale où la concurrence est souvent très forte.
L'idée en soi ne peut être protégée. Seule peut être protégée la forme selon laquelle elle s'exprime :
invention, marque, création littéraire ou artistique... D'une manière générale, on appelle propriété
intellectuelle, les droits qui protègent les créations " issues de l'activité de l'esprit humain " contre toute
appropriation de tiers. Ces droits se divisent en deux branches :
- Les logiciels.
Les droits d'auteurs sont attribués " naturellement ", sans l'accomplissement de formalités particulières.
Toutefois, il peut être utile, avant de divulguer sa création à des tiers, de se pré constituer des preuves pour
être en mesure d'attester que l'on est bien l'auteur de cette création et faire valoir ainsi, le jour voulu, ses
droits d'auteurs.
- les droits sur les créations nouvelles, qu'il s'agisse de créations à caractère utilitaire (brevets d'invention)
ou à caractère ornemental (dessins et modèles),
- les droits sur les signes distinctifs : marques, appellations d'origine, indications de provenance.
I- La concurrence
Pour toute entreprise qui pense s’implanter sur un marché, elle doit nécessairement étudier la concurrence.
En effet l’étude de la concurrence est une condition préalable à la définition du produit et à la politique de
pénétration sur le marché. Lors de l’étude de la concurrence, il faut prêter attention à certains aspects qui
concernent la force et la situation de la concurrence, les facteurs sur lesquels s’opère la concurrence, les
forces, les faiblesses ainsi que les avantages compétitifs des différents concurrents. C’est une étape
importante car elle permet de se placer sur un créneau spécifique, cibler la clientèle et éviter autant que
possible d’affronter un concurrent puissant. En effet, si le marché est large et sans concurrent dominant,
avec un grand nombre d’entreprises qui partagent l’essentiel du marché de sorte que l’entrée de la nouvelle
entreprise ne provoquera pas de réaction vives de la part des entreprises installées, surtout dans le cas où
l’entreprise à créer présente un produit ou un service différencié. Dans le cas où le marché est dominé par
une entreprise importante, il faut faire attention ou éviter même ce genre d’opportunité du moins pour une
première création.
1- Définition
« La concurrence concerne la rivalité entre les entreprises qui opèrent sur un marché et
satisfont les mêmes besoins des consommateurs ». Afin de se maintenir ou de croître sur son
secteur, l’entreprise doit comprendre la manière dont la concurrence s’exerce. « Le Marketing
- Fondements et pratique » P.L. Dubois et A. Jolibert éd. Economica 1992 p. 230
Acheteurs Fournisseurs
Un Quelques Nombreux
Un Monopole bilatéral Monopsone limité Monopsone
Quelques Monopole limité Oligopole bilatéral Oligopsone
Nombreux Monopole Oligopole Concurrence
Source : « Le marketing, Fondements et pratique » PL Dubois, A. Jolibert éd. Economica
Mesurer l’intensité concurrentielle sur un marché, c’est donc s’interroger sur la nature
et l’intensité de chacune de ces menaces.
4- Identification de la concurrence
Concurrence Marque :
marques différentes pour un même
type de réponse
Concurrence produits :
produits semblables, dans
Les différents
niveaux de une même zone de prix,
concurrence
pour un même type
de réponse
Concurrence générique :
Autres réponses possibles
pour un même type de besoin
Identifier la concurrence, c’est donc d’abord s’interroger sur le champ et le niveau les plus
pertinents sur lesquels s’exerce cette concurrence, pour le produit étudié. L’identification
précise des concurrents en découle alors plus aisément.
5- Les positions concurrentielles
Une fois les concurrents identifiés, il est nécessaire d’évaluer les positions concurrentielles,
c’est-à-dire de comparer les performances des entreprises (ou des marques) concurrentes sur
le marché étudié.
La comparaison des résultats obtenus par les firmes concurrentes, donne une
approximation quantitative des positions concurrentielles.
Cette analyse vise à décrire et à comparer les plans marketing des différentes
firmes concurrentes de sorte à identifier les choix, les objectifs stratégiques et les
actions marketing adoptés respectivement.
les objectifs généraux : Quels sont les objectifs à 3 ou 5 ans définis par
l’entreprise pour son produit, en termes de valeur, de volume, de part de
marché, voire de rentabilité.
les axes de la stratégie marketing :
segments ciblés,
positionnement,
autre dimension possible : stratégie d’innovation, de pénétration (prix), de
distribution (intensive…), de communication (image…)
le mix
description du produit et de ses attributs (services
associés, emballage, marque…) ;
prix : niveau, conditions de paiement… ;
6- La veille concurrentielle
Pour être efficace, l’analyse de la concurrence doit être permanente. Les firmes qui
disposent de ressources suffisantes mettent en place une veille concurrentielle. Elle est
destinée à permettre à l’entreprise de se défendre face aux actions probables de la
concurrence. Elle peut avoir un objectif offensif qui consiste par exemple à identifier
de nouvelles opportunités en fonction des évolutions du marché, des mouvements
stratégiques possibles des concurrents et de leurs points vulnérables. Elle peut être
utilisée pour prendre une décision marketing (prix, distribution...) en tenant compte
des réactions probables de la concurrence.
1- Diagnostic externe
L’entreprise a analysé :
- le macro-environnement : démographique, économique, technologique,
socioculturel, institutionnel et juridique
- le micro-environnement : marché, comportement des acheteurs,
concurrence, distribution
Il s’agit dans le diagnostic d’identifier pour chacun de ces éléments ceux qui
représentent des opportunités ou des menaces.
Opportunités
Une opportunité, pour une entreprise, est une circonstance ou une occasion qui vient
à se présenter dans l’environnement : évolution du marché (nouveaux besoins,
nouvelles demandes…), d’une innovation technologique (autorisant de nouveaux
procédés de fabrication ou de commercialisation).
De nombreuses opportunités sont susceptibles de se présenter. L’entreprise sera en
mesure de saisir celles pour lesquelles elle peut espérer jouir d’un avantage
concurrentiel.
Menaces
Une menace est un problème posé par une tendance défavorable ou une perturbation
de l’environnement, susceptible d’affecter le secteur d’activité et qui, en l’absence
d’une réponse marketing appropriée conduirait à une détérioration de la position de
l’entreprise sur son marché.
Une menace est d’autant plus grave qu’elle affectera en profondeur la rentabilité
de l’entreprise et qu’elle a de grandes chances de se réaliser.
2- Diagnostic interne
Il s’agit dans le diagnostic d’identifier les éléments qui constituent des forces ou
des faiblesses.
Forces
Une force est une capacité (individuelle ou collective), une compétence distinctive,
un pouvoir qui procure un avantage différentiel à l’entreprise. Une entreprise
jouira d’un avantage différentiel à partir du moment où ses compétences
distinctives lui permettront de remplir plus facilement que ses concurrents les
conditions requises pour exploiter une opportunité avec succès.
Faiblesses
1.1. Définition
a. Phase d’enquête : par le biais d’une étude qualitative (identifier, sur le marché, les
variétés de besoins, d’attentes, de critères de choix, de comportements d’achat, de
situations d’achat, etc.) ou quantitative (dénombrer combien de familles de besoins
différents il existe et combien de consommateurs expriment chaque profil de besoins).
2. Ciblage
2.1. Définition
Le ciblage ne peut avoir lieu que si une segmentation du marché a été préalablement
effectuée. Le ciblage consiste a évaluer les différents segments identifiés puis à
identifier celui (ceux) qui est (sont) le(s) plus approprié(s) à l’entreprise.
a) Potentiel et croissance
Chaque segment possède ses propres facteurs clés de succès. Le facteur-clé de succès
doit correspondre à l’avantage concurrentiel de l’entreprise.
Dans ce cas l’entreprise diversifie sa gamme autour d’un seul type de produit mais
dans plusieurs marchés. Le risque essentiel est l’obsolescence du produit (par ex.
l’arrivée d’un produit substitut).
Se concentre non pas sur le produit mais sur une catégorie de clients en présentant une
gamme complète de produits ou un système complet d’équipements exerçant des
fonctions complémentaires ou reliées entre elles.
Cette stratégie consiste à introduire plusieurs produits dans des marchés n’ayant pas
de lien entre eux, il s’agit d’une stratégie opportuniste, répondant souvent à un souci
de diversification.
E) Couverture globale :
Elle consiste à proposer un assortiment complet pour rencontrer les besoins de tous
les groupes d’acheteurs. L’entreprise couvre la totalité du marché. C’est le cas de
grands groupes industriels. Dans ce cas on peut choisir entre 2 stratégies :
- Marketing indifférencié : L’entreprise adapte sa politique marketing au segment le
plus large.
3. Le positionnement
3.1. Définition
- Sur la forme : être simple, clair (fondé sur un petit nombre de caractéristiques
fonctionnelles ou symbolique du produit) et concis (une seule phrase).
- Stratégie de niche (ou créneau) : concurrence par une action sur différenciation
inexploité. Ceci permet de ne pas affronter la concurrence déjà présente.
- Stratégie d'innovation : Lancement d'un produit afin d'occuper une place vacante.
On cherche une réponse à une attente non satisfaite par les concurrents.