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PROCESSUS DE CREATION D’ENTREPRISES

Ce cours constitue un guide permettant à ses utilisateurs de connaître les différentes


démarches nécessaires à la création d’entreprise. Il présentera les étapes et les repères pour
aider à réduire les risques inhérents à toute création d’entreprise. Il permettra également de
connaître les structures d’appui à la création d’entreprises et de savoir les incitations et les
encouragements qu’offre l’environnement tunisien pour les jeunes entrepreneurs.

Actuellement, la création d’entreprise exige une démarche rigoureuse et consciente qui doit
être réalisée d’une manière minutieuse. L’expérience montre qu’un projet mal ou
insuffisamment étudié est une raison fréquente de difficulté de démarrage de la future
entreprise et souvent de son échec.

En effet, la réussite d’une entreprise repose non seulement sur le créateur, qui de son côté
doit expliquer ses motivations, évaluer son profil entrepreneurial, et détecter ses forces et ses
faiblesses, mais aussi sur l’idée projet. Alors le créateur doit vérifier si l’idée envisagée
constitue une vraie opportunité sur le marché, et s’il existe un marché et une clientèle solvable
répondant aux produits ou services offerts, tout en cherchant si cette dernière comporte des
facteurs clés de succès ou bien d’éventuelles défaillances. Pour cela, il doit y avoir une
adéquation entre le créateur et l’idée projet.

Une fois cette cohérence est établie, le porteur de projet doit lancer l’étude de faisabilité de
son projet, à savoir : l’étude de faisabilité commerciale, l’étude de faisabilité technique et
humaine, l’étude de faisabilité juridique, et l’étude de faisabilité économique et financière.
Ces différentes études doivent montrer que l’opportunité envisagée est vraiment réalisable et
rentable. D’où vient l’élaboration du Plan d’affaires (Business Plan), qui consiste en un
document de plusieurs pages, exprimé par des plans, des programmes et des budgets. Donc,
c’est une synthèse du projet de création et de ses points forts, qui constituera un outil
indispensable pour convaincre les investisseurs et les partenaires potentiels.

Lorsque le Plan d’affaires est achevé, le porteur de projet doit boucler le chemin de
financement, tout en accomplissant les formalités administratives, les autorisations et les
garanties éventuelles. C’est là qu’il peut commencer la réalisation du projet et mettre à la
disposition de l’entreprise les moyens matériels et les ressources humaines pour le
démarrage.

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CHAPITRE 1 : L’ETUDE DE FAISABILITÉ D’UN PROJET

L’étude de faisabilité d’un projet doit porter sur un certain nombre d’aspects permettant de
passer à l’action, c'est-à-dire le démarrage du projet de création. Ces aspects sont rattachés à
l’existence du marché et de la meilleure manière de l’aborder (faisabilité commerciale), à la
disponibilité des moyens techniques tels que le processus de production, les matières
premières, les sites de production et le personnel qualifié (faisabilité technique et humaine), à
la forme juridique de la société et aux avantages accordés (faisabilité juridique), et aux
moyens financiers, leurs sources et la rentabilité future du projet d’investissement (faisabilité
économique et financière).

1.1. ETUDE DE FAISABILITÉ COMMERCIALE

L’étude commerciale occupe une place clé dans l’élaboration d’un projet. Elle consiste à :

 Connaître et comprendre le marché de l’entreprise, à travers l’analyse du


comportement des clients et l’étude des concurrents.

 Faire le choix d’une stratégie de lancement.

 Définir les actions commerciales.

1.1.1. Analyse des clients

 Pour l’étude qualitative, il s’agit de répondre aux questions suivantes :

Qui est le client ? Le profil du client : entreprises, associations, institutions, individus,


couples familles…

Quelles sont les caractéristiques ? Pour les personnes morales : taille, activité, chiffre
d’affaire …, et pour les personnes physiques : âge, catégorie socioprofessionnelle, budget …

Quel est son niveau de consommation ? Est–elle concentrée, dispersée, de passage, de


proximité… ?

Pourquoi il achète ? Analyser les attentes de vos clients et leurs motivations d’achat :
Gain de temps, de place, d’argent, besoin de sécurité, de confort, de nouveautés, etc… ?

Comment ? Processus d’achat du client : Il s’agit de décrire et d’analyser les différentes


étapes du processus d’achat chez le consommateur ou chez le client organisationnel.

Quand ? Période d’achat : Il s’agit d’identifier les périodes ainsi que les moments
d’achat du produit ou du service.

Lieux d’achat ? Les canaux de distribution et de points de vente que le consommateur


sollicite pour l’achat.

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A combien ? Le prix et le budget d’achat pour la catégorie du produit : il s’agit
d’identifier les niveaux de prix que le client ou le consommateur est prêt a payer pour l’achat
d’une catégorie de produit ou de service. Important également de connaître les budgets
consacrés par cet acheteur.

 Pour l’étude quantitative, on essaie d’évaluer le nombre de clients potentiels sur notre
zone d’intervention et mesurer leur volume de consommation possible afin de bâtir, en le
justifiant notre chiffre d’affaires.

- Déterminer le nombre de clients par segment.


- Déterminer la quantité d’achat de la catégorie de produit par le type de client.
- Déterminer les hypothèses de prix par produit et par client.

1.1.2. Analyse de la concurrence

Etudier le comportement de la concurrence permet de positionner nos produits et services par


rapport à ceux existants dans le marché. Cela revient à :

 Etudier le nombre des concurrents sur le marché, et analyser la situation


concurrentielle (duopole, oligopole, concurrence…)

 Analyser le comportement actuel des concurrents ainsi que leurs forces et faiblesses
au niveau des produits offerts, de la distribution et des prix.

1.1.3. Stratégies de développement

La stratégie va permettre à l’entreprise naissante de choisir un positionnement sur le marché


et de s’en tenir. On distingue trois stratégies de développement :

 Stratégie de domination par les coûts : appliquée lorsque les produits offerts sont
homogènes et la différenciation ne peut se faire que sur la base du prix proposé.
l’application de cette stratégie passe par une maîtrise des coûts (le prix de revient des
produits et services) pour pouvoir fixer un prix plus bas que celui offert par les
concurrents. Ceci s'obtient par exemple en optimisant les différentes étapes de
production, mais plus largement en s'appuyant sur l'effet d'expérience (baisse du coût
unitaire marginal avec l'augmentation du volume cumulé de production, obtenue
notamment par les économies d'échelle ou l'effet d'apprentissage.).

Exemple : Bic

 Stratégie de différentiation : appliqué lorsqu’ il est possible de différencier ses


produits ou ses services par rapport à la concurrence. Elle se traduit par le choix d’un
prix supérieur à celui proposé par la concurrence et qu’il soit accepté par les clients.

Se différencier ou se démarquer, c’est simplement de « marquer une différence


d’avec d’autres choses » qui seraient supposées faire partie d’une certaine catégorie

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de choses. La notion de différence peut être très variable puisque, d’une part, elle
dépend de la manière dont le public catégorise une offre par affiliation à d’autres
offres et, d’autre part, de la manière dont on présente l’offre en question.

Exemple : Lorsqu’on se met à offrir du lavage de véhicules à domicile, on innove,


puisque ce n’est pas ainsi que ce type de prestation est ordinairement offert.

 Stratégies de concentration (de niche, de créneau) : appliquée lorsqu’on s’adresse


à une cible particulière de clients, ceci revient à décomposer son marché en petits
segments et ainsi à passer d’un marché généraliste et de masse à des marchés de
niche. Pour ce faire, il faut analyser l’univers dans lequel l’entreprise évolue, afin
d’identifier les opportunités de niche. Il s’agit de réfléchir à la manière de faire
évoluer son produit ou son service, pour qu’il réponde à une demande plus
spécifique.

Exemple : Un fabricant de gants en latex standard pourra, ainsi, se lancer sur le marché
des gants de haute sécurité permettant de protéger les médecins contre les risques de
contaminations ou encore sur celui des gants de protection contre les piqûres d’abeilles
pour les apiculteurs.

Les marchés de niche sont intéressants à plus d’un titre.

- Premier avantage : les investissements y sont plus limités. L’étude d’un marché de niche
(par définition étroit), permet d’identifier assez facilement le potentiel réel de l’activité. Et
donc d’adapter au plus juste les investissements.

- Deuxième avantage : la clientèle, elle aussi restreinte, est également plus facile à connaître
et donc à satisfaire de manière efficace. Les budgets consacrés à la recherche et au
développement, au marketing ainsi qu’à la commercialisation peuvent être, quant à eux,
optimisés. Trouver une niche sur ses marchés coûte moins cher et entraîne moins de risques
que de lancer une innovation ou un nouveau produit.

- Troisième avantage : la concurrence étant moins pressante, le chef d’entreprise dispose de


plus de temps pour valider son idée et planifier éventuellement des tests. Sans compter que
la rareté de la concurrence a une autre conséquence qui n’échappera à personne : ces
marchés offrent, en général, des marges généreuses.

1.1.4. Plan d’action commercial 

Il s’agit de prendre de décisions opérationnelles portant sur :

 Les produits et les services à vendre ;


 Les actions de communication et de vente ;
 Les réseaux de distribution et points de vente ;
 Les prix à appliquer

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Application  :

Mr. Mohamed Ali est un ingénieur ayant travaillé pendant plusieurs années dans une entreprise
du secteur agroalimentaire. Ambitieux et plein de motivations, il a décidé de créer sa propre
entreprise d’agroalimentaire.

L’analyse du marché lui a permis de détecter les informations suivantes :

 La région où il compte s’installer comporte 150 000 habitants soit une


moyenne de 20 000 familles, elle comporte également 100 restaurants (fast
food), 5 supermarchés et 200 épiciers.

 60% des familles ont un niveau financier satisfaisant, 25% appartiennent à la


couche moyenne, le niveau intellectuel est relativement assez élevé.

 une enquête élaborée sur les critères valorisés par les familles établis sur le
marché de l’entreprise à donner des critères selon l’ordre suivant : Hygiène,
présentation, prix.

 Le marché comporte plusieurs concurrents.

 Le leader du marché pratique des prix bas et jugés presque imbattables.

Indiquer et expliquer la stratégie de développement la plus appropriée et motiver votre


réponse.

1.2. ETUDE DE FAISABILITÉ TECHNIQUE

Les différents choix portant sur la nature du produit ou du service, le type de clientèle et la
stratégie marketing et commerciale nécessitent des moyens techniques et humains pour les
mettre en œuvre. Cela nous amène à clarifier un ensemble d’interrogations d’ordre technique
telles que : comment produire ? Avec quoi produire ? Avec qui produire ? A Quel prix
produire (coût) ? …

1.2.1. Le choix et la description du processus de production

Il s’agit d’expliquer le processus de production du bien ou du service proposé, de justifier les


choix de production et de présenter les partenaires techniques (marque, étrangères,
fournisseurs,…).
Le processus de production doit être présenté d’une manière simple et détaillée au moyen de
schéma qui distingue les différentes phases de production. Trois principales activités peuvent
être distinguées.

- les activités d’approvisionnement, en amont (fournisseurs, équipements, matières


premières, stockage…),

- les activités de production (phases, activités, tâches …), et

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- les activités rattachées à la distribution physique, en aval (emballage,
conditionnement, manutention, entreposage, transport, stockage et distributions de
produits finis).

1.2.2. Les besoins en moyens de production

La capacité de production qui résulte de l’étude de marché et du programme des ventes, va


déterminer les besoins en moyens de production. Ainsi, une liste des matières premières, de
composants, d’équipements, de matériels de production ainsi que leurs fournisseurs doit être
établie et les coûts qui s’y rattachent doivent être estimés. De même, une liste du matériel de
transport servant pour la manutention et la distribution physique des produits finis doit être
dressée.

1.3. ETUDE DE FAISABILITÉ JURIDIQUE

La structure juridique correspond au cadre légal dans lequel vous allez exercer vos activités et
qui aura un impact sur votre statut patrimonial, social et fiscal. Ce choix doit donc être étudié
minutieusement avec si possible l’aide d’un conseiller spécialisé.

1.3.1. Choix de la structure

Quelle que soit le projet que vous allez implanter, il faut choisir une forme juridique dans
laquelle vous exercerez votre activité. Deux choix sont possibles ou bien sous forme d’un
entrepreneur individuel (personne physique) ou créer une société.

 Les entreprises individuelles : Exploitation d’une entreprise par une personne


physique qui en a la propriété et en assure la gestion et le contrôle.

 Les sociétés: Le code des sociétés commerciales définit la société comme un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent d’affecter en commun leurs
apports, en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourrait
résulter de l’activité de la société. Toutefois, dans la société unipersonnelle à
responsabilité limitée, la société est constituée par un associé unique.

Il existe plusieurs formes de sociétés qui sont réglementées par le code des sociétés
commerciales, les formes de sociétés les plus utilisées dans la pratique sont d’une part
la société à responsabilité limitée du type classique et du type unipersonnel et d’autre
part la société anonyme.

En conclusion, les formes d’entreprises les plus courantes sont :

 l’entrepreneur individuel
 la société unipersonnelle à responsabilité limitée SUARL ;
 la société à responsabilité limitée SARL ;
 la société anonyme SA

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1.3.2. Les principales formes juridiques (selon le Code des sociétés commerciales)

Entreprise
SUARL SARL SA
individuelle

Minimum 2, sans
dépasser 50 (sinon elle
Nombre
01 01 devra dans un délai d’un Minimum 7
d’associés an être transformée en
société par action)

Responsabilité Totale et Limitée aux


indéfinie apports Limitée aux apports Limitée aux apports
des associés

- 5.000DT Société ne
faisant pas appel
public à l’épargne
Capital
minimum - 50.000DT Société
faisant appel public à
l’épargne

- PDG + Conseil
d’administration (de 3
Gérant
Entrepreneur Gérant(s) (associé ou un à 12 administrateurs)
Dirigeants individuel
(Associé
tiers)
unique)
- Directoire + Conseil
de surveillance

Organes de Entrepreneur Dirigeants, AGO et


Gérant Gérant, AGO et AGE
décision seul AGE

Civile et Civile et
Responsabilité Civile et pénale du chef Civile et pénale du
pénale du chef pénale du chef
des dirigeants de l’entreprise chef de l’entreprise
de l’entreprise de l’entreprise

1.3.3. Etapes juridiques de la création et formalités de constitution

La constitution d’entreprise individuelle et de sociétés se fait au Guichet Unique et nécessite


l’accomplissement des formalités suivantes par ordre chronologique, sachant que les
prestations de service du Guichet Unique sont gratuites (ne sont éligibles que les droits
d’enregistrement, de timbre, et les frais de publication au JORT).

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 Pour l’entreprise individuelle

Etape 1: Déclaration d’existence et carte d’identification fiscale

Bureau : Contrôle des Impôts


Pièces à fournir :

- Un imprimé à signer au bureau ;

- Une copie de l’attestation de dépôt de déclaration du projet d’investissement

- Approbation des services concernés pour le cas des projets soumis à autorisation
préalable / cahier des charges ;

- Une copie de la CIN ou du passeport pour les étrangers.

N.B : Pour le cas des professions libérales, il y a lieu de fournir une copie de l’inscription au
conseil de l’ordre de la profession.

Etape 2: Immatriculation au registre du commerce

Bureau : Greffe du Tribunal


Pièces à fournir :
- 2 imprimés à remplir et à signer (imprimés fournis par le bureau) ;
- 2 copies de l’attestation de dépôt de déclaration du projet d’investissement ;
- 2 copies de la déclaration d’existence et de la carte d’identification fiscale ;
- 2 exemplaires de la pièce précisant le lieu d’exercice de l’activité : certificat de
propriété, contrat de location (non obligatoirement enregistré), attestation de
domiciliation avec la signature légalisée de la personne domiciliataire ou comportant
le cachet de l’entreprise domiciliataire avec la signature de son représentant légal;
- 2 copies de la CIN ou du passeport pour les étrangers ;
- Un timbre fiscal de 15 DT ;
- Un timbre fiscal de 5 DT pour chaque extrait du registre de commerce demandé.

N.B : Les professions libérales ne sont pas concernées par les formalités d’immatriculation au
Registre du commerce.

 Pour la SARL ou la SUARL

Etape 1: Enregistrement des statuts

Bureau : Recette des Finances


Pièces à fournir :

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- 01 Copie de l’attestation de dépôt de déclaration du projet d’investissement, destinée à
la Recette des finances (02 copies au cas ou le projet est totalement exportateur ou
comportant une participation étrangère).
- Les statuts de la société : (10 copies dont 04 originales au moins).
- P.V. de nomination du ou des gérants au cas où les statuts ne le précisent pas (04
originales au moins).

Etape 2: Déclaration d’existence et carte d’identification fiscale

Bureau : Contrôle des Impôts


Pièces à fournir :

- Imprimé à signer, au bureau ;


- Une Copie de la C.I.N du ou des gérants (Une copie du passeport pour les étrangers) et
du mandataire le cas échéant.

Etape 3: Dépôt au greffe du tribunal

Bureau : Greffe du Tribunal de première instance


Pièces à fournir :

- 2 imprimés à remplir en arabe et à signer par le gérant ou son mandataire;


- 2 copies de l’attestation de dépôt de déclaration du projet ;
- 2 originaux de statuts enregistrés ;
- 2 originaux enregistrés du P.V de nomination du ou des gérants au cas où les statuts ne
le précisent pas ;
- 2 copies de la déclaration d’existence et de la carte d’identification fiscale ;
- 2 exemplaires de la pièce précisant l’adresse du siège social : certificat de propriété,
contrat de location (non obligatoirement enregistré), attestation de domiciliation de la
personne domiciliataire comportant le cachet de l’entreprise domiciliataire avec la
signature de son représentant légal;
- 2 copies de la CIN du ou des gérants ; (2 copies du passeport pour les étrangers) ;
- Un timbre fiscal de15 DT ;
- Procuration au cas où le déposant est autre que le gérant.

Etape 4: Publication au JORT

Bureau : IORT
Pièces à fournir :

- Textes de l’avis à publier en langue arabe et française (À présenter sous la forme


dactylographiée) ;
- N° matricule fiscal ;
- Copie de la CIN de l’annonceur mentionnant les références de l’attestation de dépôt de
déclaration du projet d’investissement.)

Etape 5: Immatriculation au Registre du commerce

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Bureau : Greffe du Tribunal de première instance
Pièces à fournir :

- Une copie de la pièce d’encaissement des frais de publication au JORT


- Un timbre fiscal de 5 DT pour chaque extrait du RC demandé.

N.B : - Le capital social de la SARL est fixé par son acte constitutif. Le capital social est
divisé en parts sociales à valeur nominale égale.
- Dans une SUARL, l’associé unique ne peut déléguer la gestion sociale à un
mandataire.

 Pour la SA (le détail des étapes est fourni en annexes)

Etape 1: Dépôt provisoire du projet des statuts au Greffe du tribunal de première instance ;
Etape 2: Publication de la notice à l’IORT ;
Etape 3: Souscription du Capital et Etat des versements à la Recette des Finances ;
Etape 4: Enregistrement des PV de l’AGC et du 1er CA à la Recette des Finances ;
Etape 5: Déclaration d’existence et carte d’identification fiscale au Bureau de Contrôle des
impôts ;
Etape 6: Dépôt définitif au Registre de commerce au Greffe du tribunal de première instance.

N.B : L’étape 1) et 2) ne concernent que las SA faisant appel public à l’épargne

1.4. ETUDE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Cette étude consiste à traduire en termes financiers tous les éléments que vous venez de réunir
et à vérifier la viabilité de votre projet.

1.4.1. Etude de la rentabilité du projet

Elle s’établit en comparant toutes les charges de l’activité avec tous les produits qu’elle va
engendrer. Avant de ce lancer dans la création de l’entreprise, il est primordial de savoir si
l’entreprise est rentable et si cette rentabilité est suffisante pour vous et vos associés et
partenaires. La réponse à cette question est donnée par le tableau d’exploitation prévisionnel
(voir ci-dessous).

Le cash flow a une importance considérable dans l’évaluation de la rentabilité de l’entreprise


dans la mesure où il permet de prévoir effectivement sa capacité de financer son activité
future et sa croissance par des fonds propres sa solvabilité financière pour ses extensions
futures. Ainsi l’estimation des produits et des charges constitue la première étape de
l’évaluation de la rentabilité du projet et ceci devant être effectué pour différentes hypothèses
sur les niveaux de vente et de production au démarrage lors des années à venir. Ces prévisions
constituent le point de départ pour se fixer les objectifs à atteindre, préparer des normes ou
standards et élaborer des budgets.

1.4.1.1. Prévision des ventes  : Chiffre d’affaires prévisionnel

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Trois hypothèses d’évaluation des ventes sont possibles (un scénario pessimiste, un scénario
réaliste, un scénario optimiste), chacune de ces hypothèses doit comprendre à la fois le niveau
d’activité de l’année et la progression de ce niveau d’activité sur les années futures.

- Hypothèse sur le prix de vente : fourchette de prix en tenant compte de la clientèle de


la concurrence, du statut du produit, de la distribution et de la politique de pénétration
au marché.

- Capacité théorique prévue par le fournisseur ou évaluée à partir des équipements et


capacités pratiques réelles de la production (entre 70% et 90%de la capacité
théorique).

- Nombre de journées effectives de travail : la capacité annuelle sera égale au produit de


ce nombre par la capacité journalière.

- Niveau d’activité au démarrage e sa progression varie selon l’activité l’expérience


promoteur les possibilités de recrutement, les niveaux de qualification exigés et la
rapidité de la formation de la main d’ouvre.

1.4.1.2. Prévision des charges

 Les matières premières et consommables, emballages

Le prix à prendre pour l’évaluation de ses charges est le prix rendu usine qui inclut l’ensemble
des frais sur achat et de transport (dépenses d’assurance, d’emballage, droits de douanes, frais
de transport…

Les prévisions de consommation doivent être effectuées avec précision en tenant compte du
volume des ventes prévues au niveau du chiffre d’affaires prévisionnel

 Les charges du personnel 

- Les niveaux des salaires établis pour chaque catégorie de personnel selon les secteurs
d’activité sont fixés par les conventions collectives.

- Les charges sociales (CNSS)

 Autres charges d’exploitation

- Frais divers de production (frais de maintenance, pièces de rechange pour la réparation


et des entretiens, dépenses en énergie et en fourniture).

- Services extérieurs effectués par des tiers pour le compte de l’entreprise (loyer de
bâtiment de terrain, location de matériel de transport, travaux d’entretien et de
réparation faits par des tiers, honoraires, primes d’assurance).

- Transport et déplacement : dirigeant et personnel, frais de transport de


l’approvisionnement, distribution et vente de produits et marchandises.

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- Frais de promotion et de publicité : publicité, propagande, prospection, voyages
commerciaux, prospectus et dépliants (de 2 à 5% du CA annuel).

- Frais divers de gestion : fournitures de bureau, frais de communication, PTT, timbre


(de 0.5 à 1% du CA).

- Taxes : TFP1 (1% ou 2% de la masse salariale brute mensuelle), FOPROLOS 2


(1% de la masse salariale brute mensuelle), TCL3 (0.2% du CA), …

- Impôt sur les bénéfices : 30% du résultat avant impôt (ou bénéfice brut) pour les
sociétés industrielles, commerciales et de services ; 10% pour les sociétés agricoles ;
et suivant le barème ci-dessous pour les entreprises individuelles :

Tranche de Revenu Taux d’imposition


0 à 1.500 DT 0%
1.5000 DT à 5.000 DT 15%
5.000 DT à 10.000 DT 20%
10.000 DT à 20.000 DT 25%
20.000 DT à 50.000 DT 30%
Au-delà de 50.000 DT 35%

 Charges financières 

- de fonctionnement (intérêts payés sur les crédits à cours terme pour financer
l’exploitation), et 
- de financement (intérêts liés aux coûts des emprunts à moyen et long terme obtenus
pour financer les valeurs immobilisées).

 Les dotations aux amortissements

L’amortissement est la répartition systématique du montant amortissable d’une


immobilisation sur sa durée d’utilisation estimée, il traduit la diminution irréversible de la
valeur d’une immobilisation résultant de l’usage, du temps, du changement de technique et de
toute autre cause.
On retient pour l’évaluation de la rentabilité d’un projet la méthode de l’amortissement
linéaire et qui est également acceptée par les différents partenaires du projet (banque,
administrations).
Les règles d’amortissement linéaire selon le type d’immobilisation sont les suivantes :

1
Taxe à la Formation Professionnelle.
2
Fond de Promotion des Logement Sociaux.
3
Taxe au profit des Collectivités Locales.

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Nature Années d’amortissement Taux d’amortissement

Bâtiments 20 5%

Matériel et équipement 10 10%

Matériel de transport 5 20%

Meuble et mobilier de bureau 5 20%

Frais d’établissement 3-5 20-33%

Frais d’approche et divers 3 33%

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Choix d’investissements, rentabilité et critères d’acceptation

La décision d'investir implique bien souvent le choix d'un projet parmi un ensemble de
variantes possibles. Les critères de choix permettent de classer les différents projets compte
tenu des contraintes et des objectifs de l'entreprise.

En effet, l’étude financière d’un projet impose une double contrainte :

- une contrainte de liquidité : il s’agit d’une dépense immédiate avec des recettes
échelonnées dans le temps.

- une contrainte de rentabilité : il s’agit d’une immobilisation de fonds impliquant un


coût à couvrir.

Ces critères peuvent être répartis en deux familles : les critères atemporels et les critères
temporels. La première famille ignore le facteur temps alors que la deuxième fait appel à
l'actualisation pour tenir compte du facteur temps.

Le critère le plus connu est le critère de la valeur actuelle nette (VAN). Les autres critères ne
sont pas substituables au critère de la VAN, mais ils sont des instruments utiles à la gestion
des projets.

Le principe général d'évaluation d'un projet d'investissement consiste à comparer le capital


investi à l'ensemble des cash flow générés par le projet.

La valeur actuelle nette  :

La réalisation d’un projet d’investissement est conditionnée par les opportunités de placement
offertes par le marché financier ; un projet doit offrir une richesse au moins égale à celle que
permet d’obtenir le marché. La règle de la valeur actuelle nette (VAN) résume l’arbitrage des
investisseurs et permet de définir le critère de choix d’un investissement productif. Le critère
de la VAN s’appuie sur le principe d’actualisation. Avec cette approche, on se situe à la date
de réalisation de l'investissement initial, date 0 pour évaluer les flux de revenus de
l’investissement.

La valeur actuelle des flux futurs (VA) s’exprime de cette façon :

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Avec

- CF : le cash-flow de la période t,

I : le capital investi à la date 0,

k : le taux de rendement minimum exigé.

La valeur actuelle des flux futurs qui seront générés par le projet peut être supérieure,
inférieure ou égale au montant de capital nécessaire à sa réalisation. Si la valeur actuelle du
projet est supérieure à la valeur du capital engagé, le projet est créateur de richesse nette ; il
doit être retenu. En revanche, si elle est inférieure, le projet doit être rejeté ; sa rentabilité est
insuffisante.

Le critère d’acceptation du projet se résume dans la règle de valeur actuelle nette (Net Present
Value : NPV) qui est donnée par la formule suivante :

Avec

- CF : le cash-flow de la période t,

I : le capital investi à la date 0,

k : le taux de rendement minimum exigé.

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