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Filière SVI

Semestre 6

Module Biochimie III

Coordonnateur du Module : Pr Ahmed Adlouni

Année Universitaire 2019-2020


Biologie clinique

Biochimie clinique Hématologie Microbiologie Parasitologie

ADLOUNI
Analyses en biochimie clinique

Des analyses de base: Marqueurs de fonction et état clinique d’organes tels reins, foie, muscles,
système cardiovasculaire. Marqueurs de l’état inflammatoire, formule sanguine, gaz sanguins,
analyses d’urines.

Des analyses spécialisées: - dosages hormonaux


- marqueurs tumoraux
- recherche d’Ac spécifiques
- étude de voies métaboliques
- médicaments

Moyens: techniques diverses (spectrophotométrie, immunologie, immunochimie,


chromatographie, électrophorèse, …) aujourd’hui majoritairement automatisables

UTILITE: Les résultats de biochimie clinique complètent ceux des examens cliniques: combinaison indispensable
pour un diagnostic correct

La qualité des résultats des analyses biochimiques dépend de la précision avec laquelle les manipulations en
laboratoire sont effectuées mais également du soin avec lequel les prélèvements sont réalisés.
ADLOUNI
Exemples de paramètres de Biochimie clinique

Electrophorèse des protéines sériques

Calcium

Phosphore

Magnésium

Electrolytes sanguins

Urée, Glycémie, Hémoglobine Glyquée

Bilan lipidique (EAL)

Explorations biologiques des fonctions hépatiques et pancréatiques

Dosages biochimiques des hormones: la parathormone (PTH), la thyréostimuline (TSH), la


thyroxine T4, la tri-iodo-thyroxine T3/FT3 , la testostérone, la progestérone

Marqueurs cardiaques: Troponine et CPK

Marqueurs tumoraux

Vitamines
19-mars-20 Protéines plasmatiques
Chapitre 1

Prélèvement et phase pré-analytique


Feuille de prescription
• Quel est l’avantage de bien rédiger la feuille
de prescription des analyses ?

Il convient d’indiquer le plus de détails


possible sur la demande, pour aider le
technicien et le biologiste dans
l’interprétation des résultats, dans le
diagnostic ou le suivi du patient.
L’échantillon biologique
Quel est le rôle des additifs des récipients de
prélèvement ?
Concernant l’échantillon sanguin, tube avec
anticoagulant :
– utilisé essentiellement lorsque la substance à
analyser est instable
Concernant l’échantillon urinaire, le récipient peut
comporter :
– un conservateur afin d’inhiber la multiplication
bactérienne.
– un acide pour stabiliser certains métabolites.
1- Hémocultures : le prélèvement doit être stérile
2- Tube sec : sans additif, avec éventuellement un activateur de la
coagulation
3- Tube citraté
4- Tube avec gel séparateur
5- Tube héparinate de Lithium
6- Tube EDTA
Indication d’utilisation de chaque
anticoagulant
1. Hémocultures : culture bactérienne
2. Tube sec : en premier pour éviter toute contamination par un
anticoagulant
usage général (enzymes, protéines, hormones, marqueurs
tumoraux, marqueurs sérologiques).
3. Tube citraté : bilan d’hémostase (hématologie)
4. Tube avec gel séparateur : réduisent la diffusion des substances et
facilitent la décantation
usage général
5. Tube héparinate de Lithium : usage général (ionogramme,
ammonium, cortisol, enzymes)
6. Tube EDTA: perturbe le résultat du Potassium
analyse sur sang total
1. Numération des hématies (hématologie)
2. Lipides et lipoprotéines
3. Hémoglobine glyquée
Autres :
• Gris (Fluorure de sodium) : glucose, lactates,
cycles et épreuves.
• Noir : vitesse de sédimentation (hématologie)
• Seringue héparinée : anaérobie
Exemples d’erreurs d’échantillonnage.

Technique de prélèvement sanguin :


Le risque est l’hémolyse avec libération du potassium et
autres compositions des hématies.
Certains paramètres de ces analyses seront faussement
élevés: K, enzymes.
Stase prolongée pendant la ponction veineuse :
L’eau du plasma diffuse dans le liquide interstitiel et
l’échantillon sérique ou plasmatique obtenu sera
concentré.
Les protéines et les composants liés aux protéines comme
le calcium et la thyroxine seront faussement augmentés.
Echantillon insuffisant :
Il peut s’avérer difficile au laboratoire d’effectuer tout les
dosages demandés sur un petit volume : bilan
incomplet.

Erreurs de temps :
Dosage du cortisol : rythme circadien
Prélèvement des urines des 24h : erreurs dans la mesure,
si les horaires pour le recueil de l’échantillon ne sont
pas respectés.
Jêune de 12h non respecté
Récipient incorrect pour l’échantillon :
Le récipient et l’anticoagulant ou le conservateur
doivent être adaptés au paramètre à analyser.
Ex : Glucose : l’anticoagulant contient du fluore qui
inhibe la glycolyse lors de l’acheminement.
Si un échantillon est recueilli dans un récipient
incorrect, il ne doit pas être transvasé dans un autre
tube. Ex : sang veineux prélevé sur tube EDTA, aura
une concentration de calcium fortement réduite.
Prise de médicaments : les céphalosporines interférent
positivement sur le dosage de la créatinine (réaction de
Jaffé)

Rythme de production :
Cycle circadiens : 20-24h (Cortisol : taux maximal à 8h et
minimal à 20h)
Rythme saisonnier : Mélatonine
Production pulsatile, ex pic toute les 20 minutes :
prolactine.

Stress : augmentation du taux de cortisol et de prolactine.


• Par sensibilité aux agents extérieurs :
– Chaleur : dégradation des enzymes sériques
– Lumière : (conservation à l’abri de la lumière)
Bilirubine, vitamine B, catécholamines
Chapitre 2

Les protéines plasmatiques

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Protéines plasmatiques

Groupe hétérogène sur différents plans:


 PLAN STRUCTURAL:

Environ 300 protéines dans le plasma:


• Holoprotéines: structures uniquement
peptidiques (albumine)
• Hétéroprotéines:
• Glycoprotéines: protéines liées à des glucides
• Lipoprotéines: protéines liées à des lipides
• Chromoprotéines
• Phosphoprotéines
• Métalloprotéines
Protéines plasmatiques ADLOUNI
c
Protéines plasmatiques

 PLAN FONCTIONNEL: différentes fonctions et rôles

• Enzymes et cofacteurs d’enzymes


• Protéines de Transport spécifique / non spécifique
• Inhibition de protéases plasmatiques ou tissulaires
• Facteurs de la Coagulation (fibrine, thrombine,..)
• Immunité (fractions du complément,…)
• Anticorps
• Hormones
• Maintient de la pression oncotique
• Système tampon du sang (pression osmotique colloidale)
Protéines plasmatiques ADLOUNI
Protéines plasmatiques

 PLAN CONCENTRATION:

• « prédominantes » 10 - 40 g / L albumine, IgG

• « majeures » 1 - 10 g / L Fibrinogène, Transferrine, IgA, IgM


...
• « mineures » 0,1 - 1 g / L Plasminogène ...

• « traces » 0,1 g / L CRP, IgE ...

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Protidémie: dosage des protéines plasmatiques

Utile en clinique pour aider au diagnostic de:


- Affections gastro-intestinales
- Maladies hépatiques
- Maladies néoplasiques
- Troubles rénaux
- Evaluation des œdèmes (accumulation anormale de liquide)

Valeurs usuelles: en g/l


- Nouveau né 46-74
- 1mois-1an 51-73
- 1-2 ans 56-75
Protéines plasmatiques ADLOUNI
- enfant adulte alité 60-78
- enfant adulte actif 65-80
Protéines plasmatiques ADLOUNI
c
Protidémie

Variations physiologiques
- personne âgée: légère diminution
- grossesse: diminution de 10 % (hémodilution)
- exercice physique prolongé: augmentation de 10%
(hémolyse, inflammation, hémoconcentration…)

 Variable selon: Etat d’hydratation


En cas d’hémoconcentration: déshydratation extra-cellulaire
hyperprotidémie fonctionnelle

En cas d’hémodilution: hyperhydratation extra-cellulaire (eau plasmatique


accrue) hypoprotidémie fonctionnelle
IFTAB Protéines plasmatiques 19-mars-20
Protéines plasmatiques ADLOUNI
c
HYPOPROTIDEMIES
< 60 g/L et peuvent atteindre 15 g/L

Mécanismes physiopathologiques
Diminution des apports
- Carence en apports protéiques (malnutrition)
- Malabsorption intestinale, insuffisance pancréatique
- Défaut de synthèse: insuffisance hépatique
- fuite anormale:
Augmentation des o hémorragie massive
pertes o au niveau cutané (exzéma exsudatif)
o rénal (s’accompagne d’une protéinurie massive)
o tissulaire (brûlures, …)
o digestif (maladies diarrhéiques)

- Catabolisme exagéré (infections,processus tumoral)


Protéines plasmatiques ADLOUNI
c
HYPERPROTIDEMIES
> 80 g/l et peuvent atteindre 120 g/L

-Portent surtout sur les globulines, rarement sur l’albumine

Mécanismes pysiopathologiques mis en jeu:


- diminution de l’eau plasmatique (hémoconcentration,
déshydratation, choc hypovolémique)
- Hyperglobulinémie (analysée par l’électrophorèse des
protéines sériques)

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Comment mesurer la protidémie ?
Prélèvement

- à jeun (pour limiter la lipémie préjudiciable au dosage)


- sérum (tube sec)
- plasma hépariné (dosage modérément augmenté)
- Stable 1 semaine à + 4°C

Analyses
de
Biochimie

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Protidémie

Différentes méthodes de dosage:


Dosage difficile du fait de l’hétérogénéité des protéines dosées
Colorimétrie: Réaction du Biuret +++
En milieu alcalin (NaOH), les liaisons peptidiques des protéines réagissent avec le sulfate de
Cuivre:
Complexe bleu-violet
Absorbance à 540 nm
Technique recommandée/ Société
Francaise de Biologie Clinique

Mesure en cinétique préférable à la mesure en point final: Les protéines ont des structures
différentes et réagissent selon des cinétiques différentes

Etalon international. : Serum Albumine bovine (BSA)

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Protidémie

Interférences dans le dosage:


- Sérum lipémique (troubles)
- Substances absorbant à 540 nm
(Hémoglobine, médicaments...) erreurs par excès
- Substance réagissant avec la technique du Biuret
(carbamazépine, Antibiotiques..) erreurs par excès

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Electrophorèse des protéines sériques ‘’EPS’’

- Analyse des protéines en fonction de leur charge électrique


- sur du SERUM (aspect du fibrinogène qui peut être confondu avec un pic
monoclonal)
- intégration de l’intensité de la coloration de chaque bande par un
densitomètre
-  analyse quantitative relative (%) ou absolue (à partir de la protidémie)

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Principe et Historique de l’EPS

 Séparation des constituants d’un mélange protéique sous l’action d’un

champ électrique

 Utilise le caractère amphotère des protéines ( radicaux amines et

carboxyliques)

 pH tampon de migration 8,2: comportement anionique (ionisation des

groupements carboxyliques  migration vers l’anode (+))

 Vitesse de migration dépend: taille des particules, force ionique et porosité

du support

 Technique développée depuis 1930 selon le système de Tiselius

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Principe de l’électrophorèse

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Interprétation de l’EPS

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Electrophorèse des protéines
sériques sur gel

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Electrophorèse des protéines sériques (EPS)

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Electrophorèse des protéines sériques: les pièges

Artéfacts avec aspect de pics monoclonaux

Le Fibrinogène migre en 
l’Hémoglobine migre en 2 (hémolyse)

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Interprétation de l’EPS

Albumine
 Hypo albuminémie < 35 g/l (sévère si < 25 g/l)
 Dénutrition ou malnutrition protéique
 Hépatites graves (Cirrhose)
 Syndrome inflammatoire
 Syndrome de malabsorption
 Syndrome néphrotique

 Hyper albuminémie : > 45 g/l


 Déshydratation

Protéines plasmatiques ADLOUNI


c
Interprétation de l’EPS

Alpha 1 globulines

 Diminution :
 Emphysème
(déficit en α1 antitrypsine)
 Pathologies hépatiques sévères

 Augmentation :
 Syndrome inflammatoire aigu ou chronique
(orosomucoïde)

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Interprétation de l’EPS

Alpha 2 globulines

 Diminution :
 Hyperthyroïdie
 Pathologies hépatiques sévères
 Hémolyse (haptoglobine)
 Malnutrition

 Augmentation :
 Syndrome inflammatoire aigu ou chronique
 Syndrome néphrotique

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Interprétation de l’EPS

Béta globulines
 Diminution :
 Malnutrition
 Insuffisance hépatique
 Syndrome néphrotique

 Augmentation :
 Cirrhose (bloc béta gamma)
 Hyperlipidémie
 Certains myélomes
 Hypothyroïdie
 Carence martiale (transferrine)

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Interprétation de l’EPS

Gamma globulines (1)

 Diminution : < 6 g/l

 Corticothérapie +++
 Immunosuppresseurs
 Myélome à chaînes légères
 Atteintes médullaires (néoplasiques, toxiques)
 Déficit immunitaire génétique

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Interprétation de l’EPS

Hypo-gammaglobulinémie < 6 gr/l

En l’absence de corticothérapie ou de traitement


immunosuppresseur, il faut continuer l’exploration en
réalisant :
 Un dosage pondéral des Immunoglobulines
 Immunoélectophorèse des protéines plasmatiques et urinaires
 Si présence de chaînes légères ou confirmation d’une réduction
quantitative, avis spécialisé+++

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Interprétation de l’EPS

Gamma globulines (2)


Augmentation Poly-clonale (> 16 gr/l)
 Infections ++
Gammapathies polyclonales
 Maladies inflammatoires chroniques Type Gougerot- Sjöjgren

 Maladies auto-immunes (Sjögren, lupus…)

Présence d’un pic Monoclonal :


 Myélome, Lymphome, syndrome de Waldenström,
 Gammapathie de signification indéterminée
 Infections
 Maladies auto-immunes

ADLOUNI Protéines plasmatiques


Chapitre 3

Lipoprotéines plasmatiques
Athérosclérose et risque cardiovasculaire
Fonctions des lipides

• Fonction énergétique
• Fonction de protection et de maintien
• Fonction de transport de vitamines
liposolubles
• Fonction métabolique de réserve
• Fonction d’isolation thermique
• Fonction esthétique
Lipides et lipoprotéines

• Lipides plasmatiques:
– Cholestérol
– Triglycérides Insolubles dans l’eau
– Phospholipides

• Apolipoprotéines: AI, AII, B48, B100, CI, CII, CIII….

S’associent aux lipides et avec les Phospholipides

permettent la solubilisation de TG et du CT
Structure d’une lipoprotéine

Phospholipides

Cholestérol Triglycérides

Apolipoprotéine Cholestéryl ester


LIPOPROTEINES

Lipides Apolipoprotéines
Chol, TG, Phospholipides, Apo A, B, C, D, E, …

Proportions variables

Densité, Mobilité, Taille


Composition protéique variable

Différentes classes de lipoprotéines


Les différentes classes des Lipoprotéines
VLDL HDL
L’importance du cholestérol

 Constituant indispensable à certaines


fonctions vitales des cellules.

 Précurseur de diverses substances : hormones


liposolubles (stéroïdes), vitamines (A,D,E,K).

 Constituant essentiel de la bile.

48
FONCTIONS DES APOLIPOPROTEINES

ROLE STRUCTURAL

• Stabilisation des émulsions lipidiques


• Solubilisation et transport des lipides

ROLE FONCTIONNEL

• Interaction Lp-cellule (récepteurs)


• Interaction Lp-Lp
• cofacteur d’enzymes
LES APOLIPOPROTEINES

AI Active LCAT – estérification du cholestérol : efflux de


cholestérol
AII Active lipase hépatique
AIV
Métabolisme des triglycérides
AV
B48 Constitution et transport des chylomicrons
B100 Liaison récepteurs apo B-E
CII Active LPL
CIII Inhibe LPL
E Liaison récepteur apo E
Propriétés structurales des Lipoprotéines
TG : triglycérides ; CT : cholestérol total ; PL : phospholipides

% de la masse totale
Migration Densité Principales
Lipoprotéine Electrophorese (g/ml)
Apolipoprotéines
Ultracentrifugation
lipides protéines

Chylomicrons Dépôt < 0,98 TG = 90 2 B-48


E, C

B-100
Pré-béta 0,98-1,006 CT = 18 8
VLDL C, E
TG = 60

CT = 36
Broad- B-100
IDL béta
1,006-1,019 TG = 30 14
C, E
PL = 20

Béta 1,019-1,063 CT = 50 22 B-100


LDL PL = 22

Pré béta
1,050-1,12 CT = 42 33 B-100
Lp(a) -béta
PL = 25 (a)

AI
HDL Alpha 1,063-1,21 CT = 23 45
AII
PL = 25
C, E
LDL : lipoprotéines pro-athérogènes

 Le niveau de LDL plasmatiques est corrélé au risque d’incidence des


MCV.
 La réduction du taux de LDL est l’origine de la diminution de
mortalité causée par les MCV.
 Statines: réduction des LDL de 26 à 35%
 -Réduction des attaques cardiaques de 25 à 31%

 -Réduction de la mortalité due aux attaques cardiaques de 42%


HDL : lipoprotéines anti-athérogènes

 Le niveau de HDL plasmatiques est inversement corrélé au


risque d’incidence des MCV.
 Les données de l’étude Framingham révèlent que 44% des MCV
sont survenus chez des sujets dont les taux de HDL étaient
normaux.
 Concentration de HDL vs. Fonctionnalité des HDL
 L’effet anti-athérogène des HDL est dû à :
 leur effet antioxydant,
 leur rôle dans le transport inverse du cholestérol
 leur action anti-inflammatoire.
Résultats de l’enquête Nationale sur les
Facteurs de risque cardiovasculaire au Maroc

Facteur de risque Prévalence

HTA (140/90) 33.6%


Hypercholestérolémie (2 g/l) 29.0%
Tabagisme 31.5% H et 0.6% F
Obésité (BMI>30) 11.1%
Diabète (1.2 g/l) 6.6%

Plus de 6 millions de Marocains ont un cholestérol élevé


(> 2 g/l)

L’hypercholestérolémie représente un facteur de risque majeur


des maladies cardiovasculaires
Exploration fonctionnelle
des lipoprotéines
Prélèvement
- sujet à jeun depuis 12 heures+++
- Sérum ou plasma hépariné
- Aspect du sérum
- Jaune citrin (clair)
- Lactescent ou opalescent
- Réexamen après une nuit à 4°C
Valeurs usuelles
• Chol-T: 1,40 à 2 g/l
• TG: 0,50 à 1,50 g/l
• Chol-HDL: 0,40 à 0,65 g/l
• Chol-LDL: 0,70 à 1,60 g
Un bilan lipidique simplifié
EAL = Exploration d’une Anomalie Lipidique

Dépistage = Diagnostic = Suivi du patient = EAL

Cholestérol total
LDL-c mesuré ou calculé
HDL-c par précipitation ou direct
Triglycérides
Quelles sont les valeurs de références de l’AFSSAPS
Aspect du sérum à jeun (2005) pour le bilan lipidique chez l’adulte ?

Bilan normal
LDL-c < 1,60 g/l
Triglycérides < 1,50 g/l
HDL-c > 0,40 g/l
Diagnostic des Dyslipidémies
Les dyslipidémies
Les dyslipémies
Les dyslipoprotéinémies
Les hyperlipémies
Les troubles lipidiques

Examen Clinique

Examen Biologique Analyse Antécédants


Les dyslipidémies regroupent toutes les perturbations qualitatives et
quantitatives du métabolisme des lipoprotéines circulantes

Les dyslipidémies secondaires


Les dyslipidémies primaires

Altérations du métabolisme lipidique Altérations du métabolisme lipidique


associées à des maladies déterminées
dues à des défauts au niveau
(maladies métaboliques, endocrinopathies, maladies
de gènes impliqués dans hépatobiliaires et néphropathies)
le transport et le métabolisme ou à une surcharge métabolique spéciale
des lipoprotéines (obésité, alcoolisme, prise de certains médicaments).
• Hyperlipidémies
Les dyslipidémies primaires les plus fréquentes
sont les hyperlipidémies.
• Hypolipidémies

HYPERLIPIDEMIES

HYPERLIPIDEMIES HYPERLIPIDEMIES
PRIMAIRES SECONDAIRES
HYPERLIPIDEMIES PRIMAIRES

Facteurs Environnementaux Facteur Génétique


(mode de vie, régime alimentaire) ( monogénique ou polygénique)

Hyperlipidémie caractéristique
• cliniques
• biologiques
• génétiques
Facteurs Héréditaires

Hypercholestérolémie Familiale

Tendons des mains


Tendons d'Achille
HYPERLIPIDEMIES SECONDAIRES

Hypertriglycéridémie Hypercholestérolémie
prédominante prédominante

 Obésité androïde  Hypothyroïdie


 DID et DNID  Syndrome néphrotique
 Sida traité par trithérapie  Cholestase
 IRC  Hépatopathies
 Alcoolisme  Anorexie mentale
 Facteurs iatrogènes  Porphyrie aiguë
 Lupus  Hémochromatose
 Myélome  Facteurs iatrogènes
 Syndromes inflammatoires +/- infections
Les Hypolipidémies
Les Hypo- lipoprotéinémies
Classification des dyslipidémies
3 catégories de patients dyslipidémiques

99 % des patients

Hypercholestérolémies pures (Type IIa)

Hyperlipidémies combinés (Type IIb)

Hypertriglycéridémies pures (Type IV)


Hypercholestérolémies pures (Type IIa)

Forme polygénique Forme monogénique familiale


Chol 2.5 – 3.25 g/l Hétérozygote 2.5 - 6 g/l
Facteurs génétiques Homozygote 6 - 12 g/l
environnementaux

Signes cliniques:
Xanthomes
Xanthélasma
Arc cornéen
complications CV

Signes biologiques
Ne s’accompagnent pas d’anomalie d’autre métabolisme
Stable d’un bilan à l’autre
Hyperlipidémies combinés (Type IIb)

Plus fréquente que HF monogénique


modérée de chol et TG
Sérum opalescent

Signes cliniques
Xanthomes
Xanthélasma
Arc cornéen
complications CV

Signes biologiques
S’accompagnent d’anomalies d’autre métabolisme
Glucides, purines
Variable d’un bilan à l’autre
Hypertriglycéridémies pures (Type IV)

TG 2 – 10 g/l
Chol normal
Sérum trouble lactescent
Signes cliniques spécifiques : absents

Complications: Athérogènes et thrombogènes

Signes biologiques
S’accompagnent d’anomalies d’autre métabolisme
Glucides, purines
Variable d’un bilan à l’autre
Processus athérogène

Molécules d’adhésion Cellule endothéliale

radicaux

LDL ox récepteur scavenger

macrophage activé
Cellule spumeuse
Progression de la plaque d’athérome
Thrombose occlusive Thrombose occlusive
partielle totale

Dyslipidemia and atherosclerosis. Pr. JC Fruchart


Athérosclérose-----------Athérothrombose

Thrombus obstruant
la lumière artérielle
Manifestations cliniques de l’athérosclérose

Silencieuse
Plaque d’athérome
Menaçante

Maladie cérebro-vasculaire Ubiquitaire


AIT, stroke

Maladie coronaire en terme de


AP, IM, MCS morbi-mortalité

Maladie vasculaire
périphérique
CI, gangrène
Chapitre 4

Glycémie et Diabète
BILAN BIOLOGIQUE DU DIABETIQUE

A- Glycémie :

Techniques de mesure :
•Analyse de laboratoire : glucose-oxydase, couplée à une réaction colorimétrique.
•Glucomètre ou lecteurs de glycémie : appareils portatifs à électrode jetable permettent de la mesurer de
façon indolore et peu coûteuse.

Valeurs de références :
La glycémie est très finement régulée.
Les valeurs de glycémie varient selon :
•l’état nutritionnel
•le stress
•l’âge
•en cas de gestation
Les valeurs de référence de la glycémie sont :
•3,5 à 6,1 mmol/L à jeun (soit 0,63 à 1,1 g/L),
•moins de 7,8 mmol/L (soit moins de 1,4 g/L) deux heures après l'ingestion de 75 g de glucose.
Si une personne porte le diagnostic d'intolérance au glucose, les valeurs de glycémie seront :
•5,6 à 6,9 mmol/L à jeun (soit 1 à 1,24 g/L) ;
•7,8 à 11 mmol/L (soit 1,4 à 1,9 g/L) deux heures après l'ingestion de 75 g de glucose.
Si une personne porte le diagnostic de diabète, les valeurs de glycémie seront :
•plus de 7 mmol/L à jeun (soit plus de 1,26 g/L) ;
•plus de 11 mmol/L (soit plus de 1,9 g/L) deux heures après l'ingestion de 75 g de glucose.
L'hypoglycémie : glycémie anormalement basse, inférieure à 0,60 g/l.
Intolérance au glucose

L'intolérance au glucose ou tolérance abaissée au glucose (ou IGT pour les anglo-saxons, pour Impaired Glucose Tolerance) est
une maladie génétique, qui semble être favorisée par plusieurs facteurs sociaux-environnementaux liés à la sédentarisation, à
l'alimentation et peut-être à la pollution.
Elle est un problème de santé publique :
 en tant que stade fréquent de transition vers le diabète de type 2 ;

 en tant que facteur de risque de développement de maladie cardiovasculaire (MCV).


35 % des personnes touchées par l'IGT développeront un diabète de type 2 dans les 8 ans, le type de diabète le plus fréquent (85
à 95 % des diabétiques) dans les pays développés.

Diagnostic biologique

Glycémie:

 6,1 à 6,9 mmol⋅l-1 à jeun (soit 1,10 à 1,26 g⋅l-1) ;


 7,8 à 11,1 mmol⋅l-1 (soit 1,40 à 2,00 g⋅l-1) deux heures après l'ingestion de 75 g de glucose.
Traitements

Bien qu'il existe des médicaments qui permettent de retarder l'apparition de diabète, les modifications du mode de vie jouent un rôle plus
important dans la prévention du diabète. Les patients atteints d’intolérance au glucose devraient :

- faire de l'exercice régulièrement, la stimulation musculaire induisant le captage du glucose dans les tissus musculaires même en
absence/déficience d'insuline,
- perdre de 5 à 7 % de leur poids, afin de limiter l'intolérance à l'insuline induite par le tissu adipeux,
- ainsi que limiter l'ingestion de sucres et de glucides raffinés ou hautement transformés, en anglais les highly processed
carbohydrates.
1- Diabète type 1

2- Diabète type 2

3- Diabète gestationnel (diabète transitoire pendant les grossesses)

Le diabète gestationnel est un diabète qui apparaît pour la première fois chez certaines femmes au
cours de la grossesse. Il est caractérisé par une intolérance au glucose due à la production d'hormones
placentaires, provoquant une insulinorésistance qui entraîne une hyperglycémie.

Plus fréquemment, il annonce la possibilité d'un diabète de type 2 ou peut être la première
manifestation d'un diabète de type 1.

4- Il existe de nombreuses autres causes de diabète sucré, relativement rares :

MODY 2 - Maturity-Onset Diabetes of the Young –:

- Début habituellement précoce (avant 25), et non insulinodépendant.


- Anomalies de fonction des cellules bêta d'origine génétique, transmission autosomique dominant :
concerne la Glucokinase.

Le couplage glycémie/insulinosécrétion
L'entrée du glucose dans la cellule bêta est immédiatement suivie de sa phosphorylation par une
hexokinase spécifique, la glucokinase, dont les caractéristiques cinétiques jouent un rôle important dans
le couplage glycémie/insulinosécrétion : la perte de 50 % de l'activité de la glucokinase est la cause du
diabète MODY-2.
Hémoglobine glyquée ou HbA1C :

L’hémoglobine glyquée est la forme glyquée de la molécule d'hémoglobine.


Sa valeur biologique permet de déterminer la glycémie sur trois mois. Elle est particulièrement utile et constitue le paramètre de référence
dans la surveillance de l'équilibre glycémique des patients diabétiques et, ainsi, d'évaluer et d'adapter leurs traitements anti-diabétiques.
Son dosage régulier, par un prélèvement sanguin veineux
Sa valeur augmente lorsque les périodes d'hyperglycémie ont été fréquentes dans les 120 jours précédant le dosage et diminue lorsque la
glycémie a été correctement équilibrée.
Ainsi meilleur est le contrôle glycémique, plus basse est l'HbA1c et moindre est le risque de développer une des complications du diabète
(microangiopathie, macroangiopathie…).
Sa valeur normale se situe entre 4 à 6 % de l'hémoglobine totale.

La définition d'un diabète de type II repose sur le chiffre de la glycémie à jeun. Plusieurs sociétés savantes internationales tendent
cependant à modifier cette définition en la remplaçant par un taux d'hémoglobine glyquée supérieur à 6,5 %
Équivalence HbA1c et glycémie moyenne
L'hémoglobine (Hb) glyquée correspond à l'ensemble des molécules d'hémoglobine modifiées par fixation non enzymatique d'oses et
principalement de glucose sur les fonctions aminées de la globine.
Cependant, les caractères de l'Hb glyquée changent selon les sites de glycation, et cette notion de l'hétérogénéité de l'Hb glyquée est
capitale pour mettre en œuvre une technique de dosage et interpréter un résultat.
Le terme d'hémoglobine glyquée totale est utilisé lorsque l'on considère les molécules d'hémoglobines glyquées sur tout résidu NH2,
et celui d'hémoglobine Al quand la fixation d'ose est localisée à l'extrémité N-terminale des chaînes ß, ce qui modifie la charge des
molécules d'Hb. La fraction HbA 1, hétérogène, comprend :
- HbA 1a1 (fixation de-fructose 1-6 diphosphate),
- HbA 1a2 (glucose-6-phosphate),
- HbA 1b (pyruvate)
- et surtout HbA 1c, dont la valine N-terminale des chaînes ß a fixé une molécule de glucose, et qui a servi de base à la plupart des
travaux sur l'intérêt clinique des Hb glyquées au cours du diabète.
La glycation non enzymatique des protéines est un processus physiologique lent qui affecte toutes les protéines
de l'organisme et dont l'intensité augmente avec la glycémie.

Puisque la durée de vie des hématies est d'environ 120 jours, la concentration d'hémoglobine glyquée renseigne
sur la qualité de l'équilibre glycémique des 8 à 12 semaines qui précèdent le dosage.

Il s'agit donc d'un index rétrospectif et cumulatif à long terme, utilisé dans la surveillance de routine du diabète
sucré.

Permettant un meilleur équilibre du diabète, qui constitue l'aspect essentiel du traitement, ce marqueur a un
rôle essentiel dans la prévention des complications dégénératives de la maladie (1-5).

Il existe une corrélation entre les glycémies moyennes et la valeur de HbA1c.

 Le taux normal est de 4 à 6 % ;


 Toute variation de 1 % de l’HbA1c correspond à une variation de 0,35 g⋅L-1 ou 2 mmol/L de la glycémie
moyenne.

CORRÉLATION ENTRE LES GLYCÉMIES MOYENNES ET L’HbA1c


HbA1c (%) Glycémie plasmatique moyenne (g/L) Glycémie plasmatique moyenne (mmol/L)
4 0,65 3,5
5 1,00 5,5
6 1,35 7,5
7 1,70 9,5
8 2,05 11,5
9 2,40 13,5
10 2,75 15,5
11 3,10 17,5
12 3,45 19,5
Autres intérêts

Ce dosage est plus stable à court terme que celui de la glycémie à jeun.
- Objectif glycémique pour le diabétique de type 1 : HbA1c inférieur à 8 %.
- Objectif glycémique pour le diabétique de type 2 : HbA1c entre 6 - 6,5 %.
- Objectif glycémique dans le cas d'une grossesse : HbA1c inférieur à 7 %.
Tous les patients
- Bilan initial,
- Suivi : tous les 6 mois si l’objectif est atteint et si le traitement n’est pas modifié. Tous les 3
mois autrement

Technique d'analyse
La méthode recommandée : chromatographie en phase liquide à haute performance (Séparation).

Limitations : le résultat peut être faussé en cas de :


- présence d'une hémoglobine anormale (drépanocytose).
- carence en fer peut en augmenter faussement le taux.
- durée de vie des hématies raccourcie (anémie hémolytique) : l'hémoglobine a moins de
temps pour être glyquée et son taux est plus faible pour un même degré de glycémie.
- à contrario, une durée de vie allongée des hématies (comme après une splénectomie)
entraîne un taux plus élevé d'hémoglobine glyquée.
Chapitre 5

Contrôle Qualité en
Biochimie Clinique
Domaines de la Biochimie clinique

Analyses de base
 urgentes, souvent de caractère vital
 nombre limité (20 à 30)
 part importante de l'activité des laboratoires au plan économique
 8 analyses biochimiques essentielles représentent 1/3 des analyses
remboursées (lipides, NF, glycémie, urée créatinine, VS, bilan électrolytique,
coagulation (temps de Quick), transaminases, acides urique et microbiologie de
base)

Analyses spécialisées
 grande valeur informative, rarement vitales
 nombre > 1000 mais demande faible
 domaine privilégié de l'innovation

Analyses non validées


 transfert technologique non fait ou analyse abandonnée
 résultat de l'échange d'informations entre scientifiques, industriels, cliniciens,
biologistes
 témoins de la vitalité de la recherche en biologie clinique
Biochimie clinique
Evolution Technologique

 Disparition presque totale des techniques chimiques au profit des


techniques enzymatiques pour les paramètres courants 
automatisation complète et performante

 Explosion des techniques immunologiques au dépend des techniques de


radioanalyse  automatisation

 Explosion des techniques de biologie moléculaire  simplification des


techniques et formation des personnels des laboratoires privés

 Développement des analyses délocalisées (méditests, autotests, tests


rapides d'orientation clinique TROC) utilisant chimie sèche, automates
portables, immuno-tests simples

 Diversification des procédures de séparation et analyses de mélanges


complexes
Matériel biologique
SANG
Sérum
Coagulation spontanée du sang sans anticoagulant : quelques minutes
Risques liés au contact prolongé avec éléments figurés
actuellement réduits (billes séparatives, silice activatrice)
Intérêts : protéines spécifiques (immunochimie), lipides
électrophorèse des protéines ou lipoprotéines
plasma
intérêts : manipulation aisée, risques réduits d’hémolyse
risques : interférence avec anticoagulants
sang total
valable pour l’analyse si substance en concentration identique
dans globules rouges et plasma
sang déprotéinisé
lactate, pyruvate
éléments figurés
séparation par sédimentation, centrifugation, gradients de densité
Interférences dans les dosages effectués sur sang et échantillons
hémolyse, bilirubine, triglycérides, médicaments
Matériel biologique
URINES
De 24 heures ou échantillon unique
Conditions de recueil standardisées
boire correctement le jour précédent
élimination de la première urine
nettoyage local soigné
flacon ou cantine prévus à cet effet
Conservation : mercaptoethanol, HCL
Contrôle du débit (créatinine)
Modification du pH

AUTRES LIQUIDES
Larmes, sueur, salive
Liquides de ponction
Transsudats (pauvres en protéines)
Exsudats (riches en protéines = perméabilité membranaire)

SELLES
Matériel biologique

TISSUS

Ponction biopsie
Traitements
- préservant la structure tissulaire
perfusion organe entier
fragments ou tranches tissulaires (congelés ou en survie, Warburg 0,2
nm)
coupes fines de tissus fixés (froid, paraformaldéhyde, glutaraldéhyde)
broyats (mixage)
- modifiant la structure tisssulaire
homogénats (cylindre en verre + piston – Potter)
destruction tissulaire (ultrasons, froid, tensio-actifs)
isolement des constituants subcellulaires
centrifugation différentielle
purification par identification de marqueurs (enzymes)
Culture cellulaire
Matériel biologique
méthodes préparatives et/ou séparatives

CULTURE CELLULAIRE

Définition
système ex-vivo où les cellules, la plupart du temps isolées, survivent, se
multiplient, expriment des propriétés différenciées

Méthodologie
Fragments tissulaires ou suspensions cellulaires
Supports de culture
Conditions environnementales
stérilité
atmosphère contrôlée
température contrôlée
milieu de culture (nutritif, stimulant)
Matériel biologique
méthodes préparatives et/ou séparatives

CULTURE CELLULAIRE

Systèmes cellulaires
Primoculture ou culture primaire
Culture secondaire : souches ou lignées non définies
lignées continues
Interférences
Autres cellules
Support
Contaminations
Conservation des cellules
cryopréservation (-80°, - 196°)
quiescence
Transport des cellules
en culture
congelées
Applications
Qualité d'une analyse biologique
Référentiels :
Guide des bonnes pratiques de laboratoire (GBPL)
Guide de Bonne Exécution des Analyses (GBEA)
Référentiel d'accréditation et/ou de certification

Les différents types de contrôle

Pool de sérum
Méthode économique (études de précision, dérives analytiques, erreurs fortuites)

Contrôles commerciaux
Pool de sérums lyophilisés, contrôlés et garantis ( la sécurité)

Contrôles par les résultats des patients


Pool des valeurs obtenues sur les patients "tout venant" (exemple : bilan d'entrée)

Contrôles interlaboratoires : 3 catégories


- Inter-hospitaliers
- Régionaux (Région Rhône-Alpes : Pro Bioqual)
- Contrôle National de qualité CNQ
- (obligatoire depuis 1976, sous l'égide de l'Agence du Médicament et sous contrôle de la SFBC
depuis 1993, peut avoir pour conséquence des sanctions).
La qualité de l'analyse biologique correspond à la qualité de l’acte
médical

Qualité technique : proprement dite : précision, exactitude, sensibilité,


spécificité
 valeurs les plus précises et exactes possibles
Qualité chronologique : réponse à l'urgence
Qualité informative :
dépend en partie des 2 premières
dépend du contexte scientifique et médical
 Valeurs significatives et utilisables
 Valeurs obtenues à comparer aux valeurs de références
 Nécessaire maîtrise de la variation analytique et des variations biologiques
Qualité économique : paramètre de plus en plus important !!

la biologie clinique = discipline de nature quantitative  existence


déjà ancienne de méthodes chiffrées d'évaluation de la qualité 
contrôle soigneux de tous les facteurs.
DU RESULTAT A LA VALIDATION

 Phase pré-analytique
 Prélèvement
 Acheminement au labo
 Tube
 Demande : feuille ou connectée
 Traitement des NON-CONFORMITES

 Phase analytique
 Dosage

 Phase post-analytique
 Validation analytique
 Validation biologique
 Acheminement résultat au clinicien :
 papier, intranet
 Phase pré-analytique

Exemples d’erreurs d’échantillonnage

95
Conditions de conservation et de transport :

Durée
Température
Lumière
agitation

96
Les facteurs de variabilité des résultats d’analyses

Etat physiologique :
Âge, sexe, race, vie en altitude
Jeûne : Jeûne strict de 12: pour le bilan lipidique, phosphate, glucose
En dehors des hypertriglycéridémies, il s’agit souvent soit d’un sujet non à jeun, soit
d’un malade nourri par des perfusions de lipides.
Jeûne de 3 heures suffisant pour la majorité des paramètres : électrolytes, enzymes, …

Masse musculaire : l’élimination urinaire de créatinine y est directement


proportionnelle.
Le statut nutritionnel : influe sur le dosage des protéines.
Activité physique : immédiatement après, augmentation de 10% potassium et 50% CK.
Grossesse : modifications HCG, hémogramme, phosphatases alcalines.
Allaitement, ménopause.

97
Position :
Orthostatique : taux de rénine et aldostérone multiplié par 2.
Clinostatique

Prise de médicaments : les céphalosporines interférent positivement sur le


dosage de la créatinine (réaction de Jaffé)

Rythme de production :
Cycle circadiens : 20 -28h (Cortisol : taux maximal à 8h et minimal à 20h)
Rythme saisonnier : Mélatonine
Production pulsatile, ex pic toute les 20 minutes : prolactine.

Stress : augmentation du taux de cortisol et de prolactine.

98
Contrôle Qualité

 I - GBEA : Définition des responsabilités


 II - VALIDATION TECHNIQUE
 1 - Pré-analytique : fiabilité prélèvement (id,conserv...)
 2 - Calibration, réactifs, maintenance
 3 - Qualités analytiques : Fiabilité
 4 - Contrôle de Qualité
 5 – Représentation de LEVEY-JENNINGS et règles de
WESTGARD

 III - VALIDATION BIOLOGIQUE


 1 - Le résultat lui-même : Normal-Patho-Non viable
 2 - Antériorités : Delta-Check
 3 - Bilan : Physiopathologie (Systèmes-experts)
 4 - Valeur diagnostique d'une analyse : sensibilité,
spécificité, valeur prédictive + ou -
" Les procédures sont des documents écrits, datés, validés, décrivant les
actions devant concourir à l'ASSURANCE QUALITE . Elles concernent : "
(GBEA III , 1 , 2)

 L’étape pré-analytique :
–prélèvement - choix du récipient, du tube , de l'anticoagulant
–identification du patient - interférences
–transport - conservation (avant et après analyse )
–traitement ( centrifugation, ...)
 L’étape analytique :
– Appareillage ( utilisation , maintenance )
– Informatique ( utilisation , maintenance )
– Réactifs ( utilisation , maintenance )
– Analyse
 L’étape post-analytique :
– règles de validation : CQ , valeurs de référence, delta-check
VALIDATION BIOLOGIQUE

GBEA I - 2.15. Validation :


Opération permettant d’assurer qu’un résultat a été obtenu dans des
conditions techniques satisfaisantes et que celui-ci est compatible avec le
dossier biologique du patient. Cette validation est à la fois analytique et
biologique.

La validation analytique comporte la vérification de la conformité des


conditions d’exécution aux procédures et tient compte notamment des résultats
obtenus avec les échantillons de contrôle.

La validation biologique est le contrôle de la vraisemblance et de la


cohérence de l’ensemble des résultats des analyses d’un même dossier, et
leur confrontation avec les résultats antérieurs. Elle peut nécessiter la
connaissance de l’état clinique du patient et les traitements mis en oeuvre. Elle
est assurée par un médecin ou pharmacien biologiste.
FIABILITE
Ensemble des performances analytiques
d'une méthode permettant de lui faire confiance
 Exactitude
 Qualité de l'accord entre la valeur mesurée et la valeur "vraie"
mesure : écart absolu
Exacte, précise
Fausse , imprécise référence
Fausse , précise

Exacte,imprécise

 Précision
 Qualité de l'accord entre des mesures répétées d'un même échantillon
mesure : CV %=100 s/m
 Répétabilité : intra-série n > 30 éch.
 Reproductibilité : jour à jour n > 30 j
 Linéarité
 Domaine de concentration où L = k x C (ex. 1 à 1000 µg/l)
 Limite de Détection
 Plus petite quantité détectable : Blanc m + 3 s (ex. 0.5 ng)
 Sensibilité analytique
 Grandeur de la pente k = I / C , aptitude à différencier 2 concentrations
voisines
 Spécificité analytique
 Aptitude à ne doser que cette substance , à l'exclusion d'interférences
 Robustesse
 Capacité à ne pas être affectée par de faibles variations de paramètres
( température, conc. réactifs, pH...)
Valeur Diagnostique
d'une Analyse
 Un bon test de dépistage doit :
 être fiable et reproductible
 être facile à appliquer et à accepter par les bien portants
(surtout si on doit le répéter assez souvent),
 n'avoir que peu d'effets secondaires,
 être de coût modéré.
 En outre, il doit être efficace, c’est à dire diminuer la
mortalité ou la morbidité.
Valeur Diagnostique
d'une Analyse
 On définit un test de dépistage par les valeurs
suivantes :
 vrais positifs (VP),
 vrais négatifs (VN),
 faux positifs (FP),
 faux négatifs (FN),
 valeur prédictive positive (VPP)
 valeur prédictive négative (VPN).
Valeur Diagnostique
d'une Analyse
Malades Bien Total tests Valeur
Portants prédictive

Test positif Vrai positifs Faux Positifs Total positifs VPP = VP/TP
(VP) (FP) (TP)

Test négatif Faux négatifs Vrai négatifs Total négatifs


VPN= VN/TN
(FN) (VN) (TN)

Total tests Total malades


Total (TBP)
(TM)

Sensibilité = Spécificité =
VP / TM VN/TBP
Valeur Diagnostique
d'une Analyse
Signe clinique ou Malades Témoins
Analyse Biologique
+ 1 2 (faux +)

- 3 (faux -) 4

 Sensibilité diagnostique 1 / 1+3


 fréquence du signe dans la maladie
 Spécificité 4 / 2+4 100 %=pathognomonique
 fréquence de l'absence du signe chez les sujets sains
 Valeur prédictive positive 1 / 1+2
 Probabilité de maladie en présence du signe
 Valeur prédictive négative 4 / 3+4
 Probabilité d'absence de la maladie en l'absence du signe
Seuils de décision et spécificité épidémiologique

Test parfaitement discriminant: Du fait de:


pas de chevauchement des distributions - Variabilité biologique
sujets sains / malades - production basale de marqueurs tumoraux
Seuil de décision facilement déterminé non liée aux cancers

Distribution qui serait observée pour un marqueur idéal Distributions sujets sains / malades se chevauchent
Seuils de décision et spécificité épidémiologique

Sensibilité:100 % Spécificité:100 %

Malades S sains Total Valeur


tests prédictiv
e
Test Vrai positifs Faux Total VPP =
positif (VP) Positifs positifs VP/TP
(FP) (TP)
Test Faux négatifs Vrai Total VPN=
négatif (FN) négatifs négatifs VN/TN
(VN) (TN)

Total Total malades Total (SS)


tests (TM)

Sensibilité = Spécificité
VP / TM = VN/TSS
Valeur Diagnostique
d'une Analyse

 La valeur prédictive positive correspond à la probabilité qu'un


sujet soit réellement malade lorsque le test est positif.

 La valeur prédictive négative correspond à la probabilité qu'un


sujet soit vraiment non-malade quand le test est négatif.
Sensibilité Spécificité
Courbe ROC
 Courbe ROC (Receiver Operator Characteristic Curve)
Sensibilité
1 --- Bon marqueur

0.8 --

0.6 --

0.4 --

0.2 --

0 ----
1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 Spécificité
LES EXIGENCES NORMATIVES

ISO/CEI 17025 / 5.1 Généralités

« De nombreux facteurs déterminent l'exactitude et la fiabilité des essais :


- facteurs humains ;
- installations et conditions ambiantes ;
- méthodes d'essai et de leur validation ;
- équipement ;
- traçabilité du mesurage ;
- manutention des objets d'essai et d'étalonnage »
« Le laboratoire doit appliquer des méthodes et procédures appropriées pour
tous les essais relevant de son domaine d'activité. Celles-ci comprennent
l'échantillonnage, la manutention, le transport, le stockage et la préparation
d'objets à soumettre à l'essai et l'estimation de l'incertitude de mesure ainsi
que des techniques statistiques pour l'analyse de données d'essai ». ISO/CEI
17025
LES EXIGENCES NORMATIVES
ISO/CEI 17025 / 5.4
METHODES D’ESSAI ET D’ETALONNAGE - VALIDATION DES METHODES

SÉLECTION DES MÉTHODES


- Les méthodes doivent répondre aux besoins des clients
- Bibliographie et publications scientifiques
- Méthodes normalisées, adoptées ou développées par le laboratoire
- Le client est informé de la méthode que le laboratoire a la capacité de réaliser
MÉTHODES DÉVELOPPÉES PAR LE LABORATOIRE
Projet planifié – Personnel qualifié – Ressources adéquates
MÉTHODES NON NORMALISÉES
Accord du client et documentation technique préalable - Validation avant emploi
VERIFICATION DES PERFORMANCES SUR SITE
ET VALIDATION DES METHODES

Les critères fondamentaux de validation


En principe déterminés par le fabricant de coffrets réactifs et systèmes commerciaux. (exemple
dossier de marquage CE)
Si ces coffrets réactifs et systèmes sont utilisés strictement dans les conditions préconisées par le
fabricant, le laboratoire doit uniquement valider (vérifier) la mise en application dans son
environnement propre.

Beaucoup de facteurs peuvent affecter les performances d’une méthode tels que :
- les différents lots de calibrateurs et de réactifs,
- les changements dans les consommables et de fournisseurs d’accessoires,
- les changements selon les lots de fabrication des instruments et/ou des réactifs,
- les conditions d’expédition et de stockage,
- les conditions ambiantes locales, la qualité de l’eau, la stabilité de l’alimentation électrique
- la compétence (« habileté, dextérité ») de l’utilisateur, …
VERIFICATION DES PERFORMANCES SUR SITE
ET VALIDATION DES METHODES

REPETABILITE
Analyse d’un même échantillon pour la même analyse dans des
conditions standardisées : même opérateur, même lots et réactifs,
même instrument, même calibrateur, au cours d’une même série.
Exploitation des résultats : calculer la moyenne (m), l’écart-type (s) et le
coefficient de variation (CV) des valeurs expérimentales de chaque série.
Plusieurs niveaux de concentration (« bas », « moyen » , « élevé »)
choisis en fonction des valeurs physiopathologiques. Le nombre de
détermination dépendra de la cadence de l’automate, du coût des
réactifs,… (compris entre 10 et 30. La valeur statistique des résultats
obtenus dépend de ces effectifs.
Le CV = ( s / m ) x 100, représente la répétabilité de la méthode,
exprimé en %.
Il est comparé au CV limite admissible.
Ce calcul répété pour chacun des échantillons (sérum, urine, LCR,…).
VERIFICATION DES PERFORMANCES SUR SITE
ET VALIDATION DES METHODES

REPRODUCTIBILITE / FIDELITE INTERMEDIAIRE

Analyse d’un même échantillon pour la même analyse dans des


conditions différentes : l’opérateur, les lots de réactifs, les calibrateurs
et courbes de calibration peuvent être des données variables.
Réalisée au cours de séries successives, en général 1 à 2 par jour, par
le passage des échantillons de contrôle de qualité interne quotidiens.
30 déterminations minimum sont nécessaires pour chacun des
échantillons.
Les modalités de calcul sont identiques à celles de la répétabilité, avec
calcul de la moyenne (m), de l’écart-type (s) et du coefficient de variation
(CV) sur les valeurs expérimentales de chaque série ; le CV ainsi calculé
sera comparé au CV limite admissible.
Le CV représentera la reproductibilité de la méthode, exprimé en %.
VERIFICATION DES PERFORMANCES SUR SITE
ET VALIDATION DES METHODES

JUSTESSE

Pas d’échantillons de contrôles raccordés sur le plan métrologique à des étalons


internationaux En biologie médicale, ; il est donc impossible de parler stricto
sensu de « valeur vraie » et par là-même de justesse.
En absence d ’ échantillon certifié, utiliser des échantillons pour des EEQ
réguliers (et dont la commuabilité aura été vérifiée ou prouvée), et pour lesquels
la valeur cible retenue sera la moyenne des résultats cumulés de l’ensemble des
utilisateurs de la méthode. Il est souhaitable d’utiliser des échantillons de
différentes origines commerciales
Justesse (biais) estimée en comparant la moyenne obtenue (m) lors de l’étude
de répétabilité et/ou de reproductibilité à la valeur cible attendue assimilée à la
valeur « vraie » (v) de l’échantillon testé. Exprimée en pourcentage de la valeur
cible = ( m – v ) / v x 100
Contrôlée éventuellement à l’aide des valeurs de référence qui pourront être
comparées à celles de la littérature.

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