Vous êtes sur la page 1sur 84

CEC Gériatrie

Syndrome inflammatoire biologique


du sujet âgé

Dr Imene CHAABENE

1
Introduction

• Le syndrome inflammatoire biologique (SIB) est l’expression


biologique de la réaction inflammatoire 

• Chez le sujet âge, fréquent (entre 21 et 68% des hospitalisations) et


souvent persistant (> 3 semaines)

• Sa découverte a un double intérêt :


1. témoigne d'une pathologie organique sans pour autant être spécifique
d'une cause particulière

2. marqueur évolutif de nombreuses maladies

2
Définition

• Ensemble des perturbations biologiques constatées au cours de la


réaction inflammatoire

1. Elévation de la vitesse de sédimentation

2. Modifications de l’hémogramme

3. Modification du tracé de l’EPP

4. Augmentation des protéines de l’inflammation

3
vieillissement du système immunitaire
«immunosénescence »

1-Altération du système immunitaire spécifique, en particulier


de l’immunité à médiation cellulaire, alors que l’immunité non
spécifique semble relativement préservée
2-Fragilité croissante vis-à-vis des agressions infectieuses
contrastant avec une sensibilité et une intensité accrues de la
réponse auto-immune
3-Une augmentation du taux des cytokines circulantes et des
médiateurs solubles de l’inflammation
4
Vieillissement du système immunitaire
«immunosénescence »

-Augmentation de la fréquence des inflammations chroniques chez le


sujet âgé
- une présentation atypique de certaines maladies inflammatoires
-Apparition quasi-exclusive chez le sujet âgé de certaines maladies
comme la maladie de Horton et la pseudo-polyarthrite rhizomélique où la
composante inflammatoire est nettement prédominante

5
MARQUEURS BIOLOGIQUES DU SYNDROME
INFLAMMATOIRE

6
1/La vitesse de sédimentation

• Test biologique de base

• Le plus simple, le plus rapide, moins coûteux


• Normalisation VS (3 – 6 semaines)

La formule de Miller qui permet de calculer la VS en


fonction de l’âge est encore souvent utilisée mais ne
semble pas bien adaptée aux sujets très âgés
Formule de Miller
Homme= âge/2
Femme= âge+10/2 7
Facteurs influençant la VS

Fausse élévation Fausse diminution

Obésité Cryoglobulinémie
Syndrome néphrotique Polyglobulie
Hyper lipoprotidémie Hyperleucocytose>50000
Anémie Hypofibrinémie
Héparinothérapie Pathologie érythrocytaire
Hypergammaglobulinémie Corticoïdes à forte dose
Erreurs techniques Insuffisance cardiaque
8
2/Electrophorèse des protéines
sériques

Permet de différencier:

• Inflammation aigue:
augmentation α1 et α2

• Inflammation chronique:
augmentation α1, α2 et
gammaglobuline

• L’albumine et la pré-albumine
sont des protéines négatives

9
2/Electrophorèse des protéines
sériques

Permet de mettre en évidence et de différencier :


Les dysglobulinémies:

10
3/Les modifications de l’hémogramme

Anémie :
• Apparaît 3ème semaine
• Intensité proportionnelle au degré de l’inflammation (8 à 11g/dl)
• Anémie normochrome normocytaire / microcytaire
• Fer sérique, transférrine diminués, ferritinémie augmentée

Hyperleucocytose à PNN : Action IL1


Thrombocytose: Proportionnelle au degré de
l’inflammation, peut atteindre 106 el/mm3
11
4/ Protéines spécifiques de la réaction
inflammatoire

• Groupe hétérogène protéines : concentration plasmatique


varie > 25% dans 5 à 7 jours suivant le début de la réaction

inflammatoire

• Synthèse au niveau des hépatocytes sous la dépendance


(IL6++, IL1, TNFα)

12
A/La C- réactive protéine

• Performant ; Sensibilité+++ ( taux nle< 10mg/l)

• Cinétique rapide ( élevation 6h, pic à 24h , nle :1-2 semaines)

• Synthèse hépatique

• Rôle: * Adhésion cellules phagocytaires

* Activation du complément

• Diagnostic, suivi, complications

13
B/Procalcitonine

• Pro-hormone calcitonine (foie / monocytes)

• Cinétique plus rapide (élévation 2ème h, pic: 6h, nle 2 -3 jrs)

• Spécificité d’infection bactérienne sévère

• Meilleure sensibilité/spécificité p/p CRP pour discriminer


les infections bactériennes des virales

( 88% vs 75% et 81% vs 67%)

• Marqueur de suivi: Efficacité ATB en réanimation


14
C/Autres PRI

Haptoglobine / Orosomucoïde

Protéines de cinétique lente, varient de manière parallèle

Intéressantes dans les pathologies inflammatoires chroniques

Fibrinogène

Taux : 2 – 4g/l

Demi-vie : 4 – 6J

Intéressant mais utilisation systématique non nécessaire

Étroitement corrélé à la VS

15
Transferrine-Albumine:

Baissent au cours du syndrome inflammatoire

Si transferrine augmente : rechercher une carence en fer

Férritine:

Bcp de cause d’hyperférritinémie en dehors du SIB

Taux très élevé(>100.000 ng/ml) : Still / SAM

Fraction glycosylée+++

SAA :

Marqueur sensible mais dosage pas de pratique courante

16
EN PRATIQUE

Aucun marqueur ne répond parfaitement à toutes les


critères
Dosage (au moins un paramètre cinétique rapide,
Syndrome
cinétique lente)inflammatoire biologique
 CRP, procalcitonine
≥ deux paramètres  Diagnostic positif
 VS, EPP, orosomucoïde, fibrinogène

17
DEMARCHE ETIOLOGIQUE

18
Interrogatoire minutieux

Examen clinique complet

Examens complémentaires orientés

19
Première étape: Reprise soigneuse de
l’anamnèse

• Antécédents familiaux

• Origine ethnique

• Profession

• Loisirs /Voyages

• Animaux

• Médicaments

20
Deuxième étape: Ex clinique minutieux
1/Tête et cou
3/Membres 2/Thorax – abdomen – pelvis

• Aires ganglionnaires (creux sus-


• •Examen
Palpationcutané
artères temporales
claviculaires)
• Palpation du crane et sinus
• Examen des extrémités et phanères
• Auscultation cardio-VX et pulm
• Ex cartilages/conduits auditifs
• Examen articulaire
• Palpation seins et gril costal
• Examen bucco-pharyngé/
• Palpation et auscultation vasculaire
• Palpation rachis et muscles
glandes salivaires
• Examen neuromusculaire • Examen cutané
• Examen cutanéo-muqueux
• Palpation abdominale et lombaire
• Examen aires ganglionaires
• Examen OGE / TR / TV
• Examen ophtalmologique
• Bandelette urinaire
• Palpation de thyroïde 21
Particularité du sujet âgé

• Symptomatologie fruste / atypique, en général appauvrie:

• Fièvre absente et rarement très élevée même septicémie

• Frissons rarement signalés

• Médicaments inotropes négatifs empêchent la tachycardie

• Hyperleucocytose inconstante, SIB isolé

• Syndrome confusionnel +++, chute ou incontinence urinaire

• souvent limitée à AEG isolée


22
AUCUNE MALADIE IDENTIFIEE
(Absence d’éléments d’orientation)

Bilan 1ére intention


23
Bilan de 1ére intention

NFS
CRP
Fibrinémie
EPP
Bilan hépatique et rénal
ECBU
Hémocultures
Radiographie thoracique
Bilan tuberculeux
Ex ORL+Blondeau
Examen stomato+Panoramique
Echographie abdominale
ETT/ETO 24
Si SIB reste inexpliqué

Bilan de 2ème intention

25
Bilan de 2éme intention

Renouveler le bilan initial


Sérologies bact/viral/parasit
Bilan immunologique
Examen ophtalmo+BAT
Marqueurs tumoraux
Myélogramme+caryotype
ETT/ETO
Echographie doppler
TDM thoraco-abdomino-pelvienne
FOGD/Colonoscopie

26
Si SIB reste inexpliqué : deux situations

1. 2. État Si la situation
rassurant estasymptomatique
du patient, inquiétante :

Traitement Bilan de
d’épreuve 3ème intention
Surveillance

27
Bilan de 3éme intention

Fibroscopie bronchique
LBA
Scintigraphie Gallium
Biopsie hépatique
Tomographie par émission de positrons

28
PET- FDG et SIB inexpliqué

• Sensibilité 81%

• Spécificité 86%

• Apport diagnostique : 35-70%


Infections focales (abcès profonds, prothèse endovasculaire)

Pathologies inflammatoires (vasculite, granulomatose, thyroïdite)

Hémopathies et tumeurs solides

• Coût !

• Disponibilité !

29
ETIOLOGIES

30
Syndrome inflammatoire du sujet âgé

50% infectieuses 20 à 25% Néoplasiques

20% inflammatoire

31
Etiologies

Infections

• Bactériennes
• Virales
• Parasitaires ou fongiques

Maladies systémiques inflammatoires

• Connectivites
• Vascularites
• Rhumatismales
• Granulomatoses
• Maladies inflammatoires du tube digestif
32
Etiologies

Causes néoplasiques Maladies cardiovasculaires


• IDM

• Thrombose intracardiaque
• Cancer du rein ++
• Dissection aorte

• Lymphomes ++ • Myxome oreillette

• Anévrysme de l’aorte abdominale


• Cancers métastasés
• Embolie du cholestérol
• Autres néoplasies solides
• Thrombose veineuse profonde

• Autres Hémopathies • Péricardites


33
Causes médicamenteuses

 Antibiotiques Diagnostic
 Sulfamides d’élimination
 Antifongiques
 Vaccins
 Cytotoxiques
 Antiépileptiques
 Anti-arythmiques
 Méthyldopa
 Cordarone
 D-pénicillamine
 Inhibiteur de l’enzyme de conversion
 Allopurinol
34
• L’étiologie infectieuse constitue la 1ère cause du SIB du
sujet âgé, dominée par les infections bactériennes urinaires
et broncho-pulmonaires

• Il est rare que des cancers latents soient responsables d’un


SIB important, il s’agit le plus souvent de cancers évolués

35
• La maladie de Horton est la plus fréquente maladie
systémique du sujet âgé et doit être systématiquement
évoquée devant un SIB

• La maladie veineuse thromboembolique est une pathologie


fréquente en milieu gériatrique est peut être responsable d'un
SIB

36
COMPLICATIONS D’UN
SIB

37
Anémie inflammatoire décompensation
cardiovasculaire

Hypoprotidémie Sarcopénie
Hypoalbuminémie

Dénutrition / Cachexie

Amylose secondaire

Accroissement des risques


thrombotiques
38
TRAITEMENT

39
TTT d’épreuve

1. TTT antituberculeux

2. Antibiothérapie: Fièvre, large spectre 15-21j

!!! FOYER COLLECTE

3. Corticothérapie:

!!! Evolution à bas bruit d’une infection

!!! Pathologie systémique insuffisamment traitée

40
Conclusion

• Jusqu'à nos jours, il n y a pas de véritable consensus concernant la


prise en charge de SIB du sujet âgé, en raison de la rareté des
publications

• Des études rétrospectives et de grands échantillons semblent être


nécessaires

41
Maladies systémiques du sujet âgé

42
VASCULARITES

MALADIES CONNECTIVITES
SYSTEMIQUES

GRANULOMATOSES

43
44
45
Maladie de Horton

46
47
48
Atteinte oculaire: urgence ttt

49
50
51
Atteinte neurologique

52
53
Echographie doppler

54
BAT: gold standard

55
Biopsie des artères temporales

56
Biopsie des artères temporales

57
En présence de signes cliniques typiques :
début de la corticoïdes sans attendre + + +

58
Mesures Adjuvantes

• Calcium, vitamine D: +++


• Héparinothérapie: la
• Biphosphonates
première semaine du ttt
• Potassium : si besoin
corticoïde
• Exercice physique +++
• Antiagrégants plaquettaires
• Antiulcéreux ?

• Régimes

- sans sel ? Education thérapeutique ++++


- sans sucres rapides
59
Pseudopolyarthrite rhizomélique

Age sup à 50 ans , début insidieux :


– des arthromyalgies inflammatoires :
• bilatérales et le plus souvent symétriques depuis au moins un
mois,
• de topographie rhizomélique : touchant les épaules, le rachis
cervical et/ou la racine des membres inférieurs.
• avec un enraidissement matinal prolongé (> 1 heure)

– une AEG et parfois une fièvre


– un syndrome inflammatoire biologique
60
Pseudopolyarthrite rhizomélique

-La pseudopolyarthrite rhizomélique peut s’associer à la maladie


de Horton ou être isolée
-Formes paranéoplasiques: accompagnent ou révèlent soit des
lymphomes non hodgkiniens soit des syndromes
myélodysplasiques
Suspectés devant corticorésistance, vascularites cutanées ou la
persistance d’une anémie après plusieurs mois de traitement
adapté

61
62
63
Purpura rhumatoïde

64
Vascularites à ANCA

65
Périartérite noueuse

66
67
Syndrome de Goujerot Sjogren

68
Syndrome sec médicamenteux

69
70
Dermatomyosite/polymyosite

71
Erythème orbitaire
Papules de Gottron

Erythème péri-unguéal 72
Polyarthrite rhumatoïde

73
Polyarthrite rhumatoïde

74
Lupus érythémateux systémique

75
Lupus érythémateux systémique

76
Lupus érythémateux systémique

• le plus souvent lié à la prise de médicaments hypotenseurs


chez le sujet âgé

• Cette forme clinique mérite d'être connue compte tenu du


fait de sa régression lors de l'arrêt du traitement en cause

• Présence d'anticorps anti-histone (recherchés par test Elisa)

77
Sclérodermie systémique

78
GRANULOMATOSES

79
SARCOIDOSE SYSTEMIQUE

-touche principalement les sujets Association :


atteintes pulmonaires, oculaire,
jeunes entre 20 et 40 ans cutanées, ganglionnaires et
-un second pic: pour les femmes articulaires

entre 50 et 60 ans Aspect radiologique et


tomodensitométrique

Anomalies du métabolisme
Sujet âgé: AEG, les uvéites et les phosphocalcique
lésions cutanées spécifiques sont
plus fréquentes
anergie tuberculinique

80
IATROGENIE!!!

81
Complications de la corticothérapie

82
AUTRES

83
Merci pour votre atten-
tion

84

Vous aimerez peut-être aussi