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L’Enseignement du Français au

Secondaire Qualifiant

Progression de la Première
Année
du Baccalauréat
Les figures de style dans l’œuvre
littéraire

La rhétorique

Chez les anciens, c’est l’art de bien


parler, est l’ensemble des techniques
qui permettent de rendre le discours
efficace
Un auteur veut attirer l’attention de son
lecteur, pour:

le le séduire,
convaincre,

l’impressionner
lui transmettre
une vision du
monde

Il a donc recours à l’expressivité.


Il marque un écart avec la norme.

Cet écart: c’es le recours aux


figures de style
Quand nous utilisons une figure de
style, nous n’appelons plus les choses
par leurs noms

Les bruits de la J’entendais


nuit roulaient encore les
encore dans bruits de la
ma tête nuit
Faisons connaissance avec les
Principales figures de style

Les figures de Les figures de la


l’analogie: substitution:
ressemblance entre remplacement d’un
deux termes. terme par un autre.
Faisons connaissance avec les principales
figures de style

Figures
Figures de
d’opposition: dans
l’amplification et de
un même énoncé,
l’insistance:
on emploie des
permettant
mots qui n’ont
d’exprimer
aucun rapport
l’intensité d’une
logique ou
idée
sémantique.
I- Les figures d’analogie

A- La comparaison

A l’aide d’un mot comparatif : ( comme,


pareil, semblable à, aussi…que, le plus…). La
comparaison rapproche deux éléments
comportant une caractéristique commune,
des points communs qui entraînent un
jugement de ressemblance exprimé par un
verbe, un adjectif ou une conjonction…
Le C’est l’élément réel
comparé
La
campagne
Le
comparant C’est l’élément image

Le bouquet
L’outil de L’outil de
comparaison comparaison

« La campagne parée comme un


bouquet sentait le miel »B. M. comme
La couleur de ses yeux
Exprimée
ressemble à celle du
par un verbe,
ciel.

Exprimée
par un Son courage est pareil
adjectif, à celui d’un lion

Exprimée par une Il nage comme un


conjonction poisson
Exemples dans « la Boîte à
Merveilles » d’Ahmed SEFRIOUI.

« Les lendemains
de ces fêtes « Elle me sortit
étaient des jours du seau, me
mornes, plus jeta dans un
tristes et plus gris coin comme un
que les jours paquet » B.M
ordinaires. »B.M
Exemples dans « Antigone », de
Jean Anouilh

« On dirait des
chiens qui lèchent
tout ce qu’ils « Créon, il est sorti
trouvent. » comme un fou ».
Antigone Antigone
B) La métaphore C’est une comparaison
sans terme comparatif
Création de
correspondances
inédites dans la réalité,
c’est le langage
« Ma soif est poétique par excellence.
un esclave Elle y a une
nu » Verlaine. incompatibilité logique
entre les termes de
l’énoncé.
« Ma mémoire était une cire fraîche et les
moindres événements s'y gravaient en
images ineffaçables. » « la Boite à Merveilles »

«Le soir, il rentre


le cœur gros et les yeux «ce thé était déjà
rougis. » la BAM. un véritable
«Possédées du printemps.» la BAM.
«
démon de la danse »
«Ses yeux n’étaient
perméables à aucune pitié.»
(Métaphore Personnification)
La métaphore se présente de
deux façons

Le comparé et le Le comparé est absent


comparant sont de l’énoncé
présents dans l’énoncé
« Je me glissai hors de cet
essaim de femmes pour
« Tu as toute la vie aller caresser un gros
devant toi….Tu as ce matou étalé de tout son
trésor, toi, encore » long contre le mur ».B.M
Antigone
C) L’allégorie

Par l’emploi de la narration ou de la description, elle fait


d’une idée ou d’une notion abstraite, une présence
concrète.

a pour but de présenter une idée abstraite ou


une notion difficile à représenter directement au
moyen d'une image figurée.

Pour reconnaître une allégorie dans un texte, il


faut faire attention à l’usage de majuscules.
Exemples

la colombe et le rameau représentent la paix


un squelette tenant une faux représente la
mort

la Grande Faucheuse
La Liberté guidant le peuple.
D) La personnification

Elle se rapporte au terme « personne ». Elle


consiste à conférer un aspect humain à un
objet , une chose ou une idée.
« Son « Quoi ! Le soleil, le printemps,
brasero les champs pleins de fleurs, les
entama oiseaux qui s’éveillent le
timidement matin, les nuages, les arbres, la
sa chanson nature, la liberté, la vie, tout
».B.M cela n’est plus à moi ! » Le
dernier jour d’un condamné
« Le jardin dormait encore »
Antigone

Allégorie:
conférer du Personnification:
concret à de conférer un
l’abstrait caractère humain
( présentation
imagée)
II- Les figures de substitution ou
remplacement

Substitution d’un terme par un autre


sans qu’il y ait analogie ( ressemblance).
Il y a surtout des points de convergence
entre substituant et substitué
A- la métonymie

Remplacement d’un terme par un autre qui


entretient avec lui une relation
d’association, un rapport logique.
« Toute la maison
Le contenant dormait encore.. »
pour le contenu B.M

L’effet pour la Fumer la mort


cause

« Un vrai petit
Le symbole pour garçon pâle qui
la chose ou crachera devant
l’idée. mes fusils »Antigone
L’origine pour Il ne mange que
l’objet du roquefort

L’instrument
le premier violon de
pour
l'orchestre attaqua
l’utilisateur
son solo

L’auteur pour son


œuvre « As-tu lu Hugo? »
La synecdoque : une variété de la métonymie ,
elle exprime par une de ses parties une relation
d’inclusion entre substituant et substitué . Une
synecdoque consiste à parler de la partie pour le
tout ou du tout pour la partie.

« Elle vient
« Au loin , une
d’acheter de beaux
voile parut » : le
ivoires » désigne la
substituant est
matière dont le
une partie du
substitué est
substitué.
fabriqué
J’attendais un bon moment avant de voir
surgir de la foule les deux haïks
immaculés.

Des bras inconnus me


soulevaient du sol,
me faisaient passer
par-dessus les têtes
et je me trouvais
finalement dans un
espace libre.
« Je n’ai pas un rond »,une qualité du
substituant

« Elle se leva pour


regarder par la
« j'étais seul au
fenêtre, rencontra les
milieu d'un
yeux d'une voisine
grouillement de
penchée elle aussi
têtes rasées, de
sur la balustrade:
nez humides » B.M
contemplant le patio
vide »B.M
B) La périphrase
On remplace un
mot précis par sa
Le but est créer définition ou par
une attente, un un autre mot suivi
mystère ou de compléments
d’attirer qui précisent son
l’attention sur sens
les qualités d’un
objet
La capitale administrative du Maroc

« je me levais de
« Ô tombeau ! Ô lit bonne heure pour
nuptial ! Ô aller au Msid, école
demeure coranique située à
souterraine ! » deux pas de la maison
Antigone, Jean Anouilh
» la Boîte à Merveilles-Ahmed
Sefrioui.
La capitale administrative du Maroc

« je me levais de
« Ô tombeau ! Ô lit bonne heure pour
nuptial ! Ô aller au Msid, école
demeure coranique située à
souterraine ! » deux pas de la maison
Antigone, Jean Anouilh
» la Boîte à Merveilles-Ahmed
Sefrioui.
Récapitulons

Les figures de Elles


style sont le représentent
propre du texte un écart par
littéraire rapport à la
langue
fonctionnelle.
Elles visent l’expressivité .
C’est l’aspect poétique du style
Ce qui engendre une symbiose parfaite entre le
fond et la forme

« Ce mur, c’est de la prison en pierre ; cette


porte, c’est de la prison en bois ; ces
guichetiers, c’est de la prison en chair et en os
».Le dernier jour d’un condamné
« Des femmes arrivèrent de l'extérieur et se
joignirent à notre petit groupe pour
bénéficier de ce moment de grâce, pour
profiter de cette rosée spirituelle qui
rafraîchit les cœurs ».B.M
Nous venons de voir

Les figures de
Les figures de la
l’analogie substitution
Les figures de styles « suite »

Les figures de La métaphore


l’analogie

La personnification

L’allégorie
La
comparaison
Les figures de
substitution

Métonymie Périphrase

Synecdoque
Les figures d’opposition

Antithèse L'oxymore L'antiphrase

Le chiasme
Antithèse

Ils étaient usés à


quinze ans.
Mettre en Ils finissaient en
opposition des mots débutant.
désignant des
réalités opposées. (J. Brel)
Placement dans un
même énoncé de
deux notions
opposées.
« Vous aimez votre café noir et
vos dents blanches » publicité

Ô beauté! Ton regard infernal et


divin
Verse confusément le bienfait et
le crime Baudelaire
« c’est lui qui est bon et moi qui
suis mauvais » Antigone.

« Vous y trouvez un oiseau, il a de la


boue sur son aile, vous y cueillez une
jolie fleur, vous la respirez, elle pue »
Le dernier jour d’un condamné
« Les mariniers me voient vieillir. Je vois
vieillir les mariniers. » J. Brel

« Sors avec une larme, entre avec un


sourire »
« Certains aiment la nuit comme d’autres
vénèrent le jour »
« Mais quand j’ai vu les cinq cordons
s’avancer , se ruer vers moi avec des
paroles d’une infernale cordialité »
Le dernier jour d’un condamné
Infernale = diabolique
Forme d'ironie qui
L'antiphrase consiste à dire l'inverse
de ce qu'on veut laisser
entendre.
Cette figure de style consiste à dire le
contraire de ce qu’on pense, dans une visée
ironique. Dans le cas de l’antiphrase, le
contexte est très important.

« Quel courage! » - « tu as vraiment


réussi! »
« Ah! C’est du joli! C’est du propre! Toi
la fille d’un roi! Donnez- vous du mal à
les élever » Antigone

« Ô demeure souterraine » =
périphrase. Antigone
L'oxymore

Créer la surprise en réunissant dans le


même énoncé deux termes
contradictoires. Les deux mots contraires
sont placés l’un à côté de l’autre.

Le soleil obscur Un mort-vivant


Je sais que c’ est la coutume
D’adorer les nains géants.
V. Hugo

En vérité le jour
sombre et le pain noir
du cachot
Ce bruit sourd de cris que
j'entends au dehors, ce flot
de peuple joyeux

cet atroce éloge m'a


donné du courage
« Les deux frères ennemis »
Antigone
« C’était une chose repoussante que
toutes ces monstrueuses paroles
sortant de cette bouche vermeille et
fraîche » Le dernier jour d’un condamné.
Le chiasme

Structure en croix qui associe 2 termes


deux à deux sans nécessairement qu’ils
aient un rapport de sens

Quatre termes fonctionnent ensemble deux


par deux: le 1er et le 4ème, le 2ème et le 3ème
sont de même nature grammaticale. Ex :
Plus l’offenseur est cher
Les figures de l’amplification et de
l’insistance

Hyperbole Anaphore
Gradation

Répétition
Accumulation
Hyperbole

Frapper « Qu’avec toutes


l’imagination, les larmes qui
surprendre le tombent
lecteur, J’ai pensé calmer
l’hyperbole mes remords
sert à exagérer, Et fournir en eau le
à amplifier un Tiers- Monde.
fait .
« A la maison, elles faisaient
trembler les murs »
La boîte à Merveilles.

« une révolution venait de


se faire en moi » Le dernier jour
d’un condamné
« la porte s'est ouverte avec la
rapidité de l'éclair»
Le dernier jour d’un condamné

« j'observais ce spectacle
étrange avec une curiosité
si avide, si palpitante, si
attentive que je m'étais
oublié moi-même» Le dernier
jour d’un condamné
Elle consiste à Anaphore
répéter un mot ou
une expression au
début d’une phrase Elle confère en
ou d’un vers. Il doit outre un certain
être de la même rythme à la
catégorie phrase, ce qui
grammaticale. Cette engendre un effet
figure sert à insister musical
sur une idée et la
mettre en relief.
« Marcher à jeun, marcher vaincu ,marcher
malade » V. Hugo.

« Voilà cinq semaines que j’habite avec


cette pensée, toujours seul avec elle,
toujours glacé de sa présence, toujours
courbé sous son poids! » Le dernier jour d’un
condamné
«, et les éclats, et les orages, et
les silences » Le dernier jour d’un
condamné.

«Ainsi, après ma mort, trois


femmes, sans fils, sans mari,
sans pères, trois orphelines,
trois veuves » Le dernier jour d’un
condamné.
«Moi, seul muet dans ce vacarme, seul
immobile dans ce tumulte» Le dernier jour
d’un condamné.

«les galère ! Ah ! Oui, plutôt mille fois


la mort ! Plutôt l'échafaud que le
bagne, plutôt le néant que l'enfer,
plutôt livrer mon cou au couteau de
Guillotin » Le dernier jour d’un condamné.
Gradation

Emploi de termes de plus en plus forts,


l’énoncé comporte des termes de force
croissante

On amplifie tout en progressant. On


agence plusieurs éléments de même
nature selon un ordre progressif, elle
peut tendre à l'hyperbole
« chaque jour, chaque heure, chaque minute
avait son idée». (gradation descendante)

Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction,


qu'une certitude, (gradation ascendante)

je suis resté navré, glacé, anéanti (gradation


ascendante)
Jai tremblé comme, si j'eusse pensé à autre
chose depuis six heures, depuis six semaines,
depuis six mois.
« Ils aimaient à grignoter, sucer,
mordre à pleines dents »
La Boîte à Merveilles

« N’y a-t-il pas en moi une


tempête, une lutte, une tragédie »
Le Dernier jour d’un condamné.
Répétition

Retour de la même idée, du


même mot ou groupe de mots.
Insistance et rythme.

Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien.
Ne me quitte pas... (Jacques Brel)
« Ce journal de mes souffrances, heure
par heure, minute par minute, supplice
par supplice » Le dernier jour d’un condamné.

Le dernier jour d’un condamné.


Accumulation
Succession de plusieurs
termes dans la visée
d’insister sur une idée.

« tout ce peuple rira, battra


des mains, applaudira» le
dernier jour.
« Une populace encombrait la Grève et
le quai, et des femmes, des hommes,
des enfants étaient debout » Le dernier
jour d’un condamné.

« la mort, la trahison, le
désespoir sont là tout prêts, et
les éclats, et les orages, et les
silences » Le dernier jour d’un condamné.
« Quoi! Le soleil, le printemps, les
champs pleins de fleurs, les oiseaux qui
s'éveillent le matin, les nuages, les
arbres, la nature, la liberté, la vie, tout
cela n’est plus à moi ». Le dernier jour d’un
condamné.
Les figures de
l’atténuation

La litote
L’euphémisme
La litote

Elle sert à dire le moins pour suggérer


davantage. C’est l’utilisation d’une
expression suggérant beaucoup plus que
ce qu’elle dit vraiment, elle procède par
la négation de l’idée contraire
« Va, je ne te hais point »
« Il n’est pas laid »
Je n'étais pas un méchant=
dernier jour

« Ce n’est pas mal » = c’est très bien.


Ex : « Cet élève n'est pas bête »
=intelligent.
L’euphémisme

Elle atténue l’expression d’une idée ou


d’un sentiment souvent pour en
diminuer le caractère trop brutal,
choquant. C’est un adoucissement
d’une expression
« les non-voyants »
« Il rend le dernier soupir »

« Comment te déshabitueras-tu,
malheureusement orpheline, de
boire et de manger? » Le dernier jour
d’un condamné.
« Mon bulletin Suggestion , plus
n’est pas qu’une
mauvais » formulation
claire, directe.

Une manière d’éviter


« Il est le choc et la force de
décédé » l’expression de la
mort : « il est mort ».
La litote
atténue dans
le sens positif L’euphémisme
en utilisant la atténue dans le
négation sens négatif

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