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Segalen et Claudel | Bei Huang
Chapitre II. Du
pictural à la
poétique : la
naissance de la
forme
p. 101-151
Texte intégral
1 La peinture extrême-orientale, d’abord objet du regard
pour Segalen et Claudel, conduit peu à peu, chez l’un
comme chez l’autre, à une création poétique proprement
dite. Peintures nous montre des « peintures parlées » –
ce sont des peintures chinoises –, alors que Cent Phrases
s’engage à créer des « poèmes peints » – ce sont de petits
poèmes à la japonaise. Les premiers font appel à l’oreille
et à l’imagination, les seconds s’adressent surtout à l’œil
et à la contemplation. Mais dans les deux cas, du
pictural à la poétique, la naissance de la forme s’inspire
du rapport entre l’image et l’inscription littéraire dans
la tradition picturale en Extrême-Orient. La « peinture
parlée » de Segalen, dans son état d’embryon, est conçue
comme une sorte de « commentaire » sur des peintures
chinoises ; c’est par la suite que le « commentateur » va
se transformer en « bonimenteur » et l’écriture, au lieu
de porter sur des peintures ayant des traces dans le réel,
se charge d’inventer, par le pouvoir du discours du
boniment, des images et des espaces imaginaires. Du
côté de Cent Phrases, Claudel coopère dans un premier
temps avec un peintre japonais pour réaliser des
éventails peints. La peinture et le poème se trouvant sur
un seul et même espace, le poème calligraphié implique
naturellement un souci plastique. Dans l’étape suivante,
le poème va se détacher de la peinture pour devenir
autonome, et sont nés alors des « poèmes peints », où la
dimension plastique s’affirme désormais comme une
aventure poétique.
Le bonimenteur : le « sujet-peintre »
85 Par le souci de faire voir l’image, de décembre 1911 à
janvier 1912, en l’espace d’un mois, le « commentateur »
se transforme déjà en « bonimenteur », et l’écriture de
Commentaires évolue en celle de Peintures. Tout se passe
si vite et si naturellement que sans doute Segalen lui-
même ne l’estime-t-il pas comme un changement
important : c’est un écrivain qui ne laisse jamais dans le
silence les modifications importantes de ses projets,
alors que ni ses notes dans le manuscrit, ni sa
correspondance ne témoignent d’un tel changement.
86 Mais pourquoi n’est-ce qu’à partir de mai-juin 1912
seulement que Segalen annonce l’existence de Peintures
et le considère comme œuvre à paraître après Stèles ?
Nous avons vu que la forme du « boniment » a pris un
certain temps pour atteindre sa maturité ; mais aussi
parce qu’au mois de mai, le poète a pris une décision
importante pour le choix thématique de son œuvre.
87 Nous avons évoqué dans le premier chapitre la
reclassification de Segalen de la peinture chinoise selon
trois catégories de sujets. Il s’agit en réalité non
seulement d’un regard personnel, mais surtout d’un
plan d’écriture. Dans le troisième texte du manuscrit,
Segalen écarte pour l’œuvre future intitulée alors
Commentaires un premier plan qui est un plan
chronologique : « Prendre l’histoire chinoise et la
découper en tranches : c’est cataloguer. » À celui-ci se
substitue le deuxième plan, un plan thématique : « Je
préfère suivre à la trace, au flair, trois grandes données
de la peinture chinoise. Elles s’enferment en trois mots
Confucéisme, Taoïsme et Bouddhisme. […] Chacun d’eux
cependant a la saveur propre et surtout la valeur
décorative. – je veux en suivre le filon et les
interprétations. » L’écrivain envisage de répartir l’œuvre
Commentaires en trois parties selon trois mondes
philosophiques ou religieux, en mettant en premier les
peintures confucéennes : « Le plus pur, [qui] est
l’expression de la sèche pensée non créatrice, mais
cristallisée, ordonnatrice, mesurée, harmonisée,
balancée, distinguée, la Confucéenne ; la pensée
chinoise. Celle-là, la première en date, sera, pour des
raisons qu’on dira, présentée bien après les autres,
purifiée des autres » (S-Ms. I, p. 15-16).
88 Or, dans la pratique, le tout premier type de peintures
que Segalen commente est celui des peintures taoïstes :
Le Monde taoïste en fait preuve. Avec le glissement du
rôle de commentateur à celui de bonimenteur, le « je »
dans l’écriture s’intéresse toujours d’abord aux
peintures ayant trait à l’irréel et au fantastique. Les
« peintures taoïstes » deviennent Peintures magiques et
voient le jour plus tôt que les deux autres sections.
Bientôt Segalen commence à avoir des soucis pour les
« peintures confucéennes ». Nous avons dit dans le
chapitre i que cette étiquette donnée par Segalen peut
conduire à deux choix : peintures de paysages ou
portraits de personnages vertueux, reflétant la morale
confucéenne. Manifestement, ni l’un ni l’autre
n’inspirent le poète français, et voici que, dans la nuit du
13 au 14 mai 1912, une décision est prise : les
« peintures confucéennes » deviendront des peintures
« anti-confucéennes ». Nous lisons en effet, en tête de la
première feuille dans le cahier IV du manuscrit, réservé
aux premières versions des poèmes des Peintures
dynastiques, une note concernant cette décision :
Un essai qui depuis fort longtemps tentait de prendre
corps, et qui, faute d’une forme possible serait resté
mort-né, s’il n’était venu, une belle nuit, s’intercaler
dans mes Peintures en place des Confucéennes dont il
forme l’antithèse. 14 mai 1912 (S-Ms. IV, p. 2).
La naissance du livre
137 Cent Phrases se présente à nos yeux d’abord sous forme
d’un étui recouvert de toile bleu foncé avec une
fermeture en ivoire. Au centre de l’emboîtage est collé
un papier sur lequel s’inscrit verticalement le titre
idéographique : 百扇帖 (jap. Hyaku sen chō ) ; vers le bas,
horizontalement et en caractères petits, est écrit le titre
français : Cent Phrases pour éventails. Ayant ouvert
l’emboîtage, nous trouvons trois volumes séparés,
chacun étant au format étroit et allongé (29 cm × 10 cm),
avec une couverture doublée de toile grise mouchetée
d’or. Chaque volume se présente comme un livre plié en
accordéon, non paginé, avec tous les poèmes imprimés
d’un seul côté (illustration 29). Comme la couverture se
trouve à l’extrême droite du livre en accordéon, un sens
de lecture de droite à gauche s’impose. Par sa longueur
et son pliage, ainsi que la répartition régulière des
poèmes sur la surface, chaque volume, lorsqu’il est
ouvert, donne l’image d’un paravent sur lequel sont
montés des éventails décorés (illustration 30).
138 La réalisation du livre dans l’édition de Cent Phrases de
1927, tirée à deux cents exemplaires, a déjà chez Claudel
un précédent : nous avons évoqué Sainte Geneviève paru
en 1923 à Tokyo plié également en accordéon avec le
poème sur un seul côté. Si cette forme de livre est
typiquement extrême-orientale, rappelons cependant
que Claudel, avant de publier ses livres japonais, a déjà
connu ce type de réalisation dans la littérature
française : il s’agit de l’édition chinoise de Stèles de
Segalen sortie en 1912, et sa propre œuvre Connaissance
de l’Est publiée, toujours avec le soin de Segalen, dans la
collection coréenne dirigée par celui-ci.
139 C’est en 1912 à Pékin (ch. Beijing) que la première
édition de Stèles a paru. Au livre traditionnel chinois,
Stèles emprunte le format, le papier, le pliage en
accordéon, la couverture en bois et le sens de la lecture
de droite à gauche. L’édition de Stèles de 1914,
augmentée de seize poèmes, fait partie de la « collection
coréenne », laquelle est un projet commun entre Segalen
et l’éditeur à Paris Georges Crès46. Cette deuxième
édition, au niveau de la réalisation du livre, garde la
même formule établie par la première, en utilisant
cependant des matières moins précieuses. Dans ses
Notes bibliographiques adressées « aux Lettrés
d’Extrême-Occident47 », Segalen commence par
expliquer l’intention de cette réalisation : « On a tenté
d’unir dans une juste mesure, et sans rien sacrifier au
pittoresque, les usages de bibliophilie chinoise et
étrangère48. » L’union n’est pas une copie. Les livres
chinois de Segalen, comme le souligne Gérard Macé, ne
sont pas « des objets prélevés dans les souvenirs ou les
trésors d’une civilisation, mais [des] objets nouveaux,
nés d’une vraie rencontre49 ».
140 Le résultat de cette rencontre est pleinement admiré par
Claudel, à qui l’ouvre de Segalen est dédiée. Ayant reçu
l’exemplaire n° 1 de l’édition de Stèles dans la
« collection coréenne », Claudel écrit à Segalen sous le
coup de l’émotion : « Merci pour les Stèles qui seront un
des soubassements les plus précieux de ma
bibliothèque. L’édition est admirable de goût. J’ai hâte
de voir ainsi élevée en monument la Connaissance de
l’Est50. » Une semaine plus tard, est parvenue dans la
main de Claudel le livre attendu (illustrations 22, 23).
Cette fois-ci, la joie déborde : « La magnifique édition de
Connaissance de l’Est […] m’a fait autant de plaisir qu’à
une jeune mère de voir son enfant dans les dentelles.
Que la lettre noire fait bien sur ce joli papier nacré et
argenté comme un beau matin d’automne sur la rivière
Min ! Merci. Par vous ce vieux livre redevient pour moi
une chose neuve », écrit-il dans sa lettre du 16 juin 1915
à Segalen.
141 Mais ceci n’est pas encore la remarque la plus élogieuse
de la part de Claudel. Des années plus tard, en 1925, lors
d’un séjour en France au milieu de ses années
japonaises, celui-ci va de nouveau évoquer, à Frédéric
Lefèvre qui l’interviewe, l’édition de la Connaissance de
l’Est dans la « collection coréenne ». La satisfaction de
celui qui en fut auteur s’y mêle à l’admiration pour celui
qui dirigea la collection :
En 1914, Victor Segalen, l’auteur de René Leys, l’un des
très beaux livres écrits sur la Chine et de Peintures,
poèmes en prose sur la fin de toutes les dynasties
chinoises, imprima dans sa « collection coréenne »
éditée à Pékin Connaissance de l’Est. L’édition originale
de ce livre date de 1900. Elle fut faite au Mercure sous
une couverture « papier Ingres vert d’eau » mais
comme elle était incomplète et pleine de coquilles, on
peut considérer l’édition chinoise de Victor Segalen
comme l’édition « canonique » (Cl-OC. suppl. II, p. 128-
129).
Notes
.
1 Peintures, premier manuscrit, cahiers I à IV, BNF, Manuscrits, n.
a. f. 25823-25826.
.
2 Il arrive que, pendant ses relectures ultérieures de ces cahiers
déjà cousus, Segalen découd le cahier pour relire ou ajouter des
notes, et recoud après, comme en témoigne cet ajout en marge d’un
texte dans le cahier I : « J’ai décousu le manuscrit pour lire cette
note mais la page avait été rognée par la personne chargée de
coudre le premier cahier » (S-Ms. I, p. 29). Dans le cahier IV du
manuscrit, le poème Étape à la chute de Souei, daté du 18 mars
1915, est visiblement inséré ultérieurement, interrompant deux
numéros de pages continus.
.
3 Segalen , « Notes bibliophiliques », Stèles, Paris, Le Livre de poche,
présentation et note de Christian Doumet, 1999, p. 326.
.
4 Ibid.
5. Ce titre porte trois variantes : Notes sur ( l’ancienne ) la peinture
chinoise, Commentaires sur la peinture chinoise, La Peinture
chinoise.
.
6 Ce titre porte une variante : Commentaires sur la Grande Peinture
Chinoise.
.
7 Léon Wieger , Textes historiques, Chine, Hien-hien, Imprimerie de
la mission catholique, 1903.
.
8 Outre les lettres citées, nous avons également une lettre que
Segalen adresse à Gilbert de Voisins dans laquelle l’attitude du
boniment est nettement soulignée. D’après la phrase de Segalen :
« Ci-joint les premières esquisses du recueil Peintures », et d’après
d’autres indices, elle est placée dans la Correspondance de Segalen
pendant la période de mai 1912 (S-Corr. I, p. 1269). Il est possible
qu’elle soit écrite après la lettre du 12 mai 1912 à Max Prat où
Peintures n’est pas encore signalé comme une œuvre poétique
sérieusement envisagée.
.
9 Voir Paule Plouvier , « Peintures et la Chine », Victor Segalen, acte
du colloque international du 13 au 16 mai 1985, p. 203-204.
.
10 Voir Muriel Détrie, Étude de Peintures de Victor Segalen, thèse de
Doctorat, Paris IV, 1986, p. 17-25.
.
11 À propos du champ sémantique qu’englobe le terme « wen »,
voir chapitre i, supra, p. 77-78.
.
12 Jean-Paul Lafitte, op. cit., p. 7.
13. Voir Segalen , Correspondance, op. cit., vol. I, p. 1269, note 1.
14. Puisque d’une part, Place nette, la première peinture avec
l’insistance sur le « boniment » date de janvier 1912, et d’autre
part, la quatrième version de la préface est datée du 13 mars 1912.
.
15 Mojie » est le surnom de Wang Wei.
16. On est souvent tenté de rapprocher cette relation entre
peinture et poésie de celle qui existe en Occident, illustrée par « Ut
pictura poesis » d’Horace ou par la formule attribuée au poète grec
Simonide de Céos : « La peinture est un poème muet, la poésie est
une peinture parlante. » Mais évitons un universalisme facile :
tandis que l’analogie entre la peinture et la littérature s’appuie
dans la culture occidentale sur le principe de l’imitation, celle dans
la culture chinoise, du moins dans la peinture lettrée, a pour
fondement le dynamisme universel animant aussi bien la peinture
que le réel : nous avons déjà souligné ce point dans le chapitre
précédent. François Jullien, dans son ouvrage La Grande image n’a
pas de forme, Le Seuil, 2003, donne des remarques justes sur la
différence entre ces deux traditions de rapport entre peinture et
poésie (chapitre xiv, « Qu’écrit la peinture ? »).
.
17 Tchang Yi-Tchou et J. Hackin , op. cit., p. 62.
18. Ibid.
19. Mettre l’accent sur l’« impression » dans un projet ayant un trait
avec l’« Exotisme » semble avoir un lien avec le théâtre chinois
Chagrin dans le palais des Han traduit et réadapté par le
musicologue et sinologue Louis Laloy. Dans le troisième texte des
Commentaires, juste après avoir écrit « Cet Essai sur la peinture
chinoise ; qu’il soit mon Essai Critique Exotisme ; – conçu peut-être,
délicatement à la chinoise », Segalen évoque Laloy : « Telle la
préface de Laloy au “Chagrin…” » (S-Ms. I, p. 15). La pièce est sortie
en 1911 et l’édition écrite est publiée en 1921. Mais Segalen a reçu
le texte de la part de Laloy peu après la représentation (cf. lettre
de Segalen à Laloy, 25 juillet 1911, S-Corr. I, p. 1231-1231.) Il pense
ici sans doute à ce passage dans la préface du Chagrin dans le palais
des Han : « Ma Tcheu-yuen (ch. Ma Zhiyuan) sait enfermer en
quelques mots une émotion profonde ; et sa poésie, suave comme le
chant de la flûte ou du luth, ouvre à celui qui l’écoute un monde
chimérique où la raison perd tous ses droits. On s’est efforcé non de
le traduire, mais de l’imiter, estimant que le meilleur hommage à sa
mémoire serait de rendre aux spectateurs français d’aujourd’hui
les impressions que par de tout autres procédés il donnait à ses
contemporains » (Louis Laloy, Le Chagrin dans le palais des Han,
Paris, Société littéraire de France, 1921, p. 10).
.
20 Les raisons pour lesquelles les commentaires constituent une
« tradition du renouvellement » sont diverses : le laconisme et la
polysémie de la langue chinoise classique ; l’hétérogénéité du texte
original que les commentaires s’efforcent d’effacer par leur
interprétation ; une démarche de « commentaire » qui est moins
scientifique que philosophique ou idéologique ; le poids de la
tradition qui entraîne la nécessité d’un support acceptable pour un
discours nouveau…
.
21 Entretiens de Confucius, traduction d’Anne Cheng, Le Seuil, 1981,
p. 35.
.
22 Isabelle Robinet, « Polysémisme du texte canonique et
syncrétisme des interprétations : étude taxinomique des
commentaires du Daodejing au sein de la tradition chinoise »,
Extrême-Orient, Extrême-Occident, n° 5, 1984, p. 27-47.
.
23 Anne Cheng, « La trame et la chaîne : aux origines de la
constitution d’un corpus canonique au sein de la tradition
confucéenne », ibid., p. 26.
.
24 Roland B arthes , « L’effet du réel » (1968), Littérature et réalité,
ouvrage collectif de R. B arthes , L. B ersani, Ph. Hamon , M. Riffaterre, I.
Watt, Le Seuil, 1982, p. 84.
.
25 Philostrate, La Galerie de tableaux, traduit par Auguste Bougot
(1881), révisé et annoté par François Lissarrague, Paris, Les Belles-
Lettres, 1991.
.
26 Les trois premiers sont des historiens de la littérature française
de l’époque ; le dernier, Max Nordau, est un critique allemand.
.
27 Citation dans Larousse, 1867, article « boniment ».
28. Citation dans Trésor de la langue française, Dictionnaire de la
langue du 19e et du 20e siècles, article « boniment » ; source de la
citation : Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 88.
.
29 En ce qui concerne le statut de l’imaginaire dans la littérature
chinoise, voir François Jullien, « Naissance de l’“imagination” : essai
de problématique au travers de la réflexion littéraire de la Chine et
de l’Occident », Extrême-Orient, Extrême-Occident, n° 7, 1985,
notamment p. 42-49. Voir également Rémi Mathieu, Anthologie des
mythes et légendes de la Chine ancienne, Gallimard, 1989,
notamment p. 22-23.
.
30 Rimbaud , Parade, poème des Illuminations. Œuvres, édition de
Suzanne Bernard et André Guyaux, Classiques Garnier, 2000, p.
255.
.
31 « Augusto » est Auguste Gilbert de Voisins.
32. Dans le nom japonais « Tomita Keisen », « Tomita » est le nom de
famille et « Keisen », le surnom d’artiste. Selon la tradition
artistique extrême-orientale, nous utilisons « Keisen » pour
désigner l’artiste. Concernant le style pictural de Keisen, voir la
présentation de François Lachaud dans le catalogue Destination
Japon. Sur les pas de Guimet et Claudel. Exposition au Muséum à
Lyon, du 19 avril au 25 septembre 2005, p. 52-53.
.
33 Voir Hélène B ayou, « Poèmes peints, images fugitives », Miyabi.
Art courtois du Japon ancien. Exposition au Musée Guimet, 18 mai-16
août 1993, Paris, éditions de la Réunion des musées nationaux,
1993, p. 15-22.
.
34 Voir le compte-rendu rédigé par Yoko Tajima de l’étude de
Monika Kopplin, « Shi fu jo-ein Fächerzyklus von Keisen und
Claudel », L’Oiseau noir. Revue d’études claudéliennes, n° 4, 1983,
Cercle d’études claudéliennes au Japon, Tokyo, université de
Sophia, p. 36.
.
35 Yamanouchi Yoshio, « Claudel et Keisen : une amitié », L’Oiseau
noir, ibid., p. 47.
.
36 Voir le récit de Yamanouchi Yoshio dans « Claudel et Keisen :
une amitié », L’Oiseau noir, op. cit., p. 50.
.
37 Ibid. Yamanouchi précise que l’ordre des poèmes selon lequel
évoque Tomita Keisen n’est pas gardé depuis.
.
38 Le tanka – poème court – est un autre nom pour le waka –
poème japonais.
.
39 La description que nous donnons ici s’appuie sur l’exemplaire
n° 111 du Souffle des quatre souffles, exposé à Morestel en 2001. Voir
le catalogue de cette exposition, L’Oiseau noir dans le soleil levant.
Exposition à la Maison Ravier à Morestel, septembre au novembre
2001, p. 22-26. L’étude de Monika Kopplin selon l’exemplaire gardé
par Madame Yamanouchi correspond à cette présentation. Nous
signalons cependant que l’exemplaire n° 172 qui se trouve dans la
Bibliothèque nationale de France présente une différence : l’album
ne contient que quatre éventails au lieu de six, dont chacun porte à
la fois un poème de Claudel et une peinture de Keisen. Cet
exemplaire correspond à la description que donne Michel Truffet
dans son édition critique (Cent phrases pour éventails, édition
critique et commentée de Michel Truffet. Paris, Les Belles Lettres,
1985, p. 17). S’agit-il d’une différence entre les numéros réservés
pour le Japon (n° 1-169) et ceux pour la France (n° 170-200) ? Nous
laissons aux futurs chercheurs le soin de résoudre l’énigme.
.
40 Pour les exemplaires numérotés de 170-200, le justificatif est en
français ; pour le reste, en japonais.
.
41 Les deux caractères « 日佛 » renvoient respectivement au Japon
et à la France.
.
42 Les trois caractères « 天地人 » signifient respectivement ciel,
terre et homme.
.
43 L’Oiseau Noir. Revue d’études claudeliennes, n° 4, op. cit., p. 8.
44. Les côtés de chaque éventail mesurent 21 cm ; l’angle de
l’éventail est de 120 degrés ; du centre fictif jusqu’aux extrémités
latérales de l’éventail, la longueur est de 32,3 cm.
.
45 Ibid., p. 29.
46. Dans sa lettre du 8 août 1913 à Jean Lartigue, Segalen écrit :
« [J’] ai découvert, par R [emy] de G [ourmont], l’éditeur
incomparable, Georges Crès, qui m’offre, me propose, me jette à la
tête ceci : fonder à Péking une série d’“Éditions coréennes” (le mot
est de moi) dont il fait tous les frais et la publicité. Ce sera une série
d’ouvrages, laissés la plupart à mon choix, et qui seront tirés sur
papier de Corée à mille exemplaires, selon la formule Stèles.
Chaque ouvrage portera mon nom de “Maître imprimeur” et le
sien de “Maître Vendeur chez les Barbares d’Occident” » (S-Corr. II,
p. 181). L’année 1914 voit paraître trois ouvrages dans cette
collection : Stèles de Segalen, Connaissance de l’Est de Claudel et
Histoire d’Aladdin et de la lampe magique dans la version alors
récente de Mardrus. La réalisation du projet s’arrête là.
.
47 Segalen , Stèles, Paris, Le Livre de poche, 1999, p. 325.
48. Ibid., p. 326.
49. Gérard M acé,
« Une morale esthétique », Victor Segalen.
Voyageur et visionnaire. Exposition à la Bibliothèque nationale de
France, galerie Mansart, du 5 octobre au 31 septembre 1999, Éditions
Bibliothèque nationale de France, 1999, p. 102.
.
50 Victor Segalen, Cahier de l’Herne, n° 71, op. cit., p. 213.
51. Lettre de Claudel à Segalen, datée du 23 novembre 1916. Victor
Segalen, Cahier de l’Herne, n° 71, op. cit., p. 217.
.
52 Nous reviendrons sur les « idéogrammes occidentaux » de
Claudel dans le chapitre v. Voir infra, p. 326 et suiv.
Segalen et Claudel
Dialogue à travers la peinture extrême-orientale
Bei Huang