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CORRIGÉ 2023

DSCG UE1 : Gestion juridique sociale et fiscale

Dossier 1 : Entreprise La Sar-dine – 6 points

5. La pérennité de l’entreprise
5.2 La transmission de l’entreprise
Notions et contenus
La transmission à titre onéreux de l’entreprise :
- La cession de l’entreprise individuelle (vente du fonds de commerce)

1.1 L’expert-comptable du cédant a indiqué à ce dernier que les plus-values constatées


sur la cession du fonds de commerce pourraient bénéficier du régime d’exonération
des plus-values des petites entreprises. Quelles conditions a-t-il du vérifier pour
parvenir à cette conclusion ?

Problème de droit : quelles sont les conditions du régime d’exonération des plus-values
professionnelles constatées sur la cession du fonds de commerce d’une petite entreprise
individuelle ?

Règles juridiques :

Article 151 septies


Version en vigueur depuis le 09 février 2018
I. – Les dispositions du présent article s'appliquent aux activités commerciales,
industrielles, artisanales, libérales ou agricoles, exercées à titre professionnel.

II. – Les plus-values de cession soumises au régime des articles 39 duodecies à 39


quindecies, à l'exception de celles afférentes aux biens entrant dans le champ
d'application du A de l'article 1594-0 G, et réalisées dans le cadre d'une des activités

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mentionnées au I sont, à condition que l'activité ait été exercée pendant au moins cinq
ans, exonérées pour :
1° La totalité de leur montant lorsque les recettes annuelles sont inférieures ou égales à :
a) 250 000 € s'il s'agit d'entreprises dont le commerce principal est de vendre des
marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place
ou de fournir le logement, à l'exclusion de la location directe ou indirecte de locaux
d'habitation meublés ou destinés à être loués meublés, ou s'il s'agit d'entreprises
exerçant une activité agricole ;

b) ……

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000036591469

Le régime d’exonération totale ou partielle s’applique aux petites entreprises individuelles qui
respectent les conditions suivantes :
- qui exercent une activité commerciale, artisanale, industrielle ou agricole,
- depuis 5 ans au moins,
- soumises à l’impôt sur le revenu (IR),
- dont la recette annuelle n’excède pas les seuils de 250.000€ (BIC) ou 90.000€ (BNC),
- enfin la plus-value ne concerne pas un terrain à bâtir.
Application au cas :
En l’espèce, l’expert-comptable de Madame Gaëlle KEREDEC épouse LE CLOENNEC a eu
l’obligation de vérifier que les conditions ci-dessus énumérées d’entreprise individuelle,
d’ancienneté d’exercice, de montant de chiffre d’affaires et de l’objet de la plus-value, ont été
respectées :
- L’entreprise commerciale de restauration est exploitée par Madame KEREDEC
entrepreneur individuel sous le nom « RESTAURANT LA SAR-DINE » soumise à l’IR dans
la catégorie des BIC puisque « sans option fiscale » ;
- Madame KEREDEC exerce à titre professionnel, car enregistrée au registre des
entreprises de Brest sous le numéro 987 654 321 (annexe A) ;
- Madame KEREDEC exploite le restaurant « depuis de nombreuses années » soit par
hypothèse depuis plus de 5 ans ;
- La plus-value porte sur la cession du fonds de commerce, non sur un terrain.
- Enfin, le CA HT annuel n’est pas fourni mais, par hypothèse, l’expert-comptable a
vérifié que le seuil n’était pas franchi, pour aboutir à la conclusion du bénéfice du
régime d’exonération (totale ou partielle) de la cession du fonds. Par hypothèse, les
recettes n’excèdent donc pas 250.000€ sur les 2 derniers exercices clos.
Par conséquent, sous réserve des informations fournies, les conditions ci-dessus ont été
vérifiées et remplies afin que l’expert-comptable aboutisse à la conclusion du bénéfice du

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régime d’exonération sur la plus-value de la cession du fonds de commerce « RESTAURANT LA
SAR-DINE ».

1.2 Réciproquement, l’expert-comptable a indiqué que le régime d’exonération des


plus-values en fonction de la valeur de l’entreprise ne pourrait pas s’appliquer. En
vous appuyant sur l’annexe B, indiquer ce qui justifie sa position.

Problème de droit : les conditions de détention de droits de vote ou de bénéfices sociaux ou


de pouvoir de direction pour bénéficier du régime d’exonération dans le cadre de l’article 238
quindecies du CGI.
Règles juridiques :
L’annexe B stipule en son article 238 en sa partie II b) que « … le cédant qui détient au moins
50% des droits de vote…. n’exerce pas en droit ou en fait la direction effective de l’entreprise
cessionnaire… » (annexe B).
Application au cas :
En l’espèce, la cédante Madame KEREDEC entreprise individuelle, exerce en droit et en fait la
direction de l’entreprise cessionnaire SARLU LA SAR-DINE puisqu’elle en est la dirigeante et
associé unique.
Par conséquent, le régime d’exonération des plus-values en fonction de la valeur de
l’entreprise ne pourra pas s’appliquer.

1.3 La cession du fonds de commerce est-elle soumise aux droits d’enregistrement ? Qui
en est redevable ? Sur quelle base ?

Problème de droit : les droits de mutation sur la cession du fonds de commerce de l’entreprise
individuelle.
Règles juridiques :
La cession du fonds de commerce est soumise aux droits de mutation à titre onéreux,
autrement dit aux droits d’enregistrement calculés sur la valeur vénale des éléments
constituant le fonds de commerce. Ces droits d’enregistrement sont acquittés par le
cessionnaire.

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Article 719
Version en vigueur depuis le 06 août 2008
1. Modifié par LOI n°2008-776 du 4 août 2008 - art. 64

Les mutations de propriété à titre onéreux de fonds de commerce ou de clientèles sont


soumises à un droit d'enregistrement dont les taux sont fixés à :

Le droit est perçu sur le prix de la vente de l'achalandage, de la cession du droit au bail et
des objets mobiliers ou autres servant à l'exploitation du fonds. Ces objets doivent donner
lieu à un inventaire, détaillé et estimatif, dans un état distinct dont trois exemplaires,
rédigés sur des formules spéciales fournies par l'administration, doivent rester déposés au
service des impôts où la formalité est requise.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000019291809

Application au cas :

En l’espèce, la cession du fonds de commerce de Madame KEREDEC est soumise aux droits
d’enregistrement. Le cessionnaire est redevable de l’acquittement de ces droits fiscaux
calculés sur la base du prix d’achat du fonds de commerce, soit 200.000€ (annexe A).

1.4 Pour réaliser cette opération, le cédant a-t-il une obligation à l’égard des salariés du
restaurant ? Si oui, en quoi consiste-t-elle ? Si non, pourquoi ?

Problème de droit :

Le droit d’information préalable des salariés en cas de vente du fonds de commerce.

Article L141-23 du Code du travail


Version en vigueur du 02 août 2014 au 01 janvier 2016

Création LOI n°2014-856 du 31 juillet 2014 - art. 19

Dans les entreprises qui n'ont pas l'obligation de mettre en place un comité d'entreprise
en application de l'article L. 2322-1 du code du travail, lorsque le propriétaire d'un fonds
de commerce veut le céder, les salariés en sont informés, et ce au plus tard deux mois
avant la cession, afin de permettre à un ou plusieurs salariés de l'entreprise de présenter
une offre pour l'acquisition du fonds.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000029315684/2014-08-02

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Règles juridiques :
Le propriétaire cédant du fonds de commerce a l’obligation d’informer les salariés du projet
de cession de l’entreprise.
L’information par tout moyen à fournir par le propriétaire cédant aux salariés consiste en :
- L’expression de sa volonté de procéder à la vente du fonds ;
- L’information aux salariés de la possibilité de présenter une offre d’achat de ce fonds
de commerce ;
- Dans le délai de minimum 2 mois avant la date prévue de la cession du fonds de
commerce.
Toute offre d’achat du fonds par le(s) salarié(s) doit être présentée au vendeur propriétaire
sans délai.
L’absence d’information ou d’information tardive par le propriétaire cédant, permet au salarié
la mise en œuvre d’une action en responsabilité civile, auprès du Tribunal Judiciaire
compétent, et la réclamation de dommages et intérêts dont le montant ne peut excéder 2%
du montant de la vente.
Application au cas :
En l’espèce, Madame KEREDEC qui n’emploie, selon les données fournies, aucun salarié, n’est
pas concernée par ce devoir d’information préalable des salariés du projet de vente du fonds
de commerce « RESTAURANT LA SAR-DINE ». Néanmoins, la cession du fonds a eu lieu le 5
janvier 2022 (annexe A), par conséquent Madame KEREDEC le cas échéant, aurait eu
l’obligation d’informer les salariés au plus tard le 5 novembre 2021.

1.5 L’annonce légale fait référence, dans son dernier alinéa, à l’exercice d’un droit
d’opposition. Qui est susceptible d’exercer ce droit ? Si une opposition se manifeste,
quel en est l’effet immédiat ?

Problème de droit : le droit d’opposition des créanciers à la vente d’un fonds de commerce.
Règles juridiques :

Règles de publicité dans les 15 jours de la cession par l’acquéreur et de publication au


BODACC par le greffier dans les 3 jours de l’annonce :

Article R123-211
Version en vigueur depuis le 12 février 2020

Modifié par Décret n°2020-106 du 10 février 2020 - art. 8

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L'avis concernant une déclaration afférente à la vente, à la cession, à l'apport en société, à
l'attribution par partage ou par licitation d'un fonds de commerce contient :

1° Les indications exigées à l'article L. 141-13 ;

2° Le cas échéant, en ce qui concerne l'ancien propriétaire, les références de son


immatriculation au registre du commerce et des sociétés et s'il s'agit d'une personne
morale, sa dénomination ou raison sociale ;

3° En ce qui concerne le nouveau propriétaire, les indications exigées aux articles R. 123-
156 et suivants.

4° Le titre du support habilité à recevoir les annonces légales dans lequel la première
insertion a été effectuée ainsi que la date de cette insertion.

Article R123-212
Version en vigueur depuis le 12 février 2020

Modifié par Décret n°2020-106 du 10 février 2020 - art. 9

La publication de l'avis prévu à l'article R. 123-211 est requise du greffier par le nouveau
propriétaire du fonds de commerce dans les trois jours de la première insertion dans un
support habilité à recevoir les annonces légales prévue à l'article L. 141-12.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000041563811

Postérieurement à l’acte authentique de cession du fonds de commerce, le prix de vente est


mis sous séquestre par le notaire ou l’avocat de l’acquéreur, pendant un délai compris entre
3 et 5 mois, afin de permettre à tous les créanciers d’exercer leur droit d’opposition, par acte
extrajudiciaire ou lettre LRAR.
Tous les créanciers peuvent exercer ce droit d’opposition dans un délai de 10 jours à compter
de l’insertion au BODACC de l’avis de cession du fonds.

Règles du droit d’opposition des créanciers :

Article L141-14 du Code de commerce


Version en vigueur du 04 janvier 2003 au 08 août 2015

Modifié par Loi n°2003-7 du 3 janvier 2003 - art. 50 (V) JORF 4 janvier 2003

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Dans les dix jours suivant la dernière en date des publications visées à l'article L. 141-
12, tout créancier du précédent propriétaire, que sa créance soit ou non exigible, peut
former au domicile élu, par simple acte extrajudiciaire, opposition au paiement du prix.

L'opposition, à peine de nullité, énonce le chiffre et les causes de la créance et contient une
élection de domicile dans le ressort de la situation du fonds. Le bailleur ne peut former
opposition pour loyers en cours ou à échoir, et ce, nonobstant toutes stipulations contraires.
Aucun transport amiable ou judiciaire du prix ou de partie du prix n'est opposable aux
créanciers qui se sont ainsi fait connaître dans ce délai.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006220822/2014-08-02

La mise sous séquestre a pour effet de bloquer les fonds en totalité, les rendant indisponibles
au vendeur. Tout paiement par l’acquéreur effectué au mépris des oppositions des créanciers,
leur est inopposable.
Application au cas :
En l’espèce, la cession du fonds « LA SAR-DINE » par Madame KEREDEC a été publiée le 19
janvier 2022 dans un journal (ou support habilité) d’annonces légales « Le Breton rayonnant »
(annexe A). Les créanciers ont la possibilité de manifester leur droit d’opposition au paiement
du prix de vente « en la forme légale au siège social de la société » (annexe B), dans les 10
jours de la publication de cette annonce légale au BODACC par le greffier du Tribunal de
commerce.

1.6 L’immeuble dans lequel est exploité le restaurant était inscrit à l’actif du bilan du
cédant, entrepreneur individuel. Il a été décidé dans le cadre de cette opération que
le cédant en conserverait la propriété et le donnerait en location nue à la société
cessionnaire. La décision de conserver cet immeuble emporte-t-elle des
conséquences fiscales ? Si oui lesquelles ? Si non, pourquoi ? Quel sera le régime des
loyers perçus par le cédant sachant que l’immeuble est loué nu ?

Problème de droit : les conséquences fiscales de la cession du fonds de commerce sans la


cession du droit au bail.
Règles juridiques :
Le droit au bail est, en principe, une composante du fonds de commerce. Il est cependant
possible de céder le fonds de commerce sans le droit au bail. Par conséquent le cédant du
fonds devient bailleur et met l’immeuble en location auprès du preneur acquéreur du fonds
de commerce et locataire de l’immeuble. Cette opération génère des loyers imposables pour
le bailleur au titre du contrat de bail commercial. Du point de vue fiscal, ces loyers sont

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imposables chez le bailleur dans la catégorie des revenus fonciers et déductibles chez le
locataire preneur dans la catégorie des charges de location.

RFPI - Revenus fonciers - Champ d'application - Revenus tirés de la location - Limites avec
les autres catégories de revenus

L’article 14 du code général des impôts (CGI) prévoit que les revenus des propriétés bâties
et des biens assimilés et ceux des propriétés non bâties de toute nature sont compris dans
la catégorie des revenus fonciers, lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les bénéfices d’une
entreprise industrielle, commerciale ou artisanale (cf. I § 10 et suiv.), d’une exploitation
agricole (cf. II § 140 et suiv.) ou d’une profession non commerciale (cf. III § 220 et suiv.).
Revenus fonciers et bénéfices industriels et commerciaux
Le champ d’application des bénéfices industriels et commerciaux est défini par l'article 34
du CGI, l'article 35 du CGI et l'article 35 A du CGI. Relèvent notamment de cette catégorie :

- les revenus tirés de la mise en location des immeubles inscrits à l’actif d’une entreprise
industrielle, commerciale ou artisanale ;

- les revenus tirés de la location simultanée d’immeubles et de meubles ou qui


s’accompagne de certaines prestations ;
https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/1231-PGP.html/identifiant%3DB

Application au cas :

En l’espèce, Madame KEREDEC commerçante a cédé son fonds de commerce, sans


l’immeuble, à la SARLU LA SAR-DINE. Madame KEREDEC bailleur donnera en location à la
SARLU LA SAR-DINE preneur d’un bail commercial, les locaux dont elle est propriétaire.
Madame KEREDEC percevra des loyers de la part de son locataire exploitant la SARLU LA SAR-
DINE, qui seront imposables à l’IR dans la catégorie de ses revenus fonciers et déductibles du
calcul de l’IS pour la société locataire SARLU LA SAR-DINE.

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Dossier 2 : Société Bel Air – 5 points

1. L’entreprise et son environnement


1.2 La diversité des contrats
Notions et contenus
Le contrat d’assurance : mécanisme, formation, effets
- la couverture des risques de l’entreprise par les contrats d’assurances

2.1 De manière générale, pouvez-vous indiquer à Monsieur MARIEL quels sont les éléments
qui caractérisent un contrat d’assurance ?
Problème de droit : les caractéristiques du contrat d’assurance pour une entreprise.
Règles juridiques :
Le contrat d’assurance est une convention par laquelle l’assureur s’engage à verser à l’assuré
une indemnisation financière, en cas de survenance d’un sinistre ayant causé un dommage
préjudiciable à l’assuré, en échange du versement périodique d’une somme par l’assuré à
l’assureur, appelée prime.
Les caractéristiques du contrat d’assurance ou police d’assurance sont multiples. Le contrat
d’assurance est un contrat consensuel car résulte d’un accord de volonté entre l’assuré et
l’assureur ; nommé car décrit par le Code civil ; règlementé car régi par le Code des assurances
(extrait ci-dessous) ; synallagmatique car génère des obligations réciproques entre l’assureur
et l’assuré ; à titre onéreux car l’assuré verse des primes à l’assureur ; aléatoire car lié à la
survenance d’un risque incertain ; à exécution successive car échelonné dans le temps ; et
enfin d’adhésion car rédigé par l’assureur qui doit y adhérer par sa signature.

Article L112-1 du Code des assurances


Version en vigueur depuis le 21 juillet 1976

L'assurance peut être contractée en vertu d'un mandat général ou spécial ou même sans
mandat, pour le compte d'une personne déterminée. Dans ce dernier cas, l'assurance
profite à la personne pour le compte de laquelle elle a été conclue, alors même que la
ratification n'aurait lieu qu'après le sinistre.

L'assurance peut aussi être contractée pour le compte de qui il appartiendra. La clause
vaut, tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat que comme stipulation
pour autrui au profit du bénéficiaire connu ou éventuel de ladite clause.

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Le souscripteur d'une assurance contractée pour le compte de qui il appartiendra est seul
tenu au paiement de la prime envers l'assureur ; les exceptions que l'assureur pourrait lui
opposer sont également opposables au bénéficiaire du contrat, quel qu'il soit.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006791878

Application au cas :
Monsieur MARIEL envisage de souscrire des contrats d’assurance pour le compte de la SAS
BEL AIR dont il est le Président. Les caractéristiques principales des contrats d’assurance ci-
dessus lui indiquent alors le fonctionnement général de ce type de contrat.

2.2 La SAS BEL AIR doit-elle souscrire un contrat d’assurance concernant les locaux où l’hôtel
va être exploité ?

Problème de droit : l’obligation pour une entreprise de souscrire un contrat d’assurance


multirisque professionnelle.
Règles juridiques :

L'obligation de détenir une assurance professionnelle peut être imposée :


 Par la loi
 Par les textes qui régissent l'activité.
 Toutes les entreprises n'ont toutefois pas l'obligation d'être assurées (même si
cela est vivement recommandé, voir ci-après). Tout dépend de la situation de
l'entreprise ou de la profession concernée.

Il est donc indispensable de vous renseigner sur les obligations d'assurance liées à votre
activité ou à votre profession.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/assurances-obligatoires#

Les entreprises en activité doivent vérifier leur obligation ou pas de souscrire des contrats
d’assurance des dommages éventuels aux biens ou aux personnes, et aussi en tant que
responsable de dommages causés aux tiers, à l’occasion de l’exercice de leur activité
professionnelle.
En particulier les entreprises peuvent alors souscrire une assurance dommage causé aux biens
matériels et immatériels, autrement dit une assurance de type « IARD » pour couvrir les
risques de sinistres « Incendie Accident et Risques Divers » de dommages aux biens matériels
ou immatériels de l’entreprise.

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Les entreprises peuvent aussi souscrire une assurance responsabilité civile pour indemniser
les dommages causés aux tiers à l’occasion de l’exercice de son activité. Ce contrat autrement
dit « RC Pro » pour « Responsabilité Civile Professionnelle » assure l’entreprise au titre de sa
responsabilité civile extracontractuelle engagée du fait de ses biens, de ses salariés et
activités.

Les assurances professionnelles proposent un certain nombre de garanties, en particulier


sur trois grandes catégories :

 L’assurance des biens : bâtiments, matériels, stocks, outils de production,


systèmes informatiques, parc automobile, etc.
 L’assurance de l’activité : dommages provoqués dans le cadre de votre activité
pouvant engager la responsabilité civile, environnementale, juridique ou autre de
votre entreprise.
 L’assurance de personnes : protection sociale, retraite, prévoyance, déplacements
professionnels, etc.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/assurances-obligatoires#

Ces trois types de risques peuvent ne former qu’un seul contrat d’assurance.
Application au cas :
En l’espèce, la SAS BEL AIR présidée par Monsieur MARIEL va exploiter un hôtel dans une
station de ski des Alpes. Il est fortement recommandé à la SAS BEL AIR bien que non
propriétaire de l’immeuble de souscrire une assurance dommage aux biens matériels et
immatériels de type « IARD » au lieu de l’immeuble d’hôtellerie loué à la SCI IMMOB. La SAS
BEL AIR de même pour la souscription d’un contrat d’assurance de type RC Professionnelle
pour les dommages causés par elle aux tiers au cours de son activité hôtelière par ses biens
ou ses préposés.

2.3 Quels sont les risques couverts par un contrat d’assurance pertes d’exploitation ? La
souscription d’un tel contrat répondrait-elle au besoin exprimé par Monsieur MARIEL ?

Problème de droit :
Les risques couverts par un contrat d’assurance pertes d’exploitation.
Règles juridiques :
La garantie « perte d’exploitation » permet l’indemnisation de l’entreprise à la survenance
d’un sinistre exceptionnel qui empêcherait le maintien de son activité dans des conditions
habituelles et qui causerait une baisse de son chiffre d’affaires. Le risque financier serait alors
couvert par la prise en charge des frais fixes d’exploitation (charges de loyers,

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d’amortissement, de personnel, etc.) « conditions générales » du contrat. C’est pourquoi les
risques couverts par une assurance « perte d’exploitation » sont clairement rédigés au cas par
cas pour caractériser précisément les risques couverts par les « conditions particulières » du
contrat. Les conditions générales et particulières du contrat permettent de caractériser
précisément et au cas par cas les risques couverts.

Pour être couvert en cas de perte d’exploitation, vous devez souscrire une garantie pertes
d’exploitation. Cela peut se faire dans le cadre d’un contrat d’assurance multirisque
professionnelle.
Grâce à l’assurance et à la garantie pertes d’exploitation, les locaux professionnels ainsi que
les outils de travail de l’entreprise sont couverts. Cette garantie offre au professionnel une
indemnisation dans les situations suivantes :
 Incendie : en cas d’incendie des locaux de l’entreprise
 Bris de machine : un matériel détruit ou abîmé
 Catastrophe naturelle : grêle, inondation, tempête…
 Dégât des eaux : fuite et dégât à l’intérieur du local professionnel et/ou sur le
matériel professionnel
 Vandalisme : une vitrine de boutique vandalisée par exemple
 Dommages électriques
 Destructions dues au poids de la neige
 Mouvements populaires (émeutes, manifestations)
 Chute de foudre
L'assurance pertes d'exploitation permet de recevoir le versement d'une indemnité pour
compenser la perte des revenus reliée à ces situations, et de limiter la baisse du chiffre
d’affaires. La garantie pertes d’exploitation aide donc l’entrepreneur à continuer à payer
ses charges, à poursuivre la rémunération du personnel et à retrouver une situation stable
après la réparation ou le rachat de son matériel et/ou de ses locaux.

https://www.l-expert-comptable.com/a/6494-perte-d-exploitation-tout-ce-que-vous-
devez-savoir.html

Application au cas :

En l’espèce, l’activité d’hôtellerie de montagne est soumise à la saisonnalité (été/hiver) et aux


variations météorologiques (neige/soleil). Un contrat « perte d’exploitation » permettrait de
répondre, en principe, à des évènements de type exceptionnel non habituel. Monsieur
MARIEL devra vérifier avec son assureur les conditions de couverture de risque financier lié à
la « saisonnalité de son activité soumise aux aléas climatiques » risque habituel et permanent
en montagne. Monsieur MARIEL vérifiera avec son assureur le contenu des garanties offertes
dans les « conditions générales » puis les « conditions particulières » de son contrat afin de
chiffrer précisément les cas de « variation importante de son chiffre d’affaires ».

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2.4 Quelle est la finalité d’un contrat d’assurance responsabilité civile du dirigeant de
société ? La SAS BEL AIR doit-elle souscrire un tel contrat ?

Problème de droit : l’objectif du contrat d’assurance responsabilité civile du dirigeant.

Règles juridiques :

La responsabilité civile du dirigeant d’entreprise peut être engagée s’il est prouvé que celui-
ci a commis une faute ayant causé un préjudice à l’entreprise elle-même ou à un tiers.

Celle-ci peut être engagée par exemple par un associé agissant à titre individuel, par la
société elle-même ou par un tiers.

Cas de la responsabilité civile à l'égard de tiers

La responsabilité civile du dirigeant pour faute à l'égard de tiers à la société ne peut être
mise en cause que si sa faute est séparable de ses fonctions et qu'elle peut lui être imputée
personnellement.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/responsabilite-civile-penale-chef-entreprise

La finalité du contrat d’assurance responsabilité civile du dirigeant est de couvrir les risques
de mise en cause de la responsabilité civile du dirigeant pour des dommages causés durant
l’exercice de ses fonctions. Ce contrat d’assurance est non obligatoire. Le dirigeant est par ce
contrat couvert pour ses actes professionnels uniquement. Les raisons de mise en cause du
dirigeant peuvent être multiples et il convient à la société de réparer les erreurs commises par
son dirigeant. C’est pourquoi il peut être opportun pour le dirigeant de se protéger contre les
conséquences financières de ses actes et décisions.
Les principaux motifs de mise en cause de sa responsabilité sont la faute de gestion, le
manquement aux statuts, le manquement aux obligations sociales et fiscales, les infractions
au droit de la concurrence, etc. La garantie fournie par l’assureur est la prise en charge des
frais juridiques, des coûts d’indemnisation des victimes et autres frais à la survenance du
sinistre engageant la responsabilité civile du dirigeant. L’entreprise qui aura souscrit le contrat
de responsabilité civile du dirigeant percevra l’indemnisation.
En revanche, si les actes du dirigeant engagent sa responsabilité pénale, celui-ci reste
personnellement responsable et ne pourra y échapper.
Application au cas :
En l’espèce, la SAS BEL AIR n’a pas l’obligation de souscrire un tel contrat, mais en a la
possibilité. Monsieur MARIEL est expérimenté : il « a déjà géré 3 autres entreprises dans le
secteur du tourisme avant de créer cette société. Par ailleurs il a une bonne expérience de la

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gestion d’une entreprise ». Néanmoins il appartient à Monsieur MARIEL de décider de
souscrire ou pas, au nom de la SAS BEL AIR un tel contrat d’assurance de ses actes de gestion
au sein de la SAS.

Dossier 3 : Société Pro-Giciel – 5 points

1. L’entreprise et son environnement


1.3 Droit pénal
Notions et contenus
Le droit pénal général :
- les éléments constitutifs de l'infraction
- la classification des infractions
- l'identification de la personne responsable (l'auteur, le complice)
- la peine
- étude de quelques infractions : escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux,
recel
1.2 La diversité des contrats
La transaction

2. Le développement de l’entreprise (20 heures)


Notions et contenus
Les relations entre les dirigeants et les associés
Le conseil d’administration, le directoire et le conseil de surveillance : rôle et attributions
Les dispositifs permettant d’améliorer la gouvernance et la transparence du
fonctionnement des sociétés

3.1 Qualifiez le comportement de Monsieur GICIEL sur le plan pénal.

Problème de droit : la qualification des infractions pénales particulières de l’escroquerie, du


faux et usage de faux.
Règles juridiques :
La qualification d’une infraction repose sur la réunion cumulative de 3 éléments : légal,
matériel et moral.
Élément légal : L’escroquerie constitue un délit visé par le Code pénal (Art. 313-1 à 3)

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Code pénal Article 313-1
Version en vigueur depuis le 01 janvier 2002
« L'escroquerie est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par
l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice
d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service
ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
L'escroquerie est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende. »

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006418192

Deuxième élément légal : le faux constitue un délit visé par le Code pénal (Art. 441-1)

Article 441-1
Version en vigueur depuis le 01 janvier 2002

Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22


septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002

Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un


préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support
d'expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve
d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques.

Le faux et l'usage de faux sont punis de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros
d'amende.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006418753

Élément matériel : Le fait par l’auteur de l’infraction d’organiser un faux et une tromperie
pour détourner illégalement des fonds.

Élément moral : Le caractère intentionnel de l’auteur de l’infraction.

Les preuves des composantes l’infraction doivent être apportées.

Article 132-3
Version en vigueur depuis le 01 mars 1994
Lorsque, à l'occasion d'une même procédure, la personne poursuivie est reconnue
coupable de plusieurs infractions en concours, chacune des peines encourues peut être
prononcée. Toutefois, lorsque plusieurs peines de même nature sont encourues, il ne peut

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être prononcé qu'une seule peine de cette nature dans la limite du maximum légal le plus
élevé.

Chaque peine prononcée est réputée commune aux infractions en concours dans la limite
du maximum légal applicable à chacune d'entre elles.

Note : Les références des articles de code ne sont pas demandées à l’examen.

Application au cas :
En l’espèce, l’élément légal est le texte pénal qualifiant le délit d’escroquerie ainsi que le délit
de faux. L’élément matériel est l’action de Monsieur GICIEL d’avoir menti sur le RIB, falsifié la
facture et trompé le payeur sur la destination des fonds versés pour les détourner au profit
d’une de ses sociétés. L’élément moral est fourni par le caractère clairement intentionnel de
Monsieur GICIEL de détourner les fonds de la SAS PRO-GICIEL vers la SAS SOFTWARE société
fondée par son épouse dont il a obtenu d’elle la rétrocession future de ses parts.
Par conséquent, le comportement de Monsieur GICIEL semble à première vue qualifiable de
concours d’infractions au Code pénal pour délit de faux et usage de faux ainsi que du délit
d’escroquerie. La peine maximale encourue par Monsieur GICIEL sera limitée au maximum
légal applicable à chaque peine.

3.2 En vous appuyant sur l’annexe C, indiquez si l’exclusion de Monsieur GICIEL, la privation
de son droit de vote et le rachat de ses actions sont licites.

Problème de droit : les conditions d’exclusion, de privation de droit de vote et de rachat de


ses actions, d’un associé de SAS.
Règles juridiques :
- Privation du droit de vote : L’article 1844 du Code civil stipule que « tout associé a le
droit de participer aux décisions collectives ». Néanmoins, la flexibilité propre aux SAS
leur permet d’organiser librement dans les statuts leurs propres règles concernant les
droits de vote des actionnaires.

Article L225-125
Version en vigueur du 01 avril 2006 au 01 janvier 2021
Modifié par Loi n°2006-387 du 31 mars 2006 - art. 18 () JORF 1 avril 2006
Les statuts peuvent limiter le nombre de voix dont chaque actionnaire dispose dans les

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assemblées, sous la condition que cette limitation soit imposée à toutes les actions sans
distinction de catégorie, autres que les actions à dividende prioritaire sans droit de vote.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006225019/2014-08-02

- Exclusion : Selon l’article L227-16 du Code de commerce (annexe C) l’exclusion de


l’associé ne peut se réaliser qu’à la condition que cela soit fixé dans les statuts de la
SAS, dès la création de la SAS, ou à l’unanimité des associés dans une décision
ultérieure.
- Rachat des actions : Le rachat des actions de l’associé aura lieu à la condition de
l’exclusion licite de l’associé.

Décision QPC 9 décembre 2022 : la procédure d’exclusion prévue pour la SAS est conforme
à la Constitution.
Par sa décision du 9 décembre 2022, le Conseil constitutionnel vient affirmer que les articles
L 227-16 et L 227-19 ne portent pas une atteinte disproportionnée au droit de propriété et
que le grief tiré de la méconnaissance de ce droit suite à la modification législative opérée
en 2019 doit être écarté. Le Conseil constitutionnel relève en effet que :
 Ces dispositions ont pour seul objet de permettre à une société par actions
simplifiée d’exclure un associé en application d’une clause statutaire ;
 En permettant à une SAS de contraindre un associé à céder ses actions, le
législateur a entendu garantir la cohésion de son actionnariat et assurer ainsi
la poursuite de son activité ;
 Il résulte de la jurisprudence constante de la Cour de cassation que la
décision d’exclure un associé ne peut être prise qu’à la suite d’une procédure
prévue par les statuts. Elle doit reposer sur un motif, stipulé par ces statuts,
conforme à l’intérêt social et à l’ordre public, et ne pas être abusive ;
 L’exclusion de l’associé donne lieu au rachat de ses actions à un prix de
cession fixé, selon l’article L 227-18 du code de commerce, en application de
modalités prévues par les statuts de la société, ou, à défaut, soit par un
accord entre les parties, soit par un expert désigné dans les conditions
prévues à l’article 1843-4 du code civil ;
 La décision d’exclusion peut être contestée par l’associé devant le juge,
auquel il revient alors de s’assurer de la réalité et de la gravité du motif
retenu. L’associé peut également contester le prix de cession de ses actions.

https://www.ansa.fr/la-procedure-dexclusion-prevue-par-les-statuts-dune-sas

Application au cas :
- L’exclusion de l’associé Monsieur GICIEL a été votée en assemblée générale des
associés et non pas par application d’une clause statutaire de la SAS. L’exclusion de
Monsieur GICIEL n’est pas licite.

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- La privation de droit de vote de Monsieur GICIEL décidée en assemblée générale des
associés est contraire à l’ordre public et par conséquent illicite.
- Par suite et conséquence, le rachat des actions de Monsieur GICIEL n’est pas licite.

3.3 Qu’est-ce qu’une transaction ? La conclusion d’une transaction aurait-elle pour effet de
mettre M. GICIEL à l’abri d’une poursuite pénale ?
Problème de droit : la définition de la transaction ou protocole transactionnel.
Règles juridiques :
La transaction est un mode de règlement alternatif des conflits. Une transaction, ou protocole
transactionnel est une convention régie par les articles 2044 à 2052 du Code civil dont
l’objectif est de mettre définitivement fin au litige, et de renoncer à recourir aux tribunaux.
Néanmoins une transaction peut être homologuée par le juge. La transaction est interdite en
droit de la famille ou en droit pénal.

Article 2044
Version en vigueur depuis le 20 novembre 2016
La transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques,
terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître.

Ce contrat doit être rédigé par écrit.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033458766

Article 2046
Version en vigueur depuis le 21 mars 1804
On peut transiger sur l'intérêt civil qui résulte d'un délit.

La transaction n'empêche pas la poursuite du ministère public.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006445611/2023-11-09

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Article 2052
Version en vigueur depuis le 20 novembre 2016
La transaction fait obstacle à l'introduction ou à la poursuite entre les parties d'une action
en justice ayant le même objet.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033458761/2023-11-09

Application au cas :
L’accord transactionnel a été trouvé entre Monsieur GICIEL et la majorité des associés, mais
un des associés n’ayant pas signé la décision collective, cet accord ne fait pas l’unanimité. Par
conséquent la contestation ne semble pas éteinte par un accord transactionnel définitif qui
ne semble pas pouvoir s’appliquer.
Ensuite, l’article 2046 du Code civil précise que la transaction ne pourra pas mettre Monsieur
GICIEL à l’abri des poursuites pénales au titre des infractions pénales qu’il a commises.

3.4 La réduction de capital est-elle licite ?

Problème de droit : la licéité d’une réduction volontaire de capital de SAS, non motivée par
des pertes, pour exclure un associé.
Règles juridiques :

Article L225-204 du Code de commerce


Version en vigueur depuis le 01 septembre 2019

Modifié par LOI n° 2019-486 du 22 mai 2019 - art. 20 (V)

La réduction du capital est autorisée ou décidée par l'assemblée générale extraordinaire,


qui peut déléguer au conseil d'administration ou au directoire, selon le cas, tous pouvoirs
pour la réaliser.

En aucun cas, elle ne peut porter atteinte à l'égalité des actionnaires.

Un rapport établi par les commissaires aux comptes, s'il en existe, sur l'opération
envisagée est communiqué aux actionnaires de la société dans un délai fixé par décret en
Conseil d'Etat. L'assemblée statue sur le rapport des commissaires qui font connaître leur
appréciation sur les causes et conditions de la réduction.

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038610466

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Le principe légal de respect de l’égalité des actionnaires impose que la réduction de capital ne
soit pas décidée au motif d’exclure un associé.
Excepté pour le motif ci-dessus, l’assemblée des associés de la SAS peut décider de réduire le
capital selon ses propres règles statutaires de quorum et majorité. L’assemblée
(extraordinaire en principe) voterait ensuite la modification des statuts pour le nouveau
montant du capital social réduit. Les formalités d’enregistrement et de publicité doivent être
réalisées afin d’obtenir l’extrait K-bis de la SAS dûment modifié.
Application au cas :
En l’espèce, Cette opération n’est pas motivée par des pertes. La réduction du capital de la
SAS PRO-GICIEL a pour motif apparent et conséquence immédiate d’exclure le dirigeant
associé Monsieur GICIEL de la société. Ce motif porte atteinte à l’égalité des actionnaires qui
est d’ordre public. Si la réduction de capital ainsi réalisée respecte les dispositions statutaires
à savoir, une décision votée à majorité de l’assemblée, toutefois la réduction de capital ne
sera pas licite en raison de son motif ne respectant pas le principe d’égalité des actionnaires.

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Dossier 4 : Aassociation ACMO – 4 points

6. Les associations et autres organismes à but non lucratif


Notions et contenus
Aspects juridiques, fiscaux et sociaux des associations et autres organismes à but non
lucratif

4.1 Monsieur CAQES vous pose la question suivante : est-il vrai qu’une association ne peut
pas légalement rémunérer ses dirigeants ?
Problème de droit : la légalité de la rémunération des dirigeants d’association.
Règles juridiques :

« Une association peut rémunérer, sous certaines conditions, son ou ses dirigeants en
contrepartie des sujétions : Contrainte particulière liée à un emploi ou un poste de travail
(permanence, astreinte, travail de nuit ou le dimanche, etc.) imposées par leurs fonctions
sans que cela remette en cause son caractère non lucratif.

Il existe 2 modes de rémunération du dirigeant d'une association :

 Le régime des ¾ du Smic qui s'applique à toute association


 Ou le régime légal qui concerne uniquement les associations qui disposent de
ressources annuelles supérieures à 200 000 €.

Rappel : pour qu'un dirigeant puisse être rémunéré, cela doit être prévu par les statuts de
l'association et voté par un organe délibérant de l'association (par exemple, assemblée
générale, comité directeur). »

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1927

Application au cas :
En l’espèce, la réponse à donner à Monsieur CAQES est qu’une association peut, sous réserve
de respecter certaines conditions, rémunérer légalement ses dirigeants.
Dans la mesure où les ressources de l’association ACMO seraient inférieures à 200.000€, le
salaire mensuel de 8000€ prévu pour Madame INVIVO dépasserait alors le régime des ¾ du
smic (1.747,20 euros brut par mois au 1er mai 2023) et par conséquent ne respecterait pas les
conditions légales.

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4.2 Que signifie le fait qu’une association doit être à « but non lucratif » ? Quelle serait la
principale conséquence juridique pour une association de distribuer les bénéfices à ses
adhérents ?

Problème de droit : la définition du « but non lucratif » d’une association de type « loi de
1901 » et la distribution de ses bénéfices à ses membres.
Règles juridiques :

Une association à but non lucratif, aussi appelée association sans but lucratif ou organisme
sans but lucratif, est un regroupement d'au moins deux personnes, qui décident de mettre
en commun des moyens, afin d'exercer une activité ayant un but premier autre que leur
enrichissement personnel.
Le caractère désintéressé de l'activité interdit donc la distribution d'un bénéfice aux
associés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_%C3%A0_but_non_lucratif

« En principe, pour qu'une association soit considérée comme un organisme à but non
lucratif, il faut, en principe, qu'elle soit dirigée par des bénévoles. C'est-à-dire que les
dirigeants ne doivent pas percevoir de rémunération, directe ou indirecte, pour leur
activité de gestion et d'administration.

Elle ne doit pas chercher à faire des bénéfices et doit être dirigée par des bénévoles. On
parle de gestion désintéressée de l'association. Les opérations sont réalisées sans bénéfice
financier et exonérée d'impôts commerciaux. »

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1927

Une redistribution des bénéfices de l’association à ses membres est illicite et remet en cause
le caractère non lucratif de l’association qui serait alors déclarée par les juges fictive et
requalifiée en société de fait, les membres devenant alors responsables des dettes de
l’association. De jurisprudence constante, les bénéfices doivent obligatoirement être
réinvestis au sein de l’association.
Application au cas :
En l’espèce, l’association ACMO est dirigée par un bureau de personnes bénévoles ce qui est
conforme à la loi de 1901.
En revanche, si l’association ACMO ne respectait pas l’interdiction de distribuer les bénéfices
à ses adhérents, elle serait alors requalifiée par les juges en « société de fait ».

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4.3 Qu’est ce qui distingue la cotisation d’un don ?

Problème de droit : la distinction entre cotisation et don, en tant que ressources d’une
association.
Règles juridiques :

La cotisation est une somme d'argent versée par les membres d'une association pour participer à son
fonctionnement. Le paiement de la cotisation, son montant, sa périodicité, et l'échéance de ses
versements sont, en principe, fixés par les statuts de l'association.

https://www.associations.gouv.fr/cotisations.html

La cotisation versée n’ouvre pas droit à réduction fiscale pour l’adhérent.

Toute association régulièrement déclarée peut recevoir un don manuel (c’est-à-dire effectué "de la
main à la main"), sans qu’il soit nécessaire d’établir un acte notarié ; il est également admis qu’il
puisse être réalisé par virement (bancaire ou postal), par chèque ou par remise d’espèces. Un tel don
ne comporte aucune contrepartie et ne donne lieu, en principe, à la perception d’aucun droit
d’enregistrement ; il doit être effectué du vivant du donateur, sans quoi il s’agirait d’un legs dont
seules certaines associations peuvent bénéficier

https://www.associations.gouv.fr/dons-manuels.html

Le don est une somme versée à par un donateur, qui n’est pas obligatoirement adhérent, pour
soutenir financièrement les missions de l’association pour le recevoir. Le don ouvre à une
réduction d’impôt sur le revenu, sous réserve de respecter certaines conditions. L’association
est alors tenue de fournir un reçu fiscal annuel au donateur.
Application au cas :
La décision d’augmenter le montant des cotisations de l’association ACMO doit respecter les
dispositions statutaires. En revanche le don consiste en une libéralité du donateur et ne
nécessite aucune procédure juridique particulière au sein de l’association. Par conséquent,
Madame INVIVO qui souhaite augmenter les ressources financières de l’association ACMO ne
pourra pas traiter les cotisations et les dons de la même manière et respecter les règles
énoncées ci-dessus.

4.4 L’association ACMO pourrait-elle commercialiser auprès du public des produits mis au
point dans le cadre de son activité ? Si oui, à quelle(s) condition(s) ? Si non, pourquoi ?

Problème de droit : la possibilité pour une association d’exercer une activité commerciale.

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Règles juridiques :

Le caractère désintéressé de l'activité de l’association interdit donc la distribution


d'un bénéfice aux associés.

Mais il n'implique pas que l'activité soit non commerciale, ou qu'elle soit déficitaire :
l'objet de l'association peut donc être commercial (tel que la distribution de produits issus
du commerce équitable) et l'excédent budgétaire peut servir au développement de
l'association.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_%C3%A0_but_non_lucratif

En l’absence d’activité commerciale une association n’est pas redevable des impôts
commerciaux.
En revanche dans le cas « d’activités lucratives accessoires », les recettes de l’association ne
doivent pas dépasser un certain plafond de franchise par année civile.

Si l'activité lucrative est accessoire


L'association peut être exonérée des impôts commerciaux si elle remplit les 3 conditions
suivantes :
 La majorité de ses activités est non lucrative
 Sa gestion est désintéressée
 Le montant des recettes générées par l'une des activités accessoires ne doit pas
dépasser 73 518 € sur une année civile

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34104

Si une association décide de mener une activité commerciale, elle peut continuer d'être
exonérée des impôts dits commerciaux, si elle remplit toutes les conditions suivantes :

 Sa gestion est désintéressée


 Ses activités commerciales ne concurrencent pas le secteur privé
 L'activité lucrative représente une part marginale (peu importante) du budget de
l'association et ses activités non lucratives restent principales.

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31838

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Application au cas :
En l’espèce, l’association ACMO pourrait commercialiser auprès du public des produits mis au
point dans le cadre de son activité, en franchise d’impôts commerciaux, sous réserve de
respecter les conditions énumérées ci-dessus.

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