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TD M.

ENNAJI Yacine – année 2023/2024

Monsieur Dupont exploite, depuis le 1er juillet 2023 une entreprise individuelle de vêtements sur internet,
et estime son chiffre d’affaires prévisionnel au 31 décembre 2023, compris entre 80 000 et 90 000 euros.

I. L’imposition des revenus perçus par l’EI

Quel est le régime fiscal applicable à l’entrepreneur individuel ?

En droit, les résultats de l’entreprise individuelle sont imposés entre les mains de l’exploitant au
titre de l’impôt sur le revenu et relève donc des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Le Code général des impôts en son article 34 institue les BIC considérés comme tels de par leur
nature, c’est à dire les bénéfices réalisés par des personnes physiques et provenant de l’exercice d’une
profession commerciale, industrielle ou artisanale. Ces types de bénéfices se verront naturellement
appliquer l’impôt sur le revenu. En vertu des articles 110-1 et suivants du code de commerce, le
commerçant est celui qui accomplit des actes de commerce, à titre habituel, de manière personnelle et
indépendante.
Les BIC sont également déterminés de manière législative à l’article 35 du CGI. il s’agit de
revenus qui vont être tirés d’activités qui sont considérés comme tels par la loi, et enfin l’article 155 du
CGI évoque les activités relevant des BIC par accessoire

Dans notre cas d’espèce, il s’agit d’une entreprise individuelle de vente de vêtement sur internet,
générant donc en tant que personne physique, des bénéfices qui proviennent d’une activité commerciale,
d’achat et de revente de marchandises.

Par conséquent, l’exploitant individuel est imposable sur l’impôt sur le revenu relevant donc BIC.

Quel est le régime d’imposition applicable à l’EI de M. Dupont ?

En droit, l’article 302 septies A bis du CGI institue un régime d’imposition du bénéfice réel,
appelé « régime du réel simplifié » pour deux catégories d’entreprises. Il s’applique pour les entreprises,
sur option placées sous le régime de l’article 50-0 du CGI, et pour les entreprises « dont le chiffres
d’affaires de l’année civile précédente n’excède pas les limites prévues au I de l’article 302 septies A »
soit : 789 000 euros pour les entreprises dont le commerce principal est la vente de marchandise, objets,
fournitures et denrées à emporter ou consommer sur place, soit 238 000 euros s’il s’agit d’autres
entreprises (entreprises de prestations de services).
L’article 50-0 du CGI dispose que le régime des « micro entreprises » s’applique pour les
entreprises, qui ont un chiffre d’affaires hors taxes ajusté au prorata du temps d’exploitation au cours de
l’année de référence n’excédant pas, l’année civile précédente 188 700 euros pour les entreprises dont le
commerce principal est la vente de marchandise, objets, fournitures et denrées à emporter ou consommer
sur place soit 77 700 euros pour les entreprises de prestations de services.
C’est régime ne sont pas impératifs, il sera toujours possible d’opter pour le régime situé « au-
dessus », comme indiqué à l’article 302 septies A bis du CGI qui précise que « sur option » les micro-
entreprises peuvent choisir le régime réel simplifié.
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En l’espèce, l’exploitant individuel prévoit un chiffre d’affaires compris entre 80 000 et 90 000
euros, or votre activité a fait un exercice de 6 mois il sera donc nécessaire de calculer ce chiffre d’affaires
au prorata temporis soit :
80000 x 365/ 183 = 159 562,842 euros HT;
90 000x365/183= 179 000,197 euros HT.
Son chiffre d’affaires étant inférieur à 188 700 euros, mais également à 789 000 euros, son entreprise
individuelle est éligible au régime des micros entreprises qui présente de nombreux avantages, mais
également au régime du réel simplifié.

Par conséquent, l’exploitant individuel pourra choisir entre le régime du bénéfice réel simplifié, ou
bien le régime des micro-entreprises, mais il lui sera fortement conseillé de choisir celui des micro-
entreprises qui comportent de nombreux avantages.

II. Les obligations fiscales et comptables

A. Les obligations comptables

Quelles sont les obligations comptables, si l’exploitant individuel opte pour le régime du réel simplifié ?

Tout d’abord, l’article 302 septies A bis du CGI dispose que les BIC peuvent bénéficier d’un
régime du bénéfice réel qui comportent des obligations allégées. Par conséquent, ces entreprises devront
fournir, tout comme celles soumises au régime du réel, une comptabilité régulière, sincère et donner une
image fidèle (art. L123-14 du Code de commerce), ainsi que des comptes annuels comprenant, bilan
compte de résultat et annexe, et enfin un inventaire contrôlé une fois tous les douze mois (art. L123-12 du
Code de commerce). Dès lors, le CGI dispose que ces comptes annuels seront simplifiés.
Néanmoins, l’article 302 septies A ter A du CGI, permet aux exploitants individuels, relevant du
régime réel simplifié, de tenir une comptabilité super-simplifiée. Ainsi, ceux qui optent pour cette
comptabilité, peuvent tenir une comptabilité de trésorerie c’est à dire d’enregistrer journellement les
encaissements et les paiements, et de ne constater corrélativement les créances et les dettes qu’en d’année
sauf pour les frais généraux payés à échéances régulières et dont la périodicité n’excède pas un an. Une
évaluation simplifiée, dès les stocks de produits et de marchandises, ainsi que des travaux est permise.
Indépendamment de leur option sur la comptabilité super-simplifiée, ces entreprises sont
dispensées de produit un bilan, lorsque leur chiffre d’affaires de l’année civile précédente n’excède pas
176 000 € hors-taxes si il s’agit d’entreprises dont le commerce principal est de vendre marchandises,
objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place ou de fournir le logement, ou 61 000 €
hors-taxes si il s’agit d’autres entreprises, il n’est pas exigé de bilan (CGI art. 302 septies A bis).

En l’espèce, si l’exploitant individuel opte pour un régime réel super-simplifié, il aura la


possibilité de constater ses dettes et créances corrélativement qu’en fin d’année. Principalement il lui sera
permis de tenir une comptabilité de trésorerie qui consiste à l’enregistrement journaliers, des
encaissements et des paiements. Enfin, il pourra procéder à une évaluation simplifiée des stocks
production et marchandises en cours selon une méthode forfaitaire.
Au vu de son chiffre d’affaires prévisionnel qui peut potentiellement dépasser 176 000 € hors-taxes, il
devra présenter un bilan dès lors que cette somme est excédée.
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Néanmoins, si il opte seulement pour le régime simplifié, il tiendra une comptabilité classique
sensiblement allégée, et devra fournir des comptes annuels comprenant bilan compte de résultat est
annexes ainsi qu’un inventaire qui sera contrôlé une fois tous les 12 mois et enregistrer tous les
mouvements affectant le patrimoine de son entreprise.

Par conséquent, il sera fortement conseillé à l’exploitant individuel d’opter pour une comptabilité
de trésorerie, constater ses créances et ses dettes et fin d’année et procéder à une évaluation des stocks et
des productions simplifiée. Il sera en revanche tenus de fournir un bilan en fonction de son chiffre
d’affaires.

Quelles sont les obligations comptables de l’EI, si il opte pour le régime des micro-entreprises ?

En droit, les micro-entrepreneurs bénéficient d’un régime micro-social, et tiennent une


comptabilité allégée.
Au regard de l’article L.123-18 du code de commerce, les micro-entreprises doivent tenir à jour un
livre de recettes encaissées. Elles doivent enregistrer chronologiquement les recettes et indiquer le
montant et origine des recettes, le mode de règlement ainsi que les références des pièces justificatives.
Pour les entreprises dont le commerce principal est la vente de marchandise, objets, fournitures et denrées
à emporter ou consommer sur place, un registre des achats doit être tenu, dans lequel sera indiqué le mode
de paiement et les pièces justificatives.
Par ailleurs, l’article L. 123-16-1 du Code de commerce, il n’est pas obligatoire pour les micro-
entrepreneurs de tenir une annexe.
En revanche l’article L.123-22 du Code de commerce s’appliquer à ces entreprises, qui doivent
établir une comptabilité en euros et en français, et conserver les informations du livre des recettes et des
achats durant 10 ans à partir de la clôture de l’exercice comptable concerné.

En l’espèce, l’exploitant individuel devra tenir un livre mentionnant chronologiquement le


montant et l’origine de ces recettes, qu’il aura perçues au titre de son activité. Également, il sera
nécessaire de tenir un registre des achats. Enfin, il sera très important de conserver pendant une durée de
dix ans ses livres de recettes d’achats, et ses pièces justificatives à la fin de chacune de ses clôtures
d’exercices.

Par conséquent, il devra tenir une comptabilité, correspondant à la tenue de deux livres
mentionnant les recettes et les dépenses, ainsi que la conservation des pièces justificatives durant dix ans à
partir de la clôture de ses exercices.

B. Les obligations fiscales

Les obligations fiscales d’une entreprise correspondent aux versements en raison des impôts, taxes ou
cotisations sociales à l’État. Notamment, l’article 12 du CGI dispose que « chaque année à raison des
bénéfices ou revenus que le contribuable réalise ou dont il dispose au cours de la même année ».

En l’espèce, il est un exploitant individuel, entrant dans le régime des BIC.


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Par conséquent, il sera redevable de l’impôt sur le revenu

III. L’intérêt d’agréer à un organisme de gestion agréé

Monsieur Dupont emploi son épouse en tant que business développeur. Un ami lui a également suggéré
d’adhérer à un organisme de gestion agréé. Toutefois il hésite à adhérer à un tel organisme car il ne désire
pas qu’une personne autre que expert-comptable ait accès à ses comptes

L’entrepreneur individuel a-t-il des intérêts à adhérer à un organisme de gestion agréé ?

En droit, les contribuables soumis au régime réel, imposé à l’impôt sur le revenu adhérant à un
organisme de gestion agréé (OGA) bénéficiaient d’une dispense de la majoration initiale de 25% sur la
base de leurs revenus. L’article 158 point 7 du CGI, réduisait progressivement le coefficient de cette
majoration pour les non adhérents à un OGA, pour le supprimer définitivement sur les revenus de 2023.
Par ailleurs, l’article 199 quarter B du CGI permet une réduction d’impôt pour les frais de
comptabilité et l’adhésion, toutefois limitée aux deux tiers des dépenses réalisées, dans la limite de 915
euros par and et du montant de l’impôt sur le revenu dû pour une année donnée. Deux conditions sont
imposées pour bénéficier de cette réduction d’impôt : l’entreprise qui adhère doit avoir réalisé un chiffre
d’affaires n’excédant pas es limites du régime micro-BIC, et doit être imposée sur option à un régime réel
BIC.
Également, pour les adhérents d’organismes de gestion agréé, le salaire du conjoint est
intégralement déductible, à condition que ce dernier participe de manière effective à l’exercice de la
profession et au versement des cotisations sociales.
Enfin, au regard de l’article 1755 du CGI, dispense de majoration fiscale est attribuée aux
nouveaux adhérents qui relèvent spontanément les insuffisances inexactitudes ou omissions que comporte
leur déclaration professionnelle. Néanmoins trois conditions sont à remplir selon ledit article : le nouvel
adhérent doit spontanément relever à l’administration fiscale, par LRAR, les insuffisances inexactitudes
ou omissions que comportement les déclarions personnelles, par ailleurs elles ne doivent pas procéder de
manœuvres frauduleuses, finalement le supplément d’impôt correspondant doit être acquitté dans les
délais impartis.

En l’espèce, l’entreprise individuelle ne pourra pas bénéficier de la dispense de la majoration sur


les revenus générés car elle a été supprimée pour les revenus à partir de 2023.
Cependant, l’exploitant individuel emploie son épouse en tant que business développer, elle
participe donc de manière effective à l’exercice de la profession, impliquant donc une déduction intégrale
de son salaire.
Enfin, si l’exploitant décidait d’opter pour le régime réel simplifié, il pourrait bénéficier de la
réduction d’impôt sur ses revenus pour les frais de comptabilité et d’adhésion.

Par conséquent, l’exploitant individuel tout intérêt à adhérer pour un organisme de gestion agréé,
lui permettant de déduire intégralement le salaire de son épouse, et de réduire ses impôts sur le revenus
pour les frais de comptabilité.
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IV. La nature et le rattachement à l’exercice des opérations réalisées

Depuis le début de son exercice, Monsieur Dupont a réalisé l’achat d’une nouvelle imprimante d’une
valeur de 20 000 € hors-taxes pour l’impression des étiquettes à coller sur les colis destinés à ses clients,
cette imprimante sera livré le 31 janvier 2024.

A. Les immobilisations corporelles

Quelle est la nature de l’achat de l’imprimante ?

En droit, selon l’article R. 121-181 du Code de commerce « les éléments destinés à servir de façon
durable à l’activité des entreprises continuent l’actif immobilisé ». Autrement dit, un actif est défini
comme « tout élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est
à dire u élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’évènement passés et dont elle attend
des avantages économiques futurs ». Dès lors, il convient d’identifier deux catégories d’immobilisations :
corporelles et incorporelles. C’est l’article 211-5 du PGC, qui définit l’immobilisation corporelle comme «
un actif physique détenu soit pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens ou des services
soit pour être loué à des tiers soit à des fins de gestion interne et dont l’entité attend qu’il soit utilisé au-
delà de l’exercice en cours »

En l’espèce, l’exploitant a effectué l’achat d’une imprimante d’une valeur de 20 000 euros hors
taxes pour l’impression d’étiquette à coller sur les colis destinés à ses clients, elle sera donc directement
utilisée dans la production de ses biens, de manière continue au-delà son exercice en cours.

Par conséquent, son imprimante correspond à une immobilisation corporelle, qu’il faudra amortir.

B. Les charges

Depuis le début de son exercice, Monsieur Dupont a réalisé l’achat, un ordinateur du Meyer de 500 €
utilisé pour la gestion des commandes clients et la gestion du site Internet. Il a réceptionné l’ordinateur le
3 juillet 2023 sans aucune facture. Il a également, réaliser l’achat de marchandises vêtements pour un
montant de 30 000 € mais son fournisseur lui a dit que la facture lui par viendra en janvier 2024 alors que
Monsieur Dupont à procéder au règlement de cette somme le 27 septembre 2023.

Quelle est la nature de l’achat de l’ordinateur ?

L’article 511-1 du PCG définit les charges comme des « dépenses qui ne répondent pas aux
conditions cumulées de définition et de comptabilisation des actifs et qui ne sont pas attribuables au cout
d’acquisition ou de production tels que définis aux articles 211-1 à 211-8 et 212-1, doivent être
comptabilisés en charges sous réserves des dispositions prévues aux articles 212-9 et 212-11 ». Autrement
dit, les dépenses qui n’entrent pas dans le champs des actifs immobilisés seront comptabilisées comme des
charges. En effet, selon le PCG, les éléments d’actifs non significatifs peuvent ne pas être inscrits au bilan.
Par ailleurs, selon l’article 511-2 du PCG les charges comprennent « les sommes ou valeurs
versées ou à verser en contrepartie de marchandises, approvisionnements, travaux et services consommés
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par l’entité qui lui ont été consenties (…) ». En vertu de cet article du PCG, les règles fiscales permettent
donc que les entreprises peuvent comptabiliser parmi les frais généraux immédiatement déductibles les
matériels, outillages et logiciels de faible valeur.

En l’espèce, l’exploitant individuel a acheté un ordinateur 500 euros, soit un actif physique, pour
la gestion des commandes clients et la gestion du site internet, donc utilisé dans la production ou la
fourniture de vos biens, dont il attend qu’il soit utilisé au-delà de son exercice en cours. Néanmoins, au
regard de sa faible valeur de 500 euros, il peut être considéré comme un élément d’actif non significatif
qu’on ne pourra pas inscrire à votre bilan, et ne pas être une immobilisation corporelle. Ainsi, pour savoir
si c’est un actif à inscrire dans son bilan, ou un bien à comptabiliser comme une charge, il faudra prendre
en compte son prix de 500 euros.
Comme notre exploitant ne précise pas si il s’agit d’un montant HT ou TTC, il faut effectuer une
vérification pour rester conforme aux seuils.
Si il s’agit d’un montant de 500 TTC, il suffira de déduire la TVA de 20% qui s’applique aux
matériels informatiques, soit 500/1,20= 416 euros HT.
Si il s’agit d’un montant de 500 euros HT cela ne pose aucun problème, dans les deux cas son
ordinateur HT ne dépasse pas le seuil de 500 euros HT.

Par conséquent, l’ordinateur sera enregistré comme une charge.

L’entrepreneur individuel pourra t’il comptabiliser son ordinateur si la facture ne lui est pas parvenue ?

La comptabilité répond à de grands principes instaurés par le PCG, notamment au regard de son
article 121-1 en vertu duquel la comptabilité reflète une image fidèle. Par ailleurs en son article 121-4, il
est imposé que la comptabilité soit « établie sur la base d’appréciations prudentes, pour éviter le risque de
transfert, sur des périodes à venir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le
résultat de l’entité ».
Au regard de ces principes, l’article 54 du CGI impose à toutes les entreprises d’être en mesure de
produire tout document comptable pouvant justifier l’exactitude de leur déclaration.
Enfin, l’article 922-2 du PCG précise que « chaque écriture s’appuie sur un pièce justificative
datée, établie sur papier ou sur un support assurant la fiabilité, la conservation et la restitution en clair de
son contenu pendant les délais requis. Les opérations de même nature, réalisées en même lieu et au cours
d’une même journée, peuvent être récapituler sur une pièce justificative unique. (…) »

En l’espèce, l’exploitant individuel a reçu son ordinateur le 3 juillet 2023, et l’a payé à l’ouverture
de son exercice, cependant aucune facture ne lui a été délivrée. Or il est très important de tenir une
comptabilité qui reflète une image fidèle et qui repose sur un principe de prudence pour éviter toute
incertitude présente susceptible de grever son patrimoine ou son résultat. Bien qu’il ne possède aucun
facture, il lui sera obligatoire de justifier ses achats à l’aide de justificatifs, quels qu’ils soient, comme un
bon de livraison.
D’un point de vue comptable, l’exploitant individuel pourra enregistrer l’achat de son ordinateur
comme une « facture non parvenue. »
En revanche, sans facture il lui sera impossible de déduire la TVA de son ordinateur.
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Par conséquent, il pourra comptabiliser cet ordinateur sans facture à l’aide de tout justificatif, en
revanche sans cette dernière aucune déduction de TVA ne sera envisageable.

Quelle est la nature de l’achat de la marchandise ?

Au regard de l’article 511-2 du PCG, les charges sont « les sommes versées ou à verser en
contrepartie de contrepartie de marchandises, approvisionnements, travaux et services consommés par
l’entité qui lui ont été consenties (…) ».
Également, le PCG en son article 211-7 définit le stock comme « un actif détenu pour être vendu
dans le cours normal de l’activité, ou en cours de production pour une telle vente, ou destiné à être
consommé dans le processus de production ou de prestations de services, sous formes de matières
premières ou de fournitures »

En l’espèce, l’exploitant individuel a versé une somme de 30 000 euros en contrepartie de


marchandise, plus exactement des vêtement dans le but de les revendre.
En revanche, si à la fin de son exercice, il n’a pas vendue votre marchandise, et qu’il doit fournir
un bilan en fonction du régime d’imposition pour lequel il aura opter, elle sera considérée comme un actif,
inscrit au bilan comptable, détenu pour être vendu dans le cours normal de son activité, ou en cours de
production pour une telle vente.

Par conséquent, l’achat de marchandise constitue une charge. Et en moins dans le cadre où il serait
obligé de fournir un bilan comptable l’achat de marchandises sera comptabilisé comme du stock à l’actif
de ce dernier.

C. L’exercice de rattachement des opérations réalisées

A quel exercice se rattacheront l’ensemble des opérations réalisées par l’exploitant individuel, d’un achat
d’une imprimante, d’un ordinateur ainsi que de marchandises ?

Le principe d’indépendance des exercices trouve sa source dans l’article 123-21 du Code de
commerce, au regard du quel il faut rattacher à chaque exercice tout ce qui lui revient et rien d’autre.
Par ailleurs, l’article 302 septies A ter A du CGI dispose que les exploitants individuels peuvent tenir
une comptabilité super-simplifiée. Cette comptabilité super simplifiée, correspond à l’enregistrement des
encaissements et des paiements, nommée « comptabilité de trésorerie ». Cette comptabilité qui repose sur
la date d’encaissement et décaissement s’applique aux micro-entreprises également.
Elle s’oppose à la comptabilité d’engagement en vertu de laquelle les recettes et dépenses ne sont
comptabilisées que lorsqu’elles sont acquises, ou engagées indépendamment de leur paiement. En effet
l’article L 123–13 alinéa deux du code de commerce dispose « que le compte de résultat récapitule les
produits et les charges de l’exercice sans qu’il soit tenu compte de leur date d’encaissement ou de
paiement »

En l’espèce, l’exploitant individuel a réalisé plusieurs opérations, notamment l’achat d’une


imprimante qu’il ne recevra que le 31 janvier 2024 soit après la clôture de son exercice. Puis l’achat d’un
ordinateur qu’il a réceptionné au cours de son exercice le 3 juillet 2023 sans aucune facture, et enfin
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l’achat de marchandises qu’il a réglé en septembre 2023 alors que la facture de ne lui parviendra qu’en
janvier 2024. Les trois opérations ont été encaissés au cours de son l’exercice lors de l’ouverture du 1 er
janvier 2023 à sa clôture le 31 décembre 2023. En vertu de la comptabilité super simplifié dont bénéficie
l’exploitant individuel, en tant qu’exploitation individuelle, ou en vertu du régime des micros-entreprises,
seule la date d’encaissement compte.

Par conséquent, l’ensemble des opérations réalisées seront rattachés à l’exercice 2023, en vertu de leur
date de paiement.

D. Les créances

Les créances sur client dont dispose l’entrepreneur individuel pourront-elles être comptabilisées,
notamment au cour de l’exercice 2023 ?

L’article 302 septies A ter A du CGI permet aux exploitants individuels de constater les dettes et les
créances qu’à la clôture de l’exercice. En d’autres termes toutes les factures des dépenses non payé à la
date de clôture et les factures clients sont à enregistrer à la clôture de l’exercice comptable. Dès lors que
les mouvements affectant le patrimoine ne sont enregistrés que lorsqu’ils ont généré en plus financier les
dettes et les créances ne sont pas prises en compte.
En revanche, lorsqu’il s’agit d’une comptabilité d’engagement, il convient de distinguer deux notions
celle de naissance de la créance et celle de la réalisation du profit. La créance au terme de l’article 1583 du
Code civil la vente « est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard
du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et du prix quoi que la chose n’a pas encore été livré ni le
prix payé ». Ainsi la créance nait en principe quand les parties se sont accordées sur les éléments
essentiels du contrat.
Néanmoins, sur le plan comptable, en vertu du principe de prudence, disposé à l’article 121-4 du PCG
selon lequel « comptabilité est établie sur la base d’appréciations prudentes, pour éviter le risque de
transfert, sur des périodes à venir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le
résultat de l’entité ». Il est interdit de dégager en comptabilité un profit qui n’est pas encore réalisé mais
qui est simplement espéré.
Ainsi le plan comptable général permet que des créances dont il existe un risque quant à leur
recouvrement, pour cette raison elles peuvent raison donner lieu à la constatation d’une dépréciation, qui
pourra être totale ou partielle.

En l’espèce, l’exploitant individuel, dans le cadre ou il a opté pour une comptabilité d’engagement
dispose de plusieurs créances sur deux clients d’un montant de 15 000 euros, dont le recouvrement est
douteux, car ils sont en difficulté. La créance est donc certaine en son principe et en son montant en
revanche, la réalisation d’un profit est espérée et non réalisée par l’entrepreneur individuel tant que la
somme ne lui aura pas été versée par ses clients.
En revanche si il a opté pour une comptabilité super-simplifiée, il n’aura pas l’obligation d’enregistrer
les créances, mais simplement les constater à la fin de la clôture de l’exercice en 2023.
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Par conséquent, en fonction du régime choisi l’entrepreneur individuel devra soit, constater les
créances à la clôture de son exercice soit, les enregistrer en tant que créance douteuses, et ne pas
comptabiliser les profits éventuellement réalisable.

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