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TITRE 2 : La fiscalité de l’entreprise

Introduction

L’entreprise se définit comme un ensemble cohérent de moyens humains et matériels


regroupés, quel que soit la forme juridique, en vue de l’exercice d’une activité économique
régulière = entité économique.

Chapitre 1 : Présentation

A. Le bénéfice imposable

Selon le CGI, le bénéfice imposable de l’entreprise englobe l’intégralité des opérations


qu’elles a réalisée au cours de son exercice soit de manière positive soit négative (article
38-11 du CGI).

Les règles du CGI reposent sur les principes de la comptabilité d'engagement et de


spécialité des exercices : les produits et les charges doivent être rattachés à l'exercice au
cours duquel ils deviennent certains dans leur principe et dans leur montant quelque soit
la date de l'encaissement ou de leur paiement.

Pcp : les entreprises respectent les définitions édictées par le PCG sous réserve de celles
qui sont incompatibles avec les règles applicables pour l'assiette de l'impôt.

B. Le résultat fiscal

Une fois le résultat comptable connu doit être déterminé le résultat fiscal selon les règles
du CGI.

Il sera obtenu en effectuant des rectifications « extra-comptables », on parle de


réintégration ou déduction extra-comptable ou retraitements extra-comptables.

– les réintégrations = charges comptabilisées non admises fiscalement.

– les déductions = produits comptabilisés mais qui, non imposables au titre de l’exercice,
ou taxés dans des conditions particulières, sont à retrancher pour réduire la base
imposable.

? Article 38-1 du CGI : « Le bénéfice imposable est le bénéfice net, déterminé d’après les résultats d’ensemble
des opérations de toute nature effectuées par les entreprises, y compris notamment les cessions d’éléments
quelconques de l’actif, soit en cours, soit en fin d’exploitation. Le bénéfice net est constitué par la différence entre les
valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l’impôt, diminuée
des suppléments d’apport et augmentée des prélèvements effectués au cours de cette période par l’exploitant ou par les
associés. L’actif net s’entend par l’excédent des valeurs d’actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les
amortissements et les provisions justifiées »
 Le résultat fiscal est égal au résultat comptable augmenté des réintégrations de
charges non déductibles et diminué des produits non imposables ou imposables
dans des conditions particulières.

C. Le champ d’application des BIC

Relèvent de cette catégorie imposable :

1. Les activités imposables par nature = toutes les activités réalisées par des personnes
physiques et provenant de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou
artisanale (art. 34 du CGI)

2. Activités imposables par disposition de la loi = bien que non réalisées par des
commerçants, ces activités sont imposées dans la catégorie des BIC (art. 35 du CGI)

3. Les activités accessoires aux activités industrielles et commerciales = si l’activité


commerciale est prépondérante aux activités accessoires (BNC, BA) et s’il existe un lien
étroit entre l’activité commerciale et non commerciale.

D. La territorialité

L’exploitant résident fiscal en France est imposable en France sur l’ensemble des
bénéfices réalisés en France et en principe à l’étranger sauf existence d’une convention
internationale qui réserve au pays d’accueil l’imposition des bénéfices provenant d’une
établissement stable.

Lorsque l’exploitant est domicilié hors de France, il est en principe imposable en France
sur les résultats de ses exploitations commerciales, industrielles ou artisanales sises en
France.

E. La période d’imposition

L’entreprise fixe librement la date de clôture de son exercice comptable : année civile, son
imposition s’effectuera au cours de l’année civile suivante. A défaut, au cours de l’année
suivant la clôture de son exercice.

Pourquoi ne pas retenir le 31 décembre comme date de clôture ?

Quelques exemples à méditer : date de clôture pour :

- un commerce de jouet ? Mars  Attendre noël et la période après noël


- une entreprise de chauffage ? 30 Juin
- une entreprise viticole ? Mars
- un expert-comptable ? Septembre
- un conseil en patrimoine ? Mars
F. Le patrimoine professionnel

L’exploitant va affecter une partie de son patrimoine à son entreprise. Ainsi son inscription
au bilan définit le « patrimoine professionnel ».

Seuls, désormais les éléments nécessaires à l’exploitation seront inscrits au bilan de


l’entreprise et seront retenus pour déterminer le résultat imposable.

EXERCICES

QUESTION Les activités décrites ci-après relèvent-elles du régime d’imposition des


bénéfices industriels et commerciaux ? Justifier les réponses.

1) M. Comte est professeur de gestion à l’université. Il est donc fonctionnaire de


l’Éducation nationale. Il exerce parallèlement la profession libérale de conseiller en
organisation dans une entreprise commerciale qui lui verse 850 € par mois. Non
Conseil : BNC & professeur : salarié

2) M. Planche est artisan. Il a son domicile fiscal à Strasbourg. Il exploite deux


entreprises artisanales, l’une en France et l’autre en Allemagne. Comment ses
revenus vont-ils être imposés ? Oui BIC + voir convention entre Allemagne et
France

3) M. Cabernet exerce la profession libérale d’expert en vin pour une compagnie


d’assurance. Parallèlement il produit lui-même quelques bouteilles, avec des raisins
achetés à divers viticulteurs. Il en assure également la commercialisation. BIC car il
achète, transforme et revend & activité libérale BNC

4) M. Louche est cuisinier salarié dans une administration. Les week-ends, il travaille à
son compte. Il réalise, à la demande, des banquets ou des buffets chez des
particuliers et livre des repas à domicile. Il emploie à la vacation des « extras » qu’il
rémunère directement. Non cuisinier : salarié & activité de traiteur bénéfice
industriel et commerciaux

5) M. Rentier exploite une petite entreprise commerciale. Afin de préparer sa retraite


dans de bonnes conditions, M. Rentier investit dans l’acquisition d’appartements une
part importante des bénéfices tirés de son exploitation. Ces appartements figurent à
l’actif de l’entreprise et sont tous loués non meublés. Non revenu foncier car son
entreprise n’est pas dans le secteur de l’immobilier donc les appartements ne
participent pas aux bénéfices de l’entreprise & BIC pour son entreprise

6) M. Bricoleur est vendeur dans une entreprise. Il utilise son temps libre, le week-end,
pour améliorer ses revenus et réalise des travaux d’aménagement (peinture et
papiers peints) chez des particuliers. Il ne déclare pas & activité de vendeur =
salarié

7) Madame Bijoux a mis en location –gérance sa bijouterie (elle loue son fonds de
commerce) Non, location meublé  BIC

8) M. Canon, de nationalité française, réside en Allemagne à proximité de la frontière


française. Il exploite dans son pays une entreprise de vente de matériel photographique. Il
réside en Allemagne, il exploite en Allemagne donc il paie en Allemagne.

Chapitre 2 : L’entreprise individuelle ou assimilée

Section 1 : les produits imposables

I. Les règles de rattachement des produits

A. Le principe

Il s’agit de déterminer à quel moment une créance devient acquise càd devient un produit
et à quel exercice on doit alors la rattacher.

Le CGI (art. 38-2) précise que la créance sera rattachée à l’exercice au cours duquel
intervient :

- pour les ventes : la livraison matérielle des biens ;


- pour les fournitures de services : l’achèvement des prestations.

B. En pratique

1. Pour les ventes :

Atténuation du principe en cas de vente sous condition suspensive ou résolutoire.

2. Pour les prestations de services

Plusieurs types :

- à exécution instantanée : réalisé et finalisé immédiatement

- à exécution continue : exemple contrat d’abonnement chauffage, le produit peut pas être
rattaché totalement comme c’est un abonnement (1er sept – 1er nov)
=> produits constatés d'avance

3. L’évaluation des créances

Elle se fait en euro.

Quid pour les créances en devises étrangères ? Converties en euro selon le cours de la
monnaie au jour de l'opération et comptabilisées à ce cours.

II. Les catégories de produits imposables

Elles sont au nombre de trois :

1. Les produits d’exploitation

Concernent les produits relatifs à l’activité de l’entreprise.

- Ventes de biens ou travaux. Le prix retenu est le prix total perçu en contrepartie de la
vente de marchandise ou prestations sous déduction des rabais, remises, réductions.
L’escompte de règlement est traité comme des frais financiers.

- redevances des brevets, licences de marques : déduit fiscalement car soumis à un


régime d’imposition plus favorable (LF 2019 et projet 2020).

- revenus des immeubles affectés à l’exploitation et figurant au bilan

2. Les produits financiers

- Dividendes (revenus des participations, filiales) :

- Produits de titres à revenus fixes :


-
- Produits de créances : intérêts sur cautionnement :

- Pénalités pour paiement tardif d’une créance par un client :

- Les produits nets sur cession de valeurs mobilières de placement :

3. Les produits exceptionnels

- Subventions d’équilibre versées par l’Etat ou les CT :

- Subventions d’équipement

- Indemnités d'assurance :

- Indemnités d’expropriation.
- Remises de dettes ou abandon de créances et suppléments d’apports.

- Dégrèvements d’impôt sur impôts antérieurement déduits.

- Dons et legs
-
- Les reprises sur amortissements, dépréciations, provisions.

EXERCICES - Synthèse sur les produits

A. Le comptable de l’entreprise individuelle EM souhaite, avant d’effectuer la clôture de


l’exercice 2020 (31 décembre), obtenir des précisions sur le traitement comptable et fiscal
de certaines opérations effectuées et comptabilisées au cours de l’année écoulée ; une
précision l’entreprise individuelle EM a un exercice comptable qui coïncide avec l’année
civile.

* elle a réalisé une vente de marchandises livrée immédiatement au cours du mois de


décembre 2019 ; la facture ne sera établie qu’au début du mois de janvier 2020. Montant
2 380 € HT. Doit être comptabilisé en 2019 et pas en 2020  régularisation doit être faite
sur l’exercice 2019 (car c’est la date de livraison qui compte)

* elle s’est engagée à effectuer une étude de marché. Le client a versé un acompte
le 12.11.2019 d’un montant de 3 350 € HT, le solde sera réglé à la fin de la prestation (de
service) prévue pour le 15 janvier 2020. La totalité de la facture de la prestation doit être
comptabilisé en 2020, exécution de la fin du service (fait générateur)

À la clôture de l’exercice 2020, l’entreprise a engagé diverses charges dans l’élaboration


de cette étude pour un montant estimé à 8.540 €.

B. Monsieur Tracteur dirige une entreprise individuelle qui procède à la vente, la location
et la réparation de matériels agricoles. L’exercice comptable clos au 31 main de chacune
des années.

L’exploitant a perçu des produits et vous demande quels sont les produits à comptabiliser
au titre de l’exercice clos au 31 mai 2021.

1. Vente de tracteur conçu pour les vignes. L’acquéreur veut s’assurer que le matériel est
compatible avec son terrain et l’espacement de ses ceps de vigne. La livraison a eu lieu le
28 mai 2021, l’essai concluant le 2 juin 2021 et le paiement intégral du prix le 6 juin 2021.
Un acompte a été versé au moment de la commande le 15 mars 2021. Fait générateur =
condition suspensive, condition qui retarde la livraison. Le produit ne doit pas être
enregistré pour l’exercice clos le 31 mai mais pour celui d’après

2. L’entreprise s’est engagée pour une durée de 4 ans à assurer la réparation de


l’ensemble du matériel agricole d’une grosse ferme. Elle intervient pour une prestation les
30, 31 mai et 1er juin pour remettre en état un matériel. Fait générateur = fin de service
date d’achèvement  donc sur l’exercice qui suit (prestation continue)
3. Un tracteur destiné à la vente (stock) prend feu. Il est détruit en totalité. Le 1 er mars
2021, la Cie d’assurance verse une indemnité de 10.000 € en réparation du sinistre. Quel
type de produit est une indemnité d’assurance = produit exceptionnel, c’est du stock, on
est payé avant le 31 mai donc on l’enregistre pour l’exercice qui clôture le 31 mai

Section 2 : Les charges déductibles

I. L’exercice de déduction des charges

Les charges se déduisent de l’exercice au cours duquel elles sont engagées.

Rappel : en application des principes d’indépendance des exercices et du rattachement


des charges aux produits, l’entreprise ne peut pas déplacer des charges d’un exercice à
l’autre.

Ainsi,

 Les charges engagées au titre de l’exercice et payées sont déduites,


 Les charges engagées au titre de l’exercice restant à payer sont déduites (ex
facture d’électricité en janvier et estimation de la consommation pour décembre) et,
 Les charges payées au cours de l’exercice mais concernant l’exercice suivant sont
des charges constatées d’avance soustraites des charges par l’intermédiaire d’un
compte de régularisation.

II. Les conditions générales de déduction des frais généraux :

2 types de conditions

A. Les conditions de fond

Plusieurs conditions doivent être satisfaites :

- se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise càd que vont être exclues
les dépenses qui se traduisent par une augmentation de l’actif ;

- être exposés dans l'intérêt de l'exploitation ;

- se rattacher à une gestion normale et,

- ne pas être exclues du résultat fiscal par une disposition expresse de la loi.

En outre, pour l’entreprise individuelle, les charges afférentes à des actifs qui ne sont pas
nécessaires ou pas utilisés pour l'exercice de l'activité professionnelle ne peuvent pas
être prises en compte dans le résultat professionnel.

B. Les conditions de forme

= être régulièrement comptabilisés au cours de l’exercice auxquelles elles se rapportent


et appuyés de pièces justificatives suffisantes.

Pour les entreprises individuelles, obligation de déclarer chaque année :

- Les cadeaux de toute nature si valeur globale annuelle est supérieure à 3.000 €
(sauf objet conçu pour la pub dont valeur est inférieure à 69 € TTC).
- Les frais de restaurant, de réception et de spectacles > à 6.100 €.

A défaut amende de 5 % sur montant non déduit rapporté à 1 % si dépense déductible.

III. Distinction entre immobilisations et frais généraux

A. Définition

Sont considérés comme des immobilisations, les actifs qui réunissent simultanément les
trois conditions suivantes :

- être identifiable ;
- avoir une valeur économique positive, traduite par les avantages économiques
futurs attendus par l’entreprise ;
- être contrôlé par l’entreprise (propriétaire) ;

Cas particulier des dépenses d’acquisition de petits matériels et outillages, de matériels et


mobiliers de bureau et de logiciels : constatées en charge si la valeur d’acquisition unitaire
hors taxes n’excède pas 500 €.

B. Conséquence

L’achat d’une immo n’est pas une charge déductible immédiatement du résultat fiscal.

C. Valeur à retenir pour l’inscription des immobilisations

Les immobilisations sont inscrites à l’actif pour leur valeur d’origine càd :

- Pour une immo achetée = prix d’achat cad prix + droits non déductibles + frais liés
pour la mise en place tels que frais de transport, livraison, montage – les rabais, ris-
tournes etc..

- Biens acquis à titre gratuit = valeur vénale (donnés ou hérités),


- Immo créées par l’entreprise = coût de production cad coût acquisition des matières
et fournitures consommées + charges directes et indirectes de production.

- Immo apportés = valeur d’apport.

Cas particuliers des frais d’acquisition des immo (hono notaire, droits de mutation,
commissions versées à des intermédiaires) :

IV. Analyse des charges courantes

Exercice BIC

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