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Chapitre 8 : Les produits imposables

Section 1 : Les produits imposables au titre de l'exercice


I) Les règles de rattachement des créances
A) Principe
Les obligations comptables ou fiscales sont presque similaires sur ce point, comme l’indiquent les
articles 5 du Code de commerce et 38-2 bis du Code général des impôts.
• Les obligations comptables
Article 15 du Code de commerce : Seuls les bénéfices réalisés à la clôture d'un exercice peuvent être
inscrits dans les comptes annuels. »
• Les obligations fiscales
Article 38-2 bis du Code général des impôts : « Les produits correspondants à des créances sur la
clientèle ou à des versements reçus à l’avance en paiement du prix sont rattachés à l'exercice au cours
duquel intervient la livraison des biens pour les ventes ou opérations assimilées et l'achèvement des
prestations pour les fournitures de services.»

La comptabilisation et la prise en compte dans le bénéfice imposable des travaux en cours limitent
légèrement la portée de ces articles.

Conséquences :
Seul le bénéfice réalisé au cours de la période d'imposition, est imposable. Ce bénéfice n'inclut que les
créances et dettes certaines dans leur principe et déterminées dans leur montant, indépendamment des
dates d'encaissement ou de décaissement.

B) Analyse des principales situations

II) Cas des contrats à terme


Lorsque des contrats ont une durée excédant l'exercice comptable, deux méthode peuvent être
utilisées :
- la méthode du bénéfice à l'avancement des travaux: si l'entreprise peut évaluer de façon précise
le bénéfice global, elle peut comptabiliser à la clôture de l'exercice les produits et créances
correspondant à l'exécution des travaux, dégageant ainsi un résultat partiel;
- la méthode du bénéfice à l'achèvement des travaux: aucun bénéfice n'est pris en compte en
cours d'exécution du contrat. Le produit et la créance sont constatés en fin de contrat, lors de la
réception des travaux.

En cas de perte prévisible à la clôture d'un exercice, une provision doit être constatée.
Exemple 1

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III) Évaluation des créances et des dettes

A) Avoirs, créances et dettes de la zone euro


Les créances et dettes libellées en euros sont retenues pour leur valeur nominale.

B) Avoirs, créances et dettes libellées en monnaies étrangères


Les créances ou dettes doivent être évaluées à la clôture de chaque exercice en fonction du dernier
cours de change.
Les écarts de conversion déterminés par rapport à l'euro sont pris en compte pour détermination du
résultat fiscal ; les règles comptables étant différentes, cette régularisation est pratiquée de manière
extra-comptable.
Exemple 2
Section 2 : Les stocks
I) Principe
Article 8 du Code de commerce
«Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant doit [...] contrôler par inventaire,
au moins une fois tous les douze mois, l'existence et la valeur des éléments actifs et passifs du
patrimoine de l'entreprise. »

L'article 8 du Code du commerce fait obligation à l'entreprise de répertorier au moins une fois par an
tous les éléments du patrimoine de l'entreprise. Cette obligation revêt une importance particulière au
niveau des stocks. Les éléments à comprendre dans les stocks sont énoncés par l'article 38 ter de
l'annexe III du CGI. Ils comprennent
- les marchandises ;
- les matières premières ;
- les matières et fournitures consommables ;
- les productions en cours;
- les produits intermédiaires;
- les produits finis;
- les produits résiduels;
- les emballages perdus;
- les emballages récupérables non identifiables (durée inférieure à un an).

II) L'évaluation des stocks


Les stocks sont évalués à leur coût de revient, sauf si le cours du jour est inférieur à ce coût de revient.
A) La détermination du coût de revient
• Pour les produits achetés : le coût de revient est constitué par le prix d'achat (majoré de la TVA non
récupérable par l'entreprise) et les frais accessoires d'achat, à l'exclusion des frais de stockage et de
douanes (en cas de produits fongibles, les méthodes de valorisation autorisées sont le coût moyen
pondéré et la méthode premier entré, premier sorti).
• Pour les produits fabriqués : charges directes et indirectes se rapportant à ces produits, à l'exclusion
des charges financières, des charges administratives ou ne concernant pas la production et des charges
de commercialisation.
• Pour les produits en cours: même définition que pour les produits fabriqués.
• Les produits résiduels sont évalués au cours du marché au jour de l'inventaire.

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B) La détermination du cours du jour
Le cours du jour est le prix de marché auquel les stocks pourraient être vendus le cour de l'inventaire.
Si le cours du jour est inférieur au coût de revient, cette dépréciation est constatée par la constitution
d'une provision (dans ce cas, le coût de revient peut être majoré de l'évaluation prévisionnelle des
charges liées à la vente).

Section 3 : L'imposition des produits d'exploitation

I) Les ventes de biens, de travaux ou de service


Les ventes, travaux ou services sont imposables sous déduction des réductions accordées.

II) Les revenus accessoires


A) Principe
Seuls les produit tirés d'éléments inscrits à l'actif du bilan sont imposables dans la catégorie des BIC.
B) Les revenus fonciers
En ce qui concerne les revenus fonciers, cette liberté d'affectation revêt ici une importance particulière.

(1) Les revenus de location des immeubles doivent conserver un caractère accessoire par rapport à
l’activité principalede l'entreprise, sinon ils demeurent imposables selon leur propre régime.

C) Les redevances de brevets, licences...

Afin d'encourager la recherche, ce type de produit bénéficie d'un régime d'imposition plus favorable
Les produits correspondants ne sont pas imposables selon le régime général des BIC : ils doivent être
déduits pour la détermination du bénéfice imposable.

III) Les autres produits d'exploitation imposables


A) Les productions immobilisées
La comptabilisation dans un compte de produit d'exploitation (72) à l'inventaire des productions que
l'entreprise s'est livrée à elle-même est imposable ; cette imposition compense les charges de
production de l'immobilisation enregistrées dans les comptes de charges d'exploitation.
B) Les subventions de fonctionnement
Les subventions de fonctionnement accordées par l'État, les collectivités locales ou des tiers pour
compenser des recettes trop faibles sont imposables dans les résultats de l'exercice.

Section 4 : L imposition des produits financiers

I) Les produits de créances, dépôts et cautionnements

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Si ces valeurs figurent à l'actif du bilan, les produits de ces différents placements sont imposables dans
le bénéfice de l'exercice au cours duquel ils ont couru.
II) Les revenus de portefeuille-titres
A) Les revenus de portefeuille-titres
1) Les dividendes
Même si les titres figurent au bilan, les dividendes perçus ne sont pas soumis à 1'impôt sur le revenu
dans la catégorie des BIC mais imposés comme revenus mobiliers afin de profiter des abattements
attachés à ce type de revenus.
2) Les produits de titres à revenus fixes
Les intérêts des placements à revenus fixes (obligations, titres participatifs, etc.) doivent être rattachés
aux résultats imposables de l'exercice au cours duquel ils ont couru.
De la même manière que les dividendes, ils sont retranchés du bénéfice imposable au titre des BIC afin
d'être imposés comme revenus mobiliers et de profiter ainsi des mesures préférentielles d'imposition
réservées à ce type de produit.
3) Les primes de remboursement
• Principes
La prime de remboursement d'une obligation ou d'un titre d'emprunt assimilé s'entend généralement
comme la différence entre le prix de remboursement (y compris les intérêts payés d'avance ou
partiellement capitalisés) et le prix d'émission ou d’acquisition.

• Titres émis avant le 01.01.1993


Pour les titres émis avant le 01.01.1993, la prime de remboursement est imposable lors du
remboursement.

• Titres émis à partir du 01.01.1993


Pour les titres émis à partir du 01.01.1993, si le montant de la prime excède 10 % du prix d'acquisition
et que le prix d'émission n'excède pas 90 % de la valeur de remboursement, la prime est imposable
pour la fraction courue au cours de l'exercice.
Cette fraction est estimée à partir d'une répartition actuarielle de la prime selon la méthode des intérêts
composés. En pratique, on applique au prix d'acquisition, majoré de la fraction de la prime et des
intérêts capitalisés à la date anniversaire de emprunt, le taux d'intérêt actuariel déterminé à la date
d'acquisition. Le montant des annuités imposables est donc progressif. Si le montant de la prime
n'excède pas 10% du prix d'acquisition, l'imposition est reportée à la date d'échéance du titre.

Remarque
En cas de cession du titre, le résultat de cession est diminué des fractions de primes de remboursement
et des intérêts pris en compte dans les résultats imposables mais non encore perçus.
Exemple 3

III) Les opérations réalisées sur les marchés financiers à terme


L'imposition des profits résultant de ce type de contrat est effectuée avec les produits de l'exercice, que
le contrat soit conclu et dénoué au cours du même exercice ou que le contrat ne soit pas dénoué à la fin
de l'exercice. Dans cette deuxième situation, l'entreprise doit inclure dans les résultats de l'exercice les
écarts financiers.
Néanmoins, si le contrat a pour objet de compenser le risque d'une opération de l'exercice suivant,
traitée sur un marché de nature différente, le profit réalisé sur ce contrat à la clôture de l'exercice est
reporté au dénouement de celui-ci (CGI art. 38.6.5).
En pratique, les gains (latents ou réalisés) ainsi que les pertes (latentes ou réalisées) effectués à
l'occasion d'opérations intervenant sur un marché organisé (MATIF par exemple) sont intégralement
inclus dans les résultats de l'exercice en produits ou en pertes. Fiscalement ces gains sont imposables et
ces pertes sont déductibles.

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IV)Les gains latents de change
La constatation de gains latents de change à l'inventaire (comptabilisés au compte 477: «Différences de
conversion-Passif ») n'influe pas sur le résultat comptable.
Le résultat fiscal doit néanmoins prendre en considération ces produits qui seront réintégrés de façon
extra-comptable. Par ailleurs les gains de change comptabilisés au compte 766 sont normalement
imposables
Seules les créances ou les dettes avec des pays hors zone euro peuvent donner lieu à des gains de
change (latents ou réels).

Section 5 : L’imposition des produits exceptionnels


I) Les subventions
A) Les subventions d'équilibre
Les subventions d'équilibre accordées, en fonction des résultats, par l'État, les collectivités locales ou
des tiers, sont imposables dans les résultats de l'exercice.
B)Les subventions d'équipement
1) Principes
Les subventions d'équipement sont accordées par l'État, les collectivités publiques et des organismes
publics.
Cette aide à l'investissement pour l'entreprise est affectée à un équipement déterminé. Elle est imposée
au titre de l'exercice au cours duquel elle a été attribuée (sauf option de l'entreprise pour l'étalement).
L’étalement est également applicable aux subventions attribuées par l'intermédiaire .d'une entreprise
de crédit-bail à la condition expresse que la subvention soit reversée immédiatement à l'entreprise
subventionnée.
Les modalités d'imposition dépendent directement des modalités de la reprise de la subvention.
2) Modalités de reprise des subventions d'équipement

Exemple 4

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3) La cession d'une immobilisation financée par une subvention
En cas de cession d'une immobilisation financée par une subvention d'équipement, la part de la
subvention non encore reprise à la date de la cession constitue un produit imposable de l'exercice.

II) Les indemnités

A) Les indemnités perçues en cas de vol, d'expropriation ou de sinistre


Si l'indemnité est allouée à la suite d'un vol ou d'un sinistre conduisant à une aggravation des charges
d'exploitation déductibles, elle constitue un produit imposable.
Si l'indemnité compense la disparition d'une immobilisation, elle suit le régime des plus ou moins-
values. C'est le cas en particulier des indemnités d'expropriation.

B) Les indemnités perçues à la suite d'un contrat d'assurance-vie


Le capital versé à une entreprise à la suite du décès d'un membre de son personnel ou d'un dirigeant,
qu'elle avait assuré sur la vie ou sur des risques d'invalidité, est imposable.

C) Les indemnités perçues à la suite d'un contrat d'assurance-vie garantissant un emprunt


Le capital versé par la compagnie d'assurance à l'organisme prêteur entraîne pour l'entreprise
l'annulation de la dette au passif du bilan.
L'annulation de cette dette du passif constitue pour l'entreprise un profit imposable.
Ce profit peut être réparti par parts égales sur cinq exercices (l'exercice de réalisation et les quatre
exercices suivants).
Plusieurs conditions sont nécessaires pour bénéficier de cet étalement :
- garantir l'entreprise contre le décès, l'incapacité ou l'invalidité du dirigeant;
- le contrat doit être souscrit sur la tête d'un dirigeant ;
- la déduction des primes doit suivre le même traitement.

III) Les dégrèvements d'impôt


Si une entreprise bénéficie d'un remboursement d'impôts, ce dégrèvement constitue un profit
imposable si le remboursement correspond à un impôt antérieurement déduit. Dans le cas contraire, le
dégrèvement n'est pas imposable et doit être déduit extra-comptablement.
Remarque
Les reprises de provisions d'exploitation financières ou exceptionnelles, constituent des produits
imposables, sauf si la dotation correspondante n'était pas elle-même déductible.

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