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Restructuration d’entreprises
Geneviève SARR
Séquence 3 : TROISIEME PARTIE : APPROCHE FISCALE DES OPERATIONS DE RESTRUCTURATION
Les opérations de restructuration qui ont des objectifs organisationnels peuvent être vus comme des opérations
d’achat ou de vente de société et à cet effet être soumises au régime des plus-values. Afin d’encourager ces opérations
qui permettent aux sociétés de mieux faire face aux enjeux du marché, le législateur a prévu un régime fiscal afin de
minimiser le coût fiscal de l’opération.
Comme cela a été précisé plus haut, la fusion entraîne sur le plan juridique :
- Un transfert de patrimoine, notamment l’actif de la société absorbée composé de biens meubles, immeubles et
parfois de créances,
- Prises isolément chacune de ces opérations font l’objet d’une imposition. Cependant afin de faciliter le
regroupement des entreprises, des mesures de faveur sont prévues par le CGI, en ce qui concerne les droits
d’enregistrement.
- Les opérations assimilées (scission ou APA) peuvent bénéficier de ce régime sous réserve des conditions prévues
par le CGI.
Nous étudierons les conditions d’application du régime de faveur ainsi que ses incidences fiscales.
Pour la fusion :
- Le passif pris en charge ne doit pas comprendre l’emprunt ayant financé la prise de contrôle.
Pour la scission :
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- Les sociétés bénéficiaires des apports doivent avoir leur siège social au Sénégal,
- Les conventions d’apport doivent prendre effet à la même date pour toutes les sociétés bénéficiaires,
- L’opération doit être préalablement agréée par le Ministre chargé de l’Economie et des Finances.
Ces incidences concernent essentiellement l’IS, le sort fiscal des plus-values de cession et l’attribution d’actions ou de
parts sociales.
Les contribuables doivent ainsi, dans un délai de 30 jours, faire parvenir à l’Administration la déclaration du résultat de
l’exercice ainsi clos, accompagnée des documents d’usage prévus en cas de déclaration des revenus.
Mais ces contribuables doivent aviser l’Administration de la cession totale ou partielle et lui faire connaître la date à
laquelle l’opération a eu lieu ou sera effective ainsi que s’il y a lieu, le nom et l’adresses du cessionnaire (art 260 al3).
Si l’Administration considère que la créance de l’Etat est mise en péril elle peut recouvrer immédiatement les impôts
dues ( art 260 al 7).
Toutefois « dans le cas de cessation d’activité en cours d’année par la société absorbée suite à une opération de fusion
avec effet rétroactif au premier jour de l’exercice, cette dernière est dispensée de l’obligation de déclaration d’impôt
sur les bénéfices (art 260 al7).
La rétroactivité des fusions n’est admise que si elle n’a pas pour effet de faire remonter l’acte d’apport à une date
antérieure à celle de l’ouverture de l’exercice au cours duquel la convention de fusion a été conclue (art 260 al. 8).
Le bénéfice exclut, toute compensation entre les déficits antérieurs non encore déduits et les bénéfices des sociétés
qui fusionnent (art 260 al 8).
Elle entraîne ainsi la perte du droit du report chez l’absorbante des déficits fiscaux de l’absorbée.
1. Définition de la plus-value
La plus-value naît d’une opération de cession. Sur le plan comptable, elle est constituée par la différence entre le prix
de cession et la valeur nette comptable du bien, au jour de l’opération.
Exemple :
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Matériels 10 000 000 4 000 000 6 000 000 7 000 000 1 000 000
- La plus-value doit résulter de l’attribution d’actions ou de parts sociales, ce qui signifie que l’opération doit avoir
comme contrepartie une remise de titres,
- La fusion doit être effectuée soit par des SA, soit par des SARL,
- Les amortissements annuels de même que les plus-values réalisées sur les éléments apportés ultérieurement
doivent être calculés d’après leur valeur nette comptable lors de la fusion.
Application :
Une société Antos créée en 2004 décide en octobre 2013 de fusionner avec la société Oméga. La société Antos décide
d’apporter les éléments suivants :
Immeubles 30 000 000 4 500 000 25 500 000 40 000 000 14 500 000
Matériels 10 000 000 3 000 000 7 000 000 8 000 000 1 000 000
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La société Antos ayant été créée en 2004, les cessions sont intervenues plus de 5 ans après la création, la base
d’imposition est donc de la moitié.
Taux IS (30%)
Elle est prise en compte dans l’assiette de l’IS pour son intégralité
Taux IS (30%)
A l’exception des plus-values sur stock, il n’y a pas d’imposition au niveau de la société absorbée. Du fait du régime de
faveur la société absorbée réalise une économie d’impôt de 3 825 000 Fcfa.
En vertu des dispositions fiscales, cette opération ne constitue pas une distribution de revenus de valeurs mobilières et
par conséquent n’est pas imposée dans ladite catégorie.
Les incidences concernent les amortissements, le calcul des plus-values et les droits d’enregistrement
Aux termes de l’article 20 du CGI et en contrepartie de l’exonération de la société absorbée, la société absorbante doit
procéder au calcul des amortissements des biens reçus d’après leur valeur comptable lors de la fusion.
De même, les plus-values ultérieures sont calculées d’après lesdites valeurs comptables.
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Les plus-values sur biens amortissables sont calculées sur la base de 32 500 000 Fcfa.
Les plus-values sur biens non amortissables (le fonds de commerce…) sont calculées sur la base de Zéro.
Capital social inférieur ou égal à 100 Millions : droit fixe de 25 000 Fcfa
En présence d’un apport d’immeuble il est appliqué une surtaxe de 3% (art 472 III, N°1 CGI)
Le taux peut être réduit à 1% si la société prend l’engagement de conserver le bien pendant au moins 10 ans (art 472
V, N°3).
Exemple : une société procède à une augmentation de capital de 150 000 000Fcfa avec un apport d’un immeuble de
80 000 000 Fcfa
TAXATION :
-------------
2. Régime de faveur
Le CGI, dans le cadre des opérations de fusions et opérations assimilées dispose en son article 471, III que sont
enregistrés au droit fixe de 5 000 Fcfa les actes de fusions, scissions et APA qui remplissent les conditions ci-dessus.
Par conséquent de tels actes ne sont assujettis ni au droit proportionnel d’1% prévu en cas d’augmentation de capital,
ni à la surtaxe de 3% portant sur les apports immobiliers.
Exemple :
Dans l’exemple ci-dessus, les droits d’enregistrement sont limités à 5 000 Fcfa.
1. Définition
Les deux notions ont du point de vue du droit des sociétés une signification différente et la distinction est importante.
La prime de fusion constitue un élément résultant de la différence entre d’une part la valeur de l’apport d’actif net fait
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par la société absorbée après diminution de la partie de cet actif correspondant à la participation de la société
absorbante dans la société absorbée et d’autre part, la valeur nominale des titres représentatifs de l’augmentation de
capital.
La notion de boni (ou plus-value ) ou mali (moins- value) de fusion a un caractère différent de la prime stricto sensu.
La prime de fusion
Il y a prime de fusion, chaque fois que la valeur des titres de la société absorbante excède, lors de la fusion, leur valeur
nominale.
C’est la différence entre la valeur des biens reçus en apport et le montant de l’augmentation de capital.
Le boni de fusion
Il intervient lorsque la société absorbante détient des participations dans la société absorbée et qu’elle renonce à ses
droits dans l’apport effectué par la société absorbée.
Il y a boni de fusion chaque fois que la participation détenue par la société absorbante dans la société absorbée a une
valeur comptable inférieure à la valeur d’apport de ka fraction de l’actif net de la société absorbée correspondant aux
droits de la société absorbée.
Dans le cas d’une fusion-renonciation, la société absorbante se limite à créer des droits sociaux nécessaires à la
rémunération des actionnaires de la société absorbée autres qu’elle-même. C’est la forme la plus habituelle.
EXEMPLE
Une Société A au capital de 200 000 000 divisé en 20 000 actions de 10 000 Fcfa chacune
Dans le portefeuille de la société A figurent 2 000 actions d’une société B achetées à 22 000 Fcfa, valeur réelle estimée
11 000 Fcfa
La société B au capital de 100 000 000Fcfa divisé en 10 000 actions de 10 000 Fcfa,
La société A absorbe la société B qui lui apporte un actif net de 120 000 000 Fcfa soit 10 000 x 12 000
L’augmentation de capital de la société A va créer 9 600 actions nouvelles, soit : 12 000 x 4/5
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Ainsi, sur les 9 600 action nouvelles, les 1 920 constituent une propriété des actionnaires de la société A ( 9 600 x 1/5 =
1 920)
La société A déclare, dans l’acte de fusion, renoncer à la fraction d’augmentation du capital (1 920 x 10 000 =
19 200 000) qui correspond à ses propres droits dans l’apport effectué par la société B.
La société A limite ainsi son émission à 7 680 actions nouvelles attribuées aux autres actionnaires de la société B.
Les 5 000 Fcfa constituent la différence entre la valeur estimée et la valeur nominale de l’action A ( 5 000 = 15 000-
10 000)
La fraction de l’actif net apporté par la société B qui correspond à la participation de la société A est de :
Elle a comme contrepartie l’annulation de la participation de la société A à sa valeur d’entrée ou d’achat = 22 000 000
Fcfa
La différence entre la valeur des actions amorties à l’actif net correspondant à la participation de A dans B constitue la
prime de fusion complémentaire ou boni de fusion
Il s’agit d’une plus-value égale à 2 000 000 Fcfa soit (24 000 000 – 22 000 000)
Par contre le mali de fusion constitue la moins-value au cas où la valeur d’achat ou d’entrée est supérieure à la valeur
de l’actif net apporté.
Sur le plan comptable, il est à noter que la prime de fusion est portée au passif du bilan et constitue une réserve.
Le boni de fusion n’est pas enregistré dans le résultat au motif qu’il s’apparente à une réévaluation qui par prudence,
ne doit pas affecter le résultat.
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