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Dans la politique française, il existe plusieurs sortes de scrutin dont le scrutin

majoritaire à deux tours et le scrutin proportionnel qui sont les plus utilisés. Le choix
du mode de scrutin a des conséquences différentes sur la vie politique.

D’une part, le mode de scrutin utilisé modifie la représentativité des partis


politiques dans les différents pouvoirs politiques. Le scrutin majoritaire à deux tours
permet aux grands partis d’être fortement représentés mais laisse peu de places pour
les petits partis. En effet, dans ce mode de scrutin, toutes les places d’une
circonscription sont attribuées au parti du candidat qui a obtenu le plus de voix
(parfois même dès le 1er tour s’il a obtenu plus de 50% des voix). Le scrutin
proportionnel permet une meilleure représentation des partis minoritaires car chaque
parti reçoit un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix obtenues. Le
document 2 qui représente les « Effets des modes de scrutin sur la composition de
l’Assemblée Nationale en 2017 » nous permet d’illustrer ceci. Sur le premier
graphique qui nous donne la répartition de l’Assemblée nationale élue au scrutin
majoritaire à deux tours en 2017, nous voyons que 350 sièges ont été obtenus par La
République en marche et le MoDem et seulement 18 sièges pour le FN et les autres
petits partis sur les 577 sièges possibles. Sur le second graphique qui nous donne la
répartition de l’Assemblée Nationale si le scrutin avait été proportionnel intégral,
nous voyons que la République en Marche et le MoDem n’auraient obtenu que 186
sièges (au lieu des 350 réellement obtenus) tandis que le FN en aurait obtenu 83 et
les autres petits partis 25 (au lieu des 18 réellement obtenus pour les deux cumulés).

D’autre part, le mode de scrutin influe aussi sur la stabilité politique. En effet,
le scrutin majoritaire à deux tours permet d’obtenir une bonne stabilité politique car
plus le nombre d’élus d’un même parti est important plus il est facile d’obtenir la
majorité et de voter les lois. Au contraire, le scrutin proportionnel est une source
d’instabilité car si aucune majorité n’apparait il est beaucoup plus difficile de voter
les lois. Le document 3 qui est une frise représentant le temps pendant lequel
plusieurs Présidents du Conseil élus au scrutin proportionnel sont restés au pouvoir
pendant la IVème République confirme ce fait. Ce document nous explique qu’aucune
majorité stable ne pouvait se dégager et que l’Assemblée Nationale pouvait
facilement renverser le gouvernement. Il y a donc eu 24 gouvernements différents
entre 1946 et 1958 et certains Présidents du Conseil ne sont restés que quelques jours
en fonction comme Robert Schuman qui n’a siégé que 2 jours en septembre 1948 ou
Pierre Pfimlin 16 jours en mai 1958.

Ces deux exemples de scrutin qui ont chacun des avantages et des
inconvénients montrent bien que le pouvoir politique peut être complètement
différent suivant celui qui est utilisé.

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