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Les Six Vagues de Reveil
Les Six Vagues de Reveil
INTRODUCTION
Le plus grand besoin du monde aujourd’hui est celui d’une formidable
manifestation de l’Esprit de Dieu dans la puissance du réveil. " Un réveil " est le
moment où Dieu Se révèle dans une sainteté terrifiante et une puissance
irrésistible. Il s’agit du moment où Il visite le monde des hommes en leur
communiquant une vision toute fraîche de Sa gloire et de Sa grâce et où
simultanément Il leur révèle leur péché, leur faiblesse, et leur besoin désespéré
de la miséricorde de Dieu. En temps de réveil, le peuple de Dieu est restauré de
son état rétrograde, de son indifférence et de son inactivité. Le peuple de Dieu
redevient préoccupé par les choses de Dieu. Il devient intensément fervent dans
la prière, se rend à la Maison de Dieu plus fréquemment en recherche de
communion et pour adorer. Il grandit dans une faim pour la Parole prêchée qui
illumine et pénètre puissamment les cœurs de ceux qui l’écoutent, apportant la
conviction de péché et demandant une réponse de leur part. Les croyants
croissent dans la passion des âmes et deviennent profondément soucieux du
combat spirituel à mener pour les perdus.
" C’est très significatif que, depuis la Réforme, les réveils se soient produits à
une fréquence de plus en plus élevée. Encore et encore Dieu a secouru ce qui
était au-delà de toute aide humaine : qu’est-ce qui aurait pu sauver l’Eglise
sinon des interventions gracieuses de la toute puissance ? Le besoin ne peut que
s’accroître alors que nous nous orientons vers la fin des âges. " - D. M. Panton
– cité par Arthur Wallis dans " The Day of Thy Power " (Le Jour de Ta
Puissance), p.24 .
" La conversion tranquille des pécheurs, l’un après l’autre, sous le ministère
ordinaire de l’Evangile, doit toujours être considéré avec un sentiment de
satisfaction et de gratitude… mais une manifestation périodique d’une
conversion simultanée de milliers d’âmes doit aussi être désirée, parce que ceci
a la capacité de démontrer d’une façon visible et impressionnante que Dieu a
fait de ce même Jésus, qui a été rejeté et crucifié, à la fois Seigneur et Christ. " -
William Reid, cité par Arthur Wallis dans " The Day of Thy Power " (Le Jour de
Ta Puissance), p.44 .
Ainsi, un réveil est ce dont l’Eglise et le monde ont besoin. Et le réveil est
justement ce que Dieu désire donner. Il n’est pas réticent à ouvrir les cieux et à
nous envoyer " des temps de rafraîchissement depuis la présence de Dieu. " En
effet, il est juste de dire que les périodes de réveil ont toujours été le principal
moyen que Dieu a employé pour faire avancer Sa cause et la cause de l’Eglise
dans le monde.
" Quoiqu’il y ait une influence plus constante de l’Esprit de Dieu qui, dans une
certaine mesure, préserve Ses ordonnances, néanmoins la façon dont les plus
grandes choses se sont faites pour concourir à cette œuvre, a toujours été celle
de remarquables effusions de l’Esprit en des périodes spéciales de
miséricorde… " - Jonathan Edwards, " History of Redemption " (Histoire de la
Rédemption) p.30
Nous avons choisi d’utiliser l’analogie avec les " vagues " pour illustrer ces six
périodes où Dieu a déversé Son Saint-Esprit, ranimant l’Eglise et réveillant les
perdus. La vie d’une vague commence de façon imperceptible mais il existe un
point à partir duquel elle devient visible et où l’eau commence à se lever. Très
rapidement, elle atteint une crête, stagne, et décroît alors lentement. Ce
processus se répète avec chaque nouvelle vague, soulevant un peu d’eau de la
vague précédente et la poussant vers la nouvelle. C’est exactement ce qui s’est
passé dans l’histoire des réveils.
Aux dates citées ci-dessus, et dans les environs, l’Eglise s’est délectée d’une
fraîche vague de la bénédiction divine. Nous appellerons chacune d’elle un
" grand " réveil parce que, bien qu’elle ait incorporé des réveils locaux, leurs
effets ont traversé les frontières nationales et ont fini par atteindre une échelle
mondiale.
I. Le Premier Grand Réveil à partir de 1727
Couramment appelé " Le Grand Réveil ", ce réveil n’a certainement pas été le
plus grand réveil en terme de croissance numérique ou d’étendue géographique.
Néanmoins, il mérite son nom parce qu’il a été la première occasion discernable
où l’Esprit de Dieu s’est répandu simultanément à travers différentes nations.
Griffith Jones, un jeune prêtre anglican, souvent surnommé " l’étoile du matin
du réveil ", marqua la Grande-Bretagne à travers sa prédication de réveil durant
une période d’au moins 10 ans avant que Théodore Frelinghuysen, un piétiste
réformé hollandais, ne commençat à voir de remarquables conversions en
Amérique. Il prêchait en 1727 avec des signes de réveil accompagnant son
ministère à New Jersey. Le réveil se répandit parmi les Presbytériens Irlando-
Ecossais sous le ministère de Gilbert Tennant, dont le père, William, fonda le
célèbre "Collège Log " qui plus tard devint l’Université de Princeton. Le réveil
se répandit ensuite chez les baptistes de Pennsylvanie et de Virginie avant le
réveil extraordinaire qui eut lieu à Northampton, dans le Massachusetts, sous le
ministère de Jonathan Edwards en 1734. L’expérience personnelle d’Edward à
propos des réveils, et sa pensée aiguisée, lui permirent de produire un certain
nombre de théologies du réveil et d’observations pastorales qui aujourd’hui
encore ne trouvent pas d’égal au niveau de leur sagesse et de leur perspicacité.
Après cela, le réveil se répandit en Angleterre et fit une plus profonde avancée
en Amérique par l’intermédiaire de la visite de George Whitefield en 1739.
Durant son ministère, Whitefield prêcha dans presque chaque ville d’Angleterre,
d’Ecosse et du Pays de Galle, il traversa l’Atlantique sept fois ; il gagna
d’inombrables âmes à Boston, New York et Philadelphie. On estima qu’il
prêcha environ 18 000 messages remplis de puissance bien qu’aucun de ses 75
sermons enregistrés ne rendent justice à son style et à sa façon de les délivrer.
Il est clair que ce Réveil fut véritablement " grand " et eut un effet notable sur la
majorité des pays où se trouvent ses chrétiens évangéliques. Il toucha l’Eglise en
place, convertit des milliers d’âmes et eut des impacts sur les conditions
sociales. Les historiens se réfèrent habituellement à l’année 1766, l’année de la
révolution américaine, comme celle où le réveil avait atteint le maximum de sa
puissance et commencé à décliner.
Les barrières étaient énormes. Il y avait un déclin moral qui avait suivi la Guerre
d’Indépendance en Amérique, la Révolution Française, l’infidélité et le
rationalisme en Europe et partout des assemblées en état de déchéance
progressive. Les débuts du réveil peuvent être localisés vers la fin de l’année
1791, dans les villes du Yorkshire, où il se répandit à travers toutes les régions et
dénominations. Les méthodistes à eux seuls connurent une croissance numérique
qui passa de 72 000 à la mort de Wesley en 1791 à presqu’un quart de million en
l’espace d’une seule génération.
Orr rapporta qu’il n’y avait pas d’extravagances émotionnelles dans les réveils
de la côte Est. C’était loin d’être le cas dans d’autres régions. Francis Asbury fut
envoyé d’Angleterre avec Peter Cartwright et d’autres prédicateurs itinérants
pour prêcher dans les Frontières. James McGready et Barton Stone furent les
témoins d’un réveil stupéfiant à Kentucky en 1800, comportant beaucoup de
tremblements, de secousses, de pleurs, de cris et d’évanouissements. En 1801,
Barton Stone fut invité à prêcher à la maison de réunion de Cambridge dans la
province de Bourbon. Une deuxième visite attira 20 000 personnes qui vinrent à
une réunion de camp de 6 jours, pendant laquelle se manifestèrent des scènes de
réveil étonnantes : des centaines tombèrent en même temps, tout cela avec des
clameurs et des cris et beaucoup de conversions.
Les réunions de camp aux Frontières étaient souvent sabotées par des
alcooliques et des moqueurs, dont beaucoup se repentirent et se tournèrent vers
Dieu. Toutes les dénominations étaient bénies par ce réveil. Une communauté
complètement sans loi fut transformée en une communauté remplie de la crainte
de Dieu. La Société Biblique Américaine (The American Bible Society), la
Société des Traités Américaine (American Tract Society), le Bureau Américain
des Officiers pour la Mission Etrangère (American Board of Commissioners for
Foreign Mission) et un nombre innombrable d’autres sociétés furent créés à
cette période-là.
Le réveil qui commença en 1792 dura environ 30 années jusqu’à peu près début
1820, mais fut suivi très vite par le réveil de 1830 qui dura 12 ans avant de
connaître une décade de déclin.
Le plus grand effet de ce réveil fut ressenti bien au-delà des frontières de
l’Amérique du Nord et même durant les siècles qui suivirent. La philosophie de
Finney sur les réveils, formulée dans son autobiographie et expliquée dans ses
" Discours sur les Réveils Religieux ", toucha peu après des milliers de chrétiens
et déclencha des réveils dans le monde entier.
En Angleterre, les réveils se généralisèrent tout au long des années 1830. Des
évangélistes tels que Robert Aitkin et William Haslam entrprirent des missions
entachées de succès. Le darbysme (Mouvement des Frères) débuta durant cette
période, restaurant la doctrine de l’Eglise et la doctrine du retour de Christ. Ses
personnalités remarquables étaient J.N. Darby et George Müller qui initia un
travail pionnier dans l’orphelinat, l’évangélisation et l’entreprise missionnaire.
Un autre mouvement de restauration fut conduit par Edward Irving qui croyait
fermement dans la restauration des dons spirituels et des ministères apostoliques
dans l’Eglise.
John Elias, Christmas Evans et William Williams prirent d’assaut le Pays de
Galles à l’aide de leur puissante prédication. L’Ecosse aussi pouvait se targuer
d’avoir ses grands évangélistes tels que John et Horatius Bonar, le revivaliste
vétéran, Thomas Chalmers, Robert Murray McCheyne, W. H. Burns et son fils
William Chalmers Burns.
Sur un front international plus étendu, il y eut des réveils locaux dans diverses
parties du monde, notamment en Scandinavie, en Europe centrale, en Afrique du
Sud, dans les îles du Pacifique, en Inde, au Malabar et au Ceylan.
Quelques uns des évangélistes tels qu’Asahel Nettleton jouèrent un rôle essentiel
dans les deux périodes et certains historiens, en particulier Orr, se réfèrent à ce
temps de réveil comme une " résurgence ". Néanmoins, à cause des " nouvelles
mesures " et de la position arminienne anti-calviniste de Charles Finney, ainsi
que de l’influence incroyable du ministère de cet homme, la deuxième période
devrait plutôt être considérée comme un événement séparé.
Outre Atlantique, un autre million d’âmes furent gagné à Christ avant la fin de
l’année 1865. Cela se passa en Grande-Bretagne dont la population était de 27
millions d’habitants. L’Ulster vit 100 000 convertis, l’Ecosse, 30 000, le Pays de
Galles 100 000 et l’Angleterre 500 000.
Le réveil à l’origine fut axé sur le ministère de D.L. Moody, un ministère que
l’on peut décrire dans les termes suivants : " des campagnes d’évangélisation
hautement couronnées de succès alternant avec des réveils périodiques. " Moody
commença son ministère à Chicago et rentra à plein temps dans l’œuvre
chrétienne en 1860, en se concentrant sur un travail dans son école du dimanche
et au sein de l’organisation YMCA (" Young Men’s Christian Association ", soit
Association Chrétienne des Jeunes Hommes). Il fut un vase choisi par Dieu pour
couvrir les étincelles du réveil de 1857-60 qui ralluma une toute nouvelle
passion pour Dieu et pour les âmes dans le monde entier. Moody voyagea, avec
son compagnon chanteur évangéliste, Ira Sankey, en Angleterre plusieurs fois.
Parlant de la visite de Moody entre 1873 et 1875, Spurgeon la décrivit comme
une " visite grâcieuse " et " un rassemblement très mémorable de convertis ", en
particulier à Newcastle et Edinbourg. Andrew Bonar, également, mentionne
dans son journal " la vague d’un véritable réveil à Edinbourg ", le comparant à
l’expérience de réveil qu’il avait eu lui-même 35 années plus tôt. Des résultats
similaires accompagnèrent Moody et Sankey dans leurs voyages en Angleterre,
Irlande et Ecosse, où les plus grandes salles se remplirent.
Moody fonda l’Institut Biblique Moody en 1883, qui privilégiait les missions.
L’Alliance Chrétienne Missionnaire (C&MA) prit forme à cette même époque
sous l’impulsion de A. B. Sampson, et le Mouvement d’Effort Chrétien
(Christian Endeavour Movement) naquit d’un réveil à Portland, dans le Maine,
en 1880-1881.
D’autres évangélistes stimulés par Moody, se lancèrent eux-mêmes dans la
moisson. Sam Jones, J. Wilber Chapman et Billy Sunday connurent un succès
extraordinaire en Amérique du Nord. Andrew Murray exerça un puissant
ministère en Afrique du Sud, et John McNeil fit de même en Australie.
Le réveil toucha le Japon au début des années 1880, augmentant l’assistance aux
églises de 4000 à 30 000 membres adultes en l’espace de cinq ans. La Mission
Intérieure de la Chine bénéficia d’une grande rentrée de nouveaux
missionnaires. De nouvelles missions furent implantées dans de nombreux
endroits non-évangélisés et des nouvelles de réveils furent rapportées en Inde,
Afrique, Afrique du Sud, Madagascar, Amériques Centrale et du Sud.
Nous pouvons décrire cette " résurgence " comme " un réveil missionnaire " qui
propulsa les flammes du réveil de 1859 plus loin encore à travers le monde
entier, et batît les bases d’une Eglise forte – juste à temps pour le grand réveil du
20e siècle.
En 1900, un réveil éclata parmi les soldats Boers sud-africains qui avaient été
capturés par les Anglais et transportés dans diverses colonies anglaises. A la fin
de la guerre, en 1902, ils retournèrent en Afrique du Sud et le réveil les
accompagna. Gypsy Smith récolta une grande moisson là-bas en 1904.
Au Japon, durant l’année 1900, l’Eglise doubla en taille alors que le réveil
balayait les décombres dans beaucoup d’églises mourantes.
Le jour de prière et de jeûne (d’après Torrey), Evan Roberts reçut une oction du
Saint-Esprit dans une grande puissance, lors d’une réunion dirigée par Seth
Joshua. C’est là que le réveil gallois commença. Ce fut le 22 septembre 1904.
Les Etats-Unis subirent le contre-coup du Réveil Gallois dans presque tous les
endroits. La prière, la conviction de péché et les conversions firent leur
apparition spontanément, ce qui donna lieu à une croissance inhabituelle de
l’Eglise.
Presqu’aucun pays du monde ne fut exclu des effets de cet incroyable réveil.
Pratiquement toutes les nations, sur les cinq continents, reçurent une nouvelle
puissance venant du ciel, une nouvelle passion pour la prière et pour les perdus.
Des centaines de milliers vinrent au Seigneur.
CONCLUSION
On ne peut s’empêcher de remarquer deux choses dans cet historique bien tassé
des réveils.
1. Il ne fait aucun doute que Dieu a utilisé ces puissants réveils comme le
principal moyen de restaurer la richesse d’une Eglise en déclin, et de faire
avancer la cause de l’Evangile dans le monde. C’est la façon dont Dieu procède
pour maintenir une Eglise dans la vitalité et c’est de cette façon que Dieu étend
régulièrement Son Royaume, à la fois numériquement et géographiquement.
Que Dieu nous accorde Sa grâce afin que nous prenions part au réveil qui vient
avant le retour de Jésus