COMPTABILITE AVANCEE

CHAPITRE 6 : LES CHARGES D’EMPRUNT (NCT 13)

Introduction

Le traitement comptable des intérêts des emprunts finançant la production

d’immobilisations ou de stocks a toujours suscité de vifs débats, en fait, plusieurs méthodes
peuvent être envisagées pour ce traitement, et chacune de ces méthodes a ses avantages et ses
limites.

Section 1 : Biens pouvant donner lieu à la capitalisation des charges

d’emprunt : admissibilité des biens

1-Principes de comptabilisation

Les charges d'emprunt sont les intérêts et autres charges supportés par une entreprise
dans le cadre d'un emprunt de fonds. Un bien pouvant donner lieu à l'immobilisation des
charges d'emprunt est un bien qui exige une longue période de préparation avant de pouvoir
être utilisé ou vendu.

Les charges d'emprunt peuvent inclure :

 Les intérêts sur découverts bancaires et emprunts à court terme et long terme ;
 L'amortissement des primes d'émission ou de remboursement ;
 L'amortissement des coûts accessoires entraînés par la réalisation d'emprunts ;
 Les charges financières en rapport avec les contrats de location-financement ;
 Les différences de change résultant des emprunts de devises, dans la mesure où elles
sont assimilées à un complément des charges d'intérêt.

Selon la norme comptable « NCT13 » les charges d’emprunts doivent être passées en charges
de l’exercice au cours duquel elles sont encourues. Sauf à quelle soient immobilisées

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Les charges d’emprunts qui sont directement imputables à l’acquisition ; la construction ; ou

la production d’un bien pouvant donner lieu à immobilisation des charges d’emprunt doivent
être immobilisées comme un partie du cout de ce bien

2-Conditions nécessaires à la capitalisation des charges d’emprunt

Les biens pouvant donner lieu à immobilisation des charges d'emprunt sont considérés
comme actifs qualifiants :

 Les stocks qui exigent une longue période de préparation avant de pouvoir être
utilisés ou vendus,
 Les installations de fabrication, les installations de production d'énergie et les biens
immobiliers.

Ne sont pas considérés des actifs qualifiants :

 Les autres investissements et les stocks, qui sont fabriqués de façon routinière ou
autrement produits en larges quantités de façon répétitive.
 Les biens qui sont prêts à être utilisés ou cédés au moment de leur acquisition ne
donnent pas lieu à immobilisation des charges d'emprunt.

Section 2 : Période d’incorporation des charges d’emprunt

1-Début de l’immobilisation des charges d’emprunt

La période d’incorporation des charges d’emprunt dite période de capitalisation est la période
pendant laquelle on devrait inscrire au bilan les intérêts. Elle débute au moment ou les trois
conditions suivantes sont satisfaites.

 Les dépenses relatives au bien ont été réalisées,

 Les activités indispensables à la préparation du bien, préalablement à son utilisation ou
à sa vente, sont en cours,
 Les charges d'emprunt sont encourues

2-Suspension de l’immobilisation des charges d’emprunt.

L'immobilisation des charges d'emprunt doit être suspendue pendant les périodes longues
d'interruption de l'activité productive.

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3- Cessation de l’immobilisation des charges d’emprunt

L'immobilisation des charges d'emprunt doit cesser lorsque les activités indispensables à la
préparation du bien, préalablement à son utilisation ou à sa vente, sont pratiquement toutes
terminées.

Un bien est en général prêt à être utilisé ou vendu, comme prévu, lorsque sa construction
physique est achevée, même si des travaux administratifs de routine se poursuivent toujours.

Section 3 : Montant de la charge capitalisable

1-Conditions nécessaires à la capitalisation des charges d’emprunts

Outre la condition préalable à la longue période de préparation nécessaires avant que le bien
puisse être utilisé trois conditions sont nécessaires pour la capitalisation des charges
d’emprunt :

 Montant recouvrable : il est probable qu’elles donneront lieu à des avantages

économiques futurs pour l’entreprise
 Mesure fiable : leur cout peut être mesuré de façon fiable
 Charges évitables : les charges d’emprunt qui sont directement imputables à
l’acquisition la construction ou la production d’un bien pouvant donner lieu à
immobilisation, correspondent aux charges d’emprunt qui auraient pu être évitées si
les dépenses relatives au bien n’avaient pas été faites

2-Charges d’emprunt capitalisables

Les charges d'emprunt qui sont directement imputables à l'acquisition, la construction ou la

production d'un bien, pouvant donner lieu à immobilisation, correspondent aux charges
d'emprunt qui auraient pu être évitées si les dépenses relatives au bien n'avaient pas été faites.

Dans la mesure où des fonds empruntés spécifiquement en vue de l'obtention d'un bien
pouvant donner lieu à immobilisation des charges d'emprunt, le montant des charges
d'emprunt à immobiliser doit être égal aux charges d'emprunt réelles, encourues sur cet
emprunt au cours de l'exercice, diminuées de tout revenu obtenu du placement temporaire de
ces emprunts

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Dans la mesure où les fonds sont empruntés de façon générale et utilisés en vue de l'obtention
d'un bien, pouvant donner lieu à immobilisation des charges d'emprunt, le montant des
charges d'emprunt à immobiliser doit être déterminé en appliquant un taux de capitalisation
aux dépenses relatives au bien. Ce taux de capitalisation doit être la moyenne pondérée des
charges d'emprunt applicables aux emprunts de l'entreprise en cours au titre de l'exercice,
autres que les emprunts contractés spécifiquement dans le but d'obtenir le bien concerné.

Montant des charges d emprunt à capitaliser = dépenses moyennes relatives au bien *

taux de capitalisation

Le taux de capitalisation la moyenne pondérée des charges d’emprunt applicables aux

emprunts de l’entreprise en cours autres que les emprunts contracté spécifiquement dans le
but d’obtenir le bien concerné.

Application 1:

La société ABC a emprunté 2 500 000 D pour financer la construction de son siège social
s’étalant sur une période de 2 ans. Les charges relatives à cet emprunt se sont élevées à 80 000
D au cours de l’exercice N. Le montant emprunté dépassant les besoins immédiats de
l’entreprise. Une partie de la somme a été placée procurant 30 000 D de produits financiers.

Application 2 :

La société « XYZ » a financé son cycle de production s’étalant sur la période du 1 /5/N au
30/10/N+1 par un emprunt bancaire de valeur 150 000 D et de taux d’intérêt 6% remboursé en
intégralité le 30 /10/N+1.

Application 3 :

Une entreprise a entrepris la construction d’un bâtiment sans faire appel à un financement
particulier. Les emprunts et les dépenses de l’exercice N étaient les suivants :

La société a contracté en début d’exercice deux emprunts à payer sur 5 ans par échéance
annuelle le 1/1/ de chaque exercice

Emprunt A : Taux de 8% de montant de 2 500 000

Emprunt B : Taux de 6% de montant 3400 000

Les dépenses payées en N sont

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Février N: 1500 000

Avril N : 1100 000

Décembre N : 2 600 000

TAF : Déterminer le montant des intérêts pouvant donner lieu à capitalisation.

Application 4 :

La société « MIKA » décide de construire un entrepôt qui nécessite 18 mois avant d’être
achevé. Les dépenses engagés encours de l’exercice N se sont élèves :

 65 000 d versés le 15 janvier

 45 000 d versés le 15 mars
 160 000 d versés le 15 mai
 24 000 d versés le 30 novembre

-Un emprunt bancaire d’un montant de 150 000 D remboursable linéairement sur 5 ans
contracté spécialement pour la construction portant un intérêt de 10% exigibles annuellement.
-Un emprunt bancaire d’un montant de 200 000 d contracté remboursable en bloc dans 4 ans
et portant un intérêt de 10% exigibles annuellement.

Un emprunt obligataire sa valeur nominale 1400 000 D et remboursable sur 5 ans aux prix de
1520 000. Les intérêts au taux de 5% ainsi que les annuités de remboursement sont payables
chaque année.

TAF : Déterminer le montant des intérêts pouvant donner lieu à capitalisation.

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