Fibres Agro Sourcées-N2520

Réf.
: N2520 V1
Fibres agrosourcées
Date de publication :
10 avril 2011
Cet article est issu de : Matériaux | Plastiques et composites
par Michel BOURGEOIS
Résumé Les fibres dites « agrosourcées » sont issues de matières renouvelables

(agroressources) qui fournissent les composés de base nécessaire à l'énergie, à la
chimie et aux matériaux. Ces fibres d'origines diverses, qui bénéficient d'un grand intérêt,
constituent une solution idéale pour les industriels en devenant une alternative non
négligeable aux produits d'origine pétrochimique. Cet article présente les fibres
agrosourcées en détail avant de s’intéresser plus particulièrement à leurs propriétés
mécaniques et physiques. Le tri, le recyclage de ces fibres mais aussi leur
biodégradabilité sont également passés en revue.
Abstract Fibres called “agro-sourced” come from renewable materials (agro-resources)

that provide the basic compounds necessary for energy, chemicals and materials. These
fibers are of various origins, and are of great interest; providing an ideal solution for
industrialists by becoming a significant alternative to petrochemical products. This article
presents agro-sourced fibers in more detail before focusing more specifically on their
mechanical and physical properties. Sorting, recycling such fibers as well as their
biodegradability are also reviewed.
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Fibres agrosourcées

Institut français du textile et de l’habillement (IFTH)
1. Contexte...................................................................................................... N 2 520 - 2
2. Fibres agrosourcées................................................................................. — 2
2.1 Fibres végétales ........................................................................................... — 2
2.1.1 Classification des fibres végétales..................................................... — 2
2.1.1.1 Fibres provenant des poils séminaux de graines ................ — 2
2.1.1.2 Fibres libériennes extraites de tiges de plantes................... — 3
2.1.1.3 Fibres dures extraites de feuilles........................................... — 3
2.1.1.4 Fibres dures extraites d’enveloppes de fruits ...................... — 4
2.1.2 Avantages et inconvénients des fibres végétales ............................ — 4
2.2 Fibres artificielles agrosourcées ................................................................. — 4
2.3 Fibres synthétiques agrosourcées .............................................................. — 5
Parution : avril 2011 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200105380 - nexans // christele KENSICHER // 147.161.182.82
2.3.1 Généralités sur les plastiques ............................................................ — 5

2.3.2 Généralités sur les plastiques agrosourcés ou bioplastiques ......... — 5
2.3.2.1 Fibres synthétiques entièrement agrosourcées................... — 5
2.3.2.2 Fibres synthétiques particulièrement agrosourcées ........... — 6
3. Propriétés mécaniques et physiques .................................................. — 7
4. Tri et recyclage ......................................................................................... — 8
5. Biodégradabilité........................................................................................ — 8
6. Analyse du cycle de vie – Bilan Carbone ........................................... — 10
7. Conclusion.................................................................................................. — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. N 2 520
es difficultés d’approvisionnement en pétrole ou encore la volonté

L d’utiliser des produits moins polluants (rejet de CO2) poussent les indus-
triels à trouver une alternative aux produits d’origine pétrochimique. Les fibres
dites « agrosourcées » sont issues d’agroressources, autrement dit, de végé-
taux (matières renouvelables), lesquels fournissent les composés de base
nécessaires à l’énergie, à la chimie et aux matériaux (définition Ademe).
Ces fibres, qui peuvent être d’origines diverses (naturelle, artificielle ou syn-
thétique et particulièrement les bioplastiques), constituent une solution très
prometteuse.
Un glossaire est présenté en fin d’article.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie

est strictement interdite. – © Editions T.I. N 2 520 – 1
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FIBRES AGROSOURCÉES _____________________________________________________________________________________________________________
Tableau des abréviations 2. Fibres agrosourcées

PA Polyamide
PBT Polybutylène téréphtalate 2.1 Fibres végétales
PCL Polycaprolactone
Les fibres végétales, grâce à leurs avantages, présentent de plus
PE Polyéthylène en plus d’intérêt : matières premières renouvelables chaque
PET Polyester téréphtalate année, biodégradabilité et recyclabilité, et un Bilan Carbone®
(cf. § 6) neutre lors de l’incinération.
PHA Polyhydroxyalkanoates
Les limites de ces fibres sont les suivantes : les surfaces culti-
PLA Acide polylactique vables dédiées à ce type de culture restent limitées. Le coton,
grand consommateur d’eau et d’énergie, dispose d’une analyse du
PP Polypropylène
cycle de vie (cf. § 6) défavorable. Le jute, le lin et le chanvre sont
PTT Polytriméthylène téréphtalate moins exigeants en intrants (pesticides, engrais), mais des freins
techniques existent au niveau de la constance de la qualité des
PU Polyuréthane
fibres selon les zones de production ou les années de récoltes.
PVC Chlorure de polyvinyle Aujourd’hui, les principaux axes de développement technique des
fibres et des matériaux associés résident dans l’amélioration des
propriétés des fibres par la sélection, l’optimisation des cultures et
des procédés de transformation.
1. Contexte Il existe plusieurs autres fibres naturelles sur le marché ayant
auprès des consommateurs un caractère écologique bien établi.
Les produits naturels issus de la biomasse, en particulier les Pour autant, elles représentent encore des marchés confidentiels.
fibres naturelles comme le coton, ont toujours été exploités.
Suivant leur finesse et leur résistance, ces fibres sont utilisées
2.1.1 Classification des fibres végétales
pour la production de vêtements, de tissus, de tapis, de cordes, de

sacs. Les industriels et les consommateurs leur trouvent toujours
un grand intérêt, grâce à leur côté écologique et rustique, malgré 2.1.1.1 Fibres provenant des poils séminaux de graines
leurs limites, leurs contraintes et leurs prix. Elles représentent un ■ Le coton
axe de recherche important chez les acteurs industriels de l’auto-
mobile, du bâtiment ou de l’industrie papetière. En plus de leur Le cotonnier est un petit arbuste annuel de 1 à 1,50 m de haut. Il
origine agrosourcée, ces fibres sont dégradables, compostables est cultivé dans les zones chaudes d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et
et/ou recyclables. Malgré cet avantage, la demande en fibres végé- d’Europe (Espagne). Les fibres de coton proviennent des graines.
tales reste quasiment constante. En effet, deux autres familles de Le rendement en fibres est seulement de 0,05 t/ha/an. Cette fibre
fibres concurrencent les fibres naturelles : les fibres artificielles est utilisée depuis longtemps pour ses bonnes caractéristiques
cellulosiques comme la rayonne, la viscose et l’acétate de physiques et mécaniques. Les fibres de coton mesurent 25 à
cellulose, et les fibres synthétiques (polyester, polyamide, 32 mm et ont une largeur de 40 à 50 µm.
acrylique) issues du pétrole. Ces deux familles de fibres chimiques La fibre est utilisée dans le domaine du textile mais aussi pour
représentent actuellement environ 50 % des fibres utilisées. les papiers de luxe et les papiers de sécurité (papiers fiduciaires,
billets de banques) qui nécessitent une grande résistance au
Nota : le lecteur pourra consulter les chiffres présentés en fiche documentaire,
rubrique « Données statistiques et économiques ». pliage.
En 2008, la production mondiale est d’environ 24 millions de
L’augmentation constante des prix des fibres synthétiques (via tonnes, soit cinq fois plus que la production de toutes les autres
celui du pétrole), la volonté générale de respecter l’environnement fibres naturelles réunies. Les principaux pays producteurs sont la
ainsi que d’utiliser des matières premières locales (chanvre de Chine, les États-Unis, l’Inde, le Pakistan, l’Ouzbékistan et le Brésil.
l’Isère ou de l’Aube, lin de Normandie...) encouragent la R&D Une grande partie de la production est exportée vers des pays où
universitaire et industrielle qui s’est intensifiée depuis 10 ans sur la elle est manufacturée (vêtements), puis exportée.
recherche de bioplastiques performants et bon marché. Ces
bioplastiques sont issus totalement ou partiellement de la Le coton a conservé ses parts de marché en dépit de la forte
biomasse. Certains d’entre eux sont transformables en fibres texti- concurrence des tissus synthétiques, car il bénéficie, de la part du
les et commencent progressivement à concurrencer, malgré leur grand public, d’une image écologique discutable : en réalité, le
prix, les fibres synthétiques non agrosourcées sur quelques mar- coton est grand consommateur d’eau et de pesticides et les fibres
chés spécifiques (sous-vêtements, lingettes). synthétiques sont aussi performantes. La part de marché des
vêtements et des articles de maison en coton devrait rester stable,
mais l’avenir de la fibre dépendra des progrès technologiques,
Les fibres textiles sont classées selon leur procédé notamment d’une meilleure gestion des maladies et des ravageurs
d’obtention et leur origine : du cotonnier.
– les fibres naturelles :
• issues du règne végétal (exemple : le coton), ■ Le coton naturellement coloré
• issues du règne animal (exemple : la laine), Des fibres de couleur chocolat, caractéristiques de l’espèce
• issues du règne minéral (exemple : l’amiante) ; Gossypium barbadense ont été trouvées au Pérou sur un site
– les fibres artificielles : occupé vers 3 000 ans avant notre ère. Ce petit arbuste de 3 m de
• agrosourcées (exemple : la viscose), haut vit en moyenne 6 ans. Il pousse dans son biotope, sans
• issues du règne minéral (exemple : la fibre de verre) ; engrais, sans pesticide, sans produit chimique, dans un milieu
– les fibres synthétiques : complètement préservé.
• partiellement agrosourcées (exemple : polytétraméthy-
Ces cotons sont cultivés au Brésil. Du blanc écru aux teintes
lène téréphtalate vert),
chocolat en passant par le vert amande, le marron et le mauve, ils
• totalement agrosourcées (exemple : polyéthylène vert),
ne nécessitent pas de postteintures. La récolte du coton est faite à
• non agrosourcées (exemple : polyéthylène).
la main. Le tri est fait en fonction de la couleur et de la qualité.

N 2 520 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
______________________________________________________________________________________________________________ FIBRES AGROSOURCÉES
Le coton naturellement coloré est utilisé pour les linges de bain, Pour le marché des vêtements de qualité supérieure, les fibres et
les jouets d’enfants et les accessoires pour bébé. La limite de ce les fils de chanvre doivent répondre aux cahiers des charges des
coton se situe dans l’étroite gamme de couleur et la pauvreté et la industriels de l’habillement. Grâce aux progrès réalisés en matière
tristesse des nuances. de cotonisation de la fibre de chanvre (procédé d’affinage de la
fibre), le chanvre pourrait figurer en bonne place dans la chaîne de
■ Le coton biologique production des textiles traditionnels.
Il est cultivé sans engrais, sans pesticide ni produit chimique,
dans un milieu préservé. La demande reste confidentielle mais la ■ Le kénaf
croissance et l’intérêt du consommateur sont forts. La difficulté se Le kénaf est une plante herbacée dont la tige peut atteindre 3 m
trouve au niveau du manque de traçabilité des fibres sur de haut. Il se trouve principalement dans les régions tropicales
l’ensemble de la filière, avec des risques de mélange entre cotons (Inde, Chine, Afrique) et en Amérique du Sud. La production de
biologique et traditionnel. kénaf en Europe est rare. Cette fibre est destinée uniquement au
domaine papetier. Le rendement en fibre atteint près de 10 t/an/ha.
■ Le kapok La longueur moyenne des fibres (1,5 mm) est comprise entre celle
L’arbre est le kapokier et pousse aux Indes, à Java, en Afrique et des fibres de feuillus et celle des fibres de résineux.
en Amérique du Sud. La capsule de la plante de kapok fournit un
duvet léger autour des graines. Les capsules sont ouvertes à la ■ Le jute
main et égrenées. La fibre est légère, imputrescible et absorbante ; Le jute est une plante buissonnante originaire du Sud-Est
elle est utilisée pour le rembourrage du matériel de sauvetage asiatique. Le rendement en fibres est de 2 t/ha/an. Les fibres
(ceintures, gilets, bouées), de vêtements (en Chine), des coussins utilisées en papeterie sont les déchets de culture et de filature. La
ou de la literie, pour l’emballage ou mélangée à du coton pour la tige atteint une hauteur de 4 à 6 m avec un diamètre d’environ
fabrication des entre-doublures (ouatine). 3 cm. La longueur moyenne des fibres est de 30 mm, avec un
diamètre de 50 µm. La fibre ultime est très courte et très lignifiée.
2.1.1.2 Fibres libériennes extraites de tiges de plantes La production de jute s’échelonne entre 2,3 et 2,8 millions de
■ Le lin tonnes. L’Inde fournit 60 % de la production mondiale et le
Bangladesh la presque totalité du reste. Ce dernier exporte près de
Le lin est une plante annuelle dont la tige atteint 0,60 à 1,20 m la moitié de sa production annuelle sous forme de fibres brutes et
de hauteur pour un diamètre de 1 à 3 mm. Le lin pousse en Europe le restant en produits manufacturés. L’Inde exporte seulement
et en Égypte. La fibre provient des tiges de la plante. L’avantage de 200 000 tonnes d’articles en jute, le reste étant utilisé sur place.
cette fibre réside dans sa longueur élevée (en moyenne 33 mm) et
sa bonne résistance mécanique. Le lin est utilisé dans le domaine ■ La ramie
de l’habillement et des composites. Le rendement de production La ramie est une plante arbustive à fleurs appartenant à la
de lin est supérieur à la production de coton (jusqu’à 2 t/an/ha). famille de l’ortie (ou ortie de Chine). Originaire d’Asie de l’Est, la
Cette fibre est utilisée en papeterie pour des papiers fins ramie est produite principalement en Chine, au Japon, aux
(papiers à cigarette, papier Bible). Sa bonne résistance et sa Philippines et en Équateur.
longueur leur confèrent des bonnes caractéristiques mécaniques. Le rendement en fibres est d’environ 2 t/ha/an. Elle se présente
Les fibres très raffinées pour les papiers fins ont des longueurs sous la forme de tiges de 1,5 à 3 m de haut. La cellule élémentaire
inférieures à 4 mm. peut atteindre 17 cm de longueur. Elle donne une fibre blanche à
La production mondiale est de 1 million de tonnes (estimation l’aspect soyeux, très résistante. Comme elle manque d’élasticité et
de la FAO). En 2008, l’Europe de l’Ouest et la République de de résilience, elle est mélangée au coton et à la laine. Elle donne
Bélarus ont récolté 250 000 tonnes de fibres de lin. C’est l’Europe plus d’éclat et de résistance au coton et empêche la laine de
de l’Ouest qui produit le lin de meilleure qualité. Les lins prove- rétrécir.
nant de la Belgique, de l’Irlande et de l’Italie sont considérés Elle présente une concentration cellulosique importante et une
comme les plus fins. forte cristallinité. La longueur moyenne des fibres est comprise
Si les vêtements en lin sont toujours appréciés des entre 40 et 250 mm, pour un diamètre moyen de 45 µm. L’écorce
consommateurs, les autres utilisations (fabrication de papier et est utilisée depuis des millénaires pour la fabrication de ficelles, de
renfort de composites) sont en augmentation. En Europe, la cul- fils et d’un tissu nommé « lin de Chine ».
ture du lin demeure tributaire des aides accordées à l’agriculture. La FAO estime la production mondiale de ramie à
■ Le chanvre 280 000 tonnes (chiffres 2006), provenant essentiellement de la
Chine.
C’est une plante annuelle dont la hauteur varie de 1 à 3 m. La
fibre élémentaire est moins régulière, plus aplatie et légèrement 2.1.1.3 Fibres dures extraites de feuilles
plus lignifiée que celle du lin. Le chanvre est cultivé dans les pays
à climat tempéré, dans l’Est de l’Europe, en France, en Italie et en ■ Le sisal
Chine. La France est le premier producteur en Europe, avec Le sisal est une plante vivace constituée d’une rosette de
environ 9 100 ha cultivés en 2005. grandes feuilles à section triangulaire, allant jusqu’à 2 m de long. Il
Grâce à leurs bonnes propriétés mécaniques et la longueur des s’agit d’une plante tropicale, cultivée en Amérique du Sud, en
fibres élevée (en moyenne 20 à 50 mm), les fibres de chanvre sont Afrique, aux Antilles et en Extrême-Orient. Les fibres sont extraites
généralement utilisées dans les domaines du textile (tapis et des feuilles de la plante. La feuille contient 1 000 à 1 200 paquets
vêtements), des agrotextiles (toile anti-érosion), de l’automobile de fibres. Un plant produit environ 250 feuilles. La longueur
(composite pour panneaux intérieurs), du papier (fibres de renfort) moyenne de la fibre élémentaire est de 3 mm, 20 à 50 cm pour la
et du bâtiment (isolation thermique). La tendance de l’offre est à la fibre textile.
hausse et des expériences de réimplantation du chanvre en France La production mondiale de sisal est estimée à 300 000 tonnes,
sont tentées avec succès (en Isère par exemple). soit une valeur de 75 millions de dollars. Les principaux produc-
La FAO estime que la production mondiale de chanvre est teurs sont le Brésil (120 000 tonnes), la Tanzanie (30 000 tonnes) et
passée de 50 000 tonnes en 2000 à près de 90 000 tonnes en 2005. le Kenya (25 000 tonnes). Le Brésil exporte près de 100 000 tonnes
La fibre représente moins de 0,5 % de la production mondiale de de fibres brutes et de produits manufacturés, le Kenya
fibres végétales. 20 000 tonnes et la Tanzanie 15 000 tonnes.

Tableau 1 – Avantages et inconvénients des fibres végétales

Avantages Inconvénients
– Biodégradable et/ou compostable – Variation de qualité en fonction du lieu de production,
– Neutralité pour l’émission de CO2 au cours de l’incinération des conditions météo, de l’année
(identique à la quantité de CO2 absorbé pendant la croissance – Consommation d’eau et d’énergie non négligeable
de la plante) à la production
– Ressource renouvelable annuellement – Pour des applications industrielles, demande une bonne gestion
de stocks pour garantir une qualité constante (mélanger les lots)
– Bonnes propriétés mécaniques (résistance et rigidité) – Taux de reprise en eau important : risques de moisissures
– Bonne isolation thermique et acoustique en l’absence de traitement biocide
– Non abrasif pour les outillages – Mauvaise tenue au vieillissement
– Faible résistance thermique (200 oC max)
■ L’abaca 2.1.2 Avantages et inconvénients

des fibres végétales
L’abaca, également nommé « chanvre de Manille », est une fibre
extraite des feuilles de l’abaca, espèce de bananier originaire des En raison de leur densité, les fibres végétales constituent une
Philippines. Cette fibre peut mesurer jusqu’à 3 m de long. La fibre alternative intéressante aux fibres de verre et de carbone comme
élémentaire mesure de 3 à 12 mm (pour un diamètre de 22 µm). renfort de composites. En revanche, certains inconvénients
Elle est très résistante à la rupture et servait autrefois à fabriquer peuvent être un frein au niveau des développements industriels.
des cordages pour les bateaux. La pâte d’abaca entre dans la Les principaux avantages et inconvénients sont rassemblés dans le
composition de matériaux résistants au déchirement (sachets de tableau 1.
thé, billets de banque, papiers à cigarette et papiers à lettre de

luxe).
En 2007, les Philippines ont produit 60 000 tonnes de fibres

2.2 Fibres artificielles agrosourcées
d’abaca et l’Équateur 10 000 tonnes. La production mondiale est La demande en fibres textiles à base de cellulose est en
estimée à 30 millions de dollars. croissance constante pour deux raisons : une demande pour des
vêtements de qualité et la nécessité de répondre aux besoins
2.1.1.4 Fibres dures extraites d’enveloppes de fruits d’une population en augmentation. Les fibres artificielles
cellulosiques ont été développées dans cet objectif, à la fin du
■ La fibre de coco XIXe siècle.
La fibre de coco est une fibre ligno-cellulosique qui entoure la ■ La viscose

noix de coco. Elle fait partie des fibres dures en raison de sa teneur La cellulose est transformée en fibres de viscose par le procédé
élevée en lignine. Plus résistante mais moins souple que le coton, dit « xanthate ». Ce procédé a été inventé par le comte de
isolante, difficilement putrescible, elle présente toutefois un carac- Chardonnet. C’est en 1884, dans l’Isère, qu’il réalise artificiellement
tère biodégradable. La fibre sert à fabriquer des matériaux de rem- le premier fil textile au monde. Appelée « soie artificielle » puis
bourrage de matelas, des brosses, des cordes et des ficelles. La « rayonne » en 1924 (filaments continus), la viscose (sous forme de
longueur de la fibre est comprise entre 20 et 30 mm, avec un fibres) a été créée afin de répondre à une demande de tissu
diamètre moyen de 0,3 mm. semblable à la soie mais plus économique. Elle a connu un essor
important jusqu’en 1950. Par la suite, le procédé a été concurrencé
Elle entre dans la composition de géotextiles et agrotextiles par la fabrication de fibres synthétiques.
(filtres de drain par exemple) et de matériaux de calfatage de
coques de bateaux. Les différentes étapes du procédé sont :
– dissolution de la cellulose en milieu basique par le sulfure de
Les fibres sont filées et tissées après avoir été assouplies dans carbone (CS2) et obtention du xanthate de cellulose ;
l’eau. Le filage grossier et irrégulier donne au coco un aspect – filage à travers une filière dans un bain d’acide sulfurique
rustique. (H2SO4) qui élimine la partie soufrée et régénère la cellulose. Des
filaments continus de viscose sont obtenus. Le filament est
La production mondiale est de 500 000 tonnes environ, prove- constitué de chaînes cellulosiques orientées, ce qui lui confère une
nant essentiellement de l’Inde et du Sri Lanka, ce qui équivaut à bonne résistance. Les filaments sont ensuite coupés en fibres.
quelque 100 millions de dollars. Ces deux pays sont les principaux
exportateurs, suivis de la Thaïlande, du Vietnam, des Philippines et Le procédé xanthate est parfaitement maîtrisé par le principal
de l’Indonésie. Près de la moitié de la production est exportée sous fabricant mondial (Lenzing) mais peut être très polluant pour
forme de fibres brutes. Les exportations de fils, de tapis et de l’environnement en absence de précautions (emploi de grandes
nattes sont négligeables. Quant à la poussière de coco, résidu de quantités de sulfure de carbone pendant le process).
broyage, elle est utilisée en horticulture (paillage). Les avantages de la viscose par rapport aux autres fibres
résident dans l’abondance de la matière première (cellulose dispo-
Globalement, la forte concurrence des matières synthétiques a nible en plus grande quantité que le coton) et son coût (moins
diminué la demande de fibres bon marché comme la fibre de coco. chère que les fibres de coton).
La tendance peut s’inverser du fait de l’augmentation du prix de
pétrole. ■ La viscose de bambou
Cette nouvelle fibre textile est une fibre de viscose fabriquée à
■ Il existe bien d’autres fibres cellulosiques, intéressantes techni- partir de fibres natives du bois et des feuilles du bambou. Les
quement, d’aspect rustique et exotique, mais pas encore viables textiles à base de viscose de bambou présentent un toucher doux,
économiquement. sont très absorbants mais présentent un phénomène de boulochage

à l’usage. Les fabricants annoncent des bonnes propriétés de grand nombre de filaments sont réunis en câbles, frisés, coupés et
défroissabilité. Les propriétés antibactériennes revendiquées conditionnés en balle.
varient d’un lot à l’autre chez un même fabricant (l’origine de ces
Le maillon unitaire de cellulose (anhydroglucose) contient
propriétés n’est pas clairement définie).
3 groupes hydroxyle (ou alcool). Si 2 à 2,5 de ces 3 groupes sont
■ La lyocell estérifiés par l’anhydride acétique, le polymère est appelé
« diacétate ». Si les 3 groupes sont estérifiés, le polymère est
Les inconvénients du procédé viscose liés à une pollution poten- appelé « triacétate ». Les fibres d’acétate contiennent entre 74
tielle au CS2 ont suscité la mise au point d’un procédé alternatif de et 92 % de groupes hydroxyles acétylés.
fabrication de fibres de cellulose pour un usage textile : le procédé
lyocell. Les tissus d’acétate sont infroissables, résistants au retrait, d’un
toucher nerveux imitant la soie et d’un séchage rapide. Les étoffes
Plusieurs solvants ont été essayés pour dissoudre directement la
en acétate de cellulose reviennent à la mode depuis quelques
cellulose. Parmi eux, le N-méthylmorpholine-N-oxyde (NMMO) est
années.
le plus adapté, le moins toxique et le plus recyclable. Le NMMO a
un faible impact sur l’environnement.
La production de fibres lyocell s’effectue en circuit quasi fermé.
Les fibres sont fabriquées à partir d’un mélange de pulpe de bois
2.3 Fibres synthétiques agrosourcées
et de NMMO à chaud. La solution visqueuse obtenue est filtrée et
extrudée dans un bain aqueux. La cellulose précipite sous forme 2.3.1 Généralités sur les plastiques
de filaments. Après lavage et séchage, les filaments sont coupés
en fibres. La récupération quasi complète du solvant représente un Un plastique est un polymère synthétique avec un enchaîne-
avantage majeur tant environnemental qu’économique. ment de monomères. Le nombre de motifs monomères
La fibrillation des fibres donne à l’étoffe un toucher doux, un constituant le polymère est appelé « degré de polymérisation »
bon confort thermique, mais entraîne un phénomène de boulo- (DP). Les plastiques sont composés de mélange de chaînes de lon-
chage. Les fabricants ont réussi à maîtriser la fibrillation par un gueurs différentes, donc de DP différents (polydispersés).
procédé de fixation des fibres. Les matériaux plastiques sont utilisés dans tous les domaines de
la vie courante. L’industrie utilise majoritairement pour des raisons
■ Le Lenpur® techniques et économiques des polymères synthétisés à partir de

Le Lenpur® est une fibre de viscose issue de la pulpe du pin matières fossiles.
blanc du Canada, cultivé également en Chine. Le Lenpur est
appellé aussi « cachemire végétal ». Sa fabrication utilise uni-
quement les branches de sapins élagués et non des sapins 2.3.2 Généralités sur les plastiques
abattus. Il n’y a donc aucune opération de déforestation. agrosourcés ou bioplastiques
Les textiles obtenus à partir de cette fibre ont un toucher doux, Les bioplastiques sont des polymères synthétiques issus en
un bon pouvoir d’absorption et d’évacuation de l’humidité, et un totalité ou en partie de monomères provenant de ressources
aspect brillant. Le Lenpur® est utilisé pour l’habillement (lingerie, renouvelables agricoles ou microbiennes. Les plus grandes appli-
prêt-à-porter hommes et femmes, vêtements de sport) et pour le cations se trouvent dans les films d’emballage alimentaire et les
linge de maison. films de paillage agricoles.
■ La Seacell® Une petite partie de ces bioplastiques sont transformables en
La fibre Seacell® est une fibre lyocell enrichie de poudres fibres textiles. Les fibres synthétiques agrosourcées peuvent être
d’algues. La Seacell est produite par la société Seacell GmbH classées en fibres entièrement agrosourcées et en fibres partiel-
(anciennement nommée Alceru Schwarza GmbH), filiale du groupe lement agrosourcées.
allemand Zimmer qui produit des fibres lyocell.
Le fabricant annonce les propriétés suivantes : douceur au 2.3.2.1 Fibres synthétiques entièrement agrosourcées
toucher, respirabilité, isolation thermique, anti-UV, toucher ■ Le PLA
agréable après fibrillation, bonne hydrophilie, souplesse, bonne
stabilité dimensionnelle et bonne affinité tinctoriale. Il indique que L’acide lactique est un intermédiaire résultant de la fermentation
grâce à la libération de vitamine E et de sels minéraux (calcium et du sucre ou de l’amidon (de betterave ou de maïs). L’acide lactique
magnésium) contenus dans la poudre d’algues, les fibres est ensuite polymérisé en PLA par un deuxième procédé de
participent au soin de la peau. Avant toute communication grand fermentation. Ce matériau transparent ressemble aux produits
public accompagnant la mise sur le marché, les propriétés cosmé- synthétiques thermoplastiques de grande consommation (type
tiques annoncées doivent être vérifiées selon les normes en PET) non seulement par ses propriétés, mais aussi par son
vigueur. aptitude à être transformé sur les installations classiques, pour
donner des films, des pièces moulées, des fibres.
La fibre Seacell est utilisée pour l’habillement et la literie (draps,
couettes et garnissage de couette). Le PLA est déjà utilisé depuis plusieurs années dans le domaine
médical ; par exemple, les vis, clous et implants en PLA sont
■ La fibre d’acétate de cellulose employés pour stabiliser les fractures osseuses. Il est également
En Europe, la mise en œuvre industrielle de l’acétate de utilisé, comme dit précédemment, comme alternative biosourcée
cellulose en fibres et filaments a été réalisée par Rhodiacéta, au PE ou au PET transparent : gobelets, films d’emballages, fibres
ancienne filiale de Rhône-Poulenc, avant 1914. textiles pour sous-vêtements, lingerie, lingettes, articles
d’hygiènes, chaussant. Sa faible stabilité thermique au repassage
Elle est fabriquée à partir de cellulose pure, dérivée de linters de
est un inconvénient pour l’habillement.
coton ou de pulpe de bois, sous l’action de l’anhydride acétique et
en présence d’un catalyseur. Le produit obtenu, séché, est dissous Concernant la valorisation et les possibilités d’élimination du
dans l’acétone afin de préparer la solution de filage. La solution PLA, son bilan est neutre en CO2 à l’incinération, mais il est
filtrée est extrudée à travers les filières. Les filaments passent dans consommateur d’énergie à la fabrication, donc pas écologique
une colonne d’air chaud où l’acétone s’évapore et est recyclé. Les quoique moins polluant que le coton, dégradable en unités de
filaments subissent des opérations de torsion et sont enroulés, compost urbaines (non compostable en jardin privatif, non mélan-
prêts à être tissés sans posttraitement. Pour obtenir des fibres, un geable avec les déchets verts), recyclable.

■ Les polymères d’origine bactérienne : les PHA 2.3.2.2 Fibres synthétiques partiellement agrosourcées
Ces polymères sont issus de fermentation bactérienne. Il s’agit ■ Le PA 6.10
de la fabrication in situ de polymères qui s’accumulent dans le
Le PA 6.10 est fabriqué à partir de l’hexaméthylènediamine
cytoplasme des bactéries. Les matières premières sont les sucres
(6 carbones), une di-amine et l’acide sébacique (10 carbones), un
et l’amidon. Parmi ces polymères, on trouve le PHB (polyhydroxy-
di-acide.
butyrate), le PHV (polyhydroxyvalérate) et le PHBV (3 polyhydroxy-
butyrate 3 hydroxyvalérate). La synthèse de ces polymères peut En 2009, Rhodia lance un nouveau PA 6.10, le Technyl® eXten, à
également être réalisée dans la plante grâce à une modification base d’huile de ricin. L’hexaméthylènediamine n’est par agro-
génétique. sourcée. La fabrication d’une tonne de Polyamide 6.10 permet, à
performances équivalentes, de réduire la consommation de
■ Le PE et le PVC matières premières fossiles de 20 % comparé à une tonne de
PA 6.10 traditionnel. L’équipe en charge de l’analyse du cycle de
Le PE agrosourcé et le PVC agrosourcé sont produits actuel- vie (ACV) chez Rhodia a ainsi mesuré une baisse significative de
lement à partir de l’éthylène, obtenu par déshydratation du bioé- l’impact environnemental de 50 % des émissions de gaz à effet de
thanol, dérivé de canne à sucre. serre.
Le chlore nécessaire à la chloration de l’éthylène en chlorure de Les propriétés du PA 6.10 sont :
vinyle est obtenu traditionnellement par électrolyse du chlorure de – performances mécaniques et thermiques similaires à celles du
sodium. PA 6 (point de fusion : 215 oC) ;
Les procédés de polymérisation en émulsion et en suspension – résistance chimique comparable à celle des PA 11 et PA 12 ;
du chlorure de vinyle et de l’éthylène sont identiques aux procédés – bon niveau de propriétés barrières à l’essence ;
traditionnels. – faible reprise à l’humidité, intermédiaire entre celles du PA 6 et
du PA 12.
Solvay dispose d’une capacité de 360 000 tonnes/an de PVC et
de 60 000 tonnes/an de bioéthylène. Braskem dispose d’une Par ailleurs, le PA 6.10 agrosourcé s’adapte aux spécificités de la
nouvelle installation sur son unité industrielle existante avec une technologie de l’extrusion de fibres textiles.
capacité annuelle de 200 000 t et produira à la fois du PE agro- BASF a lancé de son côté un PA 6.10 agrosourcé, l’Ultramid®
sourcés haute et basse densité. Balance, fabriqué à partir d’un nouveau polyol à 10 carbones déve-
Les domaines d’utilisation du PE et du PVC sont les mêmes que loppé par Elastogran (filiale « polyuréthanne » du groupe BASF) à
ceux des polymères non agrosourcés. partir de l’huile de ricin.
Les domaines d’utilisation sont les suivants : non-tissés,
■ Le PP sous-vêtements, tissus d’ameublement.
Le PP agrosourcé est actuellement en développement chez ■ Le PTT et le PU
Braskem en partenariat avec Novozymes, le leader dans le secteur
des enzymes industriels. Une unité de production de PP à partir de Le PTT agrosourcé et le PU agrosourcé sont fabriqués à partir du
sucre de canne est en construction. 1,3 propanediol (PDO) agrosourcé obtenu à partir du glucose de
maïs selon un procédé de fermentation (figure 1).
Les domaines d’utilisation sont les mêmes que ceux du PP non
Les deux résines PTT de DuPont – le Sorona et le Biomax – sont
agrosourcé.
à base de PDO agrosourcé et d’acide téréphtalique non agro-
sourcé.
■ Le PA 11
Les domaines d’utilisation de la résine Sorona sont les fibres
Le PA11 (Rilsan) est fabriqué en France depuis 1960. Le mono- textiles, les fibres pour tapis (automobile en particulier), fils et rési-
mère est l’acide 11 amino undécanoïque (11 carbones), un acide nes.
aminé qui peut être totalement agrosourcé.
La résine Biomax® est employée pour la fabrication de films et
En 2009, Arkema met sur le marché son nouveau Rilsan®Clear d’emballages.
PA 11 pour des applications textiles en particulier. Le monomère
est obtenu à partir de l’huile de graines du ricin (Ricinus Le PDO agrosourcé est à l’origine de polyols (polyéther polyol
communis ), une plante cultivée en Inde, en Chine et au Brésil, ou polyester polyol) utilisés en particulier dans la fabrication de
utilisée en médecine traditionnelle durant des siècles. L’huile de fibres de PU (ou élasthane ou spandex) partiellement agro-
ricin est aujourd’hui utilisée dans les huiles techniques et sourcées. La partie isocyanate est non agrosourcée.
hydrauliques, la cosmétique et les peintures. Merquinsa a mis sur le marché un PU élastomère, le Pearl-
thane® Eco agrosourcé à 37 % avec des applications potentielles
À partir du Rilsan® Clear, il est possible d’obtenir des filaments dans les domaines des tissus élastiques.
et des fibres.
Le PA 11 est utilisé pour les fibres optiques.
Les propriétés sont les suivantes : bactériostatique, comporte- E.coli (GM)
HOCH2
ment au boulochage supérieur à celui du PA 66, résistance à Conversions enzymatiques
O
l’abrasion double de celle du PA 66. Une densité de 1,04 pourrait H
lui offrir des applications dans l’aéronautique et la marine. H H CH2 OH H2C OH
HC OH CH2
Les huiles employées sont sans OGM et la fabrication génère
HO OH CH2 OH H2C OH
deux fois moins de CO2 que celle des PA 6 et PA 66 (informations OH H
Arkema).
H OH
En partenariat avec Arkema, la société française Sofila déve-
loppe une gamme de filaments Greenfil. Les étoffes à base de glucose glycérol 1,3-propanediol
Greenfil sont bactériostatiques, confortables au porter, stables en
dimension et peuvent se teindre facilement. Figure 1 – Fabrication enzymatique du PDO agrosourcé

■ Le PBT
Le PBT est à base de 1,4 butanediol (BDO) agrosourcé et d’acide
Specific tensile strength (MPa)

téréphtalique non agrosourcé. Le BDO agrosourcé provient de la
réduction catalytique de l’acide succinique (4 carbones). Roquette 10 000 Graphite
et DSM développent actuellement un procédé d’obtention de SiC
l’acide succinique par fermentation. Le PBT est transformable en
fibres textiles. Asbestos
Kevlar
Le PBT présente les propriétés suivantes : résistance aux agents E grass Cellulose
1 000
chimiques, élasticité comprise entre celle du nylon et celle du poly- crystallite
uréthane. Natural
Fibres Ramie
Il est utilisé pour les textiles élastiques : sous-vêtements, chaus- Linerboard Spruse
settes, vêtements de sport, jeans élastiques, chandails de laine, Filled PET Al
bandages élastiques. 100 Steel
Nylon
PP PET Cast iron
HDPE
3. Propriétés mécaniques 10
LDPE
et physiques
Quelques caractéristiques techniques des fibres végétales et
synthétiques sont indiquées dans le tableau 2 pour comparaison
1 10 100 1 000
(caractéristiques intrinsèques des fibres unitaires). Les filés de
fibres (ou fils) ne se comportent pas de la même façon qu’une Specific tensile modulus (GPa)
fibre unitaire. Toute sollicitation mécanique sur la fibre unitaire se
traduira directement par des contraintes au sein du matériau, Figure 2 – Comparaison des propriétés mécaniques
tandis que le filé de fibres subira d’abord des modifications de des principales fibres (d’après [7])
structure qui peuvent conduire à la séparation des fibres (rupture
des forces de frottement entre les fibres), avant même d’avoir
atteint les limites propres au matériau. (résistance/élasticité) entre les fibres hautes performances (Kevlar)
et les fibres classiques (PET). En résistance à la rupture, le lin et la
Les valeurs indiquées tiennent compte des différentes variétés ramie sont supérieurs aux autres fibres naturelles.
de chaque plante. La comparaison des performances entres fibres
végétales et fibres synthétiques doit être faite en rapportant les Une fibre végétale est assimilable à un matériau composite
performances techniques (module d’Young en traction, renforcé par des fibrilles de cellulose. La matrice est principa-
allongement à la rupture en traction) à la densité des fibres. La lement composée d’hémicellulose et de lignine. Les fibrilles de
figure 2 montre que les fibres naturelles (sous forme de fibres uni- cellulose sont orientées en hélice suivant un angle nommé « angle
taires) se placent en termes de performance mécanique microfibrillaire ». Habituellement, dans un composite, le taux de
Tableau 2 – Comparaison des propriétés mécaniques des principales fibres (d’après [AM 5 130])
Allongement Contrainte
Module d’Young
à la rupture à la rupture
Fibres en traction E Densité
en traction A en traction u
(GPa)
(%) (MPa)
Végétales :
– Lin 12 à 85 1à4 600 à 2 000 1,54
– Ramie 61,4 à 128 1,2 à 3,8 400 à 938 1,56
27 3,2 755
65 ± 18 800 à 1 000
– Chanvre 35 1,6 389 1,15
– Jute 26,5 1,5 à 1,8 393 à 773 1,44
– Sisal 9 à 21 3à7 350 à 700 1,45
– Coton 5,5 à 12,6 7à8 287 à 597 1,5 à 1,6
Synthétiques :
– Verre E filament vierge 72 à 73 4,6 à 4,8 3 200 à 3 400 2,54
– Carbone Toray T300 230 1,5 3 530 1,7 à 1,9
– Aramide 124 2,9 3 620 1,44

Tableau 3 – Propriétés physiques des principales fibres végétales (d’après [AM 5 130] et [8])
Teneur en cellulose Angle microfibrillaire Longueur Reprise en humidité
Fibres
(%) (o ) (mm) (%) (1)
Coton 80 à 85 25 à 32 8,5 à 12
Lin 64 à 71 10 33 12
Ramie 83 7,5 125 8,5
Chanvre 78 6,2 20 à 55 12
Jute 61 à 71 8 20 à 40 16 à 18
Sisal 67 à 78 20 20 à 50 11
Noix de coco 43 45 20 à 30 10
(1) À 20 oC et 65 % d’humidité relative.
renfort et l’orientation des fibres conditionnent les caractéristiques

élastiques et de rupture. De même, dans une fibre végétale, les 5. Biodégradabilité
propriétés physiques des fibres naturelles sont principalement
déterminées par la composition chimique et physique, la structure, Un polymère agrosourcé n’est pas forcément biodégradable : les
le pourcentage de cellulose, l’angle microfibrillaire, la section et le deux concepts ne sont pas liés.
degré de polymérisation.
Il existe des polymères biodégradables et agrosourcés (PLA),

Par exemple, pour un pourcentage de cellulose donné, plus des polymères biodégradables et non agrosourcés (PCL), des poly-
l’angle microfibrillaire sera faible, plus la rigidité et la résistance de mères non biodégradables et agrosourcés (PE vert) et des poly-
la fibre seront élevées ; plus l’angle microfibrillaire sera important mères non biodégradables et non agrosourcés (PE).
et plus l’allongement à la rupture sera important. Le tableau 3 Le concept de biodégradabilité est utilisé depuis 40 ans pour
présente les principales caractéristiques des fibres usuelles. l’utilisation des produits chimiques en raison de leur impact sur
l’environnement. Ces produits bénéficient depuis longtemps d’un
cadre réglementaire au niveau mondial. On dénombre actuel-
lement une vingtaine de normes (CEN et ISO) concernant la biodé-
4. Tri et recyclage gradabilité des matériaux, selon le milieu de dégradation (eau
douce, eau de mer, sol, compost) et selon le matériau (textiles,
emballages, objets, lubrifiants, détergents). En France, il existe des
Les déchets textiles sont classés en deux catégories suivant leur normes AFNOR sur la biodégradabilité concernant les dispersants,
provenance : les tensioactifs, les détergents, les textiles et la qualité de l’eau.
Aujourd’hui, l’extension de ces concepts aux matériaux dits
– les déchets « neufs » de composition connue, produits par
« biodégradables » suscite beaucoup de prudence.
l’industrie du textile et de l’habillement à chaque étape de fabri-
cation (filature, tissage, apprêts, coupe), collectés par un circuit Les matériaux polymères peuvent être dégradés par voie
professionnel ; chimique, physique et/ou biologique et il est rare qu’une seule
– les textiles usagés de composition inconnue, collectés essen- voie intervienne lors d’un processus de dégradation. Cette dégra-
tiellement auprès des particuliers. 300 000 tonnes par an sont récu- dation est un ensemble de phénomènes aboutissant à une
pérées sur un gisement estimé à 600 000 tonnes. Les textiles sont déstructuration moléculaire des constituants du matériau. Elle est
triés à la main dans le cadre d’organisations caritatives avec l’aide généralement accompagnée d’une fragmentation. Le terme
d’équipements de spectrométrie infrarouge et de banques de « biodégradable » se dit d’un produit qui, laissé à l’abandon, est
données textile associées. Les matières naturelles (coton, lin, laine) détruit par les bactéries ou d’autres agents biologiques. Un
ou matières synthétiques (polyamides, acrylique, polyesters) sont consensus s’est dégagé autour de la notion d’impact sur l’environ-
ainsi séparées. nement et la définition suivante semble faire l’unanimité : « un
matériau est dit biodégradable s’il est dégradé par des micro-orga-
Ces textiles neufs ou usagés sont utilisés en friperie (33 %), pour nismes. Le résultat de cette dégradation est la formation d’eau, de
l’essuyage industriel, la fabrication de matériaux d’isolation et de CO2 et/ou de CH4 et, éventuellement, des sous-produits (résidus,
rembourrage, l’industrie papetière (papiers de qualité supérieure) nouvelle biomasse) non toxiques pour l’environnement ». Cette
ou la cartonnerie. définition se retrouve dans les normes CEN/ISO en vigueur.
Le coton, le lin et la laine ont fait l’objet de nombreuses Les processus mis en jeu lors de la biodégradation sont
recherches en laboratoires, sans transformation chimique particu- nombreux et complexes et font intervenir une suite de phéno-
lière, dans le but d’un recyclage pour chauffage domestique ou mènes :
collectif (bûche textile pour particuliers, pellets textiles pour – une détérioration du produit, appelée « désintégration ». Elle
mélange avec des copeaux de bois pour chauffage collectif). est généralement provoquée par des agents extérieurs (actions
mécaniques, réactions chimiques comme l’irradiation UV ou
Les matières synthétiques peuvent être recyclées en granulés et
oxydation, ou thermiques). Les micro-organismes et les animaux
transformées en objets plastiques (bouteilles, fibres, gobelets...).
(vers, insectes, rongeurs) peuvent aussi fragmenter le produit. Le
Les matières synthétiques ne peuvent pas être mélangées entre
matériau devient plus facilement accessible aux micro-organismes
elles (par exemple le PLA et le PET).
du milieu, par augmentation de la surface de contact ;
L’origine agrosourcée ou non n’a pas d’influence sur la qualité – une biodégradation des fragments par les enzymes des
du tri ni sur le caractère recyclable de la fibre. micro-organismes, en métabolites assimilables dans les cellules.

Tableau 4 – Biodégradabilité des fibres textiles

Origine des fibres textiles Exemples Biodégradation terre/compost
Végétales Coton, lin, chanvre +/+
Viscose, lyocell, +/+
Artificielles agrosourcées
acétate de cellulose –/+
PLA, PHA –/+
Synthétiques totalement agrosourcées
PE, PVC, PP vert, PA 11 –/–
Synthétiques partiellement agrosourcées PA 6.10, PTT, PU, PBT –/–
PP, PVC, PE –/–
Synthétiques non agrosourcées
PCL –/+
Synthétiques non agrosourcées oxo-dégradables PE, PVC, PP – F/– F
F : fragmentation ; + biodégradable ; – lentement ou non biodégradable.
Le résultat final est la minéralisation qui correspond à la le test de la mesure du dégagement de CO2 que le CEN a retenu
production de CO2 , CH4 et d’eau. La biodégradabilité peut être en priorité pour ses normes, avec celui de la mesure de la
partielle ou totale, d’où le concept de « plastique biodégradable consommation en oxygène et du dégagement en CH4 .
environnementalement acceptable ». Lorsque la biodégradation
est partielle, les résidus ou sous-produits doivent être non S’il n’existe pas de normes sur la définition de la biodégrada-
toxiques pour l’homme et l’environnement. bilité, il en existe pour la mesurer et des textes fixant le vocabu-
laire. En ce qui concerne les matériaux solides, la seule norme qui

Les trois familles de fibres agrosourcées décrites dans le § 2 fait référence actuellement est la norme harmonisée européenne
sont concernées par la biodégradation : 13432 (NF EN 13432 en France) relative à l’une des exigences de la
– les fibres végétales ; directive 94/62/CE « emballages et déchets d’emballage », à savoir
– les fibres artificielles agrosourcées (exemple : la viscose) ; la valorisation par compostage et biodégradation. Cette norme ne
– les fibres synthétiques partiellement agrosourcées (exemple : tient pas compte des déchets d’emballage qui peuvent se trouver
PET vert ou PTT vert) ou totalement agrosourcées (exemple : PE dans l’environnement par des moyens incontrôlés (déchets
vert). sauvages).
Le cas des fibres synthétiques non agrosourcées n’est pas
Elle arrête quatre critères d’acceptation :
abordé ici.
Les polymères synthétiques additivés pour être « oxo- – composition : la norme établit des taux maximum de solides
dégradables » sont un cas particulier. Il s’agit de polyoléfines volatils, de métaux lourds et de fluor acceptables dans le matériau
contenant un agent oxydant du type dithiocarbamate de fer ou de initial ;
sel de nickel ou de manganèse, pour favoriser la dégradation à – biodégradabilité : le seuil acceptable de biodégradabilité est
l’air, par oxydation. Ces plastiques ne sont pas biodégradables d’au moins 90 % de la masse totale en 6 mois ;
mais plutôt « oxo-dégradables », avec réduction de la masse molé-
culaire avec fragmentation du matériau. On ne connaît pas les – désintégration : c’est l’aptitude du produit à se fragmenter
effets à long terme de l’accumulation de fragments de polyoléfines sous l’effet du compostage. Le seuil de refus est de 10 % de la
contenant des métaux lourds dans le sol, même s’ils sont micros- masse initiale au-dessus du tamis de 2 mm ;
copiques. – écotoxicité : la norme impose de réaliser des tests d’écotoxi-
Ces plastiques ne répondent pas, actuellement, aux normes ni cité sur le compost final et exige une performance supérieure à
aux labels sur la biodégradabilité des matériaux. 90 % de celle du compost témoin correspondant. Des valeurs
maximum en métaux lourds sont prédéfinies.
Le tableau 4 rassemble les informations concernant la classifi-
cation des fibres textiles et leur caractère biodégradable. Ces quatre critères doivent être tous remplis pour que le
matériau soit déclaré apte au compostage.
■ Mesure de la biodégradabilité des polymères
Les méthodes de mesure de la biodégradabilité sont variées et ■ Labels
difficiles à mettre en œuvre. Elles peuvent être effectuées selon
deux catégories de tests : Il existe des labels spécifiques aux matériaux biodégradables qui
– tests in vitro basés sur une mesure de production de CO2 et/ou garantissent leurs propriétés de biodégradabilité. Ces labels, ou
de CH4 et de consommation d’oxygène ; marques de conformité, ont des caractéristiques communes : ils
– tests in situ dans les sols et les composts. Dans les sols, les sont tous basés sur des normes existantes, ou sur des méthodes
conditions ne sont pas maîtrisées, à la différence de celles mainte- de mesures reconnues (par exemple, recommandations OCDE). De
nues dans les stations de compostage industrielles (température, plus, il existe des accords mutuels de reconnaissance entre les
aération, humidité, granulométrie du substrat...). organismes certificateurs de façon à éviter la multiplicité des labels
et à réduire les coûts. Ces accords sont basés sur un document :
Les tests de laboratoire les plus utilisés sont ceux basés sur des ISO/CASCO/WG11 et 12. Ainsi, le fabricant garantit au
techniques de respirométrie aérobie et de dégagement de CO2 . Le consommateur l’exactitude des performances annoncées dans le
principe consiste à exposer le matériau à une source de certificat de conformité.
micro-organismes ou inoculum (généralement surnageant de
boues activées de station d’épuration). Ces méthodes sont norma- Ces labels se situent dans la continuité directe des normes. Le
lisées (cinq normes ASTM, une JIS, une CEN et trois OCDE). tableau 5 indique quelques organismes certificateurs et normes
D’autres sont en cours de normalisation, par exemple sur sol. C’est utilisées pour labelliser les matériaux biodégradables.

Tableau 5 – Labels existants
Biodegradable
Organisme AIB Vinçotte US Composting Jätelaitosyhdistys DIN CERTCO
Plastic Society
certificateur (Belgique) Council (USA) (Finlande) (Allemagne)
(Japon)
GreenPla DIN V 54900

Normes
EN 13432 ASTM 6400 EN 13432 Certification EN 13432
de référence
Program ASTM 6400
Logos
6. Analyse du cycle de vie 7. Conclusion

– Bilan Carbone
Historiquement, les fibres naturelles comme le coton ont

Pour réduire l’empreinte environnementale d’un produit, pour toujours été exploitées par l’homme. Elles continuent de bénéficier
identifier les opportunités d’optimisation d’un système ou pour auprès des industriels et des consommateurs d’un grand intérêt,
faire un choix entre deux options, l’analyse du cycle de vie (ACV) grâce à leur côté confortable et écologique, malgré leurs limites,
est utile. leurs contraintes et leur prix.
Suite au Grenelle de l’environnement en France, le Bilan
Carbone est très utilisé par les fabricants et est souvent l’unique Au XXe siècle, les fibres artificielles cellulosiques comme la
référence en termes de performance environnementale. rayonne, la viscose et l’acétate de cellulose sont apparues, suivies
des fibres synthétiques. Ces deux familles de fibres chimiques
■ Différence entre ces deux approches représentent encore la moitié des fibres utilisées et restent à la
Les calculs d’une ACV ou d’un Bilan Carbone reposent sur des mode.
approches similaires. Le Bilan Carbone ne prend en compte que
les émissions de gaz à effet de serre. L’ACV va calculer en plus, La R&D universitaire et industrielle propose depuis quelques
l’impact sur d’autres catégories importantes pour la planète années des bioplastiques issus totalement ou partiellement de la
comme la toxicité pour l’homme, l’écotoxicité, la diminution des biomasse. Cet effort de R&D est de plus en plus justifié par :
ressources, l’occupation de l’espace, l’acidification, etc. Plus d’une – une future pénurie de pétrole, accompagnée d’une augmen-
douzaine de catégories d’impacts est utilisée dans une ACV contre tation constante des prix des fibres synthétiques ;
un seul critère pour le Bilan Carbone.
Un Bilan Carbone est intéressant parce que rapide et simple à – une volonté générale de respecter l’environnement de la
interpréter (critère unique). Par contre, dans le cadre d’une amélio- planète, dans le cadre d’un développement durable ;
ration environnementale du produit, l’ACV permet d’éviter des – les avantages d’utiliser en priorité les matières premières
conclusions hâtives et surtout des transferts d’impact. En effet, un locales (chanvre de l’Isère ou de l’Aube, lin de Normandie, maïs du
produit peut voir son Bilan Carbone réduit de 20 % mais son Sud-Ouest...).
impact écotoxique augmenté de 60 %. Seule une analyse critique
et détaillée de tous les impacts permet de conclure si le produit
Grâce à ces efforts d’innovation, des bioplastiques nouveaux
proposé est vraiment plus intéressant pour l’environnement. Les
sont apparus. D’autres plus performants et mieux fonctionnalisés
calculs d’une ACV sont standardisés par la série des normes
verront le jour. Un petit nombre de ces bioplastiques est transfor-
ISO 14040.
mable en fibres textiles et commence à concurrencer, malgré leur
Il existe encore deux autres méthodes de calculs plus prix, les fibres non agrosourcées équivalentes (lingettes,
complètes : sous-vêtements).
– Eco efficiency analysis incluant l’ACV et les coûts relatifs au
cycle de vie complet du produit ; Quand le prix des fibres issues du pétrole approchera celui des
– Seebalance incluant l’ACV mais aussi les impacts sociaux du fibres agrosourcées (qui diminuera grâce à la demande croissante
produit « du berceau à la tombe » (exemple : déplacement du et aux procédés optimisés), à propriétés équivalentes, l’usage de
personnel du domicile au lieu de travail). ces dernières se généralisera de façon irréversible.

Glossaire (définitions ADEME) (d’après [1]) Glossaire (définitions ADEME) (d’après [1])
Opération qui consiste à faire fermenter,
Matériau composé majoritairement de
dans des conditions contrôlées, des déchets
matières premières d’origine agricole dont
organiques en présence d’oxygène, d’eau et
les produits générés au cours de la
de bactéries. Deux phénomènes se
dégradation, combustion ou recyclage ne
succèdent durant le processus : d’abord une
provoquent pas de dommage à
Agromatériaux fermentation aérobie intense sous l’action
l’environnement. S’il contient un liant,
de bactéries à une température comprise
celui-ci pourra être d’origine agricole ou
entre 50 et 70 oC, puis une fermentation
synthétique dès lors qu’il ne pose pas de
Compostage aérobie moins intense vers 40 oC. Selon
problème d’écotoxicité. Il doit être
NF ISO 13432, un matériau est dit
également compostable, incinérable.
« compostable » s’il se fragmente et se
dégrade lors d’un cycle de compostage de 6
Polymères naturels issus de ressources mois, avec un taux minimum de 90 %. Un
Biopolymères matériau compostable ne sera donc pas
végétales ou microbiennes.
facilement dégradé dans un milieu naturel
en dehors du compost (exemple : le PLA
Plastiques synthétiques d’origine totalement dans un sol).
ou partiellement biologique (végétale ou
microbienne). Cette notion correspond à une
Bioplastiques biodégradation partielle du matériau
Nota : les polymères naturels ou synthétiques issus du
règne animal (exemple : chitosane) ne sont pas pris en accompagnée de résidus ou sous-produits
compte dans cette partie. non toxiques pour l’homme et
Plastique l’environnement. Les termes de
biodégradable photofragmentation, désintégration,
Capacité intrinsèque d’un matériau
acceptable pour biofragmentation, thermodégradation ou
à être dégradé par une attaque

l’environnement oxo-dégradation, hydrodégradables
microbienne, pour simplifier
Biodégradabilité définissent les types de mécanismes mis en
progressivement sa structure
œuvre lors du processus de dégradation et
et finalement se convertir en CO2 , H2O et/ou
ne permettent pas d’indiquer si le matériau
CH4 et une nouvelle biomasse.
est totalement biodégradable.

P
O
U
Fibres agrosourcées R
E
N
S
Sources bibliographiques A
[1] Site ADEME (Agence de l’Environnement et
de la Maîtrise de l’Énergie)
www.ademe.fr/agrice
[3] Chiffres du CIRFS (Comité International de la
Rayonne et des Fibres Synthétiques) (2009).
[6]
[7]
Chiffres de NOVA Institut (2007).
The Institute of Textile Science, Ottawa, ON,

V
[4] Chiffres de la FAO (Food and Agriculture Or-
[2] Chiffres du Cipalin (Comité Interprofession-
nel de la Production Agricole du Lin) (2003). [5]
ganization of the United Nations) (2003).
Chiffres de l’ADEME (2008). [8]
13 avr. 2007.
Chiffres IFTH (2000).
O
I
À lire également dans nos bases
BALEY (Ch.). – Fibres naturelles de renfort pour ma-

R
tériaux composites. [AM 5 130] Plastiques et
Composites (2004).
Normes et standards P
(liste non exhaustive)
NF EN ISO 14855-1 07-08 Évaluation de la biodégradabilité aérobie classement : T51-803-2] (statut : norme
L
ultime des matériaux plastiques dans des
conditions contrôlées de compostage –
Méthode par analyse du dioxyde de car- ISO 14040 2006
homologuée)
Management environnemental – Analyse
du cycle de vie – Principes et cadre
U
bone libéré – Partie 1 : méthode générale
[Indice de classement : T51-803-1] (statut :
norme homologuée) (Version corrigée)
FD CEN/TR 15351 06-07 Plastiques – Guide pour le vocabulaire
dans le domaine des polymères et des pro-
S
duits plastiques dégradables et biodégra-
NF EN ISO 14855-2 10-09 Détermination de la biodégradabilité aéro- dables
bie ultime des matériaux plastiques dans
des conditions contrôlées de compostage – NF EN 13432 11-00 Emballage – Exigences relatives aux
Méthode par analyse du dioxyde de car- emballages valorisables par compostage et
bone libéré – Partie 2 : mesurage gravimé- biodégradation – Programme d’essai et cri-
trique du dioxyde de carbone libéré lors tères d’évaluation de l’acceptation finale
d’un essai de laboratoire [Indice de des emballages (Version corrigée)
Réglementation
Directive 94/62/CE du 20 décembre 1994 du Parlement européen et du
Conseil relative aux emballages et aux déchets d’emballages [Voir actes
modificatifs].
Annuaire
Fabricants – Constructeurs – Distributeurs
Lenzig Braskem
http://www.lenzig.com http://www.braskem.com
Seacell GmbH (filiale Zimmer) Arkema
http://www.smartfiber.de/ http://www.arkema.com
Rhodiacéta (filiale Rhône-Poulenc) Sofila
http://www.rhone-poulenc.com/ http://www.sofila.eu
Solvay BASF
http://www.solvay.fr http://www.basf.fr

est strictement interdite. – © Editions T.I. Doc. N 2 520 – 1
P FIBRES AGROSOURCÉES _____________________________________________________________________________________________________________
O
U DuPont
http://www.dupont.com
Merquinsa
DSM
http://www.dsm.com
Organismes – Associations – Fédérations
R http://www.merquinsa.com
Roquette
http://www.roquette.fr
http://www.ifth.org
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
http://www.ademe.fr
E Données statistiques et économiques

N D’après la FAO (Food and Agriculture Organization), la production
mondiale de fibres (hors fibres de bois) est estimée à plus de 57 millions de
1 000 TONNES – TONNEN

tonnes en 2003/2004 dont presque la moitié pour les fibres synthétiques et
artificielles comme l’indiquent les figures 1 et 2. 50 000
Le coton et le polyester représentent plus de 65 % de la consommation en
fibres, le nylon 10 %, l’acrylique 6 % et le polypropylène 4 %. Quant aux 40 000
S autres fibres végétales (lin, chanvre...), elle représente moins de 2 % de la
consommation totale.
30 000
La production mondiale de fibres végétales (fibres + étoupes, hors coton
A et bois) représente environ 5 millions de tonnes en 2003 selon la FAO. Les
productions les plus importantes concernent les fibres de jute, de coco et le
lin comme l’indique la figure 3.
20 000
V La production française en 2007 représente 20 000 tonnes de fibres de

chanvre et 68 000 tonnes de fibres de lin teillé comme le montre la figure 4.
10 000
En Europe, les marchés des fibres de lin et de chanvre sont les suivantes
O (d’après [6]) :
– fibres courtes de lin : 45 % dans l’industrie du papier, 20 % en textile et
0
1900 1950 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 2008
linge de maison, 6 % dans le secteur des composites ;
I – fibres de chanvre : 80 % dans l’industrie du papier, 15 % dans le secteur
des composites.
Coton Fibres synthétiques Laine
Figure 2 – Production mondiale de fibres selon le CIRFS (d’après [3])

R
55
4 5 1,5
6
P 7,5
. ..
46
104
. . . . . . .. . .. . . 336 54
L 4
.
.
. .
. . . .
. . .
.. . . .. . ..
. .
. . . .
. . .
396
. . . . . . .
U 6
20
636
. . . . . . . . .... . .. .
. .. . .
. . ... .. . .. .. .. .. .. ....... . .
. .... .. ... .. ... . ... .. ....
. .. . .. . .. . . .. .. . .. . 2 710
S Coton Nylon 66 Polypropylène
654
. . ... . ... . . .. .
. ..
.... Rayonne Laine
Polyester
Jute Lin Sisal Chanvre
Nylon 6 Acrylique Lin ......
Coco Kenaf Abaca Agave
Figure 3 – Production mondiale en 2003 de fibres végétales

Figure 1 – Consommation mondiale de fibres (en %) (d’après [2]) (milliers de tonnes) (d’après [4])
35 000 120 000 110 000

30 625
30 000 100 000
23 809
73 357
25 000 80 000 72 072
20 913 19 852 68 350 68 000
19 835
20 000
60 000
15 000
40 000
10 000
20 000
5 000
0
0 2003 2004 2005 2006 2007
2004 2005 2006 2007 2009
(Prévisions)
a fibres de chanvre b fibres de lin teillé
Figure 4 – Évolution de la production de chanvre et de lin teillé en France (en tonne) (d’après [5])

Doc. N 2 520 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
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Fibres Agro Sourcées-N2520

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Cet article est issu de : Matériaux | Plastiques et composites

par Michel BOURGEOIS

Résumé Les fibres dites « agrosourcées » sont issues de matières renouvelables

Abstract Fibres called “agro-sourced” come from renewable materials (agro-resources)

Pour toute question :

par Michel BOURGEOIS

2.3.1 Généralités sur les plastiques ............................................................ — 5

es difficultés d’approvisionnement en pétrole ou encore la volonté

Un glossaire est présenté en fin d’article.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie