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: F3240 V1
Lyophilisation
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10 mars 2000
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Lyophilisation
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parations culinaires et les céréales pour petits déjeuners notamment. Les sec-
teurs des industries pharmaceutiques (vaccins, sérum, médicaments) et des bio-
industries (levains) sont beaucoup plus fortement concernés par le procédé de
lyophilisation qui seul leur permet d’obtenir la propriété la plus caractéristique
de la technique, à savoir la conservation d’un principe actif (activité biologique
et/ou médicamenteuse) dans un produit qui sera stocké à température proche de
l’ambiante.
R J · mol−1 · K−1 constante des gaz parfaits S’appuyant sur le diagramme des phases de l’eau pure (figure 1),
t s temps la zone de sublimation correspond à la zone des faibles pressions de
vapeur et des faibles températures, en deçà du point triple (610 Pa ;
T K température 0,01 °C).
T K température moyenne
La pression de vapeur saturante ( P 0i ) à l’équilibre de sublimation
Tc K température de la couche congelée peut être estimée, en première approximation, par extension de la
Tf K température au front de sublimation loi de Clausius-Clapeyron :
Tg K température de transition vitreuse
d ln P 0i ∆ Hs Mw
Tp K température de la source chauffante ------------------- = Ð --------------------- (1)
dT RT 2
Ts K température de surface
x m distance La pression de vapeur saturante de l’eau à l’état solide est cepen-
εs porosité de la couche sèche dant suffisamment élevée pour que l’on envisage, en pratique, la
déshydratation par sublimation. À partir de l’étape de congélation
λs W · m−1 · K−1 conductivité thermique de la couche (cristallisation trajet A) qui se déroule généralement à pression
sèche
atmosphérique, il sera donc nécessaire en premier lieu d’abaisser la
λc W · m−1 · K−1 conductivité thermique de la couche pression de vapeur au-dessous du point triple (trajet B). Puis, en
congelée vertu des règles de déplacement des équilibres, le passage à l’état
σ m diamètre moyen de la molécule vapeur sera favorisé par une augmentation de température (trans-
formation endothermique trajet C) et/ou par une diminution de la
ρc kg · m−3 masse volumique de la couche congelée pression (la sublimation entraîne une augmentation de volume).
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105
A
Liquide
2. Techniques industrielles
104
Solide
et en développement
Plusieurs technologies peuvent être mises en œuvre pour réaliser
103 une lyophilisation. La sublimation peut être conduite soit par abaisse-
610 ment de la pression totale (lyophilisation sous vide), soit par abaisse-
P1
B ment de la pression de vapeur d’eau au voisinage direct du produit
Vapeur
P2 (lyophilisation avec adsorbants à pression atmosphérique). Le mode
102
de récupération de la vapeur d’eau extraite est alors différent selon
C les cas. Il existe également plusieurs techniques industrielles propo-
Sublimation sées pour assurer l’apport de chaleur nécessaire à la déshydratation.
10
– 50 0 50 100
Température (°C)
P1 point triple de l'eau pure 2.1 Lyophilisation sous vide
P2 point triple d'une solution aqueuse
Dans les produits alimentaires, seule une partie de l’eau présente chauffage est assuré par rayonnement à partir de plaques chauffan-
est dite congelable (cristallisable). Cette fraction subira donc l’étape tes intercalées entre les plateaux. L’air froid est produit par passage
de sublimation, ce qui correspond à la phase de déshydratation pri- au contact des pièges froids, grâce à des ventilateurs (figure 3).
maire. La variation d’enthalpie de sublimation par gramme d’eau
éliminée est inchangée (∆Hs), mais les couples pression-tempéra- Une fois terminée l’étape de congélation, à l’extérieur ou à l’inté-
ture délimitant les phases sont déplacés sous l’influence de la pré- rieur de l’enceinte de lyophilisation, la pompe à vide est mise en
sence des solutés. En effet, les solutés (sucres, sels...) induisent un route pour extraire les gaz incondensables. La pompe à vide permet
abaissement cryoscopique (chute de la température de congélation l’abaissement de la pression totale dans la chambre de lyophilisa-
en vertu de la loi de Raoult) et conduisent à abaisser la valeur de la tion puis son maintien, pendant toute la déshydratation, à des
pression au point triple [1]. La zone de sublimation se trouve ainsi valeurs compatibles avec les conditions de sublimation. Pendant la
réduite (figure 1). phase de sublimation, il y a apport de chaleur au produit (par con-
duction ou rayonnement), en évitant la fusion (température au-des-
■ Désorption sous du point triple), voire en cherchant à se situer également
La fraction d’eau résiduelle non cristallisée va subir une étape de au-dessous de la température de transition vitreuse du produit
désorption, dite de déshydratation secondaire, qui a lieu, pour (§ 4.1.2.1).
l’essentiel, une fois la sublimation terminée. Cette déshydratation En raison de la pression de travail très basse, les volumes de
secondaire, analogue à l’étape finale rencontrée au cours du vapeur à manipuler sont exorbitants : 1 g de vapeur d’eau occupe à
séchage, a lieu à des niveaux de pression et de température plus bas 0 °C sous pression atmosphérique 1,2 L ; alors que sous 14 Pa, cette
en lyophilisation, jusqu’à une activité d’eau finale de l’ordre de 0,2. même masse à la même température occupe un volume de
La pression doit être inférieure à la pression de vapeur en équilibre 10 000 L. La récupération de la vapeur d’eau se fait usuellement sur
avec le produit, qui est déduite de son isotherme de sorption. Les un point froid (piège à − 45 °C par exemple) qui assure l’abaisse-
isothermes de sorption (activité de l’eau en fonction de la teneur en ment de la pression de vapeur d’eau (condenseur barométrique). Il
eau) des produits complexes sont, en règle générale, déterminées est également indispensable de régénérer régulièrement le conden-
par voie expérimentale. La quantité de chaleur à apporter dépend de seur (élimination du givre).
la nature des liaisons établies entre l’eau et les solutés. Pour favori- Le condenseur peut être placé dans la chambre de lyophilisation
ser la désorption, la température peut être augmentée au-dessus de (configuration piège interne), ou séparé de celle-ci par une tubulure de
celle du point triple car le risque de fusion n’existe plus. jonction, généralement munie d’une vanne d’isolement (configura-
En fin de lyophilisation, la faible teneur en eau atteinte, conjuguée tion piège externe). Dans tous les cas, le piège froid est placé entre
à la porosité importante du produit lyophilisé, explique sa très forte le produit et la pompe à vide. En configuration piège interne, les
hygroscopicité et son aptitude à se réhydrater instantanément. Le échanges de chaleur entre plateaux chauffants et condenseur sont
retour du produit à la pression atmosphérique en fin de lyophilisa- réduits par un cloisonnement de l’enceinte. Le dégivrage n’est pos-
tion est une opération qui doit donc se réaliser en absence d’eau (air sible qu’après arrêt du cycle de lyophilisation. L’augmentation de
ou azote, sec). Il est ensuite indispensable de conditionner le produit capacité de piège interne peut être obtenue en remplaçant la source
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■ Sous vide
Produits
Le condenseur, en configuration externe, est remplacé par plu-
sieurs colonnes d’adsorbants (zéolithes), c’est le principe de la zéo-
dratation [3]. La source de frigories (machine frigorifique ou fluide
cryogénique) n’est plus nécessaire. Il est également possible de
Plaque récupérer la chaleur libérée par l’adsorption, sur un fluide intermé-
chauffante diaire caloporteur, pour chauffer le produit en cours de lyophilisa-
tion (chauffage par conduction), ce qui tend à réduire les coûts de
fonctionnement par rapport à la lyophilisation sous vide classique.
■ À pression atmosphérique
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Glace
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H Plaque chauffante Tp
Piège
Matière
Chaleur (h) (vapeur)
Ts
dQ A λs ( Tf Ð Ts )
-------- = --------------------------------- (2)
dt x
D diffuseur (distribution de l'air)
E double enveloppe (refroidissement) Le front de sublimation est à la température Tf à une distance x de la
H hublot pour l'introduction des produits face supérieure. La conductivité thermique λs dépend non seulement
L lit fluidisé de fines particules absorbantes dans lequel du milieu poreux (nature de la matière sèche, porosité) mais égale-
sont immergés les produits à lyophiliser ment du gaz occupant les pores (pression totale). Elle est caractéris-
S surpresseur (pompe de circulation)
tique d’un milieu isolant. Elle varie fortement en fonction de la
nature des produits (de 0,01 à 0,08 W · m−1 · K−1) [5]. Le terme
Figure 4 – Équipement de lyophilisation avec adsorbants à pression
d’accumulation de chaleur dans la couche sèche est admis comme
atmosphérique
étant négligeable devant la quantité de chaleur nécessaire à la subli-
mation et à la désorption.
3.1.1 À l’intérieur du produit Le coefficient de transfert h est le reflet des différents modes de
transfert à partir d’une source à température Tp jusqu’au produit à la
température T.
Les transferts de chaleur internes s’effectuent essentiellement par
conduction. Les supports solides (plateaux) sont de bons conducteurs de cha-
leur, en revanche, le contact entre le plateau et la plaque n’est jamais
■ Au sein de la couche sèche
parfait. La couche de gaz, sous faible pression, qui sépare les parois
Les transferts thermiques par convection (faible pression) et par non planes, est la principale résistance au transfert, avec un coeffi-
rayonnement (faible température) demeurent négligeables au regard cient de transfert h qui peut augmenter de 5 à 50 W · m−2 · K−1 selon
du transfert de chaleur par conduction au sein de la couche sèche. Le la pression totale (de 5 à 200 Pa).
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3.2 Transferts de matière Les modèles mathématiques développés pour décrire la cinétique
de lyophilisation sous vide dépendent des hypothèses de travail choi-
sies pour définir le système.
3.2.1 À l’intérieur du produit
3.3.1 Modèle URIF (Uniformly Retreating Ice Front)
Deux forces motrices président pour l’essentiel au transport de la
vapeur d’eau au travers de la couche sèche poreuse, depuis le front L’approche la plus répandue et la plus simple consiste à représen-
de sublimation où elle est créée jusqu’à la surface du produit : une ter la cinétique de lyophilisation par une succession d’états station-
différence de pression totale et une différence de pression partielle naires, du fait de l’inertie provoquée par la faible intensité des
de vapeur d’eau. échanges de chaleur.
L’expression du flux de matière est fonction du régime d’écoule-
Le premier développement proposé pour une plaque d’aire infinie
ment caractérisé, en milieu poreux, par le nombre de Knudsen (Kn)
[7] prend pour hypothèse que la température du front de sublima-
[1]. Défini comme le rapport du libre parcours moyen des molécules
tion est constante au cours de la sublimation, c’est le modèle URIF
sur le diamètre moyen des pores (d ), Kn traduit l’importance rela-
(Uniformly Retreating Ice Front : retrait uniforme du front de glace).
tive du choc des molécules entre elles devant les chocs molécules –
L’expression est alors simple :
parois des pores :
ρc εs ∆ Hs e e2
kT 1 t = ---------------------- --- + ----------- (8)
Kn = -------------------------- --- (5) ( Tp Ð Tf ) h 2 λc
2 πP σ 2 d
Le principal avantage de ce modèle est de mettre en exergue
— si Kn est supérieur à 2, le régime est de type moléculaire ou de l’importance de l’épaisseur de la couche de produit sur le temps de
Knudsen et le flux ne dépend que de la différence de pression totale ; lyophilisation, même si tous les résultats expérimentaux ne confir-
— si Kn est inférieur à 0,01, le régime est de type continu et la ment pas une fonction polynomiale d’ordre 2. Cependant, l’hypo-
densité de flux de matière est fonction des termes de Fick (différence thèse d’une température constante du front de sublimation est une
de pression partielle) et de Darcy (différence de pression totale) ; approximation trop forte pour que ce modèle puisse s’appliquer en
— pour le régime intermédiaire où Kn est compris entre 0,01 et 2, pratique.
la densité de flux de matière est fonction des trois modes de transfert
(Knudsen, Darcy et Fick). Des améliorations ont été apportées pour prendre en compte les
transferts de matière et, en conséquence, la variation de la tempéra-
Pendant la phase de sublimation en lyophilisation sous vide, la ture au front de sublimation (en équilibre avec la pression de
vapeur d’eau est le composé dominant à l’état gazeux, au sein du vapeur). L’application de ces modèles demeure cependant limitée
réseau poreux (pression totale voisine de la pression partielle car seule l’étape de dessiccation primaire est prise en compte.
d’eau). Le flux de vapeur d’eau au sein de la couche sèche peut alors
s’écrire sous la forme (Fick) :
3.3.2 Résolution des équations en état
dm D Kn non stationnaire
--------- = A ---------- ( P f Ð P s ) (6)
dt x
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3.4.1 Vitesse de congélation doit, avant tout, avoir atteint une teneur en eau finale (ou une acti-
vité d’eau) suffisamment faible pour assurer sa conservation à long
La taille et le nombre des cristaux de glace déterminent la structure terme. Mais au-delà, d’autres propriétés seront recherchées dans un
poreuse qui va se mettre en place au cours de la dessiccation. En par- produit lyophilisé dont, en premier lieu, la réhydratabilité instanta-
ticulier, la taille moyenne des pores est d’autant plus faible que la née qui confère au produit une qualité de service originale. Hormis
vitesse de congélation est élevée. Du fait du rôle de la taille des pores le critère hygiénique (qualité microbiologique), d’autres critères per-
sur les transferts de matière interne, une congélation lente (vitesse de mettent également de distinguer les produits lyophilisés ; ces critè-
déplacement du front de congélation inférieure à 1 cm · h−1) devrait res relèvent de leur qualité organoleptique (aspect, flaveur), ou
conduire à un accroissement de la vitesse de dessiccation. Les rares encore nutritionnelle (vitamines...). Le respect de ces critères contri-
observations expérimentales sur différents produits alimentaires bue à la valeur du produit lyophilisé. L’optimisation d’un cycle de
n’ont pas permis de mettre en évidence un effet marqué de l’étape lyophilisation pour un produit donné repose sur la prise en compte
de congélation sur la durée de lyophilisation [9]. Deux raisons peu- des aspects cinétiques (§ 3) aussi bien que des critères de qualité
vent être évoquées : la congélation des produits alimentaires par souhaités.
froid mécanique ne couvre pas une gamme suffisamment large de
vitesses pour que l’on puisse observer un effet ; de plus, au cours de
l’étape de dessiccation, des phénomènes de recristallisation peu-
vent avoir lieu qui tendent à modifier la structure mise en place au 4.1.2 Maîtrise de la qualité
cours de la congélation (croissance des cristaux).
Une première difficulté réside dans la définition d’estimateurs
3.4.2 Pression opératoire pertinents et quantitatifs permettant de caractériser la qualité des
produits alimentaires. De même, il est important de pouvoir spéci-
La pression opératoire a une influence modérée sur la cinétique de fier a priori les conditions opératoires pour lesquelles la transforma-
déshydratation. L’influence de la pression sur les transferts de cha- tion est optimale au regard de cette qualité. Cela nécessite de définir
leur est le résultat de deux effets combinés. Si la pression opératoire et mesurer des indicateurs fiables caractéristiques des produits.
diminue, sous vide partiel, le coefficient de transfert de chaleur Dans les procédés de séchage et en lyophilisation également, la
externe h va diminuer mais, en même temps, la température de température de transition vitreuse des produits semble être un bon
changement d’état peut s’abaisser (avec, en conséquence, augmen- indicateur.
tation éventuelle de la force motrice). Le flux de chaleur résultant
peut ne pas être modifié de manière significative.
Dans l’intervalle de pression inférieure à la pression du point tri- 4.1.2.1 Transition vitreuse
ple, il a cependant été observé lors de la lyophilisation de produits
végétaux par contact avec une plaque chauffante, surtout en couche La transition vitreuse caractérise le passage d’un corps d’un état
épaisse (2 à 3 cm), une valeur optimale de la pression de l’ordre de liquide (viscoélastique) à un état solide amorphe. Etudié dans le
100 Pa, pour laquelle la durée totale de la lyophilisation est la plus domaine des polymères, ce mécanisme est aujourd’hui utilisé pour
courte [5] [9]. En dessous de cette valeur, le ralentissement de la interpréter les cinétiques de réaction qui ont lieu dans les produits
cinétique peut s’expliquer par l’effet limitant des transferts de cha- alimentaires au cours de procédés de transformation (séchage, cuis-
leur par conduction. Au-delà, le transfert de matière (coefficient de son...) [11]. La température de transition vitreuse (Tg) peut notam-
ment être mesurée par une méthode calorimétrique telle que
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générales. niveau des électrodes placées dans le produit fait varier ces gran-
Dans le domaine du traitement des produits végétaux, il ressort deurs. En outre, la constante diélectrique de l’eau liquide étant très
qu’une vitesse de congélation inférieure à 1 °C · min−1 semble sou- supérieure à celle de la glace, il est possible de détecter les phénomè-
haitable à la fois pour le maintien de la texture et la réhydratabilité du nes de fusion.
produit [9]. La pression opératoire n’affecte pas la qualité du produit L’inconvénient principal de ces méthodes est leur caractère local
tant qu’au front de sublimation, elle est maintenue inférieure à la et non quantitatif. Partant de ce constat, des méthodes basées sur
valeur d’équilibre avec la température de transition vitreuse (de 25 à une caractéristique de l’ensemble du produit ont été proposées.
250 Pa pour les produits alimentaires [5]). Au-delà, des réactions de
brunissement non enzymatiques et l’effondrement des produits ont
été observés [9] [12]. Aux pressions élevées, des réactions de bru- 4.2.2 Mesures globales
nissement enzymatiques peuvent également avoir lieu si le gaz
ambiant contient de l’oxygène. La température de chauffe, détermi-
Elles sont basées sur l’analyse des bilans thermique ou de
nante sur les temps de lyophilisation (§ 3.4.3), a une influence néga-
matière sur l’ensemble de l’enceinte de lyophilisation.
tive sur la qualité des produits si elle est maintenue à des valeurs
trop élevées, principalement au cours de la dessiccation secondaire Certains constructeurs comme Serail proposent un système de
(brunissement non enzymatique et dénaturation, notamment des suivi cinétique basé sur les bilans thermiques réalisés au niveau des
sucres, à des températures supérieures à 60 °C). Lors de la lyophili- plaques chauffantes et du piège à glace. Cette méthode permet théo-
sation de produits alimentaires, pendant la phase de sublimation, la riquement de connaître à tout instant l’intensité du transfert de cha-
température de la couche congelée sera maintenue autour de − 15 à leur, et en conséquence, la quantité de vapeur d’eau produite. Mais
− 30 °C (en relation avec la valeur de T g ′ ) alors que la température la qualité du bilan thermique souffre de la précision des sondes de
de surface (couche sèche) devra rester inférieure à des valeurs com- température et des pertes thermiques difficilement quantifiables.
prises entre 40 à 80 °C (thermosensibilité) [5]. Lorsque le piège froid fonctionne en détente directe, le suivi de la
consommation en azote liquide permet d’établir le bilan thermique.
Un système de suivi de la cinétique de perte en eau par mesure en
cours de procédé de la masse des plateaux contenant le produit ou
4.2 Méthodes de suivi de la lyophilisation de celle du condenseur est également proposé. Le système porte-
plateaux, ou le piège froid fixé sur un bâti, est équipé de jauges de
contraintes dont la déformation peut être corrélée à la quantité
Le suivi de la cinétique de déshydratation en cours de lyophilisation d’eau extraite du produit et piégée sous forme de glace. Malheureu-
(en ligne) est essentiel pour maîtriser les coûts de fabrication, mais sement, cette méthode apparemment fiable ne peut être adaptée
aussi pour obtenir un produit lyophilisé de qualité. En effet, un cycle facilement à la majorité du parc des lyophilisateurs existants sans
trop court, s’il permet de diminuer les coûts, aboutit à un produit un coût élevé. Le problème de la précision de la mesure en fin de
trop humide en sortie. On observe alors généralement une détério- procédé reste posé.
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Temps (min)
4.3 Eléments d’analyse économique
pression de vapeur d'eau (valeurs expérimentales)
du procédé teneur en eau résiduelle (valeurs expérimentales : , )
teneur initiale en eau du produit a un impact très fort sur les dépen- 50
ses thermiques engagées pour un cycle donné. Enfin, les dépenses P = 300 Pa
mécaniques reposent pour l’essentiel sur le maintien du vide dans 40
l’installation pendant toute la déshydratation. 30
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(liste non exhaustive)
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