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Éco-conception des emballages

par Tiziano POLITO


Titulaire d’un diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Économie
Ancien Chargé d’études à l’Institut Français de l’Emballage et du Conditionnement

1. Évolution de la demande et éco-conception des emballages ..... AG 6 280 - 2


1.1 Position du problème : environnement versus marketing....................... — 2
1.2 Réponse des industriels : l’éco-conception des emballages ................... — 3
2. Réglementation : notion d’éco-conception au travers
des exigences essentielles .................................................................... — 3
2.1 Généralités ................................................................................................... — 3
2.2 Exigences essentielles dans la directive 94/62/CE .................................... — 4
2.2.1 Objectifs de la directive européenne 94/62/CE................................. — 4
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2.2.2 Volet sur les exigences essentielles .................................................. — 4


2.2.3 Transcription du volet sur les exigences essentielles dans les pays
de l’Union européenne....................................................................... — 4
2.3 Le décret 98-638. Mise en place d’une réglementation sur l’éco-
conception.................................................................................................... — 4
2.3.1 Principe................................................................................................ — 5
2.3.2 Contenu du décret .............................................................................. — 5
2.3.3 Conséquences du décret.................................................................... — 6
2.3.4 Modalités pratiques d’application..................................................... — 6
2.3.5 Projet de normes « Emballage et environnement » ........................ — 6
3. Éco-conception des emballages :
approche suivie par les entreprises.................................................... — 9
3.1 Généralités ................................................................................................... — 9
3.2 Réduction du poids et du volume des emballages................................... — 9
3.3 Utilisation des écorecharges ...................................................................... — 10
3.4 Matériaux d’emballages : suppression ou remplacement par d’autres
plus écologiques.......................................................................................... — 10
3.5 Utilisation de matériaux d’emballages recyclés ....................................... — 11
3.6 Réutilisation ................................................................................................. — 11
4. Quelques exemples de stratégie d’entreprises
en éco-conception ................................................................................... — 11
4.1 Yves Rocher ................................................................................................. — 11
4.2 L’Oréal........................................................................................................... — 12
4.3 Procter & Gamble ........................................................................................ — 12
4.4 Mac Donald’s................................................................................................ — 13
Références bibliographiques ......................................................................... — 14

n a parfois reproché aux emballages d’être une source de pollution inutile.


O Néanmoins, la consommation d’emballages n’a cessé de progresser au
cours de ces dernières années et, plus que jamais, les emballages doivent
répondre, et répondent, à une multiplicité de fonctions (marketing, praticité,
logistique, etc.) qui leur sont demandées. À celles-ci, s’ajoute aujourd’hui, la
prise en compte de l’environnement devenue l’une des contraintes majeures
dans l’évolution de ce secteur.
Cet article se propose de démontrer comment, dans le cadre des mesures qui
visent à « réconcilier » l’environnement et l’emballage, une nouvelle réflexion

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est en train de prendre place et sera en passe – à terme – de modifier profon-


dément la donne existante.
Il est désormais acquis que l’emballage doit être considéré dans l’ensemble
de son cycle de vie allant de sa fabrication à sa destruction, l’objectif étant de
se préoccuper du devenir de l’emballage une fois qu’il est devenu un déchet.
Cela implique un ensemble de moyens dits de « valorisation » des emballages
tels que la réutilisation, le recyclage ou l’incinération avec récupération d’éner-
gie. Ces techniques ont fait leurs preuves et sont utilisées avec succès depuis
un certain nombre d’années. L’approche environnementale s’est enrichie d’un
élément nouveau vers la fin des années 1990 : l’éco-conception des emballages.
Cette démarche est totalement novatrice puisqu’elle prévoit de concevoir et
fabriquer des emballages qui répondent « mieux » aux impératifs environne-
mentaux. En d’autres termes, si les moyens de valorisation (recyclage, réutili-
sation, etc.) peuvent être considérés comme des remèdes valables d’un point
de vue environnemental pour traiter des déchets existants, aujourd’hui, la
démarche d’éco-conception vise à aller encore plus loin, car elle impose de
créer, puis de fabriquer les emballages selon certaines règles, elles-mêmes en
phase avec les objectifs environnementaux. Le but ultime de ce processus
est donc d’obtenir, en final, des déchets d’emballages plus facilement « valori-
sables », voire, lorsque l’on pense à la réduction à la source (l’une des options
prévues par l’éco-conception), moins de déchets à traiter.
Tout le monde s’accorde pour définir cette démarche comme très ambitieuse
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et courageuse, mais il va de soi qu’elle sera également lourde de conséquen-


ces, notamment en ce qui concerne les modes opératoires des professionnels
de l’emballage. Par ailleurs, le caractère coercitif de la nouvelle réglementation
sur le sujet, mise en place à partir de juillet 1998, démontre la détermination
des pouvoirs publics pour favoriser un développement, aussi large que possi-
ble, de l’éco-conception.
L’objectif de cet article est de fournir un aperçu sur la démarche en
éco-conception dans le secteur de l’emballage. D’un point de vue méthodolo-
gique, il a paru important de traiter de trois aspects essentiels :
— évolution dans le contexte historique et économique ;
— aspects réglementaires et normatifs ;
— approche et mise en pratique de l’éco-conception dans les entreprises.

1. Évolution de la demande consommateurs et vendre ses produits. Cette démarche peut avoir
des implications qui sont parfois antinomiques par rapport au res-
et éco-conception pect de l’environnement. De nombreux exemples le prouvent ; ils
concernent notamment l’emballage :
des emballages — emballages inutilement surdimensionnés, pour favoriser la
vente des produits (cas des jouets par exemple) ;
— emballages dont la forme est étudiée pour pousser à la
1.1 Position du problème : environnement consommation (cas de certains shampooings, détergents à goulot
élargi, etc.) ;
versus marketing — emballages visant à provoquer un très fort impact visuel et
utilisant des matériaux ou des composants peu écologiques (cer-
taines encres et solvants par exemple).
L’emballage représente un élément clé dans la stratégie de
l’entreprise. Il permet, bien évidemment, de protéger, de transpor- C’est ainsi que, de manière générale, critères environnementaux
ter, de manipuler et de consommer un produit, mais il contribue et exigences marketing n’apparaissent pas toujours comme des
aussi – et certains diraient surtout – à le faire vendre. La fonction éléments se situant en phase l’un par rapport à l’autre.
marketing de l’emballage, par ailleurs, n’a cessé de grandir au
cours des dernières années. ■ Néanmoins, la demande a beaucoup évolué. Les entreprises se
trouvent aujourd’hui face à un consommateur averti. Si l’attrait du
L’exemple de la parfumerie alcoolique est un cas d’école :
produit et, bien évidemment, sa qualité et son prix représentent les
combien de consommateurs achètent un parfum pour son jus et
critères de choix du consommateur, l’impression de faire un achat
combien pour son emballage ?
intelligent et efficace pour la protection de l’environnement
Plus généralement, en matière de marketing, l’entreprise pour- devient de plus en plus un critère supplémentaire dans les motiva-
suit un triple objectif : créer ou répondre à un besoin, attirer les tions à l’achat.

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vertus écologiques, tout en cherchant à laisser intactes leurs pro-


Quelques repères historiques priétés essentielles (protection, sécurité, facilité de transport, infor-
mation) et, surtout, sans diminuer leur attrait marketing.
L’environnement fait son apparition en tant que phénomène
À l’évidence, cela a comporté des coûts importants (R&D,
socio-économique au cours des années 1960. C’est l’époque de
investissements dans de nouveaux outils de production, reconver-
la contestation et des remises en cause du système de crois-
sion industrielle, etc.), par ailleurs, souvent transférés sur le pro-
sance industrielle. Néanmoins, le phénomène naissant semble
duit, mais qui étaient néanmoins nécessaires.
être davantage l’apanage de milieux intellectuels que l’expres-
sion d’un véritable courant de masse. Ce seront les catastro- Exemple : le passage du polychlorure de vinyle (PCV) au polyéthy-
phes écologiques survenant par la suite (Seveso, Exxon Valdez, lène-téréphtalates (PET) dans le secteur des boissons illustre bien ce
Bhopal), fortement médiatisées, qui contribueront à sensibiliser cas. Dicté au départ par des raisons environnementales, il a impliqué,
très largement l’opinion publique à l’environnement. Le rôle pour de nombreux embouteilleurs, une reconversion de leur outil
grandissant des moyens de communication, télévision notam- industriel et le choix d’une matière première plus coûteuse.
ment, sera déterminant dans le processus de prise de
conscience collective des réalités écologiques. Cette dynamique Dans d’autres cas – et cela semble paradoxal – exigences envi-
n’épargne pas les emballages, dès lors considérés – à tort, ronnementales et impératifs économiques sont allés dans le même
selon certains, à raison, selon d’autres (le débat est encore sens. L’allégement des emballages, par exemple, qui représente
d’actualité !) – comme une source de pollution inutile. maintenant une constante dans tous les secteurs d’activité, a
Le boycottage des produits Mac Donald’s par des consomma- donné la possibilité aux industriels de réaliser des économies
teurs américains préoccupés du devenir de leurs forêts, en considérables sur les coûts d’achat des emballages, tout en pro-
1970, marque en effet le début d’une nouvelle ère, celle des voquant d’indéniables bénéfices environnementaux.
premiers mouvements mettant directement en cause l’embal-
lage (§ 4.4). La tendance s’est amplifiée tout au long des années La prise de conscience « environnementale » a, sans aucun
1980 et 1990 par les problèmes de gestion et d’élimination des doute, contribué à un renouveau dans le concept même des
déchets ménagers, dont les emballages représentent l’une des emballages proposés sur le marché. C’est ainsi que les emballa-
composantes majoritaires.
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ges « verts » ont vu le jour avec les premières écorecharges


Les étapes suivantes donnent une image « évolutive » de la (notamment dans le domaine des lessives et des détergents) et
perception de l’emballage aux États-Unis [source : Arthur D. les premiers conditionnements en matières recyclées dès le
Little]. Cela souligne comment, dans les années 1990, le critère début des années 1990.
environnement devient prédominant :
— années 1960 : la fonctionnalité comme base de la
compétition ; la société du jetable ; le « pop » marketing ; le
vendeur silencieux ;
— années 1970 : le design analytique pour le mouvement ;
les économies d’énergie ; l’allégement ;
2. Réglementation : notion
— années 1980 : l’emballage inviolable ; l’atmosphère d’éco-conception au travers
contrôlée ; la durée de vie du produit allongée ;
— années 1990 : la protection de l’environnement. des exigences essentielles
Plus généralement, aujourd’hui, les entreprises, en très large
majorité, considèrent que l’environnement représente une prio-
rité. Cette prise en compte vise en fait deux objectifs :
— répondre à une mutation structurelle du marché évoluant 2.1 Généralités
toujours plus vers une consommation « éthique » dont l’envi-
ronnement est partie intégrante ;
— anticiper sur l’évolution de la réglementation qui sera tou- Le durcissement des lois et règlements en matière d’emballage,
jours plus contraignante. tant au niveau communautaire que national, représente une
composante essentielle dans l’évolution de l’emballage au cours
L’éco-conception, à savoir la conception et la fabrication des
de la décennie 1990–2000 [2]. Cela implique autant les problèmes
produits – dont les emballages – dans le respect des règles de
liés à la valorisation des déchets d’emballages que ceux liés à la
protection de l’environnement, semble l’un des moyens pour
conception même des emballages.
satisfaire à ces objectifs.
Sur le premier aspect, déjà en 1992, le décret Lalonde sur les
Dans ce contexte d’évolution de la demande, l’environnement déchets des emballages ménagers introduisait, en France, l’obliga-
peut représenter une arme au service du marketing. tion du point vert avec l’obligation pour les industriels, via les orga-
nismes agréés, de participer financièrement à la valorisation des
déchets d’emballages avec des objectifs quantitatifs de recyclage.
La directive 94/62 relative aux emballages et aux déchets
1.2 Réponse des industriels : d’emballages [4], transposée dans la plupart des pays européens
l’éco-conception des emballages (§ 2.2), prévoit, quant à elle, un ensemble de mesures pour per-
mettre comme première priorité la prévention des déchets
d’emballages : réutilisation, valorisation et recyclage des emballa-
ges sont tour à tour identifiés comme des moyens permettant d’y
Dès l’apparition du consumérisme vert, les entreprises ont
aboutir.
compris qu’elles ne pouvaient pas se préoccuper seulement du
produit, mais qu’il fallait intervenir également sur son enveloppe La directive est également à l’origine du décret 98-638 [5] rela-
indissociable, l’emballage [1] [3]. Cette démarche était encore plus tif à la prise en compte des exigences liées à l’environnement dans
évidente pour les entreprises qui communiquaient ouvertement la conception et la fabrication des emballages. Ce décret, dit des
sur le thème de l’environnement ou pour celles qui mettaient sur « exigences essentielles » des emballages, instaure, pour la pre-
le marché des produits sensés avoir des caractéristiques mière fois en France, une série de règles environnementales (§ 2.3)
écologiques (§ 4). Le défi était de taille puisqu’il fallait modifier les qui devront être suivies par les fabricants, en amont, lors de la
caractéristiques intrinsèques des emballages, en leur conférant des conception et de la fabrication des emballages.

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Nous survolerons le décret Lalonde, car traité par ailleurs [1], [2], — la fabrication et la composition de l’emballage ;
[3]. Il est, par contre, important de s’arrêter sur certaines des dis- — le caractère réutilisable de l’emballage ;
positions de la directive 94/62 et, surtout, sur celles du décret 98-
— le caractère valorisable de l’emballage.
638 car elles revêtent un intérêt directement lié à l’éco-conception
des emballages. D’un point de vue général, elles peuvent être assimilées à une
liste de prescriptions minimales que les emballages doivent
garantir [8]. Leur portée couvre autant les aspects concernant la
composition et la fabrication des emballages que son utilisation et,
2.2 Exigences essentielles bien sûr, sa valorisation après usage. C’est dans ce sens que leur
dans la directive 94/62/CE validité est générale sur l’ensemble du cycle de vie de
l’emballage [9].

2.2.1 Objectifs de la directive


européenne 94/62/CE 2.2.3 Transcription du volet
sur les exigences essentielles
La directive européenne 94/62/CE du 20 décembre 1994 [4] a dans les pays de l’Union européenne
pour objet d’harmoniser les mesures nationales des différents
États de l’union européenne en matière de gestion des emballages La directive a été adoptée à la fin de l’année 1994. En théorie les
et des déchets d’emballages. Cette harmonisation doit se faire États membres auraient dû effectuer la transcription avant le
selon deux objectifs : 30 juin 1996 ; dans la pratique, chaque État membre est en train
— prévenir et réduire l’incidence des déchets d’emballages sur d’effectuer cette transcription selon sa propre approche et à son
l’environnement, tant dans les États membres que dans les pays propre rythme.
tiers, en assurant ainsi un niveau élevé de protection de l’environ-
nement ; Si la partie de la directive concernant les objectifs de valorisation
(recyclage, incinération avec récupération énergétique) a été inté-
— garantir le fonctionnement du marché intérieur en évitant
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grée dans les réglementations nationales par un nombre très


l’apparition d’entraves aux échanges et de distorsions et restric-
important de pays, seuls quelques-uns, dont la France, ont assimilé
tions de la concurrence dans l’Union européenne (UE).
le volet concernant les exigences essentielles. Le tableau 1 résume
Pour ce faire, la directive indique un ensemble de mesures que le processus d’intégration de la directive dans les 15 pays de
les différents États devront appliquer et qui prévoient notamment : l’Union européenne.
— comme première priorité, la prévention des déchets d’embal- D’un point de vue général, le processus d’intégration de la régle-
lages ; mentation européenne semble bien engagé, puisque 14 pays sur
— comme autres principes fondamentaux, la réutilisation 15 ont notifié à la Commission européenne les textes relatifs à la
d’emballages, le recyclage et les autres formes de valorisation des transcription de la directive 94/62, à l’exclusion de la Grèce qui pré-
déchets d’emballages, pour parvenir, in fine (objectif final), à la pare seulement sa réglementation en la matière. Si 4 pays ont
réduction de ces mêmes déchets. retenu une hiérarchie dans les modes de gestion la directive ne
prévoyant pas de hiérarchie dans ces modes de gestion et de valo-
risation des déchets d’emballages (réutilisation, recyclage, etc.),
Il est important de souligner que la directive s’applique à tous
8 pays sont allés plus loin sur les objectifs quantitatifs de valorisa-
les emballages mis sur le marché dans la Communauté (embal-
tion en imposant des seuils minimaux plus élevés à ceux prévus
lages primaires, c’est-à-dire unités de vente au consommateur,
dans la directive, alors que 6 pays sont en phase avec la directive.
secondaires ou de regroupement tertiaires ou de transport et
à tous les déchets d’emballages, y compris industriels et En matière d’exigences essentielles, par contre, seuls 6 pays ont
commerciaux. transcrit en droit national l’annexe II qui y est consacrée : Alle-
magne, Autriche, Danemark, France, Pays-Bas, Royaume-Uni.

2.2.2 Volet sur les exigences essentielles


2.3 Le décret 98-638. Mise en place d’une
Un point fondamental de la directive européenne est représenté
par les exigences essentielles relatives aux emballages. De leurs réglementation sur l’éco-conception
applications dépend en effet la mise en pratique de la politique
nationale de prévention (1er objectif de la directive) en matière de
gestion des déchets d’emballages. La directive 94/62/CE du 20 décembre 1994, (§ 2.2.2) a introduit
les exigences essentielles et, notamment, la notion de conformité
L’article 9 de la directive prévoit que seuls les emballages qui
environnementale des emballages en droit français, avec la publi-
répondent aux exigences essentielles pourront être mis sur le mar-
cation, au JO, du décret no 98-638 du 20 juillet 1998 [5] relatif à la
ché, en mettant hors circuit tous les autres.
prise en compte des exigences liées à l’environnement dans la
conception et la fabrication des emballages. Ce décret instaure une
Article 9. Exigences essentielles véritable réglementation sur l‘éco-conception des emballages.
1. Les États membres veillent à ce que, trois ans après l’entrée La France fait figure de « bon élève » puisqu’elle a été l’un des
en vigueur de la présente directive, un emballage ne puisse être premiers pays en Europe à transcrire, dans sa réglementation
mis sur le marché que s’il répond à toutes les exigences essen- nationale, le volet sur les exigences essentielles à travers le décret.
tielles définies par la présente directive, y compris à l’annexe II. Toujours par rapport aux autres pays européens, la réglementation
française se distingue par un véritable système coercitif puisqu’elle
oblige les opérateurs à appliquer les critères environnementaux
Il s’agit, en d’autres termes, de l’introduction du concept de (des sanctions pécuniaires sont prévues pour les contrevenants),
conformité environnementale des emballages. alors que, dans d’autres pays, les exigences environnementales
Les exigences essentielles, reportées en annexe II de la directive, sont davantage assimilées à des recommandations plutôt qu’à des
portent à la fois sur : obligations légales.

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Tableau 1 – Transcription de la directive 94/62 en droit national dans les 15 pays de l’UE
[source : IFEC (Institut français de l’emballage et du conditionnement)]
Hiérarchie Objectifs quantitatifs minimaux de valorisation
dans Transcription
Notification = : en phase avec la directive
Pays les modes des exigences
à la Commission + : plus élevés
de gestion essentielles
des déchets – : pas en phase

Allemagne oui oui + oui


Autriche oui + oui
Belgique oui +
Danemark oui oui + oui
Espagne oui =
Finlande oui +
France oui = oui
Grèce –
Irlande oui +
Italie oui =
Luxembourg oui oui =
Pays-Bas oui oui + oui
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Portugal oui =
Royaume-Uni oui = oui
Suède oui +

2.3.1 Principe — conçu, fabriqué et commercialisé de manière à permettre sa


réutilisation ou sa valorisation, y compris son recyclage, et à
La nouveauté dans ce décret est représentée par le fait que les réduire au minimum son incidence sur l’environnement lors de
exigences essentielles impliquent les emballages au niveau de la l’élimination des déchets d’emballages ou des résidus d’opérations
conception et de la fabrication, à savoir en amont, avant qu’ils ne de traitement des déchets d’emballages ;
soient mis sur le marché. — conçu et fabriqué en veillant à réduire au minimum la teneur
En effet, si le reste de la réglementation européenne s’attache en substances et matières nuisibles et autres substances dange-
davantage à fixer les principes portant sur la gestion des déchets reuses des matériaux d’emballages et de leurs éléments, dans les
d’emballages – et donc à résoudre le problème en aval, lorsque émissions, les cendres ou le lixiviat qui résultent de l’incinération
l’emballage devient un déchet –, le volet sur les exigences essen- ou de la mise en décharge des emballages ou des résidus d’opé-
tielles vise, quant à lui, à déterminer de quelle façon un emballage rations de traitement des déchets d’emballages.
doit être conçu, afin de répondre aux exigences en termes d’envi- Le premier point semble déterminant puisqu’il introduit la notion
ronnement. Ce sont justement ces « exigences essentielles » qui, de réduction à la source en droit français ; de façon très explicite,
pour la première fois, mettent en place un véritable système de la limitation du poids et du volume de l’emballage est identifiée en
critères environnementaux auxquels les emballages devront tant que caractéristique nécessaire de l’emballage. D’un point de
répondre. vue général, on observe qu’il s’agit d’une réelle mesure préventive,
qui intervient en amont, lors de la phase de conception et de
fabrication de l’emballage. On remarque néanmoins que la réduc-
2.3.2 Contenu du décret tion – à la fois pondérale et volumique – de l’emballage ne doit pas
porter atteinte à ses propriétés intrinsèques (au niveau sécurité,
Le décret français reprend quasiment à la lettre le contenu de hygiène et acceptabilité). Cette dernière qualité est très importante,
l’annexe II sur les exigences essentielles. Comme dans la car elle limite quelque part l’ampleur de la réduction quantitative
directive (§ 2.2.2), les exigences essentielles portent à la fois sur la jusqu’à un seuil de tolérance qualitatif au-delà duquel les caracté-
fabrication et la composition de l’emballage, le caractère réutilisa- ristiques de l’emballage ne seraient plus maintenues.
ble de l’emballage, le cas échéant, et le caractère valorisable de
l’emballage. En effet, si la réduction du poids et du volume représente un
objectif prioritaire, celle-ci doit intervenir de manière à ne pas
porter préjudice aux caractéristiques de base de l’emballage, cela,
2.3.2.1 Exigences portant sur la fabrication à la fois, du point de vue du produit et de l’utilisateur.
et la composition de l’emballage
L’article 3 du décret indique les exigences portant sur la fabri-
2.3.2.2 Exigences portant sur le caractère réutilisable
cation et la composition de l’emballage. Il est prévu que l’embal- ou valorisable de l’emballage
lage doit être :
— conçu et fabriqué de manière à limiter son volume et sa Les exigences portant sur le caractère réutilisable ou valorisable
masse au minimum nécessaire, pour assurer un niveau suffisant de l’emballage sont traitées au 2e paragraphe de l’article 3 du
de sécurité, d’hygiène et d’acceptabilité ; décret.

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■ En ce qui concerne la réutilisation, il est prévu que l’emballage concrètement, le « metteur » sur le marché sera en mesure d’éta-
doit répondre simultanément aux exigences suivantes : blir sa conformité, et donc de produire les pièces du dossier relatif,
— ses propriétés et ses caractéristiques lui permettent de sup- pour satisfaire aux obligations prévues par la loi.
porter plusieurs rotations ; L’article 7 du décret fait allusion à la publication de normes euro-
— il doit pouvoir être réutilisé dans le respect des règles appli- péennes harmonisées qui serviront de référence pour satisfaire aux
cables en matière de santé-sécurité des travailleurs ; exigences essentielles. Dans ce sens, les autorités françaises esti-
— en fin de cycle, lorsqu’il devient un déchet, il doit être ment, au travers du ministère de l’Industrie, que, pour être confor-
conforme aux exigences propres aux emballages valorisables. mes, les emballages devront justement répondre à ces normes
■ Les exigences portant sur le caractère valorisable de l’emballage européennes.
ont trait aux formes de valorisation possible. La réglementation pré- Le problème majeur réside dans le fait que – début 2000 – les
voit en effet que l’emballage doit être conçu et fabriqué de manière normes sur les exigences essentielles des emballages sont encore
à ce qu’il puisse être valorisé par recyclage, par incinération avec à l’état d’enquête probatoire. Des groupes de travail ont été mis en
récupération énergétique, par compostage ou par biodégradation. place dans les différents comités de normalisation nationaux, dont
Sont ensuite indiqués les critères que les emballages doivent satis- l’AFNOR. La procédure d’harmonisation européenne prendra par
faire pour répondre aux différentes formes de valorisation et contre plus de temps, puisque chaque proposition nationale doit
notamment que : être examinée pour donner lieu à un corps unique de normes CEN
— un certain pourcentage en masse des matériaux d’emballages (Comité européen de normalisation) valables pour l’ensemble des
utilisés doit pouvoir être recyclé pour la production d’autres biens ; pays européens. On estime que l’ensemble des travaux devrait se
— les déchets d’emballages traités en vue de leur valorisation terminer au cours de l’année 2000. C’est donc seulement à partir de
énergétique doivent posséder un pouvoir calorifique suffisant pour ce moment que les normes concernant les exigences essentielles
permettre la récupération d’énergie lors du traitement correspon- seront considérées comme définitives.
dant ;
Nous donnons ci-après un aperçu des travaux réalisés jusqu’à ce
— la nature biodégradable des déchets d’emballages traités par
jour par la commission de travail d’élaboration des normes envi-
compostage ne doit pas faire obstacle à la collecte séparée et au
ronnementales.
processus/activité de compostage ;
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— les déchets d’emballages biodégradables doivent pouvoir


subir une décomposition physique, chimique, thermique ou biolo-
gique telle que la plus grande partie du compost obtenu se décom- 2.3.5 Projet de normes
pose en dioxyde de carbone, en biomasse ou en eau. « Emballage et environnement »

2.3.5.1 Généralités
2.3.3 Conséquences du décret
Le projet de normes « Emballage et environnement » est actuel-
Le décret no 98-638 revêt un intérêt fondamental, car il instaure, lement en cours d’élaboration à l’AFNOR (Commission de norma-
pour la première fois en France, une série de règles « environne- lisation AFNOR H 04 F) et soumis à enquête CEN [6]. Il se compose
mentales » qui devront être suivies par les fabricants, en amont, d’une norme horizontale (norme cadre) et de cinq autres projets de
lors de la conception et de la fabrication des emballages. normes (tableau 2), qui, suite à enquête CEN, pourront être utilisés
conjointement pour affirmer la conformité d’un emballage aux exi-
Le profil type de l’emballage « écologique » est dressé par le
gences essentielles.
législateur puisque le décret met pratiquement « hors la loi » les
emballages qui ne répondent pas à ces critères. Son application est Nous donnons dans la suite du paragraphe un aperçu de ces
générale : « ne pourront être fabriqués, importés, détenus en vue projets de normes qui, dans leur état actuel, représentent
de la vente ou de la distribution à titre gratuit, mis en vente, mis l’embryon du texte définitif devant être validé et harmonisé au
en location ou distribués à titre gratuit que les emballages qui niveau européen.
satisfont aux exigences essentielles... ».
Le décret, paru au mois de juillet 1998, est devenu effectif à partir 2.3.5.2 Exigences relatives à l’utilisation de normes
du mois d’octobre de la même année. Quant à ses conséquences dans le domaine de l’emballage
pratiques, l’article 9 détermine que le fabricant d’emballages ou, à et des déchets d’emballages
défaut, son mandataire ou le responsable de sa mise sur le marché
doit présenter une documentation nécessaire à démontrer que Le projet de norme prEN 13427 concernant « les exigences rela-
l’emballage satisfait à ces exigences. Sont notamment prévues : tives à l’utilisation de normes dans le domaine de l’emballage et
des déchets d’emballages » spécifie les exigences et la méthode
— une déclaration écrite attestant de la conformité aux exigen-
selon lesquelles le responsable de « la mise sur le marché » de
ces essentielles ;
l’emballage peut combiner l’application des cinq normes suivan-
— une documentation technique relative à la conception et à la
tes. Il s’agit donc d’une norme cadre, puisqu’elle est susceptible de
fabrication de l’emballage contenant les éléments nécessaires à
donner une méthode d’évaluation de la conformité environnemen-
l’évaluation de la conformité.
tale.
Le responsable – qu’il soit fabricant, mandataire ou simple
« metteur » sur le marché – doit être en mesure de présenter, sous Il est notamment fait état du mode de prise en compte de cha-
quinze jours, aux responsables de l’administration, un dossier de cune des normes et des procédures relatives à leur applicabilité.
conformité ainsi composé, prouvant que l’emballage répond bien L’objectif est d’appliquer les méthodes d’évaluation, afin d’obtenir
aux prescriptions réglementaires prévues par le décret. Des peines une méthode globale efficace destinée à limiter l’effet sur l’envi-
d’amendes sont prévues pour les contrevenants. ronnement des emballages devenus déchets.
Étant donné la diversité des matériaux et des exigences d’appli-
cation, certaines des méthodes de limitation des déchets peuvent
2.3.4 Modalités pratiques d’application s’exclure mutuellement. La norme contient donc un tableau per-
mettant d’identifier, du moins théoriquement, les méthodes appro-
Si le décret fixe le cadre réglementaire général et énonce les priées. Cela se résume par un modèle de dossier de déclaration de
principes à partir desquels un emballage est réputé conforme d’un conformité que le metteur sur le marché sera amené à compléter
point de vue environnemental, il n’indique pas comment, très (cf. § 2.3.5.8).

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Tableau 2 – Normes « Emballage et environnement » en cours d’élaboration (source : AFNOR)


Codification Contenu Remarques
prEN 13427 Exigences relatives à l’utilisation de normes dans le domaine de Norme cadre
l’emballage et des déchets d’emballages
prNF EN 13428 Emballage – Prévention par la réduction à la source Réduction du poids et du volume des emballages
prNF EN 13429 Emballage – Réutilisation Emballages réutilisables
prNF EN 13430 Emballage – Exigences relatives aux emballages valorisables par Valorisation des emballages par recyclage
recyclage matière
prNF EN 13431 Emballage – Exigences relatives aux emballages valorisables Valorisation des emballages par incinération avec
énergétiquement, incluant la spécification d’un pouvoir calorifique récupération d’énergie
inférieur minimum
prNF EN 13432 Emballage – Exigences relatives aux emballages valorisables par Valorisation des emballages par compostage et
compostage et biodégradation – Programme d’essai et critères biodégradation
d’évaluation de l’acceptation finale des emballages

Le projet de norme donne également des directives concernant


la limitation de la présence dans les emballages de métaux lourds Tableau 3 – Critères de performance
et autres substances dangereuses.
• protection du produit

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procédé de fabrication de l’emballage


2.3.5.3 Exigences relatives à la prévention • processus de conditionnement de l’emballage
par la réduction à la source • logistique
Le projet de norme prNF EN 13428 concerne la « prévention par • présentation et commercialisation du produit
la réduction à la source ». Il spécifie une méthode d’évaluation per- • acceptation par le consommateur
mettant au responsable de la mise sur le marché de l’emballage de • information
s’assurer que le poids et/ou le volume de la quantité de matériau • sécurité
qu’il contient a été minimisé, tout en garantissant : • législation
• divers
— la fonctionnalité de l’emballage tout au long de la chaîne
allant de l’approvisionnement à l’utilisateur ;
— la sécurité et hygiène pour le produit et le consommateur-
utilisateur ; 2.3.5.4 Exigences relatives à la réutilisation des emballages
— l’acceptabilité du produit emballé pour le consommateur- Le projet de norme prNF EN 13429 traite des « exigences
utilisateur. essentielles liées à la réutilisation des emballages ».
Une liste de 10 critères de performance (tableau 3) est donnée
afin de déterminer le « point critique » qui définira la limite pou- On entend par emballage réutilisable un emballage qui a été
vant être atteinte en termes de réduction à la source. conçu et créé pour pouvoir accomplir pendant son cycle de vie
Le responsable devra donc démontrer que la quantité minimale un nombre minimal de trajets ou de rotations.
adaptée en poids et/ou en volume de l’emballage a été atteinte, en
prenant en compte tous les critères de performance.
■ Afin d’évaluer si l’emballage peut revendiquer l’appellation réu-
■ L’objectif du processus d’évaluation est de garantir les points tilisable dans les circonstances de son utilisation, il est nécessaire
suivants : que le fabricant s‘assure :
— toutes les opportunités d’une « prévention par réduction à la — que la « réutilisabilité » de l’emballage est un objectif délibéré
source » en vue d’atteindre un poids et/ou un volume d’emballage de l’emballeur-conditionneur ;
minimal ont été identifiées et prises en compte ; — que l’emballage peut être reconditionné de manière satisfai-
— la « prévention par réduction à la source » a été atteinte sans sante ;
affecter la conformité aux exigences nécessaires découlant des — que l’emballage peut être rempli-rechargé de manière satis-
fonctions de l’emballage ; faisante ;
— les références décisives importantes, venant à l’appui de la — qu’un système approprié nécessaire pour assister la réutilisa-
déclaration de conformité, doivent être enregistrées. tion est disponible sur les marchés sur lesquels le conditionneur
doit commercialiser le produit emballé.
À partir de là, et pour établir la conformité de l’emballage, il
est demandé au responsable de la mise sur le marché de l’embal- ■ Le projet de norme fournit certains exemples de systèmes de
lage de : réutilisation auxquels les opérateurs devront se conformer :
— préparer une déclaration de conformité ; — système en circuit fermé : l’emballage réutilisable appartient
— documenter les informations utilisées pour établir la liste des à une entreprise ou à un groupe d’entreprises organisées ;
critères pertinents et pour établir la nature et les effets des — système en circuit ouvert : l’emballage réutilisable est la pro-
éléments critiques ; priété de chaque utilisateur au moment de son utilisation ;
— utiliser une liste de contrôle comme base de la déclaration de — système combiné : l’emballage réutilisable reste en posses-
conformité ou sa propre documentation à condition d’y considérer sion de l’utilisateur final et est rempli à l’aide d’un produit auxi-
tous les critères de performance. liaire.

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■ À partir de là, et lorsque ces conditions sont respectées, une


déclaration de conformité spécifique devra être remplie par le Tableau 4 – Critères de réutilisation
« metteur sur le marché » pour démontrer que tous les critères ont
En prenant en compte les circonstances particulières/lieu de
été pris en compte et que l’emballage peut être effectivement l’utilisation, l’emballage est-il destiné à être réutilisé ?
réutilisé. Dans le projet de norme, on trouve en annexe un exemple
de cette déclaration. L’emballeur doit enregistrer les réponses aux L’emballage peut-il être vidé/déchargé sans subir de dommage qui
différents critères de réutilisation (tableau 4) et déduire le résultat ne puisse être réparé de façon viable ?
de cette évaluation. L’emballage peut-il être réconditionné (nettoyé, lavé, réparé), sans
que ses capacités à remplir sa fonction prévue ne soient dimi-
2.3.5.5 Exigences relatives aux emballages valorisables nuées de manière significative ?
par recyclage matière L’emballage peut-il être rempli/rechargé sans risquer de réduire de
Les exigences relatives aux emballages valorisables par recy- façon significative l’intégrité du produit ?
clage matière sont abordées dans le projet de norme Dans les circonstances et les lieux prévus d’utilisation, des dispo-
prNF EN 13430 qui établit la procédure à partir de laquelle les sitions (organisationnelles, techniques, financières) ont-elles été
emballages peuvent être classés comme étant valorisables par mises en place et sont-elles disponibles pour permettre la
recyclage matière. Le projet prévoit que le responsable de la mise réutilisation du produit ?
sur le marché de l’emballage doit être en mesure de démontrer Le système identifié comme approprié dans les circonstances/
qu’il a suivi à la fois la méthode et la procédure, prévues dans la lieux d’utilisation prévue est-il conforme à l’un des systèmes de
norme, pour aboutir à la conception finale de l’emballage de sorte réutilisation prévu ?
qu’un certain pourcentage des matériaux d’emballage puisse être
recyclé.
■ La méthode permet d’élaborer les exigences relatives aux
emballages valorisables par recyclage matière et vise à identifier les Tableau 5 – Critères de conception permettant d’évaluer
critères à prendre en compte lors de l’évaluation de la recyclabilité la recyclabilité
d’un emballage. Sont par exemple considérés :
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La construction de l’emballage et les combinaisons de matières


— le contrôle de la construction-composition de l’emballage ; premières et de composants (additifs compris) sont-elles adaptées
— l’adaptation à la technologie de recyclage disponible ; aux processus de recyclage prévus et disponibles afin d’obtenir un
— l’impact sur l’environnement résultant du recyclage. certain pourcentage de recyclage matière ?
Les matériaux, la construction et la composition de l’emballage
■ La procédure permet d’évaluer les critères de recyclabilité et sont-ils capables de contribuer à un gain environnemental dans
analyse, les relations entre les différents critères venant à l’appui les processus globaux prévus de collecte, transport et recyclage ?
des exigences de recyclabilité. On considère par exemple les critè-
res suivants : Existe-t-il une procédure de contrôle des opérations de production
pour réduire les résidus de production et maintenir l’adaptation de
— conception de l’emballage : composition, séparabilité des l’emballage aux processus de recyclage ?
composants, présence de matériaux susceptible d’engendrer des
problèmes lors du recyclage, etc. ; Existe-t-il une procédure de contrôle des système(s) de production
— production : matières premières et composition des maté- pour au moins maintenir ou encore réduire l’impact environne-
mental dans le système de collecte/recyclage ?
riaux dans la production, la transformation et le conditionnement
des emballages, contrôle de la compatibilité de ces variables sur le Existe-t-il une procédure de contrôle pour la construction de
processus de recyclage ; l’emballage et les composants pour garantir leurs adéquations
— utilisation : respect des exigences essentielles, critères de permanentes à une utilisation et un vidage efficaces ?
vidage de l’emballage, critères de tri par l’utilisateur final ; L’emballage peut-il être vidé de son contenu afin de réduire tout
— collecte et tri. nouvel impact environnemental provoqué par les émissions/rési-
dus dans les processus de recyclage ?
■ Un exemple de déclaration de conformité pour les emballa-
ges destinés à être valorisés par recyclage matière est donné en La conception et le contrôle de la construction et des composants
annexe du projet de norme. Il indique l’ensemble des critères à de l’emballage favorisent-ils l’action de l’utilisateur final de sépa-
rer les matériaux prêts pour la collecte et le recyclage ?
prendre en considération (tableau 5).
La conception et le contrôle de la construction et des composants
2.3.5.6 Exigences relatives aux emballages valorisables de l’emballage sont-ils compatibles avec les systèmes de collecte
énergétiquement, incluant la spécification et de tri ?
d’un pouvoir calorifique inférieur minimum Les systèmes de collecte et de tri sont-ils adaptés aux processus
de recyclage ?
Les exigences relatives aux « emballages valorisables énergéti-
quement » sont traitées dans le projet de norme prNF EN 13431. Le L’emballage peut-il être collecté et trié sans augmenter l’impact
projet indique que les emballages dits valorisables énergiquement environnemental net des opérations de recyclage ?
doivent être combustibles et capables de fournir un gain calori-
fique. Il est notamment spécifié que :
— les emballages composés de plus de 50 % (en poids) de maté- pérature ambiante de 25 oC et une température finale de 850 oC à
riaux organiques (bois, papier, carton, plastiques, etc.) doivent être 6 % d’oxygène, pour certains matériaux et constituants d’embal-
considérés comme valorisables énergétiquement ; lages.
— les emballages composés de moins de 50 % (en poids) de
matériaux non organiques (verre, métaux, céramiques, etc.) peu-
vent être déclarés valorisables énergétiquement si le calcul du gain 2.3.5.7 Exigences relatives aux emballages valorisables
calorifique le confirme. par compostage et biodégradation
Une annexe spécifique, dans cette norme, est consacrée à la Le projet de norme prNF EN 13432 est consacré aux « exigences
méthode de détermination du gain calorifique, elle sert de base relatives aux emballages valorisables par compostage et biodégra-
pour la compilation du dossier relatif. Le tableau 6 donne, à titre dation ». Il spécifie quatre méthodes d’évaluation de la possibi-
indicatif, les valeurs de gain calorifique type, calculé pour une tem- lité du traitement biologique des emballages :

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Un modèle de format de liste de contrôle à compiler par le met-


Tableau 6 – Gain calorifique de matériaux d’emballages teur sur le marché de l’emballage est fourni en annexe de la
norme.
Gain calorifique
Constituant
(MJ/kg)
2.3.5.8 Exemple de déclaration de conformité
 cellulose 8
Papier  Le tableau 7, extrait de l’annexe B de la norme cadre prEN 13427
 lignine 14 donne, pour illustrer, un exemple de déclaration de conformité
Polyéthylène (PE) 22 après le résultat de toutes les évaluations.
Polypropylène (PP) 24
Polystyrène (PS) 22
Polychlorure de vinyle (PVC) 9 3. Éco-conception
Polyéthylène téréphtalate (PET) 12 des emballages : approche
Aluminium (combustible > 50 µm) 25 suivie par les entreprises
Aluminium (inerte < 50 µm) –1
Acier (inerte) – 0,4
Autres matériaux inertes –1 3.1 Généralités
(ceramique, verre, etc.)
Carbonate de calcium –3
Au-delà des obligations prévues par la réglementation, les
Eau (sous forme d’humidité) –4 entreprises – qu’il s’agisse d’utilisateurs ou de fournisseurs
d’emballages – ont travaillé dans de multiples directions afin de
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solutionner les problèmes liés à l’environnement. Globalement,


l’amélioration des qualités environnementales des emballages a
été obtenue en œuvrant sur deux registres :
Tableau 7 – Déclaration de conformité : — modification des caractéristiques intrinsèques des emballages
exemple de résumé (taille, poids, matériaux...) ;
Norme/Rapport Exigence d’évaluation — redéfinition du concept même de l’emballage (exemple, les
écorecharges).
1. Prévention par réduc- garantir une quantité de matière Dans les deux cas, on peut véritablement parler d’une démarche
tion à la source adéquate minimale dans le système de conception « pro-environnementale » ou « éco-conception ».
d’emballage
Pour l’entreprise, cette démarche s’inscrit, à la fois, dans une
2. Métaux lourds et autres a. garantir des niveaux inférieurs stratégie environnementale et de réponse à la réglementation. En
substances nocives/ au maxima autorisés pour les particulier, parmi les voies empruntées pour améliorer les caracté-
dangereuses composants ristiques environnementales des emballages, citons :
b. garantir la conformité à l’annexe D — la réduction du poids et du volume des emballages ;
3. Réutilisation garantir la réutilisabilité dans tous les — l’utilisation des écorecharges ;
termes de la norme pour l’emballage — la suppression de certains emballages et le remplacement de
fonctionnel certains matériaux d’emballages par d’autres considérés plus éco-
logiques ;
4.1 Valorisation garantir la recyclabilité dans tous les
par recyclage matière termes de la norme pour l’emballage — l’utilisation de matériaux d’emballages recyclés ;
fonctionnel — la réutilisation.
4.2 Valorisation garantir la réalisation d’un gain calo-
sous forme d’énergie rifique pour l’emballage fonctionnel
4.3 Valorisation garantir la compostabilité dans tous 3.2 Réduction du poids
par compostage les termes de la norme pour l’embal- et du volume des emballages
lage fonctionnel
La conformité requiert des réponses affirmatives aux paragraphes 1 et 2 et à
au moins l’un des paragraphes 4.1, 4.2, 4.3. En outre, là où la réutilisation est La tendance à l’allégement des emballages se développe depuis
revendiquée, il convient qu’une réponse affirmative soit également enregis- de nombreuses années dans l’ensemble des secteurs de la grande
trée au paragraphe 3. consommation et pour l’ensemble des matériaux d’emballage.
L’utilisation d’emballages de poids et de volume réduit répond à
trois objectifs pour l’entreprise :
— la caractérisation de l’emballage (composition, présence de — mener une politique en environnement : moins de déchets
substances dangereuses, teneur en carbone organique, etc.) ; d’emballages et moins de pollutions liées au transport des
— la biodégradabilité de l’emballage ; produits ;
— être en conformité avec la réglementation actuelle (notam-
— la désintégration au cours du processus biologique de traite- ment pour les exigences essentielles et, particulièrement, en ter-
ment des déchets ; mes de réduction à la source) ;
— la qualité du compost obtenu. — satisfaire aux impératifs d’économie liés aux coûts de
Sont ensuite indiquées les modalités de réalisation des pro- l’emballage.
grammes d’essais relatifs à la biodégradation et à la désintégration En outre, la réduction de matière ne compromet pas les exigen-
du déchet d’emballage. ces marketing liées à la promotion du produit.

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■ Afin de réduire le poids unitaire des emballages, les industriels Si les écorecharges sont légion, depuis maintenant une
ont travaillé surtout sur : quinzaine d’années, dans l’univers des lessives et des produits
— la diminution des épaisseurs ; d’entretien (marques de Procter & Gamble, Henkel, Reckitt & Col-
— l’optimisation de la forme des emballages. man, etc.) où elles se sont multipliées en raison des effets de
concurrence et d’émulation ; il est intéressant d’observer que le
● C’est essentiellement en travaillant sur les procédés de fabrica-
concept est de plus en plus utilisé dans d’autres secteurs : produits
tion que les fabricants d’emballages sont parvenus à réduire l’épais-
d’hygiène-beauté (savons liquides, crèmes de soin, parfumerie),
seur des parois de la plupart des emballages disponibles sur le
bricolage (peintures et vernis) et alimentaire (café).
marché. Les progrès ont été importants (tableau 8) notamment
dans le domaine des bouteilles en verre, puisque le poids d’une Leur succès, plutôt modéré en France, est impressionnant dans
bouteille de 75 cl a diminué de 40 % environ entre 1970 et 1995. Sur les pays européens à plus forte connotation écologique comme
la même période, les poids des boîtes de boisson en acier et en alu- l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse ou l’Autriche. Dans certains de
minium et d’un pot de yaourt ont été réduits respectivement de ces pays, l’emploi des écorecharges touche désormais des pro-
38 %, 30 % et 50 %. duits comme le lait ou les confitures.
Exemple : chez l’Oréal, le travail sur les épaisseurs a permis de
« dégraisser » de 3 à 7 g les flacons en plastique utilisés pour les pro-
duits d’hygiène-beauté. 3.4 Matériaux d’emballages :
En travaillant sur la forme de l’emballage, notamment à l’aide
● suppression ou remplacement
des outils de CAO, il a été possible d’obtenir des gains de poids non par d’autres plus écologiques
négligeables soit en augmentant la rigidité des conditionnements
existants (par exemple, boîtes en métal, bouteilles en plastique,...),
soit en éliminant les « vides » techniques. C’est le cas pour les bou- Les industriels ont également agi pour l’élimination de certains
teilles à goulot rétréci ou pour les blisters qui épousent les formes emballages superflus ou joué sur les effets de remplacement de
du produit. matériaux d’emballages dans un souci d’amélioration autant
● Toujours dans ce domaine, la mise au point de formules écologique qu’économique.
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concentrées – comme par exemple dans le secteur des lessives ■ La mise en place d’un tube rigide à large diamètre permet de
(§ 4.3) – a permis de réduire poids et volumes des emballages. On supprimer l’étui d’un dentifrice, tout en le disposant correctement
estime que la concentration des produits lessiviels dans ce secteur sur le linéaire afin de respecter les exigences de présentation. La
a conduit à un allégement du poids de l’emballage de l’ordre de suppression d’étuis concerne, par ailleurs, aussi certains produits
40 %. cosmétiques (Phas de L’Oréal).
■ Dans un autre registre, la compressibilité des bouteilles d’eau ● L’amélioration au niveau des découpes de carton permet égale-
minérale en plastique – signalée par un logo spécifique – apporte un ment de réaliser des calages directement intégrés à l’emballage
réel avantage en matière de réduction du volume du déchet secondaire en se passant d’un matériau auxiliaire.
d’emballage. Il s’agit d’un « plus », fourni au consommateur dési- D’un point de vue plus général, on remarque que la suppres-
reux de réduire le volume des déchets mis dans la poubelle ; il a ren- sion de certains suremballages, comme les films de protection
contré un certain succès. des étuis en carton et des pellicules aluminisées de certains articles
alimentaires (chocolat), ne nuisent pas forcément à l’attrait marke-
ting.
3.3 Utilisation des écorecharges

Le concept d’écorecharge répond tout à fait à une politique de Tableau 8 – Réduction du poids des emballages
conception pro-environnementale, car, à la différence de l’allége- (source : IFEC)
ment – rarement perceptible par le consommateur –, il représente
une amélioration écologique « visible » de l’emballage. En d’autres Types d’emballage 1970 1995
termes, en achetant un produit en écorecharge, le consommateur Bouteille de vin 75 cl 450 g 285 g
est persuadé d’accomplir un geste en faveur de l’environnement.
Boîte en acier 33 cl 35 g 22 g
Globalement on estime que les écorecharges permettent une
réduction du poids de l’emballage qui peut aller jusqu'à 70 %. Les Boîte en aluminium 33 cl 20 g 14 g
principales écorecharges (tableau 9) utilisées sont les berlingots,
Pot de yaourt 6,5 g 3,5 g
les briques et les doypacks.

Tableau 9 – Principales écorecharges


Ecorecharge Matériaux utilisés Applications
Doypack complexe PE/PET PE/PA lessives liquides, assouplissants
Berlingot souple PVC eau de Javel, détergents de sols, liquides-vaisselle, lessives liquides
Poche semi-rigide PEhd eau de Javel, assouplissants
Sachet souple PE, PEhd lessives en poudre
Brique 3 couches : papier, aluminium, plastique (PE) soupe, jus de fruit, lait, assouplissant, etc.
PA polyamine. PEhd polyéthylène haute densité.

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● En même temps, l’élimination de certains blisters de protection tilisation d’emballages de produits vendus en libre-service sont
double coque, rendue possible par le collage de l’étiquette directe- beaucoup plus limités. Les initiatives de Leclerc et de Monoprix,
ment sur le produit, ne met pas en cause la fonction d’information dans le domaine des sacs de caisse réutilisables, représentent un
de l’emballage. Bien au contraire, les consommateurs semblent exemple de réutilisation d’emballages dans le cadre d’une straté-
apprécier cette simplification de l’emballage, notamment pour gie en faveur de l’environnement.
l’accessibilité au produit.
■ En ce qui concerne les effets de remplacement, l’utilisation de
cellulose moulée à la place du polystyrène expansé pour les articles
de téléphonie ou le petit électroménager joue parfaitement la carte 4. Quelques exemples
écologique de l’emballage, tout en offrant les mêmes garanties de
sécurité. de stratégie d’entreprises
Au niveau des matériaux, le remplacement du PVC, qui ne béné- en éco-conception
ficie pas d’une forte image écologique, par d’autres résines se
généralise dans le secteur des boissons (où il est notamment rem-
placé par le PET) et dans le secteur des détergents. Les entreprises ont bien saisi l’importance de l’emballage dans
le cadre d’une action en faveur de l’environnement. Nous donnons
ici quelques exemples [6] permettant de saisir l’importance de
l’éco-conception d’emballages dans leurs stratégies environne-
3.5 Utilisation de matériaux mentales. À des degrés différents, les quatre exemples montrent
d’emballages recyclés comment l’emballage peut être pris en compte.
Le choix s’est porté sur :
L’utilisation de matériaux recyclés dans la composition d’embal- — une entreprise comme Yves Rocher, qui fait du respect de la
lages neufs représente une excellente voie d’amélioration environ- nature un axe prioritaire de sa stratégie commerciale ;
nementale des emballages. — le groupe L’Oréal, qui, tout en ne communiquant pas explici-
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tement sur le sujet, a développé une action de recherche perma-


Néanmoins, les matériaux ne présentent pas tous les mêmes nente de solutions en faveur de l’environnement ;
possibilités de recyclage, notamment si l’emballage à base des
— un grand lessivier comme Procter & Gamble – l’un des pré-
matières recyclées doit être utilisé pour un usage alimentaire. Si
curseurs du marketing environnemental –, pour qui le respect de
le verre, l’acier et l’aluminium possèdent d’excellentes caracté-
l’environnement passe par une amélioration continue des embal-
ristiques de recyclabilité – en raison du fait que le recyclage de ces
lages ;
matériaux n’altère pas leurs qualités intrinsèques – et sont
effectivement recyclés, certains problèmes se posent encore pour — une grande chaîne de fast-food comme Mac Donald’s, qui,
les matières plastiques. La fibre cellulosique de récupération est afin de satisfaire ses objectifs commerciaux, a dû adopter un véri-
utilisée couramment dans la fabrication d’emballages à usage non table plan d’action en termes d’emballages.
alimentaire, par exemple les caisses en carton (jusqu'à 100 % de
fibre recyclée).
L’argumentaire « emballage à base de matière recyclée » 4.1 Yves Rocher
– symbolisé par des logos et de symboles apparaissant sur
le produit – est davantage utilisé à l’étranger qu’en France
et spécialement en Europe du Nord (Allemagne, Royaume- Chez Yves Rocher, l’environnement est pris en compte dans tou-
Uni, Pays-Bas) et aux États-Unis. tes les étapes de la création des produits. Lorsque les emballages
Dans le domaine des produits de grande consommation, les sont conçus, le paramètre environnemental est intégré en respec-
producteurs de détergents utilisent de plus en plus de plastique tant deux grandes règles :
recyclé. Les bouteilles et bidons plastique de certaines marques de — refuser le gaspillage ;
produits d’entretien contiennent jusqu'à 25 % de matériau recyclé — penser à l’après-vie du produit.
(PEbd). Souvent, dans ce cas, l’aspect peu esthétique de l’embal-
lage est amélioré au moyen d’un manchon thermorétractable afin ■ En ce qui concerne le premier point – refuser le gaspillage –, le
de ne pas diminuer l’attrait du produit en linéaire. Dans le secteur fabricant de produits cosmétiques a axé sa stratégie sur ce qui suit :
hygiène-beauté, certains producteurs très engagés dans une — refuser les emballages trompeurs et superflus par la suppres-
démarche de marketing environnemental – par exemple Clairol – sion des lests et des boîtes pliantes pour certains des produits ;
communiquent sur le fait d’utiliser des flaconnages à base de PET — alléger les emballages par le choix des matériaux et des
recyclé (25 %). techniques ;
— favoriser les recharges.
Exemple : en 1997, le poids du pot de la crème de soins Rétinol
3.6 Réutilisation Bio-Végétal a été réduit de 8 % en modifiant la technique de fabrication
du pot (figure 1).
Pour cette même gamme, l’entreprise a développé des recharges-
La réutilisation des emballages représente l’une des possibilités soin, la recharge permet de réduire les matériaux d’emballage à 82 %.
permettant de réduire l’incidence des déchets d’emballages sur
l’environnement. Le bilan des réductions, pour une unité de vente au consommateur,
s’etablit ainsi :
Dans certains pays européens, notamment en Allemagne, au nouveau /ancien pot : – 15,5 g ; – 11,8 % ; – 13,95 t /an
Danemark et aux Pays-Bas, la réutilisation est considérée comme
une véritable priorité environnementale et est, de ce fait, très déve- écorecharge /ancien pot : – 115,5 g ; – 87,6 % ; – 103,95 t /an
loppée dans certaines filières alimentaires comme les boissons Pour Yves Rocher, l’allégement des emballages permet de
(reremplissage de bouteilles). réduire la consommation de matières premières, d’eau et d’énergie
En revanche, en France, mis à part les boissons vendues en cir- nécessaires à leur production et à leur transport. Cette politique de
cuit hors domicile (cafés, hôtels, restaurants), les exemples de réu- réduction « à la source » des emballages lui a permis de diminuer

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avant après

Modification : creusement du pot en injection soufflage, allégement


de la cupule et suppression du calage carton

avant après
Figure 1 – Modification de l’emballage de la crème de soins Rétinol
Bio-Végétal (Yves Rocher)
Figure 2 – Simplification de l’emballage pour le vaporisateur
Ô de Lancôme (L’Oréal)
sa production d’emballages de 3 500 t en 5 ans : autant de res-
sources naturelles non gaspillées.
Le tableau 10 montre les principales améliorations effectuées
■ Pour ce qui concerne le deuxième point – penser à l’après-vie dans la réduction du poids des emballages dans le but de préser-
du produit –, l’entreprise rejette l’usage de matériaux polluants et ver l’environnement.
privilégie les matériaux recyclables.
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En termes d’emballages de transport, la politique de L’Oréal


a consisté surtout dans la réutilisation. À cet égard, les matières
La communication au grand public des efforts effectués en premières sont livrées, en grande partie, en fûts métalliques et
tant qu’industriel permet aussi de sensibiliser les consomma- containers plastiques afin de pouvoir réutiliser les contenants. Les
teurs à la problématique de gestion des déchets et des res- articles de conditionnement sont, quant à eux, transportés dans
sources naturelles. des emballages « navette » retournant chez le fournisseur pour
être réutilisés.
On peut voir la simplification de l’emballage sur la figure 2 : la
double paroi du nouvel étui carton « à contrefort » maintient et
4.2 L’Oréal protège le flacon et permet de supprimer le calage en carton
ondulé.
Le groupe L’Oréal revendique un engagement « volontariste,
Le bilan des réductions, pour une unité de vente au consomma-
proactif et anticipatif » en faveur de l’environnement et, parmi les
teur est de – 5,17 g, soit – 3 %, et de – 7,8 t /an.
différentes actions menées dans ce domaine (choix de composants
naturels, contrôle permanent de l’impact environnemental des
activités de production, audits, formation du personnel, etc.),
l’emballage occupe une place centrale. L’Oréal a souhaité intervenir 4.3 Procter & Gamble
autant sur les emballages primaires et secondaires que sur les
emballages de transport des produits. Chez Procter & Gamble, la prise en compte de l’environnement
Chez ce fabricant de produits cosmétiques, la prise en compte de passe également par une meilleure adaptation des emballages.
l’environnement intervient en amont, dès la phase de conception Dès 1987, la multinationale diffusait auprès de ses services la
du produit. Le développement de l’emballage prend en compte « charte de la gestion des emballages » visant deux priorités :
quatre principes fondamentaux : — la réduction à la source ;
— le recyclage.
— la réduction à la source ;
— la promotion du recyclage ; Dans cet esprit, Procter & Gamble fut l’une des premières entre-
prises à se prévaloir de l’utilisation d’un logiciel « écobilan » spé-
— l’utilisation de matériaux recyclés ;
cifique, permettant d’améliorer le coût écologique des emballages.
— la prolongation de la durée de vie. Ce logiciel, déjà utilisé depuis quelques années, considère deux
Nota : la réutilisation des emballages a dû, par contre, être exclue de cette politique en paramètres :
raison des problèmes bactériologiques et logistiques dépendant des caractéristiques
intrinsèques des produits cosmétiques. — l’énergie nécessaire pour la production, la mise en œuvre et
le transport ;
● Le respect de ces principes a donné lieu à des modifications
— les déchets dont l’emballage est à l’origine lors de sa produc-
substantielles des conditionnements utilisés. Les principaux chan-
tion, son emploi, son élimination.
gements concernent par exemple :
— la suppression des CFC (chlorofluocarbone) dans les D’un point de vue général, l’amélioration des caractéristiques
aérosols ; environnementales des emballages s’est développée selon les
axes suivants :
— la mise au point de recharges et de systèmes à pompe
réutilisables ; — développement des produits conditionnés en écorecharges ;
— la substitution du PVC par d’autres résines (notamment — compactage des produits dans le but d’utiliser moins d’em-
dans les pays où son élimination est considérée comme ballages ;
problématique) ; — utilisation d’emballages contenant des matériaux recyclés ;
— la suppression des métaux lourds dans les colorants — remplacement, lorsque possible, du PVC par d’autres résines.
employés dans les matières plastiques, ainsi que dans les encres C’est notamment du point de vue de la réduction à la source
d’impression. que l’entreprise a été la plus active. La mise au point de formules

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Tableau 10 – Réduction à la source chez L’Oréal (source : rapport environnement L’Oréal - 1997)
Produits Type d’amélioration

Flacons plastiques toutes marques (70 références) Optimisation des épaisseurs avec des économies de matière plastique allant de 12 à
28 % soit 5 g en moyenne

Flacon shampooing Osmose Diminution de 30 % du poids de l’emballage grâce à l’augmentation de la contenance


du flacon (1 500 mL au lieu de 1 000 mL) et conception d’un flacon recharge en plastique
allégé maintenu dans une coque rigide réutilisable

Produits Vichy Laboratoire Suppression de la notice, imprimée directement au verso de l’étui

Emballage des échantillons Suppression de la cale en polystyrène permettant la réduction de l’étui en carton, soit
de soin produits Lancôme une diminution du volume et du poids total de 40 %

Emballage lait et tonique « Synergie » Réduction du poids du flacon de 26 à 20 g et amélioration de la forme pour une
Laboratoires Garnier (Royaume-Uni) meilleure stabilité
Amélioration du carton de groupage par un film

Tableau 11 – Exemple de bilan de réductions pour une unité de valeur au consommateur :


exemple d’Ariel (Procter & Gamble)
Boîte Ecorecharge
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Unité
UVC secondaire tertiaire global UVC secondaire tertiaire global

g – 71,4 – 1,25 1,52 – 71,13 –4 – 6,87 0,37 – 10,5

% – 39,6 – 20 55,2 – 37,6 – 23,5 – 9,2 14,2 – 11,1

t /an – 124,59 – 2,18 2,65 – 124,1 – 33,1 – 56,9 3,09 – 86,9

concentrées pour la plupart de ses produits (lessives, produits tales avec des implications sur les choix en emballage. Vers la fin
d’entretien, etc.) a permis de réduire de 33 % en moyenne leur des années 1980, la célèbre chaîne de fast-food était l’objet des
volume. Cela est allé de pair avec une réduction moyenne de 40 % accusations des associations des écologistes pour l’utilisation des
du poids des emballages utilisés (réduction des épaisseurs, écore- clamshells (coquilles) en polystyrène utilisées pour le conditionne-
charges, etc.). ment des hamburgers. Les écologistes appuyaient l’utilisation de
barquettes en carton en arguant le fait que le polystyrène représen-
Exemple : le choix du conditionnement de la lessive Ariel Futur, en tait un matériau polluant, non dégradable et – du fait de l’utilisa-
remplacement de Ariel Ultra, illustre bien la double action environne- tion de CFC – dangereux pour la couche d’ozone. Tout en rejetant
mentale sur le produit et l’emballage : ces conclusions, Mac Donald’s a dû – afin de préserver sa
réputation – mettre en place une politique visant à modifier les
— la suppression de la poignée en plastique et des rivets a permis
caractéristiques de ses emballages.
de réduire le poids de la boîte carton de 180 à 190 g ;
— l’utilisation d’une nouvelle écorecharge (remplie sous vide) per- Nota : Mac Donald’s a fait effectuer une ACV (analyse de cycle de vie) démontrant
met de réduire son poids de 17 à 13 g ; que l’utilisation de barquettes en polystyrène se révélait plus satisfaisante d’un point de
vue environnemental que l’emploi de barquettes en carton. Les motifs évoqués étaient
— la mise au point d’une nouvelle formule plus concentrée de la la destruction des forêts, la pollution par les encres, etc., alors que la mousse de poly-
lessive permet, quant à elle, de réduire le poids du produit de 2 à styrène était – aux dires de l’enquête effectuée – plus facilement recyclable.
1,5 kg, tout en gardant la même valeur d’usage.
Le bilan des réductions, pour une unité de vente au consommateur L’entreprise a notamment décidé de remplacer, chaque fois que
(UVC) est donné (tableau 11). Cela permet, en plus du bénéfice pour le possible, les clamshells en polystyrène par des emballages en
consommateur, une augmentation du nombre d’UVC/palette, une papier matelassé composé d’une couche de cellulose en sandwich
réduction du volume du transport et du nombre de camions. entre des feuilles de polyéthylène et de papier.

D’un point de vue plus général, l’entreprise a mis en place un


Procter & Gamble a également mis l’accent sur l’utilisation de programme touchant à l’ensemble des conditionnements utilisés
plastiques recyclés en couche sandwich entre deux couches vier- dans ses restaurants qui s’est notamment appuyé sur :
ges pour certains de ses flacons de lessives (Vizir) et sur l’élimina-
tion progressive du PVC de ses emballages. — la réduction des matériaux, en choisissant par exemple des
pailles plus étroites (ce qui n’a pas été sans poser de problèmes
aux utilisateurs) ou des serviettes de plus petite taille ;
— le recyclage, en exigeant de ses fournisseurs des emballages
4.4 Mac Donald’s contenant au moins 35 % de matière recyclée ;
— la réutilisation, en agissant sur les emballages utilisés pour le
Le cas de Mac Donald’s aux États-Unis illustre bien comment il transport en vrac des produits (ketchup par exemple) ou en
a fallu adapter la stratégie marketing aux exigences environnemen- donnant des consignes pour l’utilisation de palettes retournables.

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Références bibliographiques

Dans les Techniques de l’Ingénieur Réglementation Autres ouvrages

[1] POTHET (J.-P.). – Emballage et environne- [4] Directive 94/62/CE du 20 décembre 1994, rela- [7] Catalogue de la prévention des déchets
ment. Traité L’entreprise industrielle. A 9 730 tive aux emballages et aux déchets d’embal- d’emballages – Conseil national de l’embal-
(1998). lages, publiée au JOCE du 31/12/1994. lage (1998).
[5] Décret no 98-638 du 20 juillet 1998 relatif à la
[2] GALPIN (A.). – Normalisation des emballages. prise en compte des exigences liées à l’envi- [8] La conformité des Emballages – Étude IFEC
Traité L’entreprise industrielle. AG 6 050 ronnement dans la conception et la fabrication pour Emballages Magazine (1999).
(2000). des emballages, publié au JO du 25/07/1998.
[6] Projet de normes « Emballage et Environ- [9] KAZAZIAN (T.), HENRY (M.), LESQUOY (A.-L),
[3] Traité Environnement. Articles Éco-concep- nement » (Commission de Normalisation BENBOUALI (S.) et SAPORTA (H.). – Le cycle
tion des Techniques de l’Ingénieur. AFNOR H 04 F), 1999, disponible à l’AFNOR. de l’emballage. – Éditions Masson (1995).

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