Toxicologie et Risque Biologique

I-Toxicologie

La Toxicologie est une science relative aux poisons et à leurs effets dans l’organisme.

L’écotoxicologie est la toxicologie environnementale. Elle s’occupe de la pollution de l'air,

des eaux, des sols et leurs répercussions sur l'homme et les équilibres biologiques.

Les produits chimiques toxiques se regroupent en 3 catégories :

a) Les substances chimiques qui ne sont pas naturellement biodégradables et qui
s’accumulent dans l’organisme des animaux et des êtres humains,
b) Les substances qui interfèrent avec les systèmes hormonaux des animaux et des êtres
humains,
c) Les produits chimiques qui sont cancérigènes, qui entraînent des troubles de la
reproduction et qui endommagent l’ADN

La toxicité :Elle exprime le rapport de la quantité d’un produit chimique nécessaire pour
tuer un animal par rapport au poids de cet animal. Elle s’exprime en mg/kg

DL 50 : La dose létale (DL) représente la dose minimum mortelle chez l'animal, elle est
toujours délicate à déterminer de façon précise. On préfère établir la DL 50 définie comme
"l'estimation statistique d'une dose unique de produit supposée pour tuer 50 % des animaux"
en expérimentation

Pour une substance administrée par voie orale on considère que si la DL50 est :

< 5 mg/kg, le produit est extrêmement toxique

comprise entre 5 et 50 mg/kg, le produit est très toxique
comprise entre 50 et 500 mg/kg, le produit est toxique
comprise entre 0,5 et 5 g/kg, le produit est peu toxique
5 g/kg, le produit n'est pas toxique ou très peu.
NB : lorsque les substances à essayer se présentent sous forme de gaz ou de vapeurs, on
n'établit plus la DL 50 mais la CL 50 (concentration létale 50)

Exemple :DL50 (mg/kg, administré par voie orale chez le rat)

Vitamine C 11 900
Alcool éthylique 7 060
Chlorure de sodium (sel de table) 3000
Dioxine (contaminant dans les herbicides) 0,02

Le rat est plus résistant que le chien à la dioxine même si la dioxine est extrêmement toxique
pour le rat DL50 à 5 mg/kg :
 DL50 dioxine chien 0,001 mg/kg
 DL50 dioxine rat 0,02 mg/kg

La demi-vie biologique est la période qui est nécessaire pour qu'une certaine concentration
d'un élément dans l'organisme soit réduite de moitié sous l'effet des processus normaux
d'élimination.

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 Le cadmium, sa demi vie biologique dans l'organisme humain se situe entre 15 et 25 ans
(mesure faite dans les reins)
Le cadmium est un toxique par effet cumulatif
Le mercure : Chez l'être humain, les effets toxiques du mercure métallique dépendent de
l'état physique de cette substance et de la voie d'exposition.
Les vapeurs sont très bien absorbées par voie respiratoire
La demi-vie biologique du mercure est de l’ordre de deux mois dans les reins, mais elle est
beaucoup plus longue dans le système nerveux central
Le cobalt : Chez l’homme la majorité du cobalt inhalé est éliminée rapidement, le reste
(10%) est libérée avec une demi vie biologique variant entre 5 et 15 ans.

Les voies de pénétration : Voie orale, voie pulmonaire, voie cutanée et la voie oculaire
Les effets sur l’organisme : l’action du poison se fait sur les différents organes :
La moelle épinière, l’appareil digestif, le sang, le cœur et les vaisseaux sanguins, les reins, le
système nerveux, les poumons et l’appareil respiratoire
La fiche toxicologique (éditée par www.INRS.fr) donne un nombre d’information sur les
données toxicologiques pour 272 substances chimiques dangereuses.

Exemples de poison :

Les cyanures :HCN ou CN- provoque l’asphyxie en quelques secondes

Contrepoison : thiosulfate qui transforme CN- en SCN- inoffensif
Oxyde de carbone :Le fer de l’hémoglobine fixe l’oxygène O2 et devient oxyhémoglobine, il
peut arriver que le monoxyde de carbone (CO) remplace O2 et devient carboxyhémoglobine
composé très stable . Avec 0.1 % de CO dans l’air , 60% hémoglobine immobilisée entraînent
la mort .
Le méthanol : De tous les alcools, le plus toxique est le méthanol dans la mesure où il
exerce une action sélective au niveau du nerf optique, pouvant provoquer la cécité ou la
mort .

Quelques agents chimiques cancérogènes

Environnement ou mode de vie Fumée de tabac ; gaz d’échappement des véhicules diesel ;
Amiante ;dioxines
Milieu professionnel :Métaux lourds et métalloïdes (cadmium, chrome VI, nickel, arsenic et
composés…) ; Benzène ; Amiante ; Amine aromatique, Hydrocarbures polycycliques
aromatiques (HPA)

Valeur moyenne d’exposition (VME) : La valeur moyenne d'exposition (VME) est la

valeur à ne pas dépasser durant 8 heures de travail

Valeur limite d’exposition (VLE) : Les valeurs limites d'exposition à court terme sont
des valeurs plafonds mesurées sur une durée maximale de 15 minutes. Leur respect prévient
les risques d'effets toxiques immédiats ou à court terme

Alcool éthylique : VME 1000 ppm ou 1900mg/m3 VLE 5000 ppm ou 9500 mg/m3
Acide cyanhydrique : VME 2 ppm ou 2 mg/m3 VLE 10 ppm ou 10 mg/m3
L’acide cyanhydrique HCN est toxique que l’alcool éthylique car les valeurs de la VME et
VLE sont très faibles.

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La surveillance médicale : La Surveillance médicale simple se fait tous les 24 mois alors
que la surveillance médicale renforcée, (SMR) se fait tous les ans (12 mois)

Les travailleurs qui sont en contact avec les produits chimiques suivants ou les activités
suivantes nécessitent une surveillance médicale renforcée :
Fluor;chlore, brome, iode
Phosphore et composé
Arsenic et composé
Acide chromique et chromate
Plomb et composé; mercure et composé
Benzène
Rayons x et radioactivité
Peintures et vernis par pulvérisation
Égouts
Abattoirs
Collecte et traitement des ordures

II- Le risque biologique :

Comme celles des autres risques (chimique, mécanique…), l’évaluation des risques
biologiques doit être effectuer, quel que soit le secteur d’activité.

Les agents biologiques sont présents partout, chez les êtres vivants, dans l’environnement et
dans les milieux de travail. La plus part d’entre eux sont inoffensifs pour l’homme et certains
sont indispensables à la vie.

Un matériau est dit biodégradable quand il peut être dégradé par des micro-organismes
(bactéries , enzymes , champignons, etc). Cette dégradation produit de l' eau , du dioxyde de
carbone et/ou du méthane , et, éventuellement, des résidus non toxiques pour
l'environnement. Une feuille morte est biodégradable à 100% en quelques semaines, dans ce
cas les agents biologiques responsables de cette dégradation sont utiles et indispensables.

Les agents biologiques sont présents dans tous les environnements de travail.
Certains sont responsables de maladies chez l'homme : infections, allergies, intoxications...
Le risque biologique doit être évalué et des mesures de prévention spécifiques mises en place
Un agent biologique (un micro-organisme) est pathogène s’il peut entraîner des maladies.

La plus part des agents biologiques sont des êtres vivants microscopiques, invisibles à l’œil
nu. On les classe en grandes catégories : Bactéries ; Champignons ; Virus ; Parasites ; Prions.
Bactéries : Micro-organisme unicellulaire sans noyau dont le génome est constitué d'ADN.
La bactérie contient un seul chromosome et éventuellement des plasmides.
Certaines bactéries peuvent être pathogènes Chez l'Homme les symptômes d'une infection
bactérienne sont similaires à ceux observés lors d'une infection virale (éruption cutanée,
toux, écoulement nasal, larmoiement, fatigue, nausée, fièvre et douleurs musculaires). Les
infections bactériennes sont traitées par antibiotiques.
Virus : Particule microscopique infectieuse possédant un seul type d'acide nucléique(ADN
ou ARN) qui ne peut se répliquer qu'en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa
machinerie cellulaire. Les virus sont en général des germes pathogènes.

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Vaste famille de microorganismes responsables d'infections ; une caractéristique des virus est
qu'ils ne peuvent pas se multiplier à l'extérieur des cellules de l'organisme qu'ils ont infectées
Champignons microscopiques : Micro-organismes (1 à 100 microns) végétales pouvant
être composés d'une cellule (les levures) ou de plusieurs cellules (les moisissures).
Parasites :Micro-organismes vivant à l'intérieur et aux dépens d'un organisme d’une autre
espèce (poux, ténias)
Prions : Particules protéiques (autour de 0,01 micron) responsables de maladies
dégénératives du système nerveux central chez l'homme et les animaux.
Agent de l’ESB (maladie de la vache folle) chez les bovins

Les agents biologiques pathogènes se transmettent dans certaines conditions d’exposition

selon ce que l’on appelle une chaîne de transmission .Ces agents biologiques peuvent être à
l’origine de maladies plus ou moins graves chez l’homme :
 une infection
 une intoxication
 une allergie
 un cancer.
Les risques biologiques sont liés à l’exposition à des agents biologiques ou à leurs produits

En milieu de travail, le risque biologique concerne de multiples activités :

 L’agriculture (élevage)
 L’industrie agroalimentaire
 les métiers de l’environnement, (traitement des déchets, des eaux usées)
 Les métiers de la santé (laboratoire d’analyse)

Les agents biologiques sont répartis en 4 groupes:

Agents biologiques du groupe 1
Agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme, non
pathogènes.
Agents biologiques du groupe 2
Les agents biologiques du groupe 2 peuvent provoquer une maladie chez l’homme.
Ils constituent un danger chez les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est peu
probable .Il existe une prophylaxie ou un traitement efficace.

La salmonelle est une bactérie qui peut provoquer une intoxication alimentaire La source de
contamination est dans les volailles, œufs. Les symptômes sont nausées, douleurs
abdominales, fièvre, vomissements, maux de tête et diarrhée
Agents biologiques du groupe 3
Les agents biologiques du groupe 3 peuvent provoquer une maladie grave chez l’homme;
Ils constituent un danger sérieux chez les travailleurs. Propagation possible dans la
collectivité. Il existe une prophylaxie ou un traitement efficace
Exemple: échinocoque du chien est un très petit ténia dont l'adulte parasite l'intestin grêle du
chien
La blastomycose est une maladie infectieuse due à un champignon : blastomycètes dermatidis
dont la contamination s'effectue par voie respiratoire.

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Agents biologiques du groupe 4
Les agents biologiques du groupe 4 provoquent des maladies graves chez l’homme.

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 Ils constituent un danger sérieux chez les travailleurs .Risque de propagation élevée dans
la collectivité. Il n’existe ni prophylaxie, ni traitement efficace. (Virus du sida)

Au laboratoire, le risque est omniprésent.

L'hygiène et la stérilisation sont indispensables, afin d'éviter toute contamination du
laborantin et/ou de son environnement Il est évident qu'une culture bactérienne ne doit en
aucun cas être jetée sans avoir subi auparavant une décontamination. Il suffit de verser de
la javel dans les boites avant de les jeter

La vaccination consiste à stimuler les défenses immunitaires d’un individu vis-à-vis d’un
agent biologique. Elle ne peut en aucun cas se substituer à la mise en place des mesures
de prévention des risques biologiques : elle vient seulement les compléter.

Chaîne de transmission des agents biologiques à l’homme

Les agents biologiques se transmettent à l’homme en suivant une chaîne de transmission,
constituée de cinq maillons :
1/ le réservoir d’agents biologiques
2/ les portes de sortie
3/ la transmission
4/ les portes d’entrée
5/ l’hôte potentiel

Le réservoir est la source, le lieu dans lequel s’accumulent et prolifèrent les agents
biologiques. Le réservoir peut être vivant peau, appareil respiratoire, salive sang ou inanimé
(le sol : agent du tétanos, l’eau virus de l’hépatite A ou un objet contaminé (seringue
abandonnée :

Il faut que les agents biologiques puissent sortir du réservoir ou que le travailleur puisse avoir
accès à ce réservoir.(portes de sorties)
En milieu professionnel, la transmission peut se faire par voie aérienne (inhalation), par
contact avec la peau ou les muqueuses, par inoculation (accident, morsure ou piqûre
d’insecte) ou par voie digestive.
Les portes d’entrée sont liées aux différents modes de transmission:
voies respiratoires pour la transmission aérienne, muqueuse, peau au cours d’un contact .
voie sanguine lors d’une piqûre ou d’une blessure ; voie digestive en portant les mains ou un
objet à la bouche
L’hôte potentiel se trouve au bout de la chaîne de transmission.
En milieu professionnel, il s’agit du travailleur, qui pourra être contaminé et pourra
développer une maladie si l’exposition est suffisamment importante et s’il n’est pas protégé.
La prévention des risques se fonde sur le principe de la rupture de cette chaîne, au niveau
d’un ou plusieurs maillons, le plus en amont possible :
Les mesures de prévention collective
 limiter l’accès à la source d’infection
 mécaniser certaines tâches
 réorganiser les locaux et le travail
 agir sur la ventilation,
 dératiser, désinsectiser, désinfecter…

Les mesures de prévention individuelle

 se laver des mains,

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  changer de tenue avant de changer de poste ou de quitter l’entreprise,
 porter des équipements de protection individuelle

Quelques règles de prévention générale

 Eviter les risques
 Evaluer les risques qui ne peuvent être évités
 Combattre les risques à la source
 Agir sur les conditions et l’organisation du travail (choix des équipements, des
procédés, des substances…)
 Former et informer les salariés sur les risques et leur prévention
 Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les
mesures de protection individuelle

1/ Se laver les mains avant de manger, de boire ou de fumer, après tout contact
potentiellement contaminant, ainsi que avant et après être allé aux toilettes.
2/ Protéger toute plaie avec un pansement imperméable.
3/ En cas de piqûre, morsure ou coupure, laver immédiatement la plaie avec de l’eau potable
et du savon.
4/ Ne pas porter les mains ni un objet (stylo par exemple) à la bouche.
5/ Se changer avant de quitter le travail.