DSCG – UE1 – Gestion juridique, fiscale et

sociale

Contrôle n°2

SUJET

Durée de l'épreuve : 1h30

Matériel autorisé :
- Calculatrice non programmable sans mémoire alphanumérique.
- Calculatrice avec mémoire alphanumérique et/ou avec écran graphique qui
dispose d’une fonctionnalité « mode examen ».

Document remis au candidat :

Le sujet comporte 6 pages. Il vous est demandé de vérifier que le sujet est complet dès sa
mise à votre disposition.

Le sujet se présente sous la forme d’un dossier type examen.

DOSSIER 1 – Droit des contrats, Droit pénal et Droit de la concurrence (20 points) 3
 AVERTISSEMENT
Si le texte du sujet, de ses questions ou de ses annexes, vous conduit à formuler une ou
plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les) mentionner explicitement dans votre
copie.
Il vous est demandé d'apporter un soin particulier à la présentation de votre copie.
Toute information calculée devra être justifiée.

NOS CONSEILS

Afin de vous préparer au mieux à l’épreuve, ProCompta vous recommande fortement

de vous plonger dans les conditions réelles d’examen :
- Vous chronométrer : travailler l’épreuve en 1 heure 30 maximum.
- Ne pas utiliser de cours, documents ou fiches.
Bon courage !

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 DOSSIER 1 – DROIT DES CONTRATS, DROIT PÉNAL ET DROIT DE LA CONCURRENCE
(20 points)

Maud ZARELLA est une fromagère accomplie. Elle affine des fromages classiques d’une part,
mais propose également un service de « laboratoire » pour développer des fromages à la
demande pour chacun de ses clients. La plupart des personnes intéressées par ces nouveautés
fromagères sont essentiellement des restaurateurs un peu « haut-de-gamme » désireux de
faire découvrir de nouvelles expériences gustatives à leurs clients.
Afin de séparer les activités, elle a décidé de créer une SARL pour son activité de fromagerie
classique et une SAS pour son activité de laboratoire à fromage.
Maud ZARELLA détient 67% des titres de capital de la SARL, les 33% restant étant détenus par
plusieurs de ses amis. Le capital de la SAS est détenu à 25% par Maud, à 51% par la SARL le
reste étant détenu par divers actionnaires amis de Maud ZARELLA. Les deux sociétés «
travaillent » ensemble : la SARL sert à faire la promotion des fromages élaborés par la SAS et
la SAS étant un fournisseur de la SARL pour les fromages mis au point.
Les deux sociétés font un chiffre d’affaires de 260 000€ pour la SARL et 680 000€ pour la SAS.

Le 12 mars 2023, la SAS est contactée par Oussama LEHRBON, restaurateur dans un restaurant
à raclette et fondues qui souhaite avoir un fromage exclusif à proposer à ses convives.
Pour ce nouveau fromage, Oussama LEHRBON a donné des indications précises à Maud
ZARELLA sur le produit recherché. Afin d’obtenir le résultat le plus proche possible de ses
aspirations, il a demandé à Maud ZARELLA, à de nombreuses reprises, de modifier tel ou tel
aspect de la recette et d’organiser, à chaque fois, des séances de dégustation pour plus de 10
à 12 personnes qui composent l’échantillon test. L’ensemble des frais de dégustation s’élève à
plus de 5 600€ et les fais de mise au point de la nouvelle recette s’élèvent à 8 400€.
Il était convenu que, si le contrat était conclu, elle devrait livrer, pendant 3 ans, au moins 50kg
de fromage par mois, au prix de 27€/kilo.
Les tests se sont étalés sur 7 mois, jusqu’en octobre 2023.

À compter du 10 octobre 2023, Oussama LEHRBON n’a plus répondu aux sollicitations de Maud
ZARELLA. Ce n’est que le 15 novembre qu’il l’informe qu’il a finalement décidé de passer à autre
chose. Maud ZARELLA en serait restée là si elle n’avait appris, de la part de l’un de ses
collaborateurs, qu’il était récemment allé dîner dans le restaurant de Oussama LEHRBON et
qu’il avait pu déguster une nouveauté fromagère... qui est exactement celle proposée par
Maud ZARELLA en dernier lieu en août 2023. Elle apprend alors que la spécialité est proposée

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par l’un de ses concurrents, avec lequel Oussama LEHRBON a fait affaire en lui communiquant
des échantillons grâce auxquels il a été possible de reconstituer la recette mise au point par
Maud ZARELLA. Le contrat a été conclu entre Oussama LEHRBON et son concurrent au début
du mois de septembre 2023. N’ayant pas eu à supporter les frais de « développement », celui-
ci peut proposer un tarif bien plus attractif que celui demandé par Maud ZARELLA, qui
n’entends pas en rester là.

TRAVAIL À FAIRE

Question 1.
Vous devez indiquer à Maud ZARELLA si elle dispose d’une action contre Oussama LEHRBON
et ce qu’elle peut obtenir en exerçant cette action. (3 points)

Parallèlement aux négociations menées avec Oussama LEHRBON, Maud ZARELLA a également
contacté Laure LAUGE, restauratrice, afin de lui fournir le fromage dont elle a besoin pour
satisfaire les demandes de ses convives, y compris les plus excentriques. Selon les prévisions
contractuelles, le montant estimé des commandes mensuelles devrait être de l’ordre de 2
800€.
Après discussions, un contrat a été conclu. Ce contrat comporte les clauses suivantes (voir
Annexe 1).
Malheureusement, les difficultés s’enchaînent assez rapidement avec Laure LAUGE.
En effet, alors que le 27 octobre 2023, Laure LAUGE commande 48Kg de raclette « affinée 36
mois », le fromage reçu s’avère être de la raclette « affinée 24 mois ».
Par ailleurs, alors que le 6 décembre 2023, Maud ZARELLA a reçu une commande de la part de
Laure LAUGE pour une variété de différents fromages, que les fromages ont été mis sur un
plateau à destination de Laure LAUGE, un incendie dont la cause est indéterminée et alors que
toutes les règles anti incendie ont été respectées, se déclare dans l’entrepôt de Maud ZARELLA,
incendie qui dévaste le stock, l’ensemble du fromage étant fondu ou calciné, et rendu en tout
état de cause inutilisable.

TRAVAIL À FAIRE

Question 2.
La clause contenue à l’article 17 pourrait-elle être appliquée telle quelle ? (3 points)

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Question 3.
Quelles sont les autres actions dont dispose Laure LAUGE sachant :
- qu’elle a besoin de fromage de façon constante pour satisfaire les besoins de ses convives
- que la différence de goût entre les deux fromages est subtile ?
(3 points)

Question 4.
Laure LAUGE doit-elle payer les fromages « perdus » dans l’incendie ? (3 points)

Maud ZARELLA consacre plus de temps et d’énergie à la gestion de la SAS qu’à celle de la SARL.
Si la SAS affiche des résultats solides et constants, la SARL se trouve au contraire être en perte
de vitesse depuis quelque temps et se trouve désormais en difficulté. C’est pourquoi Maud
ZARELLA décide que la SAS s’abstiendra de réclamer le paiement d’une importante créance
qu’elle avait consentie à la SARL et qui est arrivée à échéance récemment. L’un des associés de
la SARL, ami de Maud ZARELLA, se demande si une telle décision est bien légale et il met en
garde son amie car il a entendu récemment à la radio qu’une telle décision pouvait être
considérée comme une infraction pénale.

TRAVAIL À FAIRE

Question 5.
Quelle serait l’infraction pénale ainsi commise ? L’infraction vous paraît-elle commise dans le
cas de Maud ZARELLA ? (3 points)

Maud ZARELLA un peu inquiète, s’interroge sur les raisons des difficultés de la SARL. Elle estime
en effet que si elle ne s’en occupe pas trop, il s’agit d’une activité artisanale classique qui, une
fois lancée, n’a pas besoin d’attentions soutenues. Lors de ses investigations elle s’aperçoit que
l’un de ses anciens salariés a créé une entreprise similaire qui a été créée au mois de décembre
2022, le salarié ayant donné sa démission en mai 2023. Or, depuis la création de sa société, ce
salarié contacte systématiquement les anciens et fidèles clients de la SARL de Maud ZARELLA.
Son argument pour s’accaparer cette clientèle sont simples : pour l’affinage de ses fromages,
Maud ZARELLA utiliserait une bactérie permettant un « vieillissement » plus rapide du fromage
mais qui pourrait, dans certains cas présenter un danger pour les consommateurs. Maud

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ZAREALLA est choquée/ Il s’agissait d’un salarié qui n’avait jamais posé de problèmes et dont
elle pensait qu’il n’était aucunement mal intentionné à l’égard de Maud ZARELLA qui l’a toujours
bien traité en ne lui refusant jamais de congés et en lui accordant des augmentations régulières
et supérieures à la moyenne. Elle souhaite donc ne pas en rester là et veut « se défendre ».

TRAVAIL À FAIRE

Question 6.
Quelle action Maud ZARELLA peut-elle intenter et les conditions vous semblent-elles réunies ?
(3 points)

Question 7.
Que pourrait-elle obtenir si l’action aboutissait ? (2 points)

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 ANNEXE N°1

1°) Extraits du contrat conclu entre Laure LAUGE et Maud ZARELLA

« Article 17
En cas de manquement à l’une de ses obligations par le fournisseur, celui-ci devra payer une
somme forfaitaire de 7 500€ à titre de compensation de la mauvaise exécution du contrat ».

« Article 24
En cas de livraison d’une marchandise erronée par le fournisseur le client pourra, dès la
première livraison défectueuse, demander la résolution du contrat conformément à l’article
1225 du Code civil, cette résolution pouvant être obtenue à première demande ».

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