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Dalloz actualité 23 mars 2018

L'État impose sa méthode de contractualisation sur la dépense locale

Mécanisme de contractualisation entre l'État et les collectivités territoriales prévu par la loi de programmation des finances
publiques 2018-2022

Jean-Marc Pastor

Résumé
Une instruction, largement diffusée aux associations d'élus mais qui n'est toujours pas publiée, présente le mécanisme de
contractualisation entre l'État et les collectivités territoriales prévu par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022.

Sur le papier, le dispositif de contractualisation n'est pas contraire à la constitution (Cons. const. 19 janv. 2018, n° 2017-
760 DC, AJDA 2018. 132 ; AJCT 2018. 32, Pratique M. Houser ) mais il impose aux collectivités de s'engager sur un
objectif d'évolution des dépenses réelles de fonctionnement ainsi que sur un objectif de réduction du besoin de
financement. Les 322 collectivités relevant du champ de la contractualisation sont listées dans l'instruction. D'autres
peuvent demander à s'engager volontairement, la réponse est laissée à l'appréciation du préfet.

Suivi des résultats

L'objectif d'évolution maximale des dépenses réelles de fonctionnement constituera la référence sur la durée du contrat. Il
est basé sur le taux national de 1,2 %, appliqué sur les dépenses constatées en 2017. Une référence qui vaut pour les trois
années du contrat. Si les dépenses exécutées une année sont supérieures ou inférieures au maximum fixé dans le contrat, le
plafond applicable l'année d'après n'est pas recalculé. Cet objectif peut néanmoins être modulé à la hausse ou à la baisse –
entre 0,75 % et 1,65 % – en fonction des trois critères fixés par la loi (démographie, construction de logements ; revenu
moyen par habitant, population des quartiers prioritaires de la politique de la ville ; évolution des dépenses de
fonctionnement entre 2014 et 2016). Le taux peut être modulé au plus de 0,15 point par critère.

Les contrats d'une durée de trois ans devront être signés le 30 juin 2018 au plus tard. Dans le cas où une collectivité
entrant dans le champ de la contractualisation n'a pas souhaité avant le 30 juin, le préfet arrêtera le niveau maximal annuel
de ces dépenses de la collectivité en 2018, 2019 et 2020. Le préfet constate chaque année l'écart entre l'objectif fixé et la
dépense réelle exécutée. En cas de dépenses supérieures, une reprise sur ses ressources est effectuée, équivalent à 75 % de
l'écart entre les dépenses exécutées et le plafond. Si la collectivité n'a pas signé de contrat, le montant de la reprise est de
100 %. Dans les deux cas, la reprise est limitée à 2 % des recettes réelles de fonctionnement de la collectivité.

Contractualisation à marche forcée

Le plafonnement imposé aux collectivités agace les associations d'élus notamment parce qu'il ne prend pas en compte les
recettes d'exploitation des services. « Il est incompréhensible que celles qui dégagent des excédents, contribuant ainsi à la
réduction du déficit public, soient pénalisées », précise l'Association des maires de France. Elle souhaite – tout comme
Régions de France et l'Assemblée des départements de France – que les conséquences des mesures décidées
unilatéralement par l'État sur les dépenses de fonctionnement soient exclues du calcul du taux de progression de ces
dépenses. Elles jugent nécessaire d'introduire une clause portant sur les engagements que l'État serait susceptible d'offrir
en échange d'une limitation de la progression des dépenses de fonctionnement des collectivités locales.

Mots clés :

ADMINISTRATIF * Collectivité territoriale * Finance et fiscalité

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