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Machines à Courant Continu
(Résumé de cours)
1.1. Présentation
Le moteur à courant continu est constitué d’un induit et d’un bobinage appelé inducteur.
L’inducteur peut être alimenté :
— séparément de l'induit ; on a alors une MCC à excitation séparée ;
— avec le même courant que l'induit ; on a alors une MCC à excitation série (surtout utilisée en
traction).
U C RI C
(rad/s) Ω est proportionnel à UC et inversement proportionnel à Φ
k k
— la tension UC aux bornes de l'induit : en supposant la charge constante, le terme R.IC ne change
pas, donc E’ varie, donc la vitesse de rotation aussi. La puissance varie mais le couple reste constant.
On dit alors que l'on fait de la variation de vitesse à couple constant.
— le flux d'excitation Φ : lorsque le flux d'excitation diminue, le moteur accélère ; mais le couple
diminue. On dit alors qu'on fait de la variation de vitesse à puissance constante (Ω↗ et Cm ↘).
Dans l’industrie, 90% des applications fonctionnent à couple constant. Ainsi on retrouve le
fonctionnement à puissance constante dans les pompes, les machines outils et les systèmes
d’enroulement.
UC R
Cm
k (k)²
Les freinages électriques utilisés avec les moteurs à courant continu sont de deux types :
Le couple de freinage est d'autant plus grand que le courant est grand et donc que la résistance est
faible. Ce mode de freinage est employé avec des moteurs de faible puissance avec lesquels les
énergies mises en jeux sont faibles.
Ceci nécessite que la force électromotrice du moteur soit supérieure à celle de la source : E>U.
Pour cela, la commande du moteur doit être faite par un convertisseur réversible.
Ce mode de freinage se rencontre avec des moteurs de puissances importantes pour lesquels les
énergies mise en jeux ne sont plus négligeables.
Selon le sens du couple et de la vitesse, on peut définir, dans un plan couple-vitesse, 4 zones de
fonctionnement caractéristiques.
Les divers fonctionnements sont caractérisés par :
Fonctionnement en moteur dans les quadrants Q1 et Q3 : la machine fournie un "couple
moteur". La charge est résistante. Cm et Ω sont de mêmes signes.
Fonctionnement en génératrice dans les quadrants Q2 et Q4 : La machine fournie un couple
de freinage. La charge est entraînante. Cf et Ω sont de signes contraires.
Les variateurs de vitesse pour moteur à courant continu sont constitués soit de montages
redresseurs commandés, soit de hacheurs.
On admet que les conditions pour un fonctionnement en conduction continue sont satisfaites.
Dans ces conditions, on obtient :
Pour faire donc varier la vitesse du moteur, il faut agir sur l’angle d’amorçage Ψ des thyristors.
Hacheur série :
UC E
f ( )
U C E' K
L'induit de la machine est alimenté par une source de tension non réversible qui est généralement
un convertisseur alternatif-continu (montage redresseur mixte) ou un convertisseur continu-
continu (hacheur série). On peut contrôler l’accélération mais pas le ralentissement.
L’arrêt du groupe est de type rhéostatique. L’énergie de freinage est dissipée dans un rhéostat.
Le principe du freinage rhéostatique est illustré sur la figure ci-dessous. On coupe la source
d’alimentation Uc et on connecte l’induit sur un rhéostat Rh.
Le couple moteur Cm change de signe et devient un couple de freinage Cf dont l’expression est
obtenue à partir des équations de fonctionnement en générateur :
Les variateurs de vitesse réversibles permettent le fonctionnement de la machine dans les deux sens
de rotation avec des possibilités de faire des freinages par récupération d’énergie. Ils peuvent être,
soit réversibles en courant, soit réversibles en tension, ou réversibles en tension et en courant.
Les réalisations étant très divers, nous n'en décrirons ici qu’un exemple de chaque type.
Ce type de variateur utilise un convertisseur réversible en courant pour le fonctionnement dans les
quadrants I et II. Il permet le fonctionnement en moteur dans le quadrant I (UC > 0 et IC > 0) et pour
le freinage (fonctionnement en générateur) dans le quadrant II avec UC > 0 et IC < 0.
Pour les applications de levage dans les quadrants I et IV, le variateur utilisé est équipé d’un
convertisseur réversible en tension.
Le couple moteur est toujours positif. L'application typique en est le levage avec descente en
récupération. Le convertisseur associé à ce type de variateur peut être un montage redresseur
tout thyristor ou un hacheur réversible en tension.
Le fonctionnement est symétrique dans les quadrants III et II.
Lorsque la charge descend, le moteur tourne dans le sens inverse, ce qui change la polarité de E’. La
charge fournit de la puissance au moteur, qui peut donc fonctionner en génératrice. À l’arrêt (UC =
0) le couple résistant peut ne pas être nul : maintient de la charge.
Pour effectuer des inversions rapides de couple avec des freinages contrôlés, le variateur est équipé,
soit de deux montages redresseurs tous thyristors montés en parallèle inverse (tête – bêche) aux
bornes du moteur, soit d’un hacheur en pont selon les structures ci-dessous.
Ce type de système peut fonctionner avec ou sans courant de circulation. Pour les machines de forte
puissance, on utilise le deuxième mode de fonctionnement qui consiste à commander un pont
pendant que l’autre est bloqué. Quand on désire opérer une inversion du sens de rotation, on
commence par annuler le courant dans le pont qui conduit. Le pont 1 se bloque. Lorsque le courant
est nul, après une durée to, on autorise le fonctionnement de l’autre pont. La commande, par
l'intermédiaire en particulier de la régulation de courant, amène progressivement l’angle
d’amorçage Ψ2 du pont 2 à la valeur nécessaire pour obtenir le nouveau point de fonctionnement.
Il permet le fonctionnement dans les deux sens de rotation et le freinage par récupération
d'énergie.
La commande pour le fonctionnement dans l'autre sens de rotation est symétrique par l'autre
diagonale.
La tension moyenne vue par le moteur est : Uc (2 1) E
L’association pure et simple d’un convertisseur et d’un moteur ne garantit pas un fonctionnement
stable de l’ensemble.
Effet, une variation de la source d’entrée, de la charge (courant dans le moteur), de la température,
etc… modifie la vitesse du groupe.
L'électronique de commande réalise la régulation et/ou l'asservissement de la machine à travers le
convertisseur statique de sorte que la vitesse du groupe soit pratiquement égale à la vitesse de
consigne fixée par l’utilisateur malgré les perturbations indésirables.
La structure d’un variateur de vitesse comporte généralement deux boucles de régulation en
cascade
• Une boucle interne de régulation du courant permettant de contrôler le courant IC.
• Une boucle externe de régulation de vitesse permettant de générer la consigne de courant
de la boucle "interne" de sorte qu'à la vitesse de rotation de consigne Ωref il y a équilibre du
système (Cm = Cr).
•
Régulation numérique
CONCLUSION
Le choix d’une structure de convertisseur/machine dépend exclusivement du cahier des charges
(type de machine : AC ou DC, quadrants de fonctionnement, puissance d’entraînement,
environnement de travail, etc.).
Pour la plupart des problèmes où aucune performance particulière n’est pas demandée, la
solution du moteur à courant continu sera satisfaisante.
1
Un pont PD2 tout thyristor branché sur le réseau 220V- 50 Hz par l’intermédiaire d’un
transformateur alimente un moteur à courant continu à flux constant.
L’induit du moteur a une résistance de 0,5 et son excitation est réglée pour que la f.c.é.m. soit
égale à 120 V lorsque le moteur tourne à la fréquence de rotation N = 1500 tr/min.
1. Le moteur entraîne un monte-charge exerçant un couple résistant constant de 30 Nm.
1.1 On désire que N soit égal à 1500 tr/min lorsque l’angle d’amorçage des thyristors est nul;
calculer la valeur du rapport de transformation m du transformateur?
1.2 Tracer la courbe de variation de N en fonction de l’angle d’amorçage. Pour quelle valeur de
, N vaut 1200 tr/min ?
2. Le couple devient égal à 50 Nm. Quelle doit être la nouvelle valeur de pour que N reste égale
à 1200 tr/min ?
3. Lors d’une descente de la charge on réalise un freinage avec récupération d’énergie.
3.1 Doit-on croiser les connexions entre le moteur et la sortie du pont ?
2
Un moteur à courant continu à excitation séparée constante est branché sur le réseau monophasé
220 V – 50 Hz selon la figure ci-dessous :
On donne :
Résistance de l’induit : Ra = 0,25 Ω,
Résistance de l’inducteur : Rf = 147 Ω
Constante du moteur : KE = 0,7032 V/A.rad/s.
Les courants d’induit et d’excitation sont supposés lissés (très peu ondulés).
1. Le moteur entraîne une charge à couple résistant constant égal à 45 N.m à la vitesse de 1000
tr/min. On demande de calculer :
1.1. Le courant d’excitation If,
1.2. Le courant moyen d’induit Ic,
1.3. L’angle d’amorçage Ψ des thyristors du pont PD2 tout thyristor.
2. On désire réaliser un freinage par récupération d’énergie.
2.1. Doit-on croiser les connexions de l’induit du moteur et la sortie du pont PD2 tout thyristor ?
Justifier votre réponse.
2.2. On suppose que les conditions d’un freinage par récupération sont réunies. L’angle d’amorçage
en fonctionnement redresseur et l’angle d’amorçage en fonctionnement onduleur assisté sont
supplémentaires. Avec quelle valeur initiale de l’angle d’amorçage Ψ commence-t-on le freinage.
3
Un moteur à courant continu à excitation séparée est commandé par l’intermédiaire d’un hacheur
série à transistor IGBT. On donne les caractéristiques suivantes :
Source continue d’alimentation E : 600 V
Résistance d’induit Ra : 0,05 Ω
Constante de la force contre électromotrice E’ : 1,527 V/A·rad/s
Le courant dans l’induit Ic est très peu ondulé et sa valeur moyenne est fixé à 250 A. Le courant
d’excitation If est fixée égale 2,5 A. Le hacheur fonctionne avec un rapport cyclique α = 60%. On
demande de calculer :
1. La puissance fournie par la source d’entrée E,
2. La vitesse de rotation du moteur en tr/min,
3. Le couple développé par le moteur,
4. La résistance équivalente vue par la source d’alimentation E,
4
On réalise le système représenté sur la figure ci-dessous pour maintenir constante la vitesse d’un
moteur à courant continu contre les variations de la charge.
L’amplificateur de puissance AP de gain KA délivre à l’induit du moteur une tension de -5V pour une
tension d’entrée Ve égale à 1V.