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Département d’Economie-Gestion

Filière fondamentale :
« Science Economiques et Gestion »
Option : Economie
Semestre 5 : (Module n°2)

Relations Economiques
Internationales

Réalisé par : Mohamed ADERDAR

Enseignant –Chercheur à la FSJES –Agadir

Année universitaire 2019-2020


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Programme de la matière :

• Introduction générale:

Chapitre n°1: Les relations économiques internationales : fondements


théoriques et mondialisation

I- Les fondements théoriques des relations économiques internationales

1- Adam Smith et la théorie d’avantage absolu

2- Ricardo et la théorie des avantages comparatifs

3- La théorie des jeux

II- La mondialisation : la définition, le concept, les étapes et les facteurs

1- La mondialisation : les définitions

2- Les phases de la mondialisation

3- Les enjeux et les conséquences de la mondialisation

4- Les facteurs de la mondialisation

4-1- L’ouverture des frontières

4-2- Les firmes multinationales et transnationales

4-3- La technologie

III-Les politiques commerciales avant le GATT

1- Libre échange et protectionnisme au XIXème siècle

2- Le protectionnisme dans l’entre-deux-guerres

Chapitre n°2: Les relations commerciales internationales: le rôle du GATT et


de l’OMC

I- L’institution GATT et évolution des relations économiques


internationales

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1- Les structures du GATT

2- Le fonctionnement du GATT

3- Les négociations multilatérales

II- Le système multilatéral et l’Organisation Mondiale du Commerce


(OMC)

1- L’OMC : historique, missions et organisation

2- Le multilatéralisme et les négociations commerciales

3- Le multilatéralisme et règlement des différends

4- L’unilatéralisme des Etats Unis et la remise en cause de l’OMC

Références bibliographiques.

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• INTRODUCTION GENERALE :

• « Les relations économiques internationales » sont une discipline qui est, en


réalité, une sous-branche des relations internationales ;

• Comme l’indique l’intitulé, cette discipline a comme objet l’étude des


relations économiques entre les Etats ;

• Le système actuel des R.E.I est contesté par les gouvernements à cause de
son incapacité à prévenir et à maitriser les crises (exemple de la crise
asiatique des années 2000 et la crise financière 2009) ;

• Mais il est également contesté par une part de l’opinion publique


internationale à cause de la représentativité et la légitimé des organisations
internationales (FMI, BM) ;

• A cela s’ajoute les conséquences de la globalisation économique et les crises


successives. Tout cela a mis le système actuel des relations économiques
internationales sous les projecteurs de l’actualité.

• « Le Monde est segmenté en territoires supposés recouvrir des unités


économiques, politiques et géographiques cohérentes. C’est à l’intérieur
d’un territoire bien délimité que la monnaie nationale a un cours légal, que
les impôts sont levés, que les réglementations sont respectées, que les
marchés sont régulés, que les droits de propriété sont défendus. Mais les
frontières sont perméables : les biens s’échangent, les capitaux circulent,
les touristes voyagent, les populations migrent ». a écrit Jean-Marc SIROEN
dans l’introduction de son livre intitulé : « Les relations économique
internationales »

La discipline des « Relations Economiques internationales » n’a de


pertinence que pour analyser des relations entre les « Nations » et, plus
exactement, entre des «Etats-Nations » ;

• Donc, on peut dire que c’est la discipline qui étudie les interdépendances
entre les Nations ;

• La discipline des « Relations Economiques internationales » repose sur les


postulats suivant :

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 L’Etat-Nation, défini comme identification d’un Etat et d’un gouvernement à
une nation (ou à un groupement fédéral de différentes nations), est un cadre
d’analyse pertinent ;

 Les Etats-Nations poursuivent des objectifs qui peuvent, Parfois, être


différents, complémentaires ou contradictoires ;

 L’étude des relations économiques internationales prend donc en compte les


situations non-coopératives entendues comme la poursuite par les Etats-
Nations d’intérêts propres ;

 Les Etats-Nations cohabitent et les sources de conflits sont nombreuses


parce que les Etats n’ont pas les mêmes ressources et elles ne partagent pas
les mêmes valeurs ;

 Cependant, l’interdépendance ne signifie pas, en soi, le conflit puisqu’elle


implique que les pays tirent avantage de la coopération et des échanges entre
eux, mais elle constitue une source de rivalité ;

 Selon Jean-Marc SIROEN, le système actuel des relations économiques


internationales trouve son origine dans l’expérience dramatique des années
1930 ;

 Selon l’auteur, les pays étaient entrés dans un « égoïsme sacré » : des
tentatives d’exportation de leur chômage à travers la hausse des tarifs
douaniers. Résultat : ils favorisent la montée du totalitarisme et la guerre.

Mais, selon Jean-Luis MUCCHIELLI, certains économistes historiens,


estiment que le « big bang » de l’économie mondiale remonte à 1492, année
de la découverte des Amériques par Christophe Colomb, et à 1498, année où
Vasco de Gama, a bouclé son tour du continent africain ;

• Selon ces chercheurs, cet exploit a mis fin au monopole vénitien et arabe du
commerce des épices ;

• En revanche, les économistes s’accordent pour dire que la véritable


mondialisation de l’économie mondiale débute au 19 ème siècle. Et en 1913,
l’économie mondiale paraît déjà fortement intégrée, avec une forte ouverture
des économies les unes envers les autres ;

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• De 1830 à 1913, en moins d’un siècle, le volume des échanges mondiaux est
multiplié sur 20, au lieu de 3 au siècle précédent ;

En 1913, ce commerce représente 33% de la production mondiale, alors


qu’il ne représentait que 3% en 1800.

• L’étude des relations économiques internationales a pour objet d’identifier les


situations de convergence, d’isoler les sources de conflit et d’envisager les
réponses les plus pacifiques et les plus efficaces.

• Pour étudier cette discipline, nous allons étudier trois axes principaux chacun
d’entre eux dans un chapitre comme suit :

• Chapitre 1 : Les fondements théoriques des relations économiques


internationales. Il traite :

 Les questions relatives aux théories des relations économiques


internationales ;

 Les questions liées au phénomène mondialisation, ses enjeux et ses


conséquences.

Chapitre 2: Les relations commerciales internationales. Il traite :

 L’institution GATT, sa structure et son fonctionnement

 L’Organisation Mondiale du Commerce et le système multilatérale des


négociations.

Chapitre 3 : Les acteurs majeurs des relations économiques


internationales. Il aborde :

 Les institutions internationales de Bretton Woods

 Les firmes multinationales

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Chapitre 1 : Les relations économiques
internationales : fondements théoriques et
mondialisation
Introduction :

• Selon plusieurs auteurs, le thème des relations économiques internationales


est un objet d’analyse transdisciplinaire : il associe l’économie, les sciences
politiques, le droit, l’histoire et la géographie ;

• La science économique apparait un peu décalée par rapport aux approches


qui placent l’Etat au centre de l’analyse ;

• L’économie moderne apparue au 18ème siècle pour relativiser le rôle de


l’Etat ;

• Cependant, les auteurs qui privilégient l’analyse économique, utilisent des


outils d’analyse qui leur permettent de mettre en balance les gains et les
coûts de différentes possibilités ;

• Les différentes théories du commerce international tentent d’expliquer


pourquoi les pays échangent entre eux ;

• L’une des raisons principales soulignée concerne leurs différences qui


s’exprime par les prix relatifs des différents produits ;

• Les théories traditionnelles ont basé leur analyse sur les différences entre
les pays en termes de coût de fabrication des produits (l’offre des pays) ;

• Ce facteur (coût de la production) est en relation avec deux éléments


principaux : la productivité de travail et la quantité des facteurs de
production disponibles sur le territoire national ;

• Ces éléments ont donné lieu à la détermination des avantages que les pays
ont à échanger entre eux (il y a des possibilités de se procurer des produits
moins chers à l’étranger que sur le territoire national).

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I- Les fondements théoriques des relations économiques internationales

• Pour comprendre l’origine théorique du commerce international, les


chercheurs ont essayé de répondre à la question suivante : Pourquoi un pays
peut-il avoir intérêt à l’échange international ?

1- Adam Smith et la théorie d’avantage absolu :

• La première réponse fut apporté par Adam Smith ; pour lui : un pays ne
pouvait pas participer à l’échange international que s’il produisait au moins
un produit moins cher que tous les autres pays : c’est la notion d’avantage
absolu qui est établi ;

• « L’avantage absolu est la possibilité pour un pays de produire un bien


avec moins de facteurs de production (input) que partout ailleurs dans le
reste du monde »

• Adam Smith applique donc le principe de la division du travail au contexte


international. Pour l’auteur, si chaque pays se spécialise dans le produit pour
lequel il a un avantage absolu, il va se procurer un gain mondial;

• Selon l’auteur, cette spécialisation internationale, qui correspond à une


nouvelle distribution internationale des productions, met en évidence un gain
mondial.

• Cette spécialisation permettrait aux pays, avec la même quantité de travail,


de gagner chacun de son côté ;

• Mais cela a poussé les chercheurs à se poser une autre question : les pays
qui n’avaient pas d’avantage absolu n’avaient-ils alors aucune possibilité
de participer au commerce international ?

• La réponse théorique fut apportée cette fois par Ricardo qui développa la
théorie d’avantage comparatif (avantage relatif) et plus absolu.

2- Ricardo et la théorie des avantages comparatifs :

• Pour l’auteur, « Il est toujours avantageux pour les deux pays de


commercer, à condition qu’ils se spécialisent dans le bien dans lequel ils ont
le plus grand avantage absolu ou le plus petit désavantage absolu » ;

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• L’auteur met en relation les prix internationaux et les gains à l’échange :
pour lui, pour que « deux pays (A et B) trouvent bénéfice à l’échange, ils faut
qu’ils puissent importer un produit relativement moins cher qu’il ne leur
coûterait à fabriquer nationalement, et vendre à l’étranger (exporter) un
produit plus cher que ce qu’il pourrait le vendre en autarcie sur le territoire
national » ;

3- La théorie des jeux :

• La théorie des jeux appliquée aux relations économiques internationales


intervient en aval de la théorie de l’économie internationale ;

• Il est nécessaire de connaître au préalable les gains et pertes de chaque


joueur (ici, les Etats) ;

• La théorie des jeux s’impose quasi-naturellement pour formaliser


l’antagonisme des nations ;

• Des Etats égoïstes qui ne s’associent pas pour établir des règles communes
sont parfois amenés à choisir une politique de moindre mal qui est
collectivement moins bonne qu’une solution coopérative alternative ;

• Le marché concurrentiel n’est –il pas un jeu non coopératif censé conduire
à un optimum social du fait, justement, de son caractère non coopératif ?

II- La mondialisation : la définition, le concept, les étapes et les facteurs

1- Mondialisation/globalisation : les définitions

• La mondialisation :

• « Phénomène caractérisé par l’interpénétration des économies à l’échelle


planétaire. Les échanges, les mouvements de capitaux et la circulation des
informations sont des éléments marquants de ce phénomène ». A.
GAUTHIER, « L’économie mondiale, des années 1880 aux années 2000 »,
Ed. Bréal, 1999, p. 585.

• La globalisation :

• « Interdépendance des économies nationales dans un marché mondial de


production et d’échanges unifiés par la stratégie des firmes multinationales
et le développement des investissements directs à l’étranger. Stratégie d’une
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« firme mondiale » qui a une vision mondiale du marché et de la
concurrence ». A. GAUTHIER, « L’économie mondiale, des années 1880
aux années 2000 », Ed. Bréal, 1999, p. 584

• Dans les chapitres de ce programme nous allons utiliser le terme de


« Mondialisation » principalement, parce que plusieurs auteurs estiment que
celui de « Globalisation » n’est qu’une mauvaise traduction de l’anglo-
américain « Globalization » (G. LAFAY, « Comprendre la mondialisation »,
Ed. Economica, 4ème édition, Paris, 2002) ;

• La plupart des chercheurs en matière d’économie mondiale et dans le


domaine des relations économiques internationales insistent sur la relation
entre la mondialisation et l’essor des firmes multinationales (FMN) et les
Transnationales (FTN) dans la deuxième moitié du 20ème siècle.

• Cependant, d’autres chercheurs estiment que l’origine de la mondialisation


remonte au moyen âge (exemple des grands marchands et banquiers qui
disposaient de comptoirs dans différentes régions de l’Europe et du Moyen-
Orient). P. HIRST et G. THOMPSION, « Globalization in question » : The
international Economy and possibilities of gouvernance », Polity Press,
Second Edition, 1999 ;

• La « Mondialisation », au sens actuel, a connu un grand essor durant la


deuxième moitié du 20ème siècle, et plus précisément dès les années 60 et 70
pour plusieurs raisons.

2- Les phases de la mondialisation

2-1- La phase de l’Internationalisation

• C’est l’étape la plus ancienne de la mondialisation ;

• Elle correspond à la première phase d’ouverture des firmes sur l’extérieur


(le développement des exportations) ;

• C’est durant la deuxième moitié du 19ème siècle que s’est produite la


véritable internationalisation du commerce ;

• Les échanges se doublent tous les 20 ans ;

• L’Angleterre est l’un des principaux acteurs de cette internationalisation ;

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• Elle a adopté le libre échange entre 1848 et 1875, et elle est à l’origine de la
diversification géographique des marchés.

2-2- La phase de la Transnationalisation:

• Cette phase débute après la deuxième guerre mondiale, c’est à dire avec le
début de la deuxième moitié du 20ème siècle ;

• Elle est caractérisée par l’essor des IDE (Investissements Directs à


l’Etranger), et la délocalisation des activités de production ;

• Durant les années 50 ces IDE sont limités aux produits agricoles et miniers
(matières premières), puis dès 1960 les industries commencent à attirer de
plus en plus d’investissement : les entreprises deviennent « trans » nationales
(dépassent les frontières de leur pays d’origine) ;

• Cela est passible grâce à la libéralisation des échanges et à la circulation des


capitaux ;

• Durant la décennie des années 60 pour des raisons économiques une partie
des entreprises des pays industriels font fabriquer une part de plus en plus
importante leur production à l’étranger ;

• Les sociétés ou les Firmes Multinationales ont joué un rôle majeur dans cette
mondialisation des IDE.

2-3- La phase de la Globalisation:

• Cette étape de globalisation est plus récente, elle a débuté durant les années
80 ;
• Elle correspond à l’installation de véritables réseaux planétaires grâce aux
progrès de la technologie et des services (rôle important de la révolution
informatique) ;
• Les Etats sont de plus en plus prisonniers du « système-monde » ;
• Tout un réseau d’informations d’images et de produits qui traversent les
frontières des pays d’où l’inquiétude des Etats vis-à-vis des décisions prises
à l’extérieur et qui peuvent parfois avoir des retombées sur leurs propres
territoires.
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3- Les enjeux et les conséquences de la mondialisation

• Le phénomène a provoqué une désorientation chez les pays et les


gouvernements de tout bord pour deux raisons principales :
 L’impossibilité des pays de se réfugier derrière leurs propres frontières
dans la quête illusoire de l’autarcie nationale ;
 Le refus de soumettre massivement leurs politiques aux exigences des
marchés internationaux (l’obligation de répondre aux besoins et aux attentes
de leur opinion publique).
 La réduction de la marge de manœuvre des décideurs étatiques à différentes
échelles.
• Ce processus de mondialisation a pris de l’ampleur à la fin du siècle
précédent, selon G. LAFAY, grâce à :
 La troisième génération de la révolution industrielle : baisse des frais de
transport et l’explosion des NTIC
 La généralisation de l’économie de marché : effondrement de l’économie
communiste et la prédominance du libéralisme vainqueur.
Conséquences de la mondialisation:
• Le phénomène mondialisation a eu comme conséquences :
 Une accumulation des déséquilibres entre les régions et pays du monde ;
 Une perte de contrôle de la part des autorités publiques ;
 Les crises financières et économiques ;
 La monté en puissance des grandes entreprises.
De plus en plus d’inégalité dans le monde :
• Selon un rapport de l’OMC en 1997, la mondialisation a permis à plusieurs
pays de bénéficier de la croissance ;
• Parmi ces derniers, les six dragons du Sud-Est asiatique (Hong Kong,
Corée du sud, Taiwan, Singapour et Thaïlande), certains pays d’Afrique et
de l’Amérique Latine ;
• D’un autre coté plusieurs études ont mis le point sur un problème majeur :
l’accroissement des inégalités dans le monde : exemple :

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 Une personne sur quatre vit dans la pauvreté absolue (moins d’1 dollar par
jour)
 20% de l’humanité ne dispose que de 1.1% du revenu mondial (2.3% en
1960) ;
 Le 1/5 de la population du monde possède 85% des revenus ;
 160 millions d’enfants sont touchés par la malnutrition
Malgré ces remarques, tout discours sur la mondialisation doit :
 Etre documenté, pour éviter les pré-jugements ;
 Aborder les aspects positifs et négatifs ;
 Eviter les jugements rapides et politiques.
4- Les facteurs favorisant la mondialisation
• Les auteurs qui se sont intéressés au phénomène de la Mondialisation ont
mis l’accent sur trois principaux facteurs:
 L’ouverture des frontières et le libre échange dans un premier temps ;
 Le rôle et l’importance des FMN et des FTN dans un deuxième temps
puis ;
 Le rôle joué par la technologie et le développement des NTIC (la
révolution dans le domaine informatique).
4-1- L’ouverture des frontières:
• L’ouverture des frontières concerne à la fois les Hommes, les Biens et les
Capitaux ;
• Malgré les obstacles et les transports rudimentaires, les mouvements des
personnes et des biens existent bien avant les révolutions industrielles ;
• La révolution enregistrée dans le domaine des moyens de transport durant
l’époque contemporaine a entraîné un mouvement de grande ampleur :
exemple entre 1870 et 1913 plus de 17.5 millions de personnes ont émigré
de leurs pays d’origine vers les nouveaux pays de l’Amérique du Nord et
de l’Australie ;
• Ces mouvements migratoires s’accompagnent d’échanges commerciaux et
entraînent la diffusion des cultures à travers le monde ;

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• Le Royaume-Uni a joué un rôle capital dans la réussite et la victoire de du
Libre-échange ;
• Les barrières douanières sont progressivement supprimées au Royaume-
Uni depuis 1820 à 1870 ;
• Le libre échange progresse donc a des rythmes variés dans les différents
coins du globe malgré la résistance des politiques protectionnistes ;
• Au début du 20ème siècle, en 1914, les capitaux britanniques représentent
déjà une fois et demi le PIB (Produit Intérieur Brut) du pays ;
• Le libéralisme commercial était très développé parce que le contrôle des
échanges n’existait pas encore ;
4-2- Les Firmes Multinationales (FMN)
• C’est quoi une firme multinationale FMN ?
• Selon la définition de l’Organisation des Nations Unies ONU :
• Une FMN est une « entreprise originaire d’un pays ayant des activités
stables » contrôlant « des filiales dans aux moins deux pays étrangers où
elle réalise plus de 10% de chiffre d’affaire ».
• Selon A. Gauthier :
• Une FMN est « une firme dont le siège social se situe dans un pays et
dont les unités de production et les centres de recherche sont dispersés
dans ce même pays et dans un certain nombre de pays étrangers »
• Selon l’auteur « Au sens strict, il vaut mieux parler de transnationales
(firme dont le réseau ignore les frontières et traverse les nations) plutôt
que de multinationale, terme qui suppose que la même firme est contrôlée
financièrement par plusieurs nations (Shel, Uniliver) ».
• La puissance et la structure des firmes reflètent généralement la puissance
des Etats ;
• Les plus grandes firmes appartiennent aux grandes nations (voir tableau
suivant) ;
• Dès la fin du 19ème siècle plusieurs sociétés multinationales investissent
déjà à l’extérieur de leur pays d’origine comme SINGER qui s’est
implantée en Grande Bretagne dès 1867 ;

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• En 1914, le nombre de filiales de sociétés américaines délocalisées à
l’étranger atteint 122 ;
• Selon S. Humer, ces firmes multinationales ont une organisation
spécifique basée sur des niveaux différents :
• Niveau I : dans lequel s’établit la stratégie mondiale de la firme ;
c’est le top-exécutif à Tokyo ; Washington ou Londres (on ne
décentralise pas les décideurs) ;
• Niveau II : c’est celui des autres grandes villes dans lesquelles se
trouvent les états-majors qui diffusent les décisions ;
• Niveau III : correspond au bas de l’échelle, là où se situent les
usines et les centres d’extraction où se trouve la main d’œuvre et la
matière première ;
Tableau n° 1 : Les 10 plus importantes firmes mondiales en 2000.

Noms Pays CA en Milliard Secteurs


de dollars

- Exxon Mobil Etats-Unis 210.4 Pétrole


- Wal-Mart Etats-Unis 193.3 Distribution
- General Motors Etats-Unis 184.6 Automobiles
- Daimler Chrisler Etats-Unis 152.4 Automobiles
- Royal Dutch Grande-Bretagne - -
- Shel Pays-Bas 149.1 Pétrole
- B.P. Amoco Grande-Bretagne 148.1 Pétrole
- Ford Motor Etats-Unis 141 Automobiles
- General Electric Etats-Unis 129.8 Equipmet. élect.
- Citigroup Etats-Unis 118.8 Banque
- TotalFinaElf France 107.6 Pétrole

• Le tableau ci-dessus montre que 7 sur les 10 premières FMN sont


américaines ;

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• Les FMN américaines sont les plus importantes dans le monde, et elles ont
atteint leur âge d’or entre 1950 et 1970. (en 1967 55% des IDE sortaient des
Etats-Unis) ;

• Contrairement à la période de l’après guerre, caractérisée par d’importants


« raids » des OPA (Offres Publiques d’Achats), les années 1980-1990 sont
des années de concentrations et de fusions très stratégiques (la firme donne
de l’importance au même secteur d’activité) ; Résultats : suppression
d’emploi et licenciement de centaines de milliers de personnes (exemple :
SUNBEAN, entreprise spécialisée dans l’électroménager, supprime en 1996
près de 50% de ses effectifs et ferme 70% de ses usines) ;

• En plus de ces gigantesques sociétés, il existe plusieurs PME, qui ont une
grande valeur, qui se sont mondialisées (haute technologie- high-tech).
exemple : Bill Gates et Steve Jobs (Apple) ;

• Ces dernières entreprises travaillent sous forme de réseau au niveau mondial


c’est pour cela on les appelle « entreprise réseau ».

• Gérard LAFAY a écrit à ce propos « La grande entreprise centralisée,


conçue pour la production de masse, éclate pour laisser la place à un réseau
étendu à l’échelle mondiale » (Op., Cit., 2002, p.41);

• Plusieurs critères sont pris en considération dans la classification des FMN :


le CA, la valeur ajoutée, les effectifs de salariés, le bilan ;

• Selon J-P. PAULET, (Op., Cit., 2002, p. 47), sur les 160 premières FMN en
2000, les USA dispose de 66, la France 20, Japon 19, Allemagne 16,
Royaume Uni 12 etc.

4-3- Les technologies:

• La technologie, basée sur le progrès scientifique, a joué un rôle majeur dans


l’évolution du phénomène mondialisation ;

• Elle exige souvent près de vingt ans entre la découverte théorique et


l’utilisation par le grand public, et ses coûts sont de plus en plus chers ;

• Les Etats comme les firmes savent qu’il faut posséder une avance pour
s’imposer sur les marchés, en maintenant sans cesse un « écart
technologique » fondé sur la supériorité ;
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• D’importante sommes de capitaux sont consacrées à la recherche
développement (R §D) ;

• Exemple : entre 280 et 350 milliards de dollars/an pour le marché des semi-
conducteurs, et plus de 500 milliards de dollars/an pour celui de
l’information multimédia au début de ce siècle ;

• La haute technologie est dominée par les trois principaux pôles de la


planète : l’Amérique du Nord, l’Union Européenne et le Japon (90% du
potentiel scientifique) ;

• Il existe une rivalité entre ces pôles notamment dans le domaine de « la


technologie avancée » ou de « pointe » : high tech ;

• Cette notion (high tech) est difficile à définir mais elle a trois
caractéristiques principales :

• Nombre important de chercheurs parmi le personnel ;

• Sophistication des produits ;

• Dépense élevée en recherche développement

• - Le secteur de télécommunication est parmi les secteurs qui ont bénéficié de


ce développement technologique notamment grâce à l’électronique ;

• La libéralisation des marchés de communication depuis les années 80 a


déterminé un système global faisant communiquer les différents réseaux
nationaux ;

• « La technologie crée la mondialisation » et met en place un univers en


« toile d’araignée, fondée sur l’échange » ; Jean Guellec, cité par J-P. Paulet,
Op., Cit., 2002, p. 21.

• Bref, l’ensemble de ces facteurs ont joué un rôle fondamental dans


l’évolution du phénomène mondialisation et des relations économiques
internationales.

III- Les politiques commerciales avant le GATT

• L’histoire des relations économiques internationales a montré qu’il y avait


une nécessité de créer des institutions spécialisées dans la libération des
échanges internationaux ;
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• Les désordres qu’a connu l’économie mondiale à plusieurs reprises a
favorisé la montée des politiques protectionnistes (19 ème siècle, entre les
deux guerres, les années 80) ;

• Dans les paragraphes qui suivent nous allons aborder les caractéristiques de
ces politiques commerciales durant le 19ème et le 20ème siècles ;

1-Libre échange et protectionnisme au XIX ème siècle

• Dans le stade de développement antérieur au capitalisme, l’ancien régime


était favorable aux barrières douanières pour plusieurs raisons (relation
entre les impôts et le budget) ;

• Le libre-échange ne commence à se poser qu’au 19ème siècle quand les


auteurs classiques commencent à aborder ces avantages pour les nations ;

• Ricardo estime que le libre-échange permet la spécialisation internationale


et l’éloignement de la stagnation économique ;

• Ce principe est remis en cause par d’autres auteurs d’où la succussion de


deux phases au 19ème siècle :

• Phase de libre-échange qui s’étend du début du siècle jusqu’à 1880 ;

• Phase de protectionnisme qui débute avec la fin de la période précédente ;

A- La phase de libre-échange du 19ème :

• Cette politique est encouragée par les grandes nations : la Grande Bretagne
puis la France et l’Allemagne ;

• Ces pays ont l’intérêt de pratiquer cette politique pour garantir les
importations des matières premières à moindre coût ;

• En Grande Bretagne, cette politique a permis un succès mondial dans le


domaine industriel anglais, mais pas dans le domaine agricole ;

• Les mesures protectionnistes en faveur des agriculteurs anglais seront


supprimées dès 1838 qui constitue le début du libre-échange en G.B ;

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• En Allemagne, organisée en principautés indépendantes, sous les
impulsions d’une association douanière plusieurs accords ont été signés et
mis en vigueur depuis 1834 ;

• Ces accords visent le libre-échange mais uniquement avec les pays


membres ;

• En plus de signature de traités avec la France en 1862 et la G. B. en 1865


qui ont conduit à une libéralisation provisoire des échanges ;

• La France est restée un pays protectionniste durant toute la première moitié


du 19ème siècle ;

• La volonté de la France de s’ouvrir sur l’extérieur n’a commencé qu’au


début de la deuxième moitié du 19ème (1850) et elle est concrétisée avec la
signature de l’accord avec la G.B. en 1860.

B- La phase de protectionnisme de la fin du 19èmeet début du 20ème :

• A l’exception de la G.B., la Hollande et le Danemark, dans les autres pays il


y a un retour au protectionnisme pour plusieurs raisons ;

- La défense du protectionnisme de la part de certains chercheurs et


économistes (l’Allemand Frédéric LIST et l’Américain Henry CAREY par
exemple) ;

• L’auteur allemand insiste en 1841 sur la nécessité de protéger l’industrie


allemande de la concurrence britannique (valable pour toutes les autres
industries naissantes dans tous les pays) ;

• Il ne plaide pas contre un refus total du libre-échange, pour lui la protection


ne doit concerner que l’industrie ;

• L’auteur américain a publié en 1858 et 1859 « les principes de la science


sociale » où il défendait un protectionnisme extrême puisqu’il estime que la
protection doit concerner tous les domaines ;

- La succession de crises économiques 1873 et 1879

• En cas de crise, les opinions publiques réclament des mesures de


protection ;

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• En France une taxe d’environ 15% est instaurée sur les importations du blé
en 1885, elle sera relevée après ;

• Un autre tarif douanier est instauré par la France en 1892.

2-Le protectionnisme dans l’entre-deux-guerres

• La sortie de la première guerre a conduit les pays européens à se protéger


de la concurrence étrangère ;

• Le désordre monétaire international des années vingt a joué un rôle


important dans la restriction des échanges mondiaux ;

• Les politiques protectionnistes se sont renforcées avec le début de la crise de


1929 et concernent toute la période de 1929-1939 ;

• Les États Unis ont instauré des droits de douanes en 1930 allant jusqu’à
90% ;

• En 1932, même la G.B. qui était leader en libre-échange bascule vers le


protectionnisme ;

• La France adopte des restrictions quantitatives sur les importations des


produits (détermination de la part réservée aux pays étrangers) ;

• La crise des années 70 a été à l’origine du néo-protectionnisme face aux


pratiques déloyales de certains concurrents (ex. subvention à
l’exportation) ;

• Les néo-protectionnistes insistent sur la nécessité d’établir un commerce


loyal avant le libre-échange.

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Chapitre n°2:
Les relations commerciales internationales: le rôle
du GATT et de l’OMC
Introduction :

• GATT : (General Agreement on Tariffs and Trade);

• GATT: Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce;

• Il est né après la deuxième guerre mondiale à Genève en octobre 1947. il est


signé par 23 pays assurant 80% du commerce de l’époque ;

• L’objectif est de construire un système économique mondial qui fonctionne


harmonieusement ;

- Le GATT reposait sur cinq principes:

• Principe des avantages consentis (ne pas faire de discrimination entre les
pays) ;

• Principe de la consolidation de droits de douane (l’obligation de déclarer les


droits de douane maxima) ;

• Principe du traitement national (obligation de traiter les produits nationaux


et importés sur le même pays d’égalité) ;

• Principe de transparence des politiques commerciales (l’élimination des


restrictions quantitatives) ;

• Principe de la réciprocité des concessions tarifaires ;

I- Les structures du GATT

• Le GATT occupe une place originale parmi les nouvelles institutions


internationales de l’après guerre, en raison de ses objectifs, sa structure et
son fonctionnement.

1- Les nations accédant au GATT

2- Les instances du GATT


21
1- Les nations accédant au GATT

• Le GATT est signé pour remplacé l’échec de la création de l’Organisation


Internationale du Commerce (OIC) ;

• L’accord général (traité de Genève) est un traité de 38 articles qui exposent


les principes directeurs de la libération des échanges ;

• Le GATT ne compte pas vraiment des membres mais des parties


contractantes ;

• L’institution GATT réunit des nations qui ont des obligations et des droits
différents selon leurs degrés de d’adhésion ;

• Le GATT est une institution très légère comparativement aux FMI (Fond
Monétaire International) et la B.P. (la Banque Mondiale).

2- Les instances du GATT

A- Les parties contractantes :

• Elles se réunissent en session une fois par an, mais le véritable travail se fait
dans le conseil ;
• Selon les questions traitées, les décisions sont prises soit à la majorité simple
des voix exprimées soit à la majorité des deux tiers ;
• La pratique tend à favoriser la recherche du consensus et éviter des votes
formels ;
• Cependant, certaines questions nécessitent le vote de la majorité comme :
l’adhésion de nouveaux Etats, l’autorisation de déroger à l’Accord, la
révision du traité ;
• Le GATT fonctionne sous le principe de l’unanimité d’où les négociations
longues et parfois difficiles de certains dossiers ;
• Chaque session élit son bureau qui reste en fonction jusqu’à la session
suivante. Il est formé des présidents et vice-présidents des parties
contractantes, le président du conseil du GATT et le président du comité de
commerce.
• B- Le conseil du GATT :
• Il a été créé par une résolution des parties contractantes en 1960 ;
22
• Il comprend des représentants de toutes les parties contractantes (instance
non formelle) ;

• Il se réunit tous les mois et effectue l’essentiel du travail ;

• Il examine les politiques commerciales des nations adhérantes au traité de


façon périodique (4 ans, 2 ans, six mois) ;

C- Le directeur général et le secrétariat :

• Au départ, à la tête du GATT se trouve un Secrétaire Général, devenu par


la suite, Directeur Général ;

• Le poste du directeur général est très important en raison du rôle


d’arbitrage assumé par le DG. ;

• La nomination s’effectue selon le principe de consensus qui caractérise


l’institution GATT ;

• Le GATT a connu une très grande stabilité à sa tête ;

• Le Secrétariat Général a été restructuré en 1991. Il comprend, en plus du


directeur général, le directeur général adjoint, deux sous directeurs
généraux (un 3ème sous directeur est rajouté en 1993) et des directeurs en
charge de division ;

• Le S.G. joue un rôle important en matière d’organisation de stages et


séminaires de formation à la politique commerciale à destination des
fonctionnaires des PED ;

II- Le fonctionnement du GATT

- Le GATT a un double objectif :

 L’assurance du respect de principes d’une concurrence loyale entre les


nations ;

 La mise en œuvre d’un processus continu de libéralisation du


commerce international.

1- Les obligations des parties contractantes

• Les parties contractantes ont des obligations à respecter.

23
• Le traité comprend deux catégories d’obligation :

 « Les obligations centrales »

 « Le code de conduite ».

A- Les obligations centrales :

• Les nations qui adhèrent au GATT doivent consentir à toutes les autres:

 La close de la nation la plus favorisée (art. I) ;

 Des concessions tarifaires aux autres (art. II) ;

• Ces deux obligations résument la philosophie de l’accord du GATT ;

• Le GATT n’a pas pour but d’instaurer le libre-échange au départ mais de


libéraliser les échanges entre les parties contractantes.

B- Le code de conduite :

• Les signataires de traité de Genève, s’engagent à ne pas prendre de mesures


qui peuvent créer des entraves au commerce international ;

• L’encouragement des conditions qui peuvent favoriser un « commerce


loyal » ou le « fair trade » ;

• Les principales obligations sont :

• Ne pas établir des discriminations entre les producteurs nationaux et les


exportateurs dans le marché national ;

• Ne pas vendre un bien exporté à un prix inférieur à celui pratiqué sur le


marché domestique (ne pas pratiquer le dumping) ;

• Prohiber les mesures de restrictions quantitatives aux échanges, mais il y a


des exceptions (Ex : déficit grave dans la balance commerciale) ;

• Réglementer les subventions (ex : l’interdiction des subventions à


l’exportation des produits industriels) mais le pays lésé peut instaurer des
droits compensateurs.

24
2- Les exceptions aux obligations

• Le respect de ces conditions et obligations de la part des parties


contractantes permettrait effectivement la libéralisation de leur commerce
mondial ;

• Cependant, les situations réelles sur le terrain sont complexe, d’où des
exceptions soit :

• Pour des produits spécifiques ;

• Pour des nations ayant signées des accords de libre échange entre elles ;

2-1-Les produits bénéficiant de règles exceptionnelles :

• Le domaine des services était exclu du GATT jusqu'en Uruguay Round


débuté en 1986 ;

• Les produits agricoles aussi ont un traitement spécifique (restriction aux


importations et subventions à l’exportation) ;

• Le secteur de textile : le secteur est soumis à des accords qui le place en


dehors des règles communes du GATT.

• Ce dernier est, depuis 1974, soumis aux AMF : les pays industriels ont peur
de la concurrence des PED.

2-2- Les nations bénéficiant de règles exceptionnelles :

• Les PED sont directement affectés par les retombées des AMF mais ils
bénéficient de dispositions dérogatoires aux principes du GATT ;

• Les PED représentent une part importante des parties contractantes dès la
signature de traité de Genève ;

• Les principales dérogations consenties par le GATT aux PED découlent de


l’action de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce
et le Développement) ;

• Grâce à la CNUCED, depuis 1964, les PED ont la possibilité de s’accorder


mutuellement des avantages non étendus aux pays développés ;

25
• Les PED peuvent également bénéficier des avantages tarifaires qui ne sont
pas étendus aux autres pays échangistes grâce au SGP (Système Généralisé
de Préférence) adopté par la CNUCED en 1968 ;

• Les pays à économie planifiée de l’Europe du centre bénéficient également


de régime spécifique (Pologne, Roumanie et Hongrie).

2-3- La constitution des zones de Libre-échange :

• La constitution d’une zone de Libre-échange ou d’union douanière (UE,


ALENA) constituent normalement un viol pour le principe de la nation la
plus favorisée ;

• Le traité de Genève permet ce genre de groupement à condition qu’il ne


pénalise pas les pays non-participants, et que les barrières internes soient
totalement supprimées ;

• Ces accords (L-E; U-D) doivent respecter les principes mentionnés ci-dessus
et doivent être ratifié par les pays concernés.

3- Les méthodes de travail du GATT

• Dans les méthodes de travail du GATT M. Rainelli (Op., Cit., 2002, p. 29) a
distingué deux moments différents :

1-Le fonctionnement quotidien et l’instruction de plaintes (le


règlement de différends) ;

2- Les cycles des négociations ;

A- Le règlement de différends :

• En cas de différend entre deux parties contractantes, la partie qui estime que
l’autre ne respecte pas une règle du GATT doit suivre la procédure de
l’article XXIII ;

• La première démarche c’est les négociations bilatérales entre les parties


concernées pour trouver une solution ;

• En cas d’échec, un groupe de travail ou d’expert parmi les fonctionnaires


spécialisés qui instruisent la plainte cherchent un arrangement ;

26
Tableau n°2 : Nombre de plaintes déposées par (ou contre) les
États-Unis et la CEE

B- Les cycles des négociations commerciales :

• Pour atteindre l’objectif principal du GATT, la libéralisation des échanges,


la mise en place de cycle de NCM (Négociations Commerciales
Multilatérales) est la solution retenue par les parties contractantes ;
• Au fil du temps ces négociations sont de plus en plus longues et
complexes ;
• Le cycle de NCM ne porte plus sur les droits de douane uniquement
mais sur l’ensemble des barrières non-tarifaires (les restrictions
quantitatives à l’importation, les normes et les mesures
administratives) ;
• Pour plus d’efficacité, le Tokyo Round a mis en place des comités
qui administrent les accords.
• Les comités concernés sont: le comité des subventions et des
mesures compensatoires, celui des marchés publics et celui des
pratiques antidumping.

Les négociations commerciales multilatérales :


• Les négociations multilatérales qui se déroulent de manière discontinue
jouent un rôle important pour atteindre l’objectif du GATT ;

27
• La vie de l’Accord général est scandée par les cycles de négociations ou
Round selon l’expression anglaise ;
• Ces négociations sont de plus en plus longues, complexes à cause de
l’accroissement de nombre de participants (de 23 en 1947 à Genève, à
99 durant le Tokyo round entre 1973-1979) ;
• Selon le contenu des différents cycles de négociations les chercheurs ont
regroupé ces cycles dans les suivants :
• 1- Des négociations de Genève à celles du Dillon Round (du nom
du secrétaire général au trésor des États-Unis à l’époque) ;
• 2- Le Kennedy Round ;
• 3- Le Tokyo Round ;
• 4- L’Uruguay Round.

1- Des négociations de Genève à celles du Dillon Round (1947-61)


• Les négociations qui se sont déroulées entre 1947 et 1961, présentées dans le
tableau suivant, ont un objectif commun : la réduction de droit de douane ;
• Les cycles de négociations concernés sont : Genève, Annecy, Torquay et
Dillon Round ;
Tableau n°3 : Cycles de négociations du GATT (1947-1961)

Source : M. Rainelli, Op., Cit., 2002, p. 51.

28
• Comme nous pouvons le constater du tableau ci-dessus, la technique utilisée
durant ces cycles consiste à négocier produit par produit dans un cadre
bilatéral ;

• Les autres nations signataires de l’Accord du GATT bénéficient


automatiquement grâce au principe de la nation la plus favorisée ;

• Cette méthode a conduit à des négociations longues et parfois laborieuses


d’où la recherche de nouvelles méthodes de négociation ;

• Le Dillon Round a retenu une nouvelle méthode de négociation déjà


expérimentée en CEE en construction à l’époque. L’union douanière entre
les six membres de la CEE va imposer un tarif extérieur commun aux autres
nations ;

• La CEE propose de réduire ses droits de douane de 20% et demande aux


autres de faire la même chose (avec des exceptions) ;

Résultat de ces quatre cycles de négociation :

• Une baisse importante des droits de douane (les tarifs sont divisés sur trois
entre la fin des années 40 et début des années 60) ;

• Une forte croissance des échanges internationaux entre 1953-1963 (6.1% par
an alors que la production mondiale n’a augmenté que de 4.3%) ;

• Apparition de certains problèmes liés à la structure des tarifs (des pays


comme la CEE taxe toutes les importations et d’autres comme les USA qui
présente des pics tarifaires dans certains produits).

2- Le Kennedy Round (1964-1967)

• Ce cycle est marqué par des confrontations entre les USA et la CEE ;

• Étant le premier pays exportateur pendant les années 60, les USA met la
pression sur la CEE pour réduire ses droits de douane et pour les
généraliser (sous la menace de suspendre les négociations) ;

• Ce Round, selon les experts, constitue un tournant dans le comportement des


USA: elle est passée d’une position défensive à une autre offensive (sous la
pression des exportateurs) ;

29
• Les Européens sont hostiles à cette baisse continue des droits de douane, et
estiment que cela remettrait en cause la construction européenne ;

• Parmi les autres points traités durant le Kennedy Round : les barrières non
tarifaires et les droits de douane sur les produits agricoles.

Résultats du cycle des négociations de Kennedy Round :

 La diminution linéaire des droits de douane n’et pas retenue, plusieurs


pays s’y opposent (Canada, Nouvelle Zélande, Australie) ;
 Les négociations continuent à se faire produit par produit ;
 Les Européens n’ont pas obtenu l’harmonisation du tarif américain avec
le sien puisque certains droits américains sur certains produits restent
fixés entre 35% et 38% comme le textile ;
 Une réduction significative des droits de douane durant ce round : elle est
de 35% sur les produits industriels et de 20% sur les produits agricoles
(la moyenne sur les produits industriels et de 8% pour la CEE et de
13,4% pour les USA) ;
 Pour les barrières non tarifaires, un seul accord est négocié sur les
pratiques antidumping. Mais ce round a beaucoup sensibilisé les parties
contractantes à ce sujet ;
 Malgré les efforts fournis durant les négociations, plusieurs difficultés
peuvent surgir l’heure de l’application des résultats.

3- Le Tokyo Round (1973-1979)

• Ce cycle implique 99 nations et les nouveaux participants sont


majoritairement des PED ;
• La CEE (formée de 9 nations en 1 janvier 1973) est devenue le premier
groupe exportateur ;
• Le Japon améliore sa position et devient un partenaire significatif ;
• Le cycle est caractérisé par l’affrontement entre les USA, la CEE et le Japon
et par un rôle significatif des PED mais sans décrocher d’importants résultats
en leur faveur ;
• C’est en 1972 qu’est prise la décision de principe d’engager ce cycle de
négociation, mais le début véritable est retardé jusqu’à 1973 ;
30
• La crise de 1973 a favorisé des politiques protectionnistes dans tous les pays
du monde et le commerce mondial diminue en 1975 de 5% ;
• Les véritables négociations de Tokyo Round n’ont commencé qu’en 1977 à
cause du changement de l’administration américaine (élection de Jimmy
Carter le 20 juillet 1977) ;
• Trois thèmes principaux pour ces négociations : abaissement des droits de
douane, traitement des PED et mesures non tarifaires ;
• Pour faciliter les négociations, les parties contractantes sont organisées en
sept groupes : « agriculture », « produits tropicaux », « tarifs », « mesures
non tarifaires », « approche sectorielle », « système multilatéral de
sauvegarde » et « cadre juridique » ;
Résultats des négociations de ce cycle :

 La signature de neuf accords qui concernent plusieurs secteurs mais ils


ne sont ratifiés que par certains pays pas par tous ;

 Les PED n’ont bénéficié que d’arrangements qui ont un statut juridique
ambigu ;

 La discussion à nouveau des barrières non tarifaires qui continuent de


freiner les échanges internationaux ;

 La nécessité de trouver des solutions dans les négociations futures aux


deux questions fondamentales (les secteurs qui échappent partiellement
aux règles du GATT + les différentes formes de protectionnisme) ;

4- L’Uruguay Round (1986-1990)

• Selon plusieurs spécialistes, le cycle des négociations de l’Uruguay est le


plus ambitieux dans l’histoire du GATT et c’est le cycle qui a rencontré le
plus de difficultés ;
• Le cycle de l’Uruguay est ouvert en 1986 et devait s’achever en 1990
mais les négociations n’ont abouti qu’au 15 décembre 1993 ;
• La ratification officielle des résultats de ces négociations est un processus
très complexe ;
• 120 nations sont signataires de l’accord de Marrakech du 15 avril 1994 ;

31
• Le 13 décembre 1995, à la fin de sa première année d’existence, l’OMC
comptait 112 membres et 40 observateurs ;
• Plusieurs facteurs étaient à l’origine de la complexité et de la longévité des
négociations de ce cycle :
 La situation de l’économie mondiale ;
 Les oppositions entre les grandes puissances mondiales ;
 La volonté de résoudre la question de la non-universalité du GATT
(agriculture, service et textile) ;
 La nécessité de réglementer les nouvelles formes de
protectionnisme des années quatre-vingt.

4-1- Le contexte général :

• Durant les années 80 les USA souffrait d’un déficit permanent de sa


balance commerciale, alors que le Japon et l’Allemagne étaient fortement
excédentaires ;
• L’apparition des NPI du sud-est asiatique (Coré du Sud, Singapour,
Taiwan et Hong Kong).
• En 1989 le déficit de la balance commerciale des USA était de 115
milliards de dollars imputable au commerce avec le Japon de 53 milliards
et avec les quatre NPI de 31 milliards ;
• Cela révèle une mutation du système commercial mondial (passage d’une
homogénéité relative à une situation de morcellement). Résultat :
1- Des oppositions entre les pays développés (USA contre Japon et CEE)
et entre les PED (les NPI qui ont plus de liens avec les pays développés
qu’avec le reste des PED) ;
2- Des intérêts contradictoires des parties contractantes.
• Le programme définitif adopté par le comité préparatoire en juillet 1986
est composé de deux parties consacrées au commerce des marchandises et
de services.

32
A- Les groupes de négociation sur les marchandises :

• Les objectifs des négociations de ces groupes sont : l’élimination des


mesures prises en violation de l’accord général, et ne pas
d’aggravation des protections existantes ;
• La liste des thèmes abordés durant l’Uruguay round par les groupes de
négociation comprend :
 Droit de douane ;
 Mesures non tarifaires ;
 Produits provenant des ressources naturelles ;
 Textile et vêtements ;
 Agriculture ;
 Produits tropicaux ;
 Examen des articles de l’accord général ;
 Accords et rangements issus du Tokyo round ;
 Sauvegarde ;
 Subventions et mesures compensatoires ;
 Aspects de droits de propriété intellectuelle touchant u commerce, y
compris le commerce de marchandises de contrefaçon ;
 Les mesures concernant les investissements liées au commerce TRIM
(Trade Related Investement Measures) ;
 Règlement de différends ;
 Fonctionnement du système du GATT.
 Les sujets qui font l’objet des négociations sont nombreux : sujets
traditionnels (agriculture, textile et vêtements) et d’autres nouveaux
(les droits de la propriété intellectuelle et les mesures concernant les
investissements et liées au commerce) dites fréquemment TRIM ;
- En matière des sujets traditionnels, les objectifs sont :

• Une nouvelle diminution généralisée des droits de douane ;


• L’arrêt des restrictions aux échanges découlant des AMF ;

33
• L’intégration du commerce des produits agricoles dans les règles
générales du GATT.
• Parmi les nouveaux thèmes abordés celui des TRIM et la question de
la propriété intellectuelle.
• Cette dernière est réellement protégée des imitations et les
contrefaçons grâce aux brevets dans les pays développés alors ce n’est
pas le cas dans les PED ;
- Conséquences de cette situation :

• D’importantes pertes pour les pays développés (en matière exportation) à


cause des imitations produites dans les PED ;
• Une importante concurrence déloyale des produits de luxe piratés
exportés vers les pays développés.
- C’est pour cette raison que les USA ont fait de la protection des droits de
la propriété intellectuelle un élément important de leur loi commerciale
(voir dans l’annexe « la législation commerciale des États-Unis »).
B- Le groupe de négociation sur les services :
• L’objectif est d’intégrer le commerce des services dans l’accord général
du GATT à travers l’élaboration d’un cadre multilatéral de règles qui va
libéraliser ce commerce ;
• Le secteur de service s’est imposé durant les négociations du cycle de
l’Uruguay parce que le commerce international des services est devenu
significatif (les assurances, le transport, les grands travaux, la vente des
brevets, le tourisme) ;
• Le commerce des services s’élève en 1991 à 890 milliards de dollars, soit
le quart des exportations mondiales des marchandises ;
• C’est pour cette raison que le GATT s’est préoccupé du commerce des
services. Cependant les intérêts de parties contractantes sont très
divergents : USA contre la CEE les PED contre les pays développés.
C- Les règles et le fonctionnement du GATT :
- Plusieurs groupes de négociation ont soulevé la question du
fonctionnement du GATT. (le GATT ne peut plus assurer un
fonctionnement harmonieux de l’économie mondiale) ;
34
- Parmi les points sur lesquels les critiques ont porté :
• La clause de sauvegarde ;
• Les politiques tarifaires ;
• L’accès au marché ;
• La close de la nation la plus favorisée auxquels s’est ajoutée :
• La mutation institutionnelle du GATT en une organisation mondiale du
commerce.
- Le déroulement des négociations :
- Les négociateurs ont adopté une approche globale durant ce cycle de
l’Uruguay, exigeant un accord simultané sur tous les sujets abordés ;
- Les USA ont défendu des positions très dures sur les dossiers des services
et de l’agriculture ;
- Les positions des USA et de la CEE s’opposent à celles des PED ;
- Dans le domaine de l’audiovisuel, une importante opposition française à
l’hégémonie américaine a été enregistrée ;
- Dans le domaine du commerce des produits agricoles, la position des
États-Unis qui souhaite une libéralisation totale des échanges dans ce
domaine s’oppose totalement à la politique de la CEE qui souhaite
maintenir la politique du soutien au secteur agricole ;
- Durant les négociations agricoles la CEE est représentée par un
négociateur désigné par la commission de Bruxelles ;
- Les négociations se sont déroulées sous pressions directes notamment
américaines ;
Parmi les aspects de cette pression américaine :
• En 1988 les États-Unis ont mis en place une nouvelle loi commerciale qui
renforce les possibilités de rétorsion contre ce qui est considéré comme
une «concurrence déloyale» par l’administration américaine ;
• En 1992 les États-Unis instaurent les droits compensateurs très élevés sur
les produits de la sidérurgie.
• Les négociations ont eu lieu non seulement dans les réunions organisées
par le GATT mais aussi dans les instances où les principales parties
35
contractantes sont en contact comme le G7 , mais la conclusion revient
officiellement à la session ordinaire des parties contractantes ;
• Le multilatéralisme, principe fondateur du GATT, n’a pas été respecté à
plusieurs reprises : à la mi-décembre 1993 lorsque les parties
contractantes se réunissaient à Genève, les USA et la CEE négociaient de
manière bilatérale à Bruxelles pour résoudre leurs divergences.
- Les principaux résultats obtenus sur les échanges des marchandises sont :
 A l’exception du pétrole, les droits de douane moyens, sur
l’ensemble des produits industriels importés par les pays développés,
passent de 6.3% à 3.9% ;
 43% de ces importations ne font plus l’objet d’aucun droit de
douane ;
 Les droits de douane moyens des importations des produits
industriels (hors pétrole) en provenance des économies en
développement passent de 6.8% à 4.3% ;
 Pour celles émanant des pays les moins avancés, les droits de douane
moyens passent de 6.8% à 5.1% ;
 Si les négociations sur la plupart des produits industriels n’ont pas
posé de problèmes majeurs, les produits agricoles et le commerce des
services ont risqué d’échouer la conclusion du cycle de l’Uruguay
c’est pour cette raison que nous allons les étudier avec plus de
détails.
4-2- Les négociations agricoles :

• Les produits agricoles sont, depuis 1955, à l’écart des règles du


GATT ;

• Les affrontements entre les parties contractantes à propos des produits


agricoles sont courants dans négociations à cause des points de vues
divergents ;

• C’est pour cette raison que le secrétaire général du GATT, Dunkel, a écrit :
« Il y a, dans ce secteur, presque autant d’interprétations des droits et des
obligations qu’il y a de pays signataires … De plus, les politiques
commerciales de plusieurs pays sont bâties sur des régimes d’exception ou

36
n’ont jamais été véritablement acceptées par les autres. Résulta : la
concurrence est régie par la capacité financière des pays exportateurs à
subventionner, ce qui revient à écarter les pays en développement des
marchés mondiaux » ; (Extrait d’une interview de DUNKEL A., dans
Libération du 4 décembre 1992).

• Le commerce des produits agricoles ne représente qu’une faible part du


total des échanges mondiaux (environ 12%) ;

• Le rapport du groupe de négociations sur l’agriculture, à mi-parcours, a


insisté sur la nécessité d’intégrer ce secteur dans les règles du GATT et il a
invité les participants à présenter des propositions avant décembre 1989
pour atteindre cet objectif ;

- Les principales propositions des participants sont :

• La CEE a défendu le maintien de la spécificité de l’agriculture et demande


une amélioration des règles existantes ;

• La CEE était favorable au renforcement des liens entre les mesures à la


frontière et les mesures intérieures ;

• La CEE était favorable à la réglementation des subventions à l’exportation ;

• Ces propositions ont été mal reçues par les autres parties contractantes.

• Le Japon insiste sur la nécessité de tenir compte, lors des négociations, des
préoccupations non commerciale (la sécurité alimentaire et la stabilité des
approvisionnements en produits agricoles) ;

• Les États-Unis réclamait une réforme globale de l’agriculture et son


intégration au GATT ;

• Elle propose la transformation de l’ensemble des obstacles aux importations


en droits de douane qui seront abaissés substantiellement sur une période de
dis ans ;

• Les USA insiste sur la nécessité de ne pas utiliser les mesures sanitaires et
phytosanitaires comme des mesures et des instruments de protection

37
(exemple l’interdiction d’entrée à la CEE des veaux américains dont la
croissance est stimulée par l’administration des hormones).

• En plus des États-Unis, la CEE et le Japon, qui sont directement concernées


par les négociations agricoles, plusieurs autres nations exportatrices des
produits agricoles sont concernées ;

• Ces nations sont connues sous le nom de « Groupe de Cairns » ces nations
sont : Argentine, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Brésil, Chili,
Colombie, Fidji, Hongrie, Indonésie, Malaisie, Philippine Thaïlande et
Uruguay ;

• Le blé est un des produits agricoles les plus important sur lequel les USA et
la CEE s’affrontent ;

- La complexité des négociations agricoles vient de l’existence de trois types


de pays :

1- Les pays libre-échangistes :

• C’est le groupe de Cairns c’est -à-dire les importants pays exportateur de


produits agricoles ;

• Exemple : l’Australie tire 40% de ces recettes de ses exportations du


commerce des produits agricoles ;

• Elle pratique un protectionnisme sélectif et subventionne peu


l’agriculture.

2- Les pays importateurs :

• Ils sont fortement protectionnistes ;

• Ils subventionnent considérablement leurs agriculteurs ;

• Ils exportent peu de produits agricoles ;

• Exemple : Japon, Suisse et Norvège.

38
3- Les pays qui soutiennent beaucoup leur agriculture :

• Ce sont les gros exportateurs des produits agricoles USA et CEE ;

• Ces deux parties sont en conflit permanent (approvisionnement du marché


européen et des autres marchés) ;

- Les divergences entre les États-Unis et la CEE :

- Les USA estiment que la politique agricole commune (PAC), mise en


place 1962 par la CEE, est très éloignée des principes du GATT ;

- Le conflit à propos du blé : la CEE est passée d’une nation importatrice du


blé durant les années 70 à une nation exportatrice dan les années 80
(progression de 54% de ces exportations du blé) ;

- Les politiques d’aide des USA en 1989 lui ont coûté 67.2 milliards de
dollars alors que la CEE a dépensé dans les aides 97.5 milliards de
dollars ;

• L’Australie et l’Argentine refusent que les négociations sur le dossier


agricole au sein de l’Uruguay Round soit limitées aux États-Unis et la
CEE ;

• Absence de droits de douane sur les oléagineux importés par la CEE est
une concession faite aux États-Unis pour qu’elle accepte la PAC de 1962.

• Cependant les États-Unis introduisent une plainte en 1986 devant le


GATT, dans laquelle elle précise que les produits oléagineux bénéficient
d’un traitement moins favorable que les produits locaux (violation de
l’article III) le rapport de 1990 du conseil du GATT a donné satisfaction
aux États-Unis ;

• Une nouvelle plainte est déposée par les USA en 1991 sur le nouveau
système de soutien des produits oléagineux adopté par la CEE.

4-3- Les négociations sur les services :

• Tout le monde s’accorde à dire que la prise en compte des services par
l’analyse économique constitue une nouveauté ;

• Les principaux domaines qui font partie des services : les banques, les
assurances, le tourisme, la construction, les transports, les
39
télécommunications, les services professionnels (services comptables,
juridiques, publicitaires, de santé et les services relatifs aux logiciels) ;

• L’introduction des services dans le cycle des négociations de l’Uruguay ne


s’est pas faite sans difficultés à cause des oppositions multiples (PED
contre pays développés et CEE contre USA) ;

• Le secteur des services tire son importance du fait qu’il a enregistré une
croissance de ses exportations, durant les années 80, deux fois plus vite que
celle enregistrée par les exportations des marchandises ;

- Les intérêts du secteur et les oppositions dans les négociations :

• Cette importance du commerce des services nécessite l’instauration des


règles commerciales ;

• Les USA ont, dès novembre 1982, proposé l’introduction des services dans
les futurs cycles des négociations mais les PED ont peur de la dominance
américaine ;

• Résultat : un groupe de dix pays conduits par le Brésil et l’Inde se sont


opposés dès 1986 à cette idée. Mais les USA refusaient un cycle de
négociations dont les services seraient exclus ;

- Parmi les principales nations exportatrices des services :

• Les USA est le premier exportateur mondial des services ;

• La France est la deuxième après les USA (quatrième pour les


marchandises) ;

• Le Japon est sixième alors qu’il est troisième pour les marchandises ;

• Les NPI sont mal classés dans les exportations des services.

- Le déroulement des négociations sur les services :

• Les négociations sur les services visent trois objectifs principaux :

 La création d’un cadre multilatérale pour ce commerce ;

 L’expansion de ce commerce dans des conditions de transparence et de


libéralisation progressive ;

40
 La promotion de la croissance de tous les partenaires et le développement
des PED.

• C’est durant la réunion de Montréal en 1988, que les négociations se sont


débloquées sur les services.

- Huit principes généraux ont été retenus :

 La transparence : la diffusion des informations relatives au


commerce des services ;
 La libéralisation progressive : l’objectif étant d’adopter une flexibilité
appropriée vis à vis des PED pour qu’ils puissent adapter la
libéralisation à leurs spécificités ;
 Le traitement national : l’application de la règle de l’accord général ;
 Application de la close de la nation la plus favorisée : l’application
de la règle de l’accord général ;
 L’accès au marché : l’application de la règle de l’accord général ;
 La participation croissante des PED : elle devait être obtenue grâce
au renforcement de la capacité de ces pays à fournir des services ;
 Les sauvegardes et les exceptions : les parties contractantes ont
envisagé des sauvegardes reposant sur des raisons de balance de
paiements et des exceptions fondées sur des objectifs de sécurité et de
politique culturelle ;
 La situation en matière de réglementation : le droit des pays,
notamment les PED, d’instaurer des nouvelles réglementations
compatibles avec les engagements découlant du cadre multilatéral, est
reconnu.
- Deux propositions sont issues des négociations sur les services :
• La première, émanant de la CEE et des États-Unis, prévoit la libéralisation
des échanges de tous les services, mais elle laisse la possibilité à certains
pays d’exclure certains services ou formuler des réserves à leur propos ;
• La deuxième, défendue par certains pays de l’Amérique Latine d’Afrique et
d’Asie, propose une libéralisation progressive qui doit commencer par des
concessions des pays développés ;

41
• Plusieurs groupes de travail ont été formés pour proposer des
recommandations dans les différents domaines liés aux services :
l’audiovisuel, la mobilité de la main d’œuvre, etc.
• A propos de l’audiovisuel, la position des États-Unis s’oppose
catégoriquement avec celle de la France :
• Les USA qui disposent d’exportations importantes dans le domaine de
l’audiovisuel a défendu une liberté totale d’accès aux marchés étrangers ;
• La France défend la notion de « l’exception culturelle » : c’est-à-dire la
nécessité de reconnaître la spécificité de la création intellectuelle qui ne
doit pas être traitée comme une marchandise. Résultats :
• L’instauration de quotas pour la diffusion des œuvres cinématographiques,
des productions destinées à la télévision ou encore des chansons ;
• Le maintien des régimes de subvention à la création.
- Résultats des négociations de l’Uruguay Round sur les services :
• Un accord général sur le commerce des services (GATS selon l’acronyme
anglais) ;
• Cet accord est conforme aux règles générales mais ne concerne pas
l’ensemble des dossiers retenus ;
• L’accord prévoit une obligation de transparence de toute la réglementation
relative aux services (art. III) et établit des propositions particulières pour
encourager la participation des PED (art. IV) ;
• Un délai de deux ans est accordé aux PED pour accéder aux
renseignements relatifs au commerce des services ;
• La libéralisation progressive est renvoyée à un délai de cinq ans et à des
séries de négociations successives ;
• Un délai de deux ans est accordé aux États-Unis pour ouvrir leur marché
national aux services financiers étrangers ;
• Bref, selon plusieurs spécialistes, la libéralisation du commerce des
services est plutôt programmée que réalisée par l’accord de l’Uruguay
Round.

42
4-4- Réformes institutionnelles et Bilan général de l’Uruguay Round :
- L’acte final de l’Uruguay Round est caractérisé par une grande complexité
(le texte de l’accord général de Marrakech comprend 186 pages du journal
officiel) ;
- L’architecture générale de l’Uruguay round est à la fois proche du GATT
existant mais elle présente des innovations significatives comme la création
de l’OMC ;
- Le GATT devient l’OMC, elle-même gestionnaire de plusieurs accords.
- L’accord général de Genève a fait l’objet de plusieurs modifications :
• Les articles jugés inadaptés ou ambigus ont été modifiés et révisés ;
• Les principaux articles révisés sont ceux relatifs aux unions douanières, les
zones de libre-échange, les entreprises commerciales des États et les
balances des paiements ;
Les quatre principaux accords de l’Uruguay round sont :
1- Les accords sur le commerce des marchandises qui comprend:
 les accords sur le textile, vêtement et agriculture ;
 et les accords sur les subventions et les sauvegardes.
2- L’accord général sur le commerce des services (GATTS) ;
3- L’accord relatif aux ADPIC (Aspects de Droit de la Propriété
Intellectuelle touchant au Commerce) ;
 Il est destiné à protéger les droits d’auteur, les marques, les dessins et
les brevets ;
 Il fixe les moyens de faire respecter ces droits ;
4- L’accord instituant l’OMC :
• L’OMC est le gestionnaire de chacun de ces trois accords au travers d’un
conseil constitué au sein de l’OMC.

Bilan de l’Uruguay Round :


• Le cycle des négociations de l’Uruguay a tenu ses promesses en ce qui
concerne la libéralisation des échanges des marchandises et des services ;

43
• Dans le domaine du textile le cycle de l’Uruguay a enregistré un retard. Le
statut temporaire dont il bénéficie depuis les AMF de 1974 a continué
plusieurs années après l’accord de Marrakech ;
• L’Uruguay round n’a prévu le démantèlement de cette dérogation
temporaire que dans un délai de dix ans ;
• Les négociations à propos de certaines branches de service
(télécommunications et services financiers) ont continué après 1994 ;
• La grande originalité de l’Uruguay round est de déboucher sur des forums
de négociations spécifiques (passage de cycle de négociations à des
négociations thématiques continues).

5-Le système multilatéral et l’Organisation Mondiale du Commerce


(OMC)

1- L’OMC : historique, missions et organisation

• Dès le 1ier janvier 1995, l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)


constitue un cadre englobant l’accord général de 1947 et les résultats du
cycle de l’Uruguay ;

• A l’exception des articles signalés et modifiés lors du cycle des


négociations de l’Uruguay, la création de l’OMC n’introduit aucune
modification de fond sur les principes du GATT ;

Parmi les changements :

• La création de nouvelles structures et le changement de noms pour des


anciennes ;

• La disparition du terme ou expression « partie contractante ». Dans l’OMC


on parle de membres (septembre 2001, l’OMC compte 142 membres dont
la Chine) ;

• Des modifications ont touché le règlement de différends entre les membres.

• Le premier directeur général de l’OMC est désigné en 1995 et plusieurs


dossiers restent en suspension.

• L’OMC va t-elle répondre aux attentes de ses membres ?


44
2- L’organisation de l’OMC :

Deux aspects importants dans cette organisation de l’OMC:

 Une nouvelle structure générale de l’OMC qui a introduit des modifications


par rapport à celle du GATT;

 Une importante innovation dans la procédure de règlement de différents.

2-1- La structure générale de l’OMC

- L’organisation de l’OMC est la suivante :

 Une conférence ministérielle est composée des représentants de tous les


membres et exerce la fonction de l’OMC (se réunit au moins une fois tous
les deux ans ;

 Un conseil général, composée des représentants de tous les membres, se


réunit lorsque nécessaire et exerce les fonctions de la conférence
ministérielle entre les réunions de celle-ci ;

 Le conseil général remplit les fonctions de l’ORD (Organe de Règlement


de Différends) et celle de l’organe d’examen des politiques commerciales ;

 Il supervise : les travaux du conseil de commerce des marchandises, du


conseil du commerce des services et du conseil des ADPIC ;

Trois comités sont établis :

 Le comité du commerce et de développement ;

 Le comité des restrictions appliquées pour des raisons de balances de


paiements ;

 Le comité du budget, des finances et de l’administration ;

• Au début de 1995, le conseil général a créé un comité sur le commerce et


l’environnement.

• A coté de ces organes, il existe un secrétariat dirigé par un directeur


général.

• Les décisions doivent être prises par consensus ou, à défaut à la majorité
des votes émis.
45
• L’accession de nouveaux membres comme les amendements aux accords
doivent rencontrer l’adhésion des deux tiers des membres.

• La désignation du premier directeur de l’OMC, l’Italien Renato Ruggiero,


en mars 1995 ne s’est pas faite sans mal (l’opposition des PED et des
USA).

2-2- Les principales conférences ministérielles

Le GATT se basait sur les négociations multilatérales;

- Le fonctionnement de l’OMC se base sur les conférences ministérielles ;

Les principales conférences qui ont marqué la vie de l’OMC :

• La conférence de Singapour en décembre 1996 ;

• La conférence de Genève en mai 1998 ;

• La conférence de Seattle, du 30 novembre au 3 décembre 1999 ;

• La conférence de Doha, du 9 au 13 novembre 2001.

• La conférence de Cancùn au Mexique

• La conférence de Hong Kong.

L’objectif de ces conférences :

• Faire le point sur le fonctionnement de l’institution ;

• Lancer de nouveaux thèmes de réflexion ;

• Engager de nouveaux cycles de négociations.

2-2-1- Les conférences de Singapour et de Genève :

• Ces deux conférences ont eu un impact limité sur le fonctionnement de


l’OMC ;

• Cependant elles ont permis de faire émerger des thèmes nouveaux ;

La conférence de Singapour (décembre 1996) a mis le point sur:

46
• Le respect des normes de travail reconnues au niveau international ;

• La marginalisation des PED dans les échanges internationaux ;

• L’insuffisance de la mise en œuvre des accords de l’OMC (le cas du textile


et des vêtements) ;

• La relation entre le commerce et l’environnement ;

• La relation entre les investissements internationaux et le commerce, et entre


ce dernier et la politique de concurrence.

La conférence de Genève, mai 1998 :

• Elle s’est tenue lors de la crise du Sud-Est asiatique ;

• Apparition des premières contestations du rôle de l’OMC ;

• L’institution (OMC) indique sa volonté d’améliorer la transparence de son


fonctionnement et de prendre des mesures en faveur des PED ;

• L’adoption d’un programme de travail sur le commerce électronique ;

• La discussion à propos du lancement d’un nouveau cycle de négociations


multilatérales parce que les accords de l’Uruguay relatifs aux services et à
l’agriculture ont prévu l’ouverture de négociations au plus tard en 2000 ou
2001 ;

• Il y a d’importantes divergences de fond entre les membres de l’OMC à


propos de ce point (l’ouverture d’un nouveau cycle de négociations).

Ces divergences concernent :

 La nécessité d’ouvrir un nouveau cycle ;

 Le contenu des négociations (limité au minimum ou élargies) ;

 Les modalités de conclusion de ces négociations (accord global ou


possibilités d’accords sur des domaines spécifiques).

2-2- La conférence de Seattle (décembre 1999) :

• Selon plusieurs spécialistes, la conférence ministérielle de Seattle marque


un tournant dans la vie de l’OMC ;

47
• Malgré la volonté d’associer des ONG a ces travaux l’OMC est apparue
comme un symbole de mondialisation et du libre échange ;

• D’importantes manifestations ont perturbé la tenue de cette conférence ;

- Cette conférence est caractérisée par :

 L’apparition de problèmes internes graves dans trois domaines :

 L’agriculture ;

 L’introduction d’une close sociale dans l’OMC ;

 La place des PED dans le commerce mondial.

A- Dans le domaine de l’agriculture :

• Les divergences signalées entre les USA la CEE et le groupe de Cairns à


propos du dossier agricole dan le cycle de l’Uruguay existent toujours ;

• Des nouveaux thèmes liés aux problèmes de la sûreté alimentaire sont


apparus (le différend sur le bœuf aux hormones) ;

• Dans ce domaine la CEE a affirmé sa volonté de défendre le principe de


précaution, alors que les USA défendent les mesures prévues dans l’accord
des SPS ;

- Des oppositions à propos des OGM :

• Les Européens sont réticents, et s’opposent à l’entrée de ce genre de


produits sur leur territoire ;

• Les Américains, au contraire, produisent des quantités importantes de


produits de ce genre (45% du soja et 30% du maïs) et réclame des facilités
d’accès aux marchés étrangers.

B- L’introduction d’une close sociale dans l’OMC :

• C’est le parlement européen qui a défendu l’introduction de cette close


dans l’accord de Marrakech ;

• La nécessité de respecter les conventions de l’OIT (Organisation


Internationale de Travail) : la main d’œuvre dans nombre de pays d’Asie,

48
d’Afrique et d’Amérique Latine n’a pas le même traitement que dans les
pays industrialisés ;

• Les aspects de ce traitement sont multiples : travail des enfants, travail


forcé, absence de liberté syndicale ;

• Cette close consiste à imposer un minimum de règles sociales et à niveler


les conditions de la concurrence dans le marché mondial ;

• Certains chercheurs estiment qu’au delà de l’aspect humanitaire apparent,


les pays industriels veulent se protéger des productions des PED à moindre
coût ;

• Ils estiment que les l’imposition de ces règles aux PED va les pénaliser
d’avantage ;

• Les USA et l’Union Européenne souhaitent l’établissement d’une close


sociale alors que les PED et les pays les moins avancés y sont opposés.

C- La place des PED dans le commerce mondial :

• Le mécontentement des PED s’est manifesté lors des désignations des


directeurs et des directeurs adjoints de l’OMC ;
• Ils sont opposés à une ouverture d’un nouveau cycle de négociations, ils
estiment que la priorité est l’application loyale des accords de Marrakech ;
• La transposition des préoccupations sociales et environnementales des pays
industriels au reste du pays membres de l’OMC, est considérée comme des
barrières protectionnistes ;
• Certains pays industriels sont sensibilisés à cette situation comme UE qui
réclamait le renforcement du rôle de l’OMC en matière de développement
et une assistance technique au PED ;
• La conférence de Seattle n’a pas beaucoup avancé sur ces trois questions
(pas de déclaration officielle). Certains spécialistes parlent d’une paralysée
du fonctionnement de l’OMC.
2-3- La conférence de Doha (10-14 novembre 2001) :
• Son objectif est : faut-il ouvrir un nouveau cycle de négociation et quel doit
être son contenu ?

49
• Après l’échec de la conférence de Seattle, les négociations prévues par
l’Uruguay round sur les services et l’agriculture se sont engagées ;
• Les États Unis considèrent que seule une nouvelle libéralisation des
échanges mondiaux peut conduire à une croissance mondiale ;
• Cependant le représentant de l’UE (pascal Lamy) estime que la vision
européenne est différente de celle des États Unis à ce propos ;
• L’accession de la Chine à l’OMC a été acceptée à l’unanimité mais les
débats sur un cycle de négociations multilatérales ont été houleux ;
• Un accord est finalement obtenu sur le principe d’un cycle de négociation
sur trois ans à Genève (entre 31 janvier 2002 et le 1ier janvier 2005) ;
• Le texte de la déclaration officielle reste flou sur les questions importantes
débattues lors de cette conférence ;
• Les pays développés, notamment les USA et l’UE ; demandaient
l’introduction des normes fondamentales de travail refusé par les PED ;
• En ce qui concerne la relation entre l’environnement et le commerce, il ne
reste des demandes de l’UE et des USA que des négociations sur les
relations entre les règles de l’OMC et les obligations commerciales
énoncées dans les accords environnementaux multilatéraux ;
• Pour l’agriculture, la déclaration prévoit l’ouverture de négociations visant
la réduction des subventions à l’exportation ;
• L’intégration des pays les moins avancés a fait l’objet d’une déclaration de
principe.
• Parmi les points qui ont enregistré une véritable avancée : l’accord sur les
ADPIC et ses implications sur l’accès aux médicaments des PED ;
• La conférence a adopté une déclaration sur les ADPIC et la santé publique,
elle prévoit des dérogations pour protéger la santé publique dans une
situation d’urgence ;
• La conférence de Doha a abouti à un accord mais le contenu de ses
dispositions laisse penser que le cycle des négociations multilatérales
donnera lieu à des affrontements importants, d’autant plus que les PED
s’organisent pour peser lourd dans le fonctionnement de l’OMC.

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Quelques références bibliographiques :
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aux désordres financiers, Editions Economica, Paris.
 BAIROCH P., 1994, Mythes et paradoxe de l’histoire économique,
Editions La Découverte, Paris
 BELANGER M., 1997, Institutions économiques internationales,
Editions Economica, Paris.
 BOUËT A., 1998, Le protectionnisme, Editions Vuibert, Paris.
 COHEN D., 1998, Richesse du monde, pauvreté des nations, Editions
Flammarion, Paris.
 GRAZ J. –C, 1999, Aux sources de l’OMC, la charte de la Havane,
Librairie Droz.
 GUILLOCHON B., 2001, L’Economie Internationale, Dunod, Paris
 GUILLOCHON B., 2001, Le protectionnisme, Editions La
Découverte, Collection Repères, Paris
 LENAIN P., 2002, Le FMI, Editions La Découverte, Paris
 MONTALIEU P., 2001, Economie de Développement, Editions Bréal,
Paris
 MUCCHIELLI J. –L., 2005, Relations Economiques internationales,
collections les fondamentaux, Editions Hachette supérieur, 4 ème édition,
Paris
 PANTZ D., 1998, Institutions et politiques commerciales
internationales, du GATT à l’OMC, Armand Colin, paris
 RAINELLI M., 2002, L’Organisation Mondiale du Commerce,
Editions La Découverte, Paris
 SIROËN J.-M., 2002, Relations Economiques internationales,
Editions Bréal, Paris
 ZORGBIBE C., 1997, Les organisations internationales, PUF, Paris

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