Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le système fiscal tunisien se caractérise par le dépôt spontané des déclarations par le
contribuable. Dans ce système déclaratif, la détermination des bases d'imposition incombe en
principe au contribuable présumé de bonne foi. Ce dernier est tenu de divulguer spontanément
les éléments imposables et d'évaluer unilatéralement, selon les méthodes légales, ses bases
d'impôt. Cette évaluation est faite par le contribuable bénéficie d'une présomption simple de
sincérité.
En effet, tout comme la relation entre TOM et JERRY, la relation entre le fisc et le
contribuable est marquée par beaucoup de méfiance, de ruses mais aussi « d’amour
caché»1C'est peut-être l'égoïsme de l'individu qui porte à se préoccuper de son propre intérêt
et à considérer l'impôt comme une atteinte à la propriété, d'où le phénomène de la fraude
fiscale. Afin d'assurer l'efficacité de ce système déclaratif, le contribuable est soumis à
l'autorité de l'administration fiscale, à travers son droit de contrôle de la situation du
contribuable, qui vérifie la sincérité des déclarations déposés. En Tunisie, tout comme dans
d'autres pays, l'administration fiscale doit faire face à des exigences contradictoires :
l'efficacité du système d'imposition qui satisfait aux divers objectifs économiques et la justice
fiscale qui répond au besoin d'une justice sociale, ainsi que le recouvrement des impôts,
indispensables pour couvrir les dépenses publiques et les garanties du contribuable, conditions
fondamentales d'un pays moderne et démocratique. Le contrôle fiscal est d'abord un symbole
de démocratie. Il ya contrôle parce qu'il a liberté, parce qu’ilya auto déclaration, par chacun,
de ses revenus et parce qu'il a confiance a priori dans ce qui est déclaré. Mais aussi la liberté
de déclarer offerte par le droit fiscal tunisien, a pour le corollaire le droit et le pouvoir de
contrôle attribué à l'administration fiscale pour rechercher les contributions défaillantes, pour
corriger les déclarations insuffisantes, pour sanctionner le non-respect des obligations fiscales.
Ce droit de contrôle fiscal général ne doit pas aboutir à l'arbitraire qui est cause d'incivisme,
de fraude et parfois de refus de l'impôt et d'insurrection. Bien au contraire il doit être entouré
de toutes lesgaranties.
1
Borji (S) « l’opposabilité de la comptabilité »RCF n°75 ,p46
Si le renforcement du contrôle fiscal est une garantie certaine en faveur des contribuables
honnêtes, il n'en demeure pas moins que ceux-ci éprouvent le besoin de se protéger face aux
pouvoirs du contrôle fiscal dont dispose l'administration fiscale.
Le contrôle fiscal comme l'a déjà affirmé Mr. Baccouche « ... est à la fois une exigence
juridique et politique et une exigence économique». 2 Une exigence juridique puisqu’il est
indispensable pour assurer l'égalité de tous devant l'impôt.
Une exigence politique puisque l'histoire en Tunisie « a été intimement liée à des révoltes
fiscales dues à des utilisations injustes et hasardeuse de l'instrument fiscal »3.
Cet usage abusif de l'instrument fiscal pour les gouvernants de l'époque a pour conséquence
l'endettement inconsidéré de l'Etat et par suite la colonisation.
Une exigence économique puisqu'en Tunisie rien n'échappe à l'impôt et même plusque 85%
des recettes propres de l'Etat proviennent des impôts.
D'ou le contrôle fiscal est une exigence absolue pour garantir l'accomplissement, partous les
contribuables, de leur devoir fiscal et pour garantir le respect des règles d'une concurrence
saine et loyale entre les entreprises dans une économie de marché. Il se ramène ainsi à
l'ensemble des procédés ou des techniques que l'administration peut utiliser pour assurer le
contrôle de l'impôt. Le législateur a accordé, en conséquence, des prérogatives à
l'administration fiscale au cours et pendant le contrôle fiscal, pour vérifier la sincérité de la
régularité des déclarations souscrite par le contribuable.
Quelles sont alors les prérogatives de l'administration fiscale en exerçant son droit decontrôle
fiscal et quelles sont les résultats qui peuvent aboutir suite à un contrôle fiscal?
Notre recherche sera basée sur deux chapitres : Le premier est consacré à laprésentation des
prérogatives de l'administration fiscale en matière de vérification et le deuxième est consacré
à la présentation des résultats de contrôle qui peuvent être engendrés suite à une vérification
2
Baccouche (N) « de la nécessité du contrôle fiscale » articleprécité,p13
3
Baccouche (N) « de la nécessité du contrôle fiscale » article précité, p13
fiscale c.à.d. soit l’acquiescement entre le contribuable et l’administration fiscale soit le
désaccord total ou partiel qui aboutit à la taxation d’office.
Chapitre 2 : Le droit au contrôle
Introduction
Le système fiscal Tunisien, est un système déclaratif, qui constitue en fait une technique qui
suppose une sincérité de la part des contribuables. Or, une telle confiance accordée aux
contribuables amène assez souvent à des fraudes du moment où le contribuable peut être tenté
de dissimuler une partir de ses revenus ou de majorer ses frais.
Les CDPF regroupe sous le ‘ droit de contrôle fiscal’ un certain nombre de prérogatives de
l’administration fiscale, en sus du droit de l’administration fiscale de procéder à la vérification
fiscale du contribuable.
Aux termes de l’article5du CDPF, L’administration fiscale contrôle et vérifie les déclarations,
actes, écrits, mutations, factures et documents utilisés ou justifiant l'établissement des impôts
et leur paiement ou présentés en vue de bénéficier d'avantages ou de dégrèvements fiscaux ou
de la restitution des sommes perçues en trop au titre de ces impôts ; elle contrôle également le
respect par le contribuable de ses obligations fiscales.
L’administration fiscale peut aussi, aux termes de l’article 6 du CDPF, demander tous
renseignements, éclaircissements ou justifications concernant la situation fiscale du
contribuable. Elle peut établir l’impôt et rectifier les déclarations sur la base de présomptions
de droit ou de présomptions de fait formés notamment de comparaisons avec des données
relatives a des exploitations, des sources de revenu ou des opérations similaires.
a. Le droit de visite
Conformément à l'article 8 du CDPF, ce droit permet aux agents de l'administration fiscale
habilités à cet effet de visiter les locaux professionnels, les magasins et les dépôts et d'une
façon générale tout lieu utilisé pour l'exercice d'une activité soumise à l'impôt.
Le droit de visite a pour objectif d'une part, d'assurer du respect par le contribuable de ses
obligations fiscales fondamentales relatives à la déclaration d'existence, la tenue de
comptabilité, la facturation, et la retenue à la source. Et d'autre part, d'effectuer des
constatations matérielles concernant les conditions d'exercice de l'activité ou de la profession.
Lorsque la visite a pour objectif de procéder à des constations matérielles des éléments relatifs
à l'exercice de l'activité tels que les stocks, le nombre des employés et les moyens
d'exploitation.
Il est à signaler que la visite sur place s'effectue par deux agents au moins. Ces agents
habilités à cet effet doivent présenter au contribuable :
Les constatations matérielles doivent se faire par un procès-verbal dont une copie doit être
remise au contribuable ou à son représentant.
Une copie de procès-verbal est remise au contribuable ou à son représentant contre récépissé.
c. Le droit de saisie
Ce droit a pour but d'éviter le dépérissement des preuves. La saisie peut résulter de la
perquisition. En principe, les perquisitions et les saisies sont des mesures d'instruction en
matière pénale qui relèvent de la compétence du juge d'instruction. Ainsi, l'article 8 du CDPF
dispose que : « les agents de l'administration fiscale peuvent procéder à la saisie de tous
documents ou objets prouvant l'exercice d'une activité soumise à l'impôt et non déclarée ou
présumant une infraction fiscale ».
En conclusion, une intervention du juge pour autoriser la visite, la perquisition et la saisie est
plus qu'urgente pour protéger les droits des contribuables.
5. 5. Le droit routier
Et ce en vue de s'assurer du respect de législation relative aux factures, au transport de
produits et de marchandises et au paiement des impôts dus sur les moyens de transport.
Le contrôle fiscal dans la voie publique peut être effectué par :
Les agents de l'administration fiscale exercent ce contrôle sur la voie publique, dans les
établissements ouverts au public et en tout autre lieu dont l'accès leur est légalement permis ;
le rôle des autres agents se limite au contrôle sur la voie publique.4
6. 6.droit de communication
Les dispositions des articles 16 à 18 du CDPF, ont retracé le contenu du droit de
communication au profit de l’administration fiscale ainsi que les procédures y afférentes pour
autoriser l’administration fiscale a obtenir tous les documents auprès des contribuables et des
tiers dont le but est de réunir les éléments nécessaires pour la vérification.
C’est un moyen indispensable pour la collecte des informations et données à caractère fiscale
qui servent à la réalisation de l’opération de contrôle.
Ce droit figure dans une place primordiale dans l'arsenal des moyens mise à la disposition de
l'administration fiscale pour exercer une bonne vérification permettant d'assurer l'égalité
devant l'impôt. Mais l'absence d'une définition de ce droit par le législateur engendre une
confusion entre ce droit et d'autres moyens de recherche et d'investigation de contrôle ce qui
stipule un risque de détournement des procédures.
Droit de communication auprès des tiers : l'article 16 du CDPF détermine les tiers soumis
au droit de communication et qui peuvent être repartis en personnes publiques et personnes
prives.
4
L’article 12 du CDPF
collectivités locales. L’alinéa 3 du présent article dicte que les dépositaires d'archives et titres
publics ainsi que les officiers publics doivent obligatoirement communiquer aux agents de
l'administration fiscale les actes, pièces, dossiers et registres détenus par eux et ce dans le
cadre d'une consultation sur place. De plus les agents de l'administration fiscale ont le pouvoir
de prendre les extraits, copies nécessaires et tout renseignement pour la vérification des actes
et déclarations.
L'article 17 du présent code modifié par la loi n°2001-1 du 8 janvier 2002 5porte certaines
procédures en faveur de l'administration fiscale et ça concerne les établissements bancaires et
postaux qui sont en obligation de communiquer aux agents de l'administration fiscale chargés
de contrôle tous extraits et numéros des comptes des contribuables objet de vérification.
Les personnes concernées sont les entreprises et autres personnes morales du secteur privé, les
personnes physiques exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanal, la profession
non libérale ou les activités agricole et de pèche.
La personne auprès de laquelle s'exerce ce droit de communication doit répondre par Écrit
dans un délai de 30jours à compter de la date de la notification de la demande écrite de
l'administration fiscale.
5
En ce qui concerne les établissements bancaires et postaux, sont on obligation de communiquer aux services
compétents tous renseignements concernant le contribuable vérifie, et sur demande écrite dans un délai ne
dépassant pas les trente jours à compter de la date de notification de la demande.
7. Le droit de reprise et délai de prescription
Le CDPF a fixé dans ses articles de 19 a 27 le droit de reprise, les délais de prescription pour
les impôts, droits et taxes soumis aux dispositions dudit code, ainsi que les actes interruptifs
de la prescription.
Le droit de reprise est limité dans le temps par la prescription, qui est « à la fois le délai après
l'expiration duquel aucune action ne peut être entreprise à l'encontre du contribuable et
le moyen dont dispose ce dernier pour se libérer d'une dette fiscale qui lui est
réclamée». 6La prescription a donc pour effet d'éteindre l'obligation du contribuable par le
seul écoulement du délai et équivaut, lorsqu'elle est acquise, au paiement de l'impôt.
Aux termes de l'article 19 du CDPF " L'administration fiscale est en mesure de réparer
les omissions, erreurs et dissimulations constatées dans l'assiette, les taux ou la
liquidation de l'impôt jusqu'à la fin de la 4ème année suivant celle au cours de
laquelle sont réalisés le bénéfice le revenu, le chiffre d'affaires, l'encaissement ou le
décaissement des sommes ou toutes autres opérations donnant lieu à l'exigibilité de
l'impôt "
En cas de défaut de déclaration de l’impôt, les délais de reprise ci-dessus mentionnés
et fixés à 4 ans sont portés à 10 ans.
Toutefois les délais précités peuvent être dépassés, au cas où des déficits ou des
amortissements différés ou des crédits d’impôts ont été imputés sur les exercices
vérifiables.
Les redressements relatifs aux exercices prescrits ne peuvent en aucun cas aboutir a la
réclamation d’impôts supplémentaires mis viendront en diminution des déficits ou des
amortissements différés ou des crédits d’impôts dans la limite de leur annulation.7
6
Selon le professeur H. AYADI, « Le droit de reprise ne peut pas être assimilé à une prescription d'un droit
parce que, s'agissant de la réparation d'une omission ou d'une insuffisance, la créance du Trésor n'es pas encore
née tant que l'administration n'exerce pas son droit de reprise. Il s'agit d'une prescription de l'action.
7
Article 26 du CDPF
Chapitre 2 :les types de vérification fiscale
L’expression contrôle fiscal laisserait supposer par convenance de langage que la vérification
ne revêt qu’une forme unique. En effet, le nombre croissant des déclarations fiscales à
contrôler oblige l’administration à une diversification de son action.
Il en est autrement selon l’article 36 du CDPF : le contrôle fiscal prend soit la forme d’une
vérification préliminaire des déclarations, actes et écrits détenues par l’administration fiscale
(paragraphe 1) soit la forme d’une vérification approfondie de la situation fiscale de
contribuable (paragraphe 2) qui constitue l’artillerie lourde de l’administration fiscale ou
bien la forme d’une vérification ponctuelle (paragraphe 3).
Dans ce cadre, l’objectif de cette section est consacré à l’explication de ces deux derniers
types de vérification ainsi que les procédures communes entre eux (paragraphe 4).
I. La vérification préliminaire
1. Domaine de la vp
Au terme de l’article 37 du CDPF, la vérification préliminaire des déclarations fiscales actes
et écrits détenues par l’administration fiscale s’effectue sur la base des éléments y figurant et
de tous les documents et renseignement dont dispose l’administration et notamment ceux
contenus dans les déclarations et documents déposés par les tiers en application de la
législation fiscale en vigueur ou communiqués à l’administration.
L’administration fiscale doit dans le cadre de cette vérification demander par écrit des
renseignements, éclaircissements ou justifications concernant l’opération de vérification, elle
peut également demander aux personnes physiques des états détaillés du patrimoine et des
éléments de train de vie.
2. La procédure de la vp
Les demandes doivent être notifiées conformément aux dispositions de l'article 10 du
1. L’avis préalable
Selon les dispositions de l'article 39 du CDPF la vérification approfondie de la situation
fiscale doit faire l'objet d'une notification au contribuable d'un avis préalable, comportant
notamment :
L'administration fiscale peut, dans les cas de restitution du crédit de la TV A concernés par
l'application du délai de 60 jours, engager la vérification approfondie pour s'assurer du bien-
fondé de la demande de restitution sans observer ce délai de 15 jours. Cette mesure concerne
exclusivement la TVA.
Le délai de 15 jour sus indiqué demeure de rigueur pour la vérification approfondie relative
aux autres impôts. L'avis de vérification est notifié essentiellement :
8
Selon le Guide du Contribuable, la vérification préliminaire a pour but de « rectifier les erreurs apparentes sur
la base des renseignements et documents dont dispose l'administration ».Le Guide du Contribuable, Les
Procédures de Contrôle et de Contentieux fiscal, ministère des Finances, 2002, p. 8
Par lettre recommandée avec accusé de réception.
Ou par les agents de l’administration fiscale.
Il peut être notifié également par les auxiliaires du trésor ou par les huissiers
notaires.
Le commencement de la vérification
Dans ce cas les échanges des documents et registres entre celle-ci et le contribuable
doivent se faire contre récépissés.
La vérification approfondie se déroule, dans les autres cas, dans les bureaux de
l'administration fiscale.
La durée de la vérification est calculée à partir de la date de son commencement précisé dans
l’avis et jusqu’à la notification des résultats de vérification.
En application des dispositions de l'article 40 du CDPF, ne sont pas prises en compte pour le
calcul de la durée de vérification :
Étant enfin rappelé que l'administration peut proroger la durée de vérification approfondie
dans le but d'obtenir des renseignements auprès des autorités compétentes des États liés avec
la Tunisie par des conventions d'échange de renseignements et d'assistance administrative en
matière fiscale (d'une période maximale de 180 jours).
L’administration est tenue d’indiquer, avec précision, la période concernée par la vérification.
La vérification approfondie a, dans la plupart des cas, un caractère définitif pour les
Toutefois, cette vérification peut être reprise exceptionnellement et dans les limites des
I. La vérificationponctuelle
9
Au sujet de ces tentatives législatives d’institution de la
vérification ponctuelle, lit-on ce qui suit dans le rapport de la
Commission des Finances de l’ARP sur la loi de finances pour
2021 :
des contribuables avec la fiscalité, améliorer les dimensions services et sensibilisation
du contrôle fiscal et va accélérer les processus de traitement des demandes de
restitution des excédents d’impôt
Seul l’avenir est à même de nous renseigner si ces objectifs fort ambitieux pourront se
réaliser. Mais au fond, si l’on souhaite décrire la nouvelle forme de contrôle ainsi
instituée par la loi de finances de 2022, on dira que la vérification ponctuelle est tout
simplement une vérification approfondie aux procédures et délais accélérés.
D’ailleurs, l’article 41 bis du CDPF (qui a été introduit au CDPF pour traiter les
procédures de vérification ponctuelle) proclame avec force la parenté des deux formes
de vérification, en considérant, avec des mots clairs, que la vérification ponctuelle
soumise à toutes les règles et procédures relatives à la vérification approfondie de la
situation fiscale lorsqu’elles ne sont pas contraires aux dispositions particulières y
afférentes. Pour autant, la vérification ponctuelle garde quelques spécificités, il est
vraie mineures quand on les compare aux innombrables points d’intersection entre les
deux formes de vérification.Pour compléter notre étude sur la vérification ponctuelle,
il nous faudra examiner les possibilités de renouveler une vérification achevée.
L’objet du présent paragrapheest de présenter cette nouvelle forme de vérification
fiscale, son champ d’application, les bases sur lesquelles elle serait effectuée, les
procédures et délais qui lui sont applicables.
Champ d’application de la vérification ponctuelle
La vérification ponctuelle peut porter sur toute la situation fiscale du
contribuable ou une partie de celle-ci au titre d’une période n’excédant pas
l’année et non prescrite c.à.d. tous les impôts exigibles au titre de la période
indiquée ou une partie de ces impôts seulement y compris les impôts non
déclarés.
La vérification ponctuelle peut porter sur des périodes prescrites mais ayant
une incidence sur l'assiette ou le montant de l'impôt dû au titre de la période
concernée par la vérification sans que cela aboutisse à la réclamation d'un
impôt supplémentaire au titre des périodes non prescrites.
La vérification ponctuelle ne s’applique pas aux prix de transfert
L’administration fiscale ne peut effectuer une vérification ponctuelle plus
qu’une fois durant une année même pour des impôts, des périodes, des
opérations ou de données différents concernés par la vérification qui a eu lieu
au cours de la même année sauf sur demande écrite du contribuable.
La vérification ponctuelle s’effectue sur la base de la comptabilité, lorsqu’elle
existe.
- le cas échéant, les opérations et les données concernées par la vérification ; - l’agent
ou les agents qui seront chargés de la vérification ; - la date du commencement de la
vérification. En plus, l’avis doit être notifié au contribuable conformément aux
procédures prévues par l’article 10 du CDPF 10. Comme nous le disions, la notification
de cet avis est interruptive des délais de la prescription.
10
Par conséquent, la notification doit être effectuée au moyen de ses agents, des huissiers de justice, des
officiers de services financiers ou par lettre recommandée avec accusé de réception et doit obéir aux
dispositions du CPCC.
Le délai entre l’avis de vérification et la date du commencement de la
vérification
11
La NC 20/2002 considère que la vérification est clôturée par la notification des résultats de vérification fiscale
tribunaux, du ministère public, des organismes publics de contrôle et dans les
autres cas de force majeure.
(3) Les demandes de renseignements, éclaircissements ou justifications
dans le cadre de la vérification ponctuelle
Selon l’article 41 du CDPF, l’administration fiscale peut demander des
renseignements, éclaircissements ou justifications en rapport avec la vérification, y
compris la demande des états détaillés de patrimoine et des éléments de train de
vie pour les personnes physiques 12. Lorsque la demande est écrite, le contribuable
doit y répondre par écrit, dans un délai ne dépassant pas 7 jours 13à compter de la
date de la notification ou de la remise directe de la demande de l’administration
fiscale.
4) La durée de la vérification ponctuelle
• La durée maximale de la vérification ponctuelle
Selon le point a) de l’article 41 ter du CDPF, la durée effective maximale de la
vérification ponctuelle est de :
o 30 jours lorsque la vérification ponctuelle est effectuée sur la base d’une
comptabilité conforme à la législation fiscale et
o 60 jours dans les autres cas. Pour la NC n° 12/2022, la prorogation à 60
jours s’envisage en cas de défaut de tenue de comptabilité ou de tenue
d’une comptabilité non conforme à la législation en vigueur ou en cas de
réalisation de revenus ou bénéfices dont l’évaluation ne repose pas sur une
comptabilité.
Les éléments non pris en considération pour le décompte de la
période de vérification ponctuelle
o le retard dans la présentation de la compatibilité
après la mise en demeure du contribuable,
o les périodes d’interruptions de la vérification ayant
fait l’objet de correspondances entre l’administration
12
Selon la NC n° 12/2022, l’administration fiscale peut, dans le cadre de la vérification ponctuelle, demander au
contribuable, tous renseignements, éclaircissements ou justifications relatifs à sa situation fiscale y compris la
demande des états détaillés de patrimoine et des éléments de train de vie pour les personnes physiques. Dans
ce cas, le contribuable doit y répondre dans un délai n’excédant pas 7 jours de la date de la notification de la
demande.
13
Le point b) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 7 jours, le délai de réponse du contribuable aux demandes de
l’administration fiscale de renseignements, éclaircissements ou justifications relatifs à l’opération de la
vérification fiscale ponctuelle.
fiscale et le contribuable sans que la durée totale de
l’interruption puisse excéder 15 jours
o le retard dans la réponse par écrit, aux demandes de l'administration fiscale
de renseignements, éclaircissements ou justifications relatifs à la situation
fiscale du contribuable effectuées dans le cadre de la vérification ponctuelle
et pendant son déroulement, d. les périodes d’interruptions de la
vérification ponctuelle intervenues pour des motifs non attribués à la
volonté du contribuable (cas de force majeure, cas dans lesquels la
comptabilité est déposée auprès des tribunaux, du ministère public, des
organismes publics de contrôle ou auprès des experts désignés
conformément à la loi).
(5) Le lieu du déroulement de la vérification ponctuelle
Aux termes de l’article 40 du CDPF , la vérification de la situation
fiscale se déroule dans les locaux de l’entreprise. La vérification
peut avoir lieu dans les bureaux de l’administration fiscale sur
demande écrite de l’entreprise ou à l’initiative de l’administration
fiscale en cas de nécessité. Dans le cas où la vérification aurait lieu
dans les bureaux de l’administration fiscale, les échanges des
registres et documents se font, aux termes de l’article 40 du CDPF ,
contre récépissés.
Pour les contribuables qui ne sont pas des entreprises, la
vérification ponctuelle se déroule en principe dans les bureaux de
l’administration. La NC n° 12/2022 le confirme estimant que « La
vérification ponctuelle se déroule, dans les autres cas, dans les
bureaux de l’administration fiscale ».
(6) Le droit du contribuable de se faire assister par une
personne de son choix ou de se faire représenter à cet effet par
un mandataire
Aux termes de l’article 42 du CDPF, « Le contribuable peut se faire assister,
durant ledéroulement de la vérification fiscale et la discussion de ses résultats, par
une personne de son choix ou se faire représenter à cet effet, par un mandataire
conformément à la loi ».
.3. La phase de clôture de la vérification et discussion de ses résultats.
La vérification ponctuelle de la situation fiscale du contribuable est clôturée par la
notification de ses résultats au contribuable.
. Notification des résultats de la vérification ponctuelle :
Les résultats de la vérification ponctuelle sont notifiés essentiellement par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par les agents de l’administration
fiscale. Ils peuvent être notifiés également par les auxiliaires du trésor, ou par les
huissiers notaires ou par les moyens électroniques fiables donnant à la notification
une force probante pour s’en prévaloir.
2.4.1. Contenu des résultats de la vérification ponctuelle :
La notification des résultats de la vérification ponctuelle comporte notamment :
- La nature de la vérification fiscale dont a fait l’objet le contribuable
- · Les chefs de redressement et la méthode retenue pour
l’établissement des éventuelles nouvelles bases d’imposition
- Le montant de l’impôt exigible ou les rectifications du crédit
d’impôt, du report déficitaire et des amortissements régulièrement
différés
- Les pénalités exigibles
- L’invitation du contribuable à formuler ses observations, ses
oppositions ou réserves relatives aux résultats de la vérification
dans un délai de dix jours à compter de la date de la notification.
2.4.2. Motivation des résultats de la vérification ponctuelle :
L’administration fiscale doit motiver les résultats de la vérification
ponctuelle de la situation fiscale du contribuable. Cette motivation
se manifeste à travers les mentions obligatoires ci-dessus indiquées
et notamment celles relatives aux chefs de redressement et à la
méthode d’imposition retenue, aux montants d’impôts exigibles en
principal et en pénalités et aux rectifications apportées aux crédits
d’impôts, aux déficits reportés et aux amortissements différés. La
motivation de la méthode d’imposition retenue implique
l’obligation d’indiquer si la vérification ponctuelle a été faite sur la
base de la comptabilité présentée par le contribuable ou en dehors
de la comptabilité. Dans ce dernier cas, il doit être précisé s’il s’agit
d’un cas de défaut de présentation de la comptabilité ou d’un cas
de rejet motivé par des irrégularités et des anomalies affectant la
sincérité et le caractère probant de la comptabilité. En cas de
reconstitution de nouvelles bases d’imposition sur la base de la
comptabilité, tout chef de redressement envisagé doit être précis
quant à sa nature et aux arguments puisés dans la comptabilité ou
en dehors de celle-ci pour le justifier, l’énoncé de la disposition
légale ou réglementaire sur laquelle il s’appuie ainsi que son impact
sur les bases d’imposition. En cas de reconstitution extracomptable
des bases d’imposition, l’administration fiscale doit exposer de
manière claire et précise, la méthode de reconstitution du chiffre
d’affaires, du revenu ou du bénéfice. Elle doit aussi mentionner
expressément et argumenter les présomptions de fait ou de droit
utilisé
B/ Les délais spéciaux de la vérification ponctuelle
L’article 41 ter du CDPF, qui parle de « délais spéciaux » régissant les procédures
de vérification ponctuelle, a voulu, semble-t-il, marquer la célérité des opérations
de vérification ponctuelle par comparaison avec la vérification approfondie en ce
qui concerne précisément :
- La durée effective maximale de la vérification ponctuelle ;
- Le délai de réponse du contribuable aux demandes de l’administration fiscale de
renseignements, éclaircissements ou justifications relatifs à l’opération de la
vérification fiscale ponctuelle ;
- Le délai d’opposition du contribuable aux résultats de la vérification fiscale
ponctuelle ;
- Le délai relatif à la réponse de l’administration fiscale à l’opposition du
contribuable aux résultats de la vérification fiscale ponctuelle ;
- Le délai de réponse du contribuable à la réponse de l’administration fiscale sur
son opposition aux résultats de la vérification fiscale ponctuelle ;
- Le délai de réponse d’opposition du contribuable à la notification des
rectifications apportées par l’administration fiscale aux résultats de la vérification
fiscale au vu de l’avis de la commission de conciliation et ;
- Le délai maximum fixé pour la notification de l’arrêté de taxation d’office
consécutif à la vérification fiscale ponctuelle
(1) La durée effective maximale de la vérification ponctuelle
Selon le point a) de l’article 41 ter du CDPF, la durée effective maximale de la
vérification ponctuelle est de :
- 30 jours lorsque la vérification ponctuelle est effectuée sur la base d’une
comptabilité conforme à la législation fiscale et ;
- 60 jours dans les autres cas. Ne sont pas prises en compte pour le calcul de cette
durée :
(2) Le délai de réponse du contribuable aux demandes de l’administration
fiscale de renseignements, éclaircissements ou justifications relatifs à
l’opération de la vérification fiscale ponctuelle
Le point b) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 7 jours, le délai de réponse du
contribuable aux demandes de l’administration fiscale derenseignements,
éclaircissements ou justifications relatifs à l’opération de la vérification fiscale
ponctuelle.
(3) Le délai d’opposition du contribuable aux résultats de la vérification fiscale
ponctuelle
Le point c) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 10 jours, le délai relatif à la réponse
par écrit du contribuable aux résultats de la vérification fiscale ponctuelle.
(4) Le délai relatif à la réponse de l’administration fiscale à l’opposition du
contribuable aux résultats de la vérification fiscale ponctuelle
Le point d) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 10 jours, le délai relatif à la
réponse de l’administration fiscale par écrit à l’opposition du contribuable aux
résultats de la vérification fiscale ponctuelle.
(5) Le délai de réponse du contribuable à la réponse de l’administration fiscale
sur son opposition aux résultats de la vérification fiscale ponctuelle
Le point e) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 7 jours, le délai imparti au
contribuable pour formuler par écrit, ses observations, oppositions et réserves à la
réponse de l’administration fiscale sur ses oppositions aux résultats de la
vérification fiscale ponctuelle.
(6) Le délai de réponse d’opposition du contribuable à la notification des
rectifications apportées par l’administration fiscale aux résultats de la
vérification fiscale au vu de l’avis de la commission de conciliation.
Le point f) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 7 jours, le délai fixé au contribuable
pour s’opposer à la notification des rectifications apportées par l’administration
fiscale aux résultats de la vérification fiscale au vu de l’avis de la commission de
conciliation tel que prévu par l’article 124 du CDPF.
(7) Le délai maximum fixé pour la notification de l’arrêté de taxation d’office
consécutif à la vérification fiscale ponctuelle
Le point g) de l’article 41 ter du CDPF a fixé à 12 mois le délai maximum pour la
notification de l’arrêté de taxation d’office au contribuable soumis à une
vérification ponctuelle tel que prévu par l’article 51 bis du CDPF.
14
La NC n° 12/2022 le confirme en précisant que « La vérification préliminaire ne fait pas obstacle à la
vérification ponctuelle pour les mêmes impôts et la même période ».
4. Comparaison entre les délais applicables en matière de vérification approfondie et
les délais applicables en matière de vérification ponctuelle :