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INTRODUCTION

Pour la couverture des charges publiques les états doivent disposer de ressources financières
disponibles et en quantité. Cette exigence pose indéniablement l’épineuse question du financement
du développement qui se fait à travers la collecte d’impôts rendu possible par la déclaration que le
contribuable fait auprès de l’administration fiscale. Cependant fort est de constater que le
contribuable peut intentionnellement s’y soustraire en omettant des charges déductibles ou de façon
involontaire se tromper sur la matière imposable. De cet fait un contrôle est effectué par
l’administration fiscale Ainsi sous ce rapport s’inscrit ce sujet « expliquez le principe de la déclaration
contrôlée en droit fiscal ivoirien.»

La déclaration contrôlée permet à l’administration fiscale ivoirienne d’assoir l’impôt sur une assiette
qui n’est pas approximative en tenant compte de la situation réel personnel et actuelle du
contribuable. Ce procédé paraît moins antiéconomique car il permet au contribuable ainsi qu’aux
entreprises de prévoir ce que sera son impôt et d’intégrer le paiement de cet impôt dans la gestion
financière de son entreprise.

Un tel sujet est intéressant dans la mesure où il nous permet d’avoir une appréhension globale du
principe de la déclaration contrôlée en droit fiscal ivoirien.

Ainsi sommes nous soucieux de se poser la question suivante :

Le principe de la déclaration contrôlée en droit fiscal ivoirien est-il absolu ?

La réponse à cette question passera par l’analyse d’une part du principe de la déclaration contrôlée(I)
et d’autre part les limites de ce principe(II).

I- L’AFFIRMATION DU PRINCIPE DE LA DÉCLARATION FISCALE CONTRÔLÉE

Nous verrons le contenu du principe (A) et ces modalités (B)

A- LE CONTENU DU PRINCIPE

La déclaration fiscale contrôlée occupent une place de choix dans le dispositif Fiscal en Côte d’Ivoire
car l’état ivoirien se finance à l’aide des impôts selon un système précis. La côte d’ivoire ayant opté
pour un système déclaratif donne la liberté au contribuable de pouvoir déclarer ces revenus afin de
pouvoir déterminer les éléments de l’assiette de l’impôt à l’administration fiscale. En effet , le
système fiscal ivoirien est un système basé sur la confiance donnée au contribuable de pouvoir lui-
même déclarer la matière imposable à travers des actes tels que la déclaration fiscale d’existence au
début d’activité, celle périodique obligatoire pendant l’activité et celle de sa cessation d’activité en
fin d’activité car sa déclaration est m présumée comme étant exacte et correcte. Ceci étant la liberté
de déclaration fiscale n’empêche néanmoins pas l’administration fiscale de pouvoir exécuter son
contrôle afin de vérifier la conformité et la sincérité de ces déclarations. En effet ce contrôle se
manifeste comme compensation du système déclaratif pour préserver et protéger les intérêts de
l’Etat ivoirien et ceux des collectivités locales. Il permet à l’administration fiscale de contrôler
l’exactitude et la cohérence des mentions portées sur les déclarations souscrites ,de réparer les
omissions, les insuffisances et les erreurs d’impositions. Il permet également de traduire
correctement le principe de l’égalité devant l’impôt par le biais de redressement et de sanctions
fiscales à l’égard des personnes ne s’acquittant pas ou peu convenablement de leur obligation fiscale.
Le principe de déclaration fiscale contrôlée étant explicité, penchons nous maintenant sur ces
modalités (B)

B- LES MODALITÉS DE LA DÉCLARATION ET DU CONTRÔLE FISCALE

La déclaration fiscale permet à l’administration fiscale d’établir la situation précise de chaque foyer
fiscal au titre de l’année précédente et de procéder en fonction de cette déclaration au calcul définitif
de l’impôt incluant l’intégralité des revenus et charges. Ainsi , dans le cadre de la déclaration fiscale,
la déclaration du contribuable peut porter soit sur une activité commerciale c’est-à-dire les sociétés
commerciales exerçant des activités à but lucratives , soit des activités artisanales ou soit
industrielles ou même libérales tels que les avocats médecins et autres. Ainsi le contribuable voulant
déclarer ces activités doit fournir en premiers lieu des informations détaillées sur son activité. En
effet , il doit d’abord déclarer ses revenus professionnel chaque année c’est à dire ces recettes
brutes provenant de son activités telles que les ventes de biens , les honoraires, les prestations de
services et autres. Pour ensuite faire mention des charges déductibles ou du moins les dépenses
engagées pour l’exercice de l’activité professionnelle qui d’ailleurs, peuvent être déduites des
revenus brutes. D’où la réduction de la base imposables. En d’autres termes, ces charges
comprennent les frais de fonctionnement, les achats de matières premières, les charges sociales, les
impôts et taxes. Enfin , le contribuable doit mettre à nu les bénéfices et les pertes tout en
soustrayant les charges déductibles des revenus professionnel, Pour pouvoir obtenir le bénéfice net
ou la perte de l’activité. Tout ceci servira de base pour le calcul de l’impôt sur le revenu.

En deuxième lieu une déclaration de résultats obligatoires pour les contribuable soumis au régime
réel d’imposition doit être déposés chaque année de façon trimestriel et une déclaration au moyen
d’un imprimé administratif selon le code général de l’impôt imposées aux contribuables soumis au
régime forfaitaire ne dépassant pas un chiffre d’affaire de 200 millions.

En troisième lieu, le contribuable doit déclarer les états financiers. Il doit déposer à la Direction
Générale des Impôts leur état financier annuel établi et présenté selon le cas, conformément au droit
comptable SYSCOHADA. Toutefois, ne peuvent être reçus que les états financiers qui auront été
préalablement présentés à la procédure du visa effectuée par un expert comptable inscrit à l’ordre.

Concernant les contrôles fiscaux dans le but de préserver les intérêts de l’État, le livre de procédures
fiscales prévoit les différents types de contrôle. Il s’agit d’abord des contrôles fiscaux sur pièces qui
sont évoqués par l’article 4. En effet, ce contrôle représente l’ensemble des travaux de bureau. Au
cours de ces travaux, le service procède à l’examen critique des déclarations souscrites par les
contribuables afin de vérifier l’exactitude et la sincérité des déclarations. En plus, ces travaux
s’effectuent à l’aide des documents et renseignements figurant au dossier fiscal du contribuable.

Ensuite, le Fisc dans l’optique d’examiner la véracité de la déclaration faite par le contribuable
procède à la vérification de la comptabilité. Conformément aux articles 2 et 19 du Livre de
procédures fiscales, ce contrôle a pour objet d’examiner la comptabilité par confrontation. Se faisant
dans les locaux du contribuable, ce contrôle permet de vérifier la régularité et le caractère probant
des écritures comptables. En effet, il se fait non seulement sous la forme de vérification générale en
prenant en compte tous les impôts et taxes mais aussi sous la forme de vérification ponctuelle en se
limitant à un impôt précis ou à une opération précise. Ce contrôle est fait dans un délai de 3 jours
maximum.

Enfin, une vérification approfondie de la situation d’ensemble des personnes physiques est faite par
l’administration fiscale. Au regard de l’article 5 du livre des procédures fiscales, ce contrôle
concerne uniquement les personnes physiques et est exercé au regard de l’impôt générale sur le
revenu. Cela dit, un tel contrôle a pour objet d’apprécier la cohérence entre les revenus déclarés et
la situation patrimoniale. Tenant compte du train de vie du contribuable, ce contrôle permet à
l’administration de s’assurer que les dépenses du contribuable sont compatibles avec les revenus
connus et déclarés.

Eu égard à ce qui précède, il est donc clair que le système fiscal ivoirien bien qu’il soit déclaratif, il
n’en demeure pas moins que l’administration procède toujours à l’examen de l’exactitude et de la
sincérité de la déclaration faite par le contribuable : il s’agit du principe de la déclaration contrôlée.
Toutefois, comme tout principe, celui-ci est assorti des limites qui mettent souvent en péril son
fonctionnement.

II- LES LIMITES DE LA DECLARATION CONTROLEE

Les limites de la déclaration contrôlée se perçoivent à travers le système de retenue à la source (A) et
les impôts non déclarés(B)

A- Le système de retenue à la source

La retenue à la source est une technique de prélèvement de l’impôt. Elle est réalisée pour l’État par
un tiers payeur tel qu’un employeur (pour les revenus provenant d’une activité salariée)

Le Code Général des Impôts prévoit l’obligation de prélever à la source pour le compte du Trésor
public, une retenue sur les rémunérations brutes versées. Ainsi les personnes morales, les
organismes publics ou privés quels que soient leur forme juridique, leur nationalité et leur régime
fiscal, et les personnes physiques relevant de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, de
l’impôt sur les bénéfices non commerciaux et de l’impôt sur les bénéfices agricoles qui versent des
honoraires, vacations et autres rémunérations à des personnes non salariées exerçant une profession
Médicale ou paramédicale, sont tenus de prélever à la source pour le compte du Trésor, Une retenue
de 7,5 % des sommes brutes Mises en paiement. Les entreprises soumises à un régime du réel
d’imposition doivent verser les retenues afférentes aux sommes mises en Paiement au cours d’un
mois donné, au Plus tard le 15 du mois suivant. En ce qui concerne les entreprises relevant de la
Direction des grandes Entreprises ou de la Direction des moyennes Entreprises, les retenues
afférentes aux sommes mises en paiement au cours d’un mois donné doivent être versées au plus
tard le 10 du mois suivant, pour les entreprises industrielles et les entreprises pétrolières et
minières ;au plus tard le 15 du mois suivant, pour les entreprises commerciales ;au plus tard le 20 du
mois suivant, pour les entreprises prestataires de services.

De ce qui précède, il est clair que la retenue à la source est une limite au principe de la déclaration
contrôlée dans la mesure où le contribuable n’a pas la possibilité de faire une déclaration car l’impôt
est prélevé automatiquement sur le revenu.

Le système de retenue n’est pas la seule limite, on a également les impôts non déclarés.

B- Les impôts non déclarés

Au titres des limites du principe de la déclaration contrôlée, les impôts non déclarés en font partie.
En effet, certains contribuables de mauvaise foi décident délibérément de ne pas déclarer leurs
impôts. En droit fiscal ivoirien, ce comportement peut faire référence à la fraude fiscale qui dans
certains cas, constitue un échappatoire au contrôle fiscal. C’est d’ailleurs le cas de certains individus
qui soit ne déclarent pas leurs impôts dans les délais ou soit cachent leurs biens ou revenus soumis à
l’impôt ou encore ceux qui se rendent insolvables.

Dans ces situations, l’administration fiscale ne peut opérer un quelconque contrôle puisqu’elle n’a
pas connaissance de l’existence d’une activité fiscale. En d’autres termes, dans un système fiscal où
la déclaration est le principe, le Fisc joue un rôle passif en ce sens qu’elle joue son rôle (contrôle)
après la déclaration faite par le contribuable. Ce qui signifie au contraire que sans déclaration, elle ne
peut exercer sa mission de contrôle.

En réalité, les impôts non déclarés sont une faiblesse du système déclaratif dans la mesure où
l’administration perd en terme de revenu à cause de la mauvaise foi d’un citoyen. Toutefois, en tant
qu’un comportement interdit, cette fraude fiscale est sanctionnée, selon le droit fiscal ivoirien, par
un redressement qui est fait par le Fisc.

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