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Le recours aux présomptions dans le

cadre du contrôle fiscal

Noureddine FRIAA
TAX Partner BDO Tunisie

29 Avril 2023
Sommaire

2. Les présomptions comme 3. Les présomptions de droit


1. Le droit de contrôle fiscal moyens de preuve en matière prévues par la législation
de contrôle fiscal fiscale en vigueur

5. L’obligation de motivation 6. Exemples d’anomalies


4. Exemples de présomptions constatées au niveau du
du recours aux présomptions
de fait utilisées par recours l’administration
de fait ou de droit par
l’administration fiscale fiscale aux présomptions
l’administration fiscale

7. La jurisprudence fiscale 8. Proposition des


relative a l’application des dispositions pour encadrer le Questions
présomptions en matière recours aux présomption par
fiscale l’administration fiscale Réponses

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1.
Le droit de contrôle fiscal
1. LE DROIT DE CONTRÔLE FISCAL

➢ Le système fiscal Tunisien est un système déclaratif basé sur le principe de la


déclaration contrôlée.

➢ Les déclarations fiscales déposées par les contribuables sont présumées exactes
jusqu’à preuve du contraire à apporter par l’administration fiscale.

➢ Pour assurer la surveillance du système déclaratif, le législateur a doté


l’administration fiscale de deux prérogatives essentielles : le droit de contrôle
fiscal et le droit de communication .

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1. LE DROIT DE CONTRÔLE FISCAL

➢ L'administration fiscale contrôle et vérifie les déclarations, actes, écrits,


mutations, factures et documents

❑ utilisés ou justifiant l'établissement des impôts et leur paiement

❑ ou présentés en vue de bénéficier d'avantages ou de dégrèvements fiscaux


ou de la restitution des sommes perçues en trop;

➢ Elle contrôle également le respect par le contribuable de ses obligations


fiscales.

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1. LE DROIT DE CONTRÔLE FISCAL

➢ L'administration fiscale peut dans le cadre du contrôle et de la vérification


fiscale établir l’impôt et rectifier les déclarations

❑ sur la base des présomptions de droit

❑ ou des présomptions de fait formées notamment de comparaisons avec des


données relatives à des exploitations, des sources de revenus ou des
opérations similaires

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1. LE DROIT DE CONTRÔLE FISCAL

➢ Dans la pratique le recours aux présomptions de droit se traduit généralement


par un débat contradictoire sur les moyens de preuve et la charge de la preuve.

➢ En revanche et faute de disponibilité des bases des données ouvertes au public,


pouvant être utilisées pour identifier des comparables externes fiables,

❑ le recours aux présomptions de fait pose souvent des problèmes d’ordre


pratique

❑ et se traduit par l’exagération des bases d’imposition notifiées aux


contribuables dans le cadre des opérations de contrôle et de vérification
fiscale.

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2.
Les présomptions comme moyens de
preuve en matière de contrôle fiscal
2. LES PRÉSOMPTIONS COMME MOYENS DE PREUVE EN MATIÈRE DE
CONTRÔLE FISCAL
2.1. Définition légale des présomptions

➢ Les présomptions sont des indices au moyen desquels la loi ou le juge établit
l'existence de certains faits inconnus . (Art 479 du COC)

➢ La présomption légale est celle qui est attachée par la loi à certains actes ou à
certains faits (Art 480 du COC)

➢ Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi sont remises à la prudence du
tribunal ; il ne doit admettre que des présomptions graves et précises ou bien
nombreuses et concordantes ; la preuve contraire sera de droit et elle pourra
être faite par tous moyens. (Art 486 du COC)

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2. LES PRÉSOMPTIONS COMME MOYENS DE PREUVE EN MATIÈRE DE
CONTRÔLE FISCAL

2.2. Le fondement légal du recours aux présomptions pour


l’établissement de l’impôt et la rectification des déclarations fiscales

➢ L'administration fiscale peut, dans le cadre du contrôle ou de la vérification fiscale, établir


l'impôt et rectifier les déclarations sur la base de présomptions de droit ou de présomptions
de fait formées notamment de comparaisons avec des données relatives à des
exploitations, des sources de revenu ou des opérations similaires. (Art 6 du CDPF)

➢ L’administration fiscale peut dans le cadre des opérations de vérification fiscale préliminaire
des déclarations déposées par les personnes physiques procéder à une évaluation forfaitaire
des revenus des contribuables selon l’une des méthodes de reconstitution du revenu net global
prévues par les articles 42 et 43 du code IRPPIS. (Art 37 du CDPF)

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2. LES PRÉSOMPTIONS COMME MOYENS DE PREUVE EN MATIÈRE DE
CONTRÔLE FISCAL
2.2. Le fondement légal du recours aux présomptions pour l’établissement
de l’impôt et la rectification des déclarations fiscales

➢ La vérification approfondie de la situation fiscale s'effectue sur la base de la


comptabilité, pour le contribuable soumis à l'obligation de tenue de comptabilité
et dans tous les cas sur la base de renseignements, de documents ou de
présomptions de fait ou de droit. (Art 38 du CDPF)

➢ La taxation d’office au titre des déclarations fiscales est établie, sur la base de
présomptions de droit ou de fait ou sur la base des éléments de l’imposition
portés sur la dernière déclaration déposée ….., et ce, avec un minimum
d’impôt non susceptible de restitution, perçu par déclaration nonobstant le
nombre des impôts exigibles... (Art 48 du CDPF)

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3.
Les présomptions de droit
prévues par la législation fiscale
en vigueur
3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

➢ La présomption légale est celles qui est attachées par la loi à certains actes ou à
certains faits. (Article 480 du COC)

➢ La législation fiscale tunisienne a prévu plusieurs cas de présomptions légales ou


de droit, pouvant être utilisées par l’administration fiscale pour l’établissement
de l’impôt et la rectification des déclarations fiscales déposées par les
contribuables.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR
3.1. La présomption prévue par l’article 30 du code IRPPIS

➢ Sont assimilés à des revenus distribués sauf preuve contraire, les sommes
mises à la disposition des associés, directement ou par personnes
interposées, à titre d'avances, de prêts ou d'acomptes à l'exception de celles
servies entre une société mère et ses filiales.

➢ Lorsque ces sommes sont remboursées à la personne morale, la fraction


des impositions auxquelles leur attribution avait donné lieu est imputée sur
l'impôt dû au titre de l'année du remboursement ou des années suivantes.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.2. La présomption prévue par l’article 42 du code IRPPIS

➢ Sauf justification contraire et en cas de disproportion marquée entre le train de

vie d'un contribuable et les revenus qu'il déclare, le revenu global imposable ne
peut être inférieur à une somme forfaitaire déterminée en appliquant à certains
éléments de train de vie des contribuables le barème figurant à l'annexe I
du code IRPPIS.

➢ La disproportion marquée entre le train de vie d'un contribuable et les revenus


qu'il déclare est établie lorsque la somme forfaitaire, qui résulte de l'application
du barème des éléments de train de vie, excède d'au moins 40%, pour l'année
de l'imposition et l'année précédente, le montant du revenu net global déclaré.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.2. La présomption prévue par l’article 42 du code IRPPIS

➢ Sont pris en compte pour l’évaluation forfaitaire du revenu annuel d'un


contribuable selon cette méthode, les éléments de train de vie des personnes
considérées comme étant à sa charge lorsque ces dernières ne déclarent pas de
revenu propre.

➢ La valeur locative réelle est déterminée soit au moyen des baux écrits ou des
déclarations de locations verbales dûment enregistrées, soit par comparaison
avec d'autres locaux dont le loyer aura été régulièrement constaté ou sera
notoirement connu.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.2. La présomption prévue par l’article 42 du code IRPPIS

➢ Lorsque le contribuable dispose simultanément d'au moins de trois éléments


caractéristiques de train de vie, le revenu forfaitaire correspondant à la
possession de ces éléments est majoré de 25%.

➢ Ce revenu est majoré de 40% lorsque le nombre de ces éléments est de 4 ou


plus.

➢ En cas d'imposition forfaitaire selon cette méthode, les revenus expressément


exonérés ainsi que ceux du conjoint sont déduits de la base imposable
déterminée en application du barème des éléments de train de vie.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.3. La présomption prévue par l’article 43 du code IRPPIS

➢ L’évaluation selon les dépenses ostensibles et notoire et l’accroissement du


patrimoine est applicable à tout contribuable tant qu’il n’a pas justifié les
origines de financement de ses dépenses ou de l’accroissement de sa fortune.

➢ Cette procédure est utilisée lorsque le montant de cette évaluation, augmenté


des frais de subsistance et compte tenu du train de vie de l'intéressé
dépasse son revenu déclaré.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR
3.4. La présomption prévue par l’article 48 § VII du code IRPPIS

➢ Cette présomption permet à l’administration fiscale de réintégrer au résultat


fiscal d’une société des capitaux, les intérêts non précomptés au taux de 8 %, ou
précomptés à un taux inférieur à ce taux, au titre des sommes mises à la
disposition des associés.

➢ L’application de cette présomption aux transaction financières entre partie liée


avec passage des frontières nous parait contradictoire avec les dispositions de 48

septies du code IRPPIS relatives aux prix de transfert relatives au régime fiscal
des transactions commerciales et financières entre parties liées avec passage de
frontières.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.5. La présomption prévue par l’article 48 septies du code IRPPIS

➢ Cette présomption permet à l’administration fiscale de déterminer les bénéfices


indirectement transférés par les entreprises résidentes ou établies en Tunisie et
qui sont sous la dépendance ou qui contrôlent d’autres entreprises résidentes ou
établies à l’étranger appartenant au même groupe, par comparaison avec ceux
qui auraient été réalisés en l’absence de tout lien de dépendance ou de contrôle.

➢ La condition de dépendance ou de contrôle n’est pas exigée lorsque le transfert


de bénéfices est effectué avec des entreprises résidentes ou établies dans un Etat
ou un territoire dont le régime fiscal est privilégié au sens du point 12 de l’article
14 du code de l’IRPPIS.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR
3.5. La présomption prévue par l’article 48 septies du code IRPPIS

➢ Les liens de dépendance ou de contrôle sont réputés exister entre des entreprises
lorsque :

a. L’une détient directement ou par personne interposée plus de 50% du


capital social ou des droits de vote d’une autre entreprise ou y exerce en
fait le pouvoir de décision, ou

b. Lesdites entreprises sont soumises au contrôle de la même entreprise ou


de la même personne dans les conditions prévues à l’alinéa « a » du
présent article.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.5. La présomption prévue par l’article 48 septies du code IRPPIS

➢ L’application de cette présomption légale de manière fiable pour la


détermination du prix de pleine concurrence qui doit être appliqué aux
transactions commerciales et financières entre entreprise dépendantes résidentes
dans des juridictions fiscales différentes,

❑ suppose l’accès à des bases de données ouvertes au publics pour la


recherche des transactions comparables réalisées entre entreprises
indépendantes et

❑ l’échange d’information avec les pays de résidence des entités facturantes


et des entités facturées

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.6. La présomption prévue par l’article 6 du code de la TVA

➢ Lorsqu'une entreprise vendeuse et une entreprise acheteuse non assujettie sont


dans la dépendance l'une de l'autre, la TVA due par la première est assise non sur la
valeur des livraisons qu'elle effectue à la seconde mais sur le prix de vente pratiqué par
cette dernière.

➢ Toutefois, cette disposition ne s'applique pas en ce qui concerne les produits livrés par
quantités importantes et habituelles à des tiers au même prix que celui consenti entre
elles par les entreprises dépendantes.

➢ Ces dispositions sont également applicables, même en l'absence de lien de dépendance,


lorsque l'assujetti n'apporte pas la preuve qu'il a agi dans l'intérêt de son entreprise.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.6. La présomption prévue par l’article 6 du code de la TVA

➢ Cette présomption permet à l’administration fiscale lorsqu'une entreprise vendeuse et


une entreprise acheteuse non assujettie sont dans la dépendance l’une de l’autre, de
liquider la TVA due par la première entreprise non pas sur la valeur des livraisons qu’elle
effectue à la seconde entreprise, mais sur le prix de vente pratiqué par cette dernière.

➢ Toutefois, cette présomption ne s’applique pas en ce qui concerne les produits livrés par
quantités importantes et habituelles à des tiers au même prix que celui consenti dans le cadre
des transactions similaires entre les entreprises dépendantes.

➢ Cette présomption légale est également applicable aux transactions commerciales, même en
l’absence de lien de dépendance, lorsque l’assujetti à la TVA n’apporte pas la preuve qu’il a
agi dans l’intérêt de son entreprise.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR

3.7. La présomption prévue par l’article 4 de la loi 1988-62 du 2 juin


1988 relative à la révision du régime du droit de consommation

➢ Cette présomption permet à l’administration fiscale, en cas d’existence d’un lien


de dépendance entre le fabricant et le distributeur, de liquider le droit de
consommation du sur les ventes des fabricants des produits soumis au droit de
consommation à un taux ad-valorem,

❑ sur la base du prix de vente pratiqué par les commerçants de ces produits,
et ce,

❑ en cas d’existence de lien de dépendance entre les deux parties au sens du


paragraphe II de l’article 2 du code de la TVA.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR
3.8. La présomption prévue par l’article 44 du code des droits
d’enregistrement et de timbre

➢ Pour la liquidation et le paiement des droits d'enregistrement sur les


successions, les immeubles, quelle que soit leur nature, sont estimés d'après leur
valeur vénale réelle à la date du décès d'après la déclaration estimative des
parties.

➢ Toutefois, si dans les deux années à compter du décès, les immeubles transmis
ont fait l'objet d'un jugement ou d'un acte quelconque émanant des parties, les
droits exigibles ne pourront être calculés sur une somme inférieure à la
valeur vénale portée dans l'acte ou dans le jugement.

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3. LES PRÉSOMPTIONS DE DROIT PREVUES PAR LA LEGISLATION
FISCALE EN VIGUEUR
3.8. La présomption prévue par l’article 44 du code des droits
d’enregistrement et de timbre

➢ Dans ce cas le délai de prescription commence à courir pour la rectification de la


déclaration de succession, à compter de la date de l’enregistrement de l'acte ou
du jugement.

➢ Cette présomption n’est pas applicable dans le cas où, il sera prouvé que les
immeubles ont subi, dans l'intervalle de deux années à compter de la date du
décès, des transformations susceptibles d'en modifier la valeur.

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4.
Exemples de présomptions
de fait utilisées par
l’administration fiscale
4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE
4.1. La comparaison avec des exploitations similaires

➢ La comparaison avec des exploitations similaires est généralement utilisée pour


vérifier les taux de marge nette et de marge brute appliqués par les entreprises
pour:

❑ le contrôle de la sincérité de la comptabilité présentée à l’administration


fiscale dans le cadre de la vérification ponctuelle ou approfondie de la
situation fiscale d’une entreprise ou,

❑ la reconstitution extracomptable de l’assiette de l’impôt en cas de défaut de


présentation ou de rejet motivé de la comptabilité par les services du
contrôle fiscal.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE
4.1. La comparaison avec des exploitations similaires

➢ L'absence d'une base de données nationale ouverte à tous les utilisateurs empêche
les services de l’administration fiscale

❑ d'adopter des taux de marge nette ou des marges bénéficiaires brutes


conformes aux données réelles du dossier fiscal faisant l'objet du contrôle
fiscal,

❑ ce qui aboutit dans la plupart des cas à l’adoption des taux de marge
différents de ceux qui devraient être déterminés à travers la comparaison
avec des transactions similaires réalisées entre entreprises indépendantes.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.2. La comparaison avec des opérations similaires

➢ Ces comparaisons sont généralement utilisées pour vérifier la conformité des prix
de cession des immeubles ou des fonds de commerce déclarés par les parties, au
prix de pleine de concurrence pouvant être appliqué dans les cas similaires à la
date de la cession.

➢ Dans ce cas, les services du contrôle fiscal doivent prouver la validité des
comparaisons retenues et leur conformité aux spécificités des immeubles ou des
fonds de commerce objet de la cession afin de pouvoir redresser le prix déclaré
par les parties.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.3. La comparaison avec des sources de revenus similaires

➢ Ces comparaisons sont utilisées en cas de constatation des opérations de fourniture


de services gratuits ou à un prix minoré à d'autrui, telles que :

❑ Mise à la disposition d’autrui d’un immeuble à titre gratuit ou à un prix


inférieur au juste prix.

❑ Mise à la disposition d’autrui du matériel ou du personnel, gratuitement ou à


un prix inférieur au juste prix.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.4. La reconstitution du chiffre d’affaires selon des méthodes


d’évaluation extracomptables

➢ Ces méthodes d’évaluation extracomptables sont utilisées pour reconstituer le


chiffre d’affaires,

❑ en cas de défaut de présentation de la comptabilité dans un délai de 30 jours


à compter de la date de la notification d’une mise en demeure au
contribuable,

❑ ou de rejet motivé de la comptabilité présentée au service fiscal chargé de la


vérification, dans le cadre de la vérification approfondie ou ponctuelle de la
situation fiscale d’une entreprise.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.4. La reconstitution du chiffre d’affaires selon des méthodes


d’évaluation extracomptables

➢ Les méthodes d’évaluation extracomptables du chiffre d’affaires couramment


utilisées par l’administration fiscale sont:

❑ la reconstitution du chiffre d’affaires selon la méthode des encaissements .

❑ la reconstitution du chiffre d’affaires selon la méthode de la comptabilité


matière.

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.5. La reconstitution du prix de cession des actions et des parts


sociales selon la valeur mathématique

➢ Cette présomption permet aux services du contrôle fiscal de reconstituer le prix de


cession des actions ou des parts sociales par référence à la juste valeur
déterminée selon la formule suivante :

Le total des fonds propres de la société émettrice des actions ou des parts
sociales au 31 décembre de l'année précédant l'année au cours de laquelle la
cession a eu lieu, divisé par le nombre d'actions ou parts sociales.

➢ cette présomption ne s’applique pas aux opérations de cession des actions et


parts sociales

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE

4.5. La reconstitution du prix de cession des actions et des parts


sociales selon la valeur mathématique

➢ Cette présomption pourrait subir la preuve du contraire dans le cas où le


contribuable apporte la preuve

❑ de la réalisation d’un évènement postérieur au 31 décembre de l'année


précédant l'année au cours de laquelle la cession a eu lieu et antérieur à la
date de cession effective des actions ou parts sociales,

❑ qui aurait pour effet de réduire la valeur des actions ou des parts sociales
(distribution de bénéfices, perte de marchés par la filiale émettrice…).

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4. EXEMPLES DE PRÉSOMPTION DE FAIT UTILISÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE
4.5. La reconstitution du prix de cession des actions et des parts
sociales selon la valeur mathématique

➢ Cette présomption de fait ne s’applique pas aux opérations de cession ou de


rétrocession:

❑ des actions cotées, pour lesquelles le prix de cession ou de rétrocession est


déterminé par référence au prix de cession pratiqué à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis.

❑ des titres non cotés et non rattachés à un actif professionnel, pour lesquels le
prix de cession ou de rétrocession est déterminé par référence au prix de
cession déclaré dans le contrat ou celui reconstitué par l’administration
fiscale, et ce, en cas de preuve d’un accord ou d’un paiement supérieur au
montant déclaré dans l’acte.
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5.
L’obligation de motivation du recours aux
présomptions de fait ou de droit par l’administration
fiscale
5. L’OBLIGATION DE MOTIVATION DU RECOURS AUX PRÉSOMPTIONS
DE FAIT OU DE DROIT PAR L’ADMINISTRATION FISCALE :

➢ Le législateur a mis à la charge des services du contrôle fiscal l’obligation de


motiver les résultats de la vérification fiscale et les arrêtés de taxation d’office
(articles 43 et 50 du CDPF).

➢ Cette motivation implique notamment l’obligation de justifier les comparaisons


effectuées pour la fixation des taux de bénéfices net et de marge brute retenus et
de ne pas se limiter à l'adoption des comparables anonymes.

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5. L’OBLIGATION DE MOTIVATION DU RECOURS AUX PRÉSOMPTIONS
DE FAIT OU DE DROIT PAR L’ADMINISTRATION FISCALE :

➢ Les présomptions retenues par les services du contrôle fiscal doivent être

❑ précises, nombreuses, concordantes (article 486 du COC)

❑ et fondées sur des faits réels et des données matérielles applicables au


dossier fiscal contrôlé, et non sur une simple interprétation arbitraire de
chiffres et de ratios à caractère général (Arrêt du TA n° 310561 du
13/12/2010).

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6.
Exemples d’anomalies constatées au niveau du
recours l’administration fiscale aux présomptions
6. EXEMPLES D’ANOMALIES CONSTATÉES AU NIVEAU DU RECOURS
L’ADMINISTRATION FISCALE AUX PRÉSOMPTIONS

➢ Insuffisance de motivation du recours aux présomptions de fait et de


doit pour la rectification de la situation fiscale du contribuable,
résultant principalement de l'absence de justification du rejet de la
comptabilité.

➢ Défaut de notification préalable au contribuable pour avis, de la nature


des présomptions à retenir pour l’établissement de l’impôt et la
rectification des déclarations fiscales déposées, avant de les adopter au
niveau des résultats de la vérification fiscale, ce qui constitue une
violation du principe du débat contradictoire.

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6. EXEMPLES D’ANOMALIES CONSTATÉES AU NIVEAU DU RECOURS
L’ADMINISTRATION FISCALE AUX PRÉSOMPTIONS

➢ Adoption des présomption des faits découlant d’une interprétation


arbitraire de chiffres et des taux de marge sans aucun lien avec les faits
réels et les données matérielles applicables au dossier fiscal contrôlé.

➢ L'adoption de comparables anonymes en raison de l'absence d'une base


de données nationale ouverte au public qui comprend les marges
bénéficiaires brutes et les taux de marge nette.

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6. EXEMPLES D’ANOMALIES CONSTATÉES AU NIVEAU DU RECOURS
L’ADMINISTRATION FISCALE AUX PRÉSOMPTIONS

➢ Adoption des taux de marges brutes e de marges nettes contradictoires


d'un dossier fiscal à l'autre et d’une structure de contrôle fiscal à
l'autre, malgré la similitude des faits et des données matérielles des
dossiers contrôlés.

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7.
La jurisprudence fiscale relative a
l’application des présomptions en
matière fiscale
6. LA JURISPRUDENCE FISCALE RELATIVE A L’APPLICATION DES
PRESOMPTIONS EN MATIERE FISCALE

➢ Les présomptions doivent être fondées sur des faits réels et des données
matérielles correspondant à la réalité de l’activité et non fondée sur une simple
interprétation arbitraire des chiffres et des taux abstraits (arrêt du TA n° 310561
du 13/12/2010)

➢ Le droit de l'administration fiscale de régulariser la situation fiscale des


contribuables sur la base de présomptions de droit et de fait au sens des articles 6
et 38 du code des droits et procédures fiscaux doit s’appuyer sur des données
cohérentes, multiples, convergentes et fondées sur des données matérielles des
éléments certaines et proches de la réalité afin d'éviter l'arbitraire, l’abus et
l’injustice fiscale (arrêt du TA n° 311797 du 17/11/2014 et n°312861 du
20/05/2020)

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6. LA JURISPRUDENCE FISCALE RELATIVE A L’APPLICATION DES
PRESOMPTIONS EN MATIERE FISCALE

➢ Le tribunal administratif a confirmé dans plusieurs arrêts que les sommes mises à la
disposition de sociétés appartenant au même groupe en difficulté économique

❑ constituent un acte normal de gestion dont l’objectif et de sauvegarder


l’intérêt commun du groupe et des associés et

❑ qu’il n’est pas nécessaire dans ce cas de précompter des intérêts au taux de
8 %, au titre de ces sommes d’argent. ( voir notamment TA n° 311723du
25/12/2016)

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6. LA JURISPRUDENCE FISCALE RELATIVE A L’APPLICATION DES
PRESOMPTIONS EN MATIERE FISCALE

➢ Le tribunal de première instance de Tunis a considéré que la violation du principe


du débat contradictoire est assimilée à une violation des droits de la défense, qui
constitue l'un des droits fondamentaux dont la violation entraîne la nullité.
(Jugement rendu par le tribunal de première instance de Tunis dans l'affaire n°
1151 en date du 14 avril 2005)

➢ Il en découle que le défaut de notification au contribuable de la nature des


présomptions de fait et des présomption de droit que l’administration fiscale
envisage de retenir pour établir son imposition et rectifier sa situation fiscale
pourrait être interprété comme étant une violation des droits de la défense.

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8.
Proposition des dispositions pour encadrer le
recours aux présomptions par l’administration
fiscale
7. PROPOSITION DES DISPOSITIONS POUR ENCADRER LE RECOURS
AUX PRÉSOMPTION PAR L’ADMINISTRATION FISCALE

➢ Mettre à la charge de l’administrations fiscale l’obligation de notifier au


contribuable les présomptions de droits et de faits pour avis avant la
notification des résultats de la vérification.

➢ Mettre à la charge de l’administrations fiscale l’obligation d’indiquer au


niveau des résultats de la vérification fiscale, la nature des
présomptions de droits et de faits utilisées, avec justification des motifs
de leur utilisation.

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7. PROPOSITION DES DISPOSITIONS POUR ENCADRER LE RECOURS
AUX PRÉSOMPTION PAR L’ADMINISTRATION FISCALE

➢ Permettre à l’administration fiscale de s’abonner dans les meilleurs délais


possibles aux bases des données internationales

❑ afin de permettre aux structures chargées du contrôle fiscal des prix de


transfert

❑ de rechercher à travers ces bases de données des comparables fiables à


utiliser pour le redressement des prix des transactions commerciales et
financières entre parties liées avec passage de frontière.

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7. PROPOSITION DES DISPOSITIONS POUR ENCADRER LE RECOURS
AUX PRÉSOMPTION PAR L’ADMINISTRATION FISCALE

➢ Charger le Registre National des Entreprises, en coordination avec les


services de l’administration fiscal, de créer une base de données
nationale ouverte au public comportant les taux de marges brutes et
des bénéfices nets déclarés par les entreprises, ventilés par secteurs
d’activité et tailles entreprises.

➢ Introduire une disposition au niveau du Code des droits et procédures


fiscales considérant que la violation du principe du débat contradictoire
avant la notification des résultats de la vérification fiscale entraîne la
nullité.

52 n.friaa@bdo.tn
Questions Réponses

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