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Université Abdelmalek Essaidi Optique Géométrique Année universitaire 23/24

ENSA- TANGER -cours (1)- janv.-24


AP1

BASES DE L’OPTIQUE
GEOMETRIQUE
I. HISTOIRE :
L’optique est principalement l’ensemble des phénomènes perçus par l’œil. La cause de ces
phénomènes, la lumière a été étudiée très tôt dans l’histoire des sciences, au point que tous les
principes sur lesquels reposent l’optique géométrique et l’optique ondulatoire sont connus
depuis le XIXème .
Les lois de la réflexion de la lumière par un miroir étaient connues des Grecs, celles de la
réfraction ne furent établies qu’en 1621 par W. Snell ; R. Descartes les a retrouvées plus tard,
en 1637 .
En 1657, P. de Fermat retrouve ces lois, à partir d’un principe selon lequel la lumière met un
temps minimal pour aller d’un point à un autre. Les lois de l’optique géométrique se
présentent sous une forme variationnelle.
L’aspect ondulatoire n’apparait qu’en 1665 avec R. Hooke, qui émet l’idée que la lumière est
une vibration de haute fréquence qui se propage. Cette idée fut reprise par T. Young au début
du XIXème pour étudier les phénomène d’interférence.
Fresnel en fait une synthèse de ces idées en 1818 en vue d’expliquer la diffraction.
J. C. Maxwell, après avoir construit la théorie électromagnétique en 1876, conclut que la
lumière est une onde électromagnétique qui vibre à une fréquence de l’ordre de 5.10 14 Hz et
qui se propage à la célérité c= 3.108 m.s-1. Il précise que l’onde est transversale, càd que les
grandeurs vectorielles qui la caractérisent, champ électrique E et champ magnétique B, sont
perpendiculaires à la direction de propagation.
Au début du XXéme siècle, Einstein donna une explication au phénomène de l’effet
photoélectrique en attribuant un aspect corpusculaire à la lumière, c’est ainsi que le photon
vu le jour. Le photon étant une particule ( paquet d’énergie) qui porte une quantité d’énergie
qui vaut ϵ = ℎ. 𝜈 avec ℎ = 6.6210 𝑗. 𝑠 la constante de Planck et 𝜈 la fréquence de l’onde
lumineuse.

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Cours Optique Géométrique (1)

II. NATURE DE LA LUMIERE


A. Généralités sur la lumière :
Approche Physique de la lumière :
Les sources lumineuses sont des systèmes physiques qui transforment une énergie de type
électrique, chimique ou thermique en énergie lumineuse, ces sources sont dits des sources
primaires car elles sont à l’origine de cette transformation comme dans le cas d’une ampoule
électrique ou du soleil.
D’autres sources sont dits secondaires car elles ne font que réémettre la lumière qu’elles
reçoivent comme le cas de la lune ou des planètes qui sont des objets éclairés par le soleil, ou
encore comme les fenêtres et les diaphragmes.
Entre la source et le récepteur (œil, plaque photographique, cellule CCD..), la lumière se
propage dans des milieux différents : transparents, translucides ou opaques à la lumière. La
lumière peut se propager dans le vide aussi.
Enfin, les récepteurs transforment l’énergie lumineuse reçue en une énergie de type électrique,
chimique ou thermique.
La lumière assure donc le transport d’énergie depuis la source vers le récepteur.

B. Modèle ondulatoire de la lumière :


Nous disposons de plusieurs modèles de la lumière dont celui de l’électrodynamique quantique
qui constitue le modèle le plus performant mais le plus complexe aussi.
Dans le cadre de ce cours on adoptera la description ondulatoire de la lumière et qui se base
sur le modèle de l’onde électromagnétique.
L’onde électromagnétique est constitué d’un champ électrique et d’un champ magnétique qui
oscillent en phase, perpendiculairement l’un à l’autre et perpendiculairement à la direction de
propagation :

Fig 1 structure d’une onde électromagnétique

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Cours Optique Géométrique (1)

Les OEM (ondes électromagnétiques) sont caractérisées par une double périodicité :

 Période spatiale : dite longueur d’onde représentée par la lettre 𝜆 (unité m)


 Période temporelle : dite période représentée par la lettre T (unité s) , on pose 𝜈 = la
fréquence de l’onde (unité Hz).
Ces deux grandeurs sont reliées par la relation suivante :
𝜆 = 𝑉 .𝑇

𝑉 représente la vitesse de propagation dans le milieu transparent examiné. Elle prend la


valeur 𝑐 = 3.10 𝑚. 𝑠 dans le vide.

C. Spectre de des OEM et de la lumière :


En fonction de l’intervalle des longueurs d’onde considérées, on affecte une dénomination
particulière aux OEM.

Fig 2 spectre des OEM

La lumière est la partie du Spectre des OEM dont la longueur d’onde dans le vide est
encadrée par :

400 𝑛𝑚 < 𝜆 < 750 𝑛𝑚

D. Indice de réfraction :
On appelle indice de réfraction n d’un milieu le rapport de la célérité c d’une onde lumineuse
dans le vide à sa célérité 𝑉 dans le milieu considéré. On a donc :
𝑐
𝑛=
𝑉
Pour différents milieux transparents on obtient les indices de réfraction suivants :
milieux n
Plexiglas 1,49

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Cours Optique Géométrique (1)

Eau 1,33
Verre ordinaire 1,50
Cristal au plomb 1,6 à 1,8
diamant 2,42
air 1,00029
Vide 1,00000
Huile d’olive 1,47
N.B Ces mesures sont effectuées pour une longueur d’onde 𝜆 = 589 𝑛𝑚

E. Milieux Dispersifs :
Lorsque la célérité de l’onde lumineuse dans un milieu transparent dépend de la longueur
d’onde, le milieu est dit dispersif, dans le cas contraire le milieu est dit non dispersif.
La loi de Cauchy (loi empirique, 1836) permet de rendre compte de cette dépendance, elle
s’exprime, pour un milieu transparent donné sous la forme :

𝐵
𝑛(𝜆) = 𝐴 +
𝜆

A (sans unité) et B (en m2) sont des coefficients positifs caractéristiques du milieu étudié.

F. Milieux homogènes et isotropes :


 Un milieu est dit homogène si l’indice optique garde la même valeur en tout point du
milieu transparent étudié.

 Un milieu est dit isotrope si l’indice optique, en point donné, garde la même valeur quel
que soit la direction de propagation de l’onde lumineuse.

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Cours Optique Géométrique (1)

III. LES LOIS DE L’OPTIQUE GEOMETRIQUE


A. Approximation de l’optique géométrique
Un faisceau lumineux de large section peut être, à l’aide de diaphragmes, ramené à un pinceau
étroit. On peut mathématiquement idéaliser ce pinceau par une trajectoire (ligne) orientée de
la source vers le détecteur et appelée rayon lumineux.
Cette idéalisation, de nature géométrique, est à la base de l’optique géométrique, science
dérivée de l’optique ondulatoire, et dont le but essentiel est de déterminer la « marche des
rayons lumineux », c’est-à-dire le trajet suivi par la lumière lorsqu’elle traverse différents
milieux.

Diaphragme
Diaphragme
mince
Large

Fig 3.a : faisceau lumineux Fig 3.b : rayon lumineux

Par ailleurs, on remarque expérimentalement que lorsque le diamètre du diaphragme


s’approche de la valeur de la longueur d’onde, le faisceau émergent se met à diverger ; c’est la
diffraction. Les lois de l’optique géométrique sont mises en défaut.
Les lois de l’optique géométrique restent valables lorsque les dimensions des dispositifs
optiques utilisés ( lentille, diaphragme, objet..etc) sont très grandes par rapport à la longueur
d’onde 𝜆 de l’onde lumineuse : c’est l’approximation de l’optique géométrique.

B. Les principes de l’optique géométrique

i. Propriété 1 :
Lorsque deux rayons lumineux se rencontrent, ils n’interagissent pas : un rayon lumineux ne
peut être dévié par un autre rayon lumineux.

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Cours Optique Géométrique (1)

ii. Propriété 2 :
Dans un milieu transparent et homogène la lumière se propage en ligne droite.

iii. Propriété 3 :
Dans un milieu transparent, isotrope, homogène ou non, le trajet suivi par la lumière entre
deux points situés sur un même rayon lumineux est indépendant du sens de propagation de la
lumière entre ces deux points.

C. Les lois de SNELL-DESCARTES


i. Réflexion et transmission :
Considérons deux milieux transparents ( milieu 1 d’indice de réfraction 𝑛 , et un milieu 2
d’indice de réfraction 𝑛 ).
L’expérience courante nous montre que le rayon lumineux arrivant sur la frontière, appelé
rayon incident, donne naissance à :

- Un rayon renvoyé par la frontière, appelé rayon réfléchi, ce rayon évolue dans le
même milieu que le rayon incident mais elle s’éloigne de la frontière.
- Un rayon lumineux au-delà de la frontière, dans le deuxième milieu appelé rayon
transmis, ou encore réfracté, qui s’éloigne de la frontière.

Rayon incident normale

Rayon réfléchi
frontière
Milieu 1, d’indice 𝑛

I
Milieu 2, d’indice 𝑛

Rayon transmis

Fig 4 : réflexion et transmission à la rencontre d’un dioptre


On appelle :

- Dioptre : la surface qui sépare deux milieux d’indices différents.


- I : le point d’incidence ; c’est le point d’impact du rayon incident et aussi le point de
départ du rayon réfléchi et du rayon transmis.
- La normale en I : est la droite orthogonale à la frontière en I.
- Le plan d’incidence : est le plan engendré par le rayon incident et la normale.
Dans le cas où le milieu 2 est un miroir, seul le rayon réfléchi persiste.

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Cours Optique Géométrique (1)

ii. Loi de la réflexion dioptrique et métallique :


Cette loi constitue la première partie des lois de SNELL-DESCARTES ou DESCARTES plus
simplement :
Elle s’énonce de la manière suivante :

 Le rayon réfléchi est dans le plan d’incidence.


 L’angle de réflexion est égal à l’angle de transmission 𝒊𝟏 = 𝒊𝟏 ′

Plan d’incidence

Rayon incident Rayon réfléchi

i1 i’1

n1
𝜋

I
n2

Fig 5 : Réflexion sur un dioptre


quelconque
𝜋 : désigne le plan tangent au dioptre en I
Ce résultat garde la même forme si le milieu 2 est remplacé par un miroir.
iii. Loi de de la réfraction :
Elle s’énonce comme suite :

 Le rayon réfracté est dans le plan d’incidence.


 L’angle d’incidence et l’angle de réfraction vérifient la relation :
𝒏𝟏 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟏 = 𝒏𝟐 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟐

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Cours Optique Géométrique (1)

Plan d’incidence

Rayon incident

i1

n1
𝜋
I
n2 i2
Rayon réfracté

Fig 6 : Réfraction sur un dioptre quelconque

Commentaires :
 Un milieu d’indice 𝑛 est dit plus réfringent qu’un milieu d’indice 𝑛 si 𝑛 > 𝑛 .
 Lorsque la lumière passe d’un milieu plus réfringent à un milieu moins réfringent, le
rayon s’écarte de la normale dans le second milieu.

𝒏𝟏 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟏 = 𝒏𝟐 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟐 ; Si 𝒏𝟏 > 𝒏𝟐 ; 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟏 < 𝒔𝒊𝒏 𝒊𝟐 ; Alors 𝒊𝟏 < 𝒊𝟐

 Lorsque la lumière passe d’un milieu moins réfringent à un milieu plus réfringent, le
rayon se rapproche de la normale dans le second milieu.

Angle de réfraction limite


Lorsqu’on passe d’un milieu d’indice 𝑛 à un milieu d’indice 𝑛 avec 𝑛 < 𝑛 , on constate que
dans ce cas 𝑖 > 𝑖 . Ainsi lorsque 𝑖 atteint la valeur , 𝑖 atteint la valeur 𝑖 , dite angle de
réfraction limite dont la valeur est donnée par :
𝜋
𝑛 sin = 𝑛 sin 𝑖
2
𝑛
𝑖 = arcsin
𝑛

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Cours Optique Géométrique (1)

𝜋
𝑛 2

Fig 7 : angle de réfraction limite

Réflexion totale :
Dans le cas ou 𝑛 > 𝑛 , on constate que dans ce cas 𝑖 < 𝑖 . Ainsi lorsque 𝑖 atteint la valeur ,
𝑖 atteint la valeur 𝑖 , dite angle de réflexion limite dont la valeur est donnée par :
𝜋
𝑛 sin 𝑖 = 𝑛 sin
2
𝑛
𝑖 = arcsin
𝑛

𝑖′
𝑖 <𝑖 𝑖 >𝑖 𝑖′

𝜋
𝑛 𝑛
2

𝑛 𝑛

Fig 7.a : réflexion partielle Fig 7.b : réflexion totale

Le principe de la réflexion totale est utilisé dans certains instruments d’optique tels que le
périscope et l’appareil photo.

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Cours Optique Géométrique (1)

IV. PRINCIPE DE FERMAT


A. Notion de chemin optique :
Entre deux points voisins distants de 𝑑𝑠, sur une courbe quelconque 𝐶, le chemin optique est
défini par : 𝑑𝐿 = 𝑛 (𝑀)𝑑𝑠, 𝑛(𝑀) étant l’indice optique du milieu au point considéré. Le chemin
optique entre deux points A et B de cette courbe est donc l’intégrale curviligne :

𝐿 = (𝐴𝐵) = 𝑛(𝑀)𝑑𝑠
,

ds
Courbe 𝐶
M

Fig 8 : calcul du chemin optique B

La durée que mettrait la lumière pour aller de A cers B le long de 𝐶 est donnée par :
(𝐴𝐵)
𝜏 =
𝑐

c représente la célérité de la lumière dans le vide.


B. Enoncé du principe
« Entre deux points A et B atteints par la lumière, le chemin optique le long du trajet suivi par
la lumière est stationnaire ».
D’un point de vue mathématique stationnaire s’interprète par la nullité de la différentielle de
du chemin optique au voisinage de chemin optique réel:

𝛿𝐿 = 0
Stationnaire veut dire extrémale (minimal ou encore maximal.. !)
Il est à noter que beaucoup de relations de l’optique géométrique peuvent être retrouvées à
partir de ce principe, notamment les lois de Descartes.

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