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HISTOIRE-GÉO EMC 2020-2021

LE PROGRAMME DE L’ANNÉE DE 2NDE :

HISTOIRE :
• L’EXPANSION DU MONDE CONNU (XVe-XVIIIe SIÈCLE)

• L’AMÉRIQUE ET L’EUROPE EN RÉVOLUTION (DES ANNÉES 1760 À 1804)

• MÉTIERS, COMPAGNONS, COMPAGNONNAGE ET CHEF-D’OEUVRE AU XIXe

GÉOGRAPHIE :

• DES RÉSEAUX DE PRODUCTION ET D’ÉCHANGES MONDIALISÉS

• UNE CIRCULATION CROISSANTE ET DIVERSES DES PERSONNES À L’ÉCHELLE


MONDIALE

EDUCATION MORALE ET CIVIQUE : ÉGALITÉ ET


FRATERNITÉ EN DÉMOCRATIE

• LA LIBERTÉ, NOS LIBERTÉS, MA LIBERTÉ

• LA LAÏCITÉ
L’EXPANSION DU MONDE CONNU
(XVE-XVIIIE SIÈCLE)

MAPPA MUNDI, dite «La carte de Fra Mauro (vers 1457)


parchemin sur bois

INTRODUCTION GÉNÉRALE :

Du XVe à la fin du XVIIIe siècle, La découverte progressive du


monde par les européens entraîne un essor important des
échanges.

Les Espagnols et les Portugais suivis par les autres pays européens
partent à la découverte de nouvelles routes commerciales et de
nouveaux territoires sur lesquels ils vont fonder des empires.
LA 1ERE GUERRE «MONDIALE» DE L’HISTOIRE :
LA GUERRE DE 7 ANS (1656 - 1663)
COURS :

La Guerre de 7 ans
VOCABULAIRE DU
CHAPITRE :
Colonisation : domination politique, Route maritime : itinéraire régulièrement
militaire et économique d’un territoire suivi par des navires assurant le transport
par une puissance étrangère. de marchandises.

Compagnie de commerce : association Traite atlantique : système fondé sur la


de négociant en ayant reçu d’un traite d’êtres humains, dans lequel les
souverain le monopole du commerce capitaines de navire échangent des
avec une région du monde. produits Européens en Afrique contre des
captifs, qu’ils vendent aux Antilles et aux
Empire : ensemble de pays ou de Amériques
territoires dépendant d’un autre état.

Esclave : individus privés de liberté,


pouvant être possédés et vendus
comme des biens.

PERSONNAGES CÉLÈBRES :
LE MONDE CONNU EN 1492

Planisphère d’Henricus Martellus, 1489


British Library, Londres

Planisphère de Ptolémée, dessiné vers 1450, mais recopiée


de l’ouvrage Geographia de Ptolémée, rédigé vers 150

Comparez attentivement ces deux planisphères, qu’est-ce qui est


troublant ?

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AU XVIe SIÈCLE, DES ÉCHANGES ENCORE
LIMITÉS
Alors qu’au cours du moyen-âge de nombreuses croisades
ont été lancées vers l’Afrique et l’Asie, l’Europe en profite pour
développer son commerce, notamment à travers la Méditerranée
(route des épices, de la soie).

C’est donc pour des motifs économiques, mais aussi religieux


que les grandes expéditions ont été lancées.

Depuis 1453, Constantinople est détenue par les Ottomans, ce


qui oblige les européens qui veulent commercer avec l’Asie sur
les routes de la soie à payer le passage aux turcs en or.

A la fin du XVIe la mer Méditerranée est dominée par les


Ottomans, qui contrôlent la piraterie.

D’où l’idée des marchands européens de contourner la mer et


de chercher un autre passage pour accéder «aux Indes». C’est
au cours de l’une de ces tentatives que Christophe Colomb va
découvrir, par erreur, un nouveau monde pour les européens.
LES ÉCHANGES AU XVe SIÈCLE

DES INNOVATIONS TECHNIQUES QUI PERMETTENT DE NAVIGUER PLUS LOIN :

Inventée par les portugais,


la caravelle est un bateau
révolutionnaire :
elle est rapide, maniable,
et permet de transporter
beaucoup plus de cargaison
que les autres navires. Utile
pour traverser l’Océan
Atlantique !

La première boussole a été


inventée par les chinois, peut
être au IVe siècle avant JC.
Elle équipe progressivement
les navires médiévaux de
façon courante au XVe.
LES GRANDS NAVIGATEURS, DES DÉCOUVERTES
AU SERVICE DE L’EXPANSION DES PUISSANCES
EUROPÉENNES

Dans la course pour la découverte de nouvelles


routes vers les Indes, l’Espagne et le Portugal sont
particulièrement actifs. Christophe Colomb, un
navigateur gênois est l’exemple type de ces marins
«mercenaires» au services des royaumes européens.
Après avoir travaillé pour les portugais, il se met au
service du roi d’Espagne et le convainc de monter une
expédition vers l’ouest. Il découvre de nouvelles terres
(les Bahamas) en 1492, tout en pensant qu’il s’agit des
Indes. Bien qu’il y retourna 4 fois, il le croira jusqu’à sa
mort.

L’expédition n’a pas le succès escompté. Si les


européens sont fascinés par les 7 «indiens» survivants
(des Taïnos) que ramène Colomb en 1492, les territoires
et les peuples qu’il a rencontré n’ont que très peu d’or.

Vasco de Gama part de Lisbonne en 1497 pour


trouver un nouvel accès aux Indes. Il passe le cap de
Bonne-Espérance (pointe sud de l’Afrique) et remonte
la côte jusqu’à l’Inde en 1499. Presque toutes ses escales
deviendront, dans le futur, des colonies Portugaises.

Fernand de Magellan, au service du Portugal,


cherche également une nouvelle route à l’Ouest en
1519. Il fera le premier tour du monde à voile, la fameuse
circumnavigation de Magellan.
LE PREMIER VOYAGE DE COLOMB : 1492
DOC. 1

DOC. 2 EXTRAITS DU JOURNAL DE BORD DE COLOMB


10 octobre : menace de mutinerie
« Les navires parcourent 20 kilomètres à l’heure. Les hommes n’en peuvent plus et se plaignent de la longueur du
voyage. L’Amiral les réconforte en leur rappelant l’or qu’ils doivent trouver..»

Le 12 octobre 1492 : découverte de San Salvador


« La terre paraît à deux heures du matin. Au matin, je débarque dans une petite île. Je déploie la bannière royale et
j’en prends possession au nom du Roi et de la Reine. [...] Alors nous vîmes des gens nus [...] très dépourvus de tout;
ils n’ont pas de fer. Je crois qu’ils se feraient aisément chrétiens, car il m’a paru qu’ils n’étaient d’aucune religion. [...]
J’étais très attentif et m’employais à savoir s’il y avait de l’or. [...] À force de signes, je pus comprendre qu’au sud était
un roi qui en avait énormément. »

Le 21 octobre : à la recherche de Cipangu (Japon)


«Je vais partir pour une grande île qui doit être Cipangu d’après ce que m’en disent les Indiens qui l’appellent Colba
(Cuba). »

Le 12 novembre
«JefisprendresixjeunesgensetsixfemmespourlesconduiredevantlesRoisCatholiques,leurfaireapprendrenotre
langue[...]etqu’auretour,ilspuissentservird’interprètesauxchrétiensetaideràamenerdanslepaysnoscoutumes
et notre religion. »

Le 16 décembre : pas d’or ni d’épices mais un nouveau projet


« Que vos Altesses veuillent croire que les terres sont bonnes et fertiles. [...] Il suffit de s’y établir. [...] Les Indiens sont
propresàêtrecommandésetàcequ’onlesfassetravailler,semeretmenertousautrestravauxdontonauraitbesoin,à
ce qu’on leur fasse bâtir des villes. »

Le 15 mars 1493 : le retour


« La nouvelle s’était répandue que l’Amiral revenait des Indes. Un grand nombre de personnes vinrent [...] pour le
voir et pour regarder les Indiens. C’était une chose merveilleuse à voir. »
DOC. 3

1. En lisant le journal de bord


de Colomb (doc2), cherchez les
motivations des explorateurs.

2. Comparez les deux


représentations de l’évènement
(doc 3 et 4) et faites la liste de leurs
différences.

3. Laquelle des deux vous semble


la plus critique ? Expliquez
pourquoi.

4. A l’aide des documents et de


vos connaissances personelles,
comment qualifieriez-vous la
démarche de Colomb ?

«l’arrivée de Colomb à Hispaniola»1592


Théodore de Bry, graveur protestant

DOC. 4

«Colomb arrive en Amérique»1893


VASCO DE GAMA FAIT LE TOUR DE L’AFRIQUE

à s avoir !
JUSQU’AUX INDES : 1497-1499

Après les espagnols et les


portugais, les français s’élancent
aussi à la recherche de nouvelles
routes vers les Indes.

En 1534, sur ordre du roi de France


François Ier, Jacques Cartier
voyage jusqu’au Canada où il
remonte le cours du fleuve Saint-
Laurent en 1535.

La colonisation de cette terre,


que les colons français appellent
«Nouvelle France» est un échec.

Il faudra attendre 1608 et la


fondation de la colonie de Québec
pour que naisse une implantation
française durable au Canada.

LES TRAJETS DES GRANDS NAVIGATEURS DU XV-XVIe


LA CRÉATION DES EMPIRES COLONIAUX ET LE
PARTAGE DU MONDE PAR LES EUROPÉENS
UN PARTAGE AUX CONSÉQUENCES DURABLES : LE TRAITÉ DE
TORSÉDILLAS 1494

Les découvertes de Colomb font rapidement le tour de


l’Europe. Bientôt, chaque souverain cherche à monter des
expéditions pour revendiquer sa souveraineté sur les territoires
découverts, même quand ils ne le sont pas encore.

En 1494, le Roi d’Espagne et celui du Portugal s’entendent sur


la répartition de ces nouvelles terres. C’est le traité de Torsédillas.
Le Pape sert d’arbitre, et donne aux souverains l’obligation
d’évangéliser les populations natives, c’est à dire de les rendre
catholiques. Ce partage est fait en suivant la courbe du 46e
méridien. On ne sait alors même pas qu’existe le sous-continent
de l’Amérique du Sud.

Par delà la volonté de découvrir de nouvelles routes vers les


Indes, il est très vite question d’établir des colons, et d’exploiter
les terres découvertes et leurs habitants.

CONQUÉRIR PUIS COLONISER, LE CAS ESPAGNOL

Dans les Caraïbes puis au Mexique, la figure du navigateur


laisse bientôt la place à celle du conquistator. Ces nobles
espagnols, souvent peu fortunés, partent avec armes et soldats
dans le but d’acquérir des richesses pour leur propre compte, et
aussi pour celui du Roi d’Espagne. Individualistes, entrepreneurs
d’un genre inédit, ils recherchent dans le nouveau monde les
richesses qu’ils ne peuvent obtenir en Europe.

Hernan Cortés est l’un d’eux. Serviteur de l’Empereur


Charles Quint (aussi roi d’Espagne), il part faire la conquête
du Mexique, alors pour grande partie aux mains de l’Empire
Aztèque. Utilisant les rivalités des peuples locaux, il se sert des
ennemis des Aztèques pour les vaincre. En 1521, il fait le siège
de Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico), et assassine l’Empereur
aztèque Moctézuma II. Il fera de nombreux esclaves et ramènera
beaucoup d’or en Espagne.

D’autres chefs conquistadors poursuivront sa lancée :


Pizarro au Pérou, Orellana en Amazonie etc...
Cortés arrive à Mexico, codex du XVIe,
postérieur à la conquête de Cortés

«La prise du téocalli de Tenochtitlan»


XIXe, par Gottlieb Leutze
LES TERRITOIRES ESPAGNOLS ET PORTUGAIS
AU XVIe DANS LE NOUVEAU MONDE
LE TRAITÉ DE TORSEDILLAS
ET LE PARTAGE DU MONDE EN 1494

Notes sur le cours :

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DU PILLAGE À LA COLONISATION

UNE IMPLANTATION BASÉE SUR L’EXPLOITATION DES TERRITOIRES


ET DES PEUPLES

Les conquistadors, bien qu’ils servent le roi d’Espagne, sont rivaux


et divisés. Ils s’affrontent régulièrement pour le contrôle des territoires
qu’ils occupent. Peu nombreux, ils apportent avec eux de nouvelles
maladies qui déciment les indiens : syphillis, pestes ...

Les conquistadors sont également portés par l’idée d’étendre la foi


catholique au Nouveau Monde. Ils érigent des églises et de force
convertissent les Indiens.

Très vite, ces derniers sont réquisitionnés et contraints à travailler dans


les mines d’or ou d’argent. Châtiments, impôts et corvées règlent le
sort des Indiens sous la domination des colons.

Entre 70 et 80 millions d’Amerindiens périront au XVIe siècle des suites


de l’invasion européenne. Beaucoup de peuples natifs disparaissent.

Il ne reste rien des peuples rencontrés par Colomb aux Antilles, par
exemple.

LE STATUT DES INDIENS EN QUESTION : LA CONTROVERSE DE


VALLADOLID EN 1550

Dès le début du XVIe siècle, des Européens condamnent les


brutalités commises sur les Indiens.

Afin de trancher la question de la légitimité de l’esclavage des


Amérindiens, Charles Quint, roi d’Espagne, convoque en 1550 à
Valladolid une commission composée de théologiens et de juristes
pour répondre à la question suivante :
«Les Indiens ont-ils une âme ?»

À l’issue des débats, la commission affirme l’égalité de statut entre


Indiens et Européens. Ils ne peuvent être esclaves.

Les noirs, eux, conservent leur statut d’inférieurs.

Les conséquences de cette conférences sont déterminantes pour le


développement de la traite Atlantique*, qui déportera des esclaves
noirs africains pour les faire travailler aux Amériques.
1. En citant le texte, montrez
NOMBRE D’HABITANTS AU MEXIQUE ACTUEL comment chacun des deux orateurs
présente les indiens.

2. Quels sont les arguments de


Las Casas pour condamner les
actions des espagnols ? Et ceux de
Sepulveda ?

3. Que pensez-vous de chacun des


deux discours ?

4. En regardant le graphique
ci-contre, comment définiriez-
vous l’impact de la colonisation
espagnole sur les habitants du
Mexique ?

LES THÈMES DE LA CONTROVERSE DE VALLADOLID


Extrait 1 : « De quel doit avez-vous engagé une guerre atroce contre des gens
qui vivaient pacifiquement dans leur pays ? Pourquoi les laissez-vous dans un
CASA tel état d’épuisement sans les nourrir suffisamment ? Car le travail excessif que
AS vous exigez d’eux les accable et les tue. Ne sont-ils pas des hommes ? N’ont-ils
L

pas une raison, une âme ?


Toutes les nations du monde sont composées d’hommes : tous ont leur intellect,
leur volonté et leur libre-arbitre, puisqu’ils sont faits à l’image de Dieu.[...] La
cause pour laquelle les chrétiens ont détruit une telle quantité d’âmes a été
seulement qu’ils ont tenu pour leur dernière fin et but l’or, et de s’enrichir en peu
de temps [...] la cause de tout cela a été l’avarice et l’ambition qui les ont saisies,
les pires qu’on puisse imaginer, face à ces terres si heureuses et si riches, à ces
gens si humbles, si patients et faciles à subjuguer. »

D’après Bartolomé de Las Casas, Apologie, 1551

Extrait 2 : « Les Espagnols ont parfaitement le droit de régner sur ces barbares
du Nouveau Monde et des îles adjacentes qui sont leurs inférieurs, comme des
E PULVED
enfants à des adultes, des femmes aux hommes, car il existe entre les deux
A
S

autant de différence qu’entre des singes et des hommes. Comparez ces dons
qu’on les Espagnols de prudence, talent, […] humanité et religion avec ceux de
ces homunculi (NDP : des choses qui ressemblent à des hommes mais qui n’en sont pas),
dans lesquels vous trouverez à peine des vestiges d’humanité, dépourvus de
tout apprentissage, sans art ni monument dans leur histoire, à l’exception de
quelques obscures et vagues évocations mises en peinture. Et ils n’ont pas de loi
écrite, mais seulement des institutions et coutumes barbares.
Bien que certains d’entre eux montrent une certaine ingéniosité pour diverses
œuvres de l’artisanat, ce n’est pas une preuve d’intelligence humaine, car nous
pouvons observer les animaux, les oiseaux et les araignées construire des
structures. »

D’après Juan Ginès de Sépulveda, Democrates alter, 1545.


LA CONQUÊTE ET L’EXPLOITATION DU
MEXIQUE essous, rédigez un et sur les documents ci-d
En vous aidant du cours sur la colonisation en
conquête du Mexique et de son exploitation
texte de 20 lignes sur le déroulement de la
ctant les documents

DOC.1 Dès 1519, les troupes espagnoles


d’Hernán Cortés entreprennent
la conquete militaire de l’empire
aztèque.
En 1521, la prise de sa puissante
capitale, Tenochtitlan-Mexico,
marque le début de l’édification par
les Espagnols d’une nouvelle société
coloniale : la ville est rapidement
christianisée et européanisée.
Les populations indiennes sont
exploitées et eurs cultures sont
détruites.
La dureté de la conquete et de la
colonisation de ce territoire devenu
la Nouvelle-Espagne soulève alors
des débats.

DOC.2

Cette grande ville de Tenochtitlan est fondée entre une lagune d’eau salée
et la terre ferme ; aux approches de la ville,de quelque côté qu’on veuille
l’aborder, la distance est de deux lieues [environ 9 km]. Elle a quatre entrées,
auxquelles conduisent des chaussées construites de mains d’hommes
d’une largeur de deux lances. La ville est grande comme Séville ou Cordoue.
Ses rues principales sont très larges et toutes droites ; quelques-unes de
celles-ci et toutes les autres sont moitié terre et moitié eau, formant des
canaux pour la circulation des canoas [petites embarcations].
Cette ville a un grand nombre de places, où se tiennent des marchés
quotidien l’une de ces places est (…) entourée deportiques où chaque jour
se presse une foule de soixante-dix mille acheteurs et vendeurs. On trouve
là tous les genres de
marchandises et de produits que peut offrir ce monde ; victuailles de toutes
sortes, bijoux d’or et d’argent, ustensiles de plomb, de cuivre, d’étain et de
laiton ; autres objets de pierre, d’or, de plumes et de coquilles (…).
Il y a dans cette grande ville des temples (…) d’une fort belle architecture
(…). Je fis enlever de dessus leurs autels et je fis jeter par les escaliers les
plus importantes de leurs idoles [statues des dieux aztèques], celles en qui
ils avaient le plus de foi ; je fis laver ces chapelles qui étaient pleines du
sang de leurs sacrifices et je mis à leur place des images de la Sainte Vierge
et d’autres saints.

HERNÁN CORTÉS
DOC.3
DOC.4

LA CONVERSION DES
AZTÈQUES
Je m’appelle Andrés. (…) Un
moine m’a baptisé (…) il y a
cinq ans, j’en ignore le nom.
J’écoutais le catéchisme tous
les
sept jours (…) chez les
religieux de saint François
et leur disciples, des jeunes
gens dont ils ont la charge.
Dans leurs
sermons, ils nous disaient
d’abandonner nos idoles, (…)
nos rites, de croire en Dieu
(…).
Plan de Mexico-Tenochtitlan publié en 1524 avec la deuxième lettre d’Hernán J’avoue que (…) depuis trois
Cortés à l’empereur Charles Quint. ans j’ai preché et affirmé que
les sermons des frères ne
DOC.5
valaient rien (…) :

« Rendez-vous compte que


tout ce que disent les Frères
n’est que mensonge et
fausseté. Ils n’ont pas apporté
de quoi vous secourir, ils ne
nous connaissent pas et nous
non plus.
Nos pères, nos grands-pères
ont-ils connu ces religieux
?(...). »
Andrés Mixcoatl, Déclarations devant le
tribunal de l’Inquisition, 14 septembre 1537

Bataille finale entre H.Cortés et le dernier empereur aztèque, août 1521, fac-similé du Codex Lienzo de Tlaxcala, 1550.
Après avoir entamé des négociations, H.Cortés engage un siège de la ville de Mexico en 1521. Après 3 mois
de combats
violents, les Espagnols se rendent maîtres de la ville et assassinent le dernier empereur aztèque (Moctezuma) .

DOC.6
Au XVIème siècle, México est aménagée selon des principes définis pour toutes les villes
coloniales espagnoles

La Grand-Place sera un quadrilatère dont la longueur sera au moins égale à une fois et
demi sa largeur, car ces proportions sont les plus appropriées aux fetes comportant des
chevaux (…). Le pourtour de la place, ainsi que les quatre rues principales qui y donnent,
seront munies d’arcades, vu leur utilité pour les commerçants qui ont l’habitude de se tenir
en ce lieu (…). Des places secondaires (…) seront dessinées (…) afin d’y édifier les paroisses
et les monastères de façon à bien répartir la parole de Dieu (…). Aucun terrain ne sera
donné à des particuliers sur la Grand-Place. Ils seront destinés à l’Eglise, à la Couronne et
à la municipalité. Philippe II, roi d’Espagne, Ordonnances du 13 juillet 1573
CORRECTION : CONQUÊTE ET
EXPLOITATION DU MEXIQUE
Lorsque que le conquisator Cortèz débarque avec
ses troupes sur les berges du Golfe du Mexique en 1519, il est
rapidement en contact avec la plus importante de la région, à
savoir l’empire Aztèque.
5 Dirigé par un empereur depuis sa capitale de Tenochtitlan,
l’empire aztèque est un territoire morcelé au coeur duquel
résident ses ennemis : le Tlaxcala (doc.1).

La ville de Tenochtitlan est une capitale imposante


10 construite sur une lagune au coeur d’un lac (doc.3). Elle possède
de nombreuses richesses et « toutes les marchandises et les
produits que peuvent offrir ce monde » (doc.2).

En 1521, les conquistadors font le siège de la ville, siège qui


15 dure trois mois. La conquête est très violente : l’empereur est tué
et nombreux combattants aztèques semblent perdre la vie (cf
codex Lienzo de Tlaxcala, doc.5).

Une fois la conquête achevée, l’installation des espagnols


20 se poursuit par une campagne de persécutions religieuses.
Comme l’indique Cortèz :
« Je fis enlever de dessus leurs autels et je fis jeter par les escaliers
les plus importantes de leurs idoles [...] et je mis à leur place des
images de la Sainte Vierge et d’autres saints. » (doc.2)
25 Cette violence religieuse s’accompagne de conversions forcées,
comme l’atteste le témoignage de l’aztèque rebaptisé de force
Andrés (doc.4).

Enfin, la ville est profondément remaniée et transformée pour


30
satisfaire les besoins du Roi d’Espagne et de la religion catholique.
Comme l’indique l’ordonnance du Roi produite quelques années
après la conquête : « Des places secondaires [..] seront dessinées
afin d’y édifier les paroisses et les monastères de façon à bien
35 répartir la parole de Dieu [...].» (doc.6)

L’exploitation du territoire s’accompagne donc, en plus du


pillage et de l’esclavage, d’une évangélisation systématique des
populations qui se traduit aussi par la destruction des monuments
40 aztèques de la ville.
LE DÉVELOPPEMENT DES ÉCHANGES INTER-
OCÉANIQUES
LES COMPAGNIES DES INDES ORIENTALES, UNE NOUVELLE FORME
D’INTERNATIONALISATION DES ÉCHANGES
Au début du XVIIe, les portugais ont presque l’exclusivité du commerce
maritime vers les Indes Orientales, c’est à dire vers l’Asie et l’Océanie. Ils ont
progressivement prolongé et sécurisé le trajet de Vasco de Gama, établi 100
ans plus tôt.

Mais les autres puissances européennes ne tiennent pas à en rester là, et fondent
progressivement des sociétés de commerce qui regroupent de nombreux négociants
: les compagnies des Indes Orientales.

En 1602, les Hollandais créent la VOC, la Compagnie des Indes Orientales. C’est
une entreprise monopoliste, c’est à dire que par décret, il n’y a qu’elle qui peut
commercer dans ces territoires. Les anglais (1600), puis les français (1664) et enfin les
sudédois (1731) fondent à leurs tours des compagnies de ce type.

La VOC est une entreprise de commerce qui a les prérogatives d’un état : elle
peut conquérir des territoires, possède sa propre flotte de guerre et crée des
comptoirs, qui seront des avant-postes de la colonisation hollandaise (ex : Batavia
en Indonésie). Sur place, elle administre les territoires sous sa charge, comme le
ferait un état (justice, police etc...)

C’est une société par actions, qui possède de nombreux actionnaires partout dans
les Pays Bas voire dans le monde : on achète des actions de l’entreprise, ce qui
permet de financer des expéditions commerciales et d’affréter des bateaux. On
reçoit alors des dividendes sur les bénéfices de l’entreprise.

La VOC a tout d’une multinationale avant l’heure :


• Son gigantisme d’abord, elle pèse au XVIIe près de 160 navires (soit 8000 marins),
sans compter ses soldats de diverses nationalités
• Elle gère sur de nombreux points sa propre diplomatie
• Son poids commercial : 1600 millions de florins de marchandises au XVIIIe siècle
• Elle est implantée dans de très nombreuses régions (de l’Indonésie en Inde, en
passant par la Chine et le Brésil)

Pièces du XVIIIe frappée au symbole de


la VOC

Plan de Batavia, gravure du XVIIIe


LA TRAITE ATLANTIQUE : DE LA MAIN D’OEUVRE
ESCLAVE POUR LES COLONIES
Suite à la controverse de Valladolid* où les indiens sont considérés
comme des hommes semblables aux européens, il devient impossible
de les réduire en esclavage.

Pour travailler dans les nouveaux territoires conquis, les européens


vont utiliser les peuples africains, considérés alors comme des
inférieurs.

Un nouveau modèle d’exploitation des territoires se met en place :


la plantation*.

Dans la plantation, on génère grâce aux esclaves des denrées que


les européens ne peuvent produire sur leur sol : coton, café, cacao,
canne à sucre, tabac.
Ces produits sont très prisés, et leur commerce est très lucratif en
Europe.

Basée sur ces échanges, la traite atlantique se met en place dans


les années 1670. Elle fonctionne sur le système dit du commerce
triangulaire (voire carte).

Cette mise en esclavage des peuples africains va avoir des


conséquences économiques considérables.

• Pour les Européens : c’est le


développement de la façade
atlantique de leurs ports (Liverpool,
Nantes, Bordeaux, Lisbonne) et
l’émergence d’une bourgeoisie*
esclavagiste de plus en plus fortunée.

• L’Afrique verra son continent subir


une terrible saignée démographique
(de population) avec tout au long de
la traite, la déportation de près de
15 millions d’hommes et de femmes
aux colonies. Ce vide de population
a des conséquences durables sur le
développement du continent.
Photo d’esclave américain à la fin du
XIXe, notez les cicatrices qu’il porte !
LES TERRIBLES CONDITIONS DE LA TRAITE

Au delà des chiffres, la traite est une dégradation terrible de l’être


humain. Les noirs, considérés comme des sous-hommes, sont
embarqués sur les côtes africaines dans navires où ils sont entassés
dans des conditions terribles.

A bord, les esclaves ne voient que rarement la lumière du jour.


Enchaînés les uns aux autres sans pouvoir tenir debout, ils tentent de
survivre dans leurs excrèments et vomissures aux différentes maladies
qui les affligent tout au long de la traversée : dysentrie, scorbut,
infections...

Du Golfe de Guinée aux Caraïbes, la traversé dure généralement entre


2 et 3 mois. La mortalité des esclaves est en moyenne entre 5 et 10%.

LE COMMERCE TRIANGULAIRE VERS 1700


LE SYSTÈME DE LA PLANTATION

Héritée des encomiandas espagnoles, les plantations sont des


exploitations agricoles qui fonctionnent grâce au travail des esclaves.

La violence est omniprésente au sein de la plantation. Tout le monde


vit en permanence sous la férule du maître ou de ses contremaîtres.
Les châtiments corporels y sont la norme.

En France sous Louis XIV, le code noir* règlemente en 1685 les rapports
entre le maître et l’esclave. Dans les faits, il offre une assise légale à
l’esclavage et enterrine leur statut d’objet.

A la naissance, les enfants d’esclaves sont séparés de leur mère pour


être vendus. Les esclaves représentent un investissement important,
mais aussi une source de revenus supplémentaires dès lors qu’ils
ont des enfants. Nombreux sont les maîtres bourgeois* à pratiquer
l’elevage.
vocabulaire :

Plantation : exploitation agricole dans Bourgeoisie : classe sociale composée


les colonies, possédée par un maître et de personnes ayant un capital social,
cultivée par des esclaves culturel, financier, appartenant aux
couches supérieures voir intermédiaires
de la société.
CORPUS DE DOCUMENTS : LA PLANTATION
e de
des documents ci-dessous, rédigez un text
En vous aidant du cours sur la plantation et
n et de l’esclavage.
20 lignes sur le fonctionnement de la plantatio

Estampe extraite du journal La Caricature (vers 1830-


Lavage du diamant, Le Monde en estampes, 1828
1840). La légende est la suivante «Un planteur entêté.
Ces philanthropes européens ont beau dire...ce n’est
qu’avec l’aide de la canne qu’on peut faire du sucre»,

Etude du document : «Estimation de tous les negres, negresses, et negrillons, et


négrittes dependant de laditte succession » du Sieur De La Mare Dubocq, colon
à Saint-Domingue, 17 août 1768

L’estimation des esclaves faite dans ce document met en avant des catégories
d’esclaves : les nègres et négresses (esclaves ayant atteint l’âge adulte) et les
négrillons et négrittes (enfants et adolescents).
Les esclaves n’avaient qu’un prénom tels Pierre, Jacques, Simon, Suzanne,
Madeleine ou Marguerite ou parfois un surnom comme « Médor », « Sans Soucy
», « Superbe » ou « La fleur ».

Par ailleurs, chaque esclave était « éstampé », c’est-à-dire marqué afin d’attester
de leur appartenance. Aussitôt acheté, l’esclave est estampé, c’est-à-dire reçoit
l’impression au fer chaud, sur les deux côtés de la poitrine, des initiales ou de la
marque particulière de son nouveau maître.

D’après le Code noir, les esclaves (et leurs enfants) sont considérés comme des
biens meubles peuvent donc être vendus à un nouveau maître.

Le marronnage est le nom donné à la fuite d’un esclave hors de l’habitation de


son maître. Les esclaves marrons vivent dans les milieux boisés et montagneux.
Ils cherchent parfois à se faire passer pour libres et à travailler clandestinement.
Le marronnage est, selon le Code noir, puni par la mutilation puis par la mort à
la troisième récidive.
CORRECTION : RÉSUMÉ DE LA PLANTATION
La plantation est un système d’exploitation agricole dans les colonies
européennes du Nouveau Monde. Elle repose sur l’exploitation
d’esclaves noirs par des maîtres bourgeois blancs. Au sein de la
plantation sont cultivées des denrées (cacao, canne à sucre, etc...)
que l’on ne trouve pas en Europe et qui sont vendues dans le cadre
du commerce triangulaire.

Les esclaves viennent d’Afrique et sont déportés lors de la traite


atlantique. Au sein de la plantation, la violence est omniprésente :
une fois vendus, les esclaves sont marqués au fer rouge (estampés) du
nom du maître. Considérés comme des «biens meubles» par le code
noir, établi sous Louis XIV, l’esclave ne s’appartient pas, de même
que ses enfants. Il appartient au maître qui lui choisis un nom, voire
un surnom (Médor, La Fleur, etc...). Les esclaves sont régulièrement
battus et fouettés par les serviteurs du maître pour que la discipline
soit maintenue. Certains arrivent néanmoins à s’échapper, cela
s’appelle le marronage.

La plantation se compose de différentes parties, dont les principales


sont : la maison du maître, qui domine les cases des esclaves, les
champs, et les différents bâtiments nécessaires à la production
(moulin, sucrerie etc...).

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