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2024

DROIT FISCAL GENERAL

Cours de M. MONTCHO Yaovi


INTRODUCTION

Le droit fiscal ou la fiscalité revêt deux significations principales.

La première consiste à définir la fiscalité comme l’ensemble des impôts et taxes


frappant les activités d’une personne donnée. L’on parle alors de la fiscalité
des sociétés, fiscalité des particuliers ou de la fiscalité personnelle.

La seconde acception, plus large, définit la fiscalité comme l’ensemble des


textes législatifs et réglementaires d’un pays liés à l’assiette, la liquidation et
au recouvrement des impôts et taxes nationaux. C’est dans cette optique qu’on
parle de la fiscalité togolaise, béninoise ou française.

Mais, il faut reconnaître que dans tous les cas, que ce soit la 1ère ou la 2nde
définition, la maîtrise de principes fiscaux est d’une importance indéniable
pour tout entrepreneur. Ceci est d’autant plus vrai que presque toutes les
décisions prises dans la gestion de notre patrimoine ou le fonctionnement
d’une entreprise ont des incidences fiscales. C’est le cas notamment de la
constitution de la société, l’achat des marchandises ou d’un bien personnel,
la location d’un immeuble, l’engagement d’un salarié ou le paiement de
salaires, la réalisation d’une prestation, l’acquisition du matériel d’exploitation
etc…

L’ignorance des impacts fiscaux de ces diverses décisions peut fausser les
prévisions d’un entrepreneur ou opérateur non avisé. En vertu de l’adage
juridique « nul n’est censé ignoré la loi » des amendes et pénalités sont
prévues, en cas de manquement aux obligations fiscales même si le
contribuable est de bonne foi.

C’est pourquoi il est impérieux, en qualité de juriste d’affaires, de connaître la


fiscalité des entreprises, du moins de son pays.

Ce cours intitulé droit fiscal général traitera de l’impôt (Première partie) et du


Commissariat de l’impôt (Deuxième partie).

1
PREMIERE PARTIE : L’IMPÔT
Cette première partie sera consacrée aux généralités sur l’impôt, à la
description de ses principes fondamentaux et au régime d’imposition au Togo.

CHAPITRE PRELIMINAIRE : GENERALITES SUR L’IMPOT

1. Définition et caractéristiques de l’impôt

a. Définition
Selon Gaston JEZE, l’impôt est une prestation pécuniaire requise des
particuliers par voie d’autorité à titre définitif, et sans contrepartie en
vue de la couverture des charges publiques.

b. Caractéristiques de l’impôt

Cinq caractéristiques permettant de définir un impôt :


- il a un caractère pécuniaire. L’impôt est prélevé sur une valeur
convertible en terme monétaire ;

- il est effectué par voie d’autorité ;

- il est opéré à titre définitif ;

- l’impôt sert à financer les personnes publiques ;

- l’impôt s’effectue sans lien avec le fonctionnement du service. L’impôt


ne constitue pas le coût d’un service rendu et n’implique pas de
contrepartie.

On trouve parmi les impôts, l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la taxe
foncière, l’impôt sur les sociétés...
Vous pouvez remarquer que la taxe foncière, bien que portant le nom de taxe,
est un impôt et non une taxe. C’est la raison pour laquelle il y a lieu de
distinguer entre impôt et les notions voisines.

2
2. Les notions voisines de l’impôt

a. Les redevances
La redevance est la somme versée par un usager d’un service ou d’un ouvrage
public. Cette somme trouve sa contrepartie directe dans les prestations
fournies par ce service public ou dans l’utilisation de l’ouvrage public. Seuls
les usagers paient la redevance. Le montant est proportionnel au service
rendu. Le montant correspond au coût du service. Le produit récolté sert
uniquement au service.

Une commune peut par exemple instaurer une redevance sur enlèvement des
ordures ménagères, dans ce cas-là, seuls les usagers vont payer la taxe.

b. La taxe

Les taxes sont intimement liées à une prestation de service (public). Elles sont
perçues lors du fonctionnement d’un service public ou de l’utilisation d’un
ouvrage public. Le montant de la taxe n’est pas proportionnel au service
rendu. Même si un contribuable ne bénéficie pas du service, il doit s’acquitter
de cette taxe fiscale.

La taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères est une taxe, par conséquent
tout le monde doit la payer, même si ils ne bénéficient pas du service. De plus,
le montant de cette taxe sera toujours le même, peu importe l’importance des
déchets. Au contraire, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ne constitue pas une
taxe, c’est un impôt puisque non perçu en raison d’un fonctionnement d’un
service public.

c. Les cotisations sociales

Ce sont des prélèvements obligatoires aux profits des organismes de sécurité


sociale versés par les assurés et les employeurs. Economiquement, ce sont des
taxes parafiscales, mais juridiquement la loi du 25 juillet 1953 les a exclus
explicitement de la catégorie ce qui a pour effet de les soumettre à un régime
juridique particulier.

La place de la loi y est plus réduite.

Il n'y a pas d'autorisation législative du recouvrement.


La mise en place en 1996 des lois de financement de la Sécurité sociale n'a
rien changé en la matière. La loi de financement permet certes un débat sur
le financement de la Sécurité sociale, mais elle ne fait que prévoir les recettes
par catégories. Aucune autorisation n'est donnée.

3
La création ne dépend que partiellement du législateur puisque seuls les
principes de l'assiette et du recouvrement sont fixés par lui. Le Gouvernement
arrête seul le taux.

3. Les fonctions de l’impôt

L’impôt a deux fonctions :

a. La fonction initiale

Le rôle initial de l’impôt est d’alimenter essentiellement le budget de l’Etat. Il


est destiné à la couverture les charges publiques. Ainsi l’impôt doit être
productif et élastique.
L’impôt productif est celui qui est universel, inéluctable, juste, discret,
diversifié et adapté.
L’impôt est élastique légalement lorsque l’augmentation du tarif correspond
à une augmentation équivalente du rendement.
Il est élastique économiquement lorsque son rendement est fonction du
mouvement de la conjoncture économique.

b. La fonction moderne : instrument de politique économique et


sociale de l’Etat

- Sur le plan économique :

o L’impôt, est un moyen d’action conjoncturelle :

Il permet de lutter contre l’inflation. Ainsi, l’Etat peut procéder à une


augmentation de l’impôt pour réduire les disponibilités des citoyens et des
entreprises en vue de diminuer la demande globale et de limiter ainsi les
achats à l’étranger qui déséquilibrent la balance commerciale.

En revanche, pour contrecarrer les tensions déflationnistes, l’Etat peut


procéder à une baisse du niveau de l’impôt, relançant ainsi la consommation,
en créant un contexte favorable à la réduction du sous-emploi.

o L’impôt, est un moyen d’incitation à l’épargne et


l’investissement:

L’Etat peut procéder à une modulation, c'est-à-dire faire varier le poids relatif
de l’impôt entre les citoyens et les entreprises de façon à orienter leurs activités
dans un sens jugé favorable pour l’économie nationale.

Exemple : A compter du 1er janvier 2019, le taux de l’impôt sur les sociétés
est réduit d’un point, passant de 28 % à 27%.
En ce sens, l’impôt est un moyen d’action sur les structures économiques.
4
La taxation des exportations au taux zéro (taux 0) et la possibilité pour
l’entreprise de demander remboursement de la TVA payée à ses fournisseurs
est un encouragement à l’exportation et favorise ainsi une certaine
compétitivité sur le marché international.

- Sur le plan social :

L’Etat peut procéder à une amputation discriminée des ressources de manière


à faire des prélèvements plus élevé pour les titulaires de hauts revenus et
moins élevé pour les catégories sociales modestes (IRPP).

En outre, par le biais de la redistribution, les recettes fiscales servent à


financer les prestations sociales.

Ex : les allocations familiales, les aides aux démunis, aux sinistrés à la suite
d’une catastrophe naturelle.
L’impôt joue aussi un rôle de moralisation sociale. C’est le cas des droits élevés
qui frappent la consommation de l’alcool et du tabac.

4. Les impôts en vigueur au Togo et leur classification


Pour des raisons d’ordre technique, économique, social et politique, tous les
pays dont le Togo vont adopter un système d’impôt multiple.
Les impôts sont différents quant à leurs modalités techniques et quant à la
nature de la matière imposable.
a. Les principaux impôts et taxes

Impôts, taxes, retenues et Base d’imposition Taux


cotisations

1 Résultat fiscal après


Impôt sur les Sociétés retraitements 27%
extracomptables
2
Impôt Minimum Forfaitaire Chiffre d’affaires hors TVA 1%
Taux progressifs
3 Impôt sur le Revenu des Revenu net imposable (0.5 à 35%)
Personnes Physiques
Plus-value imposable
4 Taxe sur les plus-values de (différence prix de cession Taux variables (7
cession et prix d’acquisition) et 15%)
En fonction du type de
4 Taxe sur les Véhicules à véhicule, de la cylindrée et Tarifs variables
Moteur de la puissance fiscale
Sommes, valeurs reçues
en contrepartie de la
5 livraison ou de la

5
Taxe sur la Valeur Ajoutée prestation à l’exclusion 18%
des remboursements de
frais, rabais, remises,
ristournes
Profits bruts réalisés sur
6 Taxe sur Activités Financières les opérations financières, 10%
bancaires et de commerce
de valeurs

7 Taxe sur les Conventions Sommes stipulées au Taux variables


d’Assurances profit de l’assureur et de (0.20% - 25%)-
tous accessoires
Droits variables
8 Droits d’enregistrement Montant stipulé à l’acte si (fixes et
le droit est proportionnel proportionnels)
Valeur en douane majorée
9 Droits d’accises des autres taxes (TVA Tarifs variables
exclue) ou prix de vente
sortie-usine (TVA exclue)
Chiffre d’affaires hors Tarifs variables
taxes de l’exercice par tranches de
10 Droit de patente précédent chiffre d’affaires

11 Taxe Professionnelle Unique Chiffre d’affaires annuel Tarifs variables


12 Taxe Foncière Valeur locative cadastrale, 15%, 4% et 2%
valeur vénale
Tarifs variables
13 Taxe d’Habitation Type d’habitation (4 000 à 100 000
FCFA)
16 Retenue sur les revenus de Taux variables (0 à
capitaux mobiliers (IRCM) Produits bruts 13%)
17 Retenue sur les prestations Rémunérations brutes 20%
étrangères
18 Retenue sur les loyers des Loyers bruts 12,5%
immeubles
19 Retenue sur les honoraires, Rémunérations brutes 5 ou 10%
commissions et courtages
Toutes rémunérations
20 Cotisations sociales (CNSS) – (indemnités, primes,
Part patronale gratifications) sauf les 17,5%
remboursements de frais
21 Toutes rémunérations
Cotisations sociales (CNSS) – (indemnités, primes,
Part salariale gratifications) sauf les 4%
remboursements de frais

6
b. Les classifications

On distingue trois (03) principales classifications : administrative,


budgétaire, économique.

 La classification administrative

Retenue dans la présentation de la loi de finances annuelle, la classification


administrative est fondée essentiellement sur la distinction entre deux
modalités différentes de recouvrement de l'impôt : les impôts directs et impôts
indirects.
Les impôts directs peuvent se définir comme ceux directement mis à la charge
du contribuable (personnes morales ou physiques) nommément désigné.
Exemple : le droit de patente, l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
(IRPP), la Taxe d’Habitation (TH)…
Les impôts indirects sont ceux qui sont répercutés par un redevable (redevable
légal) sur d’autres personnes (redevable réel). Ils sont est assis sur des faits
intermittents, ex : acquisition, vente…. Il repose sur la réalisation d’un acte.
Exemple : la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), la Taxe sur Activités Financières
(TAF)…

 Classification budgétaire
Les impôts sont perçus pour financer les dépenses publiques. Ces dépenses
sont réparties entre les budgets de l'État et des collectivités locales (régions,
préfectures, communes).

Bien que l'État participe par des dotations budgétaires au financement des
besoins des collectivités locales, des impôts sont perçus directement au profit
de ces dernières.

Cette classification conduit à distinguer les impôts d'État (par exemple l'impôt
sur le revenu, l'impôt sur les sociétés...) et les impôts des collectivités locales
(par exemple la taxe professionnelle, les impôts fonciers, la taxe
d'habitation...).

 Classification économique
La classification économique est fondée sur la différenciation des bases de
calcul, l'impôt étant en fait un prélèvement sur la richesse, qui peut être
réalisé à sa source, lorsque apparaît le revenu ; lors de son utilisation, par une
consommation qui engendre une dépense ; à la suite de son accumulation ou
de mouvement en capital.

7
On distingue donc :
. L’impôt sur les revenus (IR) qui est un impôt direct et général et qui
comporte deux catégories : l’impôt sur les revenus des personnes physiques
et l’impôt sur les sociétés (IS).
. L’impôt sur les dépenses qui s’applique aux dépenses réalisées par les
consommateurs. C’est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’ensemble des
contributions indirectes, la taxe sur les activités financières (TAF) etc.
. L’impôt sur le capital frappe le patrimoine ou la richesse du
contribuable (Taxe Foncière sur la Propriété bâtie)

5. Le système fiscal Togolais

Le système fiscal Togolais est un système essentiellement déclaratif.

En effet, Par opposition au système du prélèvement à la source, le système


déclaratif suppose que les éléments servant de base au calcul de l'impôt soient
déclarés par le contribuable lui-même. Ceci n'empêche pas cependant
l'administration fiscale de procéder à des contrôles, notamment par
recoupements.
Par conséquent l’administration fiscale dispose du droit de reprise et de contrôle
conformément aux prescriptions des articles 875 du Code Général des Impôts
qui prévoient que « Afin de s'assurer du respect des règles établies par le
présent code, l'Administration des Impôts dispose du droit de contrôler les
déclarations ainsi que les actes et documents utilisés pour l'établissement
des impôts, droits, taxes et redevances.
Elle contrôle également les documents déposés en vue d'obtenir des
déductions, restitutions ou remboursements. A cette fin, elle peut
demander aux contribuables tous renseignements, justifications ou
éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites ou aux actes
déposés »

Il faut faire remarquer que le système fiscal togolais comporte également celui
des prélèvements à la source.

6. Les Sources de l’impôt


Elles sont soit, internationales soit nationales.
a. Les sources internationales
On a le droit international : les conventions internationales ont essentiellement
pour objet de répartir le pouvoir fiscal entre deux ou plusieurs Etats,
d’harmoniser les législations fiscales pour les rendre compatibles et d’éviter les
doubles impositions; exemple : le traité de la CEDEAO dont l’un des objectifs
est l’harmonisation de la fiscalité des Etats membres. Les directives de l’UEMOA.
8
Nous avons aussi les conventions bilatérales telles que la convention « franco-
togolaise » du 24 novembre 1971.
De façon générale, les conventions internationales visent à éviter la double
imposition et l’évasion fiscale.
En dehors de ces conventions, il existe des Etats qu’on appelle les paradis
fiscaux qui offrent d’importants avantages fiscaux aux entreprises situées sur
leur territoire.
Ex : LISCHENSTEIN, LES BERMUDES

b. Les sources internes


On distingue :
- la loi : L’article 84 al 10 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992,
la loi n°83-22 du 30 décembre 1983 portant code général des impôts, les
lois de finances portant modification du CGI, la loi du 18 septembre 1989
portant statut de zone franche de transformation pour l’exportation ;

- les Règlements
- les circulaires constituées des instructions émanant de l’administration.
Elle ne lie pas les tribunaux. Elle contribue à mettre en œuvre les textes
fiscaux.

- La jurisprudence
Le contentieux fiscal est réparti entre deux ordres de juridiction :
 les Tribunaux judiciaires connaissent les droits d’enregistrement, des
taxes de publicité foncière et de contribution indirecte ;
 Les juridictions administratives connaissent des impôts sur les revenus et
les taxes assimilées aux impôts indirects.

De façon générale, la procédure contentieuse en matière fiscale se caractérise


par l’obligation pour le contribuable d’introduire un recours préalable auprès de
l’administration, qualifié de réclamation préalable.

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CHAPITRE I. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU DROIT FISCAL

Les principes qui régissent le droit fiscal sont divers. Certains s’appliquent à la
théorie fiscale et d’autres à la fiscalité des entreprises.

Section I. Les principes régissant la théorie fiscale


Pour l’essentiel, on retiendra :
- le principe de la légalité de l’impôt ;
- le principe d’annualité de l’impôt ;
- le principe d’égalité en matière fiscale ;
- le principe de nécessité de l’impôt ;
- le principe de la non - rétroactivité de la loi ;
- le principe du contradictoire en matière fiscale.

Paragraphe I. Le principe de la légalité de l’impôt

I. Sens et contenu du principe

 Fondement juridique du principe.

Le principe de la légalité de l’impôt en matière fiscale, est énoncé dans deux


sources juridiques. Dans la Constitution de 1958 et de 1992 au TOGO, le
principe est énoncé aux articles 34 ou 84 du texte constitutionnel qui réserve
la création des normes fiscales au seul législateur : « la loi fixe les règles
relatives à l’assiette, aux taux et aux modalités de recouvrement des
impositions de toute nature ».

Dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, le principe


de la légalité de l’impôt n’est pas directement énoncé, l’idée en est formulée à
travers l’article 14 : « tous les citoyens ont le droit de constater par eux-
mêmes, ou par leurs représentants la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer
la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ».

 Signification du principe

La lecture de l’article 14 montre que c’est le principe du consentement de l’impôt


par les citoyens ou par leurs représentants qui est énoncé.

Ce principe de consentement de l’impôt est un principe politique : le droit pour


les citoyens d’accepter l’impôt, de le consentir librement d’eux-mêmes ou par
leurs représentants.

Il y a un lien étroit entre le principe de l’article 14 et le principe de la


légalité de l’impôt énoncé à l’article 34 Constitution de 1958 à l’article 84
de la constitution togolaise de 1992.

Le principe de la légalité de l’impôt est la traduction juridique du principe


politique du consentement de l’impôt par les citoyens/ou leurs
représentants.

10
A partir du moment où les citoyens consentent à l’impôt, leur consentement va
s’exprimer à travers la loi.

Ce lien vient d’être officiellement rappelé en France par le Conseil


constitutionnel dans une décision du 28 juin 2010. Le Conseil expliquait
qu’il y avait un lien entre l’article 14 DDHC de 1789 et le principe de
légalité de l’impôt.

 Caractéristiques

Le principe de légalité de l’impôt présente les grandes caractéristiques


suivantes :

- Compétence exclusive

Il existe une compétence exclusive du législateur dans la création des


normes fiscales : il n’y a que la loi qui peut créer les normes fiscales. Cette
compétence exclusive est très étendue, l’article 34 ou 84 énumère le périmètre
du domaine de la loi : l’assiette, le taux, les modalités de recouvrement. Dans
tous ces domaines, il y a exclusivité de la loi sans qu’aucune autre autorité ne
puisse valablement s’y substituer.

- Survivance de la compétence exclusive

La compétence exclusive du législateur demeure même s’il peut exister par


ailleurs, des démembrements du pouvoir fiscal. En France, il existe un certain
découpage dans l’organisation du pouvoir fiscal en vertu du principe
constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales (CT). Elles
ont le droit de fixer elles-mêmes les taux d’imposition de certains de leurs impôts
(cela est vrai pour les 4 grandes taxes locales depuis 1981). Ce démembrement
du pouvoir fiscal entre l’Etat et les CL est organisé par le législateur lui-même.

Il n’y a pas d’atteinte à la compétence exclusive du législateur en matière fiscale.


Le législateur fixe les cadres et les limites dans lesquelles peuvent intervenir la
fixation des taux de certains impôts locaux. La loi reste exclusivement
compétente pour déterminer les règles relatives à l’assiette et aux modalités de
recouvrement de tous les impôts (y compris les impôts locaux). Le pouvoir fiscal
des Collectivités Locales est un pouvoir partiel et limité, il reste subordonné aux
limites données par la loi.

- Interdiction de la délégation de compétence

La compétence exclusive crée des obligations au législateur. Il doit exercer


à plein cette obligation. Au cas où le législateur ne l’exercerait pas
conformément à ce que prescrit l’article 34 et 84, il encourt le risque d’une
censure de la part du Conseil constitutionnel au motif tiré de l’incompétence
négative. A travers cette obligation, le législateur a une compétence exclusive
étendue qui lui interdit de déléguer cette compétence aux autorités détentrices
du pouvoir règlementaire.

La loi ne peut pas confier aux décrets le soin de fixer le taux d’un impôt. La loi
ne peut pas déléguer le pouvoir de création des normes fiscales. En
11
revanche, la loi peut parfaitement confier au pouvoir règlementaire une
compétence subordonnée d’exécution pour l’application des lois fiscales.

- Compétence subordonnée

On rencontre en matière fiscale, une technique qui permet au législateur de


préciser que les mesures nécessaires à l’application de la loi seront précisées par
voie règlementaire (par décret) : c’est une compétence subordonnée du décret
pour l’application des lois fiscales. Cette compétence subordonnée est
compatible avec le principe de légalité en matière fiscale, parce qu’elle ne lui
porte pas atteinte.

La compétence exclusive de la loi dans la création des normes fiscales ne


signifie que toutes les dispositions présentes dans le Code général des
impôts ont une nature législative. Dans le Code général des impôts, on trouve
deux types de dispositions : les dispositions législatives qui seules peuvent
déterminer les règles relatives à l’assiette, au taux et aux modalités de
recouvrement. Il y a des dispositions règlementaires qui sont des précisions
apportées par décret aux lois fiscales.

II. Exceptions au principe

Ce sont des limites issues du développement d’un droit externe en matière


fiscale. Ce droit tient au développement des conventions fiscales internationales
et l’existence d’un droit communautaire en matière fiscale.

Ce sont des accords/traités passés en matière fiscale. Ces conventions se


présentent comme des accords bilatéraux entre Etats. L’objectif de ces accords
est d’éliminer les phénomènes de double-imposition : c’est lorsqu’une
personne physique ou morale a deux installations, deux résidences dans
des Etats différents.

Les pouvoirs de la loi interne en matière fiscale se trouvent limités par le


développement du droit communautaire en matière fiscale. La raison d’être de
ce droit fiscal communautaire est une volonté d’harmoniser les systèmes fiscaux
au sein de l’UEMOA (harmonisation fiscale communautaire). Cet objectif
d’harmonisation ne doit pas être confondu l’uniformisation. L’objectif
d’harmoniser consiste à rapprocher les législations fiscales nationales autour de
critères proches.

On ne peut pas uniformiser dans le contexte de l’UEMOA parce que la fiscalité


est restée un domaine de la compétence des Etats. La législation fiscale dépend
de la souveraineté des Etats. On a recherché à ce qu’elle soit coordonnée pour
que la fiscalité ne soit pas un obstacle à la libre-concurrence (grand principe de
la construction de l’UEMOA). L’harmonisation est recherchée par des directives
que les Etats auront l’obligation de transposer dans leur droit interne.

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Paragraphe II. Le principe d’annualité de l’impôt

Ce principe découle du principe du consentement de l’impôt qui est affirmé à


l’art. 14 de la DDHC. Ce principe de consentement de l’impôt a une double
signification :

- La création des normes fiscales : les normes fiscales ne peuvent émaner


que de la loi.

- La levée de l’impôt : le recouvrement de l’impôt, le recours effectif à


l’impôt doit être autorisé chaque année par les citoyens ou par leurs
représentants qui consentent à l’impôt et à la levée de l’impôt. Ce consentement
à la levée de l’impôt doit être donné annuellement.

Cette autorisation est donnée chaque année dans le cadre du vote de la loi de
finances initiales pour l’État ; pour les collectivités territoriales il est donné par
les délibérations préalables des assemblées délibérantes des collectivités
territoriales qui sont votées par le budget prévisionnel et qui vont autoriser la
levée de l’impôt correspondant aux ressources fiscales prévues dans le budget.

Ce principe ne concerne que l’autorisation de lever l’impôt. Autorisation donnée


aux pouvoirs publics pour lever des ressources fiscales. En revanche, le principe
d’annualité de l’impôt ne concerne pas la création des règles fiscales.

Paragraphe III. Le principe d’égalité en matière fiscale

Dans le DDHC, il y a une formulation générale qui n’a rien avoir avec l’impôt :
« les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». →Égalité de
chacun devant le droit.

Formulation qui concerne la matière fiscale : art. 13 alinéa 2 DDHC. Cet article
concerne l’égalité en matière fiscale « la contribution publique doit être
également répartie entre tous les citoyens à raison de leur faculté » →idée
d’égalité de la répartition de l’impôt.

La Constitution de 1958 ne contient pas de formulation d’égalité spécialisée en


matière fiscale, mais il y a une formulation générale : « la France assure l’égalité
devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de
religion ».

Ce principe d’égalité a été précisé par le Conseil Constitutionnel à travers 2


grandes significations :

- Principe d’égalité devant la loi


- L’égalité devant les charges publiques

13
I. Principe d’égalité devant la loi

L’égalité devant l’impôt c’est l’égalité devant la loi fiscale. Est-ce que ça signifie
que la loi fiscale doit être la même pour tous ? Le Conseil Constitutionnel a eu
l’occasion de préciser que l’égalité devant l’impôt ne signifie pas uniformité de
traitement fiscal de tous devant la loi fiscale.

Ainsi l’égalité devant l’impôt n’exige pas que tous les contribuables soient soumis
aux mêmes règles fiscales, ni qu’ils doivent payer le même montant d’impôt.

Cela ne signifie pas qu’ils doivent payer un impôt au même taux d’imposition.
Pour le Conseil Constitutionnel le principe d’égalité devant l’impôt n’interdit pas
des différences en matière fiscale.

La loi fiscale peut être différente. L’égalité devant la loi fiscale exige seulement
que les contribuables placés dans des situations identiques soient traités de
manière identique par la loi.

Conséquence : le Conseil Constitutionnel accepte que la loi fiscale comporte des


dispositions différentes, lorsque les contribuables sont placés dans des
situations différentes et ces situations différentes pour le Conseil d’Etat peuvent
être ou bien des situations familiales, différence de situation professionnelle,
différence en fonction de niveau économique qui vont justifier cette différence de
législation.

Dans ce dernier cas, les différences de niveau économique pour des territoires :
p.ex. en France les différences sont justifiées par l’inégalité du développement
économique des départements d’outre-mer par rapport au développement
économique de la métropole.

II. L’égalité devant les charges publiques

Cette formulation est souvent utilisée par le Conseil Constitutionnel. Cette


égalité devant les charges publiques ne concerne pas uniquement l’impôt, mais
tous les prélèvements qui sont effectués pour financer les dépenses publiques.

Dire que les citoyens doivent être égaux devant les charges publiques, cela
signifie qu’ils doivent être égaux devant les prélèvements qu’on exige d’eux pour
financer les dépenses publiques. Cette égalité concerne aussi bien l’impôt que
les redevances pour service rendu.

L’égalité devant les charges publiques des contribuables, c’est l’idée d’égalité de
la répartition de l’impôt. Le Conseil Constitutionnel tire cette exigence de l’art.
13 al 2 de la DDHC.

14
Paragraphe IV. Le principe de nécessité de l’impôt

Ce principe n’est formulé expressément pour aucun texte. Ce principe est


récemment apparu en 1983. En 1983, c’est un principe qui est découvert par le
Conseil Constitutionnel qui va le tirer du 1er alinéa de l’art. 13 de la DDHC. « Pour
l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration une
contribution commune est indispensable ».

Par ailleurs, à cet art.13 s’ajoute l’art. 14 : « tous les citoyens ont le droit de
constater par eux même ou par leurs représentant la nécessité de la contribution
publique, ... ».

A propos de l’art. 13 : la préoccupation qu’ont eu les rédacteurs de la déclaration


de donner une légitimité à l’impôt en dégageant sa finalité. Dans cet article 13,
les rédacteurs de la déclaration ont voulu persuader les citoyens que l’impôt est
nécessaire et chercher les justifications de la nécessité de l’impôt : « entretien de
la force publique (=sécurité), et dépense d’administration ».

Paragraphe V. Le principe de la non - rétroactivité de la loi

I. Contenu du principe

Le principe est prononcé en droit civil (art. 2 du code civil français : « la loi ne
dispose que pour l’avenir elle n’a pas d’effet rétroactif », en droit pénal ce principe
a un fondement constitutionnel, art. 8 DDHC, en droit administratif ce principe
est un PDG.

En l’absence de textes constitutionnels lui donnant une portée générale le


principe de non rétroactivité de la loi ne s’impose pas comme un principe absolu
dans le système juridique français. Il n’a qu’une portée relative consacré par les
textes et par la jurisprudence. Dans une décision du 22 juillet 1980, Conseil
Constitutionnel : « sauf en matière pénale, la loi peut comporter des dispositions
rétroactives ».

II. Exceptions au principe

Il existe de très nombreux cas où la loi fiscale a un caractère rétroactif. Cette


situation résulte de 2 grands types de cas de rétroactivité en matière fiscale :

A. La rétroactivité automatique des lois fiscales

La rétroactivité des lois fiscales est souvent liée à l’absence d’intention volontaire
du législateur de s’attaquer à des situations passées. C’est ce qu’on appelle la
rétroactivité automatique de certaines lois fiscales.

Il y a une rétroactivité automatique dans la mesure où la loi fiscale ne peut pas


faire autrement, parce que cette rétroactivité est liée aux modalités d’impositions
propres à certains impôts.

Par ailleurs, l’IRPP est un impôt progressif qui comporte des taux d’imposition
figurant sur un barème, ce dernier doit être actualisé chaque année pour

15
s’adapter à l’érosion monétaire.

Le législateur est donc conduit chaque année à actualiser ce barème. Cette


actualisation se fait dans la loi de finances votée en fin d’année.

B. La rétroactivité volontaire

Ces lois fiscales volontairement rétroactives sont comme des lois à caractère
interprétatif. C’est une loi qui a pour fonction de préciser l’interprétation d’un
texte législatif antérieur sans pour autant en changer la nature. En réalité
quelquefois, le législateur va vouloir aller à l’encontre d’une décision
jurisprudentielle.

A l’origine les lois fiscales émanent très souvent d’une idée de l’administration
dans le cadre d’un projet de loi.

Ces projets de lois sont rédigés par les services du ministère du budget (direction
de la législation fiscale).

La direction de la législation fiscale a pour rédaction de déposer un projet de loi


qui aura pour fonction officielle de préciser l’interprétation d’une loi antérieur,
mais l’idée derrière la tête c’est de combattre une diffusion jurisprudentielle qui
est estimée contraire aux lois du trésor.

Paragraphe VI. Le principe du contradictoire en matière fiscale

« Nul ne peut être mis en cause sans avoir été mis en mesure de répondre aux
éléments qui lui sont reprochés ». C’est le droit de la défense.

Ce principe du contradictoire s’applique pleinement dans le domaine du


contentieux fiscal. Il s’applique tout au long de la procédure contentieuse. Le
contribuable dispose de droit de défense dans le domaine du contentieux.

Hormis ces principes, il existe d’autres règles applicables à la fiscalité des


entreprises.

Section II. Les principes régissant la fiscalité des entreprises

Ces principes sont également nombreux. Il s’agit des principes suivants :


- conformité à l’intérêt de l’entreprise ;
- indépendance des exercices ;
- comptabilité d’engagement ;
- nominalisme monétaire ;
- abus de droit ;
- distinction des erreurs et des décisions de gestion ;
- liberté d’affectation comptable.

16
Paragraphe I. Le principe de la conformité à l’intérêt de l’entreprise : la
théorie de l’acte anormal de gestion

Le Code général des impôts n’a pas défini la notion d’acte anormal de gestion.
Néanmoins, l’acte anormal de gestion peut être défini comme l’acte étranger à
l’entreprise.

En d’autres termes, l'acte anormal de gestion a notamment été défini par les
membres du Conseil d'État comme tout acte "accompli dans l'intérêt d'un tiers
par rapport à l'entreprise ou qui n'apporte à cette entreprise qu'un intérêt
minime, hors de proportion avec l'avantage que le tiers peut en retirer. Il est fait
dans l’intérêt d’un tiers ou d’un membre de l’entreprise. Il en résulte une absence
de contrepartie pour l’entreprise ou un déséquilibre manifeste.

Il existe plusieurs exemples de charges qu'une entreprise ne peut déduire de son


résultat imposable parce qu'elles relèvent d'une gestion étrangère à ses intérêts
économiques : une rémunération ne correspondant pas à un travail effectif ou
manifestement excessive au regard du service rendu, des dépenses somptuaires
ou encore des dépenses engagées par l'entreprise dans le cadre de
manifestations à caractère philanthropique, éducatif et sportif, dans la mesure
où elles ne sont pas exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation.

En principe, la preuve incombe à l’administration fiscale. En pratique, il y a une


présomption d’anormalité. Les actes seront suspectés par l’administration. Cela
s’applique si l’acte s’est traduit en comptabilité par l’écriture portant sur des
créances de tiers, des amortissements, des provisions ou des frais généraux,
lesquels viennent tout en déduction de bénéfice net. C’est au contribuable de
justifier dans son principe et dans son montant de l’exactitude de l’écriture
comptable. Ce faisant, il renverse la présomption. L’acte anormal de gestion va
être réprimé pour réparer le préjudice subi par le fisc. Le fisc calculera l’impôt
en faisant abstraction des charges abusives ou en retenant à l’inverse des
recettes irrégulièrement omises.

Paragraphe II. L’abus de droit

Bien souvent, la fiscalité se présente comme un jeu subtil d’options prévues par
le législateur lui-même. Il est souvent certain qu’un bon père de famille diligent
et soigneux placé devant deux options l’une plus onéreuse et l’autre moins,
choisirait l’option la moins onéreuse. L’habilité du contribuable ne peut pas être
considérée comme un vice de nature à justifier un redressement. Cela à
condition que l’opération ainsi faite n’ait pas un caractère fictif ou frauduleux.

La théorie de l’abus de droit va être invoquée pour limiter la liberté du


contribuable dans ses choix parce que cette liberté ne peut être exercée dans le
but d’éluder l’impôt. Que ce soit par un caractère fictif (on parle d’abus de droit
par simulation), et ceux qui, recherchant le bénéfice d’une application littérale
des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs,
ne sont inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou de diminuer les
charges fiscales qui auraient été, normalement, supportées si lesdits actes
n’avaient pas été passés (on parle d’abus par la fraude).

17
Pour l'administration fiscale, lorsqu'un contribuable réalise un acte ayant un
caractère fictif ou pris uniquement dans le but d'éluder ou d'atténuer l'impôt, il
commet un abus de droit.

En droit fiscal togolais, la procédure de répression des abus de droit est prévue
par l’article 241 LPF. Le contrôle de l’administration fiscale dans le cadre de cette
répression de l’abus de droit va s’exercer sur la réalité de l’acte et sur la réalité
de la valeur déclarée.

Sous couvert de société, une donation est consentie. L’administration est en


droit de restituer comme le précise l’article 241 LPF son véritable caractère à
l’opération litigieuse parce que selon le même texte, les actes qui dissimulent la
portée véritable d’un contrat ou d’une convention à l’aide de clause donnant
ouverture à des droits d’enregistrement moins élevés ne peuvent être opposés à
l’administration.

En matière de société, il arrive souvent que l’acte indique une valeur inférieure
à la valeur du bien en cas d’évaluation d’apport. L’administration, peut rectifier
le prix ou l’évaluation d’un bien ayant servi de base à la perception d’un droit
d’enregistrement lorsque cette évaluation paraît inférieure à la valeur réelle des
biens.

Ce droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à l’expiration de la 3ème


année suivant celle de l’enregistrement de l’acte ou de l’accomplissement de cette
formalité.

Paragraphe III. Le principe de l’indépendance des exercices

Principe comptable selon lequel, pour obtenir des résultats significatifs par
exercice, chaque charge et chaque produit doivent être rattachés à l'exercice qui
les concerne et à cet exercice seulement. En conséquence, le résultat comptable
n'est pas déterminé à partir des flux de trésorerie, mais à partir des dates
d'engagement juridique. Ce principe est reproduit à l’article 99 du nouveau CGI
selon lequel les charges et les frais qui pourront être déduits du résultat doivent
se rapporter à l’exercice au cours duquel ils ont été engagés. En d’autres termes,
les entreprises ont l'obligation d'enregistrer, en comptabilité, les produits
qu'elles encaissent et les charges qu'elles supportent, au titre de l'exercice
auquel ils se rapportent.

Ainsi, par exemple, le produit d'une vente est rattaché à l'exercice au cours
duquel le transfert de propriété a lieu, celui-ci résultant de la livraison.

De même, les intérêts d'emprunts payés le 1er avril N, alors que le capital a été
emprunté le 1er avril N–1, entraînent les rattachements, dans les charges de
l'exercice N, des intérêts courus sur cet exercice, soit neuf mois d'intérêts.

De façon générale, l’inventaire doit se faire à la clôture d’une période de 12 mois


au plus dénommée exercice. Dès lors, il ne faut prendre en considération que
les charges, les produits et les valeurs existant à la fin de la période, même s’ils
se rattachent à des exercices antérieurs.

18
Ce principe de spécialité des exercices se traduit par le défaut de prise en
considération en droit fiscal de la rétroactivité d’une convention. Il existe
cependant une dérogation. Elle concerne les charges enregistrées au cours de
l’exercice et qui seront réparties sur plusieurs exercices en raison de leur
importance ou par suite d’une décision de gestion.

Paragraphe IV. Le principe de la comptabilité d’engagement

Par définition, la comptabilité d'engagement est une méthode d'enregistrement


comptable par laquelle les recettes et les dépenses sont comptabilisées
lorsqu'elles sont acquises (recettes) ou engagées (dettes) même si elles se
rapportent à des opérations qui ne se sont pas dénouées sur le plan financier
(payées).

En vertu de la comptabilité d’engagement, doivent seulement être enregistrées


en comptabilité, les créances acquises et les dettes certaines dans leurs
principes et certaines dans leur montant.

On devra, par conséquent, tenir compte des opérations réalisées même, si elles
ne sont effectivement payées qu’ultérieurement. On tient compte de la date de
réalisation du profit, car seuls les bénéfices réalisés peuvent être pris en
considération.

Paragraphe V. Le Principe de la distinction des erreurs et des décisions de


gestion

La jurisprudence relative aux possibilités de rectification du bénéfice imposable


est fondée notamment sur la distinction entre les erreurs commises par le
contribuable et les décisions qu'il prend pour la gestion de son entreprise. Selon
la juridiction administrative, l'administration ne peut remettre en cause les
décisions de gestion prises régulièrement par les entreprises. Elle ne peut que
réparer les manquements résultant soit d'erreurs, soit de décisions de gestion
irrégulières.

Quant aux contribuables, ils ne peuvent se prévaloir que des erreurs qu'ils ont
commises de bonne foi à leur détriment ; ils ne sont pas admis à remettre en
cause les décisions de gestion qu'ils ont prises et qui leur sont opposables, alors
même qu'elles seraient irrégulières.

Les décisions de gestions traduisent l’exercice d’un choix pour l’entreprise entre
plusieurs options également licites. Pour un exploitant individuel, le fait
d’inscrire un bien à l’actif du bilan ou de la garder dans son patrimoine
personnel constitue un acte de gestion. Les erreurs de gestion naissent du défaut
de respect d’une prescription fiscale obligatoire. Par exemple, erreur
d’évaluation de stocks ou défaut d’enregistrement d’une recette.

On distingue l’erreur de fait et l’erreur de droit. L’erreur de fait porte sur


l’existence, la nature, la consistance ou la valeur des éléments du patrimoine ou
des opérations que la comptabilité a la tâche d’enregistrer. L’erreur de droit
concerne le mode d’enregistrement comptable des opérations dont la nature
n’est pas contestée quand la loi fiscale impose une imputation comptable
déterminée.
19
Il y a lieu de qualifier d'erreur toute irrégularité, inexactitude ou omission qui
résulte d'une appréciation purement objective de faits matériels (erreurs de fait
ou de l'interprétation erronée de textes fiscaux, erreurs de droit) par un
contribuable de bonne foi et ne traduit pas une volonté de ce dernier d'influer
sur la gestion de l'entreprise. En revanche, il ne peut être question de donner
cette qualification à ce qui, de toute évidence, constitue une fraude destinée à
éluder le paiement de l'impôt.

Les erreurs (de fait ou de droit) constatées dans chacun des bilans clos durant
la période soumise au droit de vérification de l'administration peuvent être
rectifiées, tant par celle-ci, lorsqu'elles jouent au profit du contribuable, que par
ce dernier lorsqu'elles ont joué à son détriment. Le droit de corriger les erreurs
de gestion irrégulières appartient à l’administration, mais le contribuable a le
droit d’agir par voie de réclamation.

Paragraphe VI. Le principe du nominalisme monétaire ou du coût historique

L'article 1895 du Code civil dans sa version de 1956 applicable au Togo, relatif
au prêt, instaure cette règle : « L'obligation qui résulte d'un prêt en argent,
n'est toujours que la somme numérique énoncée au contrat ».

La jurisprudence a rapidement pris ce texte comme fondement du principe du


nominalisme monétaire, en l'étendant à tout contrat. Ainsi, il est proscrit au juge
de tenir compte de fluctuations de la valeur monétaire pour modifier le montant
dû au jour du paiement. Ce principe signifie que l’entrée d’un bien dans le
patrimoine de l’entreprise doit être constatée au coût historique, c’est-à-dire au
coût auquel on l’a acheté. On tient compte ici de la valeur nominale sans tenir
compte du pouvoir d’achat.

Le bien acquis à titre onéreux sera enregistré à son coût d’acquisition (prix
d’achat + frais accessoires) et en Franc CFA. En revanche, les biens qui sont
produits par l’entreprise sont évalués à leur coût de production (le coût de
revient de la production).

Cette théorie comporte l’inconvénient de ne pas traduire la valeur réelle des


éléments composant l’actif immobilisé. Pour éviter cet inconvénient, la loi
autorise spécialement (à l’occasion) l’entreprise à procéder à une réévaluation
des éléments de l’actif (bilan). Cette réévaluation générera des plus-values
latente qui, en principe doivent être imposées. Très souvent, le législateur,
lorsqu’il autorise la réévaluation du bilan, exonère les plus- values ainsi
dégagées.

Paragraphe VII. Le principe de la liberté d’affectation comptable

En vertu du principe de la liberté d’affectation, l’exploitant est libre de faire


figurer ou non au bilan certain bien lui appartenant. C’est ainsi qu’un exploitant
est libre d’inscrire ou non sa maison d’habitation à l’actif du bilan de
l’exploitation. Certains biens sont compris obligatoirement dans l’actif
professionnel même s’ils ne sont pas inscrits dans le bilan.

20
CHAPITRE II. LES REGIMES D’IMPOSITION AU TOGO

Il existe trois régimes d’imposition au Togo :

 Le régime de la taxe professionnelle unique (TPU) ;


 le régime réel simplifié (dit " RSI ") ;
 le régime réel normal.

Section I. Le régime de la Taxe Professionnelle Unique (TPU)

Il est institué un régime d’imposition synthétique dénommé le régime de


la taxe professionnelle unique (TPU).
Paragraphe I. Champ d’application

La TPU est assise sur une base forfaitaire de chiffre d’affaires à partir de la
déclaration souscrite par le contribuable.
La taxe professionnelle unique est libératoire de certains impôts et taxes dus
par les personnes pour leurs activités professionnelles :
- Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) de l’entrepreneur ;
- Impôt minimum forfaitaire (IMF) ;
- Droit de Patente ;
- Taxe sur les salaires ;
- Taxe sur la Valeur Ajoutée.

Pour les autres impôts et taxes le droit commun s’applique.


1. Les personnes imposables (art. 1422 et 1424 du CGI)
Sont assujetties à la taxe professionnelle unique, les personnes physique dont
le chiffre d’affaires annuel tel que défini en matière de bénéfices industriels et
commerciaux est inférieur ou égal à trente millions (30.000.000) de francs
quelle que soit la nature de l’activité.
Le dépassement de la limite prévue à l’article 1422 en cours d’année entraine
une dénonciation systématique de la TPU par l’administration
2. Exonération

La Taxe professionnelle unique ne s’applique pas :


- Aux personnes physiques relevant des bénéfices non commerciaux
(BNC)
- Aux personnes physiques relevant des bénéfices agricoles (BA)
- Aux planificateurs industriels (Boulangerie, pâtisserie)
- Aux personnes physiques qui effectuent des importations et/ou
exportations.

21
NB : la taxe professionnelle est établie et due pour l’année entière en raison
des faits existants constatés aux mois de janvier de la même année
d’imposition (art. 1426 CGI)
Paragraphe II. Le taux et tarif de la TPU

L’impôt est établi :


a) Pour les professions exercées à demeure, à un taux de :

- 2,5 % du chiffre d’affaires pour les activités de production et /ou de


commerce
- 8,5 % du chiffre d’affaires pour les activités de prestations de services

b) Pour les professions exercées en ambulance suivant le tarif ci-


après :

Moyen de déplacement Tarif


Véhicule automobile (par véhicule) 50.000 CFA
Véhicule à moteur à deux roues 15.000 CFA
ou à trois roues ou charrette (par
engin)
Vélo (par vélo) 6000 CFA
Autres moyens 5000 CFA
Pied 2000 CFA

Paragraphe III. Recouvrement de la TPU

Article 1433 : La TPU est établie pour l’année et recouvrée au ¼ dans les
quinze premiers jours de chaque trimestre.
Article 1435 : tout paiement donne lieu à la délivrance d’une quittance et
sa mention sur la carte TPU qui doit comporter une photo d’identité du
contribuable.
La carte TPU constitue une pièce d’identité fiscale qui doit être présentée à
toute réquisition des agents habilités.
Elles renouvelable en cas de besoin. Elle peut être constituée en outre un
quitus fiscal à présenter obligatoirement pour l’obtention de toute pièce à
caractère administratif
Toute infraction aux dispositions en matière de la TPU sera sanctionnée par
une amende égale à 20% des droits compromis. Ces sanctions ne font pas
obstacles à la mise en œuvre des actes de poursuite reconnus à

22
l’administration fiscale notamment la saisie et la vente des marchandises et
matériels d’exploitation, l’application de l’avis à tiers détenteurs
Section II. Le régime réel simplifié (dit " RSI ")
Paragraphe I. Personnes imposables

Il est institué un régime simplifié d’imposition du bénéfice réel qui s’applique :


a) Aux entreprises, personnes physiques ou morales, quelle que soit
leur activité, lorsque leur chiffre d’affaires toutes taxes comprises à
l’exception de la TVA est compris entre 30 millions et 100 millions de
francs CFA.

Les entreprises dont un chiffre d’affaires s’abaisse en dessous de la limite


prévue ci-dessus ne sont soumises au régime de la TPU que lorsque leur
chiffre d’affaires est resté inférieur à 30 millions pendant trois exercices
consécutifs.
Le chiffre d’affaires prévu ci-dessus est ajusté au prorata du temps
d’exploitation pour les contribuables qui commencent ou cessent leurs
activités en cours d’année
b) Aux entreprises exclues du régime de forfait ou de l’évaluation
administrative ou du régime de la TPU au sens des articles 65,
1422,1424 du CGI lorsqu’elles satisfont aux conditions fixées ci-
dessus.

- Période d’imposition

L’impôt est établit chaque année sur les résultats du dernier exercice
comptable. Les contribuables ne sont pas autorisés à clore leur exercice à une
date autre que le 31 Décembre de chaque année, sauf en cas de cessation ou
de cession d’activité en cours de l’année
Toutefois, les entreprises qui commencent à exercer leur activité entre le 1er
juillet et le 31 décembre sont autorisées à arrêter leur premier exercice le 31
décembre de l’année suivante
L’impôt est néanmoins établi sur les bénéfices réalisés au cours de la
première période allant du jour de la création de l’entreprise au 31 décembre
de la même année
Ces bénéfices sont déterminés d’après les comptes intermédiaires arrêtés à la
date du 31 décembre de l’année de la création de l’entreprise.
Ils viennent ensuite en déduction des résultats du premier exercice
comptable clos.

23
- Détermination des résultats

Sauf dispositions contraires les résultats imposables sont déterminés dans


les conditions prévues par les articles 30 et suivants du CGI (BIC) pour les
entreprises soumises au régime du bénéfice réel. Les dispositions de l’article
39-2° et 3° en ce qu’elles se rapportent aux amortissements dégressifs,
accélérés et réputés différés en période déficitaire et aux provisions
applicables pour le régime du réel simplifié d’imposition. Les amortissements
qui doivent être calculé selon la méthode linéaire obéissent aux règles fixées
par l’article 39- 2° du CGI.
1. Obligations des contribuables
Les contribuables ont la faculté au plan fiscal de tenir une comptabilité
simplifiée comportant obligatoirement :
- un livre des achats
- un livre des frais généraux
- un livre des salaires et des charges sociale
- un livre des ventes et prestations réalisées
- un livre de caisse tenu au jour le jour retraçant toutes les recettes et
dépenses et tous les apports et prélèvements effectués par l’exploitant,
- un livre d’inventaire de stock, des immobilisations, des créances et des
dettes.

Les documents comptables et les pièces justifications notamment les factures


d’achats, des frais généraux et de ventes, les pièces de recettes et de ventes
doivent être conservés pendant les dix années qui suivent celle au cours de
laquelle les opérations auxquelles ils se rapportent ont été constatées pans
les écritures.
Les entreprises relevant du régime du réel simplifié sont tenues de souscrire
leurs déclarations de résultat selon le système allégé du SYSCOHADA
2. Déclaration des résultats
Les contribuables sont tenus de déclarer le montant de leur bénéfices ou
déficit au centre des impôts du lieu du principal établissement au plus tard
le 31 mars suivant la date de clôture de l’exercice comptable. Cette
déclaration doit être établie sur un imprimé conforme au modèle prescrit par
l’administration. En ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée, les
redevables procèdent par paiements mensuels à la recette des impôts au
plus tard le 15 du mois suivant celui duquel la taxe est payée, sur la base du
montant total de la taxe nette due au titre de l’année précédente. Chaque
versement équivaut au douzième (1/12) dudit montant
Une déclaration récapitulative de l’ensemble des opérations de l’année, établie
sur un imprimé fourni par l’administration, doit être alors souscrite et
déposée à la recette des impôts au plus tard le 15 janvier de l’année suivante.
L’entreprise placée de plein droit ou sur option dans le régime simplifié
d’imposition peut renoncer aux formalités simplifiées de liquidation de la taxe
24
sur la valeur ajoutée et passer à la déclaration mensuelle tout en restant sous
ce régime.
Cette renonciation qui est exercée pour une durée de deux ans doit être
préalablement notifiée à l’administration. Elle prend effet au 1er janvier de
l’année au cours de laquelle elle est exercée si elle est notifiée avant la date
limite de dépôt de la déclaration récapitulative ou 1er janvier de l’année
suivante en cas de notification après cette date.
3. Calcul de l’impôt
Pour les personnes physiques relevant du régime du réel simplifié
d’imposition, l’impôt est établi suivant le de l’impôt sur le revenu
conformément à l’article 135 du CGI.
Les personnes morales sont imposées à l’impôt sur les sociétés au taux
prévus ç l’article 150 Du CGI
4. Paiement de l’impôt
Le montant de l’impôt exigible doit être acquitté spontanément par tiers (1/3)
à la recette des impôts du lieu du principal établissement au plus tard les 31
mai, 31 juillet et 31 octobre de chaque année au vu d’un bordereau ou avis
de versement souscrit en triple exemplaire.
Les cotisations et les fractions de cotisations non acquittées dans le délai
précité font l’objet des sanctions prévues par les articles 1230 et suivants du
CGI.

5. Impôt minimum forfaitaire

Un impôt minimum forfaitaire frappe les contribuables soumis au régime du


bénéfice réel simplifié d’imposition.
Cet impôt minimum forfaitaire set établi suivant les tarifs prévus à la article
163et appliqué conformément des articles des articles 167 du CGI.

Section III. Le Régime du réel normal

Ce régime s'applique obligatoirement aux entreprises dont le chiffre d'affaires


annuel hors taxes est supérieur à 100 millions FCFA.

Les entreprises nouvelles ont également la possibilité d'opter pour ce régime


jusqu'au dépôt de leur première déclaration de résultat.

Tout redevable relevant du régime du réel simplifié ou du réel normal ,


assujetti à la TVA est tenu de souscrire, au titre du mois précédent, auprès
des services des impôts avant le quinze de chaque mois, une déclaration de
TVA suivant le modèle fourni par la DGI conformément aux dispositions de
l’article 333 du CGI.

25
En outre, tout redevable de la TVA doit également :
- souscrire une déclaration d’existence et modification d’activité ;

- tenir une comptabilité régulière et complète ;

- conserver pendant un délai minimum de 10 ans des livres comptables,


doubles des factures, feuilles d’honoraires, bons de commande, bons de
livraisons … et toutes autres pièces justificatives des éléments
contenus dans les déclarations souscrites au titre de l’exercice de
référence.

- se constituer représentant fiscal de son prestataire étranger et remplir les


obligations fiscales en matière de TVA lorsqu’il paye des prestations
extérieures (Frais d’assistance, technique frais de siège frais de maintenance
informatique assurée de l’extérieur) ;

- porter sur les factures le numéro d’identification fiscale.

26
DEUXIEME PARTIE : LE COMMISSARIAT DES IMPOTS

Le précurseur de la Direction Générale des Impôts fût l’arrêté du 09 Janvier


1943 modifié en Février de la même année portant création du Service
des contributions Directes. Suivra ensuite le Décret n°68-33 du 19 février
1968 portant la mise sur pied de l’Administration des Impôts.

Dans le souci de coordonner les activités relatives aux impôts sur le plan
national, il a été créé sous l’autorité du Ministère de l’Économie et des
Finances, la Direction Générale des Impôts. Ceci à travers le décret N°85-2 du
10 Janvier 1985 portant création, attribution et organisation de la DGI.
Depuis 2006, le Ministère de l’Economie et des Finances a procédé à plusieurs
aménagements dans le fonctionnement de la Direction Générale des impôts et
ceci, dans le cadre général des réformes des finances publiques au Togo.

Le décret N°2006-122/PR du 20 Septembre 2006 relatif à la mise en place


du projet de réforme et de modernisation de l’administration des impôts a posé
les bases de la nouvelle organisation. C’est le décret n°2007-011/PR du 28
février 2007 portant attributions et organisation de la Direction Générale des
impôts qui fixera la nouvelle organisation de l’administration des impôts dans
sa phase avant l’avènement de la réforme de l’OTR.

L’administration fiscale togolaise a donc connu d’importantes réformes depuis


la période des indépendances jusqu’ à ce jour qui ont influencé ses structures
et son organisation. L’organisation actuelle du commissariat des impôts est
héritée des dispositions du décret n°2007-011/PR du 28 février 2007
portant attributions et organisation de la Direction Générale des impôts.

Ce texte définissait les différentes structures de l’ancienne direction générale


des impôts ainsi que leurs compétences et missions respectives. Avec
l’avènement de l’Office Togolais des Recettes (OTR), nouvelle structure qui
intègre les impôts et les douanes en une administration unique, certaines
directions ont été supprimées et d’autres rattachées au commissariat des
services généraux conformément au nouvel organigramme du management
mis en place.

 Décret n°2007-011/PR du 28 février 2007 portant attributions et


organisation de la Direction Générale des impôts

 Loi N° 2012-016 du 14 décembre 2012 portant création de l’Office


Togolais des Recettes (OTR)

Ainsi, la direction de l’administration, de l’organisation et des services d’appui


et la direction de l’informatique ont été rattachées au commissariat des
services généraux alors que la direction de la conservation foncière et des
domaines est placé désormais sous le ministère de l’Economie et des finances.

L’OTR est un établissement public à caractère administratif doté d’une


autonomie de gestion administrative et financière et comprend quatre (04)
commissariats : le commissariat général, le commissariat des services
généraux, le commissariat des impôts et le commissariat des douanes et droits
indirects.
27
Le Commissariat des impôts est la structure de l’OTR chargée de la gestion de
la fiscalité intérieure. A ce titre, il a principalement pour mission :

 Proposer des projets des lois fiscales ou de décrets pour la modification


de la législation fiscale;
 Coordonner l’élaboration et/ou la mise à jour des manuels de
procédures du Commissariat des Impôts ;
 Coordonner et superviser la planification stratégique et opérationnelle
des activités du Commissariat des impôts ;
 Coordonner et superviser l’élaboration des prévisions mensuelles,
trimestrielles et annuelles des recettes des impôts ;
 S’assurer que les plans de vérification et du contrôle fiscal ont été
préparés sur la base d’une analyse des risques et superviser la mise en
œuvre de ces plans ;
 Coordonner et superviser l’identification, l’immatriculation des
contribuables et maintenir la base des données afférentes ;
 Assurer une gestion efficace des comptes courants fiscaux des
contribuables et coordonner le recouvrement des impôts et taxes sur
toute l’étendue du territoire;
 Fournir des données statistiques au Commissaire Général sur les
recettes fiscales sur une base mensuelle et annuelle ;
 Evaluer et améliorer les performances du Commissariat matière de :
o → collecte des droits et taxes fiscales ;
o → collecte des arriérés dus à l’État ;
o → éradication des opérations frauduleuses et la corruption.

Le Cabinet du Commissaire des impôts et les directions se composent comme


suit :

1. Le Bureau

→L’Assistant administratif
→ la Secrétaire
→ la division de l’immatriculation
→ le service chargé des programmes, procédures et suivi

2. Les directions

→ La direction de la législation fiscale et du contentieux ;


→ La direction du contrôle fiscal ;
→ La direction des grandes entreprises ;
→ La direction des moyennes entreprises ;
→ La direction régionale des impôts ;
→ La direction des impôts du Golfe.

Chacune de ses directions garde techniquement ses compétences.

Le service de l’enregistrement et timbre est rattaché à la division du


recouvrement de la direction des grandes entreprises. Un service chargé des
programmes, procédures et suivi a été créé et rattaché au bureau du
commissaire des impôts.

28
Toutefois certaines directions héritées du Décret n°2007-011/PR du 28 février
2007 ont été transférées au Commissariat des Services Généraux. C’est le cas
de :

 Direction de l’Informatique ;
 Direction de l’Administration, de l’Organisation et des Services d’Appui

Cependant, la Direction des Affaires Domaniales et Cadastrales autrefois


rattachée à la Direction Générale des Impôts relève désormais du Ministère de
l’Economie et des Finances.

29
BIBLIOGRAPHIE
1- Précis de fiscalité de Francis LEFEVRE, RF, BIC mise à jour 2017
2- Revue fiduciaire Francis LEFEVRE, abonnement 2016.
3- Revue fiscale ASTUCES N° 2016
4- Cours de fiscalité des affaires de M. AKUETE Santos, Professeur Agrégé
Doyen de la Faculté de Droit, Université de Lomé année 2016.
5- Précis de fiscalité de Francis LEFEVRE, les droits d’enregistrement,
édition 2012.
6- Cahier des charges fiscales des marchés publics à financement
extérieur, Octobre 1995
7- Loi n° 2011- 018 du 24 Juin 2011 portant statut de la Zone Franche
industrielle
8- La loi N° 2012-09 portant Code des investissements en République
Togolaise
9- Règlement N° 08/2008/CM/UEMOA portant adoption des règles
visant à éviter la double imposition au sein de l’UEMOA et des règles
d’assistance en matière fiscale du 26 Septembre 2008.
10- Directive n°02 /2007 /CM/ UEMOA du 27 mars 2009
harmonisation des législations des Etats membres en matière de TVA
11- Code Général de l’Impôt 2022.

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