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Université de la Manouba

Institut Supérieur de Comptabilité


et d’Administration des Entreprises (ISCAE)

Cours de TVA

Master Professionnel (M1)


Révision Comptable

Enseignant : Lotfi BEN AISSA

Ancien Directeur des Etudes et de la Législation Fiscales

au Ministère des Finances

Année universitaire 2018 - 2019

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PRESENTATION DE LA TAXE
SUR LA VALEUR AJOUTEE

SECTION I

LA TVA DANS LE MONDE

La TVA est un impôt moderne. Elle a été introduite en France en 1954, depuis elle est
appliquée par plus de 130 pays. Son rendement représente 25% de l'ensemble des recettes
fiscales mondiales. Ses taux sont différents d’un pays à l’autre. Parmi les pays qui l’appliquent,
on peut citer les pays de l’Union Européenne, les pays du Maghreb, un certain nombre de pays
arabes et africains (Egypte, Liban, Jordanie, Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire,
Ethiopie, Gabon, Ghana, Nigeria, Sénégal…), certains pays asiatiques (Japon, Corée, Turquie..)
et du continent américain (Mexique, Pérou, Brésil, Argentine, Bolivie, Chili, Colombie..). Elle
est également appliquée au Canada, mais pas aux Etats-Unis.

Le nombre des taux appliqués varie de 1 à 5 selon les pays

Nombre de taux : 1 taux 2 taux 3 taux 4 taux 5 taux

Nombre de pays : 69 41 16 6 1

Signalons que dans le cadre de l’Union Européenne, les pays membres ont harmonisé le
nombre et les niveaux de leurs taux pour éviter que des différences trop affirmées ne créent des
détournements de trafics commerciaux.

Aujourd’hui, les taux majorés sont presque partout supprimés. Seules demeurent
quelques différences de niveaux et des taux réduits.

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SECTION II

LA TVA EN TUNISIE

1) Les étapes de l’institution de la TVA en Tunisie

La TVA a été instituée en Tunisie le 1er juillet 1988 en application de la loi n°88-61 du 2
juin 1988. Son entrée en vigueur s’est effectuée par étapes. Elle s’est substituée aux anciennes
Taxes sur le Chiffre d’Affaires (TCA) à savoir : la Taxe à la Production (TP), la Taxe de
Consommation (TC) et la Taxe sur les Prestations de Services (TPS).

Outre la diversité des régimes d’imposition et la multiplicité des taux, le régime de la


TCA était caractérisé par la forte rémanence fiscale, due principalement au cumul des impôts
qui sont perçus à chaque stade du circuit économique, ce qui eut pour conséquence de
surcharger le coût des biens et des services vendus.

En effet, le cloisonnement entre les taxes (une taxe n’étant déductible que sur elle-même),
la limitation du champ d’application de la TP et l’exclusion expresse de certaines opérations ou
de certains biens du droit à déduction, avaient sensiblement réduit la possibilité de déduire les
taxes payées en amont.

Désormais, on applique une seule taxe, puisque tout bien ou service ne supporte qu’un
seul impôt : la TVA. Et quelque soit le nombre des transactions entre assujettis, la TVA ne
grève qu’une seule fois la valeur finale du bien ou du service. Plus de cumul, plus de taxe à
cascade.

A partir du 1er octobre 1989, le champ d’application de la TVA se voit étendu au secteur
de distribution en gros, à l’exclusion du secteur en gros des produits alimentaires.

Et depuis le 1er juillet 1996, elle concerne le secteur de distribution au détail, à


l’exclusion des produits alimentaires, des médicaments et des produits pharmaceutiques (ces
derniers sont soumis à la TVA à compter du 1/1/2016) et des produits soumis à homologation
administrative des prix. L’imposition dudit secteur à la TVA s’est faite de deux façons :

- directement, en soumettant à la TVA les commerçants détaillants qui réalisent un chiffre


d’affaires annuel total de 100.000 dinars;
- indirectement, en taxant les achats des non assujettis auprès des industriels ou grossistes
assujettis, sur une assiette majorée de 25% (supprimée à compter du 1/1/2015).

2) Raisons et objectif de la réforme

La TVA a remplacé donc un système fort complexe, celui des Taxes sur le Chiffre
d’Affaires. La réforme répondait aussi à un souci de modernisation et avait pour objectif de
fournir à l’économie nationale un système fiscal transparent, neutre...Les lois de finances pour
les années 1987 et 1988 ont prévu la budgétisation de la plus grande partie des fonds spéciaux,

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la suppression pure et simple de certaines taxes ou l’intégration de certaines de ces taxes à
d'autres taxes.

3) Mesures d’accompagnement

La réforme portant institution de la TVA a été accompagnée sur le plan fiscal par la
refonte de la réglementation relative au Droit de Consommation (DC). Le droit à déduction
est alors soumis aux mêmes conditions de fonds, de forme et de temps applicables en
matière de TVA. Bien que le champ d’application du DC soit limité, le rendement de ce droit
représente aujourd’hui 1/5 du rendement global des impôts indirects, contre 1/2 pour la TVA,
ce qui a justifié son maintien. D'ailleurs, le VII plan de développement économique et social
prévoyait à cet effet, que parallèlement à l'extension du champ d'application de la TVA, il
serait procédé à la réduction progressive de la liste des produits soumis au DC de manière à
limiter ce droit aux produits pouvant supporter une taxation élevée tels que les carburants, les
voitures de tourisme, les boissons alcoolisées, le tabac..

4) Caractéristiques de la TVA

a) La TVA est un impôt indirect

La TVA s’applique aux biens et services consommés « elle appréhende, de manière


indirecte les revenus lorsque ceux-ci se révèlent à l’occasion d’une dépense »(1). C’est un impôt
supporté par les consommateurs finaux (redevables réels). Sa collecte est assurée par les
entreprises (redevables légaux) appelées assujetties, pour le compte de l’Etat.

Le rôle des entreprises assujetties à la TVA consiste donc à collecter cet impôt par le
biais de sa facturation aux clients et à son reversement au Trésor.

C’est ainsi que le prix d’achat supporté par le consommateur est majoré d’une somme
correspondant à un pourcentage du prix initial. Le consommateur paie donc une charge
supplémentaire que l’entreprise collecte mais ne conserve pas puisqu’elle la reverse ensuite à
l’Etat.

L’impôt direct atteint avec une certaine périodicité une matière imposable stable ou qui
se renouvelle régulièrement, c’est-à-dire la richesse acquise ou en voie d’acquisition telle que la
propriété d’un immeuble, la perception d’un salaire.

L’impôt indirect, au contraire, frappe des actes intermittents, des opérations isolées ou
successives, qui traduisent un emploi de la richesse acquise, à l’occasion de la production, de la
consommation ou de l’échange des biens.

b) La TVA est un impôt neutre

Seul le consommateur dit « final » acquitte véritablement la TVA, car pour les
intermédiaires, à savoir les entreprises chargées de sa collecte, cet impôt est déductible. Il s’agit
donc d’un impôt neutre sur les résultats de l’entreprise qui le collecte.

(1)
Précis de fiscalité français

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En pratique, les entreprises chargées de collecter la TVA facturent ledit impôt à leurs
clients : des entreprises soumises elles-mêmes à la TVA ou non; des consommateurs finaux.

La TVA ainsi collectée n’est pas reversée dans son intégralité au Trésor puisque
l’entreprise, elle aussi a payé la TVA sur ses divers achats réalisés auprès d’entreprises
chargées de collecter, elles aussi, la TVA.

C’est pourquoi le législateur lui permet de déduire de la TVA ainsi collectée la TVA qui
lui est facturée par ses divers fournisseurs.

Ceci consacre le principe de neutralité de la TVA sur les résultats des assujettis.

Les non assujettis ne peuvent pas bénéficier de la déduction de la TVA puisqu’ils ne


réalisent pas d’opérations soumises à la TVA, autrement dit, ils n’ont pas la charge de collecter
cet impôt.

c) La TVA est un instrument de régulation de la conjoncture économique par l’Etat

La TVA n’est pas seulement une recette, mais aussi un instrument de régulation de la
conjoncture pour l’Etat qui, en augmentant ou en diminuant l’un des taux, peut accroître ou
diminuer les prix à la consommation, ralentir ou accélérer la croissance économique par l’effet
de revenu provoqué (diminution ou augmentation du pouvoir d’achat des ménages).

d) La TVA est un impôt réel

La TVA frappe l’utilisation des revenus, c’est-à-dire la dépense ou la consommation


finale des biens et des services. Autrement dit, c’est un impôt facturé au consommateur par
l’entreprise chargée de sa collecte et effectivement payé par lui en sus du prix du produit ou du
service qu’il acquiert.

Par consommateur final il faut entendre toute personne non chargée de la collecte de la
TVA. C’est le cas du particulier, de l’Etat, des personnes assimilées à l’Etat (Banque Centrale
de Tunisie par exemple), des collectivités locales et les entreprises dont l’activité porte sur les
produits et services exonérés ou situés hors champ d’application de la TVA.

e) La TVA est un impôt ad valorem

La TVA est perçue en proportion de la valeur des produits (pourcentage) et non en


référence à la qualité physique caractéristique du produit (volume ou quantité).

f) La TVA est un impôt perçu selon la règle du paiement fractionné

A chaque stade de la production et de la distribution concernée par la TVA, la taxe frappe


seulement la valeur ajoutée conférée au produit ou au service de telle sorte qu’à la fin du cycle
suivi par ledit produit, la charge fiscale globale supportée corresponde à la taxe calculée sur le
prix de vente au consommateur.

C’est ainsi que la TVA repose sur le mécanisme de déduction.

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Aux divers stades d’imposition à cette taxe, le redevable légal :
- calcule la taxe due sur ses ventes ou prestations de services soumises à
la TVA;
- déduit de cet impôt la TVA qui a grevé les éléments consécutifs de son
prix de revient;
- ne reverse au Trésor que la différence entre le montant de la taxe
collectée et celui de la TVA déductible.

Règle du paiement fractionné

Opérations TVA versée au Trésor

Un industriel « I » « I » verse = 60 D
Vend un ordinateur à un grossiste « G »
Prix hors taxe = 1000 D
TVA collectée au taux de 6% =
1000 D x 6% = 60 D
Prix TTC = 1000 D + 600 D = 1060 D
On suppose qu’il n’a pas de TVA déductible
(achats = 0)

Le grossiste « G » revend cet ordinateur à un « G » verse = 12 D


détaillent « D » au prix de 1200 D hors TVA
TVA collectée au taux de 6%
1200 x 6% = 72 D
Prix TTC = 1200 D + 72 D = 1272 D
Il déduit la TVA payée à « I » et verse la différence
au Trésor = 72 D - 60 D = 12 D

Le détaillent « D » revend l’ordinateur à un « D » verse = 24 D


consommateur « C » au prix de 1600 D hors TVA
TVA collectée au taux de 6% =
1600 D x 6% = 96 D
Prix TTC = 1600 D + 96 D = 1696 D
Il déduit la TVA payée à « G » et verse la
différence au Trésor :
96 D - 72 D = 24 D

• Au niveau global
- La valeur ajoutée du produit (ordinateur) est de 1600 D
- Le Trésor encaisse au total = 60 D + 12 D + 24 D = 96 D
Ce qui correspond bien à la valeur ajoutée globale de l’ensemble du circuit
économique soit : 1600 D x 6% = 96 D

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• Au niveau particulier

Chacun des assujettis verse la TVA calculée sur la valeur qu’il a lui-même ajoutée au produit :

Valeur ajoutée Pour « I » Pour «G » Pour « D »


Valeur initiale 0D 1000 D 1200 D
Valeur finale 1000 D 1200 D 1600 D
Valeur ajoutée 1000 D 200 D 400 D
TVA au taux de 6% 60 D 12 D 24 D

Le consommateur final paie le prix de la cuisinière =

1600 D + (60 D + 12 D + 24 D) = 1696 D

Il supporte donc seul la TVA = 96 D

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CHAPITRE PREMIER

CHAMP D’ APPLICATION DE LA TVA

Les articles 1 à 4 du code de la TVA définissent le champ d’application dudit impôt à


savoir :

1) les opérations imposables à la TVA;


2) les personnes assujetties à la TVA;
3) la territorialité de la TVA;
4) les opérations exonérées de TVA.

SECTION I

LES OPERATIONS IMPOSABLES A LA TVA

De la lecture des dispositions du code de la TVA, on déduit qu’il y a des opérations


imposables par nature, d’autres par dispositions expresses de la loi et enfin des opérations
exclues de l’imposition (opérations exonérées), bien que répondant à la définition d’opérations
soumises audit impôt.

Parallèlement et en procédant par élimination par rapport aux opérations soumises,


certaines opérations sont exclues de l’imposition à la TVA. On parle alors d’opérations ou
activités situées hors champ d’application de la TVA. Il s’agit notamment du secteur
agricole et du commerce en gros des produits alimentaires (alimentation humaine ou
animale).

A- Les opérations imposables par nature

1) Définition des opérations imposables par nature

Selon l’article 1er du code, sont soumises à la TVA les affaires ayant le caractère
industriel, artisanal ou relevant d’une profession libérale ainsi que les opérations commerciales
autres que les ventes (prestations de services).

Les activités agricoles ne sont pas dans le champ d’application de la TVA. Cependant, les
entreprises agricoles peuvent opter pour le régime de la TVA.

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Le terme affaire(1) désigne toute opération à caractère onéreux et non seulement le but
lucratif ou spéculatif entre deux entités juridiquement distinctes et comportant une
contrepartie en nature ou en espèce.

Ceci ne suppose pas nécessairement le gain, contrairement au sens courant du terme


affaire, ainsi, le terme affaire n’exclut pas du champ d’application de la TVA, les opérations
effectuées à prix coûtant ou à perte.

Le champ d’application de la TVA couvre donc :

a) Les opérations industrielles et artisanales

A titre purement indicatif on peut citer :


• les opérations réalisées par les secteurs de l’industrie chimique, agro-
alimentaire, textile, électroménager, énergie (électricité, gaz ...)
• la fabrication par les artisans : des tapis, poterie, céramique…

b) Les opérations commerciales autres que les ventes

Les opérations commerciales autres que les ventes couvrent d’une façon générale les
prestations de services.

Parmi les prestations de services concernées par la TVA, on peut citer à titre d’exemple :
• les opérations de confection, de réparation (mécanique, automobiles...)
d’intermédiation (courtage ...) le transport, l’hôtellerie, la publicité ...
• les travaux de bâtiments et les travaux publics.
• les services informatiques,
• les services de télécommunications réalisées par les entreprises ayant la
qualité d’opérateur de réseaux publics de communication
• les opérations bancaires;(2)
• les opérations de leasing;
• les opérations de location (y compris des immeubles).

c) Les opérations réalisées par les professions libérales

On entend par professions libérales, celles où l’activité intellectuelle joue le rôle principal
et qui consiste en la pratique personnelle d’un art ou d’une science que l’intéressé exerce en
toute indépendance. On peut citer à titre indicatif comme professions libérales :

a- Professions médicales et paramédicales :

(1)
Ce terme fût utilisé par la première formulation de l’article 256 du code général des impôts français qui
définissait des opérations imposables à la TVA en se référant à la notion d’affaire et a été abandonnée depuis 1978
pour celle d’activité économique (plus large) en application de la directive de la CEE en date du 17 mai 1977.
(2)
Bien que ces opérations soient en principe situées dans le champ d’application de la TVA, une grande partie en
est exonérée.

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Médecins, Chirurgiens, Infirmiers, Masseurs,
Kinésithérapeutes, Sages femmes, Rééducateurs,
Physiothérapeutes, Ergothérapeutes, Psychométriciens,
Diététiciens, Orthophonistes, Orthoptistes,
Exploitants de laboratoires d’analyses médicales…

b- Professions juridiques :

Avocats, Commissaires aux comptes, Conseils juridiques et


fiscaux, Huissiers, Huissiers-notaires.

c- Professions techniques :

Exploitants de cabinets d’études, Architectes, Urbanistes,


Décorateurs paysagistes, Métreurs, Géomètres, Ingénieurs
conseils, Inventeurs, Comptables et Experts comptables,
Transitaires, Exploitants d’auto-école…

d- Professions artistiques et littéraires :

Artistes peintres, Artistes plasticiens, Dessinateurs,


Sculpteurs, Ecrivains, Professeurs libres, Interprètes.

2) Conditions

Les opérations soumises à la TVA par nature le sont, quels qu’en soient les buts ou les
résultats et indépendamment :

• du statut juridique des personnes qui les réalisent, personne physique ou morale,
ayant ou non la capacité d’agir ;
• du caractère habituel ou occasionnel de l’intervention.

B- Les opérations expressément désignées

Il s'agit des opérations énumérées au paragraphe II de l'article 1er du code de la TVA.

1) Les importations de biens

L’imposition concerne l’importation de tout bien qu’il soit neuf ou d’occasion ; qu’il ait
donné lieu à paiement de prix ou non, y compris à titre indicatif les produits agricoles.

L’imposition des importations à la TVA intervient quelque soit la qualité de l’importateur


(assujetti ou non) et la destination du produit et ce sauf exonération expresse couvrant
l’importation d’un produit donné. Dans ce cadre, les bagages des voyageurs destinés à leur
usage personnel ainsi que les envois exceptionnels dépourvus de tout caractère commercial
admis en franchise des droits de douanes bénéficient de l’exonération de la TVA et ce en
application du tableau « A » annexé au code de la TVA.( 3)

(3)
Le secteur agricole est hors champ d’application de la TVA.

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NB : La vente locale, en l’état, des produits agricoles importés ne supporte pas la
TVA puisque :
• le commerce en gros des produits alimentaires est hors champ d’application
de la TVA ;
• le commerce au détail des produits alimentaires est exonéré de ladite taxe.

Cependant l’importation des produits agricoles et de pêche est soumise à la TVA.

L’opération de cession à quai des marchandises avant l’accomplissement des formalités


douanières n’est pas soumise à la TVA au niveau du cédant. C’est l’acquéreur qui supporte les
droits et taxes dus à l’importation y compris la TVA à l’occasion du dédouanement des biens
objet de la cession.

2) Les reventes en l’état

Le code de la TVA prévoit l’imposition du secteur de distribution au stade du gros et au


stade du détail.

Il s’agit des reventes en l’état effectuées par :

a) les concessionnaires des biens d’équipements industriels et des biens d’équipement de


travaux public ;

b) les commerçants grossistes en matériaux de construction ; et les commerçants


grossistes exerçant dans d’autres secteurs et qui approvisionnent d’autres commerçants
revendeurs. Cette dernière mesure a été mise en application à compter du 1er octobre 1989 par
le décret n°89-1222 du 24 août 1989.

Ceci signifie que l’imposition à la TVA du secteur de gros n’est pas liée à la quantité
ou à la valeur des produits commercialisés.

Cependant, ne sont pas concernés par la TVA au stade de la distribution en gros les
produits alimentaires même s’ils supportent la TVA au stade de la production. A titre indicatif
ne sont pas concernés par la TVA au stade de la distribution en gros, les produits laitiers et
dérivés, les eaux minérales et les boissons gazeuses, les levures alimentaires, les aliments
composés pour volaille et bétail etc.

En outre, l'extension du champ d’application de la TVA au commerce de gros concerne


également les ventes de produits pharmaceutiques et des médicaments réalisées par les
pharmaciens répartiteurs (grossistes). Cependant, l’administration fiscale a suspendu
l’application de la TVA aux produits pharmaceutiques et des médicaments au stade du gros,
compte tenu du mode de fixation de la marge bénéficiaire de ces grossistes. Laquelle marge est
fixée à partir d'un prix de vente public (prix pratiqué par les pharmaciens répartiteurs)
administré. De ce fait l’imposition à la TVA de ces produits au stade du gros sans que les prix
ne soient augmentés à concurrence de l’effet de la TVA sur la marge aurait abouti à la
réduction de la marge bénéficiaire des pharmaciens répartiteurs.

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Les médicaments et les produits pharmaceutiques sont soumis à la TVA au taux de 6 % à
partir du 1ier janvier 2016 (paragraphe I point 4 du tableau « B » nouveau annexé au code de la
TVA), à l'exclusion des médicaments n'ayant pas de similaires fabriqués localement relatifs aux
positions tarifaires 30.03 et 30.04 qui bénéficient de la suspension de la TVA.

Seuls les produits alimentaires et les produits soumis au régime de l'homologation


administrative des prix demeurent exonérés de la TVA lors de la vente par les commerçants
détaillants.

Toutefois, il y a lieu de préciser que les ventes réalisées par les pharmaciens grossistes
portant sur les produits autres que les médicaments et les produits pharmaceutiques demeurent
imposables à la TVA.

Par ailleurs, l’entreposage et le commerce de gros de bières, vins et boissons alcoolisées


sont soumis à la TVA.

c) les commerçants détaillants et ce à compter du 1er juillet 1996

Cette imposition concerne les commerçants détaillants dont le chiffre d’affaire total
annuel atteint 100 000D.(4)

Cependant les ventes en l’état des produits alimentaires, des produits soumis à
homologation administrative des prix; sont exonérées de la TVA à ce stade.

La notion de produits alimentaires couvre les produits destinés à l’alimentation humaine


et ceux destinés à l’alimentation animale.

La liste des produits soumis à homologation administrative des prix reprise par le décret
n°95-109 du 28 juin 1995 relatif aux produits et services exclus du régime de la liberté des prix
et aux modalités de leur encadrement couvre les produits suivants :

• le papier et le cahier scolaire;


• le carburant y compris le gaz de pétrole liquéfié (GPL),
• l’alcool, le tabac, les allumettes, la poudre à feu et les cartes à
jouer ;
• le ciment y compris le ciment blanc, le rond à béton, la chaux.

La limite de 100 000D tient compte de tous les produits commercialisés par le
commerçant détaillant et ce quelque soit le régime fiscal de ces produits en matière de
TVA.

(4)
L’imposition du secteur de distribution au stade du détail s’est aussi effectuée de façon indirecte en soumettant à
la TVA les ventes en l’état effectuées par les industriels et les grossistes sur une base majorée de 25% (cf. assiette
de la TVA)

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Le chiffre d’affaires à prendre en considération est celui réalisé au 31 décembre de
l’année précédant celle de l’imposition.

Au delà, il faut s’assurer au début de chaque année civile si le chiffre d’affaires de


l’année précédente (N-1) atteint oui ou non 100.000D. Si oui il y a assujettissement à la TVA à
compter du 1er janvier de l’année (N) sinon il faut attendre la fin de l’année et ainsi de suite.

Etant précisé que le commerçant détaillant dont le chiffre d’affaires atteint 100 000 dinars
au 31 décembre d’une année donnée devient obligatoirement soumis à la TVA au titre des
ventes des produits imposables au stade du détail et ne peut plus quitter le régime de la TVA et
ce même si son chiffre d’affaires annuel devient inférieur à 100 000D.

Pour les ventes réalisées par les commerçants assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée et portant
sur des produits acquis auprès des personnes non assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée la
taxe sur la valeur ajoutée est liquidée sur la différence entre le prix de vente et le prix d'achat.

Pour les ventes réalisées par les commerçants détaillants assujettis à la taxe sur la valeur
ajoutée visés à l'alinéa 11 du paragraphe II de l'article premier du présent code, la taxe sur la
valeur ajoutée due au titre de chaque taux sera liquidée :

- sur la base du chiffre d'affaires mensuel provenant des ventes pour lesquelles des factures ont
été délivrées conformément aux dispositions du paragraphe II de l'article 18 du présent code ;

- sur la base d'une assiette résultant de l'application de pourcentages au chiffre d'affaires


mensuel relatif aux ventes pour lesquelles il a été délivré des factures globales conformément
aux dispositions du paragraphe II de l'article 18 du présent code. Ces pourcentages sont fixés
sur la base des achats soumis à chaque taux par rapport au montant global des achats mensuels.

3) Les opérations réalisées par les entreprises dépendantes

Les opérations concernées sont les livraisons faites par les entreprises assujetties à la
TVA aux entreprises qui sont sous leur dépendance ainsi que les livraisons faites par les
entreprises dirigeantes dont le siège social est situé à l’étranger, aux entreprises tunisiennes.

On considère comme placée sous la dépendance d’une autre entreprise ou effectivement


dirigée par elle, toute entreprise dans laquelle directement ou par personne interposées(5), cette
autre entreprise exerce en fait le pouvoir de décision, ou possède, soit une part prépondérante
dans le capital, soit la majorité absolue des suffrages susceptibles de s’exprimer dans les
assemblées d’associés ou d’actionnaires ; l'entreprise dont le siège social installé en Tunisie ou
ailleurs, n'assure pratiquement qu'un rôle de gestion, sans exploiter personnellement

(5)
Sachant que l’article 2-II du code de la TVA considère comme personnes interposées :
* le propriétaire;
* les gérants ou administrateurs;
* les directeurs et employés de l’entreprise dirigeante;
* les père, mère, enfants et descendants et conjoints du propriétaire
* les gérants, administrateurs, ou directeurs de l’entreprise dirigeante ou des autres entreprises
subordonnées.

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d'établissement industriel ou commercial.

Cette notion de dépendance concerne les entreprises indépendamment de leur forme


juridique (personnes morales ou personnes physiques) et de leur nationalité.

4) La présentation commerciale des produits autres que les produits agricoles ou de


pêche

Assurer la présentation commerciale d'un produit, c'est procéder à des opérations ayant
pour but de lui donner l'aspect sous lequel il est offert au consommateur (conditionnement,
étiquetage, apposition d’une marque.......).

La loi vise ainsi à soumettre non seulement les industriels, mais également les
commerçants qui réalisent toute opération de présentation commerciale par l'emploi de toute
forme d'individualisation qui confère au produit une valeur particulière.

C'est dans cet ordre d'idée qu'un commerçant qui achète des savons à l'état nu et procède
lui-même à leur habillage, sort du cadre normal de son activité qui consiste à acheter pour
revendre pour s’adonner à la présentation commerciale.

Cependant, la présentation commerciale des produits agricoles, réalisée par les


agriculteurs eux-mêmes ou par d'autres personnes, est maintenue hors du champ d'application
de la TVA. La non imposition couvre la présentation commerciale des produits agricoles
locaux et des produits d'origine étrangère, y compris ceux parmi ces derniers qui ont supporté
la TVA à l'importation.

5) Les ventes de terrains lotis par les lotisseurs immobiliers

Aux termes de l’article 58 du code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme « est


considéré lotissement, toute opération de division d’une parcelle de terrain en un nombre de
lots supérieur ou égal à trois, destinés après aménagement, à la construction des locaux à
usage d’habitation, à usage professionnel, industriel, touristique ou à recevoir des équipements
collectifs sociaux et culturels conformément aux dispositions du présent code.

Au cas où il s’agit de partage d’une parcelle de terrain en deux lots, cette opération est
soumise à l’approbation préalable du président de la commune ou du gouverneur compétent,
après avis du comité technique visé par l’article 40 du présent code.

Est assimilé au lotissement, tout acte de location ou de vente qui tend à répéter la
division d’une parcelle en deux parts moins de dix ans après une première division, si celle-ci
n’a pas été déjà un lotissement.

Est également considérée comme lotissement, la vente d’une ou de plusieurs parts


indivises d’un immeuble destiné à la construction, selon la réglementation en vigueur.

Il s’agit donc des opérations de ventes de lots de terrains effectuées par les lotisseurs
immobiliers, que ces ventes soient réalisées par des personnes physiques ou morales ou qu’elles
soient réalisées à titre habituel ou occasionnel.

Le champ d’application de la TVA couvre toutes les ventes de terrains lotis quelle que

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soit leur provenance, dans la mesure où ils ont fait l'objet de lotissement. Peu importe que le
terrain ait été hérité, reçu en donation ou acquis aux fins ou non de lotissement.

Sont donc concernées par la TVA les ventes de terrains lotis effectuées par :

• les lotisseurs ayant acquis les terrains à titre onéreux, mais sans intention de les
revendre;
• les lotisseurs ayant acquis ces terrains par voie de donation de succession ou de
partage ;
• les personnes qui réalisent l'opération de lotissement même si une telle opération
n'est pas exercée à titre habituel ;
• les promoteurs immobiliers.

Etant précisé que les travaux de lotissement sont soumis à la TVA en tant que travaux
immobiliers; ils font donc bénéficier le vendeur des lots du droit à la déduction.

Cependant, les ventes de lots effectuées par l’Agence Foncière d’Habitation, l’Agence
Foncière Touristique, l’Agence Foncière Industrielle et l’Agence de Réhabilitation et de
rénovation urbaine sont exonérées de la TVA.

6) Les ventes des biens immeubles et des fonds de commerce par les marchands de
biens

Il s’agit des opérations de ventes d’immeubles ou de fonds de commerce effectuées par


les personnes qui habituellement, achètent ces biens en vue de la revente. Sont imposables à ce
titre les opérations effectuées à titre professionnel.

La taxation intéresse donc les opérations d'achat revente :


• exercées à titre habituel;
• comportant l'intention de revendre au moment de l'achat;
• et portant sur des immeubles ou des fonds de commerce.

Etant noté qu'en ce qui concerne les entreprises qui ont pour objet l'achat et la revente
d'immeubles ou de fonds de commerce, tout acte réalisé dans le cadre de leurs statuts revêt un
caractère professionnel et est considéré, comme étant accompli à titre habituel en vue de la
revente.

D'autre part, pour les autres assujettis, l'intention de revendre ne peut être établie qu'au
moyen de présomptions tirées des circonstances de chaque affaire. C'est pourquoi, pour
apprécier l'intention de revendre, en ce qui les concerne, il y a lieu de se placer au moment de
l'achat, les circonstances ultérieures qui peuvent motiver la revente d'un bien acheté n'étant
d'aucune influence sur l'exigibilité de la taxe.

Enfin, il doit être précisé que les opérations portant sur des immeubles ou des fonds de
commerce englobent les opérations d'usufruit, de nue-propriété et les servitudes.

15
7) Les ventes des biens immeubles réalisées par les promoteurs immobiliers

L’article premier de la loi n°90-17 du 26 février 1990 a défini le promoteur immobilier


comme étant toute personne physique ou morale qui, en vue de la vente ou de la location,
réalise à titre habituel ou professionnel et conformément à la réglementation en vigueur :

- des opérations de lotissement et d’aménagement de terrains destinés principalement à


l’habitat ;

- des opérations de construction ou de rénovation d’immeubles individuels, semi-


collectifs à usage d’habitation, commercial, professionnel ou administratif.

Par conséquent, les promoteurs immobiliers sont soumis à la TVA au titre des opérations
de vente d’immeubles qu’ils réalisent à l’exclusion des ventes des locaux à usage d’habitation.
(6)
Il en est de même pour les opérations de lotissement effectuées par les promoteurs
immobiliers et de toutes autres opérations qu’ils réalisent et se trouvant dans le champ
d’application de la TVA.

8) Les travaux immobiliers

Par travaux immobiliers imposables à la TVA, il faut entendre tous les travaux de
bâtiment exécutés par les différents corps du métier qui participent à la construction, à savoir
les travaux publics ainsi que les travaux accessoires et préliminaires à des travaux immobiliers
proprement dits. Il s’agit à titre indicatif des:

- travaux de démolition;
- travaux de nivellement préliminaires à la construction de route, d'immeubles,
- travaux de dragage, de lotissement, travaux hydrauliques d'assainissement,
- travaux d'aménagement et de viabilisation des terrains à bâtir : pose de canalisation,
d'eau et d'égouts, électrification, construction des chaussées, bordures, trottoirs etc.
...
- travaux d'installation électrique, téléphonique, sanitaire, chauffage, etc.

Les promoteurs immobiliers qui réalisent des travaux de construction sont à ce titre
soumis à la TVA. De même et en cas de sous-traitance, ces opérations supportent la TVA entre
les mains du sous-traitant.

9) Certaines opérations de livraison à soi même

L’opération de livraison à soi même est l’opération par laquelle une personne obtient
personnellement ou avec le concours de tiers, un bien ou une prestation de service, à partir de
biens, éléments ou de moyens lui appartenant.

A ce niveau le code de la TVA vise deux types d’opérations à soumettre à la TVA :

(6)
La vente des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation, réalisée par les promoteurs immobiliers ainsi que
leurs dépendances y compris les parkings collectifs attenant à ces immeubles sont exonérées de TVA en vertu du
point 50 du tableau « A » annexé au code de la TVA.

16
• les livraisons à soi-même par les assujettis des biens ne donnant pas droit à
déduction ou servant à la réalisation d’opération non imposables;
• les livraisons à soi même d’immobilisation corporelles (constructions,
lotissements, équipements et diverses immobilisations) et incorporelles (frais
d'établissement, de recherche, brevets, droit au bail, fonds commerciaux,
logiciel..(7)

Cette imposition vise à consacrer la neutralité fiscale du circuit économique et de mettre


sur le même pied d’égalité les entreprises qui produisent leurs propres biens d’équipements et
celles qui les achètent auprès des tiers. En outre, elle permet l’application des règles relatives
aux régularisations susceptibles d’intervenir dans les années ultérieures en cas d’intervention
d’événements mettant en cause la déduction tels que le changement d’affectation, la cession, la
variation du pourcentage de déduction.

Les opérations de livraisons à soi même de services ne sont pas soumises à la TVA.

10) Les opérations non soumises à la TVA mais qui donnent lieu à facturation dudit
impôt

Il arrive qu'un non assujetti, de bonne ou de mauvaise foi, mentionne à la charge de son
client, assujetti ou non, la TVA sur la facture ou encore sur le document en tenant lieu. Dans ce
cas, l'opération effectuée avec mention de la TVA confère à la personne qui la réalise la qualité
d’assujetti pour ladite opération uniquement et entraîne l’exigibilité de la taxe ainsi collectée
mais ne donne pas à l'acquéreur le droit de la déduire.

11) Les opérations de consommation sur place

Il s'agit de toute opération de consommation sur place de boissons ou de produits


alimentaires réalisées par les cafetiers, les restaurateurs, les pâtissiers, les cantines, les self-
services, les lieux de divertissement (parcs d’attraction, salles de cinéma, etc.)

Le traiteur qui fournit des plats à emporter est soumis à la TVA en sa qualité d'assimilé
au restaurateur par l'arrêté du 3 novembre 1984 portant nomenclature des activités artisanales et
ce en application de l'article 1er du code de la TVA.

Il importe à ce propos de signaler que les cantines des entreprises privées ou publiques
sont soumises à la TVA en raison de leurs livraisons de repas ou de boissons, que les repas ou
boissons ainsi servis soient préparés par la cantine ou qu'ils lui soient livrés préparés.

C- Les opérations soumises par option

1) Opérations concernées

Selon l’article 2 du code de la TVA l’option pour le régime de la TVA est offerte :

• aux opérations situées en dehors du champ d’application de la TVA;

(7)
L’imposition de ces opérations constitue pour les assujettis à la TVA au titre de l’intégralité de l’activité, des
opérations blanches puisqu’ils bénéficient parallèlement de la déduction intégrale de la TVA en question.

17
• aux personnes soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire;
• aux personnes dont l’activité porte sur les produits exonérés de la TVA. Pour ce
dernier cas l’option n’est admise qu’en cas d’exportations ou en cas de ventes
locales des produits exonérés à des assujettis.

2) Portée de l’option

L’option est soit totale soit partielle. Pour le cas des produits exonérés l’option ne doit en
aucun cas changer le régime fiscal de ces produits en cas de vente à des consommateurs finaux
qui doivent être exonérées de la TVA.

3) Modalité de l’option

L’option peut être demandée à tout moment de l’année au moyen d’une demande écrite à
déposer au bureau ou au centre de contrôle des impôts compétent.

4) Période couverte par l’option

L’option prend effet le 1er du mois qui suit le mois de son acceptation par
l’administration fiscale et s’étend au 31 décembre de la quatrième année qui suit celle de
l’option. Ensuite elle est reconduite tacitement pour des périodes de 4 ans chacune, sauf
dénonciation 3 mois avant l’expiration de la période obligatoirement couverte par l’option.

Au cas où l’entreprise ayant opté pour le régime de la TVA devient soumise de droit à la
TVA elle est tenue de rectifier sa situation fiscale en conséquence et elle ne peut plus quitter le
régime de la TVA. C’est-à-dire qu’elle devient assujettie obligatoire à la TVA et que son
matricule fiscal doit tenir compte de cette modification.

5) Avantages de l’option

L’option permet aux entreprises concernées d’être mises dans les mêmes conditions
fiscales que les entreprises obligatoirement soumises à cet impôt. Elles bénéficient donc du
droit à déduction de la TVA supportée par les achats nécessaires à l’activité objet de l’option,
exportent en détaxe, vendent en suspension, font bénéficier leurs clients assujettis de la
déduction de la TVA.

De même l’option donne lieu à un crédit de départ, au profit du nouvel assujetti, pour le
montant intégral de la TVA supportée par les marchandises détenues en stock à la date de
l’option. Pour les immobilisations inscrites à l’actif de l’entreprise au moment de l’option, ce
crédit est réduit de 1/10 pour chaque année ou fraction d’année de détention en ce qui concerne
les immeubles et du 1/5 pour les autres immobilisations.

Cependant, pour les immobilisations non encore utilisées le droit à déduction est intégral.

Pour bénéficier du crédit de départ, un inventaire des biens en stock (matières premières,
produits finis, immobilisations) doit être déposé au centre ou au bureau de contrôle des impôts
de la circonscription de l'intéressé avant la fin du 3éme mois à partir de la date de son
assujettissement.

18
6) Conséquences de l’abandon de l’option

L’abandon de l’option donne lieu :


• à un reversement des montants de la TVA initialement supportée par les
immobilisations par dixième (1/10) ou par cinquième (1/5) pour le complément
de période d’utilisation respectivement par rapport à 10 ans ou 5 ans selon le
cas ;
• à un reversement des montants de la TVA initialement supportée par les
marchandises détenues en stock à la date de l’abandon de la qualité d’assujetti et
acquises localement;
• à un reversement des montants de la TVA relatif aux marchandises détenues en
stock à la date de l’abandon de la qualité d’assujetti et importées par l’entreprise
elle même. Le calcul du montant de la TVA à régulariser dans ce cas est calculé
sur la base de la valeur en douane tous droit e taxes inclus à l’exclusion de la
TVA elle même majorée de 25% ;
• la modification du matricule fiscal de l’entreprise pour tenir compte de sa
nouvelle situation de non assujettie à la TVA;
• l’établissement de nouvelles factures de ventes avec inscription du nouveau
matricule fiscal ; ...
• la détermination des annuités d’amortissement sur la base du prix TTC et ce
compte tenu des régularisations de TVA pour les périodes restant à courir pour
parfaire les périodes de 5 ans et 10 ans selon le cas.

7) Obligations des personnes exerçant l’option

Les personnes qui optent pour la qualité d'assujetti à la TVA doivent se conformer à
toutes les obligations des assujettis à la TVA. Elles sont soumises aux mêmes règles que les
assujettis à la TVA de plein droit.

En conséquence et à titre indicatif les entreprises qui optent pour le régime de la TVA
doivent facturer la TVA à leurs clients aux taux applicables aux biens ou aux services
concernés et en respectant les règles légales en la matière, (déposer les déclarations mensuelles
de TVA, respecter les règles relatives à la facturation…..)

Exemple :

Soit un commerçant de pièces de rechange dont le chiffre d'affaires annuel total n'ayant
pas atteint 100 000D, qui formule une demande d'option pour le régime de la TVA, que
l'administration a acceptée au mois de septembre 2012. Elle prend effet le 1er octobre 2012.

Au 30 septembre 2012 son inventaire des biens en stock se présente comme suit :

- pièces détachées importées par ses soins(8) : 40 000 Dinars


- pièces détachées achetées localement auprès
d'assujettis (industriels et grossistes) : 20 000 Dinars

(8)
On considère que le stock est acquis à compter du 1 er janvier 2010 et que le taux de la TVA appliqué est celui de
18%.

19
TOTAL : 60 000 Dinars
A cette date, il possède également :

- Un camion acquis le 13 mars 2010 pour : 60.000 Dinars


- Un magasin construit en juin 2010 pour : 70.000 Dinars

Ces valeurs s'entendent hors TVA.

La détermination du crédit de départ s'établit comme suit :

• Crédit sur stock : le taux de la TVA acquittée sur stock est de 18 % en supposant que
tous les éléments du stock ne sont pas soumis au droit de consommation.

Pour les pièces détachées importées, la taxe supportée par les biens en stock, compte
tenu de la majoration d'assiette de 25% pour les non assujettis s'élève à:

- La taxe sur stock importée sous le régime de non assujetti (majoration d’assiette de
25%) est de :

[ 40 000D + (40 000D x 25%) ] x 18% = 50 000D x 18% = 9 000D.

Pour les pièces détachées acquises localement auprès d'industriels et de grossistes et


compte tenu de la majoration d'assiette de 25%, la TVA s'élève à :

[ (20.000D + (20 000D x 25%)] x 18% = 25 000D x 18% = 4500 D

Le total des taxes déductibles sur les biens ou produits détenus en stock s'élève donc à 9
000D + 4500 D = 13 500D

• Crédit sur immobilisations:

- Pour le camion, la taxe est égale à : 60.000D x 18% = 10 800 D

Ce matériel est détenu depuis 3 ans, il ouvre droit à la déduction pour les 2/5 restant
pour parfaire la période de cinq ans soit :
10 800 D x 2 = 4 320 D
5

- Pour le magasin le montant de la taxe est égal à : 70 000 x 18% = 12 600 D

Le délai de détention étant de 3 ans (2002, 2003 et 2004) il ouvre droit à déduction pour
les 7/10 restants pour parfaire la période de 10 ans du montant de la taxe, soit :
12 600D x 7 = 8 820D
10

Le total des taxes déductibles sur immobilisations s'élève donc à 4 320 D + 8 820 D =
13 140 D

20
• Le crédit total de départ de TVA ouvrant droit à déduction s'élève donc à :
13 500 D + 13 140 D = 26 640 D.

Etant précisé que la législation en matière de TVA oblige les assujettis à inscrire en
comptabilité les immobilisations pour leur prix diminué de la TVA récupérable.

En conséquence, le nouvel assujetti est tenu de rectifier ses écritures comptables en


tenant compte du crédit de TVA déductible pour les immobilisations.

Le 15 septembre 2016 soit plus de trois mois avant l’expiration de la période légale
d’imposition par option (4éme année suivant celle de l’assujettissement par option), il a déposé
une demande de dénonciation de l'option. Le 31 décembre 2016 son stock de pièces de
rechange se compose de :

- Pièces importées par ses soins 10.000D Hors TVA


- Pièces acquises auprès d'assujettis 10.000D Hors TVA

Le commerçant a acquis au mois de mai 2014 un camion pour une valeur de 30 000D
hors TVA. La TVA acquittée s'élève à 30 000D x 18% = 5 400D

Les conditions formelles de dénonciation sont remplies (demande formulée 3 mois


avant l'expiration de la première période d'option), l'intéressé est tenu de procéder aux
régularisations suivantes :

1) TVA sur stocks. En sa qualité d'ancien assujetti, l'intéressé a importé ces pièces
détachées sans majoration d'assiette de 25%. Suite à la dénonciation de l'option et aux termes
de l'article 2 -I - b du code la TVA une majoration de 25% est à appliquer dans le cas de
l'espèce (à l’importation) d'où :

- TVA à reverser au titre des stocks importés :


[10 000D + (10 000D x 25% )] x 18 % = 2 250D
- TVA à reverser au titre des stocks acquis auprès d'assujettis :
10 000 x 18 % = 1800 D

2) TVA sur immobilisations :

- Pour le magasin. Au moment de l'assujettissement par option (2012) l'intéressé a


bénéficié d'un droit à déduction de 8 820 D représentant les 7/10 de la TVA supportée par ledit
magasin.

Comme l'assujettissement par option n'a duré que quatre ans, il y a lieu de reverser les
3/10e de 12 600 D, c'est-à-dire :

12 600 D x 3 = 3 780 D
10

- Pour le camion acquis le 13 mars 2010 : la durée de détention de cinq ans ayant expiré,
aucun reversement de TVA n'est requis à ce titre.

21
- Pour le camion acquis au mois de mai 2014 et détenu durant les exercices 2014 - 2015
et 2016, il y a lieu de reverser les 2/5 de la taxe sur la valeur ajoutée déjà déduite soit :
5400 D x 2/5 = 2 160 D

Le montant total de la TVA à reverser est de : 2 250 D + 1800 D + 3 780 D + 2160 D =


9 990 D

Ces montants de TVA ayant été déduits lorsqu'il avait la qualité d'assujetti, il doit les
reverser, soit parce qu'il vendra ses stocks sous la qualité de non assujetti, soit parce qu'il
utilisera ses biens sous la même qualité de non assujetti.

D- Les assujettis à la TVA

L’assujetti à la TVA est toute personne physique ou morale qui réalise des opérations
situées dans le champ d’application de la TVA ou ayant opté pour le régime de la TVA. De
même, certains assujettis sont désignés de façon expresse par l’article 2 du code de la TVA.

Cependant les opérations d’importation bien que situées dans le champ d’application de
la TVA, ne confèrent pas à elles seules la qualité d’assujetti à celui qui les réalise.

On distingue les catégories suivantes d’assujettis:

1) Les assujettis de droit

Ce sont :
• toute personne physique ou morale qui réalise des opérations situées dans le
champ d’application de la TVA, c’est-à-dire des opérations obligatoirement
soumises à la TVA à l’exclusion des importations;
• les entreprises dépendantes d’entreprises assujettis à la TVA quelle que soit
leur forme juridique ;
• les entrepositaires et marchands en gros de boissons alcoolisées, de vins et de
bières

2) Les assujettis sur option ou volontaires

Il s’agit de toute personne physique ou morale qui réalise des opérations situées hors
champ d’application de la TVA ou exonérées et ayant opté pour le régime de la TVA
conformément à ce qui est développé ci haut.

3) Les personnes qui mentionnent la TVA sur leurs factures ou tout document en
tenant lieu alors qu’elles ne sont pas soumises à cet impôt

Il s’agit des facturations de TVA n’ayant pas de fondement légal faites par des personnes
non soumises à la TVA (opérations exonérées ou hors champ ...) Dans ce cas l’imposition à la
TVA et la qualité d’assujetti ne sont pas permanentes. Elles ne peuvent être invoquées que pour
les opérations objet de la facturation à tort de la TVA.

22
Par ailleurs, il y a lieu de noter qu’on peut aussi être assujetti pour l’intégralité de
l’activité ou partiellement. Cette dernière situation a des conséquences surtout au niveau du
droit à déduction.

De même on peut être assujetti pour une période limitée pour le cas des personnes qui
réalisent occasionnellement des opérations soumises à la TVA.

4) Il en découle que ne sont pas concernés par la TVA :

- les personnes physiques qui n’agissent pas d’une façon indépendante. C’est le cas des
salariés et employés liés par des contrats de travail ou tout autre rapport juridique créant des
liens de subordination en ce qui concerne les conditions de travail, les modalités de
rémunération et la responsabilité de l’employeur et ce sous réserve du respect des dispositions
du paragraphe II de l’article 2 du code de la TVA, relatives aux liens de dépendance ;

Au cas où tout en ayant la qualité d’employé, l’intéressé agit pour son propre compte et à
partir du moment qu’il réalise de façon indépendante des opérations situées dans le champ
d’application de la TVA, il devient assujetti obligatoire à ladite taxe au titre desdites opérations.

- les personnes morales de droit public pour les opérations ou activités qu’elles
accomplissent en tant qu’autorités publiques.

Par personne morale de droit public, il faut entendre l’Etat, la Banque Centrale de
Tunisie, les Collectivités Publiques Locales, les Etablissements Publics à caractère
administratif (EPA) et les entreprises bénéficiant du régime fiscal des Etablissements Publics à
caractère administratif.

E- Territorialité de la TVA

1) Principe

La règle de territorialité détermine si oui ou non il y a imposition à la TVA. En effet pour


qu’une opération relevant du champ d’application de la TVA, soit soumise à cet impôt, il faut
qu’elle soit réalisée en Tunisie dans les conditions prévues par l’article 3 du code de la TVA.

2) Règles de la territorialité

L’article 3 susvisé stipule en son paragraphe II qu’une « affaire est réputée faite en
Tunisie » :

• s’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est réalisée dans les conditions de la
livraison de la marchandise en Tunisie;
• s’il s’agit de toute autre opération, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
l’objet loué est utilisé ou exploités en Tunisie.

Il en découle que le lieu d’imposition diffère selon la nature de l’opération, vente d’un
bien ou prestation d’un service.

23
a) Pour les ventes

Selon l’article 3 susvisé l’imposition à la TVA d’une opération de vente de biens,


produits, marchandises etc. est considérée faite en Tunisie si elle est réalisée aux conditions de
la livraison en Tunisie.

C’est donc la notion de livraison qui détermine si oui ou non il y a imposition.

D’après l’article 592 du code des obligations et des contrats (COC), il y a livraison de la
marchandise en Tunisie lorsque le vendeur ne peut plus disposer des marchandises pour toutes
autres transactions. La livraison est considérée faite par la remise matérielle du bien ou par la
remise du titre qui le représente.

En outre le même article prévoit dans ses paragraphes II et III les cas où des opérations
d’exportation ou d’importation sont accompagnées par des opérations de livraisons en Tunisie
soumises à la TVA.

Aux termes de ces dispositions:

➢ « une marchandise destinée à l’exportation est considérée livrée en Tunisie au


regard d’un vendeur lorsque la déclaration d’exportation n’a pas été déposée au
nom de celui-ci ».

De ce fait, pour qu’une marchandise destinée à l’exportation soit dispensée du paiement


de la TVA y afférente, et le vendeur de la collecte de l’impôt au titre de la vente de cette
marchandise, il faut que la déclaration d’exportation soit fait au nom du vendeur en question.
A défaut et si la déclaration en douane est faite au nom d’une personne tierce au vendeur
et même si la marchandise quitte effectivement le territoire tunisien (exportée), il y a lieu de
soumettre à la TVA l’opération de livraison de la marchandise ayant précédé l’opération
d’exportation effective.

Exemple :

Soit un algérien qui achète auprès d’un commerçant détaillant assujetti à la TVA dont le
point de vente est sis à Nabeul, des articles de poterie en vue de les exporter vers l’Algérie.

Le sort fiscal de cette opération en matière de TVA diffère selon que la déclaration
d’exportation est faite au nom du commerçant tunisien ou au nom du client algérien.

Si la déclaration d’exportation est faite au nom du commerçant détaillant on considère


qu’il s’agit d’une opération d’exportation non précédée par une livraison en Tunisie et donc il
n’y a pas lieu de collecter de TVA au titre de cette opération.

Si par contre, la déclaration en douane est faite au nom du client algérien, on considère
que cette opération est précédée par une opération de livraison en Tunisie, laquelle opération
est soumise à la TVA en Tunisie. Le commerçant est donc tenu de facturer la TVA à son client
et de la reverser au Trésor.

24
➢ « une marchandise importée est considérée comme livrée en Tunisie dès lors
qu’elle est livrée à une personne autre que celle dont le numéro d’identification
en douane a été utilisé pour le dédouanement ».

Cette marchandise va donc devoir supporter la TVA à l’importation et au titre de la


livraison à une personne autre que l’importateur dont le nom a servi pour le dédouanement.

b) Pour les services

Le lieu d’imposition pour une prestation de service est celui de son utilisation ou
exploitation. Le lieu où est réalisé le service, celui de la résidence des parties concernées par
l’opération et celui du paiement du prix du service n’a aucune importance pour la détermination
si oui ou non il y a imposition en Tunisie.

• La confection des plans de locaux réalisée en Tunisie par un architecte pour être exécutés
dans le cadre d’un projet situé à l’étranger n’est pas soumise à la TVA en Tunisie puisque
le service serait consommé à l’étranger,

• la location d’un équipement pour être utilisé à l’étranger n’est pas soumise à la TVA en
Tunisie puisque le matériel est utilisé à l’étranger,

• le lieu d’imposition pour les prestations publicitaires est celui du bénéficiaire et non celui
du prestataire.

F- L’exonération de la TVA

La TVA connaît beaucoup d’exonérations accordées pour diverses considérations


économiques, sociales, culturelles ou sectorielles, ou pour éviter la double imposition indirecte
en vue d’alléger le coût au niveau du consommateur.

Exonérations pour des raisons économiques :

- les produits alimentaires de base tels que les pâtes alimentaires de qualité ordinaire, le
pain, les farines, la semoule, le lait frais, les huiles végétales, le sucre ;
- les produits, équipements et services destinés à l’activité agricole et de pêche;
- le transport aérien international, maritime et mixte rural ;
- les intérêts et commissions de certains prêts.
- la fabrication et la vente des produits de l’orfèvrerie ;

Exonérations pour des raisons sociales :

- la vente des immeubles à usage d’habitation au profit des personnes


physiques ou au profit des promoteurs immobiliers publics.;

25
Exonérations pour des raisons culturelles :

- les établissements d’enseignement (y compris les auto-écoles);


-les journaux (le papier journal,), les livres et leurs intrants, les films, les articles culturels
et de sport;
- La production, la diffusion et la présentation des œuvres théâtrales, scéniques,
musicales, littéraires et plastiques à l’exclusion des représentations réalisées dans des espaces
servant des repas et des boissons pendant le spectacle.

Certaines exonérations sont accordées à des organismes en vertu de dispositions


législatives particulières tels que l’Agence foncière d’habitation, l’Agence foncière touristique,
l’Agence foncière industrielle, l’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine, l’Agence de
visite technique des véhicules, l’Agence nationale de gestion des déchets, l’Agence des ports et
des installations portuaires, etc.

Remarque 1- Certaines exonérations sont inconditionnelles et sont acquises directement


sans aucune formalité. D’autres, au contraire, sont subordonnées à la satisfaction d’un certain
nombre de conditions.

Remarque 2- L’exonération entraîne la perte du droit à déduction. Il en résulte que


lorsqu'une opération exonérée est insérée dans un circuit de production, de distribution ou de
service, la charge fiscale globale peut être plus élevée que si l'ensemble du circuit avait
supporté la TVA et ce, en raison de la rupture de la chaîne des déductions.

Le prix de revient des acquisitions faites par un exploitant dont l'activité est exonérée de
la TVA est plus élevé que si cet exploitant réalise des opérations soumises à la TVA. Ceci est
dû au fait qu'il ne peut effectuer la déduction de la TVA payée en amont à ses divers
fournisseurs et la majoration de 25% de l’assiette de la TVA pour les achats de produits.

Remarque 3- Parmi les inconvénients de l’exonération, la concurrence des produits


importés par rapport à ceux fabriqués localement qui se trouvent grevés d’une TVA rémanente.
L’exonération peut également engendrer un surcoût par la taxe lorsque les taxes grevant les
intrants sont supérieures à celles supportées par l’extrant.

La solution peut être l’octroi de l’exonération avec un droit à déduction comme c’est le
cas pour le transport aérien international.

26
CHAPITRE II

FAIT GENERATEUR DE LA TVA

Le fait générateur est l’événement qui donne naissance au droit à l’exigibilité de la taxe.
C’est donc l’évènement qui fait naître la créance du trésor. L’exigibilité, étant le droit du Trésor
de réclamer au redevable le paiement de la taxe.

Il est défini selon le type de l’opération, vente d’un bien ou d’un service.

Le fait générateur de la TVA due sur la vente d’un bien est situé au moment de sa
livraison. Tandis que la taxe collectée sur ses ventes par un assujetti est exigible pendant le
mois qui suit celui de la réalisation de l'opération taxable.

La détermination de la date du fait générateur est importante à double titre :


- d’abord, c’est la législation en vigueur à cette date en matière de taux, d’assiette etc.
qui est applicable sauf dispositions contraires de la loi ;
- ensuite c’est à partir de cette même date que se décompte le délai de reprise qui
permet à l’administration de vérifier la taxe due sur l’opération.

SECTION I

PRINCIPES

Pour la vente des biens

Le fait générateur de la TVA est constitué par la livraison(1) pour les opérations de
ventes locales. Pratiquement, il se confond avec l'inscription de la vente au débit du compte
ouvert au nom du client si la vente se fait à crédit, et avec l'établissement de la facture ou la
livraison de la marchandise, si la vente se fait au comptant.

Le terme « livraison » utilisé par l'article 5-2 du code de la TVA s'entend non seulement
de la remise matérielle de la marchandise, mais également de sa livraison juridique, c'est-à-dire
la simple mise de la marchandise à la disposition de l'acquéreur quand bien même, celui-ci n'en
a pas pris effectivement possession. C’est, en quelque sorte la notion de transfert de propriété
qui doit être retenue.

(1)
Pour la vente d'électricité par la STEG, le fait générateur de la TVA est constitué par la livraison du
produit et ce indépendamment de la date d'établissement de la facture qu'elle soit provisoire ou
définitive.

27
Concernant les entreprises effectuant des opérations de livraison de marchandises à
leurs clients selon des commandes successives par des bons de livraison successifs et
n'établissant de factures pour ces livraisons qu'à une seule date ; le fait générateur de la TVA
due sur de telles livraisons coïncide avec la livraison matérielle de la marchandise.

La vente comporte essentiellement deux obligations : la livraison des marchandises par


le vendeur et le règlement du prix par l'acheteur. D'autre part, l'exécution de la vente donne lieu
à l’établissement de la facture.

Dans la pratique, le vendeur livre à son client la marchandise, soit dans ses locaux
propres (le client se chargeant lui-même du transport), soit au domicile du client, si le
fournisseur procède à la livraison avec ses propres moyens.

Que l'un ou l'autre des procédés soit utilisé, le vendeur remet à son client un bon de
livraison qui mentionne entre autres, la date de la livraison, le nom du client, la nature et la
quantité de la marchandise remise. Ce bon peut être remplacé par la facture dans le cas où
celle-ci est établie avant la livraison.

De son côté, le client signe le bon de réception qui se présente souvent comme la
copie, du bon de livraison. Ce bon de réception peut servir de base à l'établissement de la
facture par le vendeur.

Enfin, dans certains cas, certaines entreprises recourent au relevé de compte appelé
aussi relevé de factures qui est un document de centralisation périodique (mois, trimestres,
semestres ou année) qui est adressé au client pour permettre un pointage des factures émises ou
encore des livraisons réceptionnées. Ce document, intervenant normalement au vue des factures
émises est parfois utilisé à partir des bons de livraison réceptionnés.

Selon que la facturation est établie à un stade ou à un autre, l’établissement de ce


document n’a aucune importance sur la localisation du fait générateur de la TVA qui se définit
comme « l’événement par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires pour
l’exigibilité de la taxe » ; un tel événement pour les ventes est constitué légalement par la
livraison.

Pour de telles opérations, l’événement juridique est donc constitué par la mise de la
marchandise à la disposition du client. Peu importe :

- qu’il y ait eu facturation immédiate ou que celle-ci ait été établie postérieurement ;
- qu’il y ait eu paiement au comptant ou qu’il ait été stipulé expressément ou
tacitement que le paiement se ferait à terme.

L’essentiel est qu’il y ait sortie d’une marchandise des locaux du vendeur à destination de
l’acquéreur. Une telle opération étant suffisante pour réclamer la taxe au vendeur au titre du
mois de la livraison.

Ainsi, toute livraison de marchandises faite pendant un mois est imposable au titre de ce
mois dans le cadre de la déclaration souscrite pendant le mois suivant. Aussi, il y a lieu de se
référer aux bons de livraisons successifs, même lorsque la facturation n’est pas établie ou
qu’elle est établie postérieurement, afin de faire de telle sorte que toutes les livraisons d’un
mois soient imposées au titre de ce mois.

28
Pour les livraisons à soi même, le fait générateur est constitué par la première utilisation
du bien.

Pour les importations, le fait générateur est constitué par l’opération de dédouanement.
Toutefois, ce phénomène peut être suspendu lorsque la marchandise bénéficie d’un régime
économique douanier (admission temporaire par exemple).

Pour les ventes de biens immobiliers et de fonds de commerce

Pour les ventes de biens immobiliers ou de fonds de commerce ainsi que pour les
échanges, le fait générateur est constitué par l'acte qui constate l'opération ou, à défaut, par le
transfert de propriété.

Pour les ventes des terrains lotis ou des immeubles bâtis par les promoteurs immobiliers,
le fait générateur de la TVA est constitué par l’acte qui constate l’opération ou à défaut par le
transfert de propriété.

Il s’ensuit que la TVA est exigible à partir de la date de l’acte de vente de terrains lotis ou
des immeubles bâtis ou de la promesse de vente lorsque cette dernière est assimilée à une vente
c’est-à-dire lorsqu’elle répond aux conditions prévues par l’article 580 du code des obligations
et des contrats à savoir le consentement des contractants ; l’un pour vendre, l’autre pour acheter
et l’accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat. Etant précisé que la
constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la date de la conclusion du contrat de
vente.

Pour les prestataires de services

En matière de prestations de services, le fait générateur est constitué par la réalisation du


service ou par l'encaissement partiel ou total du montant de la prestation, s’il intervient avant sa
réalisation.

Pour le cas des locations d'immeubles soumises à la TVA et dont le loyer est perçu pour
des périodes dépassant un mois, il importe de rappeler à cet effet que la location relève des
opérations commerciales autres que les ventes, et s’intègre dans le cadre des prestations de
service. Son fait générateur est donc régi par l'article 5 du code de la TVA et coïncide avec la
réalisation du service ou l'encaissement du prix ou des acomptes lorsqu'ils interviennent
antérieurement à la réalisation du service.

Ainsi, le fait générateur de la TVA coïncide avec la date de perception du montant du


loyer que celle-ci intervienne d'avance mensuellement, trimestriellement, semestriellement ou
annuellement.

Cependant, et au cas où les loyers ne sont pas payés selon les échéances du contrat et
d'avance, le fait générateur de la TVA pour les loyers serait dû à la fin de chaque mois.

Pour les travaux immobiliers, le fait générateur se situe à l'exécution totale ou partielle
des travaux sachant que l'établissement de décomptes, mémoires ou facture partiels rend
exigible la TVA. Mais, lorsqu’ils donnent lieu à établissement d’avance, de décomptes
provisoires, de mémoires ou de facturation partielles, le fait générateur est réputé intervenir à la

29
date d’encaissement (avances) ou d’établissement de décomptes, mémoires ou facturations,
c’est-à-dire à la date du débit.

Aussi et compte tenu du fait que les retenues de garanties constituent une partie de
l'assiette imposable, le fait générateur pour celle-ci coïncide avec l'établissement de décomptes,
mémoires ou factures partielles.

Par ailleurs, il y a lieu de préciser que pour les opérations de ventes des cartes prépayées
par les entreprises ayant la qualité d’opérateurs de réseaux de télécommunication le fait
générateur coïncide avec la livraison des cartes aux distributeurs agréés ou aux clients en cas de
ventes directes à ces derniers.

SECTION II

Cas particuliers

1) Travaux immobiliers

Le fait générateur est constitué par l’exécution partielle ou totale des travaux.

Toutefois : - la constitution du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation


totale. L’établissement des décomptes provisoires, de mémoires ou factures partiels rend
exigible la TVA. - pour les travaux publics réalisés avec l’Etat, les Collectivités Locales, et les
Etablissements Publics à caractère Administratif, le fait générateur est constitué par
l’encaissement.(1)

Le montant de la retenue de garantie inclue dans la facture ou le mémoire remis en


contrepartie de la livraison de l'ouvrage ou des prestations fait partie de l'assiette taxable.
Pour les opérations concernées par la retenue à la source en matière de TVA et dont le fait
générateur coïncide avec l’encaissement, la retenue de garantie est soumise à la taxe sur la
valeur ajoutée lors de l’encaissement.

2) Marchés publics

La loi de finances pour l’année 1998 a étendu le régime applicable aux travaux publics
repris au paragraphe 1 ci-dessus aux marchés publics portant sur la fourniture des biens et
services de toute nature. Donc pour ces marchés le fait générateur coïncide avec
l’encaissement.

Il s’agit des marchés conclus avec l’Etat, les Collectivités Locales, les Entreprises et
Etablissements Publics.

(1)
Le taux de la TVA applicable à ces opérations et les règles de détermination de l’assiette demeurent
ceux en vigueur à la date de l’exécution totale ou partielle des travaux.

30
A partir du 1er janvier 2004, cette mesure concerne le marché dont le montant est égal à
au moins 1000 Dinars TTC.

Le taux de la TVA applicable demeure celui en vigueur à la date de réalisation du service,


de la livraison de la marchandise ou de la facturation de la TVA si elle intervient
antérieurement à la livraison ou de l’exécution totale ou partielle des travaux immobiliers.

3) Opérations réalisées par les personnes physiques ou morales n’ayant pas


d’établissement en Tunisie

Le fait générateur de la TVA est constitué en ce qui concerne les opérations objet de
retenue à la source par l’encaissement.

Toutefois, en cas de variation du taux de la TVA, le taux devant être appliqué est
déterminé par le fait générateur défini par application des règles y afférentes à savoir
l’application du taux en vigueur à la date de la livraison des marchandises pour les opérations
de vente et l’application du taux en vigueur à la date de la prestation du service ou
l’encaissement du prix ou de l’avance au cas où elles sont encaissées avant la réalisation du
service.

Le champ d’application de la retenue de 25% au titre de la TVA opérée par l’Etat, les
collectivités locales, les établissements et entreprises publics est étendu à tous les montants
payés par lesdites personnes égaux ou supérieurs à 1000 dinars, TVA comprise.

Les articles 55 et 56 portant loi de finances pour l’année 2003 ont prévu l’institution
d’une retenue à la source au titre de la TVA due sur les opérations réalisées par les personnes
morales ou les personnes physiques n’ayant pas d’établissement en Tunisie. Cette retenue est
libératoire de ladite taxe.

Ladite retenue couvre également les opérations réalisées par lesdites personnes au profit
de l’Etat, des collectivités locales, des entreprises et des établissements publics et ce que ces
opérations soient réalisées ou non dans le cadre d’un marché et quelque soit le montant desdites
opérations.

Les personnes ayant subi la retenue à la source peuvent opter pour la déclaration de la
taxe objet de ladite retenue et déduire la TVA supportée par les marchandises et services
nécessaires à la réalisation des opérations soumises à la taxe et ce conformément à la législation
en vigueur.

Dans ce cas le fait générateur est situé au moment de la réalisation de l’opération c’est-à-
dire à la date de la réalisation de la prestation de service. L’exigibilité de la TVA est celle de
l’encaissement.

4) Ventes d’immeubles

Le fait générateur coïncide avec la date de l’acte.

31
CHAPITRE III

ASSIETTE DE LA TVA

L’assiette de la TVA est constituée par la valeur sur laquelle on calcule ledit impôt. Elle
est différente selon qu’il s’agit d’importation ou de régime intérieur. De même il existe des
règles particulières de détermination de la base imposable prévues de façon expresse par
l’article 6 du code de la TVA.

SECTION I

A L’IMPORTATION

A – Cas des importateurs assujettis à la TVA et assimilés

Pour les assujettis à la TVA et assimilés(1) l’assiette de la TVA est constituée par la valeur
en douane tous droits et taxes inclus (droits de douanes, droit de consommation, taxe
professionnelle au profit du fonds de développement de la compétitivité industrielle (FODEC)
et la taxe au profit du Fonds de maîtrise de l’énergie) à l’exclusion de la TVA.

Exemple :

Soit un assujetti à la TVA qui a importé une marchandise pour une valeur de 100D
soumise au droit de douane au taux de 15%, au droit de consommation au taux de 25% et à la
TVA au taux de 18%.

L’assiette de la TVA dans ce cas est égale à :

100D + 15D + 25D = 140D


La TVA due est donc égale à : 140D x 18% = 25,200D

B- Cas des importateurs autres que les assujettis à la TVA ou assimilés

Dans ce cas l’assiette décrite par l’exemple précédent est majorée de 25% pour les
importations effectuées par des personnes non assujetties.

Si nous reprenons l’exemple précédent, l’assiette de la TVA serait égale à : 140D +


(140D x 25%) = 175 D

(1)
La loi assimile aux assujettis à la TVA à ce niveau l’Etat, les Collectivités Locales, et les Etablissements Publics
à caractère administratifs.

32
La TVA due est donc égale à 175 D x 18% = 31,500 D.

SECTION II

EN REGIME INTERIEUR

A- Cas général

L’assiette de la TVA est constituée par le prix du produit ou de la prestation de services


tous frais, droits et taxes inclus (droit de consommation, taxe professionnelle au profit du fonds
de développement de la compétitivité industrielle (FODEC) et la taxe au profit du Fonds de
maîtrise de l’énergie) à l’exclusion:

- de la subvention d’exploitation ;
- des réductions de prix;
- de la TVA elle-même.

Les réductions commerciales et financières en matière de TVA

En principe, le chiffre d'affaires imposable à la taxe sur la valeur ajoutée comprend le prix des
marchandises, des travaux ou des services, tous frais, droits et taxes inclus, ainsi que la valeur
des objets remis en paiement. Selon cette dernière disposition, la base d'imposition est
constituée par tout ce qui constitue la contrepartie obtenue ou à obtenir par le fournisseur de la
part de l'acheteur. Il en résulte que sauf exceptions dues à une négligence au niveau de
l'organisation de l'entreprise, les réductions de prix diminuent l'assiette passible de la TVA.

1. Remise et rabais accordés sur facture : Ces remises et rabais sont déduits de
l'assiette imposable qui ressort sur la facture.
2. Remise en quantité : De nombreux usages dans certains secteurs font que
l'entreprise accorde une remise en quantité en facturant une quantité différente
de la quantité livrée. Sans préjudice des dispositions régissant le domaine de la
concurrence et des prix, les remises accordées en quantité ne sont pas passibles
de la TVA. Elles doivent néanmoins, pour éviter toute contestation, être
mentionnées sur la facture et être justifiées par les conditions générales de
ventes de l'entreprise.

Remises, rabais et ristournes accordés hors facture : Pour venir en déduction de l'assiette
imposable, les remises, rabais et ristournes accordés hors facture doivent donner lieu à une
facture d'avoir faisant ressortir le montant hors TVA de la réduction et le montant subséquent
de la TVA (ainsi que des autres taxes sur le chiffre d'affaires éventuelles) ou une facture
rectificative annulant et remplaçant la facture initiale.

Escompte de règlement (de caisse, financier) est une réduction de prix accordée pour
paiement comptant. L'escompte de règlement peut être porté sur la facture, auquel cas les
montants sont rectifiés pour tenir compte de l'incidence de l'escompte sur l'assiette et sur la
TVA. En revanche, dans le cas où l'escompte de règlement est accordé hors facture, et qu'il
n'est pas possible de porter les rectifications nécessaires adéquates sur l'ensemble des

33
exemplaires de factures, il est nécessaire de matérialiser cet escompte par une facture d'avoir
pour le soustraire de l'assiette imposable.
L'escompte commercial est une opération dans laquelle un client paye la facture de son
fournisseur comptant au lieu d'attendre l'échéance prévue, en retirant un pourcentage en
échange (le pourcentage retiré est aussi appelé escompte).
La doctrine administrative affirme que : "Les réductions de prix accordées sur facture ne font
pas partie de l'assiette taxable, mais il peut arriver que des ristournes, rabais ou remises soient
accordés au client postérieurement à l'établissement de la facture, que celle-ci ait été payée ou
non. S'il en est ainsi, le montant initial de la vente ayant diminué, celui de la taxe devrait subir
le même sort dans la même proportion. Or, le vendeur a versé le montant initial de la taxe
facturée et l'acquéreur a déduit le même montant de taxe dont il est redevable. L'opération doit
donc, pour pouvoir être prise en considération, donner lieu à l'établissement d'un écrit la
constatant. Cet écrit peut être soit une facture rectificative de la première avec mention
d'annulation et de remplacement de cette dernière, soit, encore une facture d'avoir comportant
l'identité complète du vendeur, les références de la ou des factures initiales et le montant du
rabais, de la ristourne ou de la remise. Ce n'est qu'au vu de l'une de ces pièces que le vendeur
déduirait de la masse des taxes dont il est redevable au titre du mois de l'opération, la taxe
afférente à la réduction de prix accordée. Quant au client assujetti, il doit, s'il a déjà opéré la
déduction de la taxe figurant dans la facture initiale, amputer la masse des déductions
auxquelles il prétend au titre du mois de l'opération du montant de la taxe correspondant à la
diminution du prix justifié par la facture rectificative ou par la note d'avoir". Dans le cas du
commerce de détail, l'escompte de règlement ou la remise sont accordés sur un montant TTC.
C'est le montant net TTC qui est ventilé entre les différents taux d'imposition et qui donne lieu
à défalcation entre le montant hors TVA et la TVA.

Par ailleurs, lorsque les parties conviennent que le prix est majoré d'une prime au titre de
la livraison du bien ou de l’ouvrage avant le délai contractuel, le complément du prix y afférent
fait partie de l'assiette taxable puisqu' il constitue un élément du prix global facturé, et ce que
la prime soit mentionnée au contrat initial ou dans les avenants. De même, les intérêts pour
paiement à terme ou pour retard de payement portés ou non sur la facture, arrêtés lors de la
vente ou postérieurement font partie intégrante de l'assiette taxable.

Les sommes perçues au titre de la consignation et du non retour des emballages


consignés, ne sont pas comprises dans la base imposable.

B- Cas particuliers

Le code de la TVA a prévu une assiette particulière pour certaines opérations et ce, pour
diverses considérations.

1) Pour la vente de titres de transport de personnes vers l'étranger, la taxe est liquidée sur
la base d'une quote-part égale à 6 % du montant brut du titre de transport, que ce titre soit
vendu par le transporteur pour son propre compte ou pour le compte d'autrui.

Toutefois, et en cas de facturation de services relatifs à la commercialisation des billets


de transport aérien international de personnes, la taxe est liquidée sur la base des sommes
relatives à ces services en y ajoutant, le cas échéant, le montant des commissions perçues par
les vendeurs de billets pour le compte du transporteur.

34
Les entreprises de transport aérien qui commercialisent directement les billets doivent
retenir la même base d’imposition appliquée par les vendeurs de billets.

2) Pour la vente d'immeubles ou de fonds de commerce la taxe est liquidée sur la base
de la différence entre le prix de vente et le prix d'achat, tous frais, droits et taxes inclus, à
l'exclusion de la TVA.

3) Pour les livraisons à soi-même de biens, par le prix de vente pratiqué pour des biens
similaires ou à défaut par le prix de revient déterminé au moment de l'exigibilité de la taxe.

4) En cas de disparition injustifiée de biens ou de marchandises, par le prix de revient.

5) Pour les opérations d'échange de marchandises ou de biens taxables, autres que les
immeubles soumis à la régularisation dans les conditions fixées à l'article 9 du code de la TVA,
par la valeur des biens ou marchandises livrés en contrepartie de ceux reçus, majorée
éventuellement de la soulte, et ce, entre les mains de chaque coéchangiste.

6) a) Lorsqu'une entreprise est placée sous la dépendance d'une entreprise dont le siège
est situé hors de Tunisie, la taxe sur la valeur ajoutée est assise comme en régime intérieur ;

b) Lorsqu'une entreprise vendeuse et une entreprise acheteuse non assujettie sont


dans la dépendance l'une de l'autre, la taxe sur la valeur ajoutée due par la première est assise
non sur la valeur des livraisons qu'elle effectue à la seconde mais sur le prix de vente pratiqué
par cette dernière.

Toutefois, cette disposition ne s'applique pas en ce qui concerne les produits livrés par
quantités importantes et habituelles à des tiers au même prix que celui consenti entre elles par
les entreprises dépendantes.

Ces dispositions sont également applicables, même en l'absence de lien de dépendance,


lorsque l'assujetti n'apporte pas la preuve qu'il a agi dans l'intérêt de son entreprise.

7) Pour les ventes réalisées par les commerçants assujettis à la TVA et relatives à des
produits fournis par des personnes non soumises à la TVA, celle-ci est calculée sur la
base de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat.

8) Lorsqu'une personne effectue concurremment diverses catégories d'opérations taxables,


le chiffre d'affaires est déterminé en appliquant à chaque catégorie d'opérations les
règles qui lui sont propres.

9) Lorsque l'assiette n'est pas définie autrement, elle est déterminée par le montant brut
des rémunérations reçues ou des recettes réalisées à quelque titre que ce soit à l'occasion
de la réalisation des opérations taxables.

10) Pour les ventes réalisées par les commerçants détaillants assujettis à la TVA ou par les
personnes réalisant des bénéfices non commerciaux (soumises à l’obligation d’établir
des notes d’honoraires), la TVA due au titre de chaque taux sera liquidée :

35
- sur la base du chiffre d'affaires mensuel provenant des ventes pour lesquelles des factures
ont été délivrées conformément aux dispositions du paragraphe II de l'article 18 du présent code
;
- sur la base d'une assiette résultant de l'application de pourcentages au chiffre d'affaires
mensuel relatif aux ventes pour lesquelles il a été délivré des factures globales conformément
aux dispositions du paragraphe II de l'article 18 du présent code. Ces pourcentages sont fixés
sur la base des achats soumis à chaque taux par rapport au montant global des achats mensuels.

11) Pour le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunications ayant la qualité


d’opérateur de réseau des télécommunications soumis à la redevance sur les
télécommunications, la TVA est liquidée sur la base du prix de la prestation à
l’exclusion du montant de la redevance et de la TVA elle-même.

12) Pour les opérations d’exploitation des concessions de marchés, la TVA est liquidée
sur la base d’un montant égal à 25% du montant de la concession.

13) Pour les opérations de leasing, ijarâa, la TVA est liquidée sur la base de tous les
montants dus au titre des opérations de leasing.

Il s’ensuit que l’assiette de la TVA comprend :

• les montants relatifs aux loyers facturés au titre des opérations de leasing pour les
contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2007,
• les montants relatifs au remboursement du coût d’acquisition des immobilisations ainsi
que les intérêts facturés au titre des opérations de leasing pour les contrats conclus à
partir du 1er janvier 2008.

Sachant, que lesdits montants sont soumis à la TVA au taux de 18%.

Exemple : - Supposons qu’une entreprise qui réalise des opérations de leasing conformément
à la législation en vigueur procède à l’acquisition d’un camion le 1er février 2008 d’une valeur
égale à 70 000 dinars hors TVA ( 18%) au profit d’une société de transport de marchandises
soumise à la TVA au titre de la totalité de son activité et ce dans le cadre d’un contrat de
leasing conclu à la même date pour une période de 36 mois et que l’entreprise qui a réalisé
l’opération de leasing a déduit la totalité du montant de la TVA relatif à l’acquisition du camion
.

- Supposons que l’entreprise cliente procède au paiement d’un montant mensuel au


titre de l’opération de leasing égal à 2 200 dinars hors TVA, constitué de montants afférents
au remboursement du coût d’acquisition et des intérêts.

Dans ce cas, l’assiette de la TVA au niveau de l’entreprise qui a réalisé l’opération de leasing
est constituée par la totalité des montants dus au titre de l’opération de leasing, c'est-à-dire des
montants relatifs au remboursement du coût d’acquisition du camion et des intérêts : 2 200
dinars.

Le montant de la TVA dû mensuellement au niveau de l’entreprise de leasing est égal à :

2 200 D x 18% = 396 dinars

36
14) Pour les services de transit international de télécommunications la TVA est liquidée
sur la base d’un montant égal à 5% des montants revenant auxdites entreprises à l’exclusion du
montant de la redevance sur les télécommunications.

15) Pour les excédents de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables, la
TVA est liquidée sur la base de la différence entre le prix de l’énergie électrique livrée par la
STEG et le prix de l’énergie qu’elle reçoit des clients, et ce, sur la base des tarifs et des prix
appliqués conformément à la réglementation en vigueur.

37
CHAPITRE IV

TAUX DE LA TVA

Actuellement la TVA comprend trois taux à savoir : 7%, 13% 19%. Ces taux sont
majorés du fait de la majoration de l’assiette de la TVA de 25% pour les importations réalisées
par les non assujettis. La majoration d’assiette pour certains biens de consommation dont la
liste est fixée par le décret n° 2003-477 du 3 mars 2003 et ce quelque soit le régime fiscal de
l’importateur (assujetti ou non à la TVA) et les ventes locales des industriels et commerçants
grossistes aux non assujettis, a été supprimée par la loi de finances de l’année 2015 .

SECTION I

TAUX DE 7%

Le taux de 7% est applicable aux produits et services repris par le tableau « B » annexé
au code de la TVA.

On y relève notamment:

- les opérations relevant du secteur de la santé, réalisées par :


• les médecins, les médecins spécialistes, les dentistes, les vétérinaires;
• les sages femmes, les infirmiers et les masseurs, les physiothérapeutes,
ergothérapeutes, psychométriciens, diététiciens, orthophonistes et orthoptistes;
ainsi que l’hébergement, la restauration et les services effectués dans le cadre de
leur activité par les cliniques et les polycliniques médicales;

Il s’applique notamment :

- à l’hôtellerie aux restaurants et à certaines activités connexes au secteur de


l’hôtellerie ;
- le matériel et services informatiques ;
- au transport de marchandises autres que les produits agricoles et de pêche ainsi que les
produits entrant dans leur production.
- aux biens d’équipements n’ayant pas de similaires fabriqués localement

- les opérations de transformations des fruits et légumes ;


- les services relatifs à l’immatriculation foncière des terres agricoles réalisés par les
dessinateurs géomètres et topographes ;
- les produits et articles destinés à l’industrie pharmaceutique ainsi que les produits
pharmaceutiques finis et les sacs pour transfusion sanguine et les réactifs de diagnostic ;
- les intérêts débiteurs autres que ceux exonérés de la TVA;
- le transport des personnes;
38
- les produits de l’artisanat local;
- les aliments composés pour bétail.
- la production, la distribution et la représentation théâtrale, scénique musicale, littéraire
et d’art plastique.
- le papier destiné à l’impression des revues relevant du n°48.10 du tarif des droits des
douanes, importé ou acquis localement par les entreprises d’impression de revues.
-L'importation et la vente des papiers pour machines de bureau et similaires en bandes ou
bobines, destinés à l'Agence Tunis Afrique Presse.
-L'importation et la vente des publications et dépliants touristiques, destinés à l'hôtellerie
ainsi que des affiches publicitaires gratuites, des formulaires d'importation temporaire ou de
transport international.
-L'importation et la vente d'aéronefs destinés au transport public aérien, et de tous
matériels destinés à être incorporés à ces aéronefs.
-L'importation des absorbeurs pour capteurs solaires à usage domestique.
-L’importation de matériels et équipements n'ayant pas de similaires fabriqués
localement destinés au nettoiement des villes, au ramassage et traitement des ordures, aux
travaux de voiries et à la protection de l'environnement par les collectivités locales ou les
établissements publics municipaux ou pour leur compte ;
- L'importation des peaux brutes.
-La vente des équipements et pièces de rechange nécessaires à l'activité du transport
ferroviaire.
- La vente de matériels et équipements fabriqués localement destinés au nettoiement
des villes, au ramassage et traitement des ordures, aux travaux de voirie et à la protection de
l'environnement acquis par les collectivités locales ou les établissements publics municipaux ou
pour leur compte.
- La vente des chauffe-eaux solaires.
- les prestations de restaurants touristiques classés conformément à la législation en
vigueur.
- Les prestations de restauration rendues au profit des étudiants, des élèves et des
apprenants dans les centres de formation professionnelle de base.
-Les prestations rendues par les établissements d'enseignement primaire, secondaire,
supérieur, technique et professionnel et les centres spécialisés en matière de formation dans le
domaine de la conduite des véhicules et les écoles de formation des moniteurs d’enseignement
de la conduite des véhicules, les établissements de garderie, ainsi que les services de formation
en matière informatique rendus par les entreprises spécialisées agréées conformément à la
réglementation en vigueur.
-Les affaires effectuées par les agences de voyages avec les hôteliers et relatives aux
séjours en Tunisie des non-résidents.
- Les services de radio-télédiffusion rendus par les réseaux publics.
-La transmission, par les agences de presse, de messages de presse aux entreprises de
journaux.
-L’affrètement des navires et des aéronefs destinés au transport maritime ou aérien
international.

39
SECTION II

TAUX DE 13%

Le taux de 13% est applicable aux produits, services et opérations suivants :

- L’importation et la vente des produits pétroliers relevant des numéros 27-10 et 27-11 du tarif
des droits de douane :

EX 27-10

-Pétrole lampant,
- Gaz-oil,
- Fuel-oil domestique,
- Fuel-oil léger,
- Fuel-oil lourd.

EX 27-11

- Gaz de pétrole, propane et butane conditionné dans des bouteilles d’un poids net n’excédant
pas treize kilogrammes.
- Gaz de pétrole, propane et butane en vrac ou conditionné dans des bouteilles d’un poids net
excédant treize kilogrammes.
- La vente de l’électricité basse tension destinée à la consommation domestique et l’électricité
moyenne et basse tension utilisée pour le fonctionnement des équipements de pompage de l’eau
destinée à l’irrigation agricole.

Les services rendus par :

- les architectes et les ingénieurs-conseils ;


- les dessinateurs, les géomètres et les topographes à l’exclusion des services relatifs à
l’immatriculation foncière des terres agricoles ;
- les avocats, les notaires, les huissiers-notaires et les interprètes ;
- les conseils fiscaux ;
- les entrepreneurs de tenue de comptabilité ;
- les experts et les conseils quelle que soit leur spécialisation.
-La vente des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation, réalisés par les promoteurs
immobiliers tels que définis par la législation en vigueur, ainsi que leurs dépendances y
compris les parkings collectifs attenant à ces immeubles, au profit des personnes physiques ou
au profit des promoteurs immobiliers publics et ce sous réserve de l’exonération du logement
socialprévue au numéro 53 du paragraphe I du tableau « A » nouveau annexé au code de la
TVA.

-Les véhicules de tourisme 4 CV.

40
SECTION III

TAUX DE 19%

Le taux de 19% s’applique aux produits et services soumis à la TVA et non concernés
par un autre taux.

Il s’agit à titre indicatif :


- des travaux immobiliers,
- des commissions,
- des ventes de l’eau de robinet et de l’eau minérale,
- des bières et alcools,
- des secteurs des services autres que ceux concernés par le
taux de 7% ou 13% ou exonérés de la TVA.
- des carburants (essence , kérosène etc),
- de l’électricité à l’exception de celles :
• base tension destinée à la consommation domestique,
• moyenne et basse tension utilisée pour le fonctionnement des équipements
de pompage de l’eau destinée à l’irrigation agricole,

41
CHAPITRE V

LES DEDUCTIONS

La TVA est perçue suivant la technique des paiements fractionnés. Chaque assujetti à
cette taxe facture la TVA sur ses ventes et déduit celle qui lui a été facturée par ses fournisseurs
ou celle qu’il a acquittée à l’importation de telle sorte qu’il ne contribue que pour l’équivalent
de la TVA sur sa valeur ajoutée.

Au cas où la TVA sur les achats d’un mois est inférieure à celle collectée sur les ventes,
l’assujetti reverse le reliquat pendant la première quinzaine du mois qui suit s’il s’agit d’une
personne physique et pendant les 28 premiers jours du mois qui suit s’il s’agit d’une personne
morale.

Si par contre le montant de la TVA sur les achats dépasse celui de la TVA sur les ventes,
l’excédent est reportable sur les déclarations des mois ultérieurs sans limitation de durée.
L’excédent ou crédit de TVA peut être restitué .

SECTION I

ETUDE DU MECANISME DES DEDUCTIONS

A - PRINCIPE

La TVA sur acquisition de biens et de services est déductible tant que ces derniers
contribuent à la réalisation d’une opération imposable à la TVA. Il s’ensuit donc que lorsque le
produit final ou le service réalisé est exonéré ou hors champ d’application de la TVA, ses
intrants n’ouvrent pas droit, par symétrie, à la déduction de la TVA.

Remarque : les exportations de biens et de services bien que situées en dehors du champ
d’application de la TVA donnent droit à déduction.

B - CONDITIONS DE DEDUCTION DE LA TVA

1) L’entreprise doit avoir la qualité d’assujetti et être soumise au régime réel;

2) Les biens ou les services acquis doivent l’être auprès d’un assujetti soumis au régime
réel;
3) Les biens et les services donnant droit à déduction doivent être nécessités par
l’exploitation;

4) Les biens et services ne doivent pas figurer parmi ceux exclus du droit à déduction;

42
5) La TVA déductible doit être justifiée par une facture pour leurs achats locaux de biens
et services, ou par une attestation de paiement de la TVA auprès des recettes douanières pour
leurs importations ou par un certificat de retenue à la source pour le cas de marchés publics.

La TVA mentionnée sur les factures d’achat ayant été retenues par l’administration
fiscale pour la reconstitution extracomptable du chiffre d’affaires est déductible.

6) A défaut d’une comptabilité d’entreprise, tenir, sur un livre spécial côté et paraphé
par les centres ou bureaux de contrôle des impôts dont dépend leur activité, un compte des
achats locaux auprès des assujettis ainsi que des importations et des prestations de service ayant
supporté la TVA. Celui-ci doit être arrêté mensuellement et comporter la nature et la valeur des
achats des importations et des prestations de service ainsi que le montant de la taxe acquittée. Il
doit y être porté également, au fur et à mesure de leur réalisation, sans blanc, ni rature, ni
surcharge, chacune des livraisons effectuées ou des services rendus à quelque titre que ce soit,
ainsi que les recettes réalisées et le montant de la TVA correspondante.

7) Inscrire en comptabilité les biens soumis à amortissement pour leur prix d'achat ou de
revient diminué de la déduction à laquelle ils ont donné.

C - EXCLUSION DU DROIT A DEDUCTION

Sont exclus du droit a déduction :

- les biens et services non utilisés dans le cadre d’une activité soumise à la
TVA ;
- les voitures de tourisme utilisées pour le transport autres que celles objet de
l’exploitation (location, auto-école, taxi, louage…)
- les frais engagés pour assurer la marche ou l’entretien des voitures de tourisme
exclus du droit à déduction ;
- les biens et services acquis auprès des personnes physiques soumises au
régime forfaitaire prévu par le paragraphe IV de l’article 44 du code de l’IRPP
et de l’IS (1)
- les achats effectués auprès des non assujettis à la TVA et ce même si la TVA a
fait l’objet d’une facturation,
- les emballages destinés à la consignation(2)
- les biens et services dont la valeur est égale ou supérieure à 5 000 D et qui fait
l’objet d’un règlement en espèces.
- les montants payés aux personnes résidentes ou établies aux paradis fiscaux
visés à l’article 52 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et
de l’impôt sur les sociétés. (Ajouté par l’article 34 de la LF 2017)

(1)
Pour les acquisitions faites par les commerçants assujettis à la TVA auprès des forfaitaires la base imposable est
constituée par la différence entre le prix de vente et le prix d’achat.
(2)
Ces emballages sont aussi exclus de l’assiette imposable.

43
D - CAS DES ASSUJETTIS SOUMIS PARTIELLEMENT A LA TVA

La règle énoncée ci-dessus est d’application simple pour les contribuables soumis à la
TVA pour l’ensemble des opérations qu’ils réalisent. Elle devient complexe pour ceux dont le
chiffre d’affaires comporte des opérations imposables et d’autres qui ne le sont pas. A ce
niveau il y a lieu de préciser que les assujettis partiels à la TVA déduisent intégralement la
TVA se rapportant aux opérations soumises uniquement ; et ne déduisent pas la TVA se
rapportant uniquement aux opérations exonérées ou hors champ d’application de la TVA. C’est
la règle de l’affectation.

A défaut et si les achats de biens et services sont destinés à la fois aux opérations
soumises et à celles non soumises on applique la règle du prorata.

En effet, pour faciliter l’application du principe de la déduction pour les contribuables en


question le législateur a prévu un procédé spécial appelé « règle du prorata » qui permet à
l’assujetti partiellement soumis à la TVA de déduire un pourcentage de la TVA sur ses
acquisitions. Ce pourcentage est donné par la formule suivante :

CA soumis TTC+ (CA exportation + CA en suspension + CA relatif aux opérations de


transport aérien international + TVA fictive y afférente) (3)
_______________________________________________________________

Eléments du numérateur + CA exonéré + CA hors champ d’application de la TVA

Ce pourcentage est établi chaque année sur les résultats de l’année précédente et
l’entreprise l’applique mensuellement sur la TVA ayant grevé ses achats.

Les montants déduits sur la base de ce pourcentage peuvent faire l’objet d’une
régularisation sur la base du prorata réel calculé au 31 décembre de l’année même et ce en cas
de variation positive ou négative supérieur à 5 points.

Ceci s’applique uniquement pour les biens soumis à amortissement.

Exemple 1 :

Soit une banque qui a réalisé au cours de l’exercice 2013 un chiffre d’affaires hors TVA
de 1 500 000 D se répartissant comme suit:

- commission sur opérations réalisées à l’exportation : 500 000 D


- opérations locales 1000 000 D dont 200 000 D au titre d’opérations exonérées (intérêts
débiteurs...)

Au cours de l’année 2014 elle a acquis divers biens ouvrant droit à déduction pour un
montant de 1 000 000 D hors TVA ; son chiffre d’affaires au cours de 2014 s’est élevé à :

- Exportation 600 000 D


(3)
Etant précisé que les lois de finances pour l’année 2008 a prévu que la TVA supportée par le transport aérien
international donne droit à déduction. Par conséquent, les recettes provenant de ce type de transport figurent au
numérateur.

44
- Local imposable (hors TVA): 1 500 000 D
- Local exonéré : 2 500 000 D

Sachant que le taux de la TVA est de 18% aussi bien pour les achats que pour le chiffre
d’affaires le décompte du prorata et sa régularisation s’établit comme suit :

1- Prorata

(CA local soumis + TVA y afférente) + (CA Export + TVA fictive y afférente)
Numérateur + CA exonéré

(800 000D + 144 000D) + (500 000D + 90 000D) = 1 534 000 D = 88,46%
(800 000D + 144 000D) + (500 000D + 90 000D) + 200 000 1 734 000D

2- Taxe déduite en 2014 sur la base du prorata provisoire

1 000 000D x 18% x 88,465% = 159 228 D

3- Régularisation de la déduction

3-1. Prorata sur la base des données réelles de 2014 :

(1500 000 D + 270 000D) + (600 000D + 108 000D) _ = 2 478 000D = 49,77%
(1 500 000D + 270 000D + (600 000D + 108 000D) + 250 000D 4 978 000D

3-2.Calcul du montant de TVA à régulariser

Le pourcentage réel de déduction est de 49,77% donc inférieur au pourcentage provisoire


de plus de 5 points (88,46 - 49,77 = 38,68) par conséquent, l’assujetti doit effectuer une
régularisation de la TVA initialement déductible au titre des biens soumis à amortissement
acquis en 2014.

Exemple 2 :

Considérons un promoteur immobilier qui a réalisé au titre de l’année 2014 un chiffre


d’affaires réparti comme suit :

- vente de terrains lotis pour un montant hors TVA s’élevant à 1 000 000 D,
- vente d’immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation pour 2.500.000 D,
- vente d’immeubles à usage commercial pour 500.000 D hors TVA,
- livraisons à soi-même d’un immeuble pour 250.000 D hors TVA,
- location d’un immeuble à usage d’habitation non meublé pour 10.000 D.

Par ailleurs, le promoteur a réalisé au titre du mois de janvier 2015 les opérations
suivantes :
- Achats :

• achat d’un ordinateur destiné à l’exploitation pour 4.000 D hors TVA,


• achat d’un logiciel de comptabilité pour 1.200 D hors TVA,

45
• réception d’une facture de consommation d’électricité par le siège de l’entreprise
pour 100 D hors TVA,
• réception d’une note de commission bancaire prélevée sur son compte
commercial pour 1.000 D hors TVA,
• réception d’un décompte de la part d’un entrepreneur pour un montant de
1.100.000 D hors TVA réparti comme suit :

▪ 100.000 D hors TVA au titre d’un immeuble commercial,


▪ 1.000.000 D hors TVA au titre d’un immeuble à usage d’habitation.

- Ventes :

• vente d’appartements à usage exclusif d’habitation pour 500.000 D,


• vente de locaux à usage professionnel pour 200.000 D hors TVA.

Détermination du pourcentage de déduction :

(1.000.000 D x 1,18) + (500.000 D x 1,18) + (250.000 D x 1,18)


2.065.000 D + 2.500.000 D + 10.000 D
= 2.065.000 D = 45,13%
4.575.000 D

Liquidation de la TVA au titre du mois de janvier 2015 :

- TVA collectée au titre des ventes d’immeubles à usage professionnel :


200.000 D x 18% = 36.000 D

- TVA déductible :
* Selon la règle de l’affectation :
TVA déductible entièrement au titre de l’immeuble commercial :
100.000 D x 18% = 18.000 D

Quant à la TVA facturée par l’entrepreneur au titre de l’immeuble à usage d’habitation, elle
n’ouvre pas droit à déduction du fait que ledit immeuble n’est pas soumis à la TVA lors de la
vente par le promoteur.

* Selon la règle du prorata :

• TVA sur achat :


▪ au titre de l’ordinateur : 4.000 D x 12% = 480 D
▪ au titre du logiciel : 1.200 D x 18% = 216 D
▪ au titre de la facture STEG : 100 D x 18 D = 18 D
▪ au titre de la commission bancaire : 1.000 D x 18% = 180 D

Total TVA sur achat : 894 D

• TVA déductible : 894 x 45,13% = 403,462 D


• Total TVA déductible : 18.000 D + 403,462 = 18.403,462 D

- TVA à payer : 36.000 D – 18.403,462 D = 17.596,538 D

46
SECTION III

REMISE EN CAUSE DE LA DEDUCTION

En principe la déduction revêt un caractère définitif. Cependant, la TVA initialement


déduite peut faire l’objet de régularisations dans les cas suivants :

- cession des biens soumis à amortissement ou changement d’affectation du bien d’un


secteur soumis à la TVA à un secteur non soumis;
- cessation ou abandon d’activité;
- apport en société;
- disparition injustifiée d’un bien;
- variation du prorata de déduction de plus de 5% en plus ou en moins pour les biens
soumis à amortissement. (La déduction complémentaire ou le reversement de taxe qui
résulterait de cette variation de pourcentage est opéré au mois de janvier de l'année suivant
celle au cours de laquelle la déduction initiale est opérée).

En cas de cession, apport en société, changement d'affectation de ces biens et en cas de


cessation ou d'abandon du régime d'assujetti, il doit être opéré un reversement égal au montant
de la TVA déduite ou qui aurait dû être payée ou ayant fait l'objet de remboursement, diminué
d'un cinquième par année civile ou fraction d'année civile de détention s'il s'agit de biens
d'équipement ou de matériel, et d'un dixième par année civile ou fraction d'année civile de
détention s'il s'agit de bâtiment.

Remarque 1 - La régularisation ne s’applique pas à la cession des bâtiments, des


équipements ou du matériel dans les cas suivants :

- la cession des entreprises dans le cadre du règlement judiciaire prévu par la loi
relative au redressement des entreprises en difficultés économiques telle que
complétée et modifiée par les textes subséquents.
- l’apport portant sur une entreprise individuelle dans le capital d’une société.

- NB : l’article 15 de la loi n°2017-8 du 14 février 2017 portant refonte du dispositif


des avantages fiscaux a abrogé la mesure concernant la cession totale des éléments
de l’actif ou la cession partielle des actifs constituant une unité économique
indépendante et autonome et ce, pour les opérations de cession qui interviennent
suite à l’atteinte du propriétaire de l’entreprise de l’âge de la retraite ou à son
incapacité de poursuivre la gestion de l’entreprise.

L’entreprise objet de la cession doit communiquer au bureau de contrôle des impôts


compétent pendant le mois qui suit celui au cours duquel la cession a eu lieu, un état
comportant notamment les mentions suivantes :

- la désignation des bâtiments, équipements et matériels objet de la cession,

47
- la date de leur acquisition,
- le prix d’acquisition hors taxe,
- le taux et le montant de la TVA ayant fait l’objet de déduction ou de suspension au
titre desdits biens,
- le pourcentage de déduction pour les entreprises partiellement soumises à la TVA.

La cessation de l’activité ou la cession de ces bâtiments, équipements ou matériels donne


lieu au paiement par l’entreprise cessionnaire, du montant de la TVA déduit ou ayant fait
l’objet de suspension, au niveau de l’entreprise cédante, diminué d’un cinquième par année
civile ou fraction d’année civile de détention au niveau de l’entreprise cédante et de l’entreprise
cessionnaire s’il s’agit d’équipements ou de matériels, et d’un dixième par année civile ou
fraction d’année civile de détention s’il s’agit des bâtiments.

Remarque 2 - Lorsque deux entreprises sont liées par un contrat pour la réalisation d'un
marché comportant fournitures et travaux et que le maître de l'ouvrage importe ou achète
localement en son nom tout ou partie des fournitures prévues dans le contrat, la TVA réglée
ouvre droit à déduction au profit de l'entreprise qui a réalisé l'ouvrage.

Lorsque la fourniture ainsi faite bénéficie de la suspension de la taxe, sa valeur est


rétrocédée au maître de l'ouvrage en détaxe.

Ex : travaux de chauffage central et sanitaires. L’entrepreneur est donc tenu de facturer


au maître de l’ouvrage, outre la TVA relative aux travaux, celle relative aux fournitures selon le
régime appliqué au niveau de l’acquisition par le maître de l’ouvrage.

Lorsque lesdites fournitures bénéficient de l’exonération ou de la suspension de la TVA, sa


valeur est rétrocédée au maître de l’ouvrage en détaxe.

Remarque 3 - Le montant de la TVA ayant grevé les achats d’équipements, matériels et


immeubles destinés à être exploités dans le cadre des contrats de leasing, et des contrats d’ijâra,
conclus par des établissements de crédit ou de microcrédit, est déductible de la TVA due sur les
opérations soumises et ce nonobstant l’enregistrement comptable de ces achats.

Les personnes soumises à la TVA peuvent également déduire le montant de la TVA


relatif aux achats nécessaires à leurs activités, effectués auprès d’établissements de crédit ou de
microcrédit dans le cadre de contrats de vente mourabaha, ou vente salam ou istisnaâ.

Pour le bénéfice du droit à déduction, la facture ou l’acte de vente, doit comporter le


montant de la TVA supporté par l’établissement de crédit ou de microcrédit au titre des achats
effectués dans le cadre de ces contrats.

En cas de cession par les entreprises exerçant l’activité de leasing des équipements,
matériels et bâtiments objet des contrats de leasing ou ijarâa au profit des personnes autres que
les contractants soumis à la TVA, il doit être procédé à la régularisation de la TVA dans les
conditions sus-indiquées.

En cas de cession par les personnes soumises à la TVA des équipements, matériels et
bâtiments acquis dans le cadre de contrats de leasing ou ijarâa, il doit être procédé à la
régularisation. Dans ce cas, la période de détention est décomptée à partir de la date
d’acquisition au niveau de l’entreprise qui a réalisé l’opération de leasing.

48
Le montant de la taxe objet de la régularisation doit être mentionné sur la facture de
vente ou le document d'apport et ce, quelle que soit la valeur de cession du bien ou de l'apport.

Les entreprises qui réalisent des opérations de leasing sont tenues, en cas de cession des
équipements, matériels et constructions objet de l’exploitation dans le cadre de contrats de
leasing ou ijarâa de régulariser la TVA comme suit :

a- En cas de cession par l’entreprise qui réalise des opérations de leasing ou ijarâa, des
équipements, matériels et constructions au profit de contractants assujettis ou non assujettis
avant l’expiration du contrat de leasing, l’entreprise de leasing doit reverser la TVA ayant
grevé les biens en question diminuée du cinquième au titre de chaque année civile ou fraction
d’année civile de détention pour les matériels et équipements et du dixième pour les
constructions.

b- En cas de résiliation avant terme du contrat de leasing ou ijarâa et de cession par


l’entreprise qui réalise des opérations de leasing ou ijarâa des équipements, matériels et
constructions au profit de personnes autres que les contractants , l’entreprise de leasing doit
reverser la TVA ayant grevé les biens en question diminuée du cinquième au titre de chaque
année civile ou fraction d’année civile de détention pour les matériels et équipements et du
dixième pour les constructions.

c- En cas de cession par les entreprises qui réalisent des opérations de leasing ou ijaraâa
des équipements, matériels ou constructions au profit d’acquéreurs assujettis ou non assujettis
(contractants ou non contractants ) à la fin du contrat de leasing, l’entreprise qui réalise les
opérations de leasing n’est pas tenue de procéder à la régularisation de la TVA.

I. Régularisation de la TVA au niveau de l’entreprise de leasing ou ijarâa

Exemple n° 2:

Reprenons les données de l’exemple n°1 (page 37) et supposons que l’entreprise qui a réalisé
l’opération de leasing cède le camion objet du contrat de leasing au profit de la société de
transport de marchandises à la fin du contrat de leasing.

Dans ce cas, l’entreprise de leasing n’est pas tenue de régulariser la TVA déduite au titre de
l’acquisition du camion.

Exemple n° 3 :

Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que l’entreprise qui a réalisé l’opération
de leasing cède le camion à la société de transport de marchandises avec laquelle elle a conclu
le contrat de leasing et ce pendant le mois de mars 2009, c.à.d. avant l’expiration de la durée
contractuelle fixée à 36 mois.

Dans ce cas, l’entreprise de leasing est tenue de régulariser la TVA déduite au titre de
l’acquisition du camion, diminuée d’un cinquième par année civile ou fraction d’année civile
de détention du camion par l’entreprise cliente.

- TVA déduite au niveau de l’entreprise de leasing :

49
70 000 D x 18% = 12 600 dinars

- durée de détention : de février 2008 à mars 2009 : 2 ans.

Il s’ensuit que la déduction de la TVA au niveau de l’entreprise qui a réalisé l’opération de


leasing devient définitive à concurrence de 2/5 du montant de la taxe déduite.

- TVA à reverser : 12 600 D x 3/5 = 7 560 dinars

L’entreprise qui a réalisé l’opération de leasing doit facturer ce montant à son client qui peut
déduire la taxe objet de la régularisation conformément aux dispositions de l’article 9 du code
de la TVA.

Exemple n° 4 :

Reprenons les données des exemples 1 et 2 et supposons que le client de l’entreprise qui a
réalisé l’opération de leasing n’est pas soumis à la TVA et que ladite entreprise lui cède le
camion pendant le mois de mars 2009.

Dans ce cas, l’entreprise de leasing est tenue de régulariser la TVA déduite au titre de
l’acquisition du camion, diminuée d’un cinquième par année civile ou fraction d’année civile
de détention du camion tel que présenté dans l’exemple n°3.

L’entreprise qui a réalisé l’opération de leasing doit facturer ce montant à son client qui ne peut
pas déduire la taxe objet de la régularisation puisqu’il n’est pas soumis à la TVA .

Exemple n° 5 :

Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que l’entreprise qui a réalisé l’opération
de leasing récupère le camion objet du contrat de leasing suite à la résiliation du contrat conclu
avec son client et ce pendant le mois de novembre 2009 et qu’elle le cède pendant le mois de
février 2010.

Dans ce cas, l’entreprise qui a réalisé l’opération de leasing est tenue de régulariser la TVA
déduite au titre de l’acquisition du camion, diminuée d’un cinquième par année civile ou
fraction d’année civile de détention :

- durée de détention : de février 2008 à février 2010 : 3 ans.


- TVA à reverser : 12 600 D x 2/5 = 5 040 dinars.

II. Régularisation de la TVA au niveau des clients des entreprises de leasing

Exemple n°6 :

Reprenons les données de l’exemple n°2 et supposons que la société de transport de


marchandises cède le camion pendant le mois de février 2011.

50
Dans ce cas, ladite société doit reverser la TVA déduite au niveau de l’entreprise de leasing,
diminuée d’un cinquième par année civile ou fraction d’année civile de détention:

- Période de détention : de février 2008 (date d’acquisition du camion par la société


de leasing) à février 2011 : 4 ans.

- TVA à reverser : 12 600 D x 1/5 = 2 520 dinars.

La société de transport de marchandises doit facturer le montant de la TVA objet de la


régularisation à son client qui peut déduire ladite taxe au cas où il est soumis à la TVA
conformément à la législation en vigueur.

Remarque 4 - Les assujettis à la TVA ne sont pas tenus de payer le montant de la TVA
ayant grevé les dons en nature accordés à l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale, et ce, dans
la limite de 1% de leur chiffre d’affaires annuel hors taxe.

L’évaluation du montant des dons en nature s’effectue au niveau de l’entreprise donatrice


sur la base du prix de revient hors taxe.

Toutefois, les assujettis à TVA sont tenus de payer le montant de la TVA supportée par
les dons en nature accordés à l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale, pour ce qui dépasse la
limite susvisée, ou à d’autres associations. Dans ces cas, la TVA est liquidée sur la base du prix
de revient hors taxe et en appliquant le taux de la TVA relatif au produit objet du don.

La TVA est payée dans les délais suivants :


- durant le mois de janvier de l’année qui suit l’année de l’octroi du don pour la TVA
relative aux dons en nature accordés à l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale pour ce
qui dépasse la limite susvisée;
- durant le mois qui suit le mois de la livraison du don pour les dons en nature accordés à
d’autres associations.

Les assujettis à la TVA qui accordent des dons en nature, doivent pendant le mois qui
suit le mois de la livraison desdits dons communiquer au bureau de contrôle des impôts
compétent un état comportant notamment:
- les noms, adresses et matricule fiscal des bénéficiaires des dons en nature,
- la date de la livraison du don en nature,
- la liste des dons en nature, le prix de revient et le taux de la taxe sur la valeur ajoutée
applicable au produit objet du don.

Remarque 5 - En cas de concentration, fusion ou transformation de la forme juridique


d'une entreprise, la taxe ou le reliquat de la TVA réglée au titre des biens et valeurs ouvrant
droit à déduction, est transférée sur la nouvelle entreprise.

Remarque 6 - La TVA perçue à l'occasion d'affaires qui sont, par la suite, résiliées ou
annulées, est imputée sur la TVA due sur les opérations réalisées ultérieurement. Les assujettis
doivent joindre à leur déclaration mensuelle un état indiquant :
- les noms et adresses des personnes avec lesquelles les affaires sont conclues ;
- la date de l'opération initiale et de celle rectifiée ;
- les folios du livre journal ou du livre spécial sur lequel ont été enregistrées les factures
initiale et rectifiée ;

51
- le montant de la facture initiale et celui sur lequel porte la résiliation ou l'annulation.

Remarque 7 - les nouveaux assujettis de droit ou sur option, bénéficient de la déduction


:
a) de la taxe ayant grevé les biens autres que les immobilisations corporelles et détenus
en stock à la date de leur assujettissement;
b) de la taxe ayant grevé les biens constituant des immobilisations corporelles qui n'ont
pas encore été utilisés à la date de leur assujettissement ;
c) de la taxe ayant grevé les biens constituant des immobilisations corporelles en cours
d'utilisation diminuée d'un cinquième par année civile ou fraction d'année civile de
détention s'il s'agit de biens d'équipement ou de matériel, et d'un dixième par année
civile ou fraction d'année civile s'il s'agit de bâtiment.

Le bénéfice de la déduction dans les conditions susmentionnées couvre la taxe ayant


grevé les biens importés ou acquis auprès d'assujettis ou de non assujettis.

L'inventaire de ces biens et taxes y afférentes doit être déposé au centre de contrôle des
impôts compétent avant la fin du 3ème mois de la date de leur assujettissement.

Remarque 8 - Les opérateurs des réseaux de télécommunication déduisent de la taxe


exigible le montant de la TVA due au titre des messages courts destinés à la collecte de dons au
profit des associations créées conformément à la législation en vigueur, exerçant dans le
domaine de l’encadrement et du soutien des personnes qui souffrent des maladies graves et
autorisées à collecter des dons par les services compétents de la Présidence du gouvernement.

Pour bénéficier de cette déduction, les opérateurs des réseaux de télécommunication sont tenus
de présenter aux services fiscaux compétents les documents relatifs auxdites opérations dans le
mois qui suit celui au cours duquel l’autorisation de la collecte de dons par les messages courts
prend fin.

52
CHAPITRE VI

LA RESTITUTION

En principe la récupération de la TVA supportée sur les achats nécessaires à l’activité et


non exclus du droit à déduction s’effectue par imputation. Cependant et dans certains cas le
montant de la TVA collectée au titre des ventes des biens ou des prestations de services
imposables pendant un mois donné peut être inférieur au montant de la TVA supportée par les
biens et services acquis. Dans ce cas on dit que l’entreprise bénéficie d’un crédit de TVA.

Lorsque la TVA déductible ne peut être entièrement imputée sur la TVA due sur les
opérations taxables, le crédit de TVA peut être remboursé intégralement, sur demande déposée
au centre de contrôle des impôts compétent, appuyée de toutes les justifications nécessaires.

Le crédit de TVA est restituable s’il est dégagé par :


- des opérations d’exportation de marchandises,
- des services utilisés ou exploités hors de Tunisie,
- des ventes en suspension de la TVA,
- de la retenue à la source.
- les déclarations mensuelles de la taxe au titre de trois mois consécutifs, pour le crédit de
taxe provenant des investissements prévus par l’article 5 du code d’incitation aux
investissements et des investissements de mise à niveau réalisés dans le cadre d’un
programme de mise à niveau approuvé par le comité de pilotage du programme de mise
à niveau.
- les déclarations mensuelles de la taxe au titre de six mois consécutifs dans les autres
cas.

La demande de remboursement du crédit de la taxe doit être accompagnée d’une copie


des déclarations relatives à l’exportation des produits, ou de ce qui prouve la réalisation du
service à l’étranger, ou d’une copie de la décision administrative autorisant la vente en
suspension ou des attestations de retenue à la source.

SECTION I

CONDITIONS DE LA RESTITUTION

1) Délai de restitution, durée de constatation du crédit et taux de l’avance

a) Crédit de la TVA provenant de l’exportation

Ce crédit est restituable dans un délai de 7 jours, à compter de la date du dépôt de la


demande de restitution remplissant toutes les conditions requises.

53
b) Crédit de la TVA provenant de la retenue à la source ou de la vente en
suspension de taxe

Ce crédit est restituable dans un délai de 30 jours à compter de la date du dépôt de la


demande de restitution remplissant toutes les conditions requises.

c) Crédit de la TVA provenant de l’investissement

Le crédit de la TVA, provenant des investissements de création de projets d’extension,


de renouvellement et dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe au titre de 3 mois
consécutifs, est restituable dans un délai de 30 jours à compter de la date du dépôt de la
demande de restitution remplissant toutes les conditions requises.

Le délai pour l’éligibilité de la demande de restitution du crédit de la TVA provenant


des opérations d’investissement, dégagé par les déclarations mensuelles, réalisées par les
entreprises exerçant dans le secteur financier, les secteurs de l’énergie à l’exception des
énergies renouvelables, des mines, de la promotion immobilière, de la consommation sur place,
du commerce et des opérateurs de télécommunication, a été relevé de trois mois consécutifs à
six mois consécutifs.

Le délai de restitution du crédit de la TVA provenant des opérations


d’investissement réalisées par les entreprises exerçant dans le secteur financier, les secteurs
de l’énergie à l’exception des énergies renouvelables, des mines, de la promotion
immobilière, de la consommation sur place, du commerce et des opérateurs de
télécommunication, a été relevé de trente jours à cent vingt jours à partir de la date du
dépôt de la demande en restitution remplissant toutes les conditions légales requises.

d) Crédit de la TVA constaté à la cessation de l’activité

• Délai de restitution : 6 mois de la date du dépôt de la demande de restitution


remplissant toutes les conditions requises.

e) Crédit de la TVA provenant des autres cas

- Entreprises dont les comptes sont certifiés sans réserves fiscales

Les entreprises dont les comptes sont légalement soumis à l’audit d’un commissaire
aux comptes et pour lesquelles la certification des comptes est intervenue au titre du dernier
exercice clôturé pour lequel le délai de déclaration de l’impôt sur les sociétés au titre de ses
résultats est échu à la date du dépôt de la demande et ce à condition que la certification des
comptes soit prononcée sans réserves touchant à l’assiette de l’impôt, bénéficient pour la
restitution du crédit de la TVA provenant de l’exploitation des mesures de faveur ci-après :

• Durée de constatation du crédit : 6 mois,


• Taux de l’avance : 50% du crédit objet de la demande de restitution, sans
contrôle préalable,

54
• Délai de restitution : 60 jours de la date du dépôt de la demande de restitution
remplissant toutes les conditions requises.
L’application de ces mesures de faveur est subordonnée aux conditions suivantes :

- L’entreprise concernée doit être légalement soumise à l’audit d’un commissaire


aux comptes en vertu de la législation en vigueur et notamment des dispositions
des articles 13 et 124 du code des sociétés commerciales.

- L’entreprise concernée doit être soumise à l’impôt sur les sociétés dans le sens
de l’article 45 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l’impôt sur les sociétés, c'est-à-dire, qu’elle se situe dans le champ d’application
de l’impôt sur les sociétés même si elle en est exonérée.

Par conséquent, ces mesures ne s’appliquent pas aux sociétés de personnes.

- Les comptes de l’entreprise concernée, au titre du dernier exercice clôturé pour


lequel le délai de déclaration de l’impôt sur les sociétés au titre de ses résultats
est échu à la date du dépôt de la demande de restitution, doivent être certifiés
sans réserves touchant à l’assiette de l’impôt.

On entend par la certification des comptes sans réserves touchant à l’assiette de


l’impôt, la déclaration expresse par le commissaire aux comptes qu’il approuve les comptes et
à condition que cette approbation ne comporte pas de réserves portant sur des erreurs,
omissions ou dissimulations constatées dans l’assiette, les taux ou la liquidation de l’impôt ou
portant sur des manquements aux obligations fiscales touchant à l’assiette de l’impôt telles que
les obligations relatives à la déclaration de l’impôt et à l’établissement des factures.

Ceci concerne notamment :


• les réserves portant sur les stocks,
• la minoration du chiffre d’affaires,
• la non facturation de la TVA,
• la minoration du montant de la TVA exigible,
• l’application d’un taux d’imposition non conforme au taux légal applicable au
secteur d’activité de l’entreprise,
• la majoration indument du droit à déduction au titre de la TVA,
• les erreurs en matière de liquidation des revenus et des bénéfices imposables telles
que la majoration, indument, des charges, provisions ou amortissements,
• la non retenue à la source ou l’application d’une retenue insuffisante,
• le non reversement des sommes de l’impôt retenues à la source.
L’administration fiscale peut, dans les cas de restitution du crédit de la taxe
concernés par l’application du délai de 60 jours, engager la vérification approfondie pour
s’assurer du bien fondé de la demande de restitution sans observer le délai minimum de 15
jours fixé pour le commencement de la vérification approfondie et prévu par le paragraphe 2
de l’article 39 du code des droits et procédures fiscaux.

55
Toutefois, étant donné que la mesure concerne exclusivement la TVA, le délai de 15
jours sus indiqué demeure de rigueur pour la vérification approfondie relative aux autres
impôts ; ce qui commande de réserver à la vérification approfondie relative à la TVA et pour
laquelle l’observation du délai minimum n’est pas requise, un avis préalable spécial.

Le contribuable doit mettre à la disposition de l’administration fiscale concernée


tous registres, documents, programmes et applications informatiques relatifs à la comptabilité
et requis pour engager l’opération de vérification dès le dépôt de la demande de restitution.

- Les autres entreprises

Les autres entreprises ne remplissant pas les conditions requises pour bénéficier des
mesures de faveur sus indiquées, sont soumises, en matière de restitution du crédit de la taxe
sur la valeur ajoutée, aux règles ci-après:

• Durée de constatation du crédit : 6 mois,


• Délai de restitution : 120 jours de la date de dépôt de la demande de restitution
remplissant toutes les conditions requises,
• Taux de l’avance : 15% de montant de crédit objet de la demande de restitution
La demande de restitution du crédit de la taxe vaut, dans ce cas, abandon du droit à
déduction au titre du crédit objet de la demande qui doit être concrétisé par le dépôt d’une
déclaration rectificative par le contribuable ; cette déclaration est obligatoire pour la
recevabilité de la demande de restitution.

Le contribuable peut reprendre son droit à déduction du crédit de la taxe net de


l’avance remboursée lorsque l’administration fiscale ne donne pas suite à la demande de
restitution durant le délai imparti de 120 jours.

Par contre, lorsque l’administration fiscale donne suite à la demande de restitution dans
le délai de 120 jours et rejette totalement ou partiellement le crédit, le contribuable ne peut
pas reprendre son droit à déduction.

Ces mesures s’appliquent aux :


• Entreprises dont les comptes ne sont pas soumis légalement à l’audit d’un
commissaire aux comptes telles que les entreprises individuelles et les sociétés
de personnes,
• Entreprises dont les comptes sont légalement soumis à l’audit d’un commissaire
aux comptes et pour lesquelles les comptes au titre du dernier exercice clôturé
pour lequel le délai de déclaration de l’impôt sur les sociétés au titre de ses
résultats est échu à la date du dépôt de la demande n’ont pas été certifiés ou ont
été certifiés avec réserves touchant à l’assiette de l’impôt.

Remarque 1 - Le crédit de la TVA confirmé par l’administration fiscale, à la suite d’une


demande de restitution, est remboursé au contribuable nonobstant les procédures de recours
suivies pour le montant du crédit non confirmé par celle-ci.

Le remboursement de toute somme au titre de la restitution du crédit de la TVA, est


subordonné à la souscription et au dépôt, par le contribuable, d’une déclaration rectificative, à

56
l’exception des situations où la déclaration rectificative est inutile du fait de l’annulation du
droit à déduction à l’occasion du dépôt de la demande de restitution.

Remarque 2 - Conformément aux dispositions de l’article 56 de la loi de finances pour


l’année 2010, les nouvelles dispositions s’appliquent aux demandes de restitution déposées à
partir du 1er janvier 2010 ainsi qu’au crédit de la TVA confirmé par l’administration
fiscale à partir de cette même date, à la suite d’une demande de restitution et ce nonobstant la
date du dépôt de celle ci.

Pour les demandes de restitution du crédit de la TVA présentées avant le 1er


janvier 2010 et pour lesquelles leurs auteurs n’ont pas bénéficié d’une avance, ces derniers
peuvent déposer des nouvelles demandes de restitution comportant l’option pour bénéficier
des nouvelles dispositions.

- Les entreprises relevant de la DGE.

La TVA est restituée aux entreprises relevant de la Direction des Grandes


Entreprises sans vérification approfondie préalable de leur situation fiscale, à condition
de joindre à la demande de restitution de la TVA un rapport d’audit du crédit objet de la
demande de restitution.

2) Procédures concernant la restitution du crédit

a) Au niveau du contribuable

Le contribuable doit déposer une demande écrite de restitution du modèle élaboré par
l’administration contre récépissé, au centre de contrôle des impôts dont dépend le siège
social de l’entreprise.
Cette demande de restitution doit notamment comporter les indications suivantes :
Nom et prénom ou raison sociale ;
• Adresse ;
• Numéro de l’identifiant fiscal de l’assujetti, ou numéro de la carte
d’identité nationale en précisant dans ce cas la date et l’autorité de
délivrance de ce document ;
• Montant du remboursement demandé ;
• Numéro du CCB ou du CCP ;
• Origine du crédit concerné par la restitution ;
• Date de la demande.

Elle doit être accompagnée :
• De la copie des déclarations mensuelles, faisant ressortir le montant du
crédit objet de la demande de restitution ;
• D’une copie de chaque certificat de sortie des biens pour les opérations
d’exportation ;
• Des copies des factures ou tous documents en tenant lieu établi au titre
des prestations dont l’utilisation ou l’exploitation est destinée à l’étranger ;
• D’une copie de la décision administrative autorisant la vente en
suspension ;

57
• Des attestations de retenue à la source ;
• De la copie de l’attestation de la réalisation de l’investissement dans la
cadre d’un programme de mise à niveau pour les cas des crédits provenant
desdites opérations.

Elle doit en outre comporter la signature personnelle du contribuable ou de son


représentant légal en fournissant dans ce cas le pouvoir légal.

b) Au niveau du centre de contrôle des impôts

Le chef du centre de contrôle des impôts procède dans un délai maximum d’un mois, à
un examen de la demande notamment sur les points suivants :
• La situation de l’assujetti au regard de ses déclarations mensuelles de TVA.
Aucune demande de restitution n’est susceptible d’avoir de suite favorable, si le
requérant ne se trouve pas en règle quant au dépôt des déclarations mensuelles
de TVA étant signalé que toute déclaration non déposée à son échéance peut
l’être à la date de la demande ;

• La vérification de l’authenticité :
− Des opérations d’exportation effectuées ;
− Des services réalisés pour être utilisés ou exploités hors de Tunisie ;
− Des ventes en suspension de la TVA ;
− Des attestations de retenue à la source et du reversement de la TVA objet
de ladite retenue ;
− Des investissements de mise à niveau ;
− Des attestations de la réalisation des investissements dans le cadre d’un
programme de mise à niveau.

Il doit également :
− S’assurer de la conformité du montant remboursable tel qu’il apparaît sur
le copie de la déclaration mensuelle avec celui porté sur la demande ;
− Viser pour remboursement la demande en y indiquant en toutes lettres la
somme à restituer ;
− Enregistrer sur un registre spécial les demandes de restitution visées
selon un ordre dans une série ininterrompue, par année ;
− Transmettre l’original de la demande visée par le chef du centre au
receveur des finances auprès duquel le contribuable est domicilié ;
− Conserver au dossier de l’entreprise le second exemplaire de la demande
de restitution en question ainsi que les pièces annexes.

Une fois cette opération achevée, le contribuable fait l’objet d’une vérification
approfondie.

c) Au niveau du receveur des finances

Dès réception de la demande de restitution dûment visée par le chef du centre de


contrôle des impôts, le receveur des finances concerné procède au règlement de la somme à

58
rembourser par virement au compte courant bancaire ou postal selon le cas à l’exclusion de tout
paiement en espèces.
La demande revêtue des références du chèque de virement bancaire ou postal, établi au
nom du bénéficiaire constitue pour le comptable une pièce de dépense.

d) Au niveau de la trésorerie générale

Le trésorier général procède aux opérations suivantes :


• Il impute le montant à restituer à un compte d’opérations de trésorerie (Section III –
Opérations d’ordre – Groupe 15 « Opérations à régulariser ou à transférer » portant
l’intitulé « remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée ») ;
• Il réduit mensuellement le total des recettes budgétaires centralisées selon le cas aux
rubriques « TVA régime importation » code n°024070 et TVA régime intérieur
« autres activités » code n° 024086 du montant des dépenses, centralisées pendant le
mois, au compte « remboursement de la TVA » ;
• Il prend en recette une somme d’égal montant du montant précité en vue de son
apurement.

59
CHAPITRE VII

REGIME SUSPENSIF

On peut définir le régime suspensif de la TVA comme étant une mesure fiscale
dérogatoire au régime fiscal du droit commun et par lequel l’Etat renonce délibérément à la
perception de certaines recettes fiscales normalement dues par une catégorie de contribuables
en vue d’atteindre des objectifs économiques et sociaux.

Le régime de la suspension de TVA n'est pas un régime d'exonération dans la mesure où


il a pour objet d'éviter de faire payer l'impôt que le bénéficiaire aurait dû normalement régler à
l'occasion de ses achats imposables.

Dans certains cas, il vise à faciliter aux entreprises qui se trouvent normalement dans
l'impossibilité d'imputer leurs déductions, d'accomplir leurs obligations fiscales (Non assujetti
exportateur), dans d'autres cas, le régime suspensif a pour objet de reporter à un stade ultérieur
constitué par la mise à la consommation, l'exigibilité de la TVA due (carburant).

Parfois, il vise par le biais de la détaxation au niveau même de l'approvisionnement à


encourager certains secteurs de l'économie. Il en découle que la taxe devient exigible si les
conditions ayant motivé le bénéfice du régime suspensif n'ont pas été respectées ou cessent de
l'être.

Les opérations faites en suspension de taxe produisent au regard des règles générales de
l'application de la TVA les mêmes effets que les opérations imposables notamment en ce qui
concerne le droit à déduction chez le fournisseur et pour ce qui est du calcul du prorata en
matière de déduction.

Le bénéfice du régime suspensif est accordé soit selon le droit commun (code de la
TVA), soit dans le cadre du code d’incitation aux investissements ou d’autres textes
spécifiques :

• les assujettis dont l’activité s'exerce à titre exclusif ou à titre principal en vue de
l'exportation ou des ventes en suspension.(article 11 du code de la TVA.) ,
• les importations effectuées dans le cadre des régimes douaniers économiques
(Titre VI du code des douanes) et des zones d’activités logistiques (article 87 du
code des douanes),
• les non assujettis qui effectuent occasionnellement des opérations
d'exportation.(article 11 du code de la TVA).
• les entreprises agréées dans le cadre du code d’incitation aux investissements
dans certains cas bien déterminés,
• les utilisateurs des biens d'équipement industriels dans le cadre de contrats de
leasing et agrées dans le cadre du code d’incitations aux investissements,
• les missions diplomatiques (dans le cadre de la convention de Vienne sous
réserve de réciprocité),

60
• les entreprises de distribution des huiles de pétrole (article 12 du Code de la
TVA.),
• les utilisateurs des biens d’équipement bénéficiant d’un avantage en matière de
TVA (tableau « A » ou d’autres textes spécifiques) lorsqu’ils procèdent à
l’acquisition de ces biens dans le cadre de contrat de leasing,
• les personnes qui s’installent en Tunisie pour la réalisation d’un marché exclusif
au profit des personnes bénéficiaires du régime suspensif de TVA (cas des
sociétés pétrolières).
• Les entreprises assujetties à la TVA au titre de l’acquisition des matières et
équipements acquis localement entrant dans le cadre des composantes des
marchés réalisés à l’étranger.

SECTION I

BENEFICIAIRES DU REGIME SUSPENSIF

Article 11 du code de la TVA. Les assujettis à la TVA qui réalisent un chiffre d’affaires
provenant de l’exportation ou des ventes en suspension de la taxe supérieur à 50% de leur
chiffre d’affaires global, peuvent bénéficier du régime suspensif de la taxe sur la valeur ajoutée
pour leurs acquisitions locales de produits et services donnant droit à la déduction
conformément au présent code.
• Les entreprises totalement exportatrices, telles que définies par l’article 69 du code de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, bénéficient
du régime suspensif de la taxe sur la valeur ajoutée pour les opérations d’importation et
d’acquisition locale de matières, produits et équipements et les prestations de services
nécessaires à leur activité et donnant droit à déduction. ;

• les non assujettis qui effectuent occasionnellement des opérations d’exportation.

• les entreprises assujetties au titre de leurs achats locaux de biens et équipements entrant
dans les composantes des marchés à l’étranger dont le montant ne peut être inférieur à
trois millions de dinars et compte non tenu de la proportion de leur chiffre d’affaires
provenant de l’exportation de leur chiffre d’affaires total annuel à condition de :

o Joindre à la demande de bénéfice de la suspension de la TVA une copie du contrat


relatif au marché à réaliser à l’étranger et ses composantes,

o Etablir un bon de commande au titre de chaque opération d’approvisionnement et


ce conformément aux dispositions du paragraphe I de l’article 11 du code de la
TVA,

o Présenter aux services fiscaux les documents justifiant la sortie des biens et
équipements de la Tunisie dans un délai maximum d’un mois à compter de la date
de leur sortie.

• les entreprises opérant dans le secteur du transport aérien au titre des services :

61
o d’entretien, de réparation et de contrôle technique des aéronefs destinés au
transport aérien,
o de formation et d’apprentissage des pilotes.
• Les biens, travaux et services octroyés à l’Etat et aux associations, sous forme de dons.
• Les LASM effectuées par les centrales laitières relatives aux bouteilles en plastique
utilisées dans le conditionnement du lait.
• A l’exclusion des opérations effectuées par les commerçants, bénéficient de la
suspension de la TVA les opérations d’importation et d’acquisition locale de matières,
produits et les prestations de services donnant droit à déduction et nécessaires à la
réalisation des opérations d’exportation telles que définies par l’article 68 du code de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés.
• Bénéficient, de la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée, leopérations d’acquisition
d’équipements fabriqués localement nécessaire aux investissements de la création,
acquis avant l’entrée en activité effective, dans les secteurs économiques à l’exclusion
du secteur de la consommation sur place, du secteur commercial, du secteur financier,
du secteur de l’énergie autres que les énergies renouvelables, des mines et des
opérateurs de télécommunication.
• Bénéficient, de la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations
d’importation et d’acquisition locale d’équipements nécessaires à l’investissement dans
les secteurs du développement agricole, de l’artisanat, du transport aérien, du transport
transport international routier de marchandises, de la lutte contre la pollution et des
activités de soutien telles que définies par le code de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés.

SECTION II

MODALITES D’APPLICATION

Le bénéfice du régime suspensif est subordonné à la délivrance par l’administration


fiscale d’une attestation préalable.

1) Assujettis dont l’activité s’exerce à titre exclusif ou à titre principal en vue de


l’exportation ou des ventes en suspension

Sont classées dans cette catégorie, les entreprises assujetties de droit ou par option dont
les ventes de leurs secteurs soumis sont exportés ou réalisés en suspension pour plus de 50% de
leur chiffre d’affaires hors droit et taxes.

Pour bénéficier de ce régime, il doit donc s’agir :

- d’une entreprise assujettie à la TVA qui réalise plus de la moitié de son chiffre
d’affaires soumis sous forme d’exportation ou de vente en suspension.

Ainsi, tout chiffre d’affaires réalisé par un secteur exploité par une telle entreprise mais
qui est soit exonéré, soit situé hors champ d’application de la TVA n’est pas à prendre en
compte pour l’établissement de cette comparaison.

62
D’autre part, la réalisation des achats en suspension de la TVA ne concerne que les
produits non seulement soumis à la taxe, mais ceux parmi ces derniers qui donnent droit à la
déduction.

Il va sans dire que le régime de la suspension est accordé aux intéressés aussi bien au titre
des achats locaux, des prestations locales que des importations de matières, matériaux et
services constituant des valeurs d’exploitation ou des travaux et services extérieurs rattachés à
la production.

L’octroi de ce régime se fait au cas par cas pour permettre à l’administration de suivre la
destination de la marchandise en même temps que de s’assurer de l’importance des
exportations et des ventes en suspension par rapport au chiffre d’affaires global.

Les achats locaux et les prestations locales bénéficiant du régime suspensif doivent faire
l’objet d’un bon de commande en double exemplaire sur lequel doivent être portées les
indications suivantes: « Achats ou prestations en suspension de la TVA dispositions de l’article
11 du code de la TVA ».

L’original du bon de commande est destiné au fournisseur ou prestataire, une copie est
conservée par l’acheteur.

Les factures et documents concernant de telles opérations doivent être revêtus par le
vendeur ou par le prestataire de la mention : « Ventes en suspension de la taxe sur la valeur
ajoutée suivant décision n°... du .... »

Les redevables bénéficiaires d’un tel régime suspensif sont tenus de déposer auprès des
services de contrôle des impôts une liste détaillée des factures d’achat sous le régime suspensif
selon un modèle établi par l’administration, sur support magnétique au plus tard le 28 du mois
qui suit chaque trimestre civil.

Ils sont également tenus d’avoir une comptabilité régulière et un compte matière qui doit
faire ressortir le mouvement des produits servant à la fabrication de produits exportables ou
vendables en suspension de taxe.

Toutefois, si les matières premières et les produits acquis en suspension de taxe sont
affectés, autrement qu’à la réalisation d’opérations d’exportation ou de ventes en suspension
(ventes en l’état de matières premières, ventes locales des produits initialement destinés à
l’exportation, les assujettis sont tenus aux reversements du montant de la taxe dont le paiement
n’a pas eu lieu lors de l’achat.

Remarque 1 - Les assujettis à la TVA peuvent bénéficier de la suspension de TVA au


titre des biens et équipements acquis localement entrant dans les composantes des marchés
réalisés à l’étranger dont le montant ne peut être inférieur à trois millions de dinars et ce
nonobstant la proportion des exportations dans le chiffre d’affaires annuel global des
entreprises concernées.

Les entreprises concernées par cet avantage doivent déposer une demande auprès des
services fiscaux compétents accompagnée d’une copie du contrat relatif au marché à réaliser à
l’étranger et de ses composantes.

63
Ces entreprises sont également tenues de présenter aux services fiscaux compétents les
pièces justificatives de la sortie de la Tunisie des biens et équipements concernés par l’avantage
dans un délai maximum d’un mois à partir de la date de leur sortie.

2) Les non assujettis qui effectuent occasionnellement des opérations d’exportation.

Certaines personnes physiques ou morales, bien que non assujetties à la TVA peuvent
avoir des occasions de réaliser des opérations à l’exportation. Pour autant, leurs exportations
doivent être faites en franchisse de taxes. Au lieu d’acquitter la taxe à leur fournisseur et d’en
demander la restitution lors de la réalisation de l’exportation, l’article 11-II du code leur permet
de s’approvisionner auprès des assujettis en suspension de TVA.

Pour ce faire, les intéressés adressent une demande écrite du régime suspensif au centre
de contrôle des impôts dont ils relèvent comportant un engagement:
- soit de présenter à ce centre les pièces justificatives de la sortie de la
marchandise ainsi achetée en suspension,
- soit d’acquitter la taxe ayant fait l’objet de suspension dans le même centre.

La décision de l’achat en suspension qui leur est remise est destinée à leur fournisseur qui
est tenu d’apposer sur les factures émises les mentions de « ventes en suspension de TVA
suivant décision n° ... du ..... »

Remarque 2 - Les marchandises admises au bénéfice d'un régime douanier suspensif


peuvent être importées temporairement en suspension de la TVA.

Les marchandises admises en vertu de la réglementation douanière au bénéfice du retour


sont soumises à la TVA dans les conditions ci-après :

Marchandises réimportées :

a) suite à exportation temporaire :

- pour ouvraison, transformation ou autre complément de main-d’œuvre: paiement de


TVA sur la valeur en douane de ces ouvraison, transformation ou autres compléments de main-
d’œuvre tous droits et taxes inclus à l'exclusion de la TVA elle-même ;
- pour demeurer en l'état : la réimportation est exonérée du paiement de la TVA.

b) suite à une exportation ou réexportation définitive : la réimportation est subordonnée


au paiement de la TVA.

La franchise du paiement de cette taxe est accordée sous réserve de la production d'une
attestation de non décharge émanant du centre ou bureau de contrôle des impôts compétent.
Les taux de la TVA applicable sont ceux en vigueur à la date d'enregistrement de la
déclaration de réimportation pour la consommation.

3) Les mesures de déchéance

Le régime de la suspension de la TVA étant motivé par le souci du législateur d’inciter au


développement de certains secteurs de l’économie nationale, il y a lieu de s’assurer qu’il n’est
pas utilisé à d’autres fins. Au cas où un abus dans les acquisitions ou un détournement des

64
marchandises de leur destination initiale est constaté, l’administration fiscale peut retirer la
décision d’achat en suspension de taxe ou ne pas l’accorder.

65
CHAPITRE VIII

OBLIGATIONS DES ASSUJETTIS

Les dispositions des articles 56 à 58 du code de l’IRPP et de l’IS relatifs à la


déclaration d’existence et la cession ou cessation d’activité ainsi que les dispositions des
articles 62 à 65 du même code relatifs aux obligations comptables s'appliquent en matière de
TVA

Les assujettis à la TVA autres que ceux soumis au régime forfaitaire sont tenus, sauf
dans le cas où le contrat fait foi, d'établir une facture pour chacune des opérations qu'ils
effectuent.

SECTION I

La Facture

La facture doit comporter :

- la date de l’opération ;
- l’identification du client et son adresse ainsi que le numéro de sa carte
d’identification fiscale pour le client soumis à l’obligation de la déclaration
d’existence prévue par l’article 56 du code de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et de l’impôt sur les sociétés.
- le numéro de la carte d'identification fiscale d'assujetti à la TVA délivrée par
l'administration fiscale;
- la désignation du bien ou du service et le prix hors taxe ;
- les taux et les montants de la TVA.

Les assujettis à la TVA sont également tenus :

- de mentionner sur les factures le montant de la TVA ayant fait l'objet de suspension en
application de la législation en vigueur ;
- de communiquer au bureau de contrôle des impôts compétent durant les vingt huit jours
qui suivent chaque trimestre civil une liste détaillée des factures émises en suspension
de la TVA selon un modèle établi par l’administration comportant notamment le
numéro de la facture objet de l’avantage, sa date, le nom et prénom ou la raison sociale
du client, son adresse, son numéro de carte d’identification fiscale, le prix hors taxe, le
taux et le montant de la TVA ayant fait l’objet de suspension et le numéro et la date de
la décision administrative relative à l’opération de vente en suspension de taxe.

Remarque 1 - Ces obligations doivent être observées lors des ventes réalisées par les
commerçants détaillants avec l'Etat, les établissements publics à caractère administratif, les
collectivités locales, les assujettis à la TVA, les personnes morales et les personnes physiques

66
soumises à l'impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et commerciaux et des
bénéfices des professions non commerciales ainsi qu'aux autres ventes réalisées par les
commerçants détaillants chaque fois que le client demande la facture. Pour les ventes réalisées
à des personnes, autres que celles visées au présent paragraphe, le commerçant détaillant est
tenu quotidiennement d'établir une facture globale.

Les commerçants détaillants sont tenus d'inscrire au livre spécial :

- jour par jour leurs achats de produits destinés à la revente quel que soit leur régime
fiscal en mentionnant distinctement pour chaque opération, le prix d'achat hors TVA, le taux de
la taxe appliqué ainsi que le montant de la taxe ;
- jour par jour leur chiffre d'affaires pour lequel des factures individuelles ont été
délivrées;
- jour par jour leur chiffre d'affaires pour lequel il a été délivré des factures globales sur
la base de l'arrêté de caisse ;
- à la fin de chaque année leurs stocks de produits.

Les assujettis à la TVA sont tenus :

- d'utiliser des factures numérotées dans une série ininterrompue.


- de déclarer au bureau de contrôle des impôts de leur circonscription les noms et
adresses de leurs fournisseurs en factures.

Les imprimeurs doivent tenir un registre côté et paraphé par les services du contrôle
fiscal sur lequel sont inscrits, pour toute opération de livraison, les noms, adresses et matricules
fiscaux des clients, le nombre de carnets de factures livrés ainsi que leur série numérique.

Cette obligation incombe aux entreprises qui procèdent à l'impression de leurs factures
par leurs propres moyens.

Remarque 2 - Toute opération de transport de marchandises doit être accompagnée soit


d'une facture, soit des documents en tenant lieu.

Tient lieu de facture :


- le bon de livraison daté et comportant notamment les noms et adresses de l'expéditeur
et du destinataire, ainsi que la désignation de la nature et de la quantité des marchandises
transportées ;
- le bon de sortie des marchandises des dépôts de l'entreprise, en ce qui concerne les
assujettis commercialisant leurs produits par colportage. ;
- le bon de sortie doit comporter la nature et la quantité des marchandises transportées,
sa date d'émission, ainsi que le numéro d'immatriculation du moyen de transport ;
- le document douanier pour les opérations de transport de marchandises importées de la
zone douanière au premier destinataire.

Toutes les dispositions relatives à la facture sont applicables aux bons de livraison et
aux bons de sortie.

Emission des factures électroniques comportant les mêmes mentions obligatoires que
les factures ordinaires

67
La facturation électronique devient obligatoire aux entreprises qui relèvent de la DGE pour les
opérations effectuées avec l’Etat, les Collectivités locales et les établissements et entreprises
publics.

Elle doit avoir un contenu intelligible, et archivée sur un support électronique qui garantit sa
lecture et sa consultation en cas de besoin.
Elle doit comporter la signature électronique du vendeur ou prestataire, être enregistrée chez un
organisme autorisé à cette fin et contenir un identifiant unique octroyé de la part de cet
organisme
La facture électronique peut être éditée sous format papier à condition de contenir:
• la référence d’enregistrement chez l’organisme autorisé;
et • la signature et le cachet du vendeur.
Les entreprises, qui émettent des factures électroniques, doivent déposer une déclaration à cet
effet auprès de l’administration fiscale accompagnée d’une attestation délivrée par l’organisme
autorisé prouvant l’adhésion au réseau de facturation électronique.
Les assujettis à la TVA autres que ceux soumis au régime forfaitaire sont tenus, sauf dans le cas
où le contrat fait foi, d’établir une facture pour chacune des opérations qu’ils effectuent.

La note d’honoraire.

Les mentions obligatoires pour les notes d’honoraires émises par les personnes réalisant des
BNC sont les mêmes que pour les factures. Les sanctions applicables en cas de non émission de
factures seront les mêmes applicables en cas de non émission de notes d’honoraires.

SECTION II

LA DECLARATION MENSUELLE

Les assujettis à la TVA autres que ceux soumis au régime forfaitaire sont tenus :

1) de souscrire et de déposer à la recette des finances une déclaration du modèle fourni


par l'Administration, en vue de leur imposition à la TVA.

a) dans les quinze premiers jours de chaque mois pour les personnes physiques;

b) dans les vingt huit premiers jours de chaque mois pour les personnes morales.

2) d'acquitter au comptant le montant de la TVA lorsque la déclaration dégage un


solde débiteur.

Remarque 3 - Les personnes effectuant occasionnellement une opération passible de la


TVA, doivent souscrire dans les quarante huit (48) heures une déclaration à la recette des
finances du lieu où s'est effectuée l'opération et acquitter immédiatement la taxe.
L'obligation des assujettis de joindre à leur déclaration mensuelle un état indiquant La
TVA perçue à l'occasion d'affaires qui sont, par la suite, résiliées ou annulées, a été abrogée par
l'article 89 de la loi de finances pour l'année 2014.

68
SECTION III

LA RETENUE A LA SOURCE

Les services de l’Etat, des collectivités locales, des entreprises et établissements publics
sont tenus d’effectuer une retenue à la source au taux de 25% sur le montant de la TVA
applicable aux montants égaux ou supérieurs à 1000 dinars y compris la TVA ; payés au titre
de leurs acquisitions de marchandises, matériels, biens d’équipements et services, immeubles et
fonds de commerce .

Ne sont pas concernées les aux montants payés :


- dans le cadre des abonnements de téléphone, d’eau, d’électricité et de gaz,
- au titre des contrats de leasing, ijarâa, contrat de vente mourabaha, d’istisnâ et de vente
salam, c.lus par les établissements de crédit et de microcrédit.
- Les acquisitions des biens et services soumis à l’homologation administrative des prix
et dont la marge bénéficiaire ne dépasse pas 6%.
- Les commissions revenant aux distributeurs agréés des operateurs publics de
télécommunications.

.Pour les opérations d’exploitation de marché dans le cadre de concession, la TVA est
payée dans le délai fixé pour le paiement des montants revenant aux collectivités locales. Dans
ce cas, les montants payés sont considérés libératoires de la TVA due sur le chiffre d’affaires
des concessionnaires de marchés et de l’obligation de déclaration de la TVA au titre de ces
opérations et n’ouvrent pas droit à la déduction.

En cas de réalisation par les personnes morales et les personnes physiques n’ayant pas
d’établissement en Tunisie d’opérations soumises à la TVA, leurs clients sont tenus de retenir
la TVA due au titre de ces opérations. Cette retenue est libératoire de la TVA.

Toutefois, les personnes morales et les personnes physiques qui n’ont pas
d’établissement en Tunisie et qui ont supporté la retenue à la source, peuvent déclarer la TVA
ayant fait l’objet de la retenue et déduire la TVA supportée par les marchandises et services
nécessaires à la réalisation des opérations soumises à la TVA. Le crédit est restituable.

Remarque 4 - Sont applicables à la retenue à la source de la TVA, toutes les dispositions


en vigueur en matière de retenue à la source au titre de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et de l’impôt sur les sociétés et relatives aux obligations et aux sanctions.

69
SECTION IV

AUTRES OBLIGATIONS

Les assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée sont également tenus :


- de mentionner sur les factures le montant de la taxe sur la valeur ajoutée ayant fait l'objet de
suspension en application de la législation en vigueur ;
- de communiquer au bureau de contrôle des impôts compétent durant les vingt huit jours qui
suivent chaque trimestre civil une liste détaillée des factures émises en suspension de la taxe
sur la valeur ajoutée selon un modèle établi par l’administration comportant notamment le
numéro de la facture objet de l’avantage, sa date, le nom et prénom ou la raison sociale du
client, son adresse, son numéro de carte d’identification fiscale, le prix hors taxe, le taux et le
montant de la taxe sur la valeur ajoutée ayant fait l’objet de suspension et le numéro et la date
de l’attestation d’achat en suspension de la taxe sur la valeur ajoutée.

Les personnes qui cessent de remplir les conditions requises conformément à la législation
fiscale en vigueur pour continuer à bénéficier de la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée
ou de l’exonération de la taxe ou de la réduction de ses taux, doivent en informer le service
fiscal compétent et restituer l’attestation délivrée à cet effet ainsi que les bons de commande
visés le cas échéant.
En cas de découverte de l’utilisation de l’attestation ou des bons de commande au titre dudit
avantage indûment, les services fiscaux notifient la mise en demeure au concerné
conformément aux procédures prévues par l’article 10 du code des droits et procédures fiscaux
pour restituer l’attestation ou les bons de commande le cas échéant, dans le délai prévu par le
quatrième paragraphe de l’article 47 du code des droits et procédures fiscaux.

Outre les sanctions prévues par la législation fiscale en vigueur, les personnes ayant indûment
bénéficié d’un avantage en matière de la taxe sur la valeur ajoutée sont tenues d’acquitter le
montant de la taxe sur la valeur ajoutée dû au profit du trésor majoré des pénalités exigibles.

70
CHAPITRE IX

LE REGIME DU FORFAIT DU TRANSPORT

Les moyens de transport terrestre privé ou public de marchandises ou de personnes sont


soumis à la taxe forfaitaire sur le transport terrestre. Cependant, ne sont pas concerné par la
TVA forfaitaire les moyens de transport appartenant aux agriculteurs et utilisés pour le
transport de leur propre production ainsi que les taxis, louage et véhicules de transport rural.

1) Tarif

Le tarif est fixe comme suit :

- 1 dinar par place assise offerte et par mois pour les moyens de transport
public ou privé de personnes;

- 1 dinar par tonne de charge utile et par mois pour les moyens de
transport public ou privé de marchandises.

2) Mode de paiement

La TVA forfaitaire est payable dans les mêmes conditions que la taxe unique de
compensation du transport routier et en même temps que cette dernière.

3) Forfait déductible

Pour les assujettis à la TVA le forfait de TVA sur le transport constitue une avance
imputable sur la TVA due au titre du mois de paiement de ce forfait.

Il constitue un paiement libératoire pour les non assujettis.

71
CHAPITRE X

LE DROIT DE CONSOMMATION

Le droit de consommation est régi par la loi n° 88/62 du 2/6/1988. Il constitue un


prélèvement supplémentaire à la TVA pour certains produits.

SECTION I

CHAMP D’APPLICATION

Seuls sont soumis au droit de consommation les produits repris par le tableau figurant en
annexe de la loi n° 88/62 du 2/6/1988. Cet impôt est dû :

• à l’importation ;
• et au stade de la fabrication.

A titre d’exemple sont soumis au droit de consommation au stade industriel et au niveau de


l’importation :

• les voitures de tourisme ;


• les bières ; vins et boissons alcoolisées ;
• les produits alcoolisés;
• le tabac ;
• les carburants……….

Sont assujettis au droit de consommation les fabricants des produits repris par le tableau
annexé à la Loi n°88/62 sus mentionné.

On cite à titre d’exemple :


• les fabricants de vins ;
• les fabricants et les conditionneurs de bières ;
• les torréfacteurs de café ;
• les entrepositaires et commerçants en gros de boissons alcoolisées, de vins et de
bières.
• les fabricants de tout autre produit soumis au droit de consommation.

72
SECTION II

LE FAIT GENERATEUR

Le fait générateur du droit de consommation est le même que celui de la TVA. Il


coïncide avec :

1. le dédouanement du produit, à l’importation ;

2. et avec la livraison du produit pour les ventes locales ou la facturation si elle


intervient antérieurement.

SECTION III

TAUX DU DROIT DE CONSOMMATION

Le droit de consommation est perçu selon deux types de taux :

A. Les taux spécifiques

Ils concernent les produits suivants :


• les vins ;
• la bière ;
• l’alcool ;
• les carburants.

B. les taux ad valorem

Ils concernent les autres produits soumis au droit de consommation autres


que ceux soumis au taux spécifiques.

SECTION IV

ASSIETTE IMPOSABLE

A- Pour les produits soumis à des taux spécifiques

Le droit de consommation est liquidé pour ces produits au poids, par unité ou au
volume ; selon le cas.

B- Pour les produits soumis à des taux ad valorem

Le droit de consommation est liquidé pour ces produits

73
1) l’importation : sur la valeur déclarée en douane hors droit de douane, droit
de consommation et hors TVA.

2) en régime intérieur : sur le prix des produits soumis tous frais, droits et
taxes inclus à l’exclusion du droit de consommation et de la TVA elle même.

SECTION V

LES DEDUCTIONS

A- Principe

Le droit de consommation sur l’acquisition de produits soumis audit droit est déductible
tant que lesdits produits entrent intégralement dans la composition du produit final soumis au
droit de consommation.

B- Conditions de déduction du droit de consommation

L’entreprise doit avoir la qualité d’assujetti au droit de consommation et doit


être soumise au régime réel ;
les produits acquis doivent l’être auprès d’un assujetti au droit de consommation
soumis au régime réel ou auprès des commerçants autorisés à facturer le DC à
l’identique;
les produits donnant droit à déduction doivent entrer intégralement dans la
composition du produit soumis au droit de consommation ;
le droit de consommation déductible doit être justifié par une facture, ou un
document douanier s’il s’agit d’importation.

SECTION VI

LE REGIME SUSPENSIF

Peuvent bénéficier du régime suspensif :

les assujettis au droit de consommation dont l’activité s’exerce à titre


exclusif ou à titre principal en vue de l’exportation ou des ventes en
suspension pour leurs achats de produits soumis au droit de consommation
et ouvrant droit à déduction ;
les non assujettis au droit de consommation qui effectuent
occasionnellement des opérations d’exportations de produits soumis
audit droit et acquis auprès d’entreprises assujetties au droit de
consommation
les produits bénéficiant d’un régime douanier suspensif.

74
EXERCICES

N°1.

Considérons une banque commerciale X sise à Tunis.

1- Sachant que le chiffre d’affaires de la banque est composé de diverses commissions


soumises à la TVA et des intérêts débiteurs exonérés.

→ Préciser la qualité de la banque au regard de la TVA?

2- Supposons que la banque ait réalisé au titre de l’année 2009 un chiffre d’affaires
annuel réparti comme suit :
- commissions taxables : 1 700 000D hors TVA
- commissions réalisées en suspension de TVA : 20 000D hors TVA
- intérêts débiteurs : 250 000D hors TVA

→ Déterminer le pourcentage de déduction devant être appliqué par la banque au cours de


l’année 2010 ?

3- Au cours du mois de janvier 2010, la banque a réalisé les opérations suivantes :

a- Perception de 350 000 D hors TVA au titre de diverses commissions.


b- Perception de 400 000 D au titre d’intérêts.
c- Acquisitions d’un immeuble à usage administratif auprès d’un promoteur immobilier
agrée pour 180 000 D hors TVA. Le contrat d’acquisition est conclu en date du 5
janvier 2010.
d- Inscription à l’actif du bilan de la banque d’un immeuble construit par la banque pour
les besoins de son agence centrale pour un prix de revient s’élevant à 100 000 D hors
TVA.
e- Cession d’un terrain acquis auprès d’un lotisseur immobilier privé dans les conditions
suivantes :
• prix de cession : 150 000 D
• prix d’acquisition hors TVA : 120 000D hors TVA
• date d’acquisition : 3 décembre 2008
• pourcentage de déduction utilisé en 2005 : 50%
f- Acquisition de 2 voitures de tourisme pour un prix global hors TVA s’élevant à
55 000D
g- Apport en capital d’une société à responsabilité limitée d’un immeuble bâti à usage de
commerce acquis auprès d’un promoteur immobilier agrée le 30-6-2008 pour un prix
d’achat s’élevant à 70 000 D hors TVA.
h- Achat de 3 ordinateurs pour un prix unitaire de 20 300 D hors TVA.

→ Déterminer le montant de la TVA à payer ou le crédit de TVA au titre du mois de janvier


2010 ?

- Taux TVA : Matériel informatique : 12% - Autres opérations : 18%

75
Corrigé n° 1
1- Etant donné que la banque réalise à la fois des opérations taxables (commissions) et des
opérations exonérées (intérêts), → elle est assujettie partiellement à la TVA.
N CA soumis (2009) + TVA collectée
2- Pourcentage de déduction utilisé en 2010 =
N+CA exonérée (2009)

1 700 000 x 1.18 + 20 000 x 1.18 2 006 000 + 23 600 2 029 600
= = = = 89%
N + 250 000 2 029 600 + 250 000 2 279 600
TVA collectée TVA déductible Observations
- Perception au titre de - Les commissions
commission TVA bancaires sont soumises à
collectée : 350 000D la TVA au taux du 18%
x 18% = 63 000D
- Les intérêts bancaires sont
exonérés de la TVA en
0 vertu du n°39 du tableau
A annexé au code de la
TVA
- Acquisition d’un L’immeuble est destiné à
immeuble : TVA l’exploitation → TVA
déductible : déductible partiellement.
180 000 D x 18% x 89%
= 28 836 D
Inscription à l’actif du TVA déd. = 18 000 x LASM.
bilan : 89% = 16 020 D Immobilisation : TVA
TVA collectée = 100 000 x déductible partiellement
18% = 18 000 D
Cession de terrain - Régularisation de TVA
TVA collectée = 120 000 x déduite : la règle du 10ème
18% x 50% = 10 800D ne s’applique pas car elle
concerne les immeubles
amortissables
- - Les voitures de tourisme
sont exclues du droit à
déduction (art 10)
Apport en capital - L’apport en société est
TVA collectée = 70 000 x assimilé à une cession, la
18% x 50% x 7/10 = TVA est régularisée au
4 410D titre des années de non
détention de l’immeuble.
- Achat d’ordinateurs TVA déductible au
20 300 x 3 x 12% x 89% prorata
= 6 504,120
TVA collectée = 96 210 TVA déd.= 51 360,120 TVA à payer =
44 849,880

76
N°2.

L’entreprise « E » exerce une activité de fabrication et de vente d’équipements


industriels à Tunis.

Elle gère également un établissement de formation technique et professionnelle en tant


qu’activité accessoire.

Pour 2008, l’entreprise a réalisé les opérations suivantes :


Ventes locales : …………….. 10 MD
Ventes à l’exportation : ……………. 6 MD
Ventes en suspension de TVA…….. : 1 MD
Ventes d’immobilisations : ……….. : 0,3 MD
Subventions d’équipement : …. … : 0,5 MD
LASM d’immobilisations : ……….. : 0,2 MD
Revenu de l’établissement de formation
technique et professionnelle ……….: 1,2 MD

Au cours du mois de janvier 2009, l’entreprise « E » a réalisé les opérations suivantes :

1) Vente d’une machine pour 50.000 D. La livraison a été effectuée le 16 janvier et la


facturation le 18 janvier.

2) Vente d’une deuxième machine dans les conditions suivantes :

Prix de la machine : ……………….. 100.000 D


Frais d’emballage : ……………….... 500 D
Frais de transport (débours) : …………… 2.000 D
Frais de montage et d’installation : …… 300 D
Remise (3% sur le prix H.T)
Intérêt moratoire pour délai de paiement : 30 D
La livraison a été effectuée le 17 et la facturation établie le 19.

3) Paiement d’une facture de 200.000 D de matières premières livrées à l’entreprise en


octobre 2008. La facture a été reçue le 13 janvier 2009.

4) Installation par les ouvriers de l’entreprise de rayonnages métalliques. Le prix de


revient de l’installation est de 300.000 D. Les travaux ont débuté en novembre 2008 pour
s’achever le 20 janvier 2009.

5) Acquisition d’une voiture de service d’une valeur de 20.000 D. Le véhicule a été


livré le 18 janvier 2009. La facture a été reçue le 8 janvier. Le règlement doit intervenir en mars
2009.

6) Retour d’un délégué de l’entreprise d’une tournée dans les villes côtières avec un
carnet de commandes de 6 machines à livrer entre mars et juin 2009 d’un montant total de
320.000 D. Les frais de mission du délégué sont comme suit :
- Hôtel et restaurants = montant hors TVA = 500 D (taux : 12%)
- Indemnité kilométrique à rembourser au délégué = 400 D

77
7) Acquisition d’un ordinateur pour les services administratifs commandé le 12
décembre. Il a été reçu le 17 janvier accompagné de la facture. Montant 2.000 DT.(taux 12%)

8) Cession à une entreprise locale d’une machine d’emballage achetée en septembre


2006 pour le prix de 200.000 D (taux 12%) et revendue pour le montant de 80.000 D en janvier
2009. Le paiement sera effectué en février 2009. Le prorata définitif pour 2006 pour
l’entreprise « E » étant de 70% et celui de 2003 est de 60%.

9) L’entreprise « E » règle la facture de « T » qui a effectué des travaux de réparation et


de maintenance sur une chaîne de production au mois de novembre 2008. La facture a été
établie le 10 janvier 2009 et payée le 20 janvier 2009. Le montant de la réparation s’élève à
4.800 D.

10) L’entreprise a commandé en décembre 2008 des fournitures de bureaux destinés


aux services administratifs d’un montant de 18.000 D. Ces marchandises livrées en janvier ont
été payées par chèque le 22 janvier. Le chèque n’a toujours pas été encaissé par le fournisseur
au 31 janvier.

11) Au cours du mois de janvier, l’entrepreneur a procédé avec les moyens propres de
l’entreprise au déménagement du studio de son fils qui réside à Bizerte et qui s’installera dans
la capitale. Le coût de l’opération est estimé à 300 D.

12) L’entreprise a encaissé 8.000 D au titre de la prestation de formation technique et


professionnelle du mois de janvier. Elle a réglé en outre une somme de 1.600 D pour les
travaux de réfection et de peinture de l’immeuble abritant l’activité de formation.

13) L’entreprise a livré le 15 janvier 2009 à la société GIAP 8 machines d’une valeur
unitaire de 10.000 D. Celle-ci a produit une autorisation d’achat en suspension.

14) Importation d’Espagne de six (6) appareils d’une valeur unitaire de 30.000 D dont 4
sont destinés à la revente. L’entreprise « E » conserve 2 pour ses propres ateliers. Les machines
ont été livrées le 25 janvier.

15) L’entreprise « E » a donné en location à un client un camion. Le loyer encaissé en


janvier 2009 s’élève à 3.000 D. Le locataire est la filiale d’une entreprise tunisienne installée à
Tripoli (Libye).

16) L’entreprise « E » a versé le 15 janvier une somme de 1.000 D en guise de


contribution au sponsoring d’un festival culturel. En contre partie l’affiche comporte le logo de
l’entreprise.

17) Un client a retourné à l’entreprise « E » une machine non conforme à la commande


le 26 janvier 2009. Celle-ci a adressé une facture d’avoir d’un montant de 15.000 D le même
jour.

18) L’entreprise a reçu le 24 janvier 2009 un virement de la société nationale de métro


léger au titre d’une livraison d’appareils qui lui été faite le 20 novembre 2008 pour un prix
global de 600.000 D.

78
19) L’entreprise « E » achète cinq (5) téléphones portables pour ses cadres échangés
contre cinq (5) autres portables acquis auprès de la même entreprise en 2006 au prix global de
800 D.

La facture correspondante est rédigée comme suit :

Cinq (5) téléphones portables = 1000 D


Reprise de (5) téléphones usagés = 250 D
750 D
A déduire chèque reçu
500 D
Reste du
250 D

20) L’entreprise « E » reçoit de M. Sami entrepreneur de menuiserie, son mémoire de


travaux effectués dans le siège de l’administration pour un montant de 600 D. Elle verse
immédiatement 300D espèces à titre d’acompte.

Questions :

1) Déterminer la TVA à payer ou le crédit à reporter au titre du mois de janvier.


Sauf indication contraire les montants sont en hors taxe et le taux appliqué est de 18%.
Les équipements sont soumis au taux de 12%

2) L’entreprise « E » a eu recours aux services d’ingénieurs japonais non résidents pour


assurer une formation à son personnel pendant 20 jours moyennant la somme de 10.000D. Que
doit faire l’entreprise « E » (formation = taux de 12%).

79
Corrigé n°2

Il convient en premier lieu de calculer le prorata applicable au cours de l’année 2009.


Ce prorata est déterminé en fonction des données de l’année 2008.

Opérations Numérateur Dénominateur


Ventes locales Oui Oui
Ventes à l’exportation Oui Oui
Ventes en suspension Oui Oui
Ventes d’immobilisations Non Non
Subventions d’équipement Non Non
LASM Non Non
Revenu de l’établissement de Non Oui
formation technique et
professionnelle.

Prorata = ](10 + 6 + 1) x 1,12 = 19,040[ = 94,07%


19,04 + 1,2

TVA
Opérations TVA déductible Justification
collectée
01) Vente d’une machine 50.000 x12% = - Fait générateur (FG) intervenu
6000
2) Vente d’une 2ème machine 97.800 x 12% = -
FG intervenu
11.736,000 Assiette d’imposition =
- prix = 100.000
- remise 3% = 3.000
97.000
- emballage = 500
- montage et installation 300
- intérêt moratoire = 30
= 97.830
3) Paiement d’une facture - - FG intervenu au mois d’octobre
4) LASM d’immobilisations 300.000 x 18% 300.000 x 18% = Imposable par détermination de la
= 54.000 54.000 loi. FG intervenu à la date de mise
en service..
5) Achat d’une voiture de - - Exclu du droit à déduction car ne
service faisant pas l’objet de l’exploitation
6) Mission du délégué - 500 x 12% = 60 Les commandes ne constituent pas
commercial un C.A. Des frais de déplacement
seule la TVA relative aux frais
d’hôtel-restaurant est déductible.
7) Acquisition d’ordinateur - 2000 x 12% x 94% Dépense mixte d’investissement
= 225,600 TVA déductible au prorata.

8) Cession d’une machine - - La cession d’un bien d’occasion


d’emballage n’est pas imposable mais elle
entraîne une régularisation au titre

80
TVA
Opérations TVA déductible Justification
collectée
de la TVA déduite lors de l’achat
si la cession intervient avant
l’expiration de la période de 5 ans.
200.000 x 12% =
24.000 x 1 = 4800 (à reverser)
5
9) Règlement d’une facture - - FG intervenu au mois de
novembre 2008
10) Achat de fournitures de - 18.000 x 18% x 94% FG intervenu. TVA déductible au
bureaux = 30.456 prorata
11) Service de déménagement 300 x 18% = 54 - Prestation de service pour des
besoins autres que ceux de
l’entreprise avec des biens
appartenant à « E » et ayant
bénéficié de la déduction de la
TVA → imposable
12) Prestation de formation - - Etablissement de formation
technique et professionnelle technique et professionnelle →
exonéré. Les dépenses n’ouvrent
pas droit à déduction.
13) Vente de machines 0 - Vente en suspension justifiée par
une autorisation.
14) Importation - 180.000 x 12% = Biens en stock. Bien
21.600 d’investissement. FG intervenu.
TVA déductible
15) Mise en location d’un 0 - Service consommé à l’étranger.
camion Règle de la territorialité → non
imposable
16) Contribution financière à - 1000 x 18% = 180 Opération de sponsoring, publicité
un festival culturel dans l’intérêt de « E » → TVA
déductible.
17) Machine de retour 15.000 x 12% = - Emission d’une facture d’avoir.
(-1800) TVA collectée en mois.
18) Encaissement 600.000 x 12% 36.000 Transaction avec une entreprise
= 72.000 publique. FG intervenu à
l’encaissement. Retenue à la
source de 50% de la TVA
moyennant une attestation de RS.
19) Achat de portables - 1000 x 18% = 180 FG intervenu. La reprise ne
diminue pas le prix d’achat.
20) Travaux au sein de « E » - 600 x 18% x 94% = FG intervenu. Travaux réalisés.
101,520 TVA déductible au prorata

1- (Total) 135.990,600 142.803,120 Crédit = 7100,520

81
2- L’entreprise « E » doit effectuer une retenue à la source de 100% au titre de la TVA,
remettre aux ingénieurs une attestation de RS et reverser le montant en question soit 10.000 x
12% = 1200 D.
N°3.

Soit une entreprise industrielle qui fabrique trois produits: P1, P2 et P3.
Les produits P1 et P2 sont soumis la TVA aux taux de 18%, le produit P3 en est exonéré.

Sur recommandation de son conseiller fiscal, l'entreprise a présenté le 1/9/2008 au bureau de


contrôle des impôts, une demande d'option à la TVA pour les ventes locales du produit P3 dont
le taux de la TVA est de 18%. Cette demande a été acceptée en date du 10/09/2008.

Au cours du mois de septembre 2008 l'entreprise a procédé aux opérations suivantes:

Le 3/9: Livraison de 1000 unités P1 à une entreprise privée exonérée de la TVA, pour un prix
total de 10.000D HT.

Le 8/9: Réception d'un avis de virement pour un montant de 20.000 TTC représentant le
règlement pour solde d'une livraison du produits P2, effectuée le 20/03/2008 dans le cadre d'un
marché conclu avec l'ONAS. (Entreprise assujettie à la TVA).

Le 11/9: Réception de la facture d'acquisition locale de matière premières, livrées le 1/9 et


destinées à concurrence de 30%, 20% et 50% respectivement pour les produits P1, P2et P3 et
ce pour un montant total de 35.0000 D TTC (TVA: 18%).

Le 15/9: Réception de la facture d'acquisition de fournitures de bureau livrées le 12/9 pour un


montant total de 2.000 D TTC (TVA: 18%).

Le 16/9: Livraison à un hôtel de 100 unités P3 pour un prix TTC de 8.000 D payable par traite
à 90 jours.

Le 20/9: Réception d'un chèque pour un montant de 20.000 D TTC, représentant le règlement
d'une avance sur une commande effectuée par une entreprise privée non assujettie à la TVA,
portant sur l'acquisition de 500 unités P1 et 1000 unités P2.

Sachant qu'à la veille de son entrée dans le régime d'option de la TVA, l'entreprise a arrêté son
inventaire comme suit:

- matières premières acquises localement:

• destinées au produit P1: 150.000 D HT


• destinées au produit P2: 200.000 D HT
• destinées au produit P3: 80.000 H
- matériel de transport:

• un camion Berliet acquis le 25/12/2006 pour 80.000 D TTC


• une camionnette Isuzu le 13/12/2007 pour 20.000 D TTC.

82
• Un véhicule de marque BMW affectée au DGA, acquise le 2/7/2005 pour
50.000D TTC.

- immeubles:

• terrain acquis le 10/10/2007 auprès d'un lotisseur immobilier pour 250.000 D


TTC.
• dépôt achevé au courant du mois de mars 2005 dont le coût total s'est élevé à
500.000D TTC.

La TVA applicable à tous les éléments de cet inventaire s'élève à 18%.

Par ailleurs, les prorata de déduction au titre des années 2004 à 2007 se présentent comme
suit:

Années 2004 2005 2006 2007


Prorata
Provisoire 48% - - -
Définitif 56% 43% 46% 53%

Travail à faire:

- Etablir la déclaration de TVA du mois de septembre 2008 sur la base du modèle de


tableau ci- après:

Date de Nature de TVA TVA collectée Observations


l'opération l'opération déductible

Total

83
Corrigé n°3

Situation de l’entreprise au regard de la TVA :

L’entreprise est assujettie partiellement à la TVA jusqu’au 30/9/2008, l’acceptation de la


demande d’option à la TVA étant intervenue le 10/9/2008, l’effet de celle-ci ne serait appliqué
qu’à compter du 1/10/2008.

Dans ce cas, elle a droit à un crédit de départ qu’elle peut faire figurer sur la déclaration du
mois de septembre puisque son inventaire est connu à la date du 30/9/2008.

I- TVA au titre des opérations du mois :

Date de TVA TVA Observations


Nature de l’opération
l’opération déductible collectée
3/9 Livraison 1000 unités P1 : TVA Livraison à une entreprise exonérée
due : 10.000x1.25%x 18%= 2250 2250 de la TVA effectuée par un
industriel : majoration de 25% de
l’assiette de la TVA.
8/9 Réception de l’ONAS d’un avis S’agissant d’un marché conclu avec
de virement : TVA due : un opérateur public, le fait
20.000/1,18 x 18% = 3.050,847 générateur de la TVA se situe à
Retenue à la source de 50% 1.525,423 3.050,847 l’encaissement.
opérer par l’ONAS et à déduire
par l’entreprise soit :
3.050,847 x 50% = 1.525,423
11/9 Acquis. locale de mat. 1ère : TVA Le produit P3 étant exonéré de la
à déduire sur mat. 1ère destinées à TVA, en application de la règle
P1 et P2 uniquement : d’affectation, la TVA sur mat. 1ère
35.000/1,18 x18% = 5.338,983 2.669,491 destinées à P3 n’est pas déductible.
A déduire : 50% soit 2.669,491
15/9 Acquis. de fournitures de bureau : L’entreprise étant partiellement
TVA à déduire partiellement sur 161,694 assujettie, elle n’a droit à déduire la
la base du prorata définitif de TVA sur les frais généraux qu’à
l’année 2007 soit : concurrence du prorata définitif de
2.000/1,18x18%x53% = l’année précédente soit dans le cas
161, 694 d’espèce l’année 2007.
16/9 Livraison à un hôtel de 100 unités - A la date la livraison, P3 est
P3 :RAS exonérée de la TVA.
20/9 Réception d’un chèque à titre - Le fait générateur pour les ventes se
d’avance : RAS situe à la date de la livraison ; donc
la perception d’avance à ce titre n’a
aucune incidence sur la TVA.
TOTAL 4.356,608 5300,847

84
II/ Détermination du crédit de départ:

1/ Au titre des matières premières:

Pour les mat.1ères destinées à P1 et P2, la TVA y afférente a été déjà déduite. Donc, le crédit
de départ sera déterminé uniquement pour P3 et ce comme suit : 80.000 x 18% = 14.400

2/ Au titre des immobilisations:

Nature Période de détention en TVA déduite TVA complémentaire à


immobilisation tant qu'assujetti partiel partiellement et déduire pour la période
définitivement lors de de détention restante
l'année d'acquisition
Camion Berliet 3 ans (2006, 2007 et 2008) 80.000/1,18 x 18% x 46% = 80.000 /1,18% x 18% x
5.613,559 54% x 2/5 = 2635.932

Camionnette Isuzu 2 ans (2007 et 2008) 20.000/1,18 x 18% x 53% 20.000/ 1,18 x 18% x 47%
= 1.616, 949 x 3/5 = 860,338

Véhicule BMW (*) - - -

2 ans (2007 et 2008) 250.000/1,18 x 18% x 53% 250.000/1,18 x 18% x47%


Terrain = 20.211,864 = 17.923,728

Dépôt 4 ans (2005, 2006, 2007 et 500.000/1,18 x 18% x 43% 500.000/1,18 x 18% x
2008) = 32.796,610 57% x 6/10 = 26.084,745

Total TVA à déduire 47.504,743

*) Véhicule de tourisme n'ouvre pas droit à déduction.

III/ Détermination du solde de la déclaration TVA du mois de septembre 2008

TVA déductible du mois: 4.356,608


TVA déductible au titre du crédit de départ:
- sur mat. 1ères: 14.400,000
- sur immobilisations: 47.504,793
Total TVA déductible: 66.261,351
TVA collectée: 5.300,847
Solde: TVA reportable: 60.960,504

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