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Bouchra EL KHAMLICHI Vol 3 N 3 Controle
Bouchra EL KHAMLICHI Vol 3 N 3 Controle
Bouchra EL KHAMLICHI
b.elkhamlichi@hotmail.com
Résumé : Les risques bancaires sont multiples, il s’agit notamment du risque financier,
du risque de crédit, et du risque opérationnel, les établissements de crédit devraient
donc mettre en place une réglementation adaptée ainsi que des systèmes de maîtrise du
risque. Le contrôle interne constitue un moyen qui permet d’atteindre les objectifs et
maîtrise des risques, il constitue le fondement d’un fonctionnement sûr et prudent d’une
organisation bancaire. De ce fait, l’objectif de ce sujet est de présenter les instruments
utilisés par le contrôle interne pour la maitrise des risques bancaires.
Mots clés : contrôle interne, risque de crédit, risque opérationnel, risque de marché,
réglementation prudentielle.
Abstract: The banking risks are numerous, these include financial risk, credit risk, and
operational risk, credit institutions should therefore put in place regulations adapted as
well as risk control systems. Internal control is a means by which to achieve the
objectives and risk control, it is the foundation of a safe and prudent operation of a
banking organization. Therefore, the objective of this subject is to present the
instruments used by the internal control for the mastery of banking risks.
Key words: internal control, credit risk, operational risk, market risk, prudential
regulation.
INTRODUCTION
Les modes de fonctionnement des établissements bancaires ont profondément évolué
ces dernières années, sous l’effet de la libéralisation financière et des innovations
technologiques (De Boissieu, 2000, Miotti et Plihon, 2001). Ces facteurs contribuent à
accroitre les risques bancaires, de ce fait les établissements bancaires sont devenus
menacés par une multitude de risques qui nuisent à leur activité et à leur position sur le
marché financier.
Il existe une diversité de risques bancaires, il s’agit notamment du risque financier qui
est lié au mouvement du marché, le risque de crédit qui représente un risque de pertes
en cas de défaut de paiement des contreparties, et le risque opérationnel qui est un
risque de dysfonctionnement interne de l’entreprise. En effet, il est indispensable pour
les établissements bancaires de mettre en place une réglementation adaptée, et aussi
des systèmes efficaces de maîtrise du risque.
Le dispositif de contrôle interne est un moyen qui permet d’atteindre les objectifs au
sein de la banque et maîtrise ses risques. Il constitue le fondement d’un fonctionnement
sûr et prudent d’une organisation bancaire (Gregory H, 2003). Le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire, ainsi que les autorités de contrôle bancaire du monde entier, insistent
sur l’importance du contrôle interne, ils ont réformé des dispositions du contrôle
prudentiel à savoir, l’adéquation des fonds propres des établissements de crédit face à
l’augmentation des risques, c’est l’objet du Nouvel accord Bâle II adopté le 26 juin 20041.
La réglementation prudentielle des banques prend donc aujourd’hui largement appui
sur le contrôle interne.
De ce fait, le rôle du contrôle interne dans la maîtrise des risques bancaires et aussi
l’importance de la réglementation prudentielle afin de le renforcer, nous conduit à
formuler la problématique suivante : Dans quelle mesure le contrôle interne est-il
capable de minimiser les risques bancaires ?
Ce travail est divisé en trois parties, d’abord nous allons présenter dans la première et la
deuxième partie, le dispositif de contrôle interne au sein des établissements bancaires,
et les différents instruments utilisés par celui-ci pour maîtriser les risques bancaires,
ensuite nous allons présenté une étude de cas au sein du groupe banques populaires, ou
nous chercherons à saisir les aspects pratiques du contrôle interne et son rôle dans la
maîtrise du risque de crédit.
1. Contrôle interne bancaire
Au cours des 80 dernières années, L’évolution des établissements de crédit,
l’accroissement des difficultés et des défaillances pour certains, appuient l’importance
du contrôle interne dans les banques (Gregory H, 2003). L’objectif du contrôle interne
est donc de prévoir, détecter et limiter les différents risques auxquels les banques sont
confrontées.
1 Banque des règlements internationaux (BRI), « cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les
organisations bancaires » Rapport du comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre 1998
2 Contrôle fédérale des finances (suisse), (2007), « Mise en place d’un système de contrôle interne (SCI) »,
disponible sur le site internet : www.efk.admin.ch
Le contrôle interne est axé sur la réalisation d’objectifs : Le contrôle interne est un
dispositif mise en place au sein de l’organisation dans le but principal est de réaliser ses
objectifs généraux, Ces objectifs généraux sont réalisés par le biais de nombreux sous
objectifs, fonctions, processus et activités spécifiques (INTOSAI, 2004).
1.1.2. Objectifs du contrôle interne :
Selon la banque des règlements internationaux, pour optimiser l’efficacité du contrôle
interne, il est nécessaire de classer les objectifs en trois catégories3:
- Objectifs opérationnels : il s’agit des objectifs qui sont liés à l’efficacité et l’efficience
de l’organisation à travers l’utilisation de ses ressources et ses emplois ainsi que
dans la protection de l’établissement.
- Objectifs liés aux informations financières : ces objectifs portent sur la nécessité
d’établir des rapports, des comptes annuels et des états financiers fiables nécessaires
à la prise de décision.
- Objectifs de conformité : qui exigent la conformité aux lois, réglementations et
politiques de l’organisation. Cet objectif est nécessaire pour préserver la réputation
et les droits de l’organisation.
1.1.3. Composantes du contrôle interne :
Selon le COSO, le contrôle interne comporte cinq composantes étroitement liées qui
découlent de la manière dont l’activité est gérée, et qui sont intégrées au processus de
gestion (Coopers & Lybrand, 1998) :
- Environnement de contrôle : Les facteurs qui peuvent influencer l’environnement de
contrôle sont principalement l’intégrité l’éthique et la compétence du personnel et
enfin la capacité du Conseil d’administration à déterminer les objectifs.
- Evaluation des risques : il s’agit de déterminer et analyser les facteurs qui peuvent
affecter la réalisation des objectifs. Par ailleurs, il est important de disposer de
moyens et de méthodes qui permettent d’identifier et de maîtriser les risques
spécifiques liés aux évolutions macro et micro-économiques et aussi au contexte
réglementaire et aux conditions d’exploitation.
- Activités de contrôle : il s’agit de veiller à l’application des normes et procédures qui
permettent de s’assurer que les mesures appliquées sont en vue de maîtriser les
risques qui peuvent d’affecter la réalisation des objectifs de l’entreprise.
- Information et communication : l’information pertinente doit être identifiée
recueillie et diffusée sous une forme et dans des délais qui permettent à chacun
d’assumer ses responsabilités.
- Pilotage : les systèmes de contrôle interne doivent être aussi contrôlés, Les faiblesses
du contrôle interne doivent être signalées aux autorités hiérarchiques. Par ailleurs, il
est nécessaire de mettre en place un système de suivi permanant ou encore de
procéder à des évaluations périodiques.
3 Banque des règlements internationaux (BRI), « cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les
organisations bancaires » Rapport du comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre 1998
4 Banque des règlements internationaux (BRI), « cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les
organisations bancaires » Rapport du comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre 1998
5 Autorité des marchés financiers (AMF), «Le dispositif de contrôle interne : cadre de
référence »Présentation des travaux du Groupe de Place établi sous l’égide de l’AMF, 9 Mai 2006
6 Banque des règlements internationaux (BRI), « Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire
efficace » Rapport du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Septembre 1997
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Même si le ratio Cooke connut un succès grâce à son adoption très large au delà des pays
du G10 et l’augmentation des fonds propres des établissements financiers, il présente
cependant plusieurs limites d’où la publication des accords Bâle II .
7 Banque des règlements internationaux (BRI), « Gestion du risque opérationnel » Rapport du comité de
Bâle sur le contrôle bancaire, Octobre1998
8 Banque de France (2000), « Le nouvel accord de Bâle sur les fonds propres », Étude du Rapport annuel
de la Commission bancaire, disponible sur le site : www.banque-france.fr.
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Autoévaluation
Selon notre apport théorique le risque de crédit représente un des principaux risques
auxquels sont confrontés les établissements bancaires, il constitue la principale source
de problèmes de la banque, La maîtrise du risque de crédit au niveau de la banque ne
peut se faire sans l’instauration d’un dispositif de contrôle interne efficace d’où notre
hypothèse centrale :
H : l’utilisation des instruments de la réglementation prudentielle renforce l’efficacité du
contrôle interne pour la maitrise des risques bancaires.
De ce fait à partir de notre étude de cas, nous allons essayer de vérifier si les
établissements bancaires peuvent-ils maitriser le risques tout en répondant aux
exigences de la réglementation prudentielle.
3.2. Le cas du Groupe Banques populaires
Selon notre observation, L’architecture du contrôle interne au sein du CPM s’appuie sur
trois grands niveaux de contrôle (Selon la charte du contrôle interne du CPM) :
- Niveau 1 : Autocontrôle
C’est un contrôle permanent, désigné comme un contrôle de premier niveau, il vise à
s’assurer de l’exactitude de la conformité des opérations, du déroulement correct des
procédures et de leur adéquation à la nature des opérations et des risques qui y sont
associés.
Il y’a deux types d’autocontrôle :
Autocontrôle par les opérationnels : Les personnes qui initient une opération doivent
assurer un premier contrôle.
Contrôles hiérarchiques : ces contrôles sont de la responsabilité des différents niveaux
hiérarchiques, ils ont pour but, La détection d’erreurs non décelés par les opérationnels
et l’appréciation de l’efficacité des mesures de sécurité intégrées au traitement des
opérations.
- Niveau 2 : Audit Interne (BCP, BPR, Filiales)
Les audits internes interviennent dans les entités de leur champ d’intervention, ils
passent en revue les différents processus de l’entité dans le cadre de « missions »,
spéciales, ils ont un but d’atteindre les objectifs en évaluant un processus de
management des risques de contrôles et de gouvernance et en faisant des
recommandations pour renforcer l’efficacité.
- Niveau 3 : Inspection générale
L’inspection générale peut intervenir dans tous les organismes du CPM et leurs filiales,
elle contribue à l’animation et à la surveillance des niveaux de contrôles, à travers : les
missions, l’exploitation des reporting des audits interne (BCP, BPR, Filiales) et les
fonctions centrales de la surveillance des risques.
Direction régionale
(Cellule surveillance permanente)
possibilité de saisir des entrées qui faussent le jugement émis par le système, et donc
l’acceptabilité du dossier de crédit sur le plan risque.
Enfin, l’accès au financement très difficile vis-à-vis des (PME) :La banque devrait
attribuer à ses clients un rating (notation), correspondant à leur profil de risque
(probabilité de défaillance), de plus le preneur de crédit paiera un taux d’intérêt en
adéquation avec son risque de défaillance, ainsi que les prix de crédit pourront varier
selon la méthode choisie pour calculer le montant des fonds propres, donc en tant que
petite structure, l’accès au financement bancaire sera très difficile.
CONCLUSION
Aux risques traditionnels de l’activité bancaire, se sont ajoutés depuis quelques années
de nouveaux risques liés aux mutations du système bancaire et à l’émergence de
nouveaux marchés. La maîtrise de ces risques devient un objectif essentiel, mis en
œuvre par l’ensemble de la profession, et notamment par les autorités de contrôle.
De ce fait, Pour garantir au mieux la solidité du système bancaire, les régulateurs ont
reformé les normes prudentielles. Avec l’entrée en vigueur, en décembre 2006, de la
réforme Bâle II, les banques ont du répondre à de nombreux défis dont l’adaptation de
leurs outils de sélection et de mesure du risque de crédit et la prise en compte des
risques opérationnels dans le calcul d’exigences de fonds propres.
Les régulateurs ont ainsi souhaité faire évoluer le dispositif prudentiel pour affiner les
méthodes de calcul d’exigences de fonds propres. L’objectif poursuivi par le régulateur
est de donner aux banques la possibilité de mieux gérer et quantifier leurs risques et
d’éviter une approche uniforme de ces derniers.
Le pilier 1 du nouveau dispositif offre ainsi plusieurs options aux banques pour calculer
les exigences de fonds propres relatives à leur risque de crédit et à leur risque
opérationnel, chacune de ces banques ayant le choix de retenir l’option la mieux adaptée
à son degré de sophistication et à son profil de risque.
Le dispositif Bâle II instaure donc un développement de l’évaluation autonome du
risque, à travers l’utilisation de modèles internes, dans le calcul des risques de
contrepartie, de marché et du risque opérationnel dans le but de les contrôler et gérer.
En privilégiant les approches reposant sur les systèmes de mesure interne des banques,
Bâle II est en effet plus sensible aux risques encourus par ces dernières mais également
plus exigeant sur la qualité et la robustesse de leur contrôle interne. Cette exigence
s’inscrit dans le prolongement des principes posés dans ce domaine par le Comité de
Bâle peu avant le début de la réforme, notamment les « Principes fondamentaux pour un
contrôle bancaire efficace », en septembre 1997, et « les Principes pour l’évaluation des
systèmes de contrôle interne », en septembre 1998. Ces derniers rappellent, qu’ « Un
système de contrôle interne efficace est une composante essentielle de la gestion d’un
établissement et constitue le fondement d’un fonctionnement sûr d’une organisation
bancaire ». De manière générale, le contrôle interne des établissements devrait être
renforcé sous l’effet de Bâle II.
Ainsi, le contrôle interne nous semble constituer la pierre angulaire du nouveau
dispositif. Il constitue la première étape de validation du processus, permet d’accéder
aux méthodes sophistiquées de quantification des risques et garantit un suivi des outils
de notation.
Le but du contrôle interne est donc de limiter le plus possible les risques encourus par
les établissements, et ce grâce à des moyens appropriés, de ce fait la mise en place d’un
bon dispositif de contrôle interne est à tout point de vue reconnue comme un préalable
au développement des activités bancaires, ce qui peut se traduire, à terme, par des
mouvements de spécialisation et de concentration dans le monde bancaire.
Le contrôle interne doit être adapté à la taille de l’établissement et les responsabilités
doivent être clairement définies grâce à la diffusion d’organigrammes précisant les
relations hiérarchiques et les responsabilités de chacun. Ce dispositif doit donc
s’appuyer à la fois sur des moyens humains (qualifications professionnelles et effectifs
adaptes) et sur des matériels performants (enregistrement des données, mesure des
résultats etc.).
En outre, le contrôle interne doit reposer sur un ensemble de méthodes et procédures
formalisées et facilement accessibles. Au final, la direction générale, aidée le cas échéant
d’auditeurs externes, devra évaluer la complétude des contrôles, la cohérence
d’ensemble du dispositif et son efficacité.
Le contrôle interne dépasse le strict cadre d’application des nouvelles règles
prudentielles. Il concerne la totalité de la sphère organisationnelle de la banque et
touche tous les métiers de l’établissement.
Références
Autorité des marchés financiers (AMF), «Le dispositif de contrôle interne : cadre de
référence »Présentation des travaux du Groupe de Place établi sous l’égide de l’AMF, 9
Mai 2006.
Banque de France, «Bâle II : Genèse et enjeux », Conclusion de Christien NOYER,
Conférence-débat, Association d’économie financière, MAI 2004.
Banque des règlements internationaux (BRI) :
« Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace » Rapport du Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire, Septembre 1997.
« Gestion du risque opérationnel» Rapport du comité de Bâle sur le contrôle bancaire,
Octobre1998
« cadre pour les systèmes de contrôle interne dans les organisations bancaires »
Rapport du comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre 1998
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