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Intensification des cultures horticoles

par l’application de l’exhaure solaire et


de l’irrigation localisée partim irrigation
localisée des cultures horticoles en Afrique

RADHOR
RADHORT

CENTRE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'HORTICULTURE


CAMBÉRÈNE – DAKAR
FAO Projet GCP/RAF/244/BEL
Organisation des Nations Unies pour « Coopération régionale pour le
l’Agriculture et l’Alimentation développement des productions
horticoles en Afrique » Phase III

GUIDE TECHNIQUE
Intensification des cultures
horticoles par l’application de
l’exhaure solaire et de l’irrigation
localisée partim irrigation
localisée des cultures horticoles
en Afrique

1er Atelier Technique «Techniques culturales»

Praia (Cap-Vert), du 1er au 5 décembre 1997

2012
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Résumé

Ce document regroupe les données de base, nécessaires à la compréhension du


fonctionnement d’un réseau d’irrigation localisée. Il fournit à l’utilisateur les
critères du choix du matériel en fonction du service attendu et aide le concepteur
à mieux raisonner l’installation du réseau. Il a été préparé par Mr Abdellatif EL-
FADL1, initialement pour constituer un document de travail aux participants
au premier atelier technique “ Techniques culturales ” et qui s’est tenu du 1er
au 5 décembre 1997 à Praia (Cap-Vert).L’objectif de l’atelier était d’étudier les
possibilités de fournir l’eau d’irrigation par des moyens d’exhaure utilisant l’énergie
photovoltaïque.
La connaissance de l’irrigation localisée suppose d’abord la familiarisation avec
les différents modèles de pompes. Le type immergé s’adapte facilement avec le
système de pompage solaire. L’eau refoulée passe inévitablement par un processus
de filtration. Le document présente les différents types de filtres offerts sur le
marché ainsi que leur mode de fonctionnement. Les distributeurs d’eau sont classés
selon les modes, (i) de fixation sur la rampe, (ii) de dissipation de l’énergie et (iii) de
fonctionnement hydraulique.
Le choix du matériel repose sur des critères intégrant à la fois les nécessités d’un
fonctionnement adéquat et un coût économique optimum. Le choix du type de
pompe se fait sur la base de ses courbes caractéristiques. Le type de distributeurs
ainsi que leur écartement sur la rampe sont définis selon la topographie du terrain,
le volume du sol humecté et le type de culture.
Les données relatives au climat, au sol, à l’eau, à la culture et à la configuration
de la parcelle, sont utilisées pour le dimensionnement du réseau. Celui-ci doit être
fait selon un tracé judicieux qui respecte fonctionnalité et coût économique. Les
principaux objectifs sont : minimiser les pertes de charge et assurer une vitesse
suffisante de l’écoulement de l’eau dans les canalisations. La pression de service
doit être maintenue dans une marge acceptable, entre l’amont et l’aval du réseau. La
gestion doit satisfaire les besoins en eau des cultures et la maintenance du matériel
d’irrigation.
Le document présente, enfin, des illustrations chiffrées de réseaux d’irrigation
localisée. Une attention particulière est accordée à des exemples concrets, applicables
aux pays de l’Afrique de l’Ouest, et potentiellement adaptés au pompage solaire.
Certaines considérations particulières sont respectées, telles que l’étroitesse des
parcelles équipées (1 ha environ) et la faiblesse de la pression nominale disponible
(de l’ordre de 1 bar).

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P 18/S. Agadir Maroc


1

Tél (212) 8.24.10.06 Fax (212) 8 24 22 43 E-mail : Chagadir@mtds.com

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Table des matières

Résumé 2
Liste des tableaux 5
Liste des figures 6
1. CONNAISSANCE DE L’IRRIGATION LOCALISEE 7
1.1. Définition 7
1.2 Station de tête 7
1.2.1. Groupe de pompage 7
1.2.2 Poste de filtration 9
1.2.3. Injecteurs d’engrais 10
1.2.4 Autres accessoires 15
1.3. Matériel d’amenée d’eau 16
1.4. Organes de distribution d’eau 16

2. CHOIX DU MATERIEL D’IRRIGATION LOCALISEE 20


2.1. Choix du groupe de pompage 20
2.2. Choix des canalisations 22
2.3 Choix des filtres 26
2.4. Choix des distributeurs 28

3. GESTION DE L’IRRIGATION ET DE LA FERTIGATION 32


3.1. Pilotage des arrosages 32
3.2. Gestion de la fertigation 37
3.3. Entretien du réseau 42

4. EXEMPLE DE DIMENSIONNEMENT DE RESEAU 43


4.1. Principes généraux 43
4.2. Présentation d’un cas pratique 45

5. PROPOSITION DE MODELES 50
5.1. Introduction 50
5.2. Exemple de Dakar 50
5.3. Exemple du Cap-Vert 53

Annexe 1 : documents consultés 59


Annexe 2 : glossaire 60
Annexe 3 : liste des fournisseurs 61

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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Liste des tableaux

Tableau 1: Caractéristiques des pompes DOSATRON 14


Tableau 2: Diamètres intérieur et extérieur des tubes PVC, leur épaisseur et leur poids 16
pour différentes pressions
Tableau 3: Ordre de grandeur de rendement des pompes centrifuges 21
Tableau 4: Choix des canalisations en fonction des pertes de charge, de la vitesse et du 25
débit
Tableau 5: Composition d’un porte-rampe, en fonction de sa longueur et du débit 26
véhiculé, de façon à limiter les pertes de charge à moins de 1 mCE
Tableau 6: Correspondance entre mesh et ouvertures du filtre à tamis 27
Tableau 7: Taille des particules et nombre de mesh 27
Tableau 8: Code des couleurs adopté par la société LEGO pour les lamelles de filtration 28
Tableau 9: Diamètre et section horizontale du bulbe et écartement minimum entre 29
goutteurs sur la rampe pour l’obtention d’une bande humide continue en
fonction du débit du goutteur et de la texture du sol
Tableau 10: Pourcentage de sol humidifié pour différents écartements entre les rampes et 30
en fonction des débits et de la texture du sol
Tableau 11: Longueur maximale de la rampe 13/16, équipée en goutteurs non- 31
autorégulants de 4 l/h, avec une variation de débit de 3.75 %.
Tableau 12: Coefficient Kb du bac “ USWB Class A ” en fonction des conditions 34
environnantes
Tableau 13: Formules d’estimation de l’évapotranspiration (ETO) de la culture de référence 35
Tableau 14: Caractéristiques physiques du sol 36
Tableau 15: Principaux engrais solubles et leur dosage en % de poids 39
Tableau 16: Solubilité de divers engrais dans 100 l d’eau 39
Tableau 17: Engrais pouvant être ou non mélangés en solution-mère 39
Tableau 18: Solutions nutritives de type Coïc-Lesaint pour plantes neutrophiles 40
Tableau 19: Correspondance entre milliéquivalents et milligrammes pour certains éléments 40
nutritifs
Tableau 20: Besoins en eau et en éléments nutritifs d’une culture de tomate industrielle 42
sous les conditions climatiques du Sénégal
Tableau 21: Récapitulation du calcul des pertes de charge 49
Tableau 22: Pompage photovoltaïque et besoins en eau des cultures au cours d’une 51
année pour le modèle de Dakar
Tableau 23: Caractéristiques des gaines T-Tape 54
Tableau 24: Devis estimatif des fournitures 56
Tableau 25: Caractéristiques des filtres AZUD 57
Tableau 26: Performances des injecteurs d’engrais “ Venturi ” 58

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Liste des figures

Figure 1 : Caractéristiques d’une pompe à axe vertical 8

Figure 2 : Caractéristiques d’une pompe immergée 9


Figure 3 : Crépine filtrante 11
Figure 4 : Hydrocyclone 11
Figure 5 : Filtre à sable, en fonctionnement normal et en phase de nettoyage 11
Figure 6 : Filtre à tamis 11
Figure 7 : Filtre à disques 12
Figure 8 : Principe de fonctionnement du “ Venturi ” 12
Figure 9 : Quelques modèles d’injecteurs “ Venturi ” 13
Figure 10 : Principe de fonctionnement de la pompe hydraulique 14
Figure 11 : Pompe doseuse électrique 15
Figure 12 : Gaine perforée “ bi-wall ” 17
Figure 13 : Gaine à cheminement long 17
Figure 14 : Goutteur à circuit long uniforme 18
Figure 15 : Goutteur à circuit long non uniforme 18
Figure 16 : Goutteur en dérivation 18
Figure 17 : Goutteur monté en ligne 18
Figure 18 : Exemple de goutteur autorégulant 19
Figure 19 : Loi débit-pression pour les goutteurs non-autorégulants
et autorégulants 19
Figure 20 : Exemple de diffuseur 19
Figure 21 : Courbes caractéristiques des pompes centrifuges et à hélice 20
Figure 22 : Caractéristiques d’une pompe immergée type WINNER E15/4 22
Figure 23 : Abaque de calcul des pertes de charge dans les tuyaux en PE
et en PVC 24
Figure 24 : Choix du filtre à tamis en fonction du débit et des pertes de charge 28
Figure 25 : Pertes de charge le long de la rampe pour des goutteurs autorégulants
de 4l/h, en fonction de la longueur et de l’écartement des goutteurs 31
Figure 26 : Conception d’un lysimètre à drainage libre 32
Figure 27 : Dimension du bac “ USWB Class A ” 33
Figure 28 : Schéma de raisonnement d’un réseau d’irrigation localisée 46
Figure 29 : Plan parcellaire et plan coté de l’exploitation 48
Figure 30 : Tracé du réseau d’irrigation dans l’exploitation 49
Figure 31 : Disposition du réseau d’irrigation localisée pour le modèle de Dakar 53
Figure 32 : Tracé du réseau dans le modèle du Cap-Vert 57

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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

1. Connaissance de l’irrigation localisee


1.1. Définition
L’irrigation localisée ou micro-irrigation est une technique qui consiste à apporter
l’eau au pied des plantes au moyen de canalisations et de distributeurs d’eau. Il est
donc clair que seule une proportion du sol reçoit l’eau d’arrosage. En principe, il
s’agit de la zone colonisée par les racines. Cette méthode est adaptée aux cultures
en lignes.
Les avantages de la micro-irrigation sont mis en évidence depuis des décennies
(FAO,1973 ; Vermeiren et Jobling,1983 ; Veshambre et Vaysse,1980 ; Decroix,1988).
Nécessitant des investissements importants au départ, le système d’irrigation
localisée peut s’avérer intéressant à plusieurs niveaux :
• il est fortement conseillé dans les régions où la pénurie d’eau est chronique. En
effet, ce système engendre des économies d’eau allant de 20 à 50 % par rapport à
l’irrigation gravitaire.
• il est d’une grande utilité lorsque les eaux d’irrigation sont de qualité médiocre,
puisque le sol constamment humide présente un potentiel hydrique faible, donc
l’eau est disponible aux plantes.
• l’alimentation hydrique des cultures est régulière car le système utilise des
doses faibles et des fréquences élevées des apports d’eau. De plus, l’efficience
de l’utilisation de l’eau par les plantes est meilleure, étant donné que les pertes
dans les canaux d’adduction sont minimes. Les pertes d’eau par évaporation sont
également très faibles.
• l’irriguant gère les tours d’eau d’une façon relativement aisée en matière de vitesse
d’exécution des apports.
• l’alimentation minérale des cultures peut être maîtrisée car le système s’adapte
facilement à ce qu’il est convenu d’appeler “ fertigation ” et selon laquelle les
engrais minéraux sont injectés directement dans l’eau d’irrigation.
• les arrosages sont complètement indépendants vis-à-vis des autres techniques
culturales telles que la récolte par exemple.
• les risques de maladies sont fortement réduits car le feuillage n’est pas mouillé,
d’où la diminution de l’impact des problèmes cryptogamiques.

Cependant, il faut dire que l’irrigation localisée est une technologie plutôt
qu’une simple technique. Toutes les qualités énoncées ci-dessus peuvent s’avérer
inexactes dans le cas de :
• mauvaise conception du réseau d’irrigation
• gestion médiocre des arrosages
• maintenance défectueuse du matériel

1.2. Station de tête


1.2.1. Groupe de pompage
S’agissant d’une irrigation sous pression, l’installation doit prévoir un équipement
qui fournit justement la pression nécessaire au fonctionnement du système. Cet
équipement consiste en une station de pompage ou un embranchement au réseau
de distribution d’eau.
Il existe plusieurs types de pompes dont celle à axe horizontal, à axe vertical ou
le type immergé. La figure 1 présente les principales caractéristiques de la pompe
à axe vertical, avec en particulier ses 3 composantes : la tête, la colonne et le corps
qui contient les turbines. La pompe est actionnée par un moteur via la poulie.
La puissance à fournir par le moteur est déterminée selon la puissance absorbée
par la pompe et pour le point de fonctionnement considéré. Le moteur peut être
thermique ou électrique.

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Contrairement à la pompe à axe vertical où seul le corps est immergé, la


pompe immergée signifie que le corps et le moteur sont tous les deux situés sous
le niveau de l’eau (figure 2). Ils sont maintenus en position suspendue grâce à la
tuyauterie de refoulement. Un câble, spécialement étudié pour séjourner dans l’eau
et maintenu attaché à la canalisation de refoulement, pénètre dans le bloc moteur
pour l’alimenter en énergie électrique. En surface, il n’existe que le dispositif de
commande et de protection du moteur.
En tout état de cause, le choix de la pompe dépend :
• du débit demandé et de la pression nécessaire au service ;
• de la source de la force motrice disponible ;
• du rabattement du plan de l’eau au lieu du pompage ;
• du rendement de la pompe déterminé par ses courbes caractéristiques.

Tête

1 - Arbre de tête
2 - Poulie plate d’entraînement
3 - Cage à roulement
4 - Roulement axial
5 - Presse étoupe
6 - Ecrou de réglage du rotor
7 - Roulement radial
8 - Cliquet anti-retour
9 - Bâti de tête
Colonne
10 - Manchon d’accouplement
11 - Manchette de tête
12 - Palier de guidage
13 - Arbre de transmission
14 - Tube d’élément de colonne
Corps
15 - Palier de guidage avec
coussinet caoutchouc
16 - Palier de caoutchouc
17 - Corps de pompe
18 - Cône et écrou
19 - Impulseur
20 - Arbre de corps
21 - Collecteur d’aspiration
22 - Clapet de pied et crépine

Figure 1. Caractéristiques d’une pompe à axe vertical

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1 – Anneau de fermeture
2 – Support tête
3 – Clapet anti-retour
4 – Disque de Clapet
5 - Joint d’étanchéité
6 – Support Coussinet
7 – Coussinet
8 – Rondelle
9 – Ecarteur
10 - Ecarteur
11 – Corps de la pompe
12 – Garde câble
13 – Arbre
14 – Rondelle
15 – Diffuseur
16 – Rotateur
17 – Disque
18 – Rondelle
19 – Ecarteur
20 – Pièce de raccord
21 – Support
22 – Filtre
23 – Moteur

Figure 2. Caractéristiques d’une pompe immergée

1.2.2. Poste de filtration


Par principe, l’eau circulant dans les canalisations du réseau d’irrigation localisée
est délivrée au pied des plantes à travers des orifices de très faible diamètre. Pour
éviter que ces orifices soient obstrués, il faut que l’eau soit bien filtrée. En d’autres
termes, il n’y a pas d’irrigation localisée sans filtration. Les équipements utilisés
sont de diverses natures :

1.2.2.1. La préfiltration
L’eau d’irrigation peut être débarrassée des particules grossières telles que les grains
de sable dès l’amont. Pour ce faire, une crépine filtrante (figure 3) peut être placée
à l’extrémité du tuyau d’aspiration. Elle contient un tamis à mailles de 200 à 400
microns. La crépine filtrante agit comme un filtre autonettoyant puisqu’une partie
de l’eau filtrée est réintroduite dans la crépine selon un jet rotatif pour assurer un
nettoyage permanent.
Un autre moyen de préfiltration peut être installé en amont de la station
de pompage. C’est l’hydrocyclone ou séparateur de particules (figure 4). Son
fonctionnement est basé sur deux mouvements de l’eau :
• Un mouvement tourbillonnant descendant : l’énergie cinétique centrifuge générée
par les mouvements de l’eau entraîne les particules les plus denses vers le fond de
la cuve.
• Un mouvement ascendant créé par l’eau débarrassée des particules denses et qui
est orienté vers une sortie située vers le sommet de la cuve.
L’entretien de l’hydrocyclone consiste à le purger de temps à autre à partir du
bas.

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1.2.2.2. Les différents types de filtres


Les filtres les plus connus sont le filtre à sable, le filtre à tamis et le filtre à disques.
Le filtre à sable (figure 5) est constitué d’une cuve remplie de sable sur une
couche de 40 à 60 cm. Il est le plus conseillé lorsque les particules à filtrer sont des
éléments organiques. L’origine de l’eau a donc une relation directe avec le type de
filtre à adopter. La filtration est parfaite lorsque le sable est siliceux et bien calibré.
Les sables coquilliers d’origine calcaire sont à éviter car ils peuvent réagir avec
l’eau qui les traverse. En tous cas, le sable est à changer environ tous les deux
ans. La taille des particules retenues par le sable est fonction de la granulométrie
du sable filtrant et de la dimension de l’orifice du distributeur d’eau (goutteur,
diffuseur...) On estime (CEMAGREF, 1992) que le filtre doit retenir les particules
de granulométrie supérieure à 1/7 du diamètre de l’orifice du distributeur.
Exemple : si l’orifice est de 0.8 mm, on doit filtrer à 110 microns.
Le filtre à tamis (figure 6) comprend une cuve cylindrique à l’intérieur de
laquelle s’insère un tube ou cartouche dont la paroi est un tamis. Celui-ci, en
matériau plastique ou en acier inoxydable présente des mailles dont la taille est
de 80 à 150 microns. Les particules de dimensions supérieures à cette maille sont
naturellement arrêtées par le tamis. L’entretien de ce type de filtre est aisé et se fait
par simple purge de quelques secondes. La cartouche doit être nettoyée de temps à
autre. Si elle n’est pas en galvanisé, elle risque de s’oxyder très rapidement.
Le filtre à disques (figure 7) constitue l’une des dernières générations de
filtres. Il est fabriqué en matière plastique noire pour éviter tout développement
d’algues. Ce corps, de forme cylindrique, contient à l’intérieur un support placé
longitudinalement et autour duquel sont accolés, les uns contre les autres, plusieurs
dizaines d’anneaux en plastique. Ces anneaux emboîtés laissent alors un passage
pour la circulation de l’eau. Les particules de dimension supérieure à celle du
passage sont arrêtées et éliminées par un système de purge.

1.2.3. Injecteurs d’engrais


Pour tirer plein profit d’une installation d’irrigation localisée, on peut y adjoindre
un équipement d’injection d’engrais. On parle alors d’irrigation fertilisante, ferti-
irrigation ou simplement fertigation. Le paragraphe ci-dessous se propose de
décrire quelques types d’injecteurs d’engrais

1.2.3.1. Types “ Venturi ”


C’est l’un des types les plus simples. Son principe de fonctionnement est basé sur
la présence d’un rétrécissement de la conduite qui accélère le débit du courant et
engendre une dépression qui permet d’aspirer la solution à injecter (figure 8).

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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Figure 3 : crépine filtrante

Figure 4. Hydrocylone

Figure 5. Filtre à sable, en fonctionnement normal (A) ou en phase de nettoyage (B)

Figure 6 : Filtre à tamis

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Figure 7 : Filtre à disques

Figure 8 : Principe de fonctionnement du “ Venturi ”

Le liquide, contenant la solution aspirée, reprend, après son passage dans la


chambre d’injection, une pression positive mais plus faible que la pression d’entrée
initiale du fluide. C’est pour cela qu’on dit que les injecteurs type “ Venturi ” sont
des appareils d’injection par différentiel de pression.
Une large gamme de modèles est disponible sur le marché selon le taux
d’injection exigé. Ainsi chaque modèle est caractérisé par le diamètre de sa ligne
principale et par le diamètre de son microtube d’aspiration (figure 9).

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Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
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Modèle AIV 0484-1 Clapet vanne anti-retour incorporé, avec


Modèle AIV 0584 joint en VITON, bille en TEFLON, ressort
Entrée/Sortie : en HASTELLOY-C. Aspiration filetée ¼~
3/4~ mâle BSP et fixation cannelée pour microtube 6.3 mm

Clapet vanne anti-retour incorporé, avec


Modèle AIV 01078
joint en VITON, bille en TEFLON, ressort
Entrée/Sortie :
en HASTELLOY-C. Aspiration filetée ½~
1~ mâle BSP
et fixation cannelée pour microtube 9.5 mm

Clapet vanne anti-retour incorporé, avec


Modèle AIV 01583-
joint en VITON, bille en TEFLON, ressort
1
en HASTELLOY-C. Aspiration filetée
Entrée/Sortie :
½~ et fixation cannelée pour microtube
1~, 1/2 mâle BSP
12.5 mm

Modèle AIV 02081


Clapet anti-retour non compris.
Entrée/Sortie :
Aspiration filetée 1 1/4~
2~ mâle BSP

Modèle AIV 0100


Clapet anti-retour non compris.
Entrée/Sortie :
Double aspiration filetée 2~
4~ mâle BSP

Figure 9 : Quelques modèles d’injecteurs “ Venturi ”

Le choix d’un modèle est fonction de la pression disponible dans la station de


pompage et du taux d’injection souhaité. A titre d’exemple :
• Modèle : AIV 0484-1
• diamètre ligne principale = ¾ ″
• diamètre micro-tube d’aspiration = 6.3 mm
• pression à l’entrée = 2.4 bars
• pression à la sortie = 1.03 bars
• volume transité = 160 l/heure
• volume injecté = 19 l/heure

L’injecteur “ Venturi ” présente l’avantage d’être peu onéreux à l’installation ;il


nécessite peu de maintenance et fonctionne à l’énergie hydraulique. Par contre, il
est sensible aux fluctuations de la pression lorsqu’il est monté en dérivation.

1.2.3.2. Pompes hydrauliques


Ce type de pompe est actionné par la pression du courant d’eau. Le type le plus
utilisé est le “ DOSATRON ”. C’est une pompe doseuse proportionnelle, c’est-à-
dire que le taux d’injection est toujours proportionnel à la quantité d’eau traversant
l’appareil, même s’il y a des fluctuations de débit et de pression sur la canalisation
principale.
Le principe de fonctionnement de la pompe hydraulique est illustré dans la
figure 10. On y distingue deux phases :
- Phase 1 : l’arrivée de l’eau (A) pousse le piston (B), ce qui entraîne la sortie du
mélange en (C). En même temps, le piston plongeur (D) aspire le produit et

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l’injecte dans la chambre d’homogénéisation. En haut de course (haut), les clapets


(2) s’ouvrent et les clapets (1) se ferment.
- Phase 2 : le piston (B) descend et une partie de la solution est injectée dans la
chambre d’homogénéisation. En bout de course (bas), les clapets (1) s’ouvrent, les
clapets (2) se ferment et le cycle recommence.

Figure 10 : Principe de fonctionnement de la pompe hydraulique

Les modèles existant de pompes DOSATRON diffèrent selon le volume débité


et les pressions de service. Certaines de leurs caractéristiques sont présentées au
tableau 1.
Tableau 1
Caractéristiques des pompes DOSATRON
Modèles DI 16 D8R D20 R
Débit de fonctionnement
-minimum 10 l/h 500 l/h 1000 l/h
-maximum 2.5 m3/h 8 m3/h 20 m3/h
Pression de service 0.3 à 6 bars 0.15 à 8 bars 0.12 à 10 bars
Dosage 0.2 à 1,6 % 0.2 à 2 % 0.2 à 2 %
Solution injectée 0.02 à 40 l/h 0.2 à 160 l/h 2 à 400 l/h
Perte de charge à débit max. 0.9 bars 0.5 bars 0.43 bars
Hauteur d’aspiration max. 4m 4m 4m
La pompe DOSATRON nécessite un entretien régulier par un démontage et un graissage. Etant fabriqué en matière
plastique, le corps de pompe peut être endommagé par les particules non solubles dans le cas d’une filtration
défectueuse.

1.2.3.3. Pompes doseuses électriques


Elles sont constituées d’un moteur électrique entraînant, soit une pompe alternative
à membrane ou à piston (figure 11), soit une pompe rotative, ou encore un
mécanisme qui écrase périodiquement un tuyau souple. La liaison entre le moteur
et la pompe à injection est généralement mécanique.

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Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Figure 11 : Pompe doseuse électrique

Les pompes doseuses électriques sont précises et fiables. Elles permettent


de disposer d’une gamme étendue de débits d’injection. Leur fonctionnement
peut être complètement automatique. Plusieurs pompes électriques peuvent être
montées en parallèle, ce qui permet d’injecter simultanément plusieurs solutions ;
il existe également pour cela des doseurs équipés de plusieurs corps d’injection.
Le seul inconvénient réside dans le fait de pouvoir disposer de l’énergie électrique
pour la mise en service de telles pompes.

1.2.4. Autres accessoires


Pour rendre le service attendu d’une station de pompage, appelée aussi station de
tête de réseau, celle-ci doit contenir des équipements autres que le groupe moto-
pompe, les filtres et l’injecteur d’engrais. L’importance de ces équipements (en
nombre et en qualité) dépend du volume d’eau débité, de la pression assurée, de la
source d’eau, de la taille de l’exploitation et du degré d’intensification des cultures.
Passons en revue les équipements les plus communément rencontrés :
• Un clapet anti-retour : son rôle peut être déterminant dans le maintien à l’état
rempli d’eau de la colonne de refoulement, surtout lorsque celle-ci, contient
un arbre de rotation et des pièces en caoutchouc nécessitant un refroidissement
permanent.
• Un compteur volumétrique : il est intéressant pour comptabiliser le volume d’eau
utilisé et sert de moyen de pilotage des irrigations.
• Un limiteur de débit et un régulateur de pression : leur effet se fait sentir lorsque la
pression disponible est supérieure à la pression requise (raccordement à un réseau
existant). Ainsi, les risques de “ coups de bélier ” sont éliminés.
• Une purge d’air : c’est un moyen très efficace pour éliminer l’air emprisonné dans
les canalisations. Son utilisation est particulièrement indiquée dans les points
culminants d’une exploitation à sol accidenté. En l’absence de cet instrument, le
risque de cassure des canalisations est réel.
• des vannes : c’est une évidence de disposer de vannes dont le rôle est multiple :
sectionnement, purge, limitation de débit, régulation de l’injection d’engrais.
• des manomètres : la simple lecture de la pression peut donner des indications
précieuses sur l’efficacité de la filtration et sur l’état de fonctionnement du groupe
moto-pompe.

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1.3. Matériel d’amenée d’eau


Il s’agit des canalisations qui vont véhiculer l’eau depuis la station de pompage
jusqu’au pied des plantes. Leur dimension est raisonnée en fonction du débit
transporté et de la pression supportée. Depuis l’amont vers l’aval, un réseau
d’irrigation localisée comporte :
• une conduite principale : elle relie les différents porte-rampes jusqu’au point
d’eau. Elle peut être fabriquée en polyéthylène (P.E.), en chlorure de polyvinyle
(P.V.C) ou en amiante-ciment.
• des porte-rampes : ils alimentent les rampes d’irrigation par des départs sur un côté
ou sur les deux côtés. Ils sont généralement en P.V.C rigide ou en P.E. flexible
• des rampes : ce sont les canalisations qui déterminent finalement les lignes de
culture, fabriquées souvent en P.E, elles portent les distributeurs d’eau (goutteurs
ou autres) régulièrement disposés sur la rampe. Celle-ci présente des diamètres
allant de 12 à 32 mm.
Toutes ces conduites sont raccordées entre elles par des accessoires du type
coudes, tés, réductions, colliers de prise de charge. En matière de disponibilité de
ces différents types de canalisations, le commerce n’offre pas tous les diamètres
voulus. Néanmoins, une gamme assez large de choix existe pour les diamètres.
Le tableau 2 ci-après donne quelques caractéristiques des tubes en P.V.C, pour
des pressions nominales allant de 4 à 16 bars. Il faut remarquer que chaque type
de canalisation est caractérisé par un diamètre intérieur et un autre extérieur. La
différence, c’est-à-dire l’épaisseur, a une relation directe avec la pression nominale
tolérée par la canalisation. Le coût de ces canalisations est d’autant plus cher que le
diamètre est grand et que la pression nominale est élevée.

1.4. Organes de distribution d’eau


Dans tout réseau d’irrigation localisée, l’eau véhiculée par les rampes est délivrée
au voisinage des plantes par l’intermédiaire de distributeurs. Ceux-ci peuvent être
apparents ou cachés, ou réduits à un simple orifice. Leur importance est capitale
car ils représentent 25 à 35% du coût global de l’installation. Le service attendu
de ces distributeurs est d’assurer un débit faible mais surtout régulier et constant,
d’être peu sensibles à l’obstruction et au colmatage et d’être d’un entretien facile.
Les distributeurs sont classés selon plusieurs critères :
Tableau 2
Diamètres (en mm) intérieurs (d) et extérieurs (D) des tubes P.V.C, leur épaisseur (s) et leur
poids (p) pour différentes pressions (PN)
D PN 4 bars PN 6 bars PN 10 bars PN 16 bars
s d p s d p s d p s d p
50 1,8 46,4 0,43 2,4 45,2 0,56 3,7 42,6 0,87
63 1,8 59,4 0,54 1,9 59,2 0,57 3 57 0,87 4,7 53,6 1,4
75 1,8 71,4 0,64 2,2 70,6 0,72 3,6 67,8 1,25 5,6 63,8 1,75
90 1,8 86,4 0,8 2,7 84,6 1,1 4,3 81,4 1,8 6,7 76,6 2,6
110 2,2 105,6 1,2 3,2 103,6 1,7 5,3 99,4 2,7 8,2 93,6 4
125 2,5 120 1,3 3,7 117,6 2,2 6 113 3,3 9,3 106,4 5,1
140 2,8 134,4 1,9 4,1 131,8 2,7 6,7 126,6 4,3 10,4 119,2 6,6
160 3,2 153,6 2,4 4,7 150,6 3,6 7,7 144,6 5,6 11,9 136,2 8,2
180 3,6 172,8 3 5,3 169,4 4,4 8,6 162,8 7 13,4 153,2 10,5
200 4 192 3,9 5,9 188,2 5,6 9,6 180,8 8,5 14,9 174,2 13,1
225 4,5 216 4,8 6,6 211,8 6,7 10,8 203,4 11 - - -
250 4,9 240,2 5,9 7,3 235,4 8,5 11,9 226,2 13,3 - - -
280 5,5 269 6,5 8,2 263,6 10,7 13,4 253,2 16,7 - - -
315 6,2 302,6 9,8 9,2 299,6 13,2 15 285 21,2 - - -
355 7 341 12,8 10,4 334,2 17 - - - - - -
400 7,9 384,2 15,1 11,7 376,6 22,2 - - - - - -
450 8,9 432,2 18,4 - - - - - - - - -
500 9,8 480,4 23 - - - - - - - - -
560 11 538 28,8 - - - - - - - - -
630 12,4 605,2 28 - - - - - - - - -

16
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

1.4.1. Gaines et tubes poreux


Dans ce cas, il n’y a pas de distributeur proprement dit. La canalisation assure à la
fois la fonction de transport et celle de distribution. Etant donné que l’eau arrive
avec une certaine énergie et que celle-ci doit être dissipée à la sortie de l’orifice,
divers mécanismes sont utilisés à cette fin :

1.4.1.1. Gaines perforées à double-paroi


C’est le cas de la gaine BI-WALL (figure 12). Elle est constituée de deux tubes
en P.E. accolés l’un contre l’autre et munis d’un nombre considérable d’orifices
(écartements de 15 à 360 cm). Le premier tube servant pour le transport est muni de
perforations dissipatrices d’énergie ; celles du second tube servent à la distribution
de l’eau. Le débit est souvent exprimé en litres d’eau par mètre de longueur. Il est
de 1 à 8 l/m.l. suivant l’écartement des sorties et la pression de service (0,15 à 1 bar).

Figure 12. Gaine perforée BI-WALL

1.4.1.2. Gaine à cheminement long


C’est le cas de la gaine T-TAPE (figure 13). La dissipation de l’énergie se fait par
un cheminement long, se terminant par un orifice. L’eau circulant dans la rampe est
conduite dans une sorte de labyrinthe avant de sortir à l’air libre par l’orifice. Le
nombre de perforations et leurs écartements sont laissés au choix de l’utilisateur.

Figure 13 : Gaine à cheminement long.

1.4.2. Goutteurs
Par définition, ce sont des distributeurs ponctuels de l’eau. Cette dernière tombe
donc en un point à la surface du sol, selon un débit faible variant de 2 à 8 l/heure
à une pression de service de 1 bar (charge de 10 mètres colonne d’eau). C’est le
véritable goutte-à-goutte.

1.4.2.1. Goutteurs à circuit long ou court


Le mode de dissipation de l’énergie à l’intérieur du goutteur constitue le mode de
fonctionnement hydraulique de celui-ci. Lorsque la section de passage de l’eau est
constante, le cheminement est dit long et uniforme. C’est le cas des tubes capillaires
montés sur une rampe d’irrigation (figure 14). La dissipation de l’énergie se fait
par frottement des particules d’eau le long de la paroi. Ils sont également dits à
écoulement laminaire.
Pour les goutteurs à circuit long non uniforme, le filet d’eau est forcé à faire
un cheminement dessiné sous forme de labyrinthe ou à rencontrer des chicanes
(figure 15). L’écoulement est dit «turbulent».

17
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1.4.2.2. Goutteurs en ligne ou en dérivation


Il s’agit d’une distinction entre les goutteurs, basée sur leur mode de fixation sur la
rampe. Les goutteurs montés en dérivation sont équipés d’un embout aménagé en
“ tête de vipère ” pour permettre une fixation solide sur la rampe (figure 16). Ce
type de goutteurs présente généralement un écoulement turbulent.
Le goutteur est monté en ligne (figure 17) lorsque tout le débit véhiculé par la
rampe le traverse. Il est muni de deux embouts cannelés et son montage, qui se fait
en usine et chez l’utilisateur, nécessite au préalable le sectionnement de la rampe.
Le goutteur intégré est exclusivement monté en usine, lors de l’opération dite
d’extrusion. La dissipation de l’énergie se fait selon un cheminement long non
uniforme et l’écoulement est de type turbulent.

Figure 14 : Goutteur à circuit long uniforme Figure 15 : Goutteur à circuit long non
uniforme

Figure 16 : Goutteur en dérivation Figure 17 : Goutteur monté en ligne

1.4.2.3. Goutteurs autorégulants en non-autorégulants


La sensibilité aux variations de pression est une caractéristique importante pour
le praticien. Elle résulte de la relation qui existe entre le débit d’un goutteur et la
pression au niveau de la rampe, selon la formule. :

Q=K.Hx
dans laquelle Q = débit du goutteur (en l/h)
K = Constante dimensionnelle
H = pression s’exerçant dans la rampe ou charge exprimée en mètre
colonne d’eau (mCE)
x = exposant caractéristique du goutteur
Les goutteurs autorégulants sont caractérisés par un débit qui reste constant
même lorsque la pression varie dans une certaine fourchette. Ces goutteurs sont
également appelés à charge compensée. La régulation du débit est obtenue au

18
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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

moyen d’une membrane placée au milieu du goutteur et qui, en se déformant,


obture plus ou moins l’orifice de passage (figure 18).

Figure 18. Exemple de goutteur autorégulant

Les goutteurs non-autorégulants ne sont pas équipés pour contrecarrer les


variations de la pression. Ainsi, lorsque celle-ci s’accroît, le débit augmente et
inversement. A l’opposé, la valeur du débit plafonne lorsque la pression varie entre
deux valeurs seuils dans le cas des goutteurs autorégulants. C’est ce qui ressort de
la figure 19.
Débit Débit

Figure 19 : Loi débit-pression pour les goutteurs non-autorégulants (A) et autorégulants (B)

1.4.3. Diffuseurs
Ce sont des distributeurs d’eau dont le débit varie d’environ 20 à 60 l/h.
Contrairement aux goutteurs, la zone mouillée est une tâche dont la forme est
variable selon le type de diffuseurs : un disque pour ceux à jet fixe ou à jet tournant,
une tâche en demi-cercle pour ceux équipés en déflecteurs. Les diffuseurs sont
montés en dérivation, soit directement sur la rampe (figure 20), soit sur un support.

Figure 20 : Exemple de diffuseur

19
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1.4.4. Ajutages calibrés


L’exemple le plus connu est le procédé BAS-RHONE. Les distributeurs sont
caractérisés par des orifices assez grands (1.2 à 2.1 mm) assurant un débit allant de
35 à 100 l/heure à une pression de 1 bar. Ils sont de ce fait peu sensibles au bouchage.
L’eau sortant sous forme de jet nécessite la présence d’un manchon qui recouvre le
distributeur agissant comme brise-jet. Les ajutages sont spécialement conçus dans
le cas de vergers. L’eau percole au pied des arbres et nécessite l’aménagement de
rigoles à l’image de l’irrigation gravitaire.

2. Choix du matériel d’irrigation localisee

2.1. Choix du groupe de pompage


Le choix du moteur destiné à entraîner la pompe d’une station de pompage doit se
faire en fonction de :
• la puissance absorbée par la pompe ;
• la source d’énergie disponible (électrique ou thermique)
• le type de pompe

La puissance absorbée par la pompe se présente sous forme d’une courbe


parabolique (figure 21). Cette courbe est plongeante pour les pompes centrifuges.
Elle se relève plus nettement dans le domaine de faibles débits pour les pompes à
hélice.

H= hauteur manométrique totale (mCE) ; Q= débit (m3/s) ; P= puissance (KW) ;


η = rendement (%)

Figure 21. Courbes caractéristiques des pompes centrifuge (A) et à hélice (B)

Ainsi, le choix de la pompe est dicté par plusieurs paramètres dont :


• la hauteur manométrique totale (HMT) :c’est la différence de pression en mètres
colonne d’eau entre les niveaux d’aspiration et de refoulement, majorée des
différentes pertes de charge (J) occasionnées par le mouvement de l’eau dans les
canalisations

HMT = Hgéométrique + Jaspiration + Jrefoulement

• le rendement : chaque type de pompe présente une valeur maximale de rendement,


au voisinage de laquelle il faudra s’efforcer d’utiliser la pompe. A titre indicatif,
le tableau 3 donne un ordre de grandeur du rendement optimum des pompes
centrifuges.

20
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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Tableau 3
Ordre de grandeur de rendement (η) des pompes centrifuges
Basse pression Haute pression
Caractéristiques
(H < 5 m) (H > 20 m)
Q (l/s) 3 25 2 25 100
η 0.56 0.78 0.53 0.81 0.84

• la puissance : la puissance absorbée sur l’arbre de la pompe est donnée par la


formule
P = Q. HMT. ρ / 102,2 η

Où P : puissance absorbée en KW (retenir que 1 KW = 1,36 CV)


Q : débit en l/s
ρ : masse volumique de l’eau (kg/dm3)
η : rendement de la pompe
HMT : hauteur manométrique totale en mètres colonne d’eau

La puissance à fournir par le moteur est fonction de la puissance absorbée par la


pompe et pour le point de fonctionnement considéré. Toutefois, il sera prudent de
majorer la puissance absorbée par la pompe des pourcentages suivants :
20 % si la puissance absorbée est comprise entre 4 et 20 KW
10 % si la puissance absorbée est supérieure à 20 KW

D’où la formule :
Pmoteur = (1,10 à 1,20) Ppompe / ηmoteur
Où Pmoteur puissance à fournir par le moteur (KW)
Ppompe : puissance absorbée par la pompe (KW)
ηmoteur : rendement du moteur (0,8 si moteur neuf, 0,7 si moteur usagé)

Généralement, le choix de la pompe se fait selon le catalogue du constructeur.


A titre d’exemple, une pompe immergée du type WINNER E 15/4 (figure 22) sera
composée de 4 cellules, servira pour des hauteurs manométriques totales HMT
allant jusqu’à 20 mCE. Son rendement optimum de l’ordre de 55 % se traduira par
un volume d’eau débité de 12 à 16 m3/heure. La puissance consommée sera de 0.24
KW/étage, soit 0.24 x 4 = 0.96 KW.

21
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Figure 22. Caractéristiques d’une pompe immergée type WINNER E15/4

2.2. Choix des canalisations


Dans un réseau d’irrigation localisée, les canalisations considérées sont la rampe
portant les distributeurs d’eau, les porte-rampes et les canaux d’amenée. Elles sont
toutes de section circulaire et sont fabriquées en P.E. pour les rampes et en P.V.C
pour les portes-rampes et les canaux d’amenée.
Une canalisation donnée est caractérisée par son diamètre et par la vitesse de
circulation d’eau, selon la formule :
Q = V. S
Où Q : débit en m3/s
V : vitesse en m/s
S : section en m2
Le frottement des particules d’eau le long des parois donne lieu à une dégradation
de l’énergie en chaleur appelée perte de charge (J). On distingue la perte de charge
linéaire observée le long des canalisations et la perte de charge singulière qui se
produit dans des singularités (coude, Té, vanne, crépine...). Pour les conduites
circulaires en P.E. ou en P.V.C, l’équation de BLASIUS est adoptée pour le calcul
des pertes de charge :
J = 47.8 D-4.75 Q1.75
Où J : en g/cm2/mètre de longueur
D : mm
Q : l/heure
La perte de charge linéaire (Jl) est donc fonction du diamètre et du débit. La perte
de charge singulière (Js) est de 10 à 20 % de Jl. La perte de charge totale (Jt) est la
somme de ces deux grandeurs.

22
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Jt = Jl + Js

Le calcul des pertes de charge est fastidieux lorsqu’il est réalisé à la main. D’où
le recours aux logiciels informatiques, à des nomogrammes ou à des abaques
(figure 23).
En définitive, le choix d’une canalisation doit être optimisé par la recherche
de :
• Un diamètre suffisamment grand pour que les pertes de charge soient les
plus faibles possibles mais avec une vitesse d’écoulement supérieure à
0.5 m/s.
• Un diamètre suffisamment petit pour que le coût d’installation soit
raisonnable, avec des pertes de charge tolérables et une vitesse d’écoulement
inférieure à 2.0 m/s.
Le diamètre économique peut être choisi en fonction du débit, par la relation :
diamètre = Q lorsque Q est exprimé en m3/s.
Le choix de la vitesse d’écoulement est tout aussi important car si :
• V < 0.5 m/s , il y a risque de sédimentation des particules non dissoutes dans
la rampe, d’où bouchage des goutteurs ;
• V > 2.0 m/s, il y a risque de cavitation et cassure des canalisations.

Le tableau 4 offre un choix entre différentes canalisations, en fonction du débit


véhiculé, des pertes de charge et de la vitesse. D’un autre côté, il est normal que
la vitesse diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la station de pompage.
Un réseau d’irrigation localisée est constitué de quelques centaines, voire quelques
kilomètres linéaires. Puisque le débit va en diminuant, on est souvent obligé de
diminuer la section pour augmenter la vitesse. C’est ce qui se fait en réalité pour
les porte-rampes. Le tableau 5 donne une composition de porte-rampe (un ou
plusieurs diamètres télescopés) de façon à limiter les pertes de charge à moins de
1 mCE.

23
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Figure 23. Abaque de calcul des pertes de charge dans les tuyaux en P.E. et en P.V.C

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Tableau 4
Choix des canalisations en fonction des pertes de charge (J), de la vitesse (V) et
du débit (Q)

Q : débit (l/s)
V : vitesse (m/s)
J : perte de charge (mCE/km de longueur)
D : diamètre extérieur (mm)
Q D-50 D-63 D-75 D-90 D-110 D-125 D-140 D-160 D-180 D-200 D-225 D-250
V J V J V J V J V J V J V J V J V J V J V J V J
1.5 0.90 18.5 0.55 5.8
2.0 1.20 32.0 0.74 10.0 0.52 4.2
2.5 1.50 47.8 0.92 15.0 0.64 6.3 0.45 2.7
3.0 1.80 67.0 1.11 20.3 0.77 8.8 0.54 3.7
3.5 2.10 88.0 1.29 27.5 0.90 11.7 0.63 4.9
4.0 2.40 112.0 1.47 35.0 1.03 15.0 0.72 6.3 0.48 2.3
4.5 1.66 43.5 1.17 18.8 0.81 7.8 0.54 2.9
5.0 1.84 52.2 1.29 22.5 0.90 9.5 0.60 3.5 0.46 1.9
5.5 2.03 63.0 1.42 27.0 0.99 11.2 0.66 4.2 0.51 2.3
6.0 2.20 73.0 1.55 31.0 1.08 13.2 0.72 4.9 0.56 2.7
6.5 2.40 85.0 1.68 36.0 1.17 15.2 0.78 5.7 0.61 3.1 0.48 1.8
7.0 1.80 41.0 1.26 17.4 0.84 6.5 0.65 3.5 0.52 2.1
7.5 1.93 46.5 1.36 20.0 0.90 7.4 0.70 4.0 0.56 2.4
8.0 2.07 52.5 1.45 23.0 0.96 8.3 0.75 4.5 0.59 2.6
8.5 2.19 59.0 1.54 25.2 1.02 9.4 0.79 5.1 0.63 3.0 0.48 1.5
9.0 2.32 65.5 1.63 27.9 1.08 10.4 0.84 5.6 0.67 3.3 0.51 1.7
9.5 2.46 72.0 1.72 30.8 1.14 11.5 0.89 6.2 0.71 3.6 0.54 1.9
10 1.81 32.7 1.20 12.6 0.93 6.8 0.74 4.0 0.57 2.1 0.45 1.2
12 2.17 46.5 1.44 17.5 1.12 9.5 0.89 5.5 0.68 2.9 0.54 1.6
14 2.52 62.0 1.68 23.4 1.30 11.6 1.04 7.3 0.79 3.8 0.62 2.1 0.51 1.4
16 1.92 29.5 1.49 16.0 1.19 9.4 0.91 4.9 0.71 2.7 0.58 1.6 0.46 1.0
18 2.15 36.2 1.67 19.7 1.34 11.5 1.02 6.0 0.80 3.4 0.65 2.0 0.52 1.2
20 2.38 44.3 1.86 24.1 1.48 14.0 1.14 7.1 0.89 4.1 0.72 2.5 0.57 1.4 0.46 0.8
25 2.97 66.1 2.32 36.2 1.85 20.1 1.42 11.3 1.11 6.1 0.91 3.7 0.72 2.1 2.1 1.3
30 2.77 50.0 2.21 29.4 1.69 15.3 1.33 8.7 1.08 5.2 0.86 3.0 0.69 1.8
35 2.58 38.5 1.98 20.5 1.56 11.4 1.26 6.9 1.00 3.9 0.81 2.3
40 2.26 25.9 1.78 14.5 1.44 8.9 1.15 5.0 0.92 3.0
45 2.53 32.0 2.00 18.3 1.63 11.0 1.29 6.3 1.04 3.7
50 2.23 22.2 1.81 13.3 1.43 7.6 1.16 4.5
55 2.45 26.1 1.99 15.8 1.58 9.0 1.27 5.4
60 2.15 18.6 1.72 10.5 1.38 6.3
65 2.33 21.5 1.87 12.3 1.50 7.2
70 2.52 24.5 2.00 14.0 1.61 8.3
75 2.15 16.2 1.72 9.4
80 2.30 17.9 1.84 10.7
85 2.43 20.0 1.95 11.8
90 2.58 22.2 2.07 13.1
95 2.18 14.3
100 2.29 15.8
110 2.52 18.7

25
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Tableau 5
Composition (longueur L, diamètre φ) d’un porte-rampe, en fonction de sa longueur,
du débit véhiculé, de façon à limiter les pertes de charges à moins de 1 mCE (100g/cm2).
Débit
Longueur de l’antenne de distribution (m)
en
tête
50 60 70 80 90 100 120 140 160 180 200
(m3/h)
50m28 60m28 70m28 80m28 90m28 100m28 120m28 140m28 160m28 180m28 10m28
1
L Φ 190m35,2
50m28 10m35,2 10m35,2 20m35.2 30m35.2 40m35.2 60m35.2 80m35.2 120m35.2 10m44 20m42
2 50m28 60m28 60m28 60m28 60m28 60m28 60m28 40m28 130m35.2 150m35.2
40m28 30m28
20m35.2 30m35.2 40m35.2 60m35.2 10m44 10m44 30m44 50m44 70m44 90m44 110m44
3 30m28 30m28 30m28 20m28 50m35.2 90m35.2 60m35.2 60m35.2 50m35.2 60m35.2 90m35.2
30m28 30m28 30m28 40m28 30m28
50m35.2 10m44 20m44 30m44 30m44 40m44 70m44 110m44 10m55.4 20m55.4 30m55.4
4 50m35.2 50m35.2 50m35.2 60m35.2 60m35.2 50m35.2 30m35.2 120m44 130m44 170m44
30m35.2 30m35.2
20m44 20m44 30m44 50m44 60m44 20m55.4 30m55.4 30m55.4 40m55.4 60m55.4 70m55.4
5 30m35.2 40m35.2 40m35.2 30m35.2 30m35.2 50m44 60m44 70m44 90m44 70m44 100m44
30m35.2 30m35.2 40m35.2 30m28 50m35.2 30m35.2
30m44 40m44 60m44 10m55.4 10m55.4 20m55.4 30m55.4 50m55.4 60m55.4 80m55.4 120m55.4
6 20m35.2 20m35.2 10m35.2 40m44 80m44 50m44 90m44 60m44 100m44 100m44 80m44
30m35.2 30m35.2 30m35.2
50m44 10m55.4 10m55.4 20m55.4 30m55.4 30m55.4 50m55.4 70m55.4 90m55.4 110m55.4 140m55.4
7 50m44 60m44 60m44 30m44 70m44 40m44 40m44 40m44 70m44 60m44
30m35.2 30m35.2 30m35.2 30m35.2
10m55.4 10m55.4 20m55.4 30m55.4 40m55.4 40m55.4 60m55.4 90m55.4 120m55.4 10m66 20m66
8 40m44 50m44 50m44 50m44 50m44 60m44 60m44 50m44 40m44 130m55.4 140m55.4
40m44 40m44
10m55.4 20m55.4 30m55.4 40m55.4 40m55.4 50m55.4 80m55.4 110m55.4 10m66 30m66 50m66
40m44 40m44 40m44 40m44 50m44 50m44 40m44 30m44 150m55.4 120m55.4 110m55.4
9
30m44 40m44

20m55.4 20m55.4 30m55.4 40m55.4 50m55.4 70m55.4 120m55.4 20m66 30m66 50m66 70m66
10 30m44 40m44 40m44 40m44 40m44 30m44 90m55.4 130m55.4 130m55.4 130m55.4
30m44

2.3. Choix des filtres


La présence d’un hydrocyclone est justifiée lorsque les particules à filtrer sont des
grains de sable par exemple. Il est conseillé dans une station de pompage installée
au niveau d’un puits ou un forage nouvellement aménagé. Mais chaque appareil
fonctionne dans un intervalle précis de débits. Il doit donc être choisi de façon bien
adaptée au débit à filtrer.
Le filtre à sable est le plus indiqué pour la filtration des particules organiques du
type algue. Pour ce faire, le sable doit être roulé et d’une seule granulométrie pour
permettre une filtration homogène.
Il n’est pas judicieux de choisir un gros filtre à sable pour filtrer un débit trop
important. Mieux vaut choisir une batterie de filtres à sable pour faire le même
travail. A titre d’exemple, si le débit à filtrer est de 90 m3/h, il faut opter pour 3
filtres de 30 m3/h chacun et qui seront montés en parallèle.
Le filtre à tamis complète le travail du filtre à sable lorsqu’il est placé à l’aval de
celui-ci. Il peut ainsi arrêter les particules organiques qui ont à peu près la même
densité que l’eau. La dimension des mailles détermine l’efficacité et les limites
pratiques d’emploi. Il faut donc connaître les ouvertures des mailles du filtre
utilisé.
Ainsi, les tamis sont classés selon le nombre d’ouvertures par pouce (mesh) de
tamis. Le tableau 6 donne la relation entre le nombre de mesh et les ouvertures
correspondantes.

26
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Tableau 6
Correspondance entre mesh et ouvertures du filtre à tamis
Nombre de mesh Vide de mailles en microns
20 840
40 420
80 172
140 105
200 75

Mais il faut également connaître la taille des particules à filtrer pour bien orienter
le choix d’un filtre à tamis. Le tableau 7 présente la relation entre la taille des
particules et le nombre de mesh.
Tableau 7
Taille des particules et nombre de mesh
Classe de texture Granulométrie en microns Nombre de mesh
Sable très grossier 1000 à 2000 18 à 10
Sable grossier 500 à 1000 35 à 18
Sable moyen 250 à 500 60 à 35
Sable fin 100 à 250 160 à 60
Sable très fin 50 à 100 270 à 160
Limon 2 à 50 -
Argile inférieur à 2 -

Ainsi, un filtre à tamis de 200 mesh (passage de 75 microns) ne retiendra qu’une


partie du sable très fin, alors qu’il laissera passer les limons et les argiles.
D’un autre côté, un filtre quelconque développera une capacité de filtration
donnée et qu’il faudra adapter au débit disponible. Egalement, le filtre donne lieu à
une perte de charge au passage de l’eau et qu’il faudra comptabiliser lors du calcul
de la hauteur manométrique totale. En résumé, la consultation du catalogue du
constructeur (figure 24) peut aider l’utilisateur à faire son choix.
A titre d’exemple, la filtration d’un débit de 45 m3/h peut se faire à l’aide d’un
filtre à tamis à 120 mesh, de 3 pouces (modèle 7500) et donne lieu à une perte de
charge de 0.15 bars (ou 150 g/cm2).
Le filtre à disques est souvent installé à l’aval de la station de pompage, derrière
l’injecteur d’engrais. Il permet de filtrer toutes les particules qui passent l’obstacle
du filtre à sable et du filtre à tamis, telles que les grains de limon. Fabriqué en
matière plastique noire, il évite le développement d’algues et il n’est pas corrodable.
Pour une question d’utilisation pratique, la couleur des éléments filtrants
(disques ou lamelles) est codifiée de telle façon que chaque couleur correspond à
une capacité de filtration déterminée, c’est-à-dire, un nombre de mesh donné et un
vide de maille donné.

27
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Figure 24. Choix du filtre à tamis en fonction du débit et des pertes de charge.

A titre d’illustration, le tableau 8 présente les différentes couleurs adoptées par


la société LEGO pour les disques de leurs filtres, avec une correspondance du type
de filtration et du champ d’application.

tableau 8
Code des couleurs adopté par la Société LEGO (*) pour les lamelles de
filtration
Vide de
Nombre Type de Application
Couleur mailles
de mesch filtration conseillées
(microns)
vert-clair 5 3000 Eau potable,
rose 10 1500 FINE piscine,
vert foncé 20 750 applications
noir 50 300 industrielles
brun 75 200
rouge 100 150 NORMALE goutte-à-goutte
bleu 125 120
vert 150 100
gris 175 85
bleu clair 200 75 GROSSIERE aspersion,
jaune 300 50 préfiltration,
olive 500 30 jardins.

(*) Références présentées dans la liste des fournisseurs (Annexe 3)

2.4. Choix des distributeurs


Dans le paragraphe traitant de la filtration, il est clair que toutes les particules
fines ne sont pas totalement éliminées. Une certaine proportion parvient jusqu’aux

28
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

distributeurs. Il faut donc faire un choix judicieux lors de l’acquisition du matériel


et pour une bonne exploitation de ce matériel.
En raison de la faible section d’écoulement du goutteur (inférieure à 2mm),
la fabrication doit être précise. De petites différences de diamètre entraînent
des variations assez grandes de débit. De plus, les faibles sections s’obstruent
facilement. L’augmentation de la section diminuerait la perte de charge, donc
accroîtrait le débit. Aussi se trouve-t-on devant deux exigences contradictoires :
obtenir un faible débit moyennant une forte perte de charge, et conserver une
section importante pour éviter l’obstruction. Ce qui explique la grande variabilité
de distributeurs actuellement disponibles.
En France, le CEMAGREF (1992) a développé trois critères pour apprécier la
qualité des distributeurs d’eau :
L’homogénéité de fabrication, par le calcul du coefficient de variation du débit.
La tolérance aux variations de pression, par la connaissance du coefficient x de
la loi débit-pression (Q = KHx).
La sensibilité à l’obstruction physique, par l’étude du comportement du goutteur
vis-à-vis de 5 niveaux croissants de filtration.

D’une façon générale, les goutteurs à orifice présentant une section de passage de
0.2 à 0.6 mm de diamètre, pour un débit de 2 à 10 l/h, sont sensibles à l’obstruction.
La section d’un goutteur à cheminement long, ayant 0.5 à 1.4 mm de diamètre, et
un débit de 2 à 8 l/h, sont peu sensibles au colmatage. Les goutteurs autorégulants
présentent une valeur de l’exposant x (loi débit-pression) inférieure à 0.5. Ils sont
préférables dans les sols accidentés mais leur coût est élevé. Le choix du distributeur
est également dicté par la texture du sol, qui elle-même détermine le pourcentage
d’humidité du sol. Le tableau 9 suivant donne une idée sur l’importance du bulbe
humide en fonction du débit des goutteurs et de la texture du sol.
Tableau 9
Diamètre (φ, m) et section horizontale (S, m2) du bulbe et écartement
(E, m) minimum entre goutteurs sur la rampe pour l’obtention d’une bande
humide continue en fonction du débit du goutteur (g) et de la texture du sol
(G : grossier ; M : moyen ; F : fin)
q (l/h) 1.5 2 4 8 12
sol G M F G M F G M F G M F G M F
φ 0.25 0.60 0.10 0.40 0.85 1.20 0.75 1.20 1.60 1.20 1.60 2.10 1.60 2.00 2.50
S 0.05 0.28 0.95 0.13 0.57 1.13 0.44 1.13 2.01 1.13 2.01 3.46 2.01 3.14 4.91
E 0.2 0.5 0.9 0.3 0.7 1.0 0.6 1.0 1.3 1.0 1.3 1.7 1.3 1.6 2.0

La surface mouillée du sol sous un goutteur augmente avec la finesse de la


texture du sol, le débit du goutteur et le nombre d’applications d’eau. Keller et
Karmelli (1974) ont établi un tableau donnant une estimation du volume mouillé
pour différents écartements et débits des goutteurs et différents types de sols
(tableau 10 ).

29
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Tableau 10
Pourcentage de sol humidifié pour différents écartements entre les rampes et en fonction
des débits et de la texture du sol (G : grossière ; M : moyenne ; F : fine)
Ecartements
débit du goutteur (l/h)
entre les
rampes 4 8 12
G M F G M F G M F
(m)
(0.6)* (1.0) (1.3) (1.0) (1.3) (1.7) (1.3) (1.6) (2.0)
1.0 80 100 100 100 100 100 100 100 100
1.5 53 80 100 80 100 100 100 100 100
2.0 40 60 80 60 80 100 80 100 100
2.5 32 48 64 48 64 80 64 80 100
3.0 26 40 53 40 53 67 53 67 80
3.5 23 34 46 34 46 57 46 57 68
4.0 20 30 40 30 40 50 40 50 60
4.5 18 26 36 26 36 44 36 44 53
5.0 16 24 32 24 32 40 32 40 48
6.0 14 20 27 20 27 34 27 34 40
* espacement recommandé entre les goutteurs le long de la rampe.

En général, il est admis que :


• le nombre et le débit des goutteurs doivent être choisis pour qu’environ 33 % de
la surface du sol soit humectée en climat aride et 20 % en climat humide.
• pour les arbres fruitiers, il faut prévoir 1 goutteur pour 6 à 9 m2 en sol lourd, par
4 à 6 m2 en sol moyen et 2 à 4 m2 par sol léger en zone aride ; et 1 goutteur par 9
à 12 m2 en sol lourd, par 6 à 9 m2 en sol moyen et par 3 à 6 m2 en sol léger en zone
tempérée.
• les écartements suivants entre goutteurs peuvent être adoptés dans le cas de
vergers :
• 0.75 à 1,00 m en sol léger
• 1.25 à 1.50 m en sol moyen
• 1.75 à 2.00 m en sol lourd
• dans le cas de cultures maraîchères, prévoir les écartements suivants entre goutteurs
le long d’une rampe :
• sur sol léger : 30 à 40 cm si goutteurs de 2 l/h
50 à 60 cm si goutteurs de 4 l/h
• sur sol moyen : 50 à 60 cm si goutteurs de 2l/h
60 à 70 cm si goutteurs de 4 l/h
• sur sol lourd : 50 à 70 cm si goutteurs de 1 l/h
60 à 80 cm si goutteurs de 2 l/h

Enfin, la longueur de la rampe est fonction du type de goutteur et de la pente


du terrain. Le constructeur donne généralement les longueurs maximales autorisées
en fonction du type de fonctionnement hydraulique du goutteur. Ces longueurs
sont de loin supérieures pour les autorégulants par rapport aux non-autorégulants.
Nous reproduisons ci-après un tableau des longueurs maximales proposées pour
un goutteur non-autorégulant au type bouton (tableau 11).

30
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Tableau  11
Longueur maximale de la rampe 13/16, équipée en goutteurs non-
autorégulants de 4 l/h, avec une variation de débit de 3.75 %.
Pente (%) Distance entre goutteurs (m)
0.30 0.40 0.50 0.60 0.80 1.00
-5 41.7 54 66.0 76.8 89.6 46.0
-4 40.8 52 63.0 73.8 94.4 114.0
-3 39.8 50.4 60.5 70.2 89.0 107.0
-2 37.5 47.6 57.5 66.6 84.0 100.0
-1 36.0 45.2 54.0 62.4 77.6 92.0
0 33.9 42.4 50.0 57.0 70.4 82.0
+1 31.8 38.8 45.0 51.0 60.8 69.0
+2 29.7 35.6 40.5 45.0 52.0 58.0
+3 27.6 32.4 36.5 39.6 44.0 48.0
+4 25.5 29.6 32.5 34.8 37.6 40.0
+5 23.7 25.8 29.0 30.6 32.2 34.0

D’après le tableau 11, la longueur permise de la rampe est fortement influencée


par l’existence d’une pente. Elle diminue presque de moitié lorsque une pente
négative de 5 % devient positive d’autant.
Par ailleurs, le choix du distributeur doit prendre en considération les pertes de
charge occasionnées le long de la rampe qui porte ces distributeurs. Ainsi, pour un
goutteur autorégulant débitant 4 l/h, les pertes de charge augmentent d’une façon
exponentielle lorsque la longueur de la rampe augmente. Dans l’exemple de la figure
25, des goutteurs espacés de 50 cm sur la rampe, engendrent une perte de charge de
4mCE lorsque la longueur de la rampe est de 60 m, et de 16 mCE lorsque celle-ci
est de 100 m. En conclusion, même si le goutteur autorégulant permet d’adopter
des longueurs importantes de la rampe, il faut que la perte de charge engendrée soit
située dans des limites tolérées.

Figure 25 : Pertes de charge le long de la rampe pour des goutteurs autorégulants de 4 l/h, en
fonction de la longueur et de l’écartement des goutteurs

31
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3. Gestion de l’irrigation et de la fertigation

3.1. Pilotage des arrosages


3.1.1. Notion de ET0
La satisfaction des besoins en eau des cultures repose tout d’abord sur la
connaissance du pouvoir d’évaporation du climat local. Celui-ci est apprécié au
moyen d’une grandeur appelée “ Evapotranspiration potentielle ” (ETP). Elle a
été définie comme étant celle d’un couvert de gazon remplissant les conditions
suivantes :
• en croissance active
• étendu (pour éviter l’effet d’oasis)
• court et dense (éviter la formation d’un microclimat ainsi que des turbulences
aériennes)
• ne manquant pas d’eau
Le concept de l’ETP est aujourd’hui dépassé. Il est remplacé par celui de
l’évapotranspiration de la culture de référence (ET0). Celle-ci est, soit mesurée, soit
calculée.
A. Mesure de ET0 :
Elle s’effectue au moyen d’un lysimètre gazonné. Celui conçu dans la région
d’Agadir (SIRJACOBS, 1988) est d’une installation simple et peu onéreuse. Il peut
être utilisé aussi bien dans le cas d’un couvert gazonné que dans le cas des cultures
(figure 26).

Figure 26 : Conception d’un lysimètre à drainage libre

32
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

La mesure de ET0 constitue la différence entre la quantité d’eau apportée (A) et


le volume d’eau drainée(D) :
ET0 = A - D ± Variation du stock en eau
La variation du stock en eau dans la cuve lysimétrique est négligée du moment
où les mesures se font à l’échelle de la journée. Une autre méthode de mesure de
ET0 est donnée par les bacs évaporants, dont le plus connu est le bac “ USWB Class
A ”. Celui-ci présente les dimensions illustrées dans la figure 27. L’évaporation
propre à un bac donne (Ebac) et doit être convertie par un coefficient empirique (Kb :
coefficient du bac) en la valeur de Eto :
ET0 = Kb. Ebac

Le coefficient Kb tient compte des conditions environnantes du bac, en


particulier :
• du taux de couverture du sol par le végétal
• de l’exposition du bac par rapport à la direction des vents dominants
• de la vitesse du vent
• de l’humidité relative de l’air
• de la proximité du brise-vent.

Le tableau 12 donne les valeurs de Kb en fonction de ces caractéristiques.

Figure 27 : Dimensions du bac “ USWB Class A ”.

33
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Tableau 12
Coefficient Kb du bac “ USWB Class A ” en fonction des conditions environnantes
Emplacement du
en milieu verdoyant en milieu aride
Bac “ Class A ”
Humidité relative
< 40 40-70 > 70 < 40 40-70 > 70
de l’air (%)
Parcours du vent Proximité du Proximité du
Kb Kb
(km/j) brise-vent (m) brise-vent (m)
1 .55 .65 .75 1 .70 .80 .85
< 175 10 .65 .75 .85 10 .60 .70 .80
100 .70 .80 .85 100 .55 .65 .75
1000 .75 .85 .85 1000 .50 .60 .70

1 .50 .60 .65 1 .65 .75 .80


10 .60 .70 .75 10 .55 .65 .70
175-425 100 .65 .75 .80 100 .50 .60 .65
1000 .70 .80 .80 1000 .45 .55 .60

1 .45 .50 .60 1 .60 .65 .70


10 .55 .60 .65 10 .50 .55 .65
425-700 100 .60 .65 .80 100 .45 .50 .60
1000 .65 .70 .80 1000 .40 .45 .55

1 .40 .45 .50 1 .50 .60 .65


10 .45 .55 .60 10 .45 .50 .55
> 700 100 .50 .60 .65 100 .40 .45 .50
1000 .55 .60 .65 1000 .35 .40 .45

B. Calcul de ET0
De nombreuses formules sont proposées depuis plus de 40 ans. Le tableau 13
présente certaines de ces formules, qui diffèrent selon leur degré d’élaboration.
La formule de Blaney-Criddle utilise, par exemple, les paramètres de température
moyenne mensuelle et la durée théorique d’insolation. Celle de Haude utilise
la température et l’humidité relative. La formule qui est actuellement largement
utilisée dans le monde est celle de PENMAN-modifiée. Doorenbes et Pruitt (1975)
présentent dans le Bulletin de la FAO n°24 une méthodologie simplifiée pour
estimer les valeurs de ET0 dans des régions spécifiques.

3.1.2. Coefficient cultural (Kc)


Le coefficient cultural permet de quantifier l’évapotranspiration de la culture
envisagée à partir de ET0, selon la formule :
ET culture = Kc ET0
Kc est donc une donnée de la culture dont la valeur dépend de :
• l’espèce végétale, voire même la variété ,
• les dates de semis ou de plantation
• la longueur du cycle de la culture
• les stades de croissance de la plante

Les valeurs de Kc varient généralement entre 0 et 1. Il arrive qu’elles dépassent la


valeur maximale pour atteindre 1.1 ou 1.2. L’évolution type du coefficient cultural
est comme suit :
• 0.2 à 0.5 en période d’installation de la culture
• 0.5 à 1.0 en période de croissance active
• 1.0 à 1.2 en période de pleine récolte
• 0.6 à 0.8 en fin de culture
Il est impératif de se référer aux données régionales de la culture pour définir
la courbe d’évolution du coefficient cultural et, par conséquent, de quantifier les

34
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Tableau 13
Formules d’estimation de l’évapotranspiration de la culture de référence (ET0)

FORMULE FORME MATHEMATIQUE PARAMETRES REMARQUES

BLANEY-CRIDDLE 1.8 ⋅ t + 32 température (t) très répandue


USA. 1945 E
T 0 = 25.4 ⋅ ⋅p durée théorique Etcult=kc.ETo
100 d’insolation (p)
THORNTHWAITE température (t) ETCult= = ETo
⋅ t 
a
1
0
USA. 1948 E
T 0 = 1.6 ⋅ LD ⋅  
 I 

HAUDE température valable dans des


E
T 0 = (e − e1) ⋅ f
Allemagne . 1952 humidité relative climats humides
TURC radiation (H) utilisation dans
France. 1954 t 50 − R température (t) des zones arides
E
T 0 = (H + 50 ) ⋅ 0.40 ⋅ ⋅ (1 + )
t ⋅ 15 70 humidité relative
(R)
MAKKING ∆ Température valable dans des
USA.1957 E
T 0= ⋅ RS radiation solaire climats arides
∆ +γ (Rs) Etcult=kc.ETo
PAPADAKIS Température valable dans des
Argentine. 1965 humidité relative climats
E
T 0 = 0.5625 ⋅ (e − e1)
humides ETcult
= ET0
PENMAN Température
Angleterre 1948 durée ETcult = kc.ET0
∆ ⋅ R + γ ⋅ Ea d’insolation
E
T 0=
∆ +γ radiation (R)
humidité relative
vitesse du vent

besoins en eau de la culture. A défaut de ces données, on peut se référer aux valeurs
approximatives fournies par Doorenbes et Pruitt (1975).

3.1.3. Besoins en eau des cultures


Les besoins en eau d’irrigation représentent le volume et la fréquence des
applications d’eau nécessaires pour satisfaire les exigence de la culture et compenser
les déficits en eau pendant une saison donnée.
L’irrigation n’est jamais efficace à 100 %, et il faut prévoir une certaine marge
de fluctuation en raison des pertes inévitables et évitables, y compris la perte par
percolation ou la fuite d’eau à partir des canalisation ou autres. Pour cette raison,
on distingue les besoins en eau bruts (Ib) et les besoins en eau nets (In). Les deux
grandeurs sont liées par la relation :
In = Ib x Ea
dans laquelle Ea est l’efficacité d’application de l’eau. En irrigation localisée, Ea
doit être supérieure à 0.90. Par ailleurs, les besoins en eau bruts (Ib) sont quantifiés
par l’évapotranspiration (ET) de la culture de laquelle on déduit les précipitations
efficaces (Pe). La notion de pluie efficace est très discutée selon les auteurs et les
situations géographiques. Pour certains, une pluie journalière de moins de 5 mm
ou supérieure à 75 mm n’est pas efficace. Pour d’autres, elle est efficace à 80 %
lorsqu’elle est supérieure à 12 mm. En définitive, et pour les besoins de planification
préliminaire, on peut calculer la demande annuelle de l’eau d’irrigation (Ib), y
compris les besoins de lessivage, selon la formule :

T (culture ) − P
E e 1
Ib = ⋅
1− L
R E
a

35
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où :
ET(culture)= évapotranspiration de la culture (mm)
Pe = précipitations efficaces (mm)
L.R. = lessivage requis
Ea = efficacité d’application de l’eau (%)

L’efficience du lessivage varie avec le type de sol : 0.30 pour les argiles gonflantes,
0.50 à 0.60 pour les sols à texture moyenne et 1.00 pour un sol sableux. Lors de
l’élaboration d’un projet d’irrigation localisée, ce sont les besoins en eau en jour de
pointe qui sont pris en considération.

3.1.4. Dose d’arrosage


C’est la quantité d’eau à apporter en une seule intervention. Elle tient compte
essentiellement des propriétés physiques du sol présentées au tableau 14.
Tableau 14
Caractéristiques physiques du sol
Masse Capacité de Point de Réserve
Texture du sol Perméabilité Porosité
Volumique rétention flétrissement utile
mm/m
cm.h-1 % kg.dm-3 % vol. % vol.
profondeur
Sablonneux 5 38 1,65 15 7 80
Sablo-limoneux 2,5 43 1,50 21 9 120
Limoneux 1,3 47 1,40 31 14 170
Argilo-limoneux 0,8 49 1,35 36 17 190
Limono-argileux 0,25 51 1,30 40 19 210
Argileux 0,05 53 1,25 44 21 230

On déduit la dose nette maximale (DNM) du sol par la formule :


P
H
DNM = f ⋅ ( HCC − HPF ) ⋅ Z ⋅
100

dans laquelle :
DNM = dose nette maximale (mm)
f = facteur dépendant de la culture
HCC = humidité à la capacité au champ du sol (mm/m de profondeur)
HPF = humidité au point du flétrissement (mm/m de profondeur)
Z = profondeur d’enracinement du sol (m)
PH= pourcentage effectivement humidifié

Les valeurs de f peuvent être déduites de la façon suivante :


f= 0.67 : culture à enracinement profond et de faible valeur ajoutée
f= 0.50 : culture de valeur moyenne avec enracinement moyen
f= 0.33 : culture de haute valeur ajoutée avec enracinement superficiel

Des valeurs de f, aussi faibles que 0.20 peuvent être utilisées lorsqu’il s’agit de
cultures très délicates. En réalité, la signification de 0.20 veut dire que l’irrigation
est déclenchée lorsque 20% à peine de la réserve en eau utile du sol sont entamés.
La profondeur d’enracinement est également liée au type de culture.
A retenir que :
• Cultures maraîchères : profondeur de 0,40 à 0.60 m
• Cultures arboricoles : profondeur de 0.60 à 1.00 m

36
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Ne pas oublier également que le système d’irrigation localisée s’accompagne


toujours d’un volume important de racines superficielles actives.

3.1.5. Fréquence d’arrosage


Le système d’irrigation localisée est conçu pour apporter l’eau à des doses faibles
mais à une fréquence élevée. Par définition :
Dose nette ( m )
I =
E
T 0 (m / j )
où : I = intervalle séparant deux irrigations successives.

3.1.6. Durée d’arrosage


Elle est comptée généralement en heures selon l’expression.
Besoin en eau en jour de po int e ( m / j )
T =
pluviométrie horaire des goutteurs ( m / heure )
où : T est la durée d’arrosage en heures/jour

3.1.7. Secteur d’arrosage


C’est la superficie arrosée en une seule intervention. La surface d’un secteur peut
être déduite comme suit :
débit requis pour l ' ensemble de l ' exp loitation (m 3 / heure )
Surface d ' u a )=
n sec teur ( h
débit disponible ( m 3 / ha / heure )

3.1.8. Contrôle des arrosages


En cours de culture, les arrosages doivent être soigneusement contrôlés. Plusieurs
méthodes peuvent être adoptées. L’une des plus simples est la tensiométrie. Un
tensiomètre est un tube rempli d’eau, muni au sommet d’un manomètre et à sa
base, d’une bougie poreuse. Installé dans le sol, il s’établit un équilibre entre la
bougie poreuse et le milieu racinaire. Le manomètre indique alors une dépression
qui renseigne sur l’état énergétique de l’eau dans le sol.
Une indication de 20 à 40 cbars est la preuve que la plante ne manque pas d’eau ;
au delà de 60 cbars, la plante est stressée ; à partir de 80 cbars, le tensiomètre est
inutilisable. Une valeur inférieure à 10 cbars indique que le sol est pratiquement
saturé en eau.
Les problèmes résident dans :
• le lieu d’implantation du tensiomètre
• la profondeur des mesures
• la multiplication du nombre de points de mesure
• l’introduction de bulles d’air à l’intérieur du tube

3.2. Gestion de la fertigation


La fertigation est la technique par laquelle les engrais sont injectés directement
dans l’eau d’irrigation, les apports d’eau et d’éléments nutritifs se font donc
simultanément.
Pour réaliser cette opération d’une façon optimale, il faut :
• disposer d’un injecteur d’engrais aux caractéristiques connues ;
• veiller à une bonne solubilisation des engrais
• assurer une bonne filtration à l’aval de l’injecteur d’engrais
• connaître les besoins de la culture en éléments fertilisants et la réaction du sol face
à l’apport d’engrais.

37
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3.2.1. Définitions
Les engrais doivent être solubilisés en une solution concentrée appelée “ solution-
mère ”. Cette solution va être ensuite injectée dans le réseau d’irrigation, via
l’injecteur, et selon un taux d’injection connu.
Exemple : Taux d’injection de 5 ‰ veut dire que 5 l de la solution-mère sont
injectés dans
1000 l d’eau d’irrigation.
Par définition le taux de dilution est l’inverse du taux d’injection. Dans l’exemple
précédent :
Taux de dilution = 1000/5 = 200

Au niveau du goutteur, sort une solution diluée appelée solution-fille. Les


engrais sont dans leur quasi-totalité des sels. Il faut donc veiller à ce que la salinité
de la solution-fille soit dans des limites compatibles avec les cultures en fonction
de la salinité de l’eau d’irrigation et celle du sol. La salinité s’exprime généralement
en grammes/litres. Entre la solution-mère et la solution-fille existe la relation
suivante :
concentration solution-fille = concentration solution-mère x taux
d’injection
La salinité peut être également exprimée en termes de conductivité électrique
EC, en mmhos/cm ou en mS/cm (milliSiemens/cm) ou en dS/m (déciSiemens/m),
avec la correspondance suivante :
1 mmho/cm = 1 mS/cm = 1 dS/m
Une relation approximative relie EC et les mg/l : Q(mg/l) = EC (mmhos/cm) x
0.85 ; dans laquelle Q est la somme de la quantité de sels contenus dans l’eau, plus
celle fournie par les engrais.

3.2.2. Connaissances préalables


La fertigation est une technique qu’il faut manipuler avec précaution. L’opérateur
doit connaître, au préalable :
- les besoins en eau et en éléments nutritifs de la culture : ils seront fractionnés en
fonction des stades de croissance et de développement de la plante et tiendront
compte de la saison (automne-hiver ou printemps-été) et du mode de conduite
(culture sous-serre ou en plein air, palissée ou non..). Les exportations de la culture
en éléments nutritifs sont un élément essentiel pour déterminer les besoins. Mais il
ne faut pas négliger les pertes par lessivage ou par volatilisation, les immobilisations
dans le sol et les apports par l’eau d’irrigation. A ce sujet, la connaissance de l’état
de fertilité du sol et l’analyse de l’eau d’irrigation sont d’une grande utilité, au
moins une fois, avant l’installation de la culture.Tous ces éléments doivent amener
le technicien à se fixer un rendement donné.
- la nature et les propriétés des engrais à utiliser : en effet, les engrais sont connus :
♦ par leur forme de présentation : solides ou liquides, granulés ou cristallisés,
simples ou composés.
♦ par le dosage en éléments nutritifs : le tableau 15 présente quelques engrais
utilisés en fertigation et le pourcentage d’éléments nutritifs qu’ils renferment.
♦ par leur degré de solubilité : la solubilité des engrais dépend de leur nature et
de la température de solubilisation (tableau 16).
♦ par leur compatibilité à être mélangés ou non avec d’autres (tableau 17).
En effet, il y a un risque de précipitation de sels si certains ions sont mis en
contact (cas des nitrates de chaux avec le phosphate d’ammoniaque).

38
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

- la formulation des solutions nutritives : celles-ci ont été définies par les chercheurs
(Cooper, 1980) comme ayant une composition très proche de celle qu’on trouve
à l’intérieur des plantes. Elles sont largement utilisées pour les cultures hors-sol.
Les formules les plus utilisées actuellement sont celles de Coïc-Lesaint. Elles sont
ioniquement équilibrées et nommées selon le nombre de milliéquivalents-gramme
d’azote qu’elles contiennent. Ainsi, on trouve des formules à 10, 12,14.4 ou 18
méq-gr/l d’azote (Tableau 18).

Tableau 15
Principaux engrais solubles et leur dosage en % de poids (Odet et al., 1989)
NO3 NH4 P P2O5 K K2O Mg MgO Ca CaO S SO4
Nitrate d’ammonium
34,5%
Ammonitrate 33 %
Sulfate d’ammoniaque
21% 17,25 24 72
Nitrate de calcium anhydre 17,25 16,5
Nitrate de chaux engrais 16,5 21
courant - -
Nitrate de chaux cristallisé 17,1 1 9,5 15,7
23,8
Nitrate de magnésie 14,5 38 46 33,6
21,8*
Nitrate de potasse 11,8 21,8*
16
Phosphate 10,9 23
26,2 60
monoammonique 13 12 28 34
28 53
Phosphate d’ammonique 20,5 38 46
22 51
Phosphate monotassique 41 50 17 51
Bicarbonale de potasse 9,8 16 12 36
Sulfate de potasse
Sulfate de magnésie 16 %

Tableau 16
Solubilité de divers engrais dans 100 l d’eau
Engrais En kg de produits En kg à 20°C
à 0° à 20°C N P2O5 K2O MgO
Ammonitrate(haut dosage) 118.3 192 64.4
Bicarbonate de potasse 33
15
Chlorure de potassium 27.6 34
20.4
Nitrate de chaux 102 122 18.3
Nitrate de magnésie 279 30.4
Nitrate de potasse 13.3 31.6 4 43.8
13.6
Nitrate de soude 73 88 14.1
Phosphate monoammonique 23 37 4.4
Phosphate diammonique 43 66.1 11.8
Phosphate monopotassique 14 23 22.2
7.8
Sulfate d’ammoniaque 70.6 75 14.6 31.7
Sulfate de magnésie 16 % 60 71 11.9
Sulfate de potasse 7.4 11.1 11.4
5.3
Urée 66.7 103.3 46.4

Tableau 17
Engrais pouvant être ou non mélangés en solution-mère
Sulfate Nitrate Nitrate de Nitrate de Sulfate de Sulfate de
d’ammoniaque de chaux soude potasse potasse magnésium
Sulfate
d’ammoniaque
- Non Oui Oui Oui Oui
Nitrate de chaux
Non - Oui Oui Non Non
Nitrate de potasse
Oui Oui Oui Oui Oui
Sulfate de potasse
Oui Non Oui Oui Oui
Sulfate de
Oui Non Oui Oui Oui -
magnésium
Oui Non Oui Oui Oui Oui
Phosphate
d’ammoniaque

39
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Tableau 18
Solutions nutritives de type Coïc-Lesaint pour plantes neutrophiles
N total 10 12 12(1) 14,4 18
NO3- 9 10 10.9 12.2 15.8
H2PO4- 1 1.1 1.1 1.1 1.5
HPO4-- - ou 2.2 - ou 2.2 ou 3
SO4-- 1.5 1.5 1.5 1.5 2
Cl-- 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2
1.1 2.2 2.2
NH4+ 1 2
5.2 5.2 6.8
K+ 4 4.5
0.2 0.2 0.2
Na+ 0.2 0.2
6.2 6.2 7.8
Ca++ 4.5 5.2
2 2 2.5
Mg++ 1.5 1.5
(1.5 à 3) (1.5 à 3) (2 à 3)
Oligo-éléments mêmes quantités pour toutes les solutions
K+
------------------------
0.67 0.67 0.63 0.66
Ca++ + Mg++
(1) Type 14,4 appauvri en azote.

Par ailleurs, le technicien doit être en mesure de convertir les milliéquivalents-


gramme en milligrammes ou en kilogrammes d’engrais, via la formule :

Masse atomique
1 équivalent − gramme =
Valence
Le tableau 19 donne quelques exemples de correspondances entre les
milliéquivalents-gramme et les éléments fertilisants.
D’un autre côté, il est très important de respecter les proportions relatives
existant entre les différents ions. Pratiquement, l’équilibre entre les éléments
suivants est à prendre en considération pour chaque stade de culture :
N - P2O5 - K2O - CaO - MgO
Il en est de même pour d’autres équilibres tels que :
K 2O NO 3 K
, et
N N H 4 a +M
C g
Tableau 19
Correspondance entre milliéquivalents (mé.) et milligrammes (mg) pour certains éléments
nutritifs
Correspondance Correspondance en éléments
Milliéquivalents-gramme
en milligrammes fertilisants
1 méq-gr NH4+ 18 mg NH4+ 14 mg N
1 méq-gr NO3- 62 mg NO3- 14 mg N
1 méq-gr H2PO4- 97 mg H2PO4- 71 mg P2O5
1 méq-gr HPO4-- 48 mg HPO4-- 35.5 mg P2O5
1 méq-gr SO4-- 48 mg SO4-- 16 mg S
1 méq-gr K+ 39 mg K+ 47 mg K2O
1 méq-gr Ca++ 20 mg Ca++ 28 mg CaO
1 méq-gr Mg++ 12 mg Mg++ 20 mg MgO

3.2.3. Exemple pratique de fertigation


Considérons une culture de tomate industrielle au Sénégal :
Lieu : Centre pour le Développement de l’Horticulture de Cambérène
Sol : sableux
Ecartements : 1.2 m entre les rampes
0.4 m entre deux goutteurs sur la rampe

40
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Conditions climatiques : illustrées dans le tableau 20.


Durée du cycle : 130 jours, divisés en 4 phases dont la première correspond au stade
pépinière (non impliqué dans le programme de fertigation).
Données initiales :
• nombre de goutteurs = 10 000 / 1.2 x 0.4 = 20 833, soit 20 800 goutteurs pour tenir
compte de la superficie non équipée (passages ou autres)
• débit = 20 800 x 4 l/h = 83 200 litres/h/ha = 83.2 m3/h/ha
• pluviométrie fictive = 4 / 1.2 x 0.4 = 8.3 mm/heure
• Stade II : besoin en eau de 5 mm/jour
• Durée d’arrosage = 5/8.3 = 0.60 heures = 36 minutes
• Besoins en éléments nutritifs pendant le stade II (en kg/ha/j)
• N : 1.14
• P2O5 : 3.71
• K2O : 1.14

Choix des engrais pour satisfaire les besoins :


• Phosphate monoammonique (MAP) dosant 12 % N et 60 % P2O5
• Nitrate de potassium (N.K.) dosant 13 % N et 46 % K2O
• Ammonitrate (A.N) dosant 33,5 % N

Apports respectifs des engrais :


• MAP : (3.71 x 100) / 60 = 6.2 Kg, qui apportent également 6.2 x 0.12 = 0.74 Kg N
• N.K : (1.14 x 100) / 46 = 2.5 Kg, qui apportent également 2.5 x 0.13 =0.32 Kg N
Il reste à satisfaire : 1.14 – (0.74 + 0.32) = 1.14 – 1.06 = 0.08 Kg N
• A.N. (0.08 x 100) / 33.5 = 0.24 Kg

Volume à préparer de la solution-mère pour 1 ha : il faut tenir compte de la


solubilité des engrais (tableau 16) :
Ainsi :
• MAP : 37 kg solubles dans 100 l d’eau, soit (100 x 6.2) / 37 = 16.8 l pour solubiliser
6.2 kg,
• N.K : 31.6 kg sont solubles dans 100 l d’eau, soit (100 x 2.5) / 31.6 = 7.9 l pour
solubiliser 2.5 kg,
• A.N. : 192 kg sont solubles dans 100 l d’eau, soit (100 x 0.24) / 192 = 0.2 l pour
solubiliser 0.24 kg,

Volume total de la solution-mère = 16.8 + 7.9 + 0.2 = 24.9 litres, que l’on majore de
20 % pour obtenir 30 litres.
Pour l’ensemble du secteur d’irrigation de 5 ha, la quantité d’engrais nécessaire est
de :
• MAP 6.2 x 5 = 31 kg
• N.K. 2.5 x 5 = 12.5 kg
• A.N. 0.24 x 5 = 1.2 kg

et le volume de la solution-mère sera de 30 x 5 = 150 litres

Sachant que la durée de l’arrosage est de 36 minutes, il faut prévoir 30 minutes


d’irrigation fertilisante et 6 minutes d’arrosage avec de l’eau claire pour le rinçage.
D’où le débit d’injection = 150 litres/0.5 heures = 300 l/heure
et le taux d’injection sera de : 300 l/h / 83.2 m3/h = 3.6 l/m3 = 3.6 ‰
Concentration de la solution-mère = 44.7 kg / 150 l = 0.298 kg/l
Concentration de la solution-fille = 0.298 x 3.6 = 1.07 kg/m3 = 1.07 g/l

41
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Tableau 20
Besoins en eau et en éléments nutritifs d’une culture de tomate industrielle sous les
conditions climatiques du Sénégal. (Source :FAO, 1988)
Mois Jan Fev Mar Avr. Mai Juin Juillet Août
Ebac (mm/j) 4.9 4.7 4.7 4.7 4.5 5.9 6.0 5.9
Kb 0.80 0.75 0.80 0.80 0.80 0.80 0.80 0.85
Eto(mm/j) 3.92 3.52 3.76 3.76 3.60 4.72 4.80 5.00
Kc (calculé) - - - 1.06 1.4 1.3 1.3 1.0
ETM (mm/j) 4 5 6 6 5
Phases de I II III IV
croissance(*)
Durée (jours) 15 35 60 20
Besoins en eau par 60 175 360 100
phase (mm)
Besoins en éléments
nutritifs (kg/ha et
en %)
N 40 (21%) 120 (63 %) 30 (16%)
P2O5 130 (58 %) 75 (33 %) 20 (9%)
K2O 40 (13 %) 220 (74 %) 40(13%)
Equilibre N-P2O5 -K2O 1 -3.2-1 1-0.6-1.8 1-0.6-1.3
Besoins en éléments
nutritifs (en kg/ha/j)
N 1.14 2.00 1.50
P2O5 3.71 1.25 1.00
K2O 1.14 3.67 2.00
(*) Phase I : germination ; phase II : jeune plant ; phase III : plant adulte ; phase IV : après développement végétatif maximum

3.3. Entretien du réseau


Dès la conception, prévoir l’installation :
• de purges à l’extrémité des porte-rampes sous forme de bouchon à fileter (jamais
de bouchon à coller) ;
• une purge d’air dans les points culminants du réseau.
En cours de fonctionnement :
• réparer les fuites d’eau dans les canalisations ;
• purger régulièrement les rampes et les porte-rampes (ouverture des extrémités
pendant 1 à 2 minutes jusqu'à obtention d’une eau claire) ;
• nettoyer les filtres :
♦ ouvrir, 1 fois par jour et pendant 30 secondes, les vannes de purge de
l’hydrocyclone et des filtres (à tamis, à sable et à disques).
♦ contre-lavage régulier du filtre à sable ;
♦ changement de sable si celui-ci perd de sa consistance ;
♦ brosser en période de repos la cartouche du filtre à tamis ;
♦ changer de cartouche lorsqu’elle est détériorée ;
♦ ouvrir, en période de repos, le filtre à disques ; désolidariser les lamel­les ; les
nettoyer soigneusement avant de les remettre en place.
• observer et apprécier l’état des distributeurs d’eau :
♦ vérifier, en début de culture, le fonctionnement des distributeurs ;
♦ évaluer visuellement l’étendue de la surface humidifiée ;
♦ nettoyer ou remplacer, si c’est possible, les quelques distributeurs défail­lants ;
• quantifier l’état de la filtration du réseau par le calcul, en début de culture, à la
mi-saison et à la fin de la culture, du coefficient d’uniformité (CU) des débits.

Pour ce faire :
◊ choisir 16 goutteurs uniformément répartis dans un secteur d’irri­gation ;
◊ calculer le débit moyen (q) de ces 16 goutteurs ;

42
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

◊ calculer le débit moyen minimum (qmin) des 4 goutteurs dont le débit est le plus
bas ;
◊ déduire le coefficient d’uniformité CU comme suit :
◊ apprécier l’état de la filtration selon les valeurs de CU :

CU > 90 % bonne filtration


70 % < CU < 90 % réseau à nettoyer
CU < 70 % causes profondes de colmatage
Causes et remèdes aux colmatages : une filtration inefficace se traduit par le
dépôt de particules grossières dans les porte-rampes, dans les rampes et dans les
goutteurs. Les particules très fines telles que les limons et les argiles sont déposées
au niveau des distributeurs. Elles peuvent être chassées par un courant d’eau sous
pression élevée (2 à 3 bars).
• Le pompage à partir des eaux de surface provoque l’aspiration et le dépôt de
particules organiques variées dont certains microorganismes. Ces derniers se
développent dans les orifices des distributeurs où ils se nourrissent de solution
nutritive. Pour s’en débarrasser, injecter de l’eau de javel à faible concentration (1
à 5 ppm de chlore pur).
• La précipitation de carbonate de calcium dans les distributeurs est la cause la plus
à craindre de colmatage. Elle a un effet cumulatif qui finit par boucher entièrement
l’orifice du goutteur. D’où la nécessité de faire un nettoyage quasi continu.
Celui-ci consiste à injecter un acide fort tel que l’acide nitrique commercial, à la
concentration de 2 à 5 l/m3 d’eau.

4. Exemple de dimensionnement de reseau

4.1. Principes généraux


Un projet de dimensionnement d’un réseau d’irrigation localisée se fait en 3 étapes
(figure 28) :

1ère étape : collecte de renseignements


Les renseignements portent sur :
• les ressources en eau : l’origine de l’eau a un impact direct sur le type de filtration à
adopter et les goutteurs à utiliser. Le volume disponible renseigne sur la superficie
à mettre en culture et sur les extensions à prévoir. S’il y a des tours d’eau à
respecter, l’opportunité même du réseau d’irrigation peut être remise en cause. Les
besoins en eau des cultures est un indice important pour estimer le débit requis
et la hauteur d’eau nécessaire par culture, par saison ou par an. La qualité de l’eau
peut être un obstacle dans le choix des cultures à mettre en place (sensibilité aux
sels).
• le climat : les paramètres interviennent sur la détermination du pouvoir
d’évaporation du climat local. C’est le cas de l’insolation, de la température, de
l’humidité relative et du vent. Selon les données disponibles sur le lieu, on est
amené à définir l’évapotranspiration de la culture de référence. Grâce à la valeur
maximale de cette grandeur, on doit pouvoir définir les besoins en eau maximum
en jour de pointe des cultures envisagées.
• la culture : elle intervient par l’espèce végétale voire la variété. Une culture pérenne
amène le concepteur à faire des projections à long terme. Une culture annuelle
pousse le concepteur à raisonner en termes de succession culturale et de rotation
de culture. S’agissant d’un système d’arrosage engageant des investissements
importants, on devrait s’orienter vers des systèmes de production intensifs avec
une densité de plantation relativement élevée, mais en respectant le développement
optimal des plants.

43
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• le sol : ce sont essentiellement ses propriétés physiques qui entrent en jeu, telles
que sa capacité à retenir l’eau, sa densité apparente, sa texture, sa profondeur, sa
porosité et sa vitesse d’infiltration. La distribution latérale de l’eau est liée à la
capillarité du sol. Toutes ces propriétés amènent le concepteur à définir la dose
d’irrigation, à prévoir la profondeur racinaire et à estimer le pourcentage réellement
humidifié du sol. Mais le sol c’est également la superficie de l’exploitation qui sera
équipée et surtout la topographie du terrain.

2ème étape : étude technique du projet


• choix des distributeurs d’eau : ce choix est dicté par des considérations de
fonctionnement hydraulique et de coût économique. Les goutteurs autorégulants
sont préférables en terrain accidenté mais leur coût est élevé. Le mode de
dissipation de l’énergie peut influer sur la sensibilité à l’obstruction du goutteur.
Les données concernant le sol et la culture peuvent aider à choisir le débit des
goutteurs et leur écartement sur la rampe.
• dose, fréquence et secteurs d’arrosage : la dose nette maximale d’arrosage est donnée
d’après les caractéristiques du sol. Mais, chaque distributeur d’eau est fabriqué
pour délivrer une dose donnée à une pression de service précise. La longueur de
la rampe renseigne sur le débit maximum horaire. Les besoins en eau de la culture
en période de pointe, exprimés par rapport à la pluviométrie horaire des goutteurs,
renseignent sur la durée des arrosages. La superficie totale de l’exploitation sera
divisée en secteurs d’arrosages, en fonction du débit disponible.
• longueur et diamètre des canalisations : c’est d’abord un tracé du réseau qui
va déterminer la longueur des tubes d’amenée et de distribution de l’eau.
Généralement, il y a toujours plus d’une solution. La solution optimale consiste à
faire un tracé qui respecte, à la fois, un bon fonctionnement hydraulique et un coût
économique acceptable. C’est le cas également des diamètres des canalisations. Le
coût de celles-ci augmente lorsque le diamètre augmente.
• calcul des pertes de charge : c’est une étape cruciale du projet puisque ce calcul
permet de confirmer ou d’infirmer les choix faits auparavant. Ainsi, les longueurs
des canalisations, leur diamètre et leur débit donnent lieu à des pertes de charges
dites “ linéaires ”. Les pièces de raccordement (coudes, tés, vannes..), ainsi que les
accessoires du type compteur volumétrique, filtre ou injecteur d’engrais, donnent
lieu à des pertes de charge dites “ singulières ”. La vitesse d’écoulement de l’eau
est également importante à calculer puisqu’elle doit se situer dans une plage de
fonctionnement normal.
• équipement de la station de pompage et de filtration : le dimensionnement de la
station de pompage tient compte des pertes de charge totales calculées. Il doit
aboutir à la quantification de la puissance à installer en fonction du débit à assurer.
Le choix est assez large selon la source d’énergie disponible. Le type de filtres à
adopter est fonction des particules à filtrer. Le nombre de filtres est dicté par le
débit d’eau. Une filtration optimale assure une bonne alimentation en eau des
plantes.

3ème étape : établissement du devis


Le calcul du métrage de canalisations, le nombre de distributeurs, les composantes
de la station de pompage et de filtration seront soigneusement portés sur un devis
estimatif. Le coût global du projet peut varier de ± 10 % en fonction des concepteurs.
Les rampes, les porte-rampes et les organes de distribution d’eau peuvent être d’un
coût variant entre 10 000 et 14 000 Francs Français (FF) à l’hectare.
La durée d’amortissement des distributeurs peut aller jusqu’à 7 ans. Celle des
gaines perforées est de l’ordre de 2 années. Un mauvais dimensionnement du réseau
peut limiter très fortement cette durée.

44
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Concernant la station de pompage et de filtration, sa valeur initialement


élevée impose une surface d’exploitation d’au moins 4 ha pour assurer un bon
amortissement. Pour un débit d’environ 40 m3/h, l’investissement de départ est de
l’ordre de 35 000 à 65 000 FF.

4.2. Présentation d’un cas pratique


Lieu : Périmètre du Massa, région d’Agadir, Maroc
Superficie : 5 ha
Plan parcellaire : (figure 29) 5 parcelles de 130 x 70 m et une parcelle de 60 x 70m.
Terrain : accidenté. Les points cotés remarquables sont reportés sur la figure 29,
définissant des pentes dans plusieurs sens.
Climat : il est de type semi-aride. La pluviométrie annuelle est inférieure à 250
mm. De plus, elle est irrégulière d’un mois à l’autre et d’une année à l’autre.
L’évapotranspiration (ETo) de la culture de référence est de l’ordre de 7 mm/j et
elle est enregistrée au mois d’août. Les besoins en eau de la tomate en période de
pointe (mois d’avril) est d’environ 5 mm/j (la tomate est cultivée entre septembre
et juin).
Sol : il est sablonneux. La proportion de sable grossier est d’environ 65 %. La
fraction argileuse représente moins de 3 %. De ce fait, il est très filtrant. Sa
capacité de rétention en eau est de 8 g eau/100 g de sol ; l’humidité à la capacité au
champ est de 3 g eau/100 g de sol ; La densité apparente est 1.6 g/cm3. L’arrosage
intervient lorsque à peine 20 % de la réserve utile sont entamés ; la profondeur
d’enracinement est de 40 cm (zone de concentration de plus de 80 % des racines).
Le pourcentage humidifié du sol : 30 cm de part et d’autre du goutteur, multiplié
par 90 m de longueur, multiplié par 55 double-lignes par hectare, soit environ
27 %. Moyennant ces hypothèses, la dose nette maximum est de l’ordre de :
DNM (mm) = 0.2 x (80 - 30) x 0.40 x 1.6 x 27/100 = 1.73 mm
Culture : tomate pratiquée en lignes jumelées ; plants espacés de 0.50 m
sur la ligne ; deux lignes jumelles espacées de 0.40 m ; deux groupes de 2
lignes jumelées espacées de 1.80 m ; seuls 90 m sont utilisés dans chaque
côté de 1 ha ; densité de plantation = 18000 pieds/ha ou 1.8 pied/m2.

45
RADHORT - PUBLICATIONS

FICHE DE RENSEIGNEMENTS

EAU CLIMAT CULTURE SOL GOUTTEUR

Evaporaon Superficie

Quodienne Maximale Topographie Débit Caractérisques

Qualité Espèce Densité de


Quanté Végétale plantaon

Coefficient cultural
Besoins en eau
Nombre de
de pointe goutteurs par plant
ETUDE TECHNIQUE DU
PROJET
Dose Débit Durée
maximale horaire maxima le
Disposition des
rampes
Nombre de
secteurs Longueur des
Tracé du rampes et des
réseau porte-rampes
Débit maximal dans Délimitation des
les conduites secteurs
Calcul des
diamètres

Conduite des arrosages


Calcul des
pertes de
charge
Equipement de la
staon de tête
Calcul de la
station de
pompage

ETABLISSEMENT DU DEVIS DU PROJET

Figure 28. Schéma de raisonnement d’un réseau d’irrigation localisée

Ressources hydriques :
Puits de profondeur = 52 m
Niveau piézométrique = 43 m
Niveau dynamique = 48 m
Groupe de pompage = 27 à 32 CV
Débit = 35 à 45 m3/heure , soit 40 m3/heure
Pression disponible = 2.5 bars = 25 mCE
pH eau = 7.0
Salinité = 1.1 mmhos/cm
Propreté eau = moyenne avec présence de grains de sable.
Type de goutteurs : pour des considérations financières, le producteur a opté
pour des goutteurs-orifices, non-autorégulants, avec dissipation de l’énergie en
chicanes, assurant un débit de 4 l/heure à une pression de service de 1 bar, et
avec une densité de 1 goutteur pour deux plants de tomate.

46
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Calcul préliminaire :
◊ Parcelles de 130 x 70 m :
• superficie réellement équipée en rampes : 130 - (2 x 3) = 124 m
70 - (2 x 2) = 66 m
• nombre de goutteurs par parcelle :
124/1.80 x 66/0.5 ~ 68 x 132 = 8976 goutteurs
• nombre total de goutteurs :
8976 x 5 parcelles = 44880 goutteurs
◊ Parcelle de 60 x 70 m :
• superficie réellement équipée : 70 - (2 x 3) = 64
60 - (2 x 2) = 56
• nombre de goutteurs pour cette parcelle :
64/1.80 x 56/0.5 ~ 35 x 112 = 3920 goutteurs
◊ Calcul de la pluviométrie horaire :
• il y a 8976 goutteurs pour une superficie de 130 x 70 m
• soit 8976 / 130 x 70 = 8976 / 9100 = 0.99 goutteurs/m2
• puisque 1 goutteur débite 4 l/heure
• pluviométrie horaire =0.99 x 4 = 3.96 l/m2/heure
= 3.96 mm/heure
◊ Durée des arrosages en période de pointe :
• besoin en eau de pointe = 5 mm/j
• pluviométrie horaire = 3.96 mm/heure
• durée des arrosages = 5 / 3.96 = 1.26 heures
= 1 heure 15 minutes/jour
◊ Nombre de secteurs et surface d’un secteur :
• débit à l’entrée de chaque parcelle de 130 x 70 m :
8976 goutteurs x 4 l/heure = 35 m3/heure
Chacune des 5 parcelles peut constituer un secteur, vu que le débit disponible à
la station de pompage varie de 35 à 45 m3/heure.
• débit à l’entrée de la parcelle de 60 x 70 m :
3920 goutteurs x 4 l/heue = 15680 l/heure
= 15.7 m3/heure

La petite parcelle doit être jointe à la grande parcelle qui la côtoie pour constituer
un seul secteur, avec un allongement de la durée d’arrosage.
Calcul des pertes de charge :
En tenant compte de la topographie du terrain, un tracé du réseau est proposé à
la figure 30. Puisque les goutteurs ne sont pas autorégulants, on ne peut imaginer
des rampes de 70 m, sous peine de provoquer une fluctuation trop importante de
la pression, et par conséquent, du débit. On opte alors pour la division par 2 de
cette longueur et des rampes de 33 m. Par ailleurs, considérons le goutteur le plus
défavorisé, situé à la fin de la rampe, placée dans le ¼ de la parcelle la plus éloignée.
Données du problème :
• longueur de la rampe = 33 m
• nombre de goutteurs par rampe = 33/0.5 = 66 goutteurs
• débit de la rampe = 66 x 4 = 264 l/heure
• choix du diamètre économique de la rampe :
diamètre = Q lorsque Q est exprimé en m3/seconde
diamètre = 0.264/3600 = 0.008 m = 8 mm
• diamètre définitif de la rampe = 13/16 sur 33 m
• perte de charge dans la rampe = 4/2.75 x 33 = 48 g/cm2 = 0.48 mCE
• nombre de rampes dans le ¼ de la parcelle = 62/1.80 ~ 34 rampes
• débit en début du porte-rampe = 34 x 264 = 8976 l/heure

47
RADHORT - PUBLICATIONS

• télescopage des diamètres du porte-rampe (tableau 5) :


42 m en diamètre 44,8/50, débit = 23 x 264 = 6072 l/h
20 m en diamètre 56,6/63 , débit = 6072 + (11 x 264) = 8976 l/h
• pertes de charge : 44.8/50 : 3/2.75 x 42 = 45.8 g/cm2 = 0.46 mCE
56.6/63 : 0.8/2.75 x 20 = 5.82 g/cm2 = 0.058 mCE
• débit de l’antenne qui alimente la moitié de la parcelle :
(8976 x 2 ) = 17952 l/heure
• diamètre économique de cette antenne :
17.952 / 3600 = 70.6 mm
• d’où le choix de son diamètre = 80.6 / 90 sur une longueur de 35 m
• perte de charge correspondante = 1.3/2.75 x 35 = 16.5 g/cm2 = 0.17 mCE
• débit à l’entrée de la parcelle = 17952 x 2 = 35904 l/heure
• diamètre économique :
35.904 / 3600 = 99.8 mm
• d’où le choix de 98.8 / 110 sur une longueur de 295 m
• perte de charge dans cette canalisation = 1.6 x 295 =472 g/cm2 = 4.72 mCE

121.43 122.02

Accès Abri Moteur

122.06 122.81 122.27 122.68 122.13


Puits
Station de 121.08 120.26 120.28 121.03
tête
120.42 121.54 121.28 120.99 119.92

119.05 120.40 121.27 121.25 120.95 119.88

118.16 120.50 120.49 119.66

117.27 118.59 120.02 120.12 120.29 119.48

117.14 118.59 119.99 119.89 120.33 119.56

116.53 119.50 119.44 119.35

115.87 116.81 117.74 118.32 118.72 119.12

Figure 29 : Plan parcellaire et plan côté de l’exploitation

48
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Φ 98.8 x 110 Φ 80.6 x 90 Φ 56.6 x 63 Φ 44.8 x 50 Φ 13 x 16

Accès Abri Moteur

Puits

Station de
tête
F

B C D

Figure 30. Tracé du réseau d’irrigation dans l’exploitation


◊ Calcul de la pression requise au niveau de la station de tête :
• charge minimale requise au niveau du goutteur le plus défavorisé 10.00 mCE
• perte de charge dans la dernière rampe 0.48 mCE
• perte de charge dans le porte-rampe :
♦ diamètre 44.8/50 0.46 mCE
♦ diamètre 56.6/63 0.06 mCE
• perte de charge dans la canalisation d’amenée à l’intérieur de la serre
♦ diamètre 80.6/90 0.17 mCE
• perte de charge dans la canalisation principale (diamètre 98.8/110) 4.72 mCE
• perte de charge singulière (20 % des pdc linéaires) 3.18 mCE
• perte de charge dans la station de tête (filtration) 7.00 mCE
• dénivellation entre le puits et le goutteur le plus défavorisé - 6.17 mCE
Total = 19.9 mCE
La station de tête doit délivrer un débit minimum de 36 m3/heure sous une
pression de 20 mCE, soit 2 bars, pour satisfaire les besoins en eau de la plantation.
Le tableau 21 donne une récapitulation du calcul des pertes de charge, avec une
indication sur la vitesse d’écoulement d’eau dans les canalisations.
Tableau 21
Récapitulation du calcul des pertes de charge
diamètre int/ext pertes de charge
Tronçon débit (l/h) longueur (m) vitesse (m/s)
(mm/mm) (mCE)
AB 264 33 13/16 0.48 0.52
BC 6072 42 44.8/50 0.46 1.20
CD 8972 20 56.6/63 0.06 0.80
DE 17952 35 80.6/90 0.17 1.10
EF 35904 295 98.8/10 4.72 1.10

◊ Calcul de la puissance à installer au niveau de la station de pompage :


1. Puissance absorbée par l’arbre de la pompe :
Q ⋅ HMT ⋅ ρ
Ppompe =
102.2 ηpompe

49
RADHORT - PUBLICATIONS

Application numérique :
Q = 40 m3/h = 11 l/s
HMT= H géométrique + Pertes de charge
= 48 + 19.9 = 67.9 mCE
ρ = 1 kg/dm3
ηpompe = 0.5 (rendement de la pompe)
d’où Ppompe = 11 x 67.9 x 1/102.2 x 0.5
= 14.6 KW
= 19.88 CV
2. Puissance à installer au niveau du moteur :
1.2 Ppompe
Pmoteur =
ηmoteur
Application numérique :
Ppompe = 19.88 CV
ηmoteur = 0.8 (rendement moteur neuf)
d’où Pmoteur = 1.2 x 19.8 / 0.8
= 29.8 CV
Conclusion : il faut disposer d’un groupe de pompage de 30 CV, pour un
niveau dynamique de l’eau dans le puits de 48 m, pour assurer un débit moyen de
40 m3/heure et une pression de service au niveau de la station de tête de l’ordre de
2 bars.

5. Proposition de modeles

5.1. Introduction
Ce chapitre se propose d’identifier des modèles applicables aux pays de l’Afrique
de l’Ouest, dans lesquels le pompage photovoltaïque pourrait être couplé au
système d’irrigation localisée.
En effet, ces pays dits du Sahel, souffrent d’un manque d’eau chronique dans
de larges superficies de leur territoire national. En revanche, ils bénéficient d’un
ensoleillement très important, aussi bien en durée qu’en intensité.
L’idée est née de mettre en place un système de pompage fonctionnant à
l’énergie solaire et de concevoir un réseau d’irrigation localisée pour une utilisation
rationnelle de l’eau d’arrosage. Les ressources en eau proviendraient, selon les
cas, de la nappe phréatique (nappe perchée, poches d’eau ou céanes) ou des eaux
superficielles (fleuve ou lac).
Les prospections de terrain, notamment celles réalisées au Sénégal et au
Cap-Vert, ont pu définir que la population cible est constituée de petits agriculteurs
dont la superficie exploitée ne dépasse guère 10.000 m2. D’un autre côté, les
investigations concernant l’utilisation du pompage photovoltaïque ont montré
que la pression offerte par un tel système doit être de l’ordre de 10mCE, soit 1
bar, pour être économiquement applicable. Le dimensionnement du réseau de
micro-irrigation devrait être optimisé de telle façon qu’il soit hydrauliquement
fonctionnel sous une pression d’environ 1 bar.

5.2. Exemple de Dakar


L’exemple traité dans le cas de Dakar part des données suivantes :
• Ressources hydriques :
• Origine de l’eau : nappe phréatique
• Situation de l’exploitation : zone de bas-fond
• superficie ∼ 5000 m2 (115 m x 44 m)
• profondeur de la nappe (niveau dynamique) = 16.4 m

50
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

• énergie de pompage : système photovoltaïque avec adjonction de batteries afin


de régulariser le débit et la pression dans le réseau d’irrigation.
• débit pompé : 34 m3/j pendant 6 heures, soit 34/6 = 5.67 m3/heure
• Hauteur manométrique totale (Hmt) :
Hmt = H géométrique + Pertes de charge “ aspiration ”
+ Pertes de charge “ refoulement ” ∼ 30 mCE
• Système de culture :
Pour rentabiliser les frais d’exhaure (∼ 300 FCFA/m3 pompé), une intensification
des cultures est prévue (tableau 22), par une occupation permanente du sol tout au
long de l’année. Trois cultures vont se succéder sur la même parcelle : haricot vert,
puis arachide et puis tomate. Les besoins en eau maximum sont observés au mois
de novembre et se chiffrent à 6.12 mm/jour.
• Dimensionnement au réseau d’irrigation localisée :
• choix du système : gaine T-Tape, à cause de son prix abordable et de la faible
pression nécessaire au fonctionnement.
• distributeurs espacés de 10 cm pour que le réseau soit compatible avec tous les
types de cultures légumières, y compris celles qui nécessitent un semis direct
sur la parcelle.
• débit des distributeurs : 0,75 l/heure à une pression de 0,55 bars.
• longueur des rampes : 44 m
• débit de la rampe : 0.75 l/distributeur x 10 distributeurs/m x 44 m = 330 l/
heure
• rampes espacées de 1 m
• débit requis au niveau de toute la parcelle : 330 l/heure/rampe x 108 rampes =
35640 l/heure
• débit disponible = 5.67 m3/heure
• d’où le nombre de secteurs = 35.640/5.67 ∼ 6
• tracé du réseau : figure 31

Tableau 22
Pompage photovoltaïque et besoins en eau des cultures au cours d’une année pour le modèle de
Dakar
irrigation localisée Hmt = 30 m S = 1 Ha
Irrigation en Afrique Site : Dakar
taux d’efficacité = 0.9 Pc = 3.406 kWc Incl = 20 degrés
Mois de référence = Novembre Qj ref = 68 m3/j Ei ref = 5.85 kWh/m2 j Kp = 0.75 R ond = 0.93 R mp = 0.4
Paramètres Unité J F M A M J J A S O N D Année
Nombre de 31 28 31 30 31 30 31 31 30 31 30 31 365
jours du mois
ETO mm/j 3.9 3.52 3.76 3.76 3.6 4.72 4.8 5 4.93 4.25 5.1 3.84
Culture H H H A A A A T T T T T
KC 0.9 1 1 0.45 1.05 1.05 0.7 0.45 1.1 1.2 1.2 0.8
Besoins en eau mm/j 3.51 3.52 3.76 1.69 3.78 4.96 3.36 2.25 5.42 5.10 6.12 3.07
Apports en eau m3/j Ha 39.0 39.1 41.8 18.8 42.0 55.1 37.3 25.0 60.3 56.7 68.0 34.1
Ensoleillement kWh/m2.j 6 6.85 6.9 6.75 6.1 5.5 5 4.9 5.25 6 5.85 5.6
total
Besoins/Ei 6.50 5.71 6.05 2.79 6.89 10.01 7.47 5.10 11.48 9.44 11.62 6.10
Débit pompé m3/j 69.7 79.6 80.2 78.5 70.9 63.9 58.1 57.0 61.0 69.7 68.0 65.1
m3/mois 2162 2229 2486 2354 2198 1918 1802 1766 1831 2162 2040 2018 24966
Taux 0.56 0.49 0.52 0.24 0.59 0.86 0.64 0.44 0.99 0.81 1.00 0.52
d’utilisation en
irrigation
Eau pompée en m3/mois 953 1134 1191 17.90 896 266 644 991 23 405 0 960
surplus
m3/j 30.7 40.5 38.4 59.7 28.9 8.9 20.8 32.0 0.8 13.1 0.0 31.0
Electricité en
kWh cc/j 11.24 12.83 12.93 12.64 11.43 10.30 9.37 9.18 9.83 11.24 10.96 10.49
surplus

51
RADHORT - PUBLICATIONS

Légende : Qj = débit journalier relatif à une superficie S de 1 ha


Hmt = Hauteur manométrique totale
Pc = puissance-crête
Inc. = inclinaison du champ de modules
Ei = ensoleillement
Kp = coefficient de productivité
Rond = rendement onduleur
Rmp = rendement motopompe
H = haricot
A = arachide
T = Tomate

• choix du diamètre du porte-rampe pour un secteur :


• longueur = 18 m
• nombre de porte-rampes = 18
• débit = 330 x 18 = 5940 l/heure
• diamètre économique (interne) :
5940/3600 = 0.040 m = 40 mm
• l’industrie offre le tube P.V.C de diamètre 44.8 x 50
• Calcul des pertes de charges :
• Rampe la plus défavorisée :
- diamètre : 13 x 16
- type : polyéthylène
- débit : 330 l/heure
- longueur = 44 m
- perte de charge :
• lue = 6 g/cm2/m.l.
• corrigée = 6/2.75 = 2.18 g/cm2/m.l.
• linéaire = 2.18 x 44 = 96 g/cm2
- vitesse de circulation de l’eau ~ 0.7 m/s
• Porte-rampe :
- diamètre : 44.8 x 50
- type :P.V.C
- longueur : 18 m
- débit : 330 x 18 = 5940 l/heure = 5.94 m3/heure
- perte de charge :
• lue : 3 g/cm2/m.l.
• corrigée : 3/2.75 = 1.09 g/cm2/m.l.
• linéaire : 1.09 x 18 = 19.64 g/m2
- vitesse ~ 1.2 m/s
• tube d’amenée :
- diamètre : 44.8 x 50
- type : P.V.C
- longueur : 104 m
- débit : 5.94 m3/heure
- perte de charge :
• lue : 3 g/cm2/m.l.
• corrigée : 3 g /cm2/m.l.
• linéaire : 3 x 104 = 312 g/cm2
Récapitulatif du calcul des pertes de charge
(g/cm2)
• charge minimale au niveau du goutteur le plus défavorisé 550
• perte de charge dans la rampe 96
• perte de charge dans le porte-rampe 20
• perte de charge dans le tube d’amenée 312

52
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

• perte de charge singulière (10 %) 98


• perte de charge filtre et injecteur 300
• dénivellation (pente favorable) - 200
Total 1176 g/cm2
Conclusion :
Pour un fonctionnement hydraulique optimal, la pression à fournir en tête de
réseau est de l’ordre de 1.2 bars ou 12 mCE. Cette pression peut être assurée :
• soit par un réservoir surélevé de 12 m
• soit par la pompe photovoltaïque elle-même mais dont l’énergie de
fonctionnement serait délivrée par des accumulateurs électrochimiques
(batteries). Cette solution est peu conseillée car elle engage des frais
prohibitifs et la durée de vie des batteries peut être très limitée.
• Soit par un petit groupe de pompage thermique de l’ordre de 8 à
10 chevaux. Cette solution est séduisante car elle est mieux ancrée dans les
habitudes de l’horticulteur. Ce groupe motopompe agit donc comme une
pompe de reprise à partir d’un réservoir-tampon. La pression délivrée est
suffisante pour un bon fonctionnement du réseau.
44 m T-Tape
13 x 16
18 Secteur 1
PVC m
44.8 x 50

18
Secteur 2
m

18
Secteur 3
m
Sens général de la pente

1 3
2
18 Secteur 4
m
1 : Vanne
2 : Compteur
3 : Injecteur d’engrais 18 Secteur 5
m
4 : Filtre à disques

18 Secteur 6
m

Figure 31 : Disposition du réseau d’irrigation localisée pour le modèle de Dakar (5000 m2)

5.3. Exemple du Cap-Vert


• configuration de la parcelle : rectangulaire
• dimensions : 100 m x 80 m = 8000 m2
• Besoin en eau de la culture :

53
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• culture = tomate
• Eto maximum = 5 mm/j
• Kc max tomate = 1.2
• Besoin en eau de pointe = 5 x 1.2 = 6 mm/j
• sol : sablo-limoneux
• Humidité à la capacité au champ : HCC = 210 mm/m de prof.
• Humidité au point de flétrissement : HPF = 90 mm/m de prof.
• Profondeur atteinte par les racines : Z = 0.80 m
• Pourcentage humidifié du sol : PH
PH = 0.40 m x 80 m x 82 rampes/ 8000 m2 = 0.328 = 33 %
• Coefficient f dépendant de la culture : f = 0.20
• Dose nette maximale (DNM) :
DNM = f (HCC - HPF).Z.PH
=0.2 (210 - 90). 0.80 x 0.33
= 6.33 mm
Conclusion : L’eau ne risque pas de ruisseler puisque le besoin en eau en période
de pointe = 6 mm/j
• données de la culture :
• espacement entre lignes = 1.2 m
• espacement entre 2 plants sur la même ligne = 0.40 m
• densité de plantation = 10.000/ 1.2 x 0.4 = 20800 pieds/ha

• distributeurs d’eau : pour des raisons financières et de pression disponible


faible, choix de :
- gaine T-Tape
- goutteurs espacés de 20 cm
- débit = 1 l/heure à une pression de service de 0.5 bars
- catalogue constructeur
- longueur de 80 m à pente = 0 : OK (Tableau 23)
- nombre de goutteurs dans toute la parcelle :
100 m / 1.2 = 83.3 ∼ 84 rampes
80 m / 0.2 = 400
d’où : 400 x 84 = 33600 goutteurs
• débits requis pour toute la parcelle :
33600 x 1l/heure = 33.6 m3/heure
impossible à satisfaire puisque débit disponible = 40 m3/j / 4 = 10 m3/h
d’où 4 secteurs !
•Tracé du réseau : schéma de la figure 32
• Pluviométrie horaire = 33600/8000 m2 = 4.2 l/m2/heure = 4.2 mm/heure
Or : besoin de pointe = 6 mm
d’où la durée d’arrosage en période de pointe :
6/4.2 = 1.43 heures = 1 heure 26 minutes

Tableau 23. Caractéristiques des gaines T-Tape (références présentées à l’annexe 3)

• L’eau pénètre dans le tube de régulation après avoir traversé de nombreux


orifices d’alimentation.
• L’eau passe par une série de chicanes qui provoquent des turbulences et
régulent ainsi le débit. L’eau sort par l’orifice aménagé à l’extrémité.

54
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l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

• Les orifices d’entrée, le tube de régulation et la sortie forment un véritable


goutteur intégré dans le tube.
• La conception avancée du goutteur à régime turbulent permet de larges
passages, moins sensibles au colmatage. Le débit est plus uniforme sur
des longueurs de rampes plus importantes en comparaison avec les autres
technologies de gaines goutte-à-goutte.

Longueurs de rampes (en mètres) à pente 0 % LPH*/100 mètres à 0.55 bars


Pression d’entrée (bar)
Modèle CU **
0.40 0.55 0.70 0.85 1.05
TSX-5XX-20-500 90 % 107 107 107 107 107
20 cm-500 LPH 85 % 140 137 137 137 137
*
LPH = Litres par heure
**
CU = Coefficient d’uniformité.

Longueurs de rampes (en mètres) à pente 3 % LPH*/100 mètres à 0,55 bars


Pression d’entrée (bar)
Modèle CU **
0.40 0.55 0.70 0.85 1.05
TSX-5XX-20-500 90 % 122 132 132 137 137
20 cm-500 LPH 85 % 168 175 175 175 175
*
LPH = Litres par heure
**
CU = Coefficient d’uniformité.

• choix du diamètre économique du porte-rampe et du tube d’amenée :


Remarquer que 1 seul secteur sera irrigué à la fois
Débit véhiculé :
• il y a 80/0.2 = 400 goutteurs/rampe
• 400 x 1l/h = 400 litres /heure
• il y a 25/1.2 = 20.8 ~ 21 rampes/secteur
• d’où le débit = 400 x 21 = 8.4 m3/heure
• diamètre intérieur = 8.4/3600 = 0.048 m = 48 mm
• d’où le choix du diamètre unique (porte-rampe et canal
d’amenée) : ø 56.6 x 63
• liste des fournitures et devis estimatif (tableau 24)

55
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Tableau 24
Devis estimatif des fournitures
Désignation Nombre ou quantité Prix Unitaire (FF) Total (FF)
PVC ø 63 240 m 8 1920
Gaine T-Tape 7320 m 0.8 5856
Coude ø 63 3 unités 20 60
Té ø 63 1 unité 20 20
Vanne ø 63 5 unités 170 850
Purge à fileter 4 unités 20 80
Colle polyvinyle 2 kg 70 140
Filtre à tamis 10 m3/h 1 1300 1300
Régulateur de pression 1 “
1 400 400
½
Départs de rampes 100 unités 3.20 320
Injecteur d’engrais 1 330 330
Total 11276

• Calcul des pertes de charge (pdc) :


• Rampe P.E. ø 13 x 16 :
• débit = 400 l/heure
• perte de charge :
- lue sur l’abaque = 9 g/m
- corrigée : 9/2.75 = 3.27 g/m (nombre de sorties supérieur à 3)
- linéaire : 3.27 x 80 = 262 g
• Porte-rampe PVC ø 56.6 X 63
• débit = 400 x 21 = 8400 l/h = 8.4 m3/heure
• perte de charge :
- lue sur l’abaque : 1.7 g/m
- corrigée : 1.7/2.75 = 0.62
- linéaire = 0.62 x 25 = 15.5 g
• Canal d’amenée PVC ø 56.6 X 63
• débit = 8.4 m3/h
• longueur = 25 + 60 = 85 m
• perte de charge :
- lue = 1.7 g/m
- linéaire : 1.7 x 85 = 144.5 g
• vitesse ~ 0.9 m/s
• Récapitulation :
• pdc linéaire totale = 262 + 15.5 + 144.5 = 422 g
• pdc singulière (10 %) = 42.2
• charge minimale de fonctionnement du goutteur = 0.5 bars = 500 g
• pdc filtre = 0.4 mCE = 40 g (modèle AZUD 50-12), (Tableau 25).
• pdc Injecteur engrais (modèle AIV 01583-1) = 0.2 bars = 200 g
(Tableau 26)
D’où la pression minimale à assurer à l’entrée du filtre :
422 + 42.2 + 500 + 200 + 50 = 1204 g/cm2 = 1.204 bars ~ 12 mCE

Conclusion 
Dans un pays tel que le Cap-Vert, les parcelles agricoles sont aménagées souvent au
pied de talus abrupts ou de collines. Des réservoirs surélevés par rapport au niveau
des parcelles offrent une charge naturelle pouvant dépasser 12 mètres de colonne

56
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

d’eau. Dans ce cas de figure, le réseau de micro-irrigation est fonctionnel sans frais
supplémentaire. Le réservoir est alimenté à partir d’eau de source, pompée par un
système photovoltaïque fonctionnant au fil du soleil.
Si de telles conditions ne sont pas réunies, le recours à la solution hybride
s’impose : disposer d’une station de reprise au moyen d’une motopompe thermique,
à partir d’un bassin tampon. Le débit nécessaire et la pression requise sont ainsi
assurés, pour une régularité des débits dans les distributeurs, une bonne circulation
de l’eau dans les canalisations et pour une filtration efficace.

PVC 80 m T-Tape
25 13 x 16
56.6 x 63 Secteur 1
m

25
Secteur 2
m

25
m Secteur 3

60
m

25
Secteur 4
m

Figure 32. Tracé du réseau dans le modèle du Cap-Vert (8000 m2)

Tableau 25
Caractéristiques des filtres AZUD (références présentées à l’annexe 3)

AZUD 50 / 12 – 1 – 1 – 1/2 «

57
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Surface de Grade de Débit Pression


Modèle filtrage filtrage recommandé max.
cm2 mesh m3/h kg/cm2
50/12 110
246 8 - 12 6
1-1/2" 60

Modèle Dimensions (mm) Branchement


A B C H
50/12 ROSCA
245 169 1-1/2" 310
1-1/2" Annelé mâle

Perte de charge (mCE)


Modèle Débit (m3/h)
6 8 10 12 15 18
50/12
0,1 0,4 0,9 1,5 2 2
1-1/2"

Tableau 26
Performances des injecteurs d’engrais “ Venturi ” (références présentées à l’annexe 3)
AIV AIV AIV AIV
0484-1 01078 01583-1 02081-1
¾" 1" 1 ½" 2"
A(*) B 1 2 1 2 1 2 1 2
bars bars l/mn l/h l/mn l/h l/mn l/h l/mn l/h
0 7 72 36 302 72 680 218 1984
0.15 6 60 33 227 63 454 218 1984
0.35 6 30 30 132 63 329 200 1474
0.7 0.50 5 11 29 76 57 189 179 661
0.55 5 0 29 38 56 42 173 302
0 8 72 41 302 81 680 246 1984
0.35 8 57 38 227 74 480 246 1966
0.50 7 42 37 173 72 416 241 1890
1.0 0.70 7 19 35 136 68 265 217 945
0.80 7 0 34 45 67 57 209 302
0 9 68 45 302 90 680 272 1928
0.35 9 68 45 283 87 673 272 1928
0.70 8 42 42 189 82 454 272 1890
1.4 1.80 8 30 41 140 80 359 251 1247
1.00 8 8 39 76 77 170 240 605
0 9 68 49 283 98 680 291 1928
0.35 9 68 49 283 98 680 291 1928
0.70 9 61 48 286 91 590 285 1928
1.7 1.00 9 34 45 159 88 367 276 1247
1.35 9 0 44 45 85 42 265 283
(*) A : Pression à l’entrée
B : Pression à la sortie
1 : Débit transité
2 : Débit injecté

58
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Annexe 1

DOCUMENTS CONSULTES
Cemagref, 1992.
Guide pratique irrigation, 2ème edition, RNEDHA, 294 p.
Cooper A., 1980
The ABC of NFT, Grower Books, London, p. 55-59, ISBN 0 901 1361 224.
Decroix M., 1988.
La micro-irrigation dans le monde, CEMAGREF, 208 p.
Doorenbos J. et Pruitt W.O., 1975.
Les besoins en eau des cultures, Bulletin d’Irrigation et de Drainage, 24, FAO, 198 p.
FAO, 1973.
L’irrigation goutte-à-goutte, Bulletin d’irrigation et de drainage, 14, 158 p.
FAO, 1988.
Production de légumes dans les conditions arides et semi-arides d’Afrique tropicale, 89,
456 p.
Feyen J. et Laliaert J. et Badji M., 1985.
Traité pratique de l’irrigation sous pression, AGCD, ABOS, K.U. Leuven , 231 p.
Keller J. et Karmelli D., 1975.
Trickle Irrigation Design, 1st ed., Rain Bird sprinkler Mfg. Corp., Glendora, 133 p.
Kutsch H.G., 1978.
Le pouvoir d’évaporation du climat marocain, MARA-D.R.A, Rabat, 378 p.
Odet J., Musard M. et Wacquant C., 1989.
Mémento Fertilisation des cultures légumières, CTIFL, 398 p. Sirjacobs M., 1988.
Gestion courante de l’irrigation localisée sous abri-serre en région aride. Utilisation
dulysimètre à drainage, Tropicultura, 6 (2), p. 60-63.
Sogreah, 1978.
Les pompes et les petites stations de pompage, 2è éd., Collection Techniques Rurales
en Afrique, 217 p.
Vermeiren L. et Jobling G.A., 1983.
L’irrigation localisée, Bulletin d’Irrigation et de Drainage, 36, FAO, 219 p.
Veshambre D. et Vaysse P., 1980.
Mémento goutte à goutte, Guide Pratique de la micro-irrigation par goutteur et
diffuseur, CTIFL-INRA, 204 p.

59
RADHORT - PUBLICATIONS

Annexe 2

GLOSSAIRE
Capacité de filtration : elle est évaluée par la dimension des mailles de l’élément filtrant
et s’exprime en nombre de microns (pour les vides de maille) ou en mesh (nombre
d’ouvertures par pouce).
Cette expresion est souvent simplifiée à : g/m ou mCE/m
Coefficient Kc et Kb : ce sont deux coefficients réducteurs qui permettent, respectivement,
de quantifier ETM à partir de ET0 (ETM = Kc x ET0), ou d’estimer ET0 à partir de
l’évaporation d’eau (Ebac) dans un bac évaporant (ET0 = Kb x Ebac). Ces deux coefficients
sont adimentionnels.
Débit : quantité d’eau délivrée par unité de temps. Le débit Q s’exprime en m3/heure ou en
litres par seconde (1m3/h = 3.6 l/s).
Evaporation de la culture de référence (ET0) : elle exprime le pouvoir d’évaporation du
climat d’une région donnée ; mesurée (lysimètre gazonné) ou calculée (formule de
penman), elle est exprimée en mm/jour.
Evapotranspiration maximale (ETM) : elle est liée à la culture considérée et exprime ses
besoins en eau (en mm/j ou en mm cumulés). Dans des conditions autres qu’optimales,
ETM devient ETréelle ou simplement ET culture.
Hauteur manométrique totale (HMT) : c’est la différence de pression entre les niveaux
d’aspiration et de refoulement, majorée des différentes pertes de charge occasionnées par
le mouvement de l’eau dans les canalisations.
Perte de charge linéaire (Jl) : c’est la diminution de la pression, observée entre deux sections
d’une canalisation, séparées par une longueur l. Unité : g/cm²/mètre linéaire ou mCE/
mètre linéaire
Pluviométrie : quantité d’eau tombée par unité de surface. Elle s’exprime en l/m², en m3/ha
ou en mm hauteur d’eau. Correspondance : 1 mm d’eau = 1 l/m2 = 10 m3/ha
Pression ou charge : c’est une force exercée sur une unité de surface ; mesurée en kg/cm2,
en g/cm2, en bars ou en mètres colonne d’eau (mCE). Equivalence : 1 bar = 1 kg/cm2 =
1000 g/cm2 = 10 mCE.
Puissance : elle est exprimée en watts, en kilowatts ou en chevaux-vapeur ;
(1 kw = 1.36 CV).
Salinité de l’eau : c’est l’ensemble des sels dissous dans l’eau ; elle s’exprime en g/l, en mg/l
ou en termes de conductivité électrique EC, en mmhos/cm, en mSiemens/cm ou en dS/m
(1mmho/cm = 1 mSiemens/cm = 1 dS/m). En fertigation, il y a la relation approximative
suivante : mg/l = EC x 0.85 dans laquelle EC est exprimée en mmhos/cm.
Salinité du sol : elle est exprimée de la même façon que celle de l’eau sauf qu’elle est relative
à un taux d’extraction donné (1:2, 1:5 ou 1:10). La valeur la plus fiable de EC du sol est
celle de l’extrait de la pâte saturée, notée Ece.
Solution-fille (SF) : c’est la solution nutritive qui sort à partir du goutteur et délivrée au pied
des plantes. Expression : mg/l.
Solution-mère (SM) : c’est la solution concentrée où les engrais sont solubilisés pour être
injectés dans l’eau d’irrigation. Expression : mg/l, g/m3 ou kg/m3.
Taux d’injection (TI) : c’est le rapport entre le volume aspiré de la solution-mère et le
volume d’eau apporté. Expression 0/0 ou 0/00. Correspondance : salinité SF = salinité
SM x TI
Taux de dilution : c’est l’inverse du taux d’injection.

60
Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

Annexe 3

LISTE DES FOURNISSEURS


Adresses Produits Principaux et Services
BERTOLINI MACCHINE AGRICOLE Motoculteurs
Via Guicciardi,7
42100 REGGIO EMILIA (Italie)
Tél : 0522.55.28.45
Fax : 0522.55.69.56
COMET S.P.A Pompe Agricultura Pompes
Via G. Dorso, 4
42100 REGGIO EMILIA (Italie)
Tél : 0522.75.341
Tél : 0522.75.348
ERI-SER Etudes de dimensionnement de réseaux et fourniture
Route de Taroudant n° 22 de matériel d’irrigation
Aït Melloul
AGADIR (Maroc)
Tél : + 212.8.24.21.54
Fax : + 212.8.24.21.55
LEGO IRRIGAITON POB Goutteurs, asperseurs, filtres , programmeurs
B.P. 8010 Natanya
Z.I. KIRYAT NORDAU (Israël)
Tél : 972.9.65.10.90
Fax : 972.9.82.54.344
NO PREM IRRIGATION SYSTEMS LTD Goutteurs intégrés et gaines
NIS. 49 Eder Street
34752 HAIFA (Israël)
Tél : 972.4.83.43.351
Fax : 972.4.82.54.344
SOCIETE HORTI-SUD SARL Etudes de dimensionnement et fourniture de matériel
Route de Taroudant d’irrigation
AZROU - AGADIR (Maroc)
Tél : + 212.8.24.51.86
Fax : 212.8.24.80.10
EBARA - France Pompes centrifuges à axes horizontal ou vertical,
Z.I. des Amandiers monobloc, multicellulaires...
39, rue des Entrepreneurs
78420 CARRIERES-SUR-SEINE (France)
Tél : (1) 30.86.54.80
Fax : (1) 39.13.19.71
SOTEMAG (Société Technique de Matériel Fabrication de pompes à axe vertical.
Agricole) Commercialisation de groupes moto-pompes et
Km 2.5. Route de Taroudant B.P 114 matériel agricole; forage de puits
AIT MELLOUL (Maroc)
Tél : + 212.8.24.01.70
Fax : + 212.8.24.01.38
MAZZEI INJECTOR CORPORATION Injecteurs venturi et pompes
500, Rooster Drive
BAKERSFIELD, CA 93307-9555 (U.S.A)
Tél : (805) 363.65.00
Fax : (805) 363.75.00
DIMATIT Fabrication et commercialisation de tubes en P.V.C
Route de Biougra
AIT MELLOUL (Maroc)
Tél : + 212.8.24.17.19
Fax : + 212. 8.24.14.75

61
RADHORT - PUBLICATIONS

IRRIDELCO Goutteurs
Irridelco Plaza
440, Sylvan Avenue
P.O. Box 1615
Englewood Cliffs
NEW JERSEY 07632 (U.S.A.)
Tél : (201) 569.30.30
Fax : (201) 569.92.37
CHA KOMEX S.A.R.L Stations météo compactes, thermo-hygrographes,
St Janskerkstraat 62 tarrières, tensiomètres
6822 EM ARNHEM (Hollande)
Fax : (085) 43.58.56
FACTORIA SAN MIGUEL C.B Fabrication de “Bactémicron”: produits à base
VALENCIA (Espagne) d’engrais organiques et bactéries utiles
Tél : (96) 222.46.20
Fax : (96) 222.51.08
SOCIETE BIOPRAG S.A.R.L Commercialisation des produits “Bactérimon”
Route de Taroudant. Bloc 2. N° 7
AIT MELLOUL (Maroc)
Tél : (08) 24.46.20
Fax : (08) 24.46.86
ATLANTICA AGRICOLA S.A. Engrais organiques
Corredera, 33
03400 VILLENEA ALICANTE (Espagne)
Tél : (96) 580.03.58
Fax : (96) 580.03.23
S.C.P.C Commercialisation de différents types d’engrais
Route de Taroudant
B.P 73 AIT MELLOUL (Maroc)
Tél : (08) 24.07.10
Fax : (08) 24.17.77
DUCLOS Engrais solubles
B.P. 3
13240 SEPTEMES-LES-VALLONS
(France)
Tél : 91.51.90.56
SCPA Potasse soluble
2, Place du Général de Gaulle
68053 MULHOUSE-CEDEX (France)
Tél : (03) 89.36.36.00
Fax : (03) 89.36.37.91
T - SYSTEMS EUROPE S.A Gaine T-Tape
7, Chemin de Novital
Z.I. La Pointe
31150 LESPINASSE - TOULOUSE
(France)
Tél : (33) 61.35.95.96
Fax : (33) 61.35.41.86
PALAPLAST Irrigation System Industry Matériel divers d’irrigation
Ind. Area Thessaloniki
P.O Box 45
GR 57022 SINOS (Grèce)
Tél : (00 3031) 79.79.65
Fax : (00 3031) 79.79.59
SISTEMA AZUD S.A Goutteurs, tubes P.E., filtres, accessoires
Avda de Las Americas
P.6/6 Pol. Ind. Oeste
30169 SAN GINES - MURCIA (Espagne)
Tél : (96) 880.84.02
Fax : (96) 880.83.02

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Intensification des cultures horticoles par l’application de l’exhaure solaire et de
l’irrigation localisée partim irrigation localisée des cultures horticoles en Afrique

TWIN DROPS IBERICA Tubes P.E, goutteurs et accessoires


Polig. Industrial Pla Vallonga - Calle 5 n° 24
03113 ALICANTE (Espagne)
Tél : (96) 528.88.51
Fax : (96) 511.44.39
JAMES HARDIE IRRIGATION EUROPE Programmeurs, vannes, accessoires, goutteurs,
Loc. Pratto della Corte gaines
Via dell’artigianato, 1-3
00065 Fiano Romano
ROMA (Italie)
Tél : (0765) 45.52.01/02/03
Fax : (0765) 45.53.86
POMPES GUINARD Pompes pour puits et forages
179, Boulevard Saint-Denis
92400 COURBEVOIE (France)
Tél : (1) 47.88.50.52
Fax : (1) 47.88.23.78
AGRIPROM Engrais solubles
26, Rue d’Anizy
20300 CASABLANCA (Maroc)
Tél : + 212 2.40.37.67
: + 212 2.40.38.77
Fax : + 212 2.40.38.34
NAAN SYSTEMS D’IRRIGATION Goutteurs, asperseurs, accessoires
30/32, Place Saint-Georges
75442 Paris cedex 09 (France)
Tel 48 78 61 50
fax 42 80 21 06
F.I.F. Control Matériel d’irrigation et de filtration
74, Boulevard Abdallah Ben Yassine
CASABLANCA (Maroc)
Tél : 30.48.48/50
DAN SPRINKLERS Matériel d’irrigation
12245 Kibbutz Dan
ISRAEL MOBILE POST,
UPPER GALILEE (Israël)
Tél : 06-95.38.11
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Tél : (93) 753.12.11
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La Production et Protection Intégrées
appliquée aux cultures maraîchères en
Afrique soudano-sahélienne

CENTRE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'HORTICULTURE


CAMBÉRÈNE – DAKAR

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