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E Book Fiqh Jurisprudence Islamique
E Book Fiqh Jurisprudence Islamique
ُ ْ ُ ْ َ َ َ
Allah ﷻa dit : ﴾ون ََّ ن َو لاإل
َّ نس لإلَّ لل َي ْع ُبد ل َّ ت ال لج
َّ ﴿وما خلق
Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. (S51/V56)
La jurisprudence islamique tient une grande place dans notre vie de tous les jours.
La purification, la prière, l’aumône obligatoire, le jeûne du mois de Ramadan, le
pèlerinage, le mariage, le divorce, l’héritage, l’achat et la vente, etc… sont tous des
chapitres étudiés et enseignés dans la jurisprudence islamique. Chaque musulman est
ainsi quotidiennement confronté à des situations dans lesquelles il a besoin de
recourir à cette noble science. Qui d’entre nous ne s’est jamais posé de questions
semblables à celles-ci :
Introduction à la
jurisprudence islamique
Mais pour répondre à toutes ces interrogations et éviter de tomber dans l’erreur,
d’innover dans notre religion, de pratiquer une chose qu’Allah ﷻet son Messager ﷺ
nous ont interdite, il faut bien évidemment revenir aux savants de l’islam, enracinés
dans la jurisprudence.
Allah ﷻa dit :
َ َ َ ُْ ه ْ ِّ َ ْ ْ ْ ْ َ ْ ه ُّ َ ا َ َ َْ
َّ ل ت ْعل ُم
﴾ون َّ م
َّ ل الذكرَّ لإن كنت
َّ وا أه
َّ م فاسأل
َّ وح لإلي له
َّ ِ ال ن ل َّ ﴿ َو َما أ ْر َسلنا ق ْبل
َّ ك لإلَّ رج
Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous faisions des révélations.
Interrogez les gens du rappel si vous ne savez pas. (S21/V7)
Allah ﷻnous a gratifiés par le Coran et la Sounnah de notre prophète Mouhammad
ﷺet par la présence de savants de l’islam. À nous donc de revenir à eux, afin
d’apprendre notre religion et de les interroger sur les sujets dont nous ignorons les
réponses, et ceci est une des manières de remercier Allah ﷻ.
Dans ce modeste e-book, il nous est impossible de détailler les règles religieuses de
tous les chapitres liés à la jurisprudence islamique, sachant même que là n’est pas
notre objectif. Nous allons simplement tenter de t’expliquer certains points, à toi
lecteur, lectrice, en guise d’introduction à la jurisprudence :
Qu’Allah nous facilite ainsi qu’à vous l’apprentissage de Sa religion et son application.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Que signifie la jurisprudence, linguistiquement et religieusement ?
1. Linguistiquement :
ُ ْ
La jurisprudence, dont le terme en arabe est « الفق َّه » ل, est un substantif dérivé du
َ َ
verbe faqiha « » ف لق َّهqui signifie comprendre. Ceci nous permet donc de traduire le
terme « al fiqh » par la compréhension.
Ce sens est le sens approprié dans certains textes provenant du Coran et de la
Sounnah de notre prophète Mouhammad ﷺ. Prenons à titre d’exemple un verset et
un hadith, dont le terme « al fiqh » a le sens linguistique.
ْ َ ُ ِّ َ ُ ْ َُ ِّ َ َ َ ُ ْ َ َ ُ ْ ُ َ َ ُ ُ ِّ َ ُ
ح لبحم لد لَّه
َّ شءَّ لإلَّ يس َّب ِ ن م ن إ و
ل لن
َّ يهَّ
ف ل ن م و َّ
ض ر األو َّ
ع بالس َّ
ات او م الس َّ
ه حل
َّ ﴿تسب
﴾وراً يما َغ ُف
ً ان َحَّلَ ُ ْ ُ َ ْ َ َ َُ َْ
َّ َول لكن لَّ تفقه
م لإن َّه ك َّ لَّ ون تس لبيحه
Les sept cieux et la terre et ceux qui s’y trouvent, célèbrent Sa gloire. Et il n’existe rien
qui ne célèbre Sa gloire et Ses louanges. Mais vous ne comprenez pas leur façon de Le
glorifier. Certes c’est Lui qui est Indulgent et Pardonneur. (S17/44)
2. Religieusement :
Introduction à la
jurisprudence islamique
Explication de la définition du fiqh au sens religieux :
Liées à la pratique :
La jurisprudence traite des sujets liés aux actions des serviteurs, telles que la prière, le
jeûne, l’aumône obligatoire, le pèlerinage, le mariage, le divorce, l’héritage, le don,
l’achat, la vente, le prêt, le gage etc…. L’étude de la jurisprudence ne traite donc pas
des sujets liés à la croyance, telle que la croyance en Allah ﷻ, en Ses anges, en Ses
َ َ ُْ
prophètes, etc… qui eux sont étudiés dans la science de la ‘aquida (الع لقيد لَّة َّ ) لعل.
م
Les jugements des actions des serviteurs sont donnés en fonction des preuves
détaillées émanant du Coran et de la Sounnah du prophète Mouhammad ﷺ, et non
de la raison de tout un chacun, ou des passions.
Le jurisconsulte (Al faqih) est celui qui s’est spécialisé dans la science de la
jurisprudence, de manière à connaître une majorité - on dira même une énorme
partie - des règles religieuses liées aux actions des serviteurs émanant de preuves
détaillées.
Celui qui a de simples connaissances dans ce domaine ne peut être considéré comme
étant un « faqih » au vrai sens du terme.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Les sources de la jurisprudence islamique
1. Le noble Coran :
Le Coran est la parole d’Allah ﷻ, il est la base de notre religion, un Livre
parfait préservé par Allah ﷻle Seigneur de l’univers.
Le Coran émane d’Allah ﷻet a été révélé à son prophète et messager Mouhammad
ﷺpar l’intermédiaire de l’ange Djibril ; révélation qui s’est faite sur une période de
23 ans. Les premiers versets révélés sont les cinq premiers versets de la
ُ َ
sourate L’adhérence (َّ)العلق :
Introduction à la
jurisprudence islamique
Ainsi, au fil des années, le prophète Mouhammad ﷺenseigna le Coran, la parole
d’Allah, à ses compagnons - qu’Allah les agrée.
Le Coran fut transmis directement de professeurs à élèves, oralement, de génération
en génération ; et notre époque actuelle ne fait pas exception à la règle. Aujourd’hui
encore, des centaines de milliers d’élèves apprennent le Coran de leurs professeurs
de manière orale et directe.
Le musulman doit avoir la ferme conviction et la certitude que le Coran est une
guidée, et que tout ce qu’il contient n’est que vérité émanant d’Allah ﷻ.
Le musulman doit avoir la ferme conviction et la certitude que tout ce qui provient du
prophète ﷺest vérité, et que celui-ci est digne de confiance et ne parle pas sous
l’effet de la passion.
Par l’étoile à son déclin! Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en
erreur et il ne prononce rien sous l’effet de la passion ; ce n’est rien d’autre qu’une
révélation qui lui est révélée. (S53/V1-4)
Introduction à la
jurisprudence islamique
Il ne nous est pas permis de différencier entre le Coran et la Sounnah, de manière à
dire : ce que nous trouvons dans le Coran nous le prenons et ce que nous trouvons
dans la Sounnah nous le rejetons. Cette façon d’agir est un égarement évident.
L’imam Ach-chafi’i -qu’Allah lui fasse miséricorde- dit que ce qui est voulu par le
terme « la sagesse » (al hikmah) est la Sounnah de notre prophète Mouhammad ﷺ,
car ce qui est récité dans les appartements du messager d’Allah ﷺne peut être autre
que le Coran et la Sounnah.
1. Le Coran
2. La Sounnah
3. Le consensus (Al ijma’)
4. L’analogie (Al qiyass)
Il est important de savoir que tous les versets coraniques sont authentiques,
contrairement aux ahadith. Tout hadith se trouvant dans les livres n’est pas
forcément authentique, hormis les livres : L’authentique de Al Boukhari et de
Mouslim.
À ce propos, le grand savant cheikh Al Albani a fait un travail exemplaire dans la
clarification de l’authenticité et la faiblesse du hadith, qu’Allah ﷻle récompense de la
meilleure des récompenses.
Introduction à la science
de la jurisprudence
Le consensus : Il y a consensus (ijmâ3) lorsque tous les savants de la communauté
ayant atteint le niveau de capacité d'interprétation (ijtihâd) sont d'accord sur un
jugement religieux. S'il y a la moindre divergence sur un sujet, on ne pourra prétendre
al ijmâ3.
À noter que al ijmâ3 n'est pris en considération qu'après le décès du prophète ﷺ, car
sa parole est une preuve religieuse en elle-même, il n'y avait donc pas besoin d'ijmâ3
de son vivant.
L'analogie (al qiyâs) est la référence prise en compte après al ijmâ3. Elle consiste à
porter un jugement religieux sur un cas dont le jugement n’est pas connu, en se
basant sur un cas principal qui regroupe les même causes de licéité, d'interdiction ou
autre… Les piliers de l’analogie sont au nombre de quatre :
• Le cas principal
• Le cas dont le jugement n’est pas connu (secondaire)
• Le jugement
• La cause les reliant
Nous savons qu’à la base toute boisson est autorisée jusqu’à preuve du contraire.
Donc pour interdire la consommation d’une boisson, il nous faut une preuve, et
l’analogie est une preuve reconnue par une très grande majorité des savants de
l’islam.
Introduction à la
jurisprudence islamique
Pour cela, nous allons détailler cette analogie sous forme de tableau, en prenant en
compte les quatre piliers de l’analogie :
Le vin a été interdit par Allah ﷻpour son effet enivrant. Nous retrouvons dans la
boisson ‘’whisky’’ le même effet. Alors par analogie au vin, il est attribué au whisky le
même jugement, qui est l’interdiction.
Par conséquent il ne se trouve dans la jurisprudence islamique que du bien pour l’être
humain, en englobant le bien dans ce bas monde et dans l’au-delà.
Introduction à la
jurisprudence islamique
3. La jurisprudence islamique est valable pour tous temps et lieux :
Ceci car il n’y aura plus de religion agréée par Allah en dehors de l’islam,
et que Mouhammad est Son dernier messager. Les messagers avant lui furent
envoyés à un peuple précis, alors que lui ﷺfut envoyé à toute l’humanité.
Il n’y a plus de prophète après le prophète Mouhammad ; ﷺsur qui descendrait une
nouvelle législation ?
De ce fait, la jurisprudence islamique est et restera valable pour tous temps et lieux.
Bien sûr, ce qui est voulu ici, c’est la facilité nous provenant d’Allah et
Son messager, et non une facilité provenant de nos raisons et passions.
Allah ﷻn’impose pas à son serviteur une charge supérieure à ses capacités, par
miséricorde envers lui. Celui qui étudie la religion d’Allah se rendra compte de cette
générosité provenant de notre Seigneur. Il remarquera toutes les règles et législations
penchant vers la facilité, car la religion n’est pas basée sur la difficulté et la gêne.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Les causes de divergence entre les savants :
La divergence n’est pas un objectif en soi et doit être évitée au maximum. Mais il peut
arriver que des savants dignes de ce nom divergent sur un sujet, chacun essayant
d’atteindre la vérité et de plaire à leur Seigneur ﷻ. Aucun de ces savants ne doit être
rabaissé ou blâmé, car chacun d’eux n’a fait cet effort pour donner ce jugement qu’en
recherchant l’agrément d’Allah ﷻ.
Ainsi, le savant qui s’est trompé aura tout de même auprès d’Allah ﷻune
récompense pour la saine intention et les efforts fournis.
Il est donc obligatoire à tout musulman de respecter le savant et de lui donner la place
méritoire qu’Allah ﷻlui a accordé.
Voyons maintenant quelques-unes des causes qui peuvent mener à la divergence
entre les savants.
Nous citerons les causes de divergence sous forme de points. Et nous te conseillons,
pour mieux comprendre ce sujet, de consulter ce magnifique épître du grand savant
cheikh Al Othaymine - qu’Allah lui fasse miséricorde - : « Les causes et la conduite à
observer face aux divergences d’opinions entre les savants ».
Introduction à la
jurisprudence islamique
• Le savant qui se trompe dans son jugement ou son avis n'a peut-être pas eu
connaissance de la preuve concernant cette question.
• Le hadith peut parvenir au savant, mais par une voie qui ne lui assure pas
l'authenticité, c’est-à-dire qu’il n’accorde pas sa confiance à son rapporteur. Il
trouve donc ce hadith plus faible qu'un autre qui donne un avis contraire. Il choisit
alors le deuxième aux dépens du premier.
• Le hadith peut parvenir au savant, mais celui-ci l'oublie –Qu’Il Soit Glorifié Celui qui
n'oublie pas-.
• Le savant peut avoir eu connaissance de la preuve mais l'a comprise d'une manière
différente de ce qui est dit.
• Le hadith peut être parvenu au savant alors qu’il a été abrogé, et il ignore son texte
abrogatif. Dans ce cas, le hadith sur lequel il s'est basé est authentique, son sens est
compris, mais il est abrogé. Le savant qui n'a pas eu connaissance de cette
abrogation est excusé de l'avoir utilisé comme preuve, car le principe est que les
preuves ne sont abrogées que lorsqu'on connaît ce qui les abroge.
• Le savant peut croire que la preuve est en contradiction avec une autre preuve plus
évidente, un texte ou un avis qui fait l'unanimité des savants. Dans ce cas, la preuve
parvient au savant, mais il pense qu’elle contredit un texte ou un avis unanime plus
fort. Ceci est très fréquent dans la divergence entre savants.
• Le savant s'appuie sur un hadith faible, ou bien utilise un hadith authentique pour
une démonstration faible.
Cher frère, chère sœur, rappelle-toi l’importance de faire preuve de miséricorde envers
nos savants de l’islam ; ils ont étudié et œuvré de longues années avant d’arriver à leur
degré de science.
Invoque en leur faveur et demande pour eux la miséricorde d’Allah et le plus haut degré
au paradis, en compagnie des personnes qu’Allah a comblé de bienfaits parmi les
prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Bref aperçu des 4 jurisconsultes les plus connus :
Il y a par la grâce d’Allah bien plus que quatre savants spécialistes de la jurisprudence.
Cependant quatre parmi eux sont plus renommés aux yeux des musulmans.
Son nom est An-nou’mane ibn Thabit ibn Zouti, plus connu sous
l’appellation de Abou Hanifah. Les gens l’appelaient le savant de l’Irak.
Il est né en l’an 80 de l’hégire dans la ville de Koufa en Irak, il a vécu à l’époque de
deux grands empires : l’Empire Omeyyade et l’Empire Abbasside. Il fait partie de cette
troisième génération que l’on appelle « atba’ at-tabi’ine », c’est-à-dire la deuxième
génération après les compagnons du prophète Mouhammad ﷺ.
Certains savants ont même dit qu’il fait partie de la génération des « tabi’ine », qui
est la génération ayant rencontré certains compagnons du prophète ﷺ, puisqu’il
aurait rencontré (pour les savants de cette opinion) le grand compagnon Anas ibnou
Malik et aurait même rapporté directement de ce compagnon le hadith suivant :
َِّّ لم فريضةَّ عل
َّكل مسلم َّ الع ل َّ ُ
طلب ل
Apprendre la science est une obligation pour chaque musulman (Authentifié par Cheikh Al Albani)
2. Al imam Malik :
Son nom est Malik ibn Anas ibn Malik ibn Abi ‘amir, plus connu sous
l’appellation de l’imam Malik. Il est né en l’an 93 de l’hégire à Médine. Il a étudié la
science auprès des savants de Médine, dont le grand savant Abderrahmane ibn
Harmaz, élève de Abi Hourayrah et de Ibn Abass -qu’Allah les agrées-. Il profita
également de la science de Naafi’, qui était l’esclave affranchi de Ibn ‘Omar -qu’Allah
l’agrée. Son professeur pour la science de la jurisprudence était Rabi’ah ibni
Abdirrahmane.
Introduction à la
jurisprudence islamique
L’imam Malik -qu’Allah lui fasse miséricorde- a atteint un haut degré de savoir dans la
religion, dans différentes sciences telles que la jurisprudence.
Son élève, le grand imam Ach-chafi’i disait à son sujet : « Lorsque les savants sont
cités, Malik est comme une étoile parmi eux ».
Il est mort -qu’Allah lui fasse miséricorde- à Médine en 179 de l’hégire à l’âge de 86
ans.
L’imam Malik eut beaucoup d’élèves d’Egypte, du Maghreb, du Hijaz et d’Irak. Son
madh-hab s’est principalement répandu dans le Maghreb et l'Andalousie (sud de
l’Espagne).
Son ouvrage le plus connu est « Al Mouwata » : un livre de hadith et de jurisprudence.
Il est à l’origine d’un autre ouvrage très réputé, qui est une référence dans le madh-
hab malikite : « Al Moudawanah ». C’est en quelque sorte un compilé de questions
qui ont été posées à l’imam Malik, puis retranscrites par ses élèves. Cet ouvrage traite
d’environ 36000 questions.
3. Al imam Ach-chafi’i :
Son nom est Mouhammad ibn Idriss ibn al Abass ibn Othman ibn Chafi’ al
Qourachi al Hachimi, connu sous l’appellation de L’imam Ach-chafi’i. Il est né à Ghaza
en Palestine en l’an 150 de l’hégire, qui est l’année durant laquelle est décédé le
grand imam Abou Hanifah.
L’imam Ach-chafi’i a grandi dans une famille pauvre. Son père décéda alors qu’il était
encore jeune. Sa mère partit s’installer avec lui à la Mecque alors qu’il n’avait que 10
ans. Puis il voyagea pour s’installer à la campagne, où il vécut avec la tribu de
Houdhayl et apprit l’arabe littéraire.
Il voyagea à Médine et fut parmi les meilleurs élèves de l’imam Malik. Il étudia avec lui
« Al Mouwata ». Il étudia également avec le cheikh Mouslim ibn Khalid Az-zinji, qui lui
donna l’autorisation d’émettre des avis religieux (fatawa) alors qu’il n’avait que 15
ans.
Il était doté d’un très beau comportement, et a très vite atteint un haut degré de
sciences religieuses dans les fondements de la jurisprudence, le hadith, le tafsir, la
langue arabe, la poésie. Il était connu auprès des gens de science pour sa piété et sa
crainte d’Allah.
Ce grand imam voyagea en Egypte en l’an 200 de l’hégire, puis il mourut en 204 de
l’hégire dans les derniers jours du mois de Rajab ; il avait environ 54 ans.
Cet humble savant eut beaucoup d’élèves de différents pays et régions : au Hijaz, en
Irak, en Egypte. Nous comptons parmi ses éminents élèves l’Imam Ahmad ibn Hanbal.
Nous retrouvons son madh-hab en Egypte, Jordanie, Syrie, Liban, Irak, Inde,
Indonésie… par la grâce d’Allah.
Introduction à la
jurisprudence islamique
Parmi les plus connus de ses ouvrages nous pouvons citer « Ar-rissalah ». Celui-ci
traite des fondements de la jurisprudence « Oussoul al fiqh ». Mais aussi « Al Oum »,
qui traite de tous les chapitres de la jurisprudence.
Son nom est Ahmad ibn Mouhammad ibn Hanbal ibn Hilal ibn Assad Ach-
chibani. Il est né au cours du mois de Rabi’ Al Awal en l’an 164 de l’hégire en Irak,
dans la ville de Baghdad. Son père décéda alors qu’il n’était qu’un enfant. Sa mère
s’occupa de son éducation, elle l’encouragea à étudier les sciences religieuses afin de
se mettre au service de la religion toute sa vie. Il apprit le Coran en entier alors qu’il
n’était encore qu’un enfant.
Il étudia les sciences islamiques auprès de plusieurs savants, tels que le Qadi Abou
Youssouf, l’imam Ach-chafi’i, Soufiane ibn ‘Ouyayna, Abderrahmane ibn Mahdi.
Il atteint –qu’Allah lui fasse miséricorde- un très haut niveau dans la science de la
jurisprudence et le hadith.
Il fut lourdement éprouvé –qu’Allah lui fasse miséricorde- : frappé, enfermé pour son
attachement à la Sounnah du prophète ﷺet son refus d’accepter la fausse idéologie
qui consiste à croire et dire que « le Coran a été créé ». Suivant le prophète ﷺet ses
compagnons –qu’Allah les agrée-, il s’attacha fermement à la croyance authentique
que le Coran est la parole d’Allah non créée.
Il mourut à Baghdad en l’an 241 de l’hégire à l’âge de 77 ans –qu’Allah lui fasse
miséricorde.
L’imam Ahmad eut de nombreux élèves. Parmi eux, son fils aîné Salih ibn Ahmad ibn
Hanbal. Il apprit chez son père la jurisprudence islamique et le hadith. Nous trouvons
également Abdel Malik ibn Abdel Hamid ibn Mahran Al Maymouni, Ahmed ibn
Mouhammad ibn Al Hajaj, et un autre de ses enfants : Abdoullah ibn Ahmad ibn
Hanbal, qui travailla beaucoup à la transmission des hadith.
L’imam Ahmad ibn Hanbal est le quatrième et dernier des quatre grands savants de la
jurisprudence.
Son madh-hab est beaucoup pris en compte dans l’enseignement et la juridiction en
Arabie Saoudite et les pays voisins.
Parmi ses ouvrages les plus célèbres, nous pouvons citer « Al mousnad ». Cet ouvrage
rassemble des ahadith qu’il a rapportés avec leurs chaînes de transmission. Qu’Allah
lui fasse miséricorde, ainsi qu’à tous les savants de la Sounnah.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Un exemple d’étude de la jurisprudence liée à une situation
contemporaine :
Voici une fatwa du comité de jurisprudence islamique qui s’est réuni au sein de la
ligue islamique mondiale à la Mecque, afin de discuter du statut juridique du don et
de la greffe d’organe en islam.
Ceci dit :
Introduction à la
jurisprudence islamique
Ainsi, le comité a donné le verdict suivant:
Premièrement:
Prendre l’organe d’une personne vivante, puis le greffer dans le corps
d’une autre qui en est contrainte, afin que sa vie soit sauvée, ou afin d’aider ses
organes principaux (primordiaux) à accomplir leur tâche, cela est permis. C’est un
acte permis et ne s’opposant point à la dignité humaine pour celui de qui l’organe est
retiré. De même qu’il y a dans cela un grand intérêt et une aide charitable pour le
receveur de l’organe. C’est donc un acte légiféré et loué, si les conditions suivantes
sont respectées :
- Retirer l’organe du donateur ne doit pas lui causer de tort au point où sa vie
normale en serait affectée. Car la règle religieuse dit : “le mal ne s'ôte pas par un mal
équivalent ou pire”. Également car la donation, à ce moment-là, reviendrait au fait de
se jeter soi-même dans la destruction, et cela n’est pas permis religieusement.
- Le don d’organe doit donc être volontaire de la part du donateur et non imposé.
- La greffe d’organe doit être la seule solution médicalement possible afin de soigner
le malade contraint.
- Les probabilités de réussite des opérations d'enlèvement d’organe et de greffe
doivent être certifiées, en général ou dans la majorité des cas.
Deuxièmement: Le don et la greffe d’organe sont d’autant plus permis dans les cas
suivants :
- Lorsque l’organe est pris d’une personne morte afin d’en sauver une autre qui en a
besoin. À condition que, lors de son vivant, le donateur ait été une personne
responsable (religieusement) et consentante.
- Lorsque l’organe est pris d’un animal mangeable et sacrifié (religieusement), ou
autre (c’est-à-dire non licite) en cas de nécessité, afin de le greffer à une personne
contrainte.
- Lorsqu’une partie du corps de la personne est retirée pour être réimplantée dans
une autre partie du corps. Comme le fait de prendre de la peau ou un os du même
corps et le réimplanter à un autre endroit du corps, s’il y a nécessité.
- L’implantation d’objets artificiels, comme les métaux et autres matières, dans le
corps de la personne, afin de la soigner de maladies telles que les rhumatismes, les
problèmes cardiaques et autres.
Le comité voit donc que toutes les situations précédemment citées sont autorisées
religieusement, pour autant qu’elles respectent les conditions énumérées.
Introduction à la
jurisprudence islamique
Un groupe de médecins a participé à cette assise afin de débattre sur le sujet :
Le docteur Assayid Muhammad Ali al Bâr,
Le docteur Abdullah Bâ Salâmah,
Le docteur Khâlid Âmîn Muhammad Hasan,
Le docteur Abdulma3bûd 3amâra Assayid,
Le docteur Abdullah Joum3a,
Le docteur Ghâzî al Hâjim,
Et que la prière d’Allah soit sur notre maître Muhammad, sa famille et ses
compagnons, ainsi que ses multiples saluts. Et toutes les louanges appartiennent à
Allah, Seigneur de l’univers ». (Fatawa tirée du livre « Fiqh an-nawazil » ,tome 4 page
132)
Après avoir vu une fatwa du comité de jurisprudence islamique sur un sujet d’ordre
contemporain, voyons ensemble un exemple de ce que l’on appelle la jurisprudence
comparée.
Nous avons évoqué les causes qui pouvaient mener les savants à diverger, et nous en
avons cité quelques-unes. Néanmoins, il faut savoir que les causes de divergence ne
sont pas restreintes à celles citées précédemment.
Nous allons à présent développer un cas qui est sujet de divergence entre les savants.
Les différents avis, avec leurs preuves, seront exposés afin que tu puisses voir de
quelle manière les savants peuvent diverger et ce sur quoi ils se basent. Tu
remarqueras que tous s’appuient sur des preuves, ainsi tu pourras te souvenir de
certaines causes de divergence.
َ ُ ُ ْ
Cette science s’appelle « المق َارن الفق َّه
« » لAl fiqh al mouqâran » que l’on pourrait
traduire par « la jurisprudence comparée ».
Le sujet est :
L’intention dans les ablutions est-elle ou non une condition de validité des
ablutions?
Les jurisconsultes sont unanimes sur le fait que l’intention est une condition des
adorations. Et ceci conformément à la parole du prophète ﷺ:
َ ْ َّوإنماَّل هك ِّل،َّبالن ّيات
َّامرئَّماَّن َوى
ِّ ُ ْ
إنماَّاألعمال
ل ل
Les actions ne valent que par leurs intentions et chacun n'aura que ce qu'il a eu
comme intention (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
Introduction à la
jurisprudence islamique
En revanche, ils ont divergé sur un sujet : l’intention est-elle une condition de validité
des ablutions ? Autrement dit, est-ce que l’intention de se purifier pour un acte
d’adoration (comme la prière par exemple) est obligatoire ? ou bien si une personne
fait ses ablutions, même sans intention de purification, celles-ci sont-elles valables ?
Le premier avis :
Le second avis :
L’intention n’est ni une condition, ni une obligation, et ceci est l’avis des
Hanafites, de Al Awza’i et de Soufiane Athawri.
⮚ Est-ce que les ablutions sont une adoration pure( ?)محضةC’est-à-dire que
nous n’en connaissons ni le sens, ni la raison et la sagesse, mais nous le
faisons par soumission et adoration à Allah. Il en est de même pour le
nombre de prières par jour, le nombre d’unités de prière dans chacune
d’entre elles. Ou encore le nombre de cailloux que le pèlerin lance sur les
stèles lors de son pèlerinage, etc… Toutes ces actions, nous les faisons
simplement par adoration et soumission. En résumé, si on te demande la
raison du nombre de prières obligatoires dans la journée -qui est de cinq-,
tu ne saurais y répondre. Et si on te demande pour quelles raisons le
pèlerin jette sept cailloux sur chaque stèle lors de son pèlerinage, tu ne
pourras pas répondre non plus. La seule réponse que tu puisses donner à
ces questions, est que nous le faisons simplement par adoration et
soumission à Allah.
⮚ Ou bien est-ce que les ablutions sont plus liés à « la propreté », par
exemple comme le fait de nettoyer une impureté ?
Introduction à la
jurisprudence islamique
Les ablutions sont une adoration qui peut se situer dans 2 catégories :
▪ L’adoration pure ;
▪ Son sens et sa sagesse sont connus, et c’est aussi simplement une question
de propreté.
De laquelle de ces deux choses les ablutions sont-elles plus proches ? l’adoration pure
ou la propreté ?
⮚ L’avis de ceux qui mettent en avant que l’intention est une condition de
validité des ablutions. Ainsi sans l’intention de se purifier, les ablutions ne sont
pas valides, et par conséquent la prière non plus.
1- Le Coran :
Le sens du verset est une preuve de la condition de l’intention pour la validité des
ablutions. En effet son sens est : lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes ;
passez les mains mouillées sur vos têtes ; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles
pour la prière, c’est-à-dire ayez l’intention de vous purifier pour la prière. Donc
l’intention est une condition de validité des ablutions.
Introduction à la
jurisprudence islamique
2- La Sounnah :
Les actions ne valent que par leurs intentions et chacun n'aura que ce qu'il a eu
comme intention (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
Les actions telles que les ablutions ne valent que par l’intention. Chaque personne
sera jugée selon son intention. Donc s’il n’y a pas d’intention, il n’y a pas d’action et
par conséquent pas d’adoration. La personne ne peut se contenter que de l’image des
ablutions, c’est-à-dire que de l’aspect extérieur sans intention intérieure. Si elle n’a
pas mis dans son action l’intention de se purifier, alors elle ne se sera pas purifiée
pour la prière ou pour tout autre acte nécessitant la purification. Ce qui causera
l’invalidité des ablutions, et par conséquent l’invalidité de la prière.
L’intention est une condition des ablutions (à l’eau) comme elle est une condition des
ablutions sèches (At-tayammoum), car les deux sont une purification. Sachant que les
quatre écoles de jurisprudence sont unanimes pour dire que l’intention est une
condition pour les ablutions sèches (At-tayammoum).
Explication de l’analogie :
Puisque nous sommes tous d’accord pour dire que l’intention est une
condition de validité des ablutions sèches, alors celle-ci est aussi une condition de
validité des ablutions à l’eau, car les deux sont liées par une même cause qui est : la
purification.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Réponses des savants qui soutiennent le second avis, aux arguments
des savants qui soutiennent le premier avis :
ْ ه َ ه ْ َ ْ ه ُ ُ َ ْ ُ َ َ َ َ ُّ َ
َّ ْ م َوأ ْي لد َيك
َّم لَّإلَّ ال َم َر لاف لق َّ ْ وا ُو ُجوهك َّ الة َّفاغ لسل َّم لإلَّ الص ل َّ ْ وا لإذا ق ْمت
َّ ين آمن
َّ ﴿يا أيها ال لذ
ْ ه َ ْ َ ُ ْ ُُ ه
﴾ي َّ ْْ م لإلَّ الك ْع َبَّ ْ م َوأ ْر ُجلكَّ ْ وسك
وا لبرؤ ل َّ وامسح
Ô les croyants! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains
jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds
jusqu’aux chevilles. (S5/V6)
Contre argumentation :
Dans ce verset, Allah ﷻordonne de faire les ablutions, mais il n’y a pas d’ordre lié à
l’intention. Donc ce qui est demandé avant de faire la prière est simplement de faire
les ablutions, et l’intention de purification n’est pas une condition. Car en aucun cas
Allah ﷻn’évoque l’intention dans ce verset.
Même si nous considérons que pour chaque adoration il faut avoir au préalable une
intention, cela concerne simplement la récompense et non la validité. Donc les
ablutions seront valides même sans intention de purification, mais sans récompense.
Le fait que la personne ne soit pas récompensée n’invalide pas l’acte ou l’adoration.
En parallèle, nous pouvons citer un autre exemple : parmi les conditions de la prière,
il y a le fait de cacher la ‘awra (les parties intimes), et cette condition n’a pas besoin
d’intention. Par conséquent, les ablutions peuvent être une condition de la prière
même sans intention, exactement comme pour le fait de cacher la ‘awra dans la
prière.
Introduction à la
jurisprudence islamique
• Concernant l’argument de l’analogie :
L’intention est une condition des ablutions à l’eau, tout comme l’intention est une
conditions des ablutions sèches (At-tayammoum). Car les deux sont une purification,
à l’unanimité des savants.
Contre argumentation :
Cet analogie est invalide, car les ablutions sèches se font avec de la terre. Celle-ci
n’est considérée comme purifiante que pour la prière ou un acte nécessitant une
purification. Mais elle n‘est pas purifiante en elle-même, contrairement à l‘eau. Donc
la sagesse de la purification par la terre est reconnue, et comme nous l‘avons dit,
nous ne divergeons pas sur le fait que les pures adorations ont besoin d‘une
intention pour être valides.
Aussi, parmi les conditions de l‘analogie, le cas de base ne peut venir
chronologiquement après le cas secondaire ; et nous savons pertinemment que les
ablutions sèches ont été légiférées après les ablutions à l‘eau. Par conséquent nous
ne pouvons pas faire une analogie à partir d‘une chose qui a été légiférée après la
chose dont nous cherchons le jugement.
Voyons maintenant les arguments de ceux qui soutiennent le second avis, c’est-à-
dire que l’intention n’est ni une condition, ni une obligation de validité des ablutions.
1- Le coran :
Allah ﷻdit :
ْ ه َ ه ْ َ ْ ه ُ ُ َ ْ ُ َ َ َ َ ُّ َ
َّ ْ م َوأ ْي لد َيك
َّم لَّإلَّ ال َم َر لاف لق َّ ْ وا ُو ُجوهك َّ الة َّفاغ لسل َّم لإلَّ الص ل َّ ْ وا لإذا ق ْمت
َّ ين آمن
َّ ﴿يا أيها ال لذ
ْ ه َ ْ َ ُ ْ ُُ ه
﴾ي َّ ْْ م َوأ ْر ُجلك ْمَّ لإلَّ الك ْع َبَّ ْ وسك
وا لبرؤ ل َّ وامسح
Ô les croyants! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains
jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds
jusqu’aux chevilles. (S5/V6)
Introduction à la
jurisprudence islamique
2- La Sounnah :
Je suis une femme qui tresse mes cheveux, dois-je les dénouer pour l'ablution
majeure suscitée par un rapport sexuel ? Le prophète ﷺrépondit :
َ َ َ َ َْ َ َ ْ ْ
َّيكَّأنَّت ْح ل ِتَّعلَّرأ لس لكَّثالثَّحثياتَّ لَّمنَّماء
َ َ
ل لإنما ََّيك لف
َ َْ َ َ َ َ ُثم َُّتفيض
َّ نتَّقدَّط ُه ْر ل
ت ل َّأاذإل َّف اء َّالم يك
ل لَّع ِ ل
Non, il te suffit de verser sur ta tête trois fois la quantité d'eau contenue dans le creux
de ta main, puis de verser de l'eau sur tout ton corps et ainsi, tu seras purifiée.
(Hadith authentique rapporté par ibn Hibban)
Dans ce hadith, le prophète à montré à Oum Salâmah comment procéder aux grandes
ablutions et il ne lui pas ordonné de mettre l’intention.
1. Les ablutions sont une condition de la prière, il n’est donc pas obligatoire de
mettre l’intention (de se purifier pour la prière), de la même façon qu’on ne met
pas d’intention quand on se couvre les parties intimes, qui est aussi une
condition de la prière. Ce sont deux conditions de la prière. Pourquoi donc
mettre l’intention comme condition dans les ablutions, et pas dans le fait de
cacher ses parties intimes ?
1. La dhimyah est la femme juive ou chrétienne qui vit dans un pays musulman et
qui est protégée par les musulmans en échange d’un impôt, « la jizya ».
Lorsqu’elle est pure après ses menstrues, il est autorisé à son mari musulman
d’avoir des relations intimes avec elle, après qu’elle se soit lavée. Si l’intention de
purification était obligatoire, il lui serait interdit de l’approcher, car elle n’est pas
musulmane et son intention n’est pas acceptée.
Introduction à la
jurisprudence islamique
❖ Réponses des savants qui soutiennent le premier avis, aux arguments
des savants qui soutiennent le second avis :
Contre argumentation :
Lorsqu’Allah ﷻdit :
Ô les croyants! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains
jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds
jusqu’aux chevilles. (S5/V6)
Nous entendons ici : si vous avez l’intention de vous lever pour la prière. Donc nous
comprenons bien de ce verset que l’intention est demandée pour la validité des
ablutions.
Non, il te suffit de verser sur ta tête trois fois la quantité d'eau contenue dans le creux
de ta main, puis de verser de l'eau sur tout ton corps et ainsi, tu seras purifiée.
(Hadith authentique rapporté par ibn Hibban)
Contre argumentation :
Introduction à la
jurisprudence islamique
• Concernant la première analogie :
Les ablutions sont une condition de la prière, il n’est donc pas obligatoire de mettre
l’intention (de se purifier pour la prière) puisque de la même façon on ne met pas
d’intention quand on se couvre les parties intimes, qui est aussi une condition pour la
prière.
Contre argumentation :
L’analogie des ablutions avec le fait de cacher les parties intimes est
invalide. Car la condition de cacher les parties intimes n’est pas une adoration : c’est
un acte qui permet de se préserver des regards ; alors que les ablutions sont une
adoration. La preuve du fait que cacher les parties intimes n’est pas une adoration est
qu’il est obligatoire au fou ou à l’enfant non pubère de cacher leurs parties intimes.
Et s’ils en sont incapables, il incombe alors à leur tuteur de faire en sorte de cacher
leurs parties intimes.
• Concernant la seconde analogie :
La dhimyah : femme juive ou chrétienne qui vit dans un pays musulman et qui est
protégée par les musulmans en échange d’un impôt : « la jizya ». Lorsqu’elle est pure
après ses menstrues, il est autorisé à son mari musulman d’avoir des relations intimes
avec elle après qu’elle se soit lavée. Si l’intention de purification était obligatoire, il lui
serait interdit de l’approcher car elle n’est pas musulmane, et son intention de
purification n’est pas acceptée.
Contre argumentation :
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jurisprudence islamique
❖ Quel est l’avis prépondérant ?
Allah ﷻest le plus Savant. L’avis qui paraît le plus juste est le suivant :
L’avis de ceux qui disent que l’intention est une condition des ablutions, et que les
ablutions ne sont pas valides si la personne n’a pas mis l’intention dans l’acte de se
purifier, pour la prière par exemple. Et ceci pour plusieurs raisons :
• Les preuves des savants soutenant cet avis sont très fortes et très claires.
• Il est impossible de s’imaginer qu’une personne dotée de raison puisse faire une
action sans intention. Si elle accomplit les actes demandés pour les ablutions, il
est impensable qu’elle n’ait pas mis d’intention : soit elle a mis l’intention de se
purifier pour la prière et donc elle pourra faire la prière avec ces ablutions, soit
elle a mis l’intention pour autre chose – pour se rafraîchir par exemple - et elle ne
pourra pas faire la prière avec ces ablutions.
Toutes les louanges appartiennent à Allah ﷻle Créateur de l’univers. Nous espérons
que ce modeste e-book intitulé « Introduction à la jurisprudence islamique » t’auras
été bénéfique.
L’équipe Dini.
Introduction à la
jurisprudence islamique