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Projet de mise en place d’une société ou

d’un établissement public


d’aménagement du territoire.
I. Problématique
La politique d’aménagement du territoire de la RDC a été fixée par le décret du 20 juin 1957 sur
l’urbanisme et par la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier
et immobilier et régime des sûretés. Si le premier texte s’est limité à déterminer les modalités
d’élaboration des plans d’aménagement sans en préciser le responsable ultime si ce n’est l’Etat lui-
même, en ce compris ses déclinaisons provinciales ou territoriales, le deuxième texte permet à l’Etat
congolais de confier la responsabilité de l’aménagement du territoire (sur base des plans établis et
aux termes des articles 182, 185 et 186 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973) soit à:
- l’administration;
- un établissement public constitué à cet effet;
- une société d’économie mixte.

L’avant-projet de loi relative à l’aménagement du territoire est muet sur la problématique de la


« promotion immobilière » visée par l’article 185 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 en privilégiant
uniquement la mise en place Conseil National de l’Aménagement du Territoire et de l’Observatoire
(art. 24). Dans un contexte de rareté de ressources cette solution est sous-optimale. La création d’un
fonds national qui financerait la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale
d’aménagement du territoire ainsi que des outils de planification spatiale constitue une solution
innovante mais pourrait prendre du temps pour se mettre en place et se pérenniser.
L’idée centrale de la présentation est de proposer au Gouvernement une formule pratique qui
consisterait à mettre en place, en attendant tout aménagement législatif ultérieur dans le sens de
conformer l’avant-projet de loi d’aménagement à la position adoptée par le législateur congolais
depuis 1973, à une société d’économie mixte sur pied de l’article 186 de la loi de la loi n° 73-021
du 20 juillet 1973.

Une telle société, par le truchement d’une convention de concession, aurait la mission de
financer l’élaboration des plans d'aménagement d’une partie déterminée du territoire (il n’y aura
pas de clause d’exclusivité pour qu’il y ait concurrence entre les aménageurs) et de les mettre en
œuvre une fois adoptés par l’autorité compétente. Ainsi, comme pour ce qui est de la zone
économique spéciale, l’aménageur assumera des risques de projet en termes de placement en
capital. Une convention de partage des produits de cession de terrain fixera les modalités de
rémunération des parties.

Cette formule a l’avantage de la facilité de sa mise en œuvre et n’implique pas des cashflows
pesant sur l’Etat. On pourra envisager d’y intégrer une composante sociale (ESG) suivant
laquelle une partie du terrain aménagé pourrait être affecté à des logements sociaux. Tout
comme, d’autres aménageurs auraient pour responsabilité unique d’aménager des parties du
territoires pour des acquéreurs à faible revenu.
II. Modalités
Prise en compte des attributions de chaque Ministère

Pilote Résultats attendus :


Contributeur 1 1. Environnement assaini
Ministère de Contributeur 2
l’Aménage 2. Parcelles de terrain
ment du Ministère de Ministère loties et couvertes par
Territoire l’Urbanisme des
et Habitat. Affaires des titres solides
Foncières

Coordination par le Premier ministre


Comité interministériel de supervision de la politique foncière de l’Etat.
NB: Cette proposition s’écarte de celle de l’avant-projet sur l’aménagement du territoire qui
institue un conseil national d’aménagement du territoire élargi aux représentants du parlement,
des représentants du Conseil national économique et social, des représentants des
Assemblées Provinciales, des représentants des gouvernements provinciaux, des
représentants de la société civile et des représentants du secteur privé (art. 25 de l’avant-projet
de loi relative à l'aménagement du territoire); ce qui dilue la responsabilité du Gouvernement
dans la définition et la conduite de la politique du pays (art. 91 de la Constitution). A la limite,
les gouvernements provinciaux devront être consultés (art. 203, point 16). Les autres
trouveraient mieux leur place dans l’observatoire (art. 65 de l’avant-projet de loi relative à
l'aménagement du territoire).
III. Support de cette politique d’aménagement du territoire

Création d’une société d’économie


Création d’un établissement public
mixte

• Mise en place plus aisée après avoir • Création par un décret


identifié un promoteur immobilier • Prérogatives de puissance publique
• Possibilité de mobiliser les fonds • Difficulté de mobiliser des ressources
privés en levant des fonds sur le pour sa mise en œuvre.
marché local
• Gestion privée axée sur la rentabilité

La mise en place d’une structure d’économie mixte a plusieurs avantages principalement en ce qui
concerne la mobilisation des capitaux privés et la gestion axée sur la rentabilité. Il génère ainsi des
ressources supplémentaires pour l’Etat dans une logique de PPP. Ce modèle axé sur la rentabilité
peut être tempéré en y incluant la dimension sociale (ESG) dès le départ. Les dividendes politiques
d’une telle dimension sont évidents. Les prérogatives de puissance publique peuvent également
être dévolues à la société d’économie mixte en vertu du contrat de concession. Enfin, la présence
de l’Etat dans le capital est de nature à sécuriser les investisseurs.
IV. Adossement de la politique d’aménagement à un marché hypothécaire

Sécurité juridique des propriétés Sécurité technique des propriétés

• Les titres immobiliers issus de cette • L’aménagement des terrains


politique permettront de sécurité les permettra de réduire le risque des
contrats hypothécaires et le catastrophes naturelles (érosions,
financement de l’immobilier. inondations et autres glissements
de terrain)

Les titres de propriété issus du processus d’aménagement susmentionnés étant sécurisés dès
leurs création, le pays pourra améliorer sa cotation en ce qui concerne l’indice sur les garanties
juridiques. Sur un autre plan, l’objectif de sécurisation des terrains lotis et urbanisés ajoute une
nouvelle dimension qui permettra d’adosser la politique d’aménagement du territoire sur un marché
hypothécaire pour financer l’immobilier en RDC… en fonction du niveau de revenu des congolais.
Le Gouvernement pourrait réussir à réduire petit à petit le déficit en logement.
A propos des auteurs

Cette présentation est le fruit des réflexions des personnes ci-dessus,


actuellement haut cadre et cadre à la Banque Centrale du Congo. Elle a été
établie dans un cadre purement privé .

MBULA ea LOONDO Guy & BOTETHI LOLEKA Bonsela

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