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Cession d'un bien relevant du domaine privé de l'État au profit d'un


investisseur

Type Contenu pratique

Droit d'origine Maroc

Date de fraîcheur 18 janvier 2021

Thématique Propriété publique

Lien vers le document : https://www.lexisma.com/pratique/maroc/MA369

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Cession d'un bien relevant du domaine privé de l'État au profit d'un investisseur

Table des matières


1. Aperçu rapide ............................................................................................................................................................................. 3
2. Définitions et abréviations ......................................................................................................................................................... 3
2.1. Définitions .................................................................................................................................................................. 3
2.2. Abréviations ................................................................................................................................................................ 3
3. Guidage pratique ........................................................................................................................................................................ 4
3.1. Préparation du dossier ................................................................................................................................................ 4
3.2. Dépôt du dossier .......................................................................................................................................................... 4
3.3. Démarche de traitement du dossier ............................................................................................................................ 4
3.3.1. Enquête préliminaire .......................................................................................................................................................... 5
3.3.2. Étude de dossier .................................................................................................................................................................. 6
3.3.3. Paiement du prix de vente ................................................................................................................................................... 6
3.3.4. Conclusion du contrat de vente .......................................................................................................................................... 6
3.4. Obtention du quitus .................................................................................................................................................... 7
3.4.1. Formalités non accomplies, travaux non entamés ou travaux entamés mais non achevés ................................................. 7
3.4.2. Projet réalisé ....................................................................................................................................................................... 8
3.5. Résiliation ................................................................................................................................................................... 8
3.5.1. Travaux non entamés .......................................................................................................................................................... 8
3.5.2. Travaux entamés mais non achevés .................................................................................................................................... 8

4. Check-list ................................................................................................................................................................................... 8
5. Bibliographie .............................................................................................................................................................................. 9
5.1. Textes .......................................................................................................................................................................... 9
5.2. Sites web ..................................................................................................................................................................... 9
Auteur .......................................................................................................................................................................................... 10

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1. Aperçu rapide
Depuis le début des années 1980, le Royaume du Maroc s’est engagé dans une dynamique de développement économique,
social et environnemental et ce, à travers plusieurs stratégies, programmes et plans sectoriels ayant pour finalité l’
amélioration de son climat, son incitation et son attractivité pour l’investissement tant national qu’international notamment
avec les IDE (investissements directs étrangers).
Dans cet esprit, le Maroc a introduit des réformes multiples et variées touchant la quasi-totalité du domaine de l’
environnement des affaires.
Il a aussi entrepris plusieurs chantiers, en particulier celui de la création de structures chargées de la promotion de l’
investissement notamment les centres régionaux d’investissement (CRI) désormais promus au rang d’établissements publics
dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière à la suite de la promulgation de la loi n° 47-18 portant réforme
des centres régionaux d’investissement et création des commissions régionales unifiées d’investissement (BO n° 6754 du 21
février 2019), dont la mission est de « contribuer à la mise en œuvre de la politique de l’État en matière de développement, d’
incitation, de promotion et d’attraction des investissements à l’échelon régional et d’accompagnement global des entreprises
… » (L. n° 47-18, art. 4).
Ces centres, faisant office de guichet unique, se chargent, entre autres, de la réception des dossiers d’investissement relatifs
aux demandes de cession et/ou location des terrains du domaine privé de l’État pour la réalisation des projets d’investissement.
Ce type de dossiers est traité par les CRI en coordination avec les administrations concernées, notamment la direction des
Domaines de l’État, relevant du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, qui mobilise son
portefeuille foncier au profit des stratégies nationales de promotion de l’investissement.
À noter que la mobilisation des terrains domaniaux pour cessions et/ou locations pour la réalisation des projets d’
investissement est consentie dans tous les secteurs d’activité (industrie, agro-industrie, mine, tourisme, artisanat, habitat,
enseignement et formation, santé et énergie) à l’exception de l’investissement agricole qui relève d’une procédure spéciale et
qui sort du cadre de la présente fiche.
Aussi, nous nous concentrerons dans le présent document plus particulièrement sur la description de la procédure de cession
des terrains domaniaux dans le cadre de l’investissement tout en revenant sur celles relatives à la location ou la cession des
terrains domaniaux par voie de concurrence (appel d’offres ou aux enchères publiques) dans d’autres fiches.
L’investissement dans le cadre du « régime conventionnel », consistant en la conclusion d’une convention d’investissement
entre l’État et l’investisseur et accordant au porteur de projet des avantages conformément à la législation et la
réglementation en vigueur, fera à son tour l’objet d’un autre document dédié.

2. Définitions et abréviations
2.1. Définitions

Domaine privé de l’État : le domaine privé de l'État est constitué par l'ensemble des biens immobiliers et mobiliers
dont l'État est propriétaire et ne faisant pas partie de son domaine public.
Wilaya : équivalent de la préfecture de région (préfecture et province).
Fait référence à l'administration régionale et aux bureaux qui l'abritent.

2.2. Abréviations

AG : Assemblée générale
ANCFCC : Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie
BV : Bulletin de versement
CRI : Centre régional d’investissement
CRUI : Commission régionale unifiée d’investissement
DDE : Direction des domaines de l'État
DPE : Domaine privé de l'État
DRD : Direction régionale des domaines de l'État
IDE : Investissements directs étrangers
PV : Procès-verbal

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3. Guidage pratique
3.1. Préparation du dossier

Avant le dépôt du dossier, l’investisseur doit préparer un ensemble de documents à récupérer auprès de différentes
institutions, notamment via leurs plateformes électroniques, que nous listons ci-dessous avec les documents y afférents :

le certificat de la propriété foncière du terrain escompté à obtenir auprès des services de la conservation foncière ;
le plan cadastral, la mappe cadastrale et éventuellement la liste des coordonnées Lambert à obtenir auprès du service
du cadastre de l’ANCFCC.
À noter que si le terrain n’est pas immatriculé ou dans le cas où la cession porte sur une partie du terrain, l'investisseur
doit présenter un plan topographique établi par un géomètre-topographe délimitant la parcelle demandée ;
une note de renseignements urbanistiques, si le terrain en question est situé dans une zone couverte par un document
d'urbanisme, à obtenir auprès de l’agence urbaine dans le ressort territorial de laquelle se trouve le terrain ;
un plan de situation à établir en recourant à un géomètre-topographe privé.

3.2. Dépôt du dossier

Le dépôt du dossier d’investissement s’effectue auprès du CRI comme il peut se faire au niveau des représentations régionales,
provinciales ou préfectorales de la Direction des domaines de l’Etat dans le ressort territorial duquel se trouve le terrain objet
du projet d’investissement.
Le dépôt peut se faire aussi via la plateforme électronique du CRI concerné.
Le dossier doit comporter, outre les documents listés dans le paragraphe précédent, l’ensemble des pièces ci-dessous pour la
valorisation du projet :

une demande ou, le cas échéant, un formulaire unique récupéré auprès du CRI dont les informations indispensables
sont :

la nature de la requête ;
l'intitulé du projet ;
le nom de l'investisseur ou la dénomination de la société ;
le nombre d'actionnaires ;
le nombre de parcelles ;
les composantes du projet.

un avant-projet d’investissement faisant ressortir les composantes physiques du projet, le coût d’investissement, le
nombre d’emplois à créer, le mode de financement, le délai de réalisation ;

le plan de masse du projet rappelant le plan d’utilisation du sol ainsi que sa superficie exacte ;

le « business plan » du projet explicitant la capacité financière, notamment la part des fonds investis ;

les pièces identifiant l’investisseur à savoir :

si personne physique : une copie de la carte d'identité nationale ou du passeport ;


si personne morale :
les statuts de la société et références d’inscription au registre de commerce ;
Remarque : La conformité de l’objet social avec la nature du projet est importante dans l’évaluation du projet.
les références d’affiliation à la CNSS ;
une copie de la carte d'identité nationale ou du passeport du représentant légal ;
une copie de la pièce donnant pouvoir au représentant légal d'accomplir les démarches nécessaires en vue de
réaliser le projet d'investissement (PV d'AG ou pouvoir).

3.3. Démarche de traitement du dossier

Une fois déposé, le CRI communique le dossier d’investissement aux membres de la Commission régionale unifiée d’
investissement (CRUI), instaurée par la loi n° 47-18, pour traitement.
Ladite commission, présidée par le wali de Région qui peut déléguer la présidence au directeur du Centre régional d’
investissement concerné, est composée par :

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le gouverneur de la préfecture/province devant abriter le projet d’investissement ou son représentant ;


le président du conseil de la commune devant abriter le projet d’investissement ou l’un de ses vice-présidents ;
le directeur du Centre régional d’investissement ;
le directeur général des services de la région ;
le représentant de la wilaya de région concernée ;
le directeur de l’Agence urbaine concernée ou son représentant ;
les responsables régionaux des services déconcentrés et les représentants régionaux des établissements publics et tous
autres organismes concernés par le projet d’investissement, notamment la Direction régionale des domaines de l'État
dans le cadre de la présente fiche relative à la procédure de cession des terrains relevant du domaine privé de l’État
pour la réalisation d’un projet d’investissement.

3.3.1. Enquête préliminaire

La démarche de traitement du projet d’investissement débute par la vérification de la complétude du dossier et de ses pièces
par la CRUI.
À défaut, l’investisseur est informé par le CRI qui l’invite à fournir les éléments manquants au dossier.
Si le dossier s’avère complet, ou qu’il a été complété à la suite de la notification du CRI, la délégation des domaines de l’État,
en coordination avec les autres services concernés, entame la phase d’enquête qui porte sur :

le foncier :

sa disponibilité,
son utilisation actuelle,
sa situation juridique et foncière (absence de charges foncières, d’opposition ou de contentieux),
sa situation par rapport au périmètre urbain et au littoral,
sa destination urbanistique selon les documents d’urbanisme,
son adéquation par rapport au projet envisagé.

le projet :

ses composantes,
le plan d’utilisation du sol,
la superficie strictement nécessaire au projet,
la cohérence du business plan.

le promoteur :

les statuts de la société, notamment, la conformité de son objet social avec la nature du projet envisagé,
les références de l’investisseur,
la capacité financière de l’investisseur qui devrait être en mesure de financer son projet en fonds propres,
le cas échéant, les antécédents de l’investisseur vis-à-vis de l’État au titre d’un projet portant sur un foncier domanial
(si le promoteur avait déjà failli à ses engagements).

À noter que la commission régionale est aussi informée par la Direction régionale des domaines de l’État des informations ci-
dessous relatives au terrain demandé par l’investisseur et qui peuvent engendrer le rejet du projet, d’où l’impératif de les
vérifier par l’investisseur en amont :

non mobilisable ;
situé à l’extérieur du périmètre urbain ou sur le littoral et n’est pas couvert par un document d’urbanisme, nécessitant l’
examen préalable de la commission régionale ;
affecté à une administration publique ou destiné à recevoir un équipement public, selon le document d’urbanisme, et
nécessitant le désistement de l’administration concernée ou le changement de sa destination urbanistique selon la
règlementation en vigueur ;
loué et que le dossier d’investissement déposé ne peut faire l’objet d’examen qu’après expiration de la durée de
location.

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La décision de la commission régionale, quant à la demande d’investissement, doit être prise dans un délai maximum de 30
jours à compter de la date de la soumission du dossier du projet par le directeur du CRI à ladite commission (L. n° 47-18, art.
34) qui doit, elle-même, s’effectuer dans un délai maximum de 30 jours, à compter de la date du dépôt du dossier complet
auprès du CRI par l’investisseur (soit un total de 60 jours pour fournir une réponse à la demande de l’investisseur).

3.3.2. Étude de dossier

La commission régionale procède à une évaluation préalable du projet d’investissement sur les plans économique, social,
environnemental et urbanistique ainsi qu’en matière de création d’emplois.
Le président de la commission régionale, dans le cadre de l’instruction en vue de statuer sur la demande de cession portant sur
le terrain relevant du domaine privé de l'État, peut inviter l’investisseur ou son mandataire à fournir aux membres de la
commission tout éclaircissement utile à l’examen de son dossier d’investissement, sans pour autant assister aux délibérations.
La commission, après étude du dossier et délibération, émet son avis qui consiste soit en l’acceptation du projet soit en son
refus.

En cas d’avis défavorable :

le CRI informe l’investisseur de la décision,


le CRI avise les parties prenantes aux travaux de la commission dont la DRD de l’État qui en informe la Délégation des
domaines pour procéder à la clôture du dossier,
toutefois, l’investisseur dispose de son droit de recours contre la décision de la commission et ce, selon deux procédés 
(L. n° 47-18, art. 37) :

un recours gracieux devant le wali de la région qui le présente à la commission régionale qui doit statuer dans un délai
de 10 jours à compter de la réception du recours,
à défaut de réponse dans le délai précité ou lorsque la commission régionale confirme sa décision précédente, l’
investisseur peut introduire un recours devant la commission ministérielle qui statue dans un délai ne dépassant pas 30
jours.

En cas d’avis favorable :

la commission détermine les clauses de valorisation relatives au projet (composantes, coût, délai de valorisation,
emplois à créer, etc.),
le CRI informe l’investisseur dudit avis ainsi que du prix de vente,
le CRI transmet le dossier à la DRD qui elle-même en avise la Délégation des domaines pour engager la procédure de
cession.

3.3.3. Paiement du prix de vente

Une fois signé, l’arrêté est notifié à la Délégation des domaines de l’État qui transmet au bénéficiaire, par lettre recommandée
avec accusé de réception, une copie de l’arrêté muni du bulletin de versement (BV) en lui demandant de procéder au paiement
du prix de vente dans un délai maximum de trois (3) mois à compter de la réception de la notification de paiement (par le
bénéficiaire).
Si le bénéficiaire procède au paiement du prix de cession dans le délai susvisé (3 mois), il délivre une copie de la quittance à la
Délégation des domaines qui procède à la préparation du projet de contrat de vente pour sa conclusion auprès d’un notaire. Si
le bénéficiaire n’a pas payé ce prix dans le délai imparti ou refuse de le faire, la Délégation lui adresse une mise en demeure l’
invitant à s’acquitter du prix dans un ultime délai d’un mois.
Passé ce délai et si le prix n’a pas été payé, l’absence de paiement est considéré comme un désistement par le bénéficiaire de
poursuivre l’opération de vente et, dans ce cas, la Délégation prépare le projet d’arrêté d’annulation qui est transmis à l’
autorité compétente ayant signé le projet d’arrêté autorisant la vente, pour signature.
L’arrêté d’annulation dûment signé et arrivé à la Délégation, celle-ci en informera le bénéficiaire par lettre recommandée avec
accusé de réception.

3.3.4. Conclusion du contrat de vente

L’investisseur ayant payé le prix de la vente, il présente la quittance au délégué des domaines de l’État qui procède à la
signature, conjointement avec le bénéficiaire et en présence d’un notaire désigné par ce dernier, du contrat de cession auprès
dudit notaire qui se charge des formalités, à la charge du bénéficiaire, d’enregistrement et d’inscription à la conservation
foncière.
À noter que le bénéficiaire est aussi appelé à signer le cahier de charges de la vente élaboré par la Direction des domaines de
l'État et approuvé par la CRUI.

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Remarque
Si l'investisseur désire solliciter un crédit bancaire pour financer son projet et consentir à l’organisme de crédit, en
garantie du remboursement des sommes prêtées, une hypothèque de premier rang sur le terrain vendu, il est dans l’
obligation d’obtenir une autorisation préalable écrite d'hypothèque délivrée par la Délégation des domaines de l'État. Pour
ce faire, l’acquéreur adresse à la Délégation, une demande en l’objet accompagnée d'une note détaillant le programme des
travaux à effectuer, le montant de l'emprunt qu'il se propose de contracter, le nom du prêteur, le projet de contrat
hypothécaire à intervenir ainsi qu’une copie de l’autorisation de lotir/construire, des plans autorisés et du certificat de
propriété du terrain vendu.

À noter que le montant du prêt ne peut, en aucun cas, être alloué au financement de l’acquisition du terrain ou dépasser le
coût global du projet d’investissement (coût du terrain non compris).

3.4. Obtention du quitus

Une fois les modalités de vente du terrain achevées, une commission de constat de valorisation est constituée en vue de suivre
la réalisation du projet.
Cette commission est composée du :

représentant de l’autorité provinciale ou préfectorale (président) ;


représentant de la Délégation des domaines de l’Etat ;
représentant de l’autorité chargée de l’urbanisme ; et éventuellement, les représentants du :

département de tutelle du projet et,


département chargé de l’emploi (le cas échéant).

L’octroi du quitus, conformément aux dispositions du cahier des charges, est conditionné par la réalisation totale du projet
dûment constatée et approuvée par l’avis favorable de la commission de constat de valorisation consigné dans un PV établi par
la Délégation des domaines et dûment signé par tous les membres de la commission.
Toutefois, il est à signaler que la commission de valorisation se réunit tous les 6 mois, à partir de la date de signature du
contrat de vente et tant que le délai de valorisation n’est pas encore échu, en vue de faire le suivi des formalités préliminaires
de pré-valorisation (l’inscription de l’acte de vente à la conservation foncière, l’établissement du dossier technique de
morcellement en cas de vente partielle, l’obtention de l’autorisation de lotir/construire, la présentation des plans de
construction et la clôture du terrain vendu, l’approvisionnement en matériaux de construction, le commencement des travaux,
etc.) ainsi que de l’état d’avancement du projet.

3.4.1. Formalités non accomplies, travaux non entamés ou travaux entamés mais non achevés

3.4.1.1. Contrôle au cours de la réalisation du projet

Dans les cas où le bénéficiaire n’a pas pu accomplir ces formalités dans le délai, n’a pas honoré ses engagements (travaux non
entamés, entamés mais non achevés ou projet en retard) ou a changé la nature de son projet, la commission de valorisation
pourrait, selon les cas, octroyer un délai supplémentaire au bénéficiaire pour répondre à ses obligations comme elle peut
décider de résilier la vente.
À noter que l’autorité locale peut convoquer le bénéficiaire pour assister aux travaux de la commission pour fournir les
éclaircissements nécessaires au sujet de son projet. Toutefois, son absence n’empêche pas le déroulement des travaux de la
commission qui se concluent, à chaque fois, par un PV constatant l’état des lieux du projet d’investissement.
Au cas où la commission décide la résiliation, elle notifie le bénéficiaire par lettre recommandée dont une copie est adressée
au CRI. Dès notification de la décision, la Délégation des domaines soumet le projet d’arrêté de résiliation à l’autorité
compétente pour signature.

3.4.1.2. Contrôle à l'échéance du délai de valorisation

Dès l’expiration du délai de valorisation, la commission de constat se réunit pour s’assurer de la réalisation ou non, par le
bénéficiaire, de son projet. Elle se rend sur les lieux pour constater l’état d’avancement du projet au regard des dispositions du
cahier des charges de la vente.
Si la commission constate que les travaux de construction du projet ont été entamés mais non achevés, elle peut décider d’
accorder à l’acquéreur un délai supplémentaire avec ou sans pénalité de retard, selon les cas (cas d'empêchement ou de
circonstances particulières indépendantes de la volonté de l'acquéreur défaillant par exemple), à compter du début de ce délai.

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3.4.2. Projet réalisé

Si la commission de valorisation constate que le projet est entièrement réalisé et opérationnel, conformément au cahier des
charges de la vente, elle décide de lui délivrer, via la Délégation des domaines de l’ État abritant la zone d’implantation du
projet, le quitus définitif sur le terrain vendu.
L’investisseur, sur la base du quitus délivré, est désormais en droit de procéder, à sa charge, aux formalités d’enregistrement et
d’inscription du terrain, libre de toutes charges dont celles inscrites dans le cahier des charges, à la conservation foncière.
À noter que le cahier des charges de la vente pourrait stipuler l’octroi de quitus partiels à l’acquéreur si la taille du projet le
justifie et si celui-ci comprend plusieurs composantes (projets d’habitat social, projet touristique et résidentiel intégré,
lotissement industriel ou d’habitat, etc.). Dans ce cas, les quitus partiels sont délivrés après constat, dûment effectué par la
commission de constat de valorisation, de l’accomplissement des conditions préalables requises.

3.5. Résiliation

La procédure de résiliation comporte deux cas de figure :

3.5.1. Travaux non entamés

Après réception par la Délégation des domaines de l’État de l’arrêté de résiliation signé par l’autorité compétente, une copie
est notifiée au cessionnaire déchu, par lettre recommandée avec accusé de réception.
La Délégation soumet ledit arrêté aux formalités d’inscription à la conservation foncière pour le transfert de la propriété du
terrain au nom de l’État (DPE) et prépare le dossier de remboursement du prix de vente du terrain, au profit de l’acquéreur
déchu, déduction faite d’une retenue de ce prix sur chaque année d’occupation du terrain entre la date de signature de l’acte
de vente et celle de la réunion de la commission de constat de valorisation ayant prononcé la résiliation.

3.5.2. Travaux entamés mais non achevés

La Délégation des Domaines de l’État prépare le projet d’arrêté de résiliation et de mise en vente aux enchères publiques du
terrain et des constructions y édifiées et non achevées, sur la base d’une mise à prix égale au prix de vente du terrain
(éventuellement actualisé) auquel est ajoutée la valeur des impenses estimée par la commission de constat de valorisation.
Après signature de l’arrêté par l’autorité compétente, il est notifié à l’acquéreur déchu, par lettre recommandée avec accusé de
réception, et soumis aux formalités d’inscription à la conservation foncière pour le transfert de la propriété du terrain et des
constructions au nom de l’État (domaine privé).
Après transfert de la propriété au nom de l’État, et s’il n’y a pas eu recours gracieux ou judiciaire de la part de l’acquéreur
déchu contre la décision de résiliation (60 jours après la notification du texte de résiliation ou 60 jours après le recours
gracieux sans suite favorable), la Délégation des domaines de l’État engage la procédure de vente aux enchères publiques du
terrain et des constructions non achevées, selon la règlementation prévue en la matière (procédure de vente des terrains de l’
État aux enchères publiques), dont le produit est partagé par la Direction régionale des domaines de l’État selon une procédure
et des modalités prédéfinies.

4. Check-list
Proposer un projet cohérent avec l’objet social de la société ;
S’assurer que le terrain est mobilisable, disponible et que sa situation répond au projet d’investissement ;
Se munir, auprès des institutions concernées, de toutes les pièces requises et ce, pour assurer la complétude du dossier
d’investissement ;
Élaborer un « business plan » cohérent et justifier des capacités financières garantissant la réalisation du projet selon
les exigences du cahier des charges ;
Etre en règle vis-à-vis de l’État au titre de projets antérieurs portant sur un foncier domanial, le cas échéant ;
Présenter le justificatif de paiement du prix de vente dans le délai de 90 jours (3 mois) à compter de la date de
notification par la DDE ;
Réaliser le projet conformément aux clauses du cahier des charges et dans les délais requis pour éviter toute mesure
visant l’application de pénalités de retard ou la résiliation du contrat de vente ;
Procéder à l'enregistrement et l’inscription à la Conservation foncière après la conclusion du contrat de vente ainsi que
dès la réception du quitus définitif délivré par la commission de valorisation une fois le projet entièrement réalisé.

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5. Bibliographie
5.1. Textes

Loi n° 47-18 portant réforme des Centres Régionaux d’Investissement et création des Commissions Régionales Unifiées
d’Investissement. (BORM n° 6754 du 21 février 2019)
Décret royal n° 330-66 du 21 avril 1967 (10 moharrem 1387) portant règlement général de comptabilité publique
(BORM n° 2843 du 26 avril 1967, p. 452)
Décret n° 2-09-471 du 20 hija 1430 (8 décembre 2009) modifiant l'article 82 du décret royal n° 330-66 du 21 avril 1967
(10 moharrem 1387) portant règlement général de comptabilité publique. (BORM n° 5802 du 07 janvier 2010)
Décret n° 2-07-995 du 23 chaoual 1429 relatif aux attributions et à l'organisation du ministère de l'Économie et des
Finances (BORM n° 5680 du 6 novembre 2008)

5.2. Sites web

Plateforme CRI en ligne : https://www.cri-invest.ma/


Site web de la Direction des domaines de l’État : https://www.domaines.gov.ma/fr

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Auteur

Yassir BOUGHRARA
Doctorant en droit privé - Responsable à l'Agence judiciaire du Royaume

Principaux domaines d'expertise

Domaine privé de l’État


Investissement et partenariat public-privé
Droit des entreprises en difficulté
Cybercriminalité
Droit des sociétés

Formation

Certificat d’aptitude professionnelle pour l’exercice du métier d’avocat obtenu en 2019


Études de droit des affaires au sein de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales de Rabat-Agdal
(Université Mohammed V de Rabat)
Certificat de « Gestion des entreprises » délivré en 2006 par l'Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des
Entreprises (ISCAE) de Rabat

Expérience professionnelle
Ingénieur d’État en informatique avec des expériences variées depuis 2001 dans divers domaines notamment la monétique, l’
offshoring, le développement informatique et la transformation digitale, l’intégration au sein des services de la Direction des
Domaines de l’État et le travail sur différentes procédures domaniales, en particulier celles relatives au contentieux, à l’
acquisition et à la comptabilité des recettes domaniales, ont constitué l’inflexion du parcours professionnel de Yassir
BOUGHRARA vers le domaine juridique.
Nomination, en 2013, comme responsable au sein de l’Agence judiciaire du Royaume (Ministère de l’Économie, des Finances et
de la Réforme de l’administration)

Bibliographie
Passionné par tout ce qui touche à l’investissement, à la prise d’initiative, à l’incitation et au développement économique du
pays, dans ses deux branches publique et privé, les études de droit de Yassir BOUGHRARA ont été fructifiées par un diplôme de
Master en droit des affaires dont le mémoire portait sur le rôle du numérique pour la consécration de la sécurité judiciaire et la
promotion de l’investissement.
Une recherche qui a mis en exergue :

les principes de la sécurité judiciaire, comme dérivée de la sécurité juridique ;


l’impact de la sécurité judiciaire sur l’indicateur « risque-pays » ;
le rôle de la discipline de l’analyse économique du droit, et de son dérivée, « l’analyse économique de la justice », dans
la détermination de l’enjeu de la sécurité judiciaire pour l’instauration de la confiance des investisseurs ;
le recours au droit comparé ainsi qu’aux indices internationaux, dont le classement et la notation incluent des critères
relatifs aux systèmes judiciaires, pour l’étude des systèmes les plus performants en matière d’attractivité économique
et d’incitation à l’investissement ;
la reconnaissance par les différentes économies internationales du rôle du numérique dans le secteur juridico-
judiciaire et leur course pour la création et l’adoption de nouvelles solutions technologiques en quête d’une
fiabilisation des pratiques et des productions judiciaires face aux exigences économiques ;
l’étude des solutions digitales les plus marquantes dans le domaine judiciaire ainsi que celles en perspective pour
instaurer la sécurité judiciaire, indicateur désormais incontournable et très convoité par les investisseurs compte tenu
de son impact sur la stabilité et les coûts de l’investissement.

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