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rédaction de travaux
universitaires
Séance 8
Thèmes
1. Différents types de travaux universitaires
– Le résumé présente l'essentiel d'un ouvrage, d’un texte ; le compte rendu critique y ajoute
une appréciation.
– Une synthèse bibliographique est un compte rendu critique de plusieurs ouvrages portant sur
un thème commun.
• COMMENTAIRE DE TEXTE
– Exercice portant sur un court texte et consistant à écrire un texte organisé qui montre, à la
suite d’une analyse rigoureuse, quelle est la problématique abordée, les idées directrices
abordées, le sens de la démonstration, le contexte, les points forts et faibles de
l’argumentation.
• DISSERTATION
• Répondre, Réfléchir
– Exprimer votre réaction au sujet donné ou votre opinion sur celui-ci. Justifier vos énoncés.
– Ex. Réfléchir sur le célèbre énoncé de Émile Durkheim, « Les faits sociaux sont des choses ». Pourquoi une telle
assertion ? Quelle était la visée de Durkheim ?
• Analyser, Interpréter
– Diviser le sujet en ses parties essentielles. Expliquer ces parties afin de fournir une meilleure compréhension du sujet
dans son ensemble ou afin d’en offrir une nouvelle perspective.
– Ex. Analyser trois récentes publicités de marques de bouillon afin de repérer quelle image est donnée de la femme.
• Classifier, Identifier
– Déterminer les catégories et les limites de ces catégories. Grouper les éléments à l’intérieur de ces catégories en vous basant
sur leurs caractéristiques.
– Ex. Identifier les causes de la crise de la famille au Sénégal.
• Définir
– Donner le sens du sujet en expliquant ses caractéristiques distinctes.
– Ex. définir la sociologie compréhensive de Max Weber, Définir la place de l’observation participante en anthropologie
• Documenter, Retracer
– Fournir un compte rendu détaillé des événements. Souvent, ce genre de travail est utilisé afin de mettre en contexte un
événement ou un phénomène.
– Ex. Retracer les évènements qui ont conduit à la défaite de Abdou Diouf en 2000.
• Énumérer
– Faire la liste et décrire les faits saillants d’un sujet.
– Ex. Énumérer les raisons pour lesquelles Wade ne doit pas se présenter à l’élection de 2012.
• Illustrer
– Utiliser des exemples détaillés afin d’expliquer le sujet.
– Ex. Illustrer, avec des exemples précis , la manière dont fonctionnent dans les paroles des rappeurs des logiques d’hybricité
et de métissage .
• Expliquer (pourquoi/comment)
– Décrire et clarifier le sujet. « Expliquer » exige souvent de fournir des raisons, un pourquoi ou un comment.
– Ex. Expliquer le processus de dégradation de l’environnement dans le vieux bassin arachidier ?
• Passer en revue, exposer les grandes lignes
– Résumer les éléments les plus importants d’un sujet.
– Ex. Exposer les grandes lignes des recherches sur les jeunes au Sénégal depuis 1980.
• Résumer
– Rendre compte brièvement des idées principales du sujet.
– Ex. Résumer les visions présentées sur la prostitution dans le livre Jean-François Werner, Marges, sexe et drogues à Dakar ?
VERBES DE RELATION
Avec un verbe de relation, le but du travail est de
démontrer de quelle façon des sujets sont semblables ou liés, et à quel point ils le sont, en
utilisant des preuves, des exemples, des définitions et des théories provenant de
recherches ou de notes de cours.
• Comparer, Juxtaposer
– Indiquer les ressemblances et les différences entre deux éléments en utilisant des exemples
et des preuves. Discuter de la signification de la relation entre les deux éléments.
– Ex. Comparer l’approche explicative de Dukheim et l’approche compréhensive de Weber en
sociologie.
• Appliquer
– Utiliser des concepts, des théories et des faits pour indiquer au lecteur comment quelque
chose fonctionne, comment certaines choses sont liées ou pourquoi quelque chose s’est
produit.
– Ex. En vous basant sur vos connaissances de la société sénégalaise et des théories de la
sociologie de la famille, expliquer pourquoi il y a, une hausse du divorce à l’heure actuelle.
• Mettre en rapport
– Établir ou mettre en lumière des liens entre des éléments un utilisant des exemples et des
preuves.
– Ex. À l’aide de votre propre recherche, mettre en rapport la généralisation de l’ordinateur
portable et la reconfiguration des relations de sociabilité dans le campus de l’UGB.
EN ROUTE VERS
L’EXAMEN
• Erreurs à éviter
– Paraphrase
– Résumé
– Commentaire linéaire
– Réflexion personnelle sur le sujet du texte
• Comment procéder
– 1ère lecture d’ensemble. Numéroter les lignes, paragraphes, thèmes abordés
– 2ème lecture
– Étude détaillée du texte, en encadrant les mots-clefs, en soulignant les expressions importantes,
– Regrouper des éléments de l’analyse
– Définition de la problématique
Dégager la problématique générale vers laquelle convergent les éléments de l’analyse
Élaborer un plan
Différentes parties du commentaire et prévoir déjà les transitions
– PLAN
– Introduire le sujet, poser le sujet et annoncer le plan
– Développement : dicté par le texte et les résultats de l’analyse
– Conclusion : récapituler
– Bien de placer le texte dans contexte et de connaître quelques éléments de la biographie de l’auteur
La dissertation
• Méthode de rédaction
• Développement (une section par idée principale avec une sous-section pour
chaque idée secondaire).
– Elle comprend donc trois éléments : sujet amené, sujet posé, sujet
divisé en idées principales. Ceci impose d'évoquer le cadre dans lequel la
problématique se situe, les conditions et la méthode dans lesquelles elle
sera traitée et abordée. En aucune manière l'introduction ne doit être un
résumé du corps central de votre travail et encore moins une indication
des conclusions : il faut s'en tenir à l'essentiel en présentant de façon
habile les grandes articulations du texte.
• Il est bon de suivre un mouvement du plus général au plus particulier, c’est-à-dire du sujet plus
large à l’hypothèse spécifique du travail, puis aux idées précises de l’argumentation.
• Des questions qui ne sont pas pertinentes ou qui ne suscitent pas la réflexion :
– Pourquoi sommes-nous attirés vers le beau? --- Quel est le problème des sciences
aujourd’hui?
• Ne pas appuyer ces idées principales avec des arguments, des faits
et des exemples dans l’introduction; on doit seulement indiquer au
lecteur la direction générale de l’argumentation.
EXEMPLE : DIMÉ M, 2010 « Des « dockers » de Marseille aux « aventuriers » vers l’Espagne. L’émigration
internationale des Sénégalais : permanences et ruptures », Communication au séminaire du GERM, UGB, 17 p.
• 1 L’émigré est aujourd’hui au Sénégal une figure centrale et un symbole par excellence de réussite sociale dans l’imaginaire populaire
(Banégas et Warnier, 2001). Celui-ci fixe son attention sur les villas somptuaires, les investissements immobiliers et commerciaux, les
voitures rutilantes et autres signes évidents d’aisance financière (coûteuses cérémonies familiales, vêtements de marque) pour magnifier la
réussite de ces gens qui, selon la rhétorique populaire, ont fait du « voyage » leur métier. Une telle situation conduit les jeunes citadins
comme ruraux à plébisciter l’émigration comme la voie la plus rapide et la plus efficace pour sortir de la précarité du quotidien (Dimé, 2007)
et accéder au succès matériel tant rêvé et célébré. Ce qui les amène à prendre tous les risques pour réaliser cet ardent désir. Les drames de
l’émigration clandestine sont là pour justement rappeler que les jeunes sénégalais sont prêts à tout, y compris laisser leur vie sur le chemin
de l’exil, pour franchir les frontières de « l’eldorado » européen ou américain (Schimtz, 2008). L’alternative étant d’aller à tout prix à Barça
(Barcelone) ou de finir à Barsakh (Au-delà) (Ba, 2007 ; Tandian, 2010).
• 2 Mais, avant qu’on en arrive à ce que les jeunes Sénégalais risquent leur vie dans des embarcations de fortune pour rallier, depuis les
côtes sénégalaises, mauritaniennes, marocaines ou libyennes, l’Espagne ou l’Italie, plusieurs étapes importantes ont jalonné l’histoire de
l’émigration sénégalaise au gré des conjonctures économiques, des politiques migratoires des pays de destination, de l’intensité de la crise
économique et agricole frappant le pays, du degré d’intégration de la diaspora dans les villes d’accueil et du contexte géopolitique
international.
• 3 La « propension » des Sénégalais à émigrer ainsi que la place conférée à l’émigration dans les itinéraires de réussite sociale ne sont pas
nées ex-nihilo. Elles ont eu pour soubassement un terreau social propice fait de mythes et de légendes sujet du voyage, de valeurs sociales
et de prédispositions psychologiques qui contribuent à forger et à entretenir un ethos, au sens wébérien de prédispositions pour l’action
(Weber, 2003), et une vocation d’émigré. En partant des fondements sociaux de cet éthos et de cette vocation, cette recherche se propose
de retracer l’émigration sénégalaise d’hier à aujourd’hui.
• 4 À partir des étapes marquantes de cette histoire, elle met en lumière ses ruptures, ses évolutions et innovations. Elle fait ressortir les
changements profonds dans le profil, les stratégies de départ et d’intégration dans les pays d’accueil, les flux, les destinations des « modou-
modou », « ibra italien », « voyageurs », « venant », autant de noms dont sont communément affabulés les émigrés. Elle met enfin l’accent
sur le rôle socio-économique des migrants à travers leurs transferts monétaires d’une importance cruciale pour l’économie nationale comme
pour les ménages.
• 1.
Capter l’intérêt du lecteur
• 2.
Amener le sujet
• 3.
Poser l’hypothèse
• 4.
Esquisser les idées principales
Exemple Dimé M, 2010, « D’un document de stratégie de réduction de la pauvreté à un
autre. Une décennie de lutte contre la pauvreté au Sénégal dans le cadre des OMD : succès,
échecs et perspectives », communication colloque AUF OMD, Tlemcen, Algérie, 17 p.
• 1 A l’instar de la majorité des pays africains, le Sénégal n’a pas échappé à la cascade de contraintes socioéconomiques,
institutionnelles et environnementales qui ont concouru à donner au phénomène de la pauvreté une visibilité très
marquée autant en milieu urbain qu’en zones rurales. D’abondantes enquêtes et études ont permis de documenter les
différentes facettes de cette pauvreté (groupes vulnérables, prévalence, déterminants, manifestations, incidence) ainsi
que les solutions adaptatives déployées par les populations pour atténuer ses effets néfastes. Elles se sont également
intéressées aux politiques mises en œuvre par les pouvoirs publics et les ONG en vue de sa réduction.
• 2 À travers le passage du DSRP1 au DSRP2, c’est une décennie d’engagements, d’actions, de politiques et de stratégies
en faveur de la lutte contre la pauvreté au Sénégal qui peuvent être évaluées. Cette contribution qui se propose de faire
le bilan de ces dix ans de lutte contre la pauvreté au Sénégal fera ressortir les succès obtenus, mais elle mettra plus en
lumière les lacunes, les insuffisances et les échecs liés à l’élaboration et à la mise en œuvre des DRSP. 3 Notre
démarche repose sur une analyse de contenu des documents de stratégies de réduction de la pauvreté pour démontrer
comment à travers leur formulation et leur application, il est possible de déceler les orientations, les stratégies, les
conceptions, les acteurs-clefs sur lesquels reposent les choix politiques, institutionnels et programmatiques faits en vue
de l’éradication de la pauvreté comme le Sénégal s’est engagé en souscrivant aux OMD.
• 4 Après avoir montré comment la pauvreté s’est imposée comme un thème majeur des politiques publiques et des
agendas internationaux dans un chapitre de mise en contexte qui abordera aussi la question de l’ampleur de la pauvreté
au Sénégal, nous procéderons à l’analyse de contenu des DRSP pour en ressortir les éléments-clefs de notre analyse.
Mais avant d’arriver à ces étapes, il est judicieux d’exposer la démarche méthodologique mise en œuvre dans cette
recherche. Celle-ci a pour spécificité d’être fondée sur un croisement de données et de méthodes.
• 1.
Capter l’intérêt du lecteur
• 2.
Amener le sujet
• 3.
Poser l’hypothèse
• 4.
Esquisser les idées principales
Une bonne présentation pour obtenir un préjugé favorable de la part du
correcteur
L’émigré est aujourd’hui au Sénégal une figure centrale et un symbole par
L’émigré est aujourd’hui au Sénégal une figure excellence de réussite sociale dans l’imaginaire populaire (Banégas et Warnier,
centrale et un symbole par excellence de réussite
sociale dans l’imaginaire populaire (Banégas et 2001). Celui-ci fixe son attention sur les villas somptuaires, les investissements
Warnier, 2001). Celui-ci fixe son attention sur les immobiliers et commerciaux, les voitures rutilantes et autres signes évidents
villas somptuaires, les investissements immobiliers et
commerciaux, les voitures rutilantes et autres signes d’aisance financière (coûteuses cérémonies familiales, vêtements de marque)
évidents d’aisance financière (coûteuses cérémonies pour magnifier la réussite de ces gens qui, selon la rhétorique populaire, ont fait
familiales, vêtements de marque) pour magnifier la
réussite de ces gens qui, selon la rhétorique du « voyage » leur métier.
populaire, ont fait du « voyage » leur métier. Une
telle situation conduit les jeunes citadins comme
ruraux à plébisciter l’émigration comme la voie la
plus rapide et la plus efficace pour sortir de la
précarité du quotidien (Dimé, 2007) et accéder au Une telle situation conduit les jeunes citadins comme ruraux à plébisciter
succès matériel tant rêvé et célébré. Ce qui les
l’émigration comme la voie la plus rapide et la plus efficace pour sortir de la
amène à prendre tous les risques pour réaliser cet
ardent désir. Les drames de l’émigration clandestine précarité du quotidien (Dimé, 2007) et accéder au succès matériel tant rêvé et
sont là pour justement rappeler que les jeunes
célébré. Ce qui les amène à prendre tous les risques pour réaliser cet ardent
sénégalais sont prêts à tout, y compris laisser leur vie
sur le chemin de l’exil, pour franchir les frontières désir.
de « l’eldorado » européen ou américain (Schimtz,
2008). L’alternative étant d’aller à tout prix à Barça
(Barcelone) ou de finir à Barsakh (Au-delà) (Ba,
2007).
Les drames de l’émigration clandestine sont là pour justement rappeler que les
jeunes sénégalais sont prêts à tout, y compris laisser leur vie sur le chemin de
l’exil, pour franchir les frontières de « l’eldorado » européen ou américain
(Schimtz, 2008). L’alternative étant d’aller à tout prix à Barça (Barcelone) ou de
finir à Barsakh (Au-delà) (Ba, 2007).
Développement : organiser les idées principales
• Les idées principales doivent être organisées d’une manière logique afin de rendre le texte et l’argumentation
clairs et faciles à suivre.
• Ordre chronologique
– Des événements les plus éloignés dans le temps aux événements les plus récents (ou vice-versa).
– Procure une structure facilement identifiable et compréhensible.
• Des arguments concrets (exemples, données) aux arguments plus abstraits (théories,
interprétations), ou vice-versa
– Débute avec des éléments confirmés et basés sur les faits et les utilise pour appuyer une théorie ou une
– interprétation plus large.
– À l’opposé, débute avec une théorie qui est ensuite illustrée par des faits et des exemples.
• De cause à effet
– Donne ou fournit une chaîne de raisonnement. Débute avec une cause et ses effets, puis poursuit avec les
conséquences de ces effets, et ainsi de suite.
Éléments de la conclusion
• Transition : Établir un lien entre le développement et la conclusion, passer des idées
spécifiques du travail aux phrases de synthèse plus générales qui doivent conclure le travail.
• Résumé : Faire une synthèse des idées principales avancées dans le développement en
montrant les liens logiques entre elles.
• Ouverture : Terminer en douceur pour laisser une bonne dernière impression au lecteur,
réinsérer l’hypothèse dans un contexte plus large en montrant ses conséquences ou sa
signification pour le domaine d’étude, pour la recherche, pour la société, etc.
• TRANSITION
• Mots charnières : En fin d’analyse; En somme; En fin de compte; Bref; Tout compte
fait; En définitive; En terminant; Ainsi donc...
• Ne mettez pas moins d’effort dans la conclusion parce que c’est la dernière
partie de votre travail. C’est aussi la dernière occasion de convaincre le
lecteur de la validité de votre hypothèse.
• La création du Parc national du Delta du Saloum a 1 globalement représenté une contrainte de taille pour les populations
des villages riverains. Subitement, l’accès aux ressources naturelles dont dépend leur subsistance se voit restreint à moins
qu’il ne soit totalement interdit. Ce qui rend la mesure d’autant plus cruelle à leurs yeux est qu’elles n’ont pas été
associées à la décision. Des politiques adoptées à leur insu viennent ainsi bouleverser leur existence et les forcer à
modifier leurs pratiques de consommation au nom d’objectifs de sauvegarde des ressources fauniques et forestières de
leur localité dont elles comprennent la nécessité. Aussi ont-elles le sentiment d’être les « oubliés » et les « les laissés-
pour-compte » des politiques gouvernementales qui passent à leurs yeux pour être plus soucieuses du « bien-être » des
« animaux » et des « arbres » que de celui des humains.
• 2 Les conflits entre les services de l’administration forestière et les populations locales sont essentiellement causés par
une incompréhension mutuelle des fonctions des uns et des besoins des autres. Ils sont également imputables à une
divergence de systèmes de référence et d’intérêt. Ces causes sont plus à chercher dans le fait que les populations ne
veulent plus que ces services gèrent leur milieu de vie. Selon les populations, la condition 3 sine qua non pour mettre un
terme à cette situation est leur implication et la prise en compte de leur culture pour la conception et l’implantation des
projets et la formulation des règlementations. Autrement dit, les acteurs gouvernementaux doivent chercher à
comprendre la culture de la population locale et prendre en compte leurs desiderata. Sans cela, les décisions et
orientations bien intentionnées ne porteront jamais fruits.
• 4 La participation du public dans les projets permet de garantir que ces projets contribuent au mieux-être de la
population et qu’ils sont conformes à leurs valeurs. Ces approches auraient pour objectif, entre autres, de développer
l’établissement formel de la cogestion ou de la gestion intégrée des espaces, favoriser un dialogue et une concertation
permanente entre populations locales et l’administration du PNDS en vue d’aplanir les divergences et de résoudre les
conflits.
• 1.
Faire une transition
• 2.
Résumer les idées principales
• 3.
Rappeler l’hypothèse
• 4.
Terminer par une ouverture
Dimé M et A. Sales, 2003, « L’exclusion sociale dans la littérature sociologique
francophone : paradoxe et théorisations », Communication congrès ISA, Mexico
• 1 Dans cette contribution, il s’est agi pour nous de revisiter la notion d’exclusion sociale, par une élucidation de
ses soubassements théoriques et une mise en évidence des différentes approches privilégiées dans la
littérature sociologique. Notre analyse a été circonscrite à l’aire sociologique francophone pour constater la
centralité de la notion dans le champ sociologique français, sa diffusion dans le reste de l’espace francophone
européen, la Belgique et la Suisse notamment, sa récurrence au Québec et enfin sa faible utilisation en Afrique
subsaharienne.
• 2 La diversité des lectures données de la notion l’exclusion sociale, la variabilité des conceptualisations
proposées de cette notion ainsi que son usage répandu mettent davantage en exergue le paradoxe qui émerge
après un bilan des connaissances sur la thématique. Un paradoxe dérivant du contraste entre la diffusion de la
notion dans le champ sociologique, son appropriation par le discours politico-administratif, son succès dans
l’univers médiatique et son rejet par des sociologues ayant réfléchi sur les nouveaux enjeux de la question
sociale (Castel, Paugam, Taboada-Leonetti, Autès, entre autres) et les nombreuses critiques que son usage ne
cesse de susciter.
• 3 Malgré la sévérité des critiques qui lui sont adressées, la notion d’exclusion continue néanmoins de « recéler
une grande puissance évocatrice et une forte capacité mobilisatrice » (Soulet, 1998 : 433) qui trouvent un
écho dans les champs politique et médiatique ainsi que sur le terrain de l’intervention sociale. Tout ceci amène
donc à se questionner sur l’utilité et la fécondité de la notion d’exclusion sociale. En vue d’un renouvellement
et/ou d’un enrichissement de sa théorisation, il est essentiel de mettre l’accent sur la dimension processuelle
de l’exclusion sociale. Aussi, devra-t-elle considérée comme le moment ultime d’un processus d’isolement social
et qui fait référence à une variété de degrés et de figures. 4 Conçue comme telle, la notion pourra permettre
de mieux révéler, désigner et analyser les problèmes, les contradictions, les « pathologies », les « traumas »
individuels et collectifs qui ressortissent à la « nouvelle question sociale ».