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Sorbonne Université

UFR de Musique et Musicologie


Licence 1re année – Semestre 1

Histoire de la musique
Introduction et panorama général

Anne Ibos-Augé
PLAN GÉNÉRAL DU
COURS
Panorama général de l’Antiquité à nos jours
+
Approches diverses sur l’histoire de la musique et la musicologie :
- naissance et place des disciplines
- interdisciplinarité
- démarches, buts objets et outils de l’historien
- sources et documents
- questions de périodisation
- et l’interprétation…
PANORAMA GÉNÉRAL – PLAN DES COURS

I. De la Préhistoire à l’Antiquité
II. Les musiques du Moyen Âge
III. Renaissance(s) musicale(s)
IV. Musiques « baroques »
V. La musique à l’époque classique
VI. Musiques « romantiques »
VII. Le XXe… et le début du XXIe
« MUSICOLOGIE » - PLAN DES COURS

I. Qu’est-ce que la musicologie ?


II. La question de la périodisation
III. Quelles sources pour la musicologie ?
IV. La documentation musicologique
V. Musicologie et interprétation
PLAN DES COURS
1. Introduction : Qu’est-ce que la musicologie ?
2. De la Préhistoire à l’Antiquité
3. Les musiques du Moyen Âge
4. La question de la périodisation
5. Renaissance(s) musicale(s)
6. Musiques « baroques »
7. Quelles sources pour la musicologie ?
8. La musique à l’époque classique
9. Musiques « romantiques »
10.La documentation musicologique
11.Le XXe… et le début du XXIe
12.Musicologie et interprétation
13.Révisions…
Introduction : la musicologie, qu’est-ce que c’est ?

Johann Sebastian Bach


Matthaüs Passion
(Dankchor initial)
PLAN DU COURS I

I. Introduction : points de départs, définitions

II. Un peu d’histoire : avant la musicologie

III. La musicologie : naissance d’une discipline

IV. La musicologie : histoire, musique, et…


Heidelberg, Universitätsbibliothek, Pal. germ. 848 (Codex
Manesse) – Ca 1300-1340
Heidelberg, Universitätsbibliothek, Pal. germ. 848 (Codex
Manesse) – Ca 1300-1340
Quelques définitions

« Science de la théorie, de l’esthétique et de l’histoire de la musique »


(Petit Robert)

« […] toute recherche scientifique effectuée sur l’art des sons,


opposant ainsi la tâche du musicologue qui pense la musique à celle
du compositeur ou de l’interprète qui la fait naître ou renaître. La
musicologie consacre donc le triomphe de la raison sur la
sensibilité, mais n’exclut toutefois pas cette dernière, sans laquelle il
ne saurait être de bonne analyse musicale »
Danièle Pistone (Encyclopædia Universalis)
Un peu d’histoire : avant la musicologie

7 arts « libéraux »
Au Moyen Âge

Quadrivium Trivium
(arts du nombre) (arts du mot)

Arithmétique
Grammaire
Géométrie
Rhétorique
Astronomie
Dialectique
Musique

Botticelli, Un jeune homme présenté par Vénus (?) aux sept Arts libéraux, ca 1484
(Paris, Musée du Louvre)
Premiers traités de musique

387-391 Augustin, De musica


Ca 510 Boèce, De institutione musicæ

Vittore Carpaccio, Visione di sant’Agostino (1502)


Venezia, Scuola di San Giorgio degli Schiavoni
Besançon, BM, ms. 434, f. 314
Hucbald de St-Amand, De harmonica institutione (ca 880)
Einsiedeln, Stiftsbibliothek, Cod. 169, p. 125 – Xe/ XIIes.
Ogier de Laon, Liber Enchiriadis de Musica (ca 895)
Rex cœli Domine (notation polyphonique : syllabes+ lettres dasianes)
Paris, BnF, lat. 7212, f. 10v – XIe s.
Gui d’Arezzo, Micrologus (ca 1025-1030)
La « main guidonienne »
Paris, BnF, lat. 7211, f. 5v
Jean de Garlande, De mensurabili musica (ca 1240)
Duplex longa, longa, brevis, semibrevis : les notes isolées
Paris, BnF, lat. 11266, f. 24r/v – XIIIe s.
Philippe de Vitry, Ars Nova (ca 1322-1323)
Paris, BnF, lat. 15128, f. 6v
Les traités à la Renaissance

Gallus Dressler Praecepta musicae poeticae (1563-1564)

Johannes TinctorisLiber de arte contrapuncti (1477)


De inventio et usu musicæ (1483-1487)
Terminorum musicæ difinitorum (1473)
Franchinus Gaffurius (De harmonia musicorum instrumentorum opus, 1518) « constant et sévère »

Pietro Aaron (Trattato della natura et cognitione di tutti gli tuoni di canto figurato, 1525)
« gai, joyeux et allègre »

Glareanus (Dodecachordon, 1547) « d’une vénérable gravité et d’une majesté sublime et ineffable »

Hermann Finck (Practica musica, 1556) « le réveil de l’endormi, la réjouissance de l’attristé
et la consolation de l’affligé »

Zarlino (Le istitutioni harmoniche, 1558) « quelque peu triste par nature »

Le mode dorien selon les théoriciens


Porro haec Harmonia in novem periodos commodissime distribui potest, quarum prima
Continet Exordium, quod est exornatum duplici Ornamento, altero Fuga Reali ; altero
Hypallage. Septem intermediae sunt ipsum Harmoniae Corpus, velut (si ita cum altera Aliqua
cognata arte comparare liceat) Confirmatio in Oratione. Ex quibus prima Hypotyposi,
Climace, & Anadiplosi est ornata ; Secunda similter, cui superaddi potest Anaphora […]

En outre cette Harmonie peut être aisément divisée en neuf périodes, dont la première
contient l’Exorde orné par un double Ornement: Fugue Réelle et Hypallage. Les sept parties
intermédiaires sont le Corps de l’Harmonie; elles sont comme la Confirmation dans le
Discours oratoire (si toutefois il est permis de faire une comparaison avec un autre art). De
ces parties, la Première est ornée d’une Hypotypose, d’un Climax et d’une Anadiplose; la
Deuxième des mêmes, auxquels on peut ajouter une Anaphore […]

Joachim Burmeister (Musica poetica, 1606)


Tentative d’analyse du motet In me transierunt iræ tuæ de Roland de Lassus (pub. 1562)
Hypotypose

Anadiplose

Fugue (double) Climax


Entrées alternées (hypallage)
Quelques traités au XVIIe siècle

Joachim Burmeister, Musica poetica (1606)

Athanasius Kircher, Musurgia universalis (1650)

Christoph Bernhard, Tractatus compositionis augmentatus (fin XVIIe s.)


Au XVIIIe siècle

Dictionnaires Histoires de la musique

Sébastien de Brossard, Dictionnaire de musique (1701) Giovanni Battista Martini, Storia della musica (1757-1781)

Johann Gottfried Walter, Musikalisches Lexicon (1732) John Hawkins, A General History of the Science and
Practice of Music (1776)

Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique (1768) Charles Burney, A General History of Music (1776-1789)
Au XIXe siècle

Biographies de compositeurs :
Bach (Forkel, 1802)
Biographie universelle des musiciens (François-Joseph Fétis, 1833-1844)

Catalogues d’œuvres : Éditions monumentales :


Mozart (Köchel) Hændel (1787)
Mozart (1798)
Bach (1851)
Palestrina (1862)
Schütz (1885)
La musicologie : naissance d’une discipline

1875 : création de la 1e chaire de musicologie à Strasbourg (alors allemande)


(Gustav Jacobstahl)

1903 : création de la 1e chaire de musicologie à Paris (Sorbonne) (Romain


Rolland)

1e thèse concernant la musique : thèse de doctorat ès lettres (Jules


Combarieu, 1893, Les rapports de la musique et de la poésie considérées du
point de vue de l’expression)
1885 : mise au point d’un programme de musicologie à Vienne par Guido Adler

musicologie historique / musicologie systématique


Histoire de la notation, des formes, Technique (harmonie, rythme, mélodie)
de la théorie, des instruments Esthétique, musicologie comparée (ethnomusicologie)
1898 : Société Internationale de Musique

1917 : Société française de musicologie, (Bulletin de la Société française


de musicologie, puis Revue de musicologie)

1927 : Société Internationale de Musicologie (Acta musicologica)

1951 : Institut de Musicologie


La musicologie : histoire, musique, et…

André Pirro : « Pour faire de l’histoire de la musique, il faut connaître non


seulement l’histoire et la musique, mais encore la philologie, la philosophie,
l’archéologie, l’astronomie, la physique, l’anatomie, les mathématiques,
etc., sans oublier cinq ou six langues vivantes et autant de langues
mortes… »
À propos d’histoire

Claude Lévi-Strauss : « Il n’y a pas d’histoire sans date »


(La Pensée sauvage, 1962)

Charles-Victor Langlois, Charles Seignobos : « L’histoire est la mise en œuvre de documents »


(Introduction aux études historiques, 1898)

Henri-Irénée Marrou : un document est un document « dans la mesure où l’historien peut et sait y comprendre quelque
chose »
(De la connaissance historique, 1954)

Antoine Prost : « Les questions [posées par les historiens] sont toujours colorées par les problèmes de leur temps »
(Douze leçons sur l’histoire, p. 90)

Paul Veyne : « L’histoire est un récit d’événements vrais »


(Comment on écrit l’histoire, 1971)
 « La beauté de la connaissance » (1)
 « L’esthétique naturelle » (2)
 « L’exercice esthétique » (3)
 « La doctrine esthétique » (4)
 « Le mouvement esthétique » (5)
 « La fécondité esthétique » (8)
 « La grandeur esthétique » (15)
 « La petite manière de penser » (19)
 « La manière moyenne de penser » (20)
 « La manière sublime de penser » (21)
 « La vie opposée au sublime » (22)
 « La vérité et la fausseté esthétique » (27-28)
 « La vraisemblance esthétique » (29)
 « Les fictions » (30)
 « La passion esthétique inconditionnée pour la vérité » (34)
 « La passion pour la vérité considérée dans ses relations  » (35)
 “ La passion poétique pour le vrai » (36)

La page de titre du tome I de l’Æsthetica d’Alexander Gottlieb Baumgarten


(1750)
et quelques-unes des 36 sections traitées
Eduard Hanslick, Vom Musikalisch-Schönen (Du beau dans la musique)

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