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UE 7 : Physique et biophysique

Electrocinétique
Electrophysiologie
Electrocardiographie

Dr Vincent Boudousq

Mise à jour : 2022

PASS – UE7
l’étude du déplacement de
l‘électricité dans des milieux
matériels

Electrocinétique
Electrophysiologie cellulaire

Electrocardiographie
l’étude des propriétés
électriques des
cellules
l’enregistrement au cours du temps de
l’activité électrique du cœur
A) Electrocinétique
1) Intensité du courant électrique
Un courant électrique est un déplacement de charge
électriques.
Son sens est par convention celui du déplacement
des charges positives (donc contraire à celui des
électrons).
Son intensité à travers une section est la quantité d’électricité qui
passe par unité de temps à travers cette section.

dq
i=
dt

i en ampères (A) dq en coulombs (C) dt en secondes (s)


2) Résistance électrique R: c'est une
constante définie par la loi d’Ohm

Loi d’Ohm en courant continu:


La différence de potentiel (ou tension U) aux bornes d'une résistance R est
proportionnelle à l'intensité du courant électrique I qui la traverse.

U = RI

U en volts (V)
R en ohms ()
I en ampères (A)
Résistance d’un fil conducteur
cylindrique et homogène

L
R =
S
résistivité

R = résistance du fil ()


 = résistivité du matériau (m)
L = longueur du fil (m)
S = surface d’une section droite du fil (m²)

Remarque:
-1
1/R = conductance du fil (en siemens S= )
1/ = conductivité du matériau (S.m-1)
Application biologique de la loi d’Ohm :

Electrisation: passage du courant dans l’organisme


Electrocution: passage avec décès

Les effets dépendent de plusieurs facteurs:


-trajet du courant (passage ou non par le cœur)
– intensité
- durée

8 – 10 mA lâche prise
> 10 mA = spasmes musculaires (! Si muscle
respiratoires)
> 50 mA = risque vital (fibrillation
ventriculaire)
Seule la peau offre une résistance significative au
passage du courant électrique dans l’organisme (R
peau sèche ≈ 100 000 )
cette résistance diminue beaucoup lorsque la peau
est humide (ex 1000 

Courant domestique et peau mouillée :


I = U/R

Peau sèche 220 / 100 000 = 0,0022 A = 2,2 mA

 Peau mouillée 220 / 1000 = 0,22 A = 220 mA


Connaissances techniques:
Généralement un appareil est mis en circuit par 2
fils électriques:
- fil de phase (puissance électrique)
- fil neutre (bleu, sans puissance électrique)

On s’électrise en touchant:
- la phase et le sol (protection possible,
interrupteur différentiel qd fuite de
courant hors du circuit de 30 mA )
- la phase et le neutre (pas de protection:
risque d’électrocution)
3) L’effet Joule
Chocs entre électrons du courant et
électrons du conducteur

Dégagement de chaleur
Dans le cas d’un conducteur ohmique toute
l’énergie électrique est dissipée sous forme
de chaleur.

∆Q = R I2 ∆t ou P = UI = RI2

∆Q (J) = chaleur dégagée pendant ∆t (s)


P (W) = puissance calorifique dégagée
R () = résistance
I (A) = intensité
U (v) = tension
4) Lois de Kirchoff
Loi des nœuds
- porte sur la conservation de la charge électrique

- la somme des intensités des courants arrivant à un nœud doit être nulle

I 0
noeud

Un courant dirigé vers un nœud est


indiqué sous la forme +I un courant qui
en part -I

Pour le nœud O

IA + IB = IC + ID
Loi des mailles

Une maille : parcours fermé dans un circuit

- Porte sur la conservation de l’énergie

- La somme des ddp de tous les éléments d’une maille doit


être nulle

 V  0
maille
5) Résistances en série, résistances
en parallèle

En série :

En parallèle :

Résistance équivalente Req : résistance unique qui,


mise à la place de R1 et R2 , ne modifie pas
l’intensité I
Résistances en série
Soient R1 et R2, deux résistances en série,
et Req la résistance équivalente :

Req ne modifiant pas l’intensité il en résulte que

(VA – VC ) = ReqI = (VA – VB ) + (VB – VC ) = R1I + R2I

d’où en divisant par I :

Req = R1 + R2 eq

Req = R1+R2 +R3 +…


Résistances en parallèle
Soient R1 et R2, deux résistances en parallèle,
et Req la résistance équivalente :

eq

(VA – VB ) = ReqI = R1I1 = R2I2 donc :


(VA – VB ) / Req = I
(VA – VB ) / R1 = I1
(VA – VB ) / R2 = I2
Et puisque I = I1 + I2 :
VA -VB VA -VB VA -VB
= +
Req R1 R2
1 1 1 1
1
=
1
+
1 = + + +…
Req R1 R2 Req R1 R2 R3
5) Mesure d’une ddp entre deux

points d’un conducteur

Un ampèremètre (intensité) se place en série


Un voltmètre (ddp) se place en parallèle; c’est le même principe q
u’un ampèremètre mais les graduations donnent r I1 au lieu de I1.
(r est la résistance du voltmètre) et permet de lire directement la
DDP VA-VB à mesurer.
Chaque fil d’un voltmètre se termine par une électrode
En ELECTROPHYSIOLOGIE on utilise:
-Des microélectrodes en contact avec les membranes cellulaires
-Des électrodes placées à la surface d’un organisme pour évaluer
l’activité électrique globale d’un organe comme le cœur 
electrocardiographie
B) Notions d’électrophysiologie

1) Potentiel de repos des membranes


cellulaires

Différence de potentiel entre face interne et face


externe de la membrane (= potentiel transmembranaire).
Vint < Vext
2) Dépolarisation et repolarisation
des cellules excitables

Cellule excitable = capable de se


dépolariser sous l’effet d’un stimulus
d’intensité suffisante

Dépolarisation = inversion de la polarisation (Vext < Vint)


qui se propage le long de la cellule à partir de la zone
stimulée
Les Cellules myocardiques : pot de repos
relativement important (autour de -90mV)
et le potentiel d’action relativement long
(phase en plateau;ion Ca++) La longueur de
fibre dépolarisée devient très grande (Cf
cours précédents )

-90 mV
Nos hypothèses
la dépolaristion :

-Débute à une extrémité de la cellule (de la fibre)

- Persiste suffisamment longtemps pour qu’à un moment


donné toute la cellule soit dépolarisée
Dépolarisation

Front de dépolarisation
= front d’excitation =
limite séparant la partie
excitée et la partie au
repos

Sur cet exemple le front


de dépolarisation va de
gauche à droite
Repolarisation

La dépolarisation est suivie


d’une repolarisation: on
suppose dans cet exemple q
u’elle se fait dans le même
sens.
La cellule est balayée d’un
bout à l’autre par un front
de repolarisation (front de
désexcitation) et retrouve
son état de repos
Enregistrement au cours du temps des
phénomènes de dépolarisation-repolarisation
Au niveau de la membrane
- Enregistrement du potentiel transmembranaire
en un point (mesure de l’inversion de la polarité
durée, forme, amplitude…) (a)
- Mesure de la vitesse de propagation du front de dépolarisation
avec 2 électrodes (b)

(a) (b)
- Microélectrode dont la pointe La distance AB étant connue la
à passé la face interne de Mbe vitesse se calcule à partir du temps
- Potentiel extérieur mis à zéro de propagation entre A à B.
À distance de la membrane

2 ondes biphasiques
Cellule dans un milieu conducteur (solution d’électrolyte ou
corps humain) : propagation des courants électriques qui
peuvent être enregistrés à distance de la cellule

Applications chez l’homme: étude de l’activité électrique …


… du cœur: Électrocardiographie (ECG)
… du cerveau: Électroencéphalographie (EEG)
… des muscles: Électromyographie (EMG)
3) Potentiel produit à distance
par une cellule excitable
Entre 2 charges électriques placées à distance
 force électrique de coulomb (attractive ou
répulsive)
 Une charge est capable de ressentir à
distance la présence d’une autre charge.
Une charge électrique est capable de modifier autour
d’elle les propriétés de l’espace mises en évidence par le
champ électrique E (vecteur) qui dérive du potentiel V.
Une charge électrique isolée en un point de l’espace crée
autour d’elle un gradient de potentiel
Les points de l’espace sont à un potentiel d’autant plus
important en valeur absolue que l’on est proche de la
charge.

Vp =
1 q 0= permittivité électrique du vide
𝟒 𝝅ε0 r
q la charge électrique
En milieu liquide les charges électriques (portées par les ions)
peuvent se déplacer donc pourraient se rencontrer et se
neutraliser  nécessité d’une source d’énergie responsable de
l’existence des courants.

Dans milieu homogène même relation que dans le vide avec 


permittivité du milieu considéré
K q
1 q Vp =
Vp = 𝟒 𝝅ε r
ε r
modèle du dipôle
électrique
Rappel: Potentiel électrique créé par un
dipôle de moment M en un point P éloigné

K q K q
VP = V+q + V-q = -
ε d2 ε d1

K 1 1 K d1 -d2
= q
ε
( − )= q
d2 d1 ε d1 d2

M=ql
K d1 -d2
VP = q
ε d1 d2
K l cosθ K M cosθ
= q 2 = 2
ε d ε d
M=ql K ሬ
ሬሬԦ. ሬ
M UሬԦ
P
= 2
d1-d2~PA’-PB’=A’B’

Vecteur M (moment du dipole): ε d =ABcosθ


=lcos θ
Origine : centre du dipole
Direction : porté par les 2 charges
Sens de : –q vers +q
Module = ql

K
VP = ሬሬሬԦ sur ሬ
x projection algébrique de M ሬԦP
U
2
εd
Deux hypothèses d'interprétation du
potentiel produit à distance

H1-Toute cellule excitable produit, en un point P à distance,


un potentiel analogue à celui d’un dipôle dont le moment:
- a son origine O au milieu du front de propagation
- est orienté de la partie excitée vers la partie au repos
H2- La longueur du vecteur M varie
- au départ M=0
- augmente jusqu’à un maximum à mi-cellule

puis diminue
- à la fin M=0
Conséquences sur le potentiel enregistré
C1 - Exemple d’une dépolarisation

K
Rappel : VP = 2 x projection algébrique de ሬ
ሬሬԦ sur ሬ
M ሬԦP
U
εd
VP >0 si angle aigu, =0 si angle droit, <0 si angle obtus

VP =0 au début (car M = 0)

VP >0 aux temps 1, 2, 3

VP =0 au temps 4 (angle droit)

VP <0 au temps 5 (angle obtus)

VP =0 à la fin (car M = 0)
C2 - Rôle de la position du point P par rapport à la fibre

Au total quand on enregistre V en fonction du temps:

ሬሬሬԦ dirigé vers P :VP>0


M sinon VP<0
C2 - Rôle de la position du point P par rapport à la fibre

Au total quand on enregistre V en fonction du temps:

ሬሬሬԦ dirigé vers P :VP>0


M sinon VP<0
C2 - Rôle de la position du point P par rapport à la fibre

Au total quand on enregistre V en fonction du temps:

ሬሬሬԦ dirigé vers P :VP>0


M sinon VP<0
C2 - Rôle de la position du point P par rapport à la fibre

Au total quand on enregistre V en fonction du temps:

ሬሬሬԦ dirigé vers P :VP>0


M sinon VP<0
C) Activité électrique du
coeur
1) Introduction
On distingue deux types de tissu cardiaque
-Le tissu nodal qui élabore et conduit l’influx

- vitesse de conduction élevée


- dépolarisation spontanée de ses cellules

-Le tissu myocardique dont la fonction essentielle est la


contraction
La dépolarisation des fibres myocardiques

contraction des cavités cardiaques (raccourcissement des fibres)


Le système conducteur

Nœud sinusal (NS)


de Keith et Flack

Nœud auriculo
-ventriculaire (NAV)
d’Aschoff-Tawara Branches G
Faisceau de His (FH) faisceau de His

Branche D
faisceau de His Réseau de Purkinje (RP)

Myocarde

Le système contractile
Le tissu myocardique (contraction)

Les Cellules myocardiques : pot de repos


relativement important ( autour de -90mV)
et le potentiel d’action relativement long
(phase en plateau;ion Ca++)

Myocarde
Le système
contractile
-90 mV
Le tissu nodal élabore et conduit l’influx

Le tissu nodal : se dépolarise


périodiquement sans stimulation externe,
instabilité du potentiel de repos (pente de
dépolarisation diastolique) lorsqu’elle
atteint le potentiel critique  pot d’action

Le système
conducteur
Les cellules du faisceau de His et
reseau de Purkinje :
Pot d’action en plateau
Pot de repos non stable, la polarisation
membranaire diminue au cours du temps.
et qd atteint le seuil d’excitation 
engendre le Pot d’action

Il existe donc une dépolarisation


spontannée de la cellule caractérisée
par une pente de dépolarisation
diastolique (responsable de
l’automatisme de la cellule)

Les drogues et stimulations nerveuses diminuent ou


augmente cette pente et donc la fréquence de
l’automatisme
Les cellules du nœud sinusal et du nœud
auriculoventriculaire:
-polarisation moins importante
-montée lente du PA rendant compte
d’une vitesse de conduction diminuée
Qui explique le retard pris par l’influx au niveau de ces
cellules puiqu’il faudra plus de temps à la cellule pour
dépolariser suffisamment sa voisine

-Une forte pente de dépolaristion diastolique rendant


compte d’un automatisme à fréquence élevée (pente maxi
pour le nœud sinusal)
2) La propagation de l'influx électrique
Les cellules du NS envoient à intervalles réguliers
un stimulus électrique (f = 60 à 100 bpm)

Dépolarisation et contraction des atriums

Au niveau du NAV l’influx électrique est


retardé (permettant le remplissage des
ventricules) (Anneau fibreux entre O et
V réalisant une isolation électrique)

L’influx électrique suit rapidement le F


His et ses branches, puis le R Purkinje

Dépolarisation et contraction des ventricules

si défaillance du NS NAV : 40 à 60 bpm


si défaillance NS et NAV foyer plus en aval : 30 à 40 bpm
2)
3) Variation
Variation du du vecteur
vecteur moment
moment électrique
électrique
au cours du cycle cardiaque
au cours du cycle cardiaque
Nombreux dipôles m caractérisés par un moment dipolaire
résultant unique M (Hypothèse simplificatrice d’Einthoven)

a) Dépolarisation des atriums M  i m i


M

L’onde de dépolarisation atriale se propage à partir du NS


Le vecteur moment dipolaire cardiaque:
- est orienté vers la partie au repos
- a une direction à peu près constante
- son intensité
- part de zéro
- passe par un maximum
- puis revient à la valeur zéro
b) Dépolarisation ventriculaire


M

Noeud auriculo-ventricukaire  Septum  Parois VD puis VG


Moment dipolaire variable en direction et en intensité
c)- Repolarisation des oreillettes  imperceptible

d) -Repolarisation ventriculaire

 Moment électrique en sens inverse


 Intensité plus faible
D) Electrocardiographie
1) Définitions et points techniques

a) Notion de dérivation
Enregistrement au cours du temps de l’activité électrique du
cœur.

Pour cela on place des électrodes sur la peau en des points


bien définis

Chaque électrode est reliée à l’appareil


d’enregistrement appelé électrocardiographe
Le mot dérivation désigne:
- les deux points entre lesquels on enregistre la ddp
- ou le tracé enregistré avec cette dérivation

L’électrocardiogramme (ECG) est l’ensemble des tracés


enregistrés, généralement les douze suivants :
D1 aVR V1 V4
D2 aVL V2 V5
D3 aVF V3 V6

Sur un ECG le temps est en abscisse et la ddp est en ordonnée


b) Précautions techniques

Sujet allongé et relâché

Bon contact peau-électrodes (gel ou spray, parfois rasage)

Appareil étalonné:
- en ordonnée 1 cm pour 1 mV
- en abscisse 2,5 cm pour une seconde
c) Définition des dérivations
) Les six dérivations périphériques
Elles dépendent de :
VR potentiel de l’épaule droite
VL potentiel de l’épaule gauche
VF potentiel du bas ventre
Pour enregistrer ces potentiels on place les électrodes sur des
points équivalents, plus commodes:

Poignet droit pour VR (rouge)


Poignet gauche pour VL (jaune)
Cheville gauche pour VF (vert)
Le patient est relié à la
masse par la cheville droite
Ces 3 potentiels permettent d’obtenir :
- 3 dérivations périphériques bipolaires
- 3 dérivations périphériques unipolaires

Les dérivations périphériques sont donc situées


dans un plan frontal :
Définition des 3 dérivations périphériques
bipolaires D1, D2 et D3 :

D1 est la d.d.p. « poignet G moins poignet D »


D 1 = VL – V R
D2 est la d.d.p. « cheville G moins poignet D »

D 2 = VF – V R
D3 est la d.d.p. « cheville G moins poignet G »

D 3 = VF – V L
Conséquence de ces définitions:
D1 + D3 = ( VL – VR ) + ( VF – VL ) = VF – VR = D2

D2 = D1 + D3
Définition des 3 dérivations périphériques
unipolaires VR, VL et VF :

On utilise une borne à potentiel nul : la borne


centrale de Wilson (BCW)

VR = VR – 0 = d.d.p. «poignet D moins BCW»


VL = VL – 0 = d.d.p. «poignet G moins BCW»
VF = VF – 0 = d.d.p. « cheville G moins BCW»

On ne peut pas trouver de relation entre VR VL et VF sans autres


hypothèses
) Les six dérivations précordiales

d.d.p. entre une électrode placée sur le thorax et


la BCW

V1 et V2: extrémité interne du 4ème espace intercostal droit et gauche


V3 : à mi chemin entre V2 et V4
V4 : 5ème EIG, sur la ligne médio-claviculaire (ligne mamelonnaire)

V5 et V6 : même horizontale que V4 sur la ligne axillaire antérieure et


sur la ligne axillaire moyenne
2) La théorie d’Einthoven
Applicable aux dérivations périphériques…
a) Les hypothèses de la théorie d’Einthoven
- Les trois points R, L et F forment un
triangle équilatéral R L
-L’activité électrique du cœur peut être
représentée par un dipôle
-dont le moment appelé moment
dipolaire cardiaque a pour origine le centre O
du triangle (donc VO=0)

F

ሬሬԦ(t) est un vecteur dans l’espace et c’est sa
M
projection dans le plan frontal qui est utilisée dans
la théorie d’Einthoven
Courbe décrite
par l’extrémité
du vecteur
moment dipolaire
R L


M

F
b) Calcul des d.d.p. des dérivations
périphériques unipolaires VR, VL et VF

Valeurs du potentiel créé aux points R, L et F


par le dipôle de moment ሬ
MሬሬԦ(t) d’origine O :

P E L
RAP

K
VP = ሬሬሬԦ sur ሬ
x projection algébrique de M ሬԦP
U
2
εd
b) Calcul des d.d.p. des dérivations
périphériques unipolaires VR, VL et VF

Valeurs du potentiel créé aux points R, L et F


par le dipôle de moment ሬ
MሬሬԦ(t) d’origine O :

ሬሬሬԦ.U
KM ሬሬԦR K
VR = = ×Projection de ሬ
M ሬሬሬሬሬሬԦ
ሬሬԦ sur OR
2 2
εd εd

ሬሬሬԦ.U
KM ሬሬԦL K
VL = = ሬሬԦ sur ሬ
×Projection de ሬ
M ሬሬሬሬሬԦ
OL
2 2
εd εd

ሬሬሬԦ.U
KM ሬሬԦ K
VF = F
= ሬሬԦ sur ሬ
×Projection de ሬ
M ሬሬሬሬሬԦ
OF
2 2
εd εd
Conséquences :

Les valeurs des dérivations VR, VL et VF sont à


chaque instant proportionnelles aux projections de

ሬሬԦ(t) sur leur axe
M

ሬሬԦR +U
Par ailleurs ቀU ሬሬԦF ቁ= ሬ
ሬሬԦL +U 0Ԧ
K ሬሬሬԦ.(U
ሬሬԦR +U
ሬሬԦL +U
ሬሬԦF ) = 0
Donc VR +VL +VF = 2 ×M
εd

A tout instant de la révolution cardiaque:

VR + V L + V F = 0
c) Comment construire une Borne Centrale
de Wilson au potentiel constamment nul

On relie les deux poignets et la cheville gauche à


un point O’ par des résistances de même valeur r

O’ étant un nœud la loi de Kirchoff permet


d’écrire :

Ir+ Il + If =0
VR -VO' VL -VO' VF -VO'
+ + =0
r r r
VR -VO' + VL -VO' + VF -VO' = 0
(VR + VL + VF ) - 3VO' = 0 - 3VO' = 0

Donc VO' = 0
R L

VO’=0

F
VF = VF – VO’
d) calcul des d.d.p. des dérivations
périphériques bipolaires D1 , D2 et D3
Exemple de calcul pour D1
ሬሬሬԦ.U
ሬሬሬሬሬ
Ԧ ሬሬሬԦ.U
ሬሬሬሬሬ
Ԧ ሬሬሬԦ.(U
KM ሬሬሬሬሬ
Ԧ ሬሬሬሬሬԦ
KM L KM R L - UR )
D1 = VL -VR = 2 - 2 = 2
εd εd εd


ሬሬሬሬLԦ- ሬ
U ሬሬሬሬ
U Ԧ ሬሬሬሬሬሬԦ ሬሬሬሬሬሬԦ ሬሬሬሬሬሬԦ ሬሬሬሬሬሬԦ
R = OB - OA = OB + AO = AB = ξ 3 U1
ሬሬሬሬሬሬԦ ሬሬԦ

3
cos 30  AH
AO  AH
1  AH  2

AB  2 AH  3

Kξ 3 ሬ
MሬሬԦ.U
ሬሬԦ1
D1 = 2 =
εd

Kξ 3 ሬሬԦ sur ሬ
ሬሬሬሬԦ
2 Projection de ሬ
M RL
εd
De même on calculerait:

Kξ 3 ሬ
MሬሬԦ.U
ሬሬԦ2 Kξ 3 ሬሬሬሬሬԦ
D2 = 2 = 2 Projection de ሬ
ሬሬԦ sur RF
M
εd εd

Kξ 3 ሬ
MሬሬԦ.U
ሬሬԦ3 Kξ 3 ሬሬԦ sur ሬ
ሬሬሬሬԦ
D3 = 2 = 2 Projection de ሬ
M LF
εd εd

Les valeurs des dérivations D1, D2 et D3 sont à chaque


instant proportionnelles aux projections de ሬ
ሬሬԦ(t) sur leur axe
M
e) Nécessité d’amplifier les dérivations
périphériques unipolaires VR, VL et VF

Les dérivations périphériques unipolaires et


bipolaires sont proportionnelles aux projections de
sur leur axe avec des coefficients de

proportionnalité et respectivement

Les déflexions P, QRS et T sont moins visibles en unipolaires qu’en


bipolaires ; il faut donc amplifier les dérivations unipolaires
Pour cela on modifie la structure de la BCW
Borne de Goldberger

Calculons aVR
O’’ étant un nœud :

VL  VO" VF  VO"
+ = 0
r r

VL-VO’’ + VF-VO’’= 0

2 VO’’ = VL+VF = -VR (VR+VL+VF=0)

VR
VO’’ = -
2

aVR = VR-VO’’ = 1,5 VR


aVR = 1,5 VR
aVL = 1,5 VL
aVF = 1,5 VF
f) Les 6 axes de Bailey
Système d’axes dans le plan frontal qui associe à
chaque dérivation périphérique un axe qui porte son
nom. -3O°
-9O°
aVR
-15O° aVL

18O° D1 O°

3O°

D2
D3 6O°
12O° aVF
9O°
3) Genèse des tracés des
dérivations périphériques
a) Dépolarisation des atriums

Génère l’onde P
Ex projection sur D1

Onde P:
dépolarisation P
auriculaire

aVR aVL

D1

D aVF D
Exemple (direction de ሬ
ሬሬԦ(t) supposée constante) :
M

Ici la projection de ሬ
ሬሬԦ(t) et par suite la valeur de P sont :
M

- Positifs en D1, D2 , D3, VF et VL

- Négatifs en VR
b) Dépolarisation des ventricules

aVR aVL
7
6

1 5 D1

2
D3 3 D2
aVF

Les valeurs d’une dérivation sont proportionnelles à la projection du


vecteur sur l’axe de cette dérivation
Ex projection sur D1
Onde T:
4 R repolarisation
Onde P: 5 ventriculaire
dépolarisation P 3 6
auriculaire 2
1 7
Q S
aVR aVL

7 6
D1
1 5
Complexe QRS:
dépolarisation
ventriculaire 4

2 3
D3 aVF D2
aVR aVL

7 6
D1
1 5

2
D3 3 D2
aVF
4) L’axe électrique du cœur

a) Définition

Si la dépolarisation ventriculaire se fait du temps 0 au temps T:

ሬሬԦ = TሬሬሬԦ(t)dt
A 0‫׬‬M

L’axe électrique du cœur indique une direction moyenne de la


dépolarisation ventriculaire dans le plan frontal
La normalité de l’axe électrique du cœur va de -30° à
+110°; en dehors de la normalité on parle de déviation
axiale, l’axe étant alors anormal

Un axe normal est parfois


un…

axe gauche (- 30° à 0°)


- brévilignes,
- obèses,
- vieillards

ou parfois un…

axe droit (90° à 110°)


- longilignes,
- maigres,
- enfants.
b) Relation entre l’axe électrique du cœur et
les déflexions ventriculaires périphériques
ሬሬԦ sur l’axe de D1,
Exemple : Projection du vecteur A
de vecteur unitaire ሬ
ሬԦ1
U
2
ε d T
ሬሬԦ . ሬ
A ሬԦ1 =
U D ሺtሻ dt
Kξ 3 0‫ ׬‬1

La projection de l’axe électrique du cœur sur l’axe d’une


dérivation périphérique est proportionnelle à la surface
algébrique sous le QRS de la dérivation
En effet :

ሬሬԦ . ሬ
ሬԦ1 = ( Tሬ
ሬሬԦ(t)dt Tሬ
ሬሬԦ(t).U
A U 0‫׬‬
M ) . ሬ
ሬԦ1 =
U 0‫׬‬
M ሬሬԦ1 dt =
2
ε d Kξ 3 Tሬ
ሬሬԦ(t).U
M ሬሬԦ1 dt =
Kξ 3 2 0‫׬‬
ε d
2 Kξ 3 ሬ
Mሬ
ሬԦ.U
ሬሬԦ1
ε d T Kξ 3

ሬሬԦ(t).U
ሬሬԦ1 dt D1 =
0‫׬‬ε d2
M εd
2
Kξ 3

Intégrale de D1

NB: si la surface algébrique sous le QRS de la dérivation = 0

la projection de l’axe électrique sur la direction de la dérivation = 0

L’axe électrique est perpendiculaire à la direction de la dérivation


c) Comment déterminer la direction et le sens
de l’axe électrique du cœur

1) Identifier la direction perpendiculaire à l’axe


2) Déterminer le sens de l’axe

Exemple:

- La direction de D1 est perpendiculaire à


l’axe électrique du cœur

- La projection de l’axe sur aVF est >0


aVR aVL

D1

L’axe est à +90°


D3 D2

aVF
Autre exemple:

aVR aVL

DI

DIII DII
aVF
L’axe est perpendiculaire à DIII; sa projection sur DI est positive;
il est donc à +30°

Remarque : si les QRS sont positifs en D1 et en D2 alors l’axe est


normal
(dans [-90°,+90°] et dans [-30°,+150°] donc dans [-30°,+90°] )
5) Genèse des tracés des
dérivations précordiales
Pas de modélisation précise en raison de la
proximité du cœur, mais le raisonnement de
base peut utiliser un vecteur ሬ
ሬሬԦ(t) dans le plan
M
transversal

Les dérivations précordiales sont très


utiles pour localiser les lésions
cardiaques

Nous allons voir un exemple de


formation des tracés
- Au début de la dépolarisation septale, les électrodes sauf V6 voient le
vecteur ሬ
ሬሬԦ(t) dirigé vers elles et produisent une déflexion positive (onde R)
M

- Par la suite le vecteur fuit successivement V1 à V5 d’où une déflexion


négative (onde S) dans ces dérivations, sauf en V6 où l’on voit se développer
une déflexion positive (onde R)
6) Premiers éléments d’analyse
de l’électrocardiogramme

On examine:
Fréquence, rythme, axe, ondes et complexes, segments et intervalles

On interprète:
La difficulté est liée aux importantes variations individuelles des
tracés ECG

Les éléments qui suivent on pour but de développer


une réflexion biophysique
a) Les composantes d’un tracé ECG typique et
ses relations avec les étapes de l’activité
électrique cardiaque

) Les ondes (ou déflexions) et les complexes


Considérons un tracé ECG typique en D2

L’onde P
- due à la dépolarisation atriale L’onde T
-durée < 2 carreaux (< 0,08 s) due à la repolarisation
ventriculaire

Le complexe QRS
- dû à la dépolarisation ventriculaire
- durée < 3 carreaux (< 0,12 s )
) Les intervalles et les segments

L’intervalle PR
-temps mis par la dépolarisation pour aller du nœud sinusal au
muscle ventriculaire
- longueur 3 à 5 carreaux (0,12 à 0,20 s)

Le segment ST
-temps de pause entre dépolarisation et
repolarisation ventriculaire
- situé sur la ligne isoélectrique (= de
ddp nulle)

L’intervalle QT
- temps nécessaire à la dépolarisation-repolarisation des ventricules
- appelé « temps de systole ventriculaire »
b) Evaluation de la fréquence cardiaque f
sur l’ECG
En abscisse: 1 carreau = 1 mm = 0,04 s
1 s = 25 mm, donc 1 minute = 1500 mm

Si durée d’un cycle cardiaque = n mm

1500
f = bpm bpm = battements par minute
n

Ex:
n=15
n= 15
alors f = 1500/15
= 100 bpm

Normalité Adulte f = 60 à 100 bpm


Tachycardie : f>100 bpm
Bradycardie : f<60 bpm
c) Détermination du rythme cardiaque
sur l’ECG

En cardiologie le mot « rythme » se réfère à la région du cœur où


commence l’activation électrique

) Le rythme sinusal

C’est le rythme cardiaque normal dans lequel c’est le nœud sinusal


qui est le pacemaker
Rythme sinusal

- Onde P et complexe QRS vont toujours de pair


Le rythme sinusal peut s’accompagner de troubles de
la fréquence cardiaque :
- tachycardie sinusale
- bradycardie sinusale
- arythmie sinusale

Arythmie sinusale =
26 mm 19 mm rythme sinusal irrégulier =
PPmax – PPmin > 3carreaux
(> 0,12 s)
) Rythme non sinusal
Ce n’est plus le nœud sinusal qui est le
pacemaker mais un foyer quelconque appelé
foyer ectopique
Exemple :

- Absence d’une onde P : le NS ne peut dépolariser les atriums


(bloc sino-atrial)

Un foyer ectopique de secours est apparu au niveau de la jonction


atrioventriculaire
) Rythme non sinusal
Ce n’est plus le nœud sinusal qui est le
pacemaker mais un foyer quelconque appelé
foyer ectopique
Exemple :

extrasystole ventriculaire (ESV)

QRS prématuré, isolé,


élargi
d) Répercussion des troubles de conduction
cardiaque sur un ECG

bloc cardiaque = retard ou blocage de la conduction

- bloc sino-atrial : le NS ne transmet pas le stimulus aux atriums

- bloc atrio-ventriculaire : trouble de conduction du NAV ou FH

- bloc de branche : trouble de conduction sur une BFH


) Bloc sino-atrial

absence d’une onde P sur le tracé

un stimulus du NS n'est donc pas transmis aux atriums


) Bloc atrio-ventriculaire

Présentations ECG diverses … BAV1

Allongement de l’espace PR (PR > 5 carreaux)

Retard de transmission du stimulus atrial aux ventricules


BAV2

Une onde P n’est pas suivie d’un complexe QRS

Absence transitoire de transmission du stimulus atrial aux ventricules


BAV3

Onde P jamais suivie d’un QRS

Stimulus jamais transmis aux ventricules

Un foyer situé au dessous du blocage devient alors le pacemaker


) Blocs de branches
La dépolarisation se fait par une voie anormale
plus lente, ce qui élargit le QRS
(durée > 3 carreaux)

Exemple: bloc de branche droite

L’électrode en V1
- voit venir la dépolarisation de la partie G du septum
- la voit ensuite s’éloigner (dépolarisation du VG)
- la voit revenir vers elle (dépolarisation tardive du
VD)

Le complexe ventriculaire vu par V1 aura donc un


aspect RSR’
Autre exemple: bloc de branche gauche

L’électrode en V6
- voit venir la dépolarisation qui débute dans la partie
D du septum
- la voit ensuite s’éloigner (dépolarisation du VD)
- le voit venir vers elle (dépolarisation tardive du VG)

Le complexe ventriculaire vu par V6 aura donc l’aspect


d’un M
e) Hypertrophie ventriculaire : déviation
axe électrique

- Hypertrophie ventriculaire G: au-delà de -30°


- Hypertrophie ventriculaire D: au-delà de 110°

f) Ischémie myocardique
-Sus ou sous décalage du segment ST
-Topographie  précordiales

Sus décalage : ischémie antérieure

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