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Élaborer un questionnaire en 8 étapes

1. Objectif de l’enquête

2. Structure de l’enquête

3. Élaborer un questionnaire

4. Modalités d’administration

5. Test du questionnaire

6. Administration

7. Saisie des réponses

8. Analyse des résultats


CRITÈRES DE QUALITÉ D’UN
QUESTIONNAIRE

Globalement, la formulation des questions, le choix des questions (ouvertes ou fermées), ainsi que la forme et le
choix des réponses proposées seront élaborés en fonction de 3 critères :

– la clarté (compréhension),
– la neutralité (authenticité des réponses)
– et l’adéquation qui nous renvoie à la capacité
des interviewés à répondre au questionnaire

À ces critères faisant référence au contenu s’ajouteront d’autres


critères faisant référence à la structure du questionnaire.
1. LE
CONTENU

> Clarté
Vocabulaire simple compréhensible par le plus grand nombre. Les concepts techniques doivent être
déclinés le plus simplement possible. La clarté s’obtient également par la formulation de questions
courtes

> Neutralité
Cette notion est importante dans une enquête ou un sondage. L’information à recueillir doit être
demandée (via le questionnaire) de façon objective. Il s’agit ici de s’assurer de l’authenticité des
réponses. Un questionnaire est considéré comme étant neutre quand il préjugera le moins possible des
réponses éventuelles. Un choix assez large de possibilités de réponses devra être proposé aux enquêtés.

> Adéquation
Ce critère fait donc référence à l’ajustement des questions par rapport aux caractéristiques des questions
et des des personnes interrogées.
2. LA
STRUCTURE

L’introduction
– salutations ;
– présentation de l’enquêteur
– cadre et l’intérêt de l’étude ;
– l’invitation à répondre

Le corps du questionnaire
– questions de connaissance : que savent ils ?
– questions de comportement : que font ils ?
– questions d’attitude ou d’opinion : que pensent ils ?
– questions d’intention ou d’anticipation : quel projet ont-ils ?
– Questions d’identification : qui sont ils ?

La conclusion (remerciements et prise de congé)


Longueur : le plus court possible

Ordre des questions


1) Une ou plusieurs question pour s’assurer que l’interviewé fait partie de la cible
2) Questions faciles à répondre au début (mise en confiance), simples et attrayantes. Du générales au
spécifiques. Questions délicates placées à la fin.
3) Les passages d’une section à l’autre devront être marqués par une courte phrase de transition informant
l’interviewé de l’orientation du questionnaire.

Orientation des réponses


« biais de positivité » : toutes choses étant égales par ailleurs, les individus ont tendance à répondre plus
facilement oui que non et plus facilement d’accord que pas d’accord.
> veiller à limiter l’effet de ce biais.
RÉDACTION DU PROJET DE
QUESTIONNAIRE

1/ Rassembler pêle-mêle et en langage de tous les jours toutes les questions que l’on souhaite
poser et qui correspondent aux objectifs.

2/ Mettre en forme les questions (formulation de l’énoncé)

La stratégie de construction d’un questionnaire est relativement simple . Il faut pour cela
s’assurer de 4 choses :
– que les enquêtés comprennent les questions
– qu’ils sont capables d’y répondre
– qu’ils acceptent d’y répondre
– que la réponse est formulée de façon authentique et non-influencée.

RAPPEL des différentes formes de questions :


• - les questions fermées,
• - les questions semi-ouvertes,
• - les questions ouvertes.
1. Questions fermées

Réponses fixées à l’avance


Le sujet doit obligatoirement choisir parmi l’éventail qui lui est proposé.

• Utiliser les questions fermées pour obtenir certains renseignements factuels, pour juger
l’approbation ou la désapprobation d’une opinion donnée, la position sur une gamme de
jugements, etc.

• Il existe plusieurs types de questions fermées


auxquelles la personne interrogée peut répondre :
– une seule réponse, « Utilisez-vous…. »
– plusieurs réponses, « Dans quelle tranche d’âge…. »
– un classement, « ordre de préférence… »
• Les questions fermées sont celles qui se prêtent le mieux au dépouillement et à l’analyse statistique : les
réponses étant prévues, il ne peut y avoir aucune ambiguïté dans les réponses.

• Le risque de ce type de question est de « dicter » la réponse de l’individu : celui-ci peut avoir tendance à
choisir la réponse qui lui semble la plus conforme à l’attente des réalisateurs de l’enquête et non pas celle
qui est la plus proche de ce qu’il pense.

• Les questions fermées ne peuvent/ne doivent pas être employées pour recueillir des informations nuancées,
correspondant à des attitudes profondes mais pour recueillir des caractéristiques objectives.
2. Questions ouvertes

La réponse n’est pas prévue et la personne interrogée est libre de s’exprimer. On réserve à cet effet
dans le questionnaire un emplacement suffisant.

• Question 1 : Quel est, à votre avis,...............


• Question 2 : Citez les..........que vous avez déjà utilisés :

Les questions ouvertes doivent être utilisées lorsqu’on ne peut prévoir les réponses possibles.
Il faut être très attentif quant à leur formulation : elles doivent être explicites et ne doivent pas comporter
de contresens.
Elles sont très difficiles à dépouiller.
2. Questions semi-ouvertes

Les principales réponses possibles sont prévues mais on laisse la possibilité d’ajouter des
réponses libres(précisez, autres….)

 Les questions semi-ouvertes sont assez faciles à dépouiller dans la mesure où un grand
nombre de réponses sont déjà prévues.

Elles présentent le risque d’influencer la réaction de la personne interrogée, par la suggestion de


réponses qui peuvent paraître soit plus habituelles, soit plus « convenables ».
2. Les échelles d’attitude

• Les échelles de notation


Ces échelles permettent d'établir une moyenne et d'étudier la dispersion des réponses
Notez sur une échelle de 0 à 20 (ou de 0 à 10), 0 étant la plus mauvaise note, 20 la meilleure, les propositions suivantes

• Les échelles d’intention


L’objectif est de cerner le comportement d’achat futur de l’enquêté en lui demandant de se situer sur une échelle visant à mesurer ses prédispositions.

• L’échelle de Lickert
Elle permet d'exprimer l'intensité de son attitude
« Etes vous tout à fait d'accord, plutôt d'accord, moyennement d'accord, pas tout à fait d'accord, pas du tout d'accord avec les affirmations suivantes »

• L’échelles d’Osgood
Elle oppose deux termes par rapport auquels on demande à la personne de se situer
Diriez-vous que ce packaging est,
Beau I__I__I__I__I__I__I__I Laid

• L’échelle visuelle
De nombreuses échelles peuvent être inventées. Les plus connues sont les smileys ☺.

• Classement
Permettent de hiérarchiser une série d'items
Classez par ordre décroissant de 1 à 5 les qualités suivantes : Efficacité Tolérance Maniabilité Absence d'interaction Rapidité
Remarques

• Prévoir dans tous les cas la possibilité d’absence de réponse. L’item « sans réponse » ne doit pas
obligatoirement figurer dans l’énoncé de la question mais il faut en tenir compte lors du dépouillement
(établissement du code). Cette possibilité correspond au refus (ou à l’oubli éventuel) de répondre.

• Remplacer lorsque cela est possible une question ouverte par une ou plusieurs questions fermées car cela
facilite le traitement des données.

• Effet de HALO (ou de contamination). Quand une personne à commencé à répondre d'une certaine manière
à une question, elle aura tendance à répondre de la même manière aux autres.
MISE EN
FORME

Ne pas commencer le questionnaire par des questions :


- pouvant provoquer des réponses de façade,
- impliquant un engagement personnel de la personne enquêtée,
- provoquant des efforts particuliers de réflexion,
- traitant de problèmes délicats.

Ne pas utiliser de questions :


- pouvant suggérer certaines réponses,
- abordant directement des thèmes délicats (les placer en fin ou dans le corps)
- pouvant faire préférer la réponse positive,
- comportant des mots « chargés » affectivement,
- comportant des noms de personnalités pouvant provoquer identification ou rejet,
- rédigées dans un langage compliqué, peu accessible,
- trop longues.

Veiller soigneusement :
- à disperser les questions susceptibles de provoquer l’effet de halo,
- à ce que le passage d’un thème à un autre ou d’une méthode d’interrogation à une autre ne provoque pas de retrait de la part de l’enquêté (faire des transitions
harmonieuses : questions neutres, questions progressives, etc.),
- à assurer la préparation générale de la personne interrogée au questionnaire (texte d’introduction)
ORDRE DES QUESTIONS

Regrouper en règle générale les questions d’identification au début (sauf filtre) ou à la fin du
questionnaire ; si ces questions risquent de provoquer des réactions de repli, les placer dans le
corps du questionnaire.

- commencer par des questions faciles, susceptibles de mettre le répondant en confiance.

- intercaler entre les groupes de questions difficiles ou délicates des questions plus faciles,
qui « détendent l’atmosphère », ces questions peuvent éventuellement ne constituer
qu’une procédure technique, sans intérêt réel pour l’enquête.

- ménager des transitions entre des sujets qui ne sont pas liés.

- donner au questionnaire un aspect cohérent et logique : grouper les questions relatives à


un même sujet,
Textes d’introduction et de liaison

Ces textes doivent comprendre :

- des indications se rapportant aux sujets traités :


- ce questionnaire a pour objet de déterminer …, de mesurer…
- nous allons maintenant passer au problème de…
- maintenant que nous avons passé en revue les…
- des indications techniques :
- veuillez tracer une croix (X) dans la case correspondante à votre choix/votre opinion
- une seule réponse par colonne svp
- rédigez votre réponse de la manière la plus concise possible svp

- des formules de politesse :


- votre avis est extrêmement précieux…
- merci pour votre obligeante collaboration
- des formules de précaution :
- ce questionnaire est strictement confidentiel
- cette enquête ne doit servir qu’à des fins scientifiques

Il faut toujours construire des textes assez courts et aisément compréhensibles


Présentation

Maniable : concerne le format du questionnaire, son poids, l’emplacement des agrafes,…

Lisible : les caractères typographiques choisis doivent être lisibles. L’efficacité doit passer avant le souci de fantaisie. Le
questionnaire doit être aéré : les questions doivent être bien séparées. Elles doivent également être numérotées de manière
simple.

Facile à remplir
• Laisser à l’enquêteur (en administration indirecte) ou à l’enquêté (administration directe) la place nécessaire pour noter les
réponses :
• Pour les questions fermées, utiliser en règle générale des cases carrées dans lesquelles les personnes interrogées traceront
une croix.
• Pour les questions ouvertes, prévoir des cadres de dimension suffisante, proportionnelle à la longueur supposée des
réponses possibles

Esthétique : ajouter de l’attrait au questionnaire et contribuer à renforcer son efficacité. Employer des icônes : ils attirent le
regard et ajoutent une note de gaieté.
TESTER LE PROJET DE
QUESTIONNAIRE

Objectif : évaluer la facilité de compréhension, le degré d’acceptation et la facilité d’interprétation

Procédure : soumettre le questionnaire à un nombre limité de personnes (20 à 30) présentant les caractéristiques exigées des membres de la
population de l’enquête. Le groupe ne doit pas être trop homogène.
Vérifier :

• 1. Que les termes utilisés sont facilement compréhensibles et sans ambiguïté ; la moindre difficulté de compréhension doit
automatiquement entraîner une correction (éviter absolument de devoir fournir aux personnes interrogées des explications sur les
termes utilisés).

• 2. Que l’ordre des questions ne suscite aucune des réactions de déformation possible.

• 3. Que la forme des questions utilisées permet de recueillir les informations souhaitées.

• 4. Que le questionnaire n’est pas trop long et ne provoque pas le désintérêt ou l’agacement des personnes interrogées.

• 5. Qu’il n’est pas nécessaire de décomposer certaines questions, d’introduire des redondances, etc.

• 6. Que les textes d’introduction et de liaison sont suffisants et efficaces.


10 bonnes pratiques
pour réussir votre
questionnaire
Règle n°1 – L’objectif avant tout!

Règle n°2 – Ne vous précipitez pas

Règle n°3 – Renoncez à tout savoir

Règle n°4 – Mettez de l’ordre dans vos idées

Règle n°5 – Soyez précis lors de la rédaction

Règle n°6 - Adaptez votre questionnaire au mode de questionnement

Règle n°7 - Soignez l’introduction … Et la sortie de questionnaire

Règle n°8 - Variez les formats de question

Règle n°9 - Pré-testez

Règle n°10 - Intéressez les répondants

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