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LES OUTILS D’ENQUÊTE: LE

QUESTIONNAIRE ET L’ENTRETIEN

DUT 1A - Méthodo

Gilles Droniou
droniou@jeudevi.org
Chargé de recherches, JEUDEVI
www.jeudevi.org
2015/2016
DATES À RETENIR, ET AUTRES JOYEUSETÉS
 Achetez un agenda !! Et utilisez-le !!!
 2 séances de TD sur l’entretien, 25 septembre et 2 octobre
 6 séances de TD sur le questionnaire, à partir du 21 octobre, puis du 18
novembre normalement
 Un dossier à réaliser par équipe de 3, et à rendre pour le 11 mars au plus tard
 Le dossier porte sur la présentation et l’analyse des résultats d’une enquête par
questionnaire
 Thématique d’enquête commune à chaque TD
 6 séances de TD sur les TIC et les réseaux sociaux (le numérique),
normalement à partir du 6 janvier et jusqu’au 4 mars
 Un exposé à réaliser le 4 mars. Exposé sur une thématique choisie au cours
de la 3e séance de TD
 Travail en équipe; 6 équipes max par TD
 Un document complémentaire à rendre pour le 11 mars au plus tard
 Mais, dans la réalité, nous allons alterner les séances de TD sur le
questionnaire et le numérique!
 Donc 1er TD questionnaire le 21 octobre, puis 1er TD sur le numérique le 18
novembre, puis alternance une semaine sur deux jusqu’au 4 mars
 La date la plus importante à retenir: le 11 mars Date limite de rendu des
écrits (dossiers questionnaire + doc numérique)
LE QUESTIONNAIRE ET L’ENTRETIEN

Opposition et complémentarité
LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES D’ENQUÊTES;
CHOISIR LE QUESTIONNAIRE OU L’ENTRETIEN?

 Opposition entre les techniques compréhensives (ou


qualitatives, Weber) et les techniques explicatives (ou
quantitatives, Durkheim).
 Les premières recherchant le sens que donnent les acteurs
sociaux à leurs actions, les secondes cherchant les variables
déterminantes.

 Opposition ou complémentarité?

 Dans le cas du questionnaire, produire des chiffres


explicatifs (De Singly) au contraire des chiffres descriptifs
comme ceux des recensements ou des sondages qui
recherchent des chiffres qui indiquent une majorité.
 Déterminer des données rendant compte d’une situation
sociale et mettre en valeur des facteurs explicatifs (Le Suicide
de Durkheim).
LES PREMIÈRES ÉTAPES DE LA RECHERCHE

 Déterminer le Thème de l’enquête


o Construction de l’objet; pré-enquête + travail documentaire
o La structure, son territoire, son public

 Construction de la problématique
 Déterminer une problématique provisoire et lister les questions
 Ici nous parlerons de la question traitée

 Problématiser la question. Définir la problématique principale de notre enquête


(par exemple, est-ce que notre projet répond aux besoins du territoire ou du public?). Définir
les hypothèses (faire une sélection à partir de celles définies préalablement) ;
préciser les sous-thèmes de notre questionnaire.
 Nous pouvons débuter également en reprenant un ancien projet, un précédent diagnostic
de territoire

 Travail d’objectivation de cette question.


 Prendre de la distance avec la réalité de la structure, ses enjeux spécifiques, les relations
interpersonnelles
LA POPULATION ET L’ÉCHANTILLON
 Différence entre population et échantillon.

 Méthodes échantillonnage (questionnaire) :


 La méthode des quotas
 L’échantillon stratifié
 La méthode d’étude des publics (ou échantillon à l’aveuglette ou accidentel)

 Combinaison de méthodes?
 Une enquête faiblement ou fortement multidimensionnelle?

 Quelle est la représentativité de notre échantillon? Chercher une


diversité – sans se disperser! – plutôt qu’une représentativité…

 Quelle est la bonne taille de notre échantillon? Un équilibre entre


exhaustivité et redondance des réponses (entretien)
L’ENTRETIEN
HISTOIRE ET PARCOURS

 Un outil au croisement de la psychopathologie, de


la sociologie et de l’anthropologie

 Un parcours pour l’enquêteur: trouver et aller vers


les personnes à interroger
 Une rencontre : l’enquêteur et l’enquêté s’exposent
dans cette interaction
 + un travail d’objectivation de la part de l’enquêté
POURQUOI ET QUAND UTILISER
L’ENTRETIEN?
 « L’entretien s’impose chaque fois que l’on ignore le
monde de référence ou que le n’on ne veut pas
décider a priori du système de cohérence interne des
informations recherchées » (Blanchet, Gotman)

 3 moments où nous pouvons utiliser l’entretien:


 L’entretien exploratoire
 L’entretien comme principale source d’informations
 L’entretien complémentaire

 L’entretien s’impose aussi, au détriment du


questionnaire, dans le cas de population faible
numériquement

 L’entretien est l’outil « idéal » pour défricher le terrain?


LA GRILLE D’ENTRETIEN
 Le guide d’entretien est généralement organisé par les hypothèses
structurant l’enquête.

 Entretien faiblement (une consigne et quelques questions) ou


fortement structuré: l’entretien exploratoire et les entretiens
approfondis
 L’entretien fortement structuré est constitué de thèmes, de questions,
et de relances (ou des mots-clés)

 En résumé, pour votre grille d’entretien :


 Définir les parties ; création de 2-3 questions pour chaque partie (15-20
questions au maximum, une douzaine dans l’idéal)
 Penser aux relances. Penser aussi à la stratégie d’intervention ; comment
va se dérouler l’entretien. Importance du choix des questions et des
relances.
 Structurer le discours mais ne pas l’orienter (différence avec le
questionnaire).
 Penser à l’ordre logique des questions.

 Tester sa grille d’entretien si possible


L’ENTRETIEN
 Prévoir –lors de la prise de rendez-vous – le cadre spatio-
temporel de l’entretien

 Pendant l’entretien, ne pas être trop rigide, savoir


s’adapter à la situation et à l’interlocuteur
 Toutefois penser à cadrer l’entretien; ce n’est pas une
discussion entre amis

 Les stratégies d’intervention:


 La contradiction (valable uniquement si porteur d’une parole
publique)
 La consigne ou question externe (« trop de questions tue la
question »)
 La relance ; une paraphrase, un mot
L’ANALYSE
ET LA GRILLE D’ANALYSE

 Différence entre analyse de discours et analyse de contenu;


 la première suppose une retranscription totale dans les moindres détails

 Différence entre résumé et analyse de contenu


 Le premier est une simplification d’un texte avec un caractère non-
sélectif

 L’analyse de contenu se base sur des hypothèses et il est hyper-


sélectif

 Les thèmes et sous-thèmes de la grille d’analyse se fait en lien


avec les hypothèses et la grille d’entretien
 Séparer les éléments factuels (âge, genre, profession…) des
éléments de significations
BIBLIOGRAPHIE

 Blanchet Alain, Gotman Anne, L’enquête et ses


méthodes : L’entretien, Armand Colin, 128, 2e édition,
2007 (1992)

 Kaufmann Jean-Claude, L’entretien Compréhensif,


Paris, Nathan Université (Armand Colin), 128, 1996

 Duchesne Sophie, Haegel Florence, L’enquête et ses


méthodes : L’Entretien Collectif, Armand Colin, 128,
2008 (2004)
LE QUESTIONNAIRE
LA CONSTRUCTION DU QUESTIONNAIRE

 Déterminer les indicateurs, les thèmes qui vont être testés (ex : l’âge, le
sexe, la CSP…).
 Que veut-on savoir? Quelles vont être les thématiques de notre questionnaire?

 Les questions:
 Différence entre questions de fait et questions d’opinion : privilégier les
questions de fait?
 Différence entre questions fermées et questions ouvertes
 Item “sans opinion”.
 Intérêt des questions à réponses multiples permettant d’éviter le problème
du conformisme.
 Privilégier certaines introductions de question.
 Éviter des questions avec des négations
 Éviter les termes comme “interdire” ou “autoriser”.
 Équilibrer les réponses positives et négatives.
 Penser à l’ordre du questionnaire. Entre certains thèmes, possibilité de faire
des phrases de transition.
 Éviter qu’il y ait trop de filtres.
 Anonymat.
LA PASSATION DU QUESTIONNAIRE

 Test du questionnaire

 Passation des questionnaires


 Passation en face à face? Passation par des
réseaux? Dépôt des questionnaires??
 Dans le cas d’une passation en face à face
 Bien connaître les textes du questionnaire.
 Bien identifier les filtres.

 Poser les questions telles qu’elles sont écrites, sans les


changer. Ne pas les interpréter.
 Attention au rythme, au ton de l’enquêteur.

 Ne influencer, ni anticiper les réponses

 S’il y a des guillemets, le préciser lors de l’énoncé de la


question.
LES LOGICIELS INFORMATIQUES
L’ANALYSE DES RÉSULTATS
LES TRIS À PLATS

 Identifier les chiffres les plus importants et les


pratiques marginales

 Pour la construction et la présentation des


tableaux
 Donner un titre assez clair
 Intitulez les colonnes avec des noms assez clairs
 Avoir une ligne “total”; si besoin, préciser pourquoi le total
n’est pas égal à 100%
 Arrondir tous les pourcentages de la même manière
LES TRIS CROISÉS

 Tris croisés = en quoi une variable, un déterminant social, va jouer sur


une autre variable. On essaye de déterminer la dépendance – statistique –
entre 2 variables. On croise donc une variable indépendante (âge, sexe, le
milieu social, etc.) –qui, selon nos hypothèses va jouer, va être un facteur
influent la situation– et une variable dépendante –sensée subir l’action de
la première.

 Sur la construction d’un tableau de tris croisés :


 La variable indépendante doit être mise en ligne et la variable dépendante en
colonne.
 Les pourcentages doivent être mis en lignes donc en fonction de la variable
indépendante.
 Indiquer une ligne Total.
 Indiquer le nombre sur lequel sont calculés les pourcentages.
 Sous le tableau ou en note de bas de page, mettre une phrase de
commentaire pour dire comment on lit ce tableau (par exemple, sur 100
personnes ayant telle particularité, X ont telle opinion).
ANALYSE DES TRIS CROISÉS

 Première lecture en colonne. On souligne les chiffres les plus importants mais
aussi les moins importants. Le nombre en soi importe peu. C’est sa comparaison
que nous allons faire avec les autres qui nous importe pour le moment.
 Deuxième lecture ligne par ligne mais toujours en comparant les lignes du
tableau.
 Cela permet d’observer s’il y a des pratiques minoritaires ou, au contraire, si les
avis sont assez semblables d’une catégorie à une autre (pour la variable
indépendante).
 La règle d’équivalence ou d’écart peut significatif.
 Rédiger deux ou trois phrases résumant les grandes lignes du tableau.

 Attention dans tous les commentaires à ne pas faire de généralités. Préciser


toujours comment l’échantillon a été construit et donc en quoi il est représentatif
de la population totale. Il faut tenir compte aussi du contexte dans lequel
l’enquête a été réalisée. Ce contexte peut jouer dans les résultats. Toutes ces
précisions sont donc à indiquer dans le rapport.
LES TESTS STATISTIQUES
 Le khi deux permet de mesurer la dépendance entre deux variables.
 Le résultat du khi deux est toujours positif ou nul. S’il est égal à 0, cela signifie que les
variables sont indépendantes.

 Pour déterminer si le résultat du khi deux est significatif et s’il y a un lien de


dépendance entre les deux variables dans la population, il faut déterminer le
nombre de degrés de liberté, noté v (prononcé nu), et la valeur critique.
 Pour calculer le nombre de degré de liberté, il faut utiliser la formule suivante : v=
(nombre de modalités de la variable A – 1) * (nombre de modalités de la variable B –1). Se
reporter ensuite au tableau de la valeur critique

 On peut aussi utiliser le coefficient de contingence pour non pas mesurer la


dépendance entre deux variables mais leur lien.
 Le coefficient de contingence de Cramer. La valeur 0 indique un lien
statistique nul ou inexistant entre deux variables. La valeur 1 indique que le lien
statistique est parfait. On interprète le coefficient de contingence de la manière
suivante, Valeur de C près de…:
 0 Lien statistique nul
 0.25 Lien statistique faible
 0.5 Lien statistique moyen
 0.75 Lien statistique fort
 1 Lien statistique très fort
BIBLIOGRAPHIE POUR L’ENQUÊTE PAR
QUESTIONNAIRES

 François De Singly, L’enquête et ses méthodes : Le


questionnaire, Paris : Nathan Université (Coll. « 128 »),
1992

 Gilles Grenon et Suzanne Viau, Méthodes quantitatives


en sciences humaines, Volume 1 : de l’échantillon vers
la population, 2e édition, Paris : Gaëtan Morin, 1999

 William Fox, Statistiques sociales, Bruxelles : De Boeck


Université, 1999

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