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IMMUNOTHERAPIE
ANTIVIRALE
Dr BOLY Raïnatou
DES MI
INSSA 2023
1
Objectifs
• Décrire les caractéristiques d’une molécule antivirale
• Faire la classification des antiviraux
• Expliquer les mécanismes d’action des principaux antiviraux
• Connaitre les limites de la chimiothérapie antivirale
• Expliquer les mécanismes de résistance aux antiviraux
• Décrire 05 molécules utilisées en immunothérapie antivirale et
donner leurs indications
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Plan
Introduction
1. Généralités
1.1 Définition
1.2 Intérêt
1.3 Mécanisme de base des antiviraux
1.4 Objectifs du traitement antiviral
2. Chimiothérapie antivirale
2.1 Cibles des antiviraux
2.2 Classification et mode d’action d’antiviraux
2.3 Monitoring du traitement ARV
2.4 Limites de la chimiothérapie antivirale
2.5 Résistance aux antiviraux
3. Immunothérapie antivirale
3.1 Définition
3.2 Immunothérapie en application anti infectieuse
Conclusion 3
Introduction
• Les infections virales sont de loin les plus fréquentes et les plus diverses.
• Le nombre de médicaments antiviraux est resté faible jusqu’en 1977, date de la
découverte de l’Aciclovir par Gertrude Elion qui a reçu le prix Nobel.
• Plusieurs raisons l’expliquent :
• difficulté de manier les virus ;
• bénignité de la majorité des infections virales
• prévention réussie des principales d’entre-elles
• Cependant, la thérapeutique antivirale est confrontée aux problèmes de déficit numérique
de traitements efficaces et de résistance microbiologique diversification des
stratégies thérapeutiques
• Deux types d’activité antivirale:
• Substances virulicides: Ce sont des substances qui « tuent » ou « inactivent» le virus (forte
chaleur, eau de javel). En général incompatibles avec une thérapeutique par voie générale
(réserver surtout à la désinfection des locaux ou bien du matériel).
• Substances virostatiques: Ce sont des substances qui empêchent la multiplication virale.
5
1.1 Définition
• Substances d’origines naturelle, d’hémi-synthèse, mais
surtout substances de synthèse chimique ayant une activité
contre la multiplication virale.
• Ces substances peuvent agir sur différentes étapes du cycle
de réplication du virus.
• Elles peuvent être utilisées seules ou en association dans le
traitement des infections virales
6
1.2 Intérêt
• Épidémiologique: les traitements antiviraux ont permis de
freiner certaines épidémies d’infections virales
7
1.3 Mécanisme de base des antiviraux
11
2.1 Cibles des antiviraux
• Le développement de la chimiothérapie vient d’une meilleure
connaissance du cycle de multiplication virale.
• Ces molécules sont classées selon leur action sur les étapes
du cycle de multiplication virale
12
2.1 Cibles des antiviraux
• Les antiviraux agissent sur les virus au cours du cycle de réplication. Ils
ne détruisent pas les virions, mais inhibent leur multiplication.
• Selon l’étape de multiplication virale inhibée, les antiviraux sont classés
en:
inhibiteurs de fixation
inhibiteurs de pénétration ( fusion)
inhibiteurs de décapsidation
inhibiteurs de réplication
inhibiteurs d’intégration
inhibiteurs de maturation
inhibiteurs de libération
N. RADJI, 2019 15
Figure 2: cibles potentielles des antiviraux
Microbe-edu.org 16
2.2.1 Inhibiteurs de fixation
• Analogues ou ligands de récepteurs et de
corécepteurs
But : saturation des récepteurs viraux à la surface
cellulaire.
•Les plus étudiés sont le récepteur CD4 et les
corécepteurs CXCR4 et CCR5, qui fixent la
glycoprotéine GP120 de l’HIV.
Anti CCR5: maraviroc (voie orale), inhibe l’entrée du VIH
Anti CXCR4: bicyclames: anti CD4 actif in vitro
N. RADJI, 2019
17
2.2.1 Inhibiteurs de fixation
20
Mort cellulaire
Mort cellulaire
Figure 6 : schéma de structure d'un nucléotide (Document tiré du site http ://www.snv.jussieu.fr/bmedia/coursBC planche 8)
22
2.2.4 Inhibiteurs de réplication
24
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
• Inhibition compétitive
• Terminaison de chaine
25
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
Goffard, 2010 27
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
Indications :
• Traitement préventif et curatif de l’herpès labial et génital
• Kératites superficielles
• Infections graves à HSV-1 et HSV-2 : encéphalite, herpès
néonatal, herpès cutanéo-muqueux extensif de
l’immunodéprimé, du transplanté de moelle, du sidéen.
• Infections graves à VZV à type d’encéphalite,
pneumopathie de l’immunodéprimé
28
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
Ganciclovir :
Analogue structural de la desoxyguanosine. Bloque la réplication de
l’ADN viral. Doit être triphosphorylé.
• Indications :
30
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
• Lamivudine (3TC):
• Abacavir
Métabolisé au niveau intracellulaire en son métabolite actif, le
carbovir 5'-triphosphate (TP)
33
2.2.4.1 Analogues nucléosidiques
• Utilisation: VHC, VHE, VRS, Virus des fièvres hémorragiques (fièvre de lassa,
fièvre hémorragique avec syndrome rénal FHSR).
• Toxicité hématologique +++ (Anémie hémolytique); CI au cours de la
grossesse.
34
2.2.4.2 Analogues nucléotidiques
• Dont le désoxyribose est remplacé par une chaine
oxycarbonée avec un phosphate. Spectre large
• ADEFOVIR
Converti par les enzymes hôtes en adéfovir diphosphate qui inhibe
les polymérases virales par compétition directe de liaison avec le
substrat naturel (désoxyadénosine triphosphate) et, après
incorporation dans l'ADN viral, il provoque la terminaison de la chaîne
d'ADN.
Indication : VIH et hépatite B
• TENOFOVIR
• Inhibiteur de la transcriptase inverse et d'une polymérase du virus de
l'hépatite B 35
2.2.4.3 Analogues non nucléosidiques
36
2.2.4.3 Inhibiteurs non nucléosisdiques
39
2.2.7 Inhibiteurs de la maturation : inhibiteurs de protéase
42
Figure 10 : Mécanisme
d’action des inhibiteurs
de neuraminidase
43
Tableau 1. Caractéristiques pharmacologiques et indications des antiviraux
Inhibiteurs de réplication
Analogues nucléosidiques
Acyclovir Inhibition de l’ADN VO
polymérase virale IV
Infections à
Antiherpétiques HSV 1, HSV2
Valaciclovir Inhibition de l’ADN 2,5 à 3,3 VO
VZV
polymérase virale heures
Ganciclovir Blocage de la réplication de 3heures VO Infections CMV
l’ADN viral IV
44
Tableau 1. Caractéristiques pharmacologiques et indications des antiviraux
Analogues nucléosidiques
Azidothymidine (AZT Arrêt de chaîne au 0,5 à 3 VO Infection à VIH
ou zidovudine) niveau de l’ADN viral heures IV
naissant
45
Tableau 1. Caractéristiques pharmacologiques et indications des
antiviraux
Analogues nucléotidiques
Adefovir Terminaison de la chaîne 12 et 36 VO
d'ADN. heures
Tenofovir Inhibiteur de la 17 heures VO Infection à VIH
transcriptase inverse et Si Hépatite B
d'une polymérase du diphosphate
virus de l'hépatite B 40 heures
Inhibiteurs non nucléosidiques de la rétrotranscriptase
Nevirapine 45 heures PU VO
25 à 30
heures si
doses
Inhibition non compétitive réitérées
Efavirenz de la rétrotranscriptase 52 à 76 VO Infection VIH1
heures IV
Etravirine 30 à 40 VO
heures
Rilpivirine 45 heures VO
46
Tableau 1. Caractéristiques pharmacologiques et indications des
antiviraux
Inhibiteurs de pyrophosphate
Acide Inhibition de l’ADN 3,3 et 6,8 IV CMV, HSV et
phosphonoformique polymérase sans heures VZV devenus
(FOSCARNET) phosphorylation résistants à
préalable l’Acyclovir
Inhibiteurs de l’intégrase
Raltegravir Biphasique; VO Infection VIH1
Phase 1 : 1
heure;
Phase 2 : 9
heures
Inhibition de
l’intégration du
Dolutegravir génome viral à celui 14 heures VO Infection par le
de la cellule VIH1 et VIH2
Elvitegravir 03heures VO Infection à VIH1
seul et
9heures si
boosté au
ritonavir
47
Tableau 1. Caractéristiques pharmacologiques et indications des
antiviraux
Inhibiteurs de protéase
Inhibiteurs de la libération
Zanamivir Inhibition de la 2,6-5,5 Voie Grippe A et B
libération des heures nasal
nouveaux virions e
formés
Oseltamivir 6- Voie Grippe A et B
10heures orale
48
Association d’antiviraux
• Pour limiter l’émergence de mutants résistants, le traitement de
l’infection VIH associe différents antirétroviraux.
• Il peut s’agir de molécules agissant sur des cibles différentes
(associations divergentes comme INTI et IP) ou sur la même cible
(association convergente comme deux INTI et un INNTI).
• Le traitement initial associe deux INTI à un troisième agent: un
INNTI ou un IP.
• De nombreuses options sont validées en termes d’efficacité
immunovirologique.
• Les inhibiteurs de la protéases sont boostés par le ritonavir ou le
cobicistat qui améliorent leur biodisponibilité
49
2.3 Monitoring du TRT
Toxicité cellulaire
Plusieurs antiviraux Peuvent donc être
sont activés par des activés même dans
enzymes cellulaires cellules non infectées
52
2.4 Limites de la chimiothérapie antivirale
Émergence de la résistance
apparition et accumulation de mutations dans les enzymes
cibles des antiviraux
Coût
53
2.5 Résistance aux antiviraux
• La résistance est liée à la sélection, lors d'une réplication virale
persistante sous traitement, de quasi-espèces préexistantes à
l'instauration du traitement qui présentent des mutations de
résistance au niveau des gènes cibles.
55
2.5.1 Méthodes phénotypiques
• Le phénotype de résistance permet de déterminer les CI50 et
CI90 du virus cultivé in vitro en présence de concentrations
croissantes d’antiviral.
• Plus la CI50 et/ou la CI90 d’une souche virale vis-à-vis d’un
antiviral est élevée, moins la souche est sensible à cette
molécule.
• L’étude du phénotype de résistance est la méthode de référence
pour mesurer l’efficacité des antiviraux, apprécier le
retentissement des mutations sur la réplication de la souche et sa
sensibilité aux antiviraux, et enfin étudier les synergies et
antagonismes entre les différents antiviraux.
• Cependant, l’interprétation des résultats dépend de la valeur seuil
fixée définissant la résistance 56
2.5.2 Méthodes génotypiques
• Les tests génotypiques permettent d’analyser les mutations
présentes dans les gènes cibles des antiviraux.
• Les gènes cibles sont amplifiés par PCR ou RT-PCR puis
séquencés afin d’identifier les mutations connues pour être
associées à la résistance, par rapport à une séquence de
référence.
• Cette technique permet de mettre en évidence les souches
mutées lorsqu’elles représentent au moins 20 % de la
population virale.
57
Figure 11: Tests phénotypiques et génotypiques de résistance aux antiviraux
58
3. Immunothérapie
antivirale
59
3.1 Définition
• L’immunothérapie consiste à administrer, chez des patients, des
substances qui stimulent ou modifient leurs réponses immunitaires.
• L’immunothérapie passive
• consiste à apporter aux patients des substances
immunologiques, générées ex vivo, qui ont des capacités
effectrices immédiatement opérationnelles après injection.
• Parmi ces substances, nous pouvons citer les anticorps
monoclonaux, les interférons et autres cytokines.
• Elle est la plus utilisée en thérapeutique antivirale
61
3.1 Définition
62
3.1 Définition
63
3.2 Immunothérapie en application
anti infectieuse
• Interférons
• Interféron alpha
• Interféron béta
• Interféron gamma
• Anticorps monoclonaux
• Autres interleukines
64
3.2.1 Les interférons
• Le mot interféron vient de l’anglais «to interfere» qui signifie
«empêcher», «gêner», «s’opposer à».
• Les IFN sont de petites protéines glycosylées (glycoprotéines)
ou non, dont la synthèse par la cellule peut être induite par des
virus et des microbes.
• Selon leur origine cellulaire et leurs propriétés biologiques, on
distingue 2 types d’interférons :
• Les IFN de type I: , , ,
• Les IFN de type II (γ) ou Interféron immun
65
Tableau 2 : Différentes familles d’interférons
Type Familles d’interférons
IFN- IFN- IFN- IFN- IFN-γ
I I I I II
Cellules Toutes Toutes Cellules cellules cellules NK,
productrice cellules cellules; épithéliales épithéliales lymphocytes Th1
s Leucocytes Fibroblastes et lymphocytes Tc
surtout
67
3.2.1 les interférons
69
3.2.2 Les anticorps monoclonaux
• Celui-ci a d’abord été obtenu en exposant des cellules immunitaires
rigoureusement identiques (un clone cellulaire) à une protéine dite «
protéine cible » contre laquelle ce clone a fabriqué un anticorps,
comme dans une réaction immunitaire.
70
Tableau 3: Quelques exemples d’anticorps monoclonaux en application anti virale
Ibalizumab (Trogarzo®): l’infection à souches IgG4 humanisée qui cible, non pas 2018
VIH-1 multi-résistantes directement un constituant du virus, mais (USA)
la protéine CD4 des lymphocytes T de
l’individu infecté, principal récepteur du
virus, bloque l’entrée du VIH dans sa
cellule-hôte, tout en maintenant la
fonction CD4 de cette dernière
72
4. Substances virucides
73
4. Substances virucides
• La différence entre virus nus et enveloppés est essentielle pour
comprendre l’action des produits désinfectants et les règles
définies pour la détermination de leur activité
• En conséquence, si l’on est amené à étudier l’activité virucide
d’un produit chimique, il faut utiliser des virus nus car s’ils sont
inactivés, les virus enveloppés le seront également
• L’étude de la virucidie doit être effectuée avec des souches
virales connues pour leur résistance aux agents physico-
chimiques
74
4. Substances virucides
75
4. Substances virucides
• Les virus, à l’instar des cellules eucaryotes, sont constitués, entre
autres, d’acides nucléiques, de protéines et lipides pouvant être
ensemble ou séparément la cible de produits désinfectants.
• L’activité des produits désinfectants est dépendante de leur
concentration, du pH, de la température, de la présence de
produits biologiques (sang, sécrétion...), de la capacité des virus à
s’agréger...
76
Conclusion
77
BIBLIOGRAPHIE
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MERCI
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