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LA VERSION SEARLIENNE DE LA THÉORIE

DES ACTES DE LANGAGE


• Searle part de du principe que l’unité de
communication est la production même du
mot ou de la phrase.
• La production d’une occurrence de phrase est
un acte de langage.
• La théorie du langage est une théorie
indissociable d’une théorie de l’action.
• À ce principe il ajoute un second principe:
LE PRINCIPE D’EXPRIMABILITÉ
• Tout ce que l’on veut dire peut être dit:
• “Pour toute signification X et pour tout
locuteur L, chaque fois que L veut signifier (a
l’intention de transmettre, désire
communiquer, etc.) X, alors il est possible
qu’existe une expression E, telle que E soit
l’expression exacte ou la formulation exacte
de X”
• toute intention (i. e. état mental: pensée,
croyance, désir, etc.) du locuteur peut être
exprimée explicitement et littéralement par
un moyen conventionnel (i. e. par une
phrase). Cela revient à dire que toute phrase
est réductible à un performatif explicite.
• Selon Searle, enoncer une phrase dotée de signification,
cela revient à accomplir quatre types d’actes, dont le
dernier est optionnel:
1. Un acte d’énonciation qui consiste à énoncer des mots ou
des phrases;
2. Des actes propositionnels qui correspondent à la
référence et à la prédication
3. Des actes illocutionnaires, qui consistent à poser une
question,ordonner, promettre etc.;
4. Des actes perlocutionnaires qui consistent à persuader, à
convaincre à effrayer, etc
• Searle note que les notions d’actes propositionnels
et d’actes illocutionnaires sont étroitement liées à
la forme linguistique; l’acte illocutionnaire
correspond nécessairement à une phrase
complète;
• Les actes propositionnels correspondent à
l’énonciation d’un groupe nominal, s’il s’agit
d’actes de référence, à l’énonciation d’un groupe
verbal ou prédicat grammaticals’il s’agit d’actes
d’énonciation.
Comment, dans un énoncé, isole-t-on la
proposition fruit des actes propositionnels?

1. Jean fume beaucoup.


2. Jean fume-t-il beaucoup?
3. Fume beaucoup, Jean!
4. Plût au ciel que Jean fumât beaucoup!
Plusieurs énoncés, qui ont des forces
illocutionnaires différentes peuvent exprimer la
même proposition
• Exprimer une proposition c’est accomplir un
acte propositionnel et ipso facto un acte
illocutionnaire.
• À partir de cette distinction Searle propose de
distinguer deux éléments de la structure
syntaxique de la phrase: le marqueur de
contenu propositionnel et le marqueur de
force illocutioinnaire.
MAIS
• Cette distinction n’est rééllement sensible
syntaxiquement que dans les performatifs
explicites:
1. J’ordonne que tu fermes la fenêtre.
2. Je te promets que je fermerai la fenêtre
Certes, tous les énoncés ne sont pas des
performatifs explicites, mais le principe
d’exprimabilité prévoit qu’ils sont réductibles à
des performatifs explicites
F(p)
• Searle propose la notation F(p) où F correspond
au marqueur de force illocutionnaire et p à la
proposition.
• Cette distinction selon Searle permet de rendre
compte de certains phénomènes de négation en
autorisant la distinction entre négation
illocutionnaire et négation propositionnelle:
- F(p)Je ne te promets pas que je viendrai.
F(-p) Je te promets que je ne viendrai pas.
RÈGLES NORMATIVES,RÈGLES
CONSTITUTIVES,CONVENTIONS
• C’est une distinction non linguistique.
• Les règles normatives ont pour objet des
comportements ou des actions qui existent
indépendamment d’elles.
• Les règles constitutives créent des activités qui
n’ont pas d’existence indépendante
• Searle dit “parler une langue, c’est accomplir
des actes conforméments à des règles”
1972,76).
• La réalisation d’un acte illocutionnaire
correspond à l’énoncé d’une phrase
qui,suivant des conventions,satisfait les règles
constitutives attachées à l’acte illocutionnaire
en question
• Ces règles constitutives de l'acte
illocutionnaire sont, mutatis mutandis,
comparables aux règles du football ou des
échecs, qui non seulement disent comment on
joue à ces jeux, mais créent la possibilité
même d'y jouer. Si ces règles sont respectées,
l'acte illocutionnaire est réussi, si elles ne le
sont pas (ou pas toutes), I ' acte illocutionnaire
se solde par un échec.
La signification non naturelle revue par
Searle
• Searle part de la différence qu’il y a entre
émettre des sons et accomplir un acte
illocutionnaire: pour qu’en émettant des sons
on accomplisse un acte illocutionnaire il faut
que les sons aient une signification et qu’ils
soient employé pour signifier quelque chose.
En d’atres termes, le locuteur doit avoir
l’intention de signifier quelque chose.
Grice (1957)
• A proposé la suivante notion de signification
non naturelle:
• “[…] dire q’un locuteur L a voulu signifier
quelque chose par X, c’est dire que L a eu
l’intention, en énonçant X, de produire un effet
sur le locuteur A grâce à la reconnaissance par
A de cette intention.”
• Searle n’est pas d’accord, en effet c’est
principalement aux effets perlocutionnaires
qu’à pensé Grice. Selon Searle dire quelque
chose et vouloir signifier ou communiquer ce
que l’on dit c’est accomplir un acte
illocutionnaire et viser ipso facto un effet
illocutionnaire, à savoir la compréhension de
ce qu’a dit le locuteur
Sens littéral et sens en contexte. Le point de
vue de Searle
• Le problème des frontières entre sémantique et
pragmatique s’est particulièrement aiguisé dans la
controverse autour de l’idée de sens littéral et
contexte nul.
• Ce qu’il soutient c’est que le sens littéral d’une
phrase est non pas inexistant mais relatif à des
assomptions préalables, qu’il appelle assomptions
contextuelles. Cela en dehors de tout ce qu’on
reconnait habituellemnet comme dépendance au
contexte: indexicalité etc….
• Le propos de Searle est la mise en question de
l’idée “selon laquelle il est possible, pour
toute phrase de concevoir le sens littéral de
cette phrase indépendamment de quelque
contexte que ce soit. Je soutiendrai que la
notion de sens littéral d’une phrase ne trouve
en général à s’appliquer que relativement à un
ensemble d’assomptions contextuelles ou
préalables…
• La conception que j’attaquerai s’exprime
parfois en disant que le sens littéral d’une
phrase est le sens que cette phrase a dans un
“contexte zéro” ou dans un “contexte nul”.

La chatte est sur la natte


Les actes de langage indirects
• Searle distingue quatre types d’énonciation dont les
combinaisons permettent de saisir quatre types
d’énoncé:
• Énonciation littéral (on dit ce qu’on veut dire) vs
Énonciation non littérale (on dit autre chose de ce
qu’on veut dire)
• Donne-moi le sel! vs Peux-tu me donner le sel?
• Énonciation sérieuse (vie réelle)/ Énonciation non
sérieuse (fiction, représentation au théâtre dans un
roman
• Les actes de langage indirects sont ceux par
lesquels le locuteur manifeste son intention de
façon indirecte: une phrase dont le marqueur
de force illocutionnaire indique une force
illocutionnaire donnée est en fait utilisée avec
un but illocutionnaire tout à fait différent; un
exemple très courant est celui de la requête
présentée sous la forme d’une question.
• Searle résout ce problème en expliquant que la
phrase Peux-tu/Veux tu fermer la fenêtre? Se
compose en fait de deux actes de langage: un acte
primaire (la requête), accompli par l’intermédiaire
d’un acte secondaire(la question). L’intention
illocutionnaire (i.e. l’acte que le locuteur a
l’intention d’accomplir par sa phrase), soit la
requête, porte uniquement sur l’acte primaire, et
c’est cette intention qui doit être reconnue par
l’interlocuteur.
• L’analyse que fait Searle des actes de langage
indirects pose certains problèmes .
• D’abord, elle contredit le principe d’exprimabilité
et les règles d’intention et de convention:
pourquoi le locuteur ne s’exprime-t-il pas
explicitement et littéralem ent en produisant un
acte dont le but illocutionnaire correspond à son
intention, et en recourant aux moyens
conventionnellement mis à sa disposition par la
langue pour ce faire?

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