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LES ACTES DE LANGAGE

JOHN ROGERS SEARLE

• Présenté par: • Encadré par:


RAMI Rachida Professeure:
BEN MOUMEN Hajiba Kheira KEMBOUCHE
LAKHFIF Elhassania

Master sciences du langage et traduction 2020 -2021


LES ACTES DE LANGAGE
JOHN ROGERS SEARLE
Plan
 Introduction
 Biographie de Searle
 Rappel
 La philosophie de langage
 Pourquoi étudier les actes de langage
 La théorie des actes de langage selon Searle
 Le principe d’exprimabilité
 La taxinomie des actes de langage selon Searle
 Les règles constitutives VS les règles normatives
 La signification
 Les trois erreurs de la philosophie contemporaine
 Conclusion
 Bibliographie
INTRODUCTION

• L'acte de langage est un acte social, vu


qu’il implique nécessairement la présence
de deux personnes, voire davantage s'il y
a plusieurs auditoires. Cependant, l'acte
de langage ne peut être collectif.
• Il ne peut être qu’individuel en ce sens
qu’il est le résultat d'une impulsion ou d'un
désir chez un seul individu.
Rappel
• . Austin en tant que l’un des premiers
jalons de la philosophie du langage, a
essayé de développer une nouvelle
discipline linguistique, à savoir la
pragmatique. Il met en question la
philosophie analytique qui stipule que le
langage a pour vocation la description de la
réalité du monde, à l’exception des phrases
interrogatives, impératives et exclamatives.
• Il est influencé par des des penseurs
contemporains tels que George et Edward
Moore. Austin a distingué, dans son
approche, entre l’énoncé constatif servant
à décrire la réalité et qui est par
conséquent évaluable en termes de
fausseté ou de vérité, et l’énoncé
performatif qui, par contre, agit sur le
monde et sur la réalité des interlocuteurs.
• À cet égard, il insiste sur la présence d’un
verbe performatif pour que l’énoncé
performatif puisse s’opérer. Cette
dichotomie constatif performatif a été
critiquée par searle, car il y a des
constatifs qui sont en fait des performatifs
implicites; mais où le verbe « promettre »
n’est pas explicitement employé. Ex :
demain, je t’achèterai des chocolats.
• Austin a essayé de détailler la théorie de
la performativité ; ainsi, il a distingué, dans
l’énoncé performatif, entre trois actes :
acte locutoire, illocutoire et perlocutoire.
• L’acte illocutionnaire dans l’approche
d’Austin repose sur la distinction entre
quatre catégories d’acte de langage : les
verdictifs, les exercifs, les promissifs, les
comportatifs et les expositifs.
Biographie de Searle
• John Searle est un philosophe américain
surtout connu pour ses travaux sur la
philosophie du langage - en particulier la
théorie des actes de langage - et la
philosophie de l'esprit. Il est né le 31 juillet
1932 à Denver, Colorado, États-Unis
• La famille de Searle s'installe dans le
Wisconsin. A 19 ans, Searle commence ses
études à l'Université du Wisconsin, puis il
bénéficie d'une bourse pour étudier à
l’Université d'Oxford.
La philosophie du langage
La philosophie de langage a pour but d’étudier ce
genre de questions, il est possible que les
questions posées n’aient aucun sens, comme
l’inverse est encore possible, les gens
communiquent, parfois leurs paroles sont
exagérées, ils donnent des excuses, des
promesses, ils disent que leurs paroles sont vraies
ou fausses, et si c’est possible, ça veut dire qu’on
peut poser des questions sur ça et donner des
réponses
• Searle parle de la philosophie de langage, ne
pas confondre avec la philosophie linguistique
qui est une méthode philosophique qui examine
l’emploi de certains mots courants. Dans l’autre
main, la philosophie de langage est le nom d’un
sujet d’étude. Searle utilisera parfois la
philosophie linguistique légèrement, mais ce
livre ne relève non plus de la linguistique. Les
données utilisées par la philosophie de langage
lui viennent des langues naturelles, et cet essai
ne concerne pas les langues comme le français
ou l’anglais mais le langage.
Pourquoi étudier les actes de
langage
• Chaque communication implique des
actes linguistiques, et c’est pour ça que
la raison pour laquelle l’étude est centrée
sur les actes de langage. Alors l’unité de
la communication linguistique ce n’est
pas celle de la phrase ou le mot, mais de
la production ou l’émission du symbole
au moment se réalise l’acte de langage.
La théorie des actes de langage
selon Searle

Searle en tant que continuateur de la


pensée d’Austin, il a essayé de simplifier
l’analyse de ce dernier ; il stipule qu’énoncer
une phrase qui a une signification, c’est
accomplir en réalité quatre types d’actes :
1. Un acte d’énonciation
2 Des actes propositionnels
3. Des actes illocutionnaires
4. Des actes perlocutionnaires
Le principe d ’exprimabilité:
Les actes de langages, pour ce théoricien ne
sont autres qu’un moyen conventionnel pour
réaliser les intentions du locuteur. En tant que
tels, ils sont gouvernés par le principe
d’exprimabilité qui stipule que « pout toute
signification X et pour tout locuteur L, chaque
fois que L veut signifier X, alors il est possible
qu’il existe une expression E, telle que E soit
l’expression exacte ou la formulation exacte de
X » Les actes de langage, John Searle, p56
Ce principe, selon lequel le linguistique est
incontournable pour l’expression du sens
visé par le locuteur, permet d’exprimer de
façon explicite ou implicite aussi bien les
pensée, les croyances, les intentions que le
les sentiments qui reflètent l’état mental et
psychique du locuteur.
Ces états deviennent dès lors transparents et
interprétables sur la base des comportements
des individus et du langage conventionnel qui les
expriment. Ceci signifie que pour Searle, tout ce
qui peut être exprimé intentionnellement peut
l’être littéralement donc par le moyen
conventionnel qu’est la langue.
Dans une tentative de simplifier l’approche
d’Austin, Searle réduit l’énoncé à deux actes
fondamentaux :
A. L’acte propositionnel : se compose d‘un
acte de référence et d’un acte de
prédication, ainsi dans l’énoncé :

•*Pierre allant voyager


•*Pierre va partir en voyage
a. La référence :
selon Searle, est toute expression servant à
identifier une chose, un procès, un
événement, une action, ou tout autre type
d’être individuel ou particulier, sur lequel le
locuteur va pouvoir dire quelque chose.
b. La prédication :
il s’agit des expressions et non des
universaux que le locuteur prédique à
propos d’objets.
B. Les actes illocutionnaires :
sont formés généralement d’un marqueur de
force illocutionnaire et d’un marqueur de
contenu propositionnel, le premier renvoie à
la valeur illocutoire de l’acte, alors que le
second indique la proposition qui lui est
associé.
Donc, cette logique de l’illocutionnaire
signifie que des propositions différentes
peuvent véhiculer la même force illocutoire,
alors que les mêmes contenus
propositionnels peuvent aboutir à des forces
illocutionnaires différentes
La taxinomie des actes de
langage selon Searle
Les actes de langages sont dépendants de
ce que Searle appelle le but illocutoire.
Celui-ci peut être orienté selon l’ajustement
entre le langage et le monde. A cet égard,
Searle part du principe que les énonciations,
quelle que soit la langue dans laquelle elles
sont produites, ne peuvent avoir que cinq
buts illocutoire qui, pour être réalisé, doivent
choisir un mode d’accomplissement
approprié.
Dans sa classification des actes de langage,
Searle relève cinq catégories d’actes
illocutionnaires :

1. Les assertifs
2. Les buts illocutoires déclaratifs
3. Les buts illocutoires expressifs
4. Les buts directifs
5. Les buts illocutoires engageant le
locuteur dans la promesse,
l’acceptation...etc.
Les règles constitutives vs les
règles normatives:

A partir de la conception de la dimension


performative de Austin, Searle a essayé de
développer une véritable approche
intentionnaliste de la signification. Ainsi, il
considère que « parler une langue, c’est
accomplir des actes selon des règles » Ibid.
p,76.
Dès lors, exprimer un acte illocutionnaire
exige la production d’une phrase, selon les
conventions, doit respecter les règles
constitutives pour assurer la réussite de
l’acte qu’elle véhicule.
Searle distingue entre deux types de
contraintes qui régissent l’émission d’un
énoncé donné :
a. Les règles normatives : qui ont pour
fonction de conditionner une activité
préexistante comme les règles de politesse.
Autrement dit, les règles qui gouvernent des
formes de comportements préexistantes ou
existantes de façon indépendantes d’elles.
b. Les règles constitutives :
pour Searle, les actes de langage sont régis
par des règles constitutives qui sont donc de
nature sémantique, dans la mesure où elles
relèvent des conventions de la langue. Les
règles constitutives, comme leur nom
indique, servent à créer et à gouverner de
nouvelles formes de comportements.
La signification
• Grice définit la signification comme «
l’intention d’accomplir un acte perlocutoire.
» les actes de langage, Searle P 84. Nous
parlons d’un acte perlocutoire lorsqu’un
locuteur a l’intention, en énonçant un
énoncé, de produire un effet sur son
allocutaire. Par ex : dire « sortez » à
quelqu’un ; cet énoncé a comme effet
perlocutoire faire sortir l’interlocuteur.
• Pour Searle, La signification chez Grice
confond les actes illocutionnaires et les
actes perlocutoires ; dire quelque chose et
vouloir le signifier concerne l’acte
illocutionnaire et non pas l’acte
perlocutoire. Par ex : dire ‘’bonjour’’ à
quelqu’un ou lui donner une promesse, ne
produit aucun effet perlocutionnaire.
• Searle pense que la définition que Grice
donne à la signification ne dit pas à quelle
mesure celle-ci peut dépendre de règles
ou de conventions, autrement dit, elle ne
rend pas compte de la relation existant
entre ce que l’on veut signifier en disant
quelque chose et ce que cette chose
signifier dans la langue utilisée. Par
exemple : dire « il fait froid », pour signifier
« il fait chaud».
• Pour Searle, dans l’analyse des actes
illocutionnaires, il faut retenir l’aspect
intentionnel et l’aspect conventionnel, et
essentiellement la relation existant entre
ces deux aspects.
Les trois erreurs de la
philosophie contemporaine:
• Searle expose trois erreurs connexes qui
se rencontrent dans la philosophie
contemporaine.
• L’erreur de la thèse de « l’erreur
naturaliste » :
• Cette erreur consiste à supposer qu’il est
impossible pour tout ensemble des
affirmations descriptives, d’impliquer une
affirmation dite évaluative.
• Exemple d’Ursmon :
• Ursmon prend comme exemple le mot
‘’valide’’. Celui-ci quand il est posé dans
une affirmation, est évidemment une
expression évaluative. Donc, dire d’un
raisonnement qu’il est bon, cela veut dire
qu’il est dans la plupart des situations
valide ; toute démonstration détaillé de ce
point se considérée comme superflue.
• Dire d’un raisonnement qu’il est valide, ce
n’est pas simplement le situer, mais dans
une classification de types logique, c’est
au moins l’estimer, l’évaluer et l’approuver.
Par opposition, dire qu’un raisonnement
n’est pas valide, c’est le refuser, voire le
rejeter.
• Pour Ursmon, les affirmations qui
assertent la validité d’un raisonnement
sont évaluatives, il est ainsi impossible
qu’elles soient impliquées d’affirmations
descriptives. (Même leur signification ne
peut être rendue par l’ensemble
d’affirmations descriptives ou «
classificatoire ».
• Ex : « raisonnement déductif valide » vs «
raisonnement déductif »
• Pour Ursmon, il est impossible de de
donner une description de l’expression «
raisonnement déductif valide » en termes
descriptifs, comme il est impossible que la
simple description « raisonnement déductif
» implique que ce raisonnement déductif
soit valide.
• Ursmon considère, à cet égard, la relation
existant entre les termes de classement
établis par le Ministère britannique de
l’agriculture pour classer les pommes
selon leur qualité et les critères donnés
par le Ministère pour l’application de ces
termes.
• Le ministère introduit par exemple,
l’expression de « qualité supérieure » qui
fournit pour cette expression certains
critères d’application que Searle appelle «
A », « B » et « C ». Ursmon s’interroge, à
cet égard, sur la relation entre les deux
affirmations « cette pomme est de qualité
supérieure » est un terme évaluatif, alors
que « A », « B » et « C » sont des termes
descriptifs.
• Donc, la force illocutionnaire caractérise les
deux énoncés est tout à fait différente.
Ursmon fait remarquer que la force
caractéristique du premier énoncé revient à
classer les pommes selon leur qualité, celle
du second revient à les décrire.
• Par contre, pour Searle, même si les deux
affirmations se caractérisent par des forces
illocutionnaires différentes ne suffit pas à
prouver que la proposition exprimée dans le
premier énoncé ne peut impliquer la
proposition exprimée dans la seconde.
• L’erreur sur les actes du langage :
• Dans la période classique de l’analyse
linguistique, les philosophes ont souvent fait
des déclarations, concernant l’emploi de
certains mots dans des conditions
correspondantes. Par exemple :
 L’emploi du mot bon pour exprimer
son approbation (Hara)
L’emploi du mot « vrai » pour souscrire à
une affirmation (Strawson)
 L’emploi du mot « savoir » pour
garantir une affirmation.
 L’emploi du mot « probablement »
pour exprimer son engagement (Toulmin)
 Le mot « promettre » utilisé par la
promesse.
« parier » pour faire le pari.
Ils mettaient en parallèle les mots qui
faisaient l’objet de la discussion.
Les philosophes voulaient dire que tout
emploi littéral d’un mot M revient à
accomplir l’acte A.
• Mais, pour Searle, cette interprétation ne
peut être juste, car, par exemple : l’énoncé
de la phrase « c’est bon » exprime
l’approbation, ce n’est pas le même cas de
l’énoncé de la phrase « sois bon » où l’acte
accompli est une demande ou un ordre.
• Par conséquence, ce n’est pas l’emploi
littéral du mot M qui réalisent l’acte A, ce
sont les phrases énoncés dans le premier
cas qui sont assertives dont l’énoncé sert à
accomplir l’acte A.
• Donc, si les phrases sont au passé, alors
l’acte a été accompli dans le passé. Searle
montre que le mot remplit la même
fonction dans toutes les phrases où il
apparait et l’emploi performatif du mot est
primaire.
• L’erreur sur l’assertion :
• « Cette erreur vient de ce que l’on a confondu
les conditions pour que ce soit accompli l’acte
du langage d’assertion avec l’analyse de la
signification des mots particuliers
apparaissant dans certaines assertions » Les
actes de langage, Searle,P 192
• Les tenants de la philosophie linguistique
veulent analyser la signification de certains
concepts qui les embarrassent, à savoir : « la
connaissance », « le souvenir », ou « l’action
volontaire ».
• C’est pour cela, ils examinent l’emploi
d’expressions comme « savoir », « se
rappeler », « volontaire ». La question
posé, c’est, dans quelles circonstances
ces assertions de la forme sont posées ;
ce qui est gênant dans cette méthode
• « Je sais que », « il se rappelle de telle
chose », « il fait telle chose volontairement
».
• Les philosophes font remarquer que
certaines sont curieuses ou bizarres à dire
dans certaines situations ; d’une autre
manière, certains concepts sont
inapplicables à de telles situations.
• Exemple : Wittgenstein, si je ressens une
douleur, c’est bizarre que je dise « je sais
que j’ai mal », dans des conditions
normales.
• Autres exemples :
• C’est bizarre de la part d’une personne
adulte de dire « je me rappelle mon nom
», dans une situation ordinaire.
• Les philosophes concluent que ces
concepts ne sont applicables que dans
certaines situations.
• Austin fait remarquer qu’il serait bizarre de
dire dans des circonstances normales : «
j’ai acheté ma voiture volontairement », «
j’écris ce livre de mon plein gré ». Il
conclut que certaines conditions sont des
conditions nécessaires pour certains
concepts soient applicables. Pour lui, cela
ne peut être normal que dans une
situation « aberrante ».
• Mais, pour Searle, ce qui importe vraiment
dans ces assertions, ce n’est pas le
concept, mais le but de ces assertions,
c’est-à-dire, elles doivent-être justifiées
par le contexte.
• C’est une question donc d’acte
d’assertion, non pas du concept.
• L’erreur sur l’assertion a pour
caractéristique générale de confondre les
conditions pour qu’une assertion soit sans
défaut, avec les conditions d’applications
de certains concepts.
CONCLUSION
• L'idée des actes de langage défendue par les
philosophes de l'école d'Oxford, selon laquelle le
langage est une forme d'action sur autrui, et pas
seulement un mode de représentation.
• l’approche des actes de langage de Searle est
conventionnaliste de la signification ; elle se caractérise
par le principe d’exprimabilité et la force illocutionnaire ;
celle-ci se caractérise par une portée descriptive plus
large que les verbes performatifs.
BIBLIOGRAPHIE
• AUSTIN. (1970). .Quand dire c’est faire.
Paris.
• SEARLE. ( 1969) Les actes de langage.
Paris
MERCI
POUR VOTRE ATTENTION

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