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LA THEORIE DES ACTES DEE LANGAGE : LE FONDEMENT HISTORIQUE

On peut considérer que la pragmatique naît en 1955 à Harvard, lorsque John Austin y donne les
conférences William James et introduit la notion nouvelle d’« actes de langage ». Ainsi,
contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pragmatique prend racine dans les travaux d’un
philosophe qui s’élève contre la tradition dans laquelle il a été éduqué et selon laquelle le langage
sert principalement à décrire la réalité. Austin, en opposition avec cette conception «
vericonditionnaliste » de la fonction du langage, qu’il appelle, de façon péjorative, l’illusion
descriptive, défend une vision beaucoup plus « opérationnaliste » selon laquelle le langage sert à
accomplir des actes. Il fonde sa théorie du langage et de son usage sur l’examen de certains énoncés
de forme affirmative, à la première personne du singulier de l’indicatif présent, voix active, des
énoncés qui, selon Austin, en dépit de leur forme grammaticale, ne décriraient rien (et ne seraient
donc ni vrais ni faux) mais correspondraient plutôt à l’exécution d’une action. La théorie des actes de
langage se fonde donc sur une opposition à « l’illusion descriptiviste » qui veut que le langage ait
pour fonction première de décrire la réalité et que les énoncés affirmatifs soient toujours vrais ou
faux. Selon la théorie des actes de langage, au contraire, la fonction du langage est tout autant d’agir
sur la réalité et de permettre à celui qui produit un énoncé d’accomplir, ce faisant, une réaction.
Dans cette optique, les énoncés ne sont ni vrai ni faux.

EVOLUTION DES ACTES DE LANGAGE

Un acte de langage (ou acte de parole) est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son
environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, promettre, son
ou ses interlocuteurs par ce moyen. Cette théorie, liée à la philosophie du langage ordinaire, a été
développée par John L. Austin dans Quand dire c'est faire (1962), puis par John Searle. Elle insiste sur
le fait qu'outre le contenu sémantique d'une assertion (sa signification logique, indépendante du
contexte réel), un individu peut s'adresser à un autre dans l'idée de faire quelque chose, à savoir de
transformer les représentations de choses et de buts d'autrui, plutôt que de simplement dire
quelque chose : on parle alors d'un énoncé performatif, par contraste avec un énoncé constatif.
Contrairement à ce dernier, il n'est ni vrai ni faux. On peut alors modéliser l'acte de langage comme
n'importe quel autre type d'acte : il a un but (aussi appelé intention communicative), un prérequis,
un corps (c'est-à-dire une réalisation) et un effet .Il existe différents types d'actes de langage, que
l'on catégorise généralement selon leur but : citer, informer, conclure, donner un exemple, décréter,
déplorer, objecter, réfuter, concéder, conseiller, distinguer, émouvoir, exagérer, ironiser, minimiser,
railler, rassurer, rectifier… L'identification de l'acte de langage conditionne largement l'interprétation
du message délivré, au-delà de la compréhension de son contenu sémantique. Par exemple, la
motivation de l'énoncé « J'ai appris que tu as obtenu ton diplôme » peut être de féliciter son
destinataire, de s'excuser d'avoir douté de sa réussite, d'ironiser sur un succès tardif ou simplement
de l'informer du fait rapporté. Quelques travaux antérieurs à cette théorie peuvent être tirés de
certains Pères de l'Église et philosophes scolastiques (dans le contexte de la théologie
sacramentelle), ainsi que chez Thomas Reid, et C. S. Peirce [réf. nécessaire]. Adolf Reinach a quant à
lui développé une théorie assez complète des « actes sociaux » en tant qu'expressions performatives,
bien que son travail n'ait eu que peu d'influence, peut-être en raison de sa mort prématurée. Roman
Jakobson avait des idées similaires dans les années 1960, sous la forme de ce qu'il appelle la fonction
conative du langage.

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