Vous êtes sur la page 1sur 39

COURS:

ORGANES DES MACHINES I & ELEMENTS DE


CONSTRUCTION DES MACHINES
1ère Licence en Sciences de l’Ingénieur (Tous)

Par:
Prof. Dr. Ir. WADI TUSAMBILA Valéry
Tél: +243 82 280 41 28
E-mail: valery.wadi@unikin.ac.cd
valerywadi@gmail.com

Mars 2024
• Cours magistral interactif [CMI] : 45 heures
• Travaux dirigés [TD] : 35 heures (ECM) & 30 Heures (OM1)
• Travaux pratiques [TP]: 0 heure (ECM) & 5 Heures (OM1)
Evaluation:
• Cote de l’année: /20 (3 Interrogations avec l’Assistant et
appréciation du Prof)
• Cote de l’examen: /20

Principes importants:
1. Discipline
2. Interdiction de tricher
3. Etre présent (liste de présence)et se préparer aux Quiz eventuels
OBJECTIFS DU COURS
A l’issue de ce cours, l’étudiant sera capable de :
1. de comprendre la construction, le mode de fonctionnement
et les domaines d’utilisation des principaux systèmes de
transmissions mécaniques de puissance.
2. d’assurer un bon fonctionnement et entretien des machines
ainsi que d’analyser, de concevoir, de vérifier et de choisir à
partir de catalogues les composantes et les transmissions
mécaniques les plus couramment utilisés.
CONTENU DU COURS
Le cours contient 17 Chapitres:
1. Facteur de sécurité
2. Concentration des contraintes
3. Théories de limitations en statique
4. Calcul des pièces soumises à des charges statiques
5. Théories de limitations en fatigue
6. Théorie des mécanismes
7. Arbres
8. Roulements
9. Transmission par roues de friction
10. Transmission par engrenages
11. Trains d’engrenages
12. Transmission par courroies
13. Transmission par chaînes
14. Vis de transmission
15. Ressorts
16. Freins et embrayages
17. Techniques d’assemblage (joints boulonnés et soudés)
QUELQUES REFERENCES PERTINENTES
• [1] Robert L. Norton, Machine design, integrated approach, 5e edition,
Pearson, 2014.
• [2] Richard G. Budynas, J. Keith Nisbett, Shigley’s Mechanical Engineering
design, 10e edition, 2014.
• [3] Ivan Ivanovitch Artobolevskii (Auteur), Vladimir Kotliar (Auteur) Théorie
des mécanismes et des machines
• (Technique soviétique). Éditions Mir, 1977.
• [4] DROUIN, GOU, THIRY, VINET – Éléments de machines, 2e édition revue
et augmentée, Éditions de l’École Polytechnique de Montréal, 2006.
• [5] Michel Aublin, René Boncompain, Michel Boulaton, Daniel Caron, Émile
Jeay, Bernard Lacage, Jacky Réa,
• Systèmes mécaniques, théorie et dimensionnement. Dunod, 2004.
1. FACTEUR DE SECURITE

1.1 Introduction

1.2 Résistances

1.3 Contraintes

1.4 Valeurs du facteur de sécurité


1.1. Introduction

Le concept ‘’Facteur de sécurité’’ fait allusion au rapport entre la


résistance des matériaux et les contraintes induites dans les pièces. Il
exprime donc le rapport entre la capacité de charge d’une pièce et les
charges qu’elle supporte réellement. Dans le cadre de ce cours, le
facteur de sécurité est représenté par et il est défini par la relation :

= (I.1)
Le concept le plus utilisé est la ‘’marge de sécurité’’ qui est
symbolisé par et qui est lié au facteur de sécurité par la
relation (I.2) ci-après :

(I.2)
Pour évaluer le facteur ou la marge de sécurité, il est important de
trouver la résistance de la pièce dans certaines conditions de
sollicitation ainsi que la valeur des contraintes induites.

Le calcul de la résistance du matériau se fait en utilisant des valeurs


tabulées obtenues au cours d’essais normalisés à l’aide des théories de
limitations en statique ou en fatigue.

Les notions nécessaires pour calculer la valeur nominale des


contraintes induites s’acquièrent généralement dans le cours de
Mécanique ou résistance des matériaux.
1.2. Résistance des Matériaux
Les manufacturiers indiquent les valeurs de la résistance
des matériaux à la rupture et à l’écoulement. Ces
valeurs constituent le résultat d’essais de traction simple
sur un spécimen normalisé.

Même dans ces conditions idéales, la valeur obtenue


pour la résistance à la rupture, par exemple, n’est pas
unique : elle varie à chaque essai. Figure I.1 : Distribution
statistique des résistances (S)
Les données obtenues sont souvent représentées dans un
graphique semblable à celui de la Figure I.1. En
abscisse on trouve les valeurs des résistances, et en
ordonnée le nombre de fois que chaque valeur a été
obtenue.
Il est important de se rappeler que la
résistance à la rupture du matériau est égale à
la contrainte qu’il subit lors de cet essai.
Ces valeurs nous permettent de calculer une
valeur moyenne et observer une variation
Cette variation de la résistance sera accrue
par plusieurs facteurs : la corrosion, l’usure,
la température, la fréquence de chargement,
… Effet de l’usure, de la
température, etc, sur la
La présence de ces facteurs aura pour effet de résistance

diminuer la valeur moyenne de la résistance


et d’amplifier les variations
1.3. Contraintes

La contrainte calculée en utilisant les formules de flexion, de torsion,


etc, donne une contrainte nominale.

Dans une application donnée, les charges estimées peuvent varier, et il


est souvent difficile de prévoir toutes les conditions d’utilisation d’une
pièce de machine.

Il en va de même pour les dimensions de la pièce finie qui s’écartent


plus au moins des valeurs nominales.
La contrainte devient donc également une
variable statistique que l’on peut
représenter par une courbe semblable à
celui de la Figure I.1.

La défaillance d’une pièce se produit


lorsque la contrainte excède la résistance
du matériau.
Figure I.3 : Distributions des
contraintes et des résistances
Si les distributions des contraintes σ et des
résistances S sont représentées dans la
même figure, nous obtenons la Figure I.3.
Dans cette Figure, nous remarquons
une intersection des deux courbes.

La partie indiquée montre une


possibilité de défaillance des pièces.

Ainsi, même si la résistance tabulée S


Figure I.3 : Distributions des
contraintes et des résistances est plus élevée que la contrainte
nominale calculée σ, il y a quand
même possibilité de défaillance .
Le facteur de sécurité calculé sur la base de la résistance tabulée et de la
contrainte nominale n’est donc pas un facteur réel de sécurité.
Dans la pratique générale du génie, le facteur de sécurité est défini
comme le rapport entre la résistance des matériaux et les contraintes
induites dans les pièces.
La résistance est calculée suivant des formules déjà connues.
Généralement, les variations statistiques ne sont pas prises en
considération.
Pour ce qui est de certaines applications, le facteur de sécurité est dicté
par l’expérience, dans d’autres cas, il est déterminé par des codes. On
peut rencontrer des facteurs de sécurité variant de 1,1 à 10 (et même
plus).
En aéronautique par exemple, les facteurs de sécurité utilisés sont
faibles (1,25 a 1,5). Si on utilisait un facteur de sécurité élevé, on
augmenterait du même coup le poids de l’avion.
Pour en arriver à obtenir des facteurs de sécurité aussi bas, une
avionnerie procède à des essais sur les pièces en recréant les conditions
d’utilisation.
Elle soumet aussi les matériaux à des contrôles sévères de qualité,
étudie minutieusement les procédés de fabrication et n’admet que des
tolérances serrées.

Toutes ces opérations contribuent à réduire de beaucoup l’écart


quadratique moyen de la courbe de résistance et de la contrainte, car
les facteurs de ces deux variables sont éliminés ou mieux connus
On obtient donc les résultats montrés à la Figure I.4 qui indiquent que la
région exposée à la fracture est moindre.

Figure I.4 : Distributions des contraintes et des résistances lorsque


la certitude est élevée
Contrairement à ce que nous venons de voir, examinons maintenant
un cas ou le facteur de sécurité est grand.

Quand il faut concevoir un élévateur qui sera aménagé dans un puits


de mine, par exemple, on recommande d’utiliser des facteurs de
sécurité de l’ordre de 10.
La résistance mécanique du câble est tabulée par les différents
manufacturiers. Ainsi, la résistance du produit est connue. Par contre,
comparativement aux données recueillies dans une avionnerie, les
conditions d’utilisation, les charges, l’usure, etc sont moins bien
connues. Si on traçait les courbes statistiques des contraintes et des
résistances, on obtiendrait une figure semblable à la Figure I.5. L’écart
quadratique moyen de la résistance réelle et de la contrainte est élevé ;
d’où la nécessité d’utiliser un facteur de sécurité
Élevé.

Figure I.5 : Distributions des contraintes


et des résistances lorsque l’incertitude est
grande
En conclusion, le facteur de sécurité n’est pas un facteur de sécurité
réel mais un rapport entre les valeurs moyennes de la résistance et des
contraintes qui tient compte de l’incertitude de ces variables.

L’utilisation d’un facteur de sécurité se traduit par l’augmentation de la


grosseur des pièces et, par conséquent, du poids de la machine.
Lorsque le poids devient un paramètre majeur, il faut procéder à une
analyse plus poussée afin de diminuer l’écart quadratique moyen de la
résistance et de la contrainte. Si une machine est produite en grande
série, il devient également rentable de faire des essais pour réduire les
incertitudes.
1.4. Facteurs de Sécurité utilisés

La valeur du facteur de sécurité est influencée par plusieurs


considérations :
 La possibilité que la défaillance entraine des blessures graves ou des
pertes de vie,
 La possibilité que la défaillance entraine des réparations très
couteuses ou un arrêt prolongé de la machine,
 L’incertitude de la charge et de la résistance

En ce qui concerne les charges variables (fatigue), le facteur de


sécurité est rarement inférieur à 2.
Le tableau I.1 ci-dessous présente quelques valeurs de facteurs de
sécurité utilisés en pratique:
1,25-1,5 Matériaux bien éprouvés, bon contrôle de la
qualité, et des contraintes réelles bien connues

1,5-2 Matériaux et conditions d’exploitation bien connus


2-2,5 Contraintes bien connues, et matériaux très
souvent utilisés
2,5-3 Matériau fragile et employé dans des conditions
ordinaires
3-4 Comportement du matériau ou état des contraintes
mal connue
2. CONCENTRATION DES CONTRAINTES

2.1 Introduction

2.2 Facteurs théoriques de concentration de contraintes

2.3 Méthodes pour la détermination de concentration de contraintes

2.4 Diminution des effets des concentrations de contraintes

2.5 Applications avec des charges statiques


2.1 Introduction
• En théorie: distribution uniforme ou linéaire de contraintes à travers
une section d’une pièce (pièce exempte de changements brusques de
section).

Les contraintes induites sont

• En pratique: discontinuités (augmentation de contraintes) et distribution


de contraintes non uniforme (trous pour boulons, rainures pour bagues).
2.2 Facteurs théoriques de concentration de contraintes
Grace à des méthodes analytiques ou experimentales, on peut
determiner les contraintes réelles maximales à un changement de
section:
• Dans les changements de section:

- Traction et flexion: - Torsion:

sont des contraintes nominales


Kt, Kts: ≠ f (matériau, grosseur de la pièce)
= f (géométrie de la pièce, mode de charge)
2.3 Méthodes pour la détermination de concentration de contraintes
a) Théorie de l´élasticité
-Dans certains cas simples (géométrie et état de contraintes ): résolution
des équations mathématiques de l´élasticité pour obtenir les facteurs
théoriques de concentration des contraintes
Exemple: Grande plaque munie d´un petit trou elliptique soumise à des
contraintes uniaxiales (traction ou compression uniaxiale avec une
contrainte nominale ).

A,B: demi-longueurs des axes de l


´ellipse
b) Photo-élasticité

• Méthode expérimentale permettant, à l'aide d'un système optique


spécial (polariscope), de visualiser la répartition de contraintes dans
une pièce et de déceler les régions où les contraintes sont très élevées
ou trop faibles.
• Méthode la plus pratique et universelle.
c) Jauges électriques de déformation
• Permettent de déduire les contraintes induites en surface
(généralement les plus grandes) en collant une petite jauge électrique
sur le point présumé ( le bord d’un trou, le fond d’un congé ou d’un
filetage) de concentration maximale.
d) Méthodes analogiques
• Reproduction des phénomènes physiques obéissant aux mêmes lois
que les contraintes.

Par exemple: les contraintes normales pour une piece bi-dimensionnelle


satisfont aux memes équations que les vitesses d´un fluide s´écoulant
dans un canal plan de même forme que la pièce sollicitée.

• Méthodes commodes pour 2 raisons:

 Application de manière approximative.


 Conception des moyens pour diminuer l´effet des changements
brusques de section.
Plus la concentration des lignes est
grande, plus les contraintes sont
grandes (les contraintes se
comparent à la vitesse du fluide
dans le problème analogue
d’écoulement)
2.4. Diminution des effets des concentrations de contraintes

• Utilisation de la méthode des lignes de forces: modification


géométrique à apporter aux pièces de machines de façon à diminuer les
concentrations de contraintes.

 Principe directeur:

Changement de section moins brusque possible (emploi


possible de plus grand rayon de raccordement).
2.5 Applications avec des charges statiques
• 2 types de matériaux: ductiles et fragiles
a) Matériaux ductiles
• > 5%
• Pièce chargée partiellement dans le domaine plastique (charges
statiques): = 1 (redistribution de contraintes et contraintes résiduelles
dans la pièce).
• Pas d´influence d´un changement brusque de section (pour une même
section nette) sur la charge de rupture.
• Pièce chargée dans le domaine élastique (déformations permanentes
intolérables en tout point: σ < ): pleine valeur du facteur .
• Pièce soumise à des charges variables: ≠ 1.
Contraintes
résiduelles: contraintes
existant dans une pièce
non chargée (aucune
force extérieure, aucun
gradient de
température...)

σ= contrainte maximale
σ 0=𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒
b) Matériaux fragiles
• < 5%
• Faibles contraintes résiduelles après un chargement partiel d’une pièce
dans le domaine plastique.
• Application de la pleine valeur de (charges statiques) sauf pour les
fontes.

Fontes:
 Matériaux non homogènes et contenant des cavités (concentration
des contraintes).
= 1 (charges statiques).
 Pas de variations de la charge de rupture suite à un ajout d'un
changement brusque de section

Vous aimerez peut-être aussi