Cours de sociologie

de la santé III
Mohammed Ababou
Faculté des Lettres Dhar El Mehraz
USMBA
La théorie de la négociation
Anselm Strauss s’est demandé comment continue un système à
fonctionner dans les institutions sociales malgré les
changements qu’il connait de l’intérieur ou de l’extérieur ?
Est-ce que c’est grâce aux règles, aux normes, à la hiérarchie et
à la bureaucratie ?
Anselm Strauss est partie de l’idée que tout système demande
un travail en commun entre plusieurs personnes et plusieurs
acteurs de la société parce que tout accord ou compromis dans
une institution ne peut durer éternellement. Chaque accord ou
compromis demande d’être révisé et renouvelé parfois. Par là il
affirme l’importance de négociation entre les acteurs.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Anselm Strauss s’est intéressé à la trajectoire
professionnelle des travailleurs de l’hôpital
notamment les médecins, les infirmières, les
assistantes sociales, les aides-soignantes, femmes de
ménage,….
Chaque catégorie a eu une formation particulière et
différente des autres catégories et chaque catégorie
occupe une fonction dans la division générale du
travail. Chaque catégorie a un statut social particulier.
Mais Strauss relativise ces hiérarchies et ces divisions
du travail.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Les médecins sont divisés par exemple en plusieurs
catégories, il y a d’une part les psychiatres et les
neurologues. Certains au début de leur carrière
professionnelle, d’autres sont dans la phase de la spécialité.
Ils ont eu des formations académiques différentes et ont eu
un statut social théoriquement différent. Ils font également
un diagnostic différent et un traitement de la même
maladie différent. Ceci d’autant plus que certains
psychiatres ou neurologues commencent leur carrière à
l’hôpital et partagent au secteur privé et d’autres travaillent
toute leur vie à l’hôpital.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Concernant la division du travail dans l’hôpital,
Anselm Strauss a observé qu’il n’existe pas de travail en
commun entre l’ensemble des individus d’une
catégorie avec l’ensemble des individus d’une autre
catégorie comme par exemple le travail que fait
l’assistante sociale n’est pas fait en commun avec les
médecins. Certains médecins s’occupent eux-mêmes
de la protection de leurs malades ou s’appuient sur
l’.aide des infirmières.<
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Chaque catégorie à une conception différente d’un
division équitable du travail dans l’hôpital.
Anselm Strauss ajoute que les règles et les normes qui
devraient réguler les activités professionnelles ne sont
claires. Ce qui impose la négociation permanente
entre les différents acteurs de l’hôpital Certaines règles
sont abandonnées parce que les différentes catégories
ne les respectent plus même si l’administration
rappelle plusieurs fois ces règles.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Les mêmes règles sur lesquelles se sont mis d’accord les
individus d’une même division ou d’une même catégorie
sont respectée pendant un moment mais par la suite elles
tombent dans l’oubli.
Certains membres des institutions hospitalières s’appuient
sur des règles et des normes pour avoir ce qu’ils veulent
comme par exemple certaines infirmières donnent souvent
l’impression de défendre l’hôpital face aux critiques des
médecins et face aux malades en usant de certaines règles.
Les médecins sont conscients des intérêts des infirmières et
les accusent de défendre leur intérêt au dépend des intérêts
des malades.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
De même chaque catégorie a la capacité de suspendre le
respect de certaines règles de travail lorsque celles-ci ne
sont pas compatibles avec leurs intérêts.
Même au sommet de l’administration la position du
directeur de l’hôpital est souvent souple quant à
l’interprétation et au respect des règles. Lors d’un entretien
avec le directeur de l’hôpital, ce dernier a refusé d’afficher et
d’écrire les règles intérieurs de l’hôpital parce qu’il considère
que le traitement des malades nécessite le moins possible
de règles strictes et le plus possible de créations de
spontanéité des médecinsLa théorie de la négociation à
l’hôpital psychiatrique.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
La multiplicité des objectifs et des théories médicales
et les différents implications du travail individuel font
que la mise en pratique de plusieurs règles a un effet
négatif sur la productivité de l’hôpital. La multiplicité
des règles strictes constitue un obstacle quant à la
marge de négociation entre les équipes médicales et
entre ces équipes et les familles des malades. Même si
l’hôpital a comme règle générale «améliorer la santé
des malades ». Mais cette règle peut être interprétée
différemment selon les objectifs et les stratégies des
acteurs de l’hôpital.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Les acteurs ont différentes appréciations de l’état de sante
du malade. C’est une question qui oppose les équipes
médicales. Certaines aides-soignantes qui ont une vision
profane de l’état de santé s’opposent aux médecins. La
vision des deux catégories peuvent s’opposer à celle des
infirmières. Malgré cela les aides-soignantes ou les
infirmières peuvent supposer qu’un malade va mieux en se
basant sur certains symptômes liés à son comportement
quotidien. En revanche les psychiatres supposent que non
parce qu’il fait se baser sur des symptômes liés à sa
personnalité profonde. C’est pourquoi les médecins soient
vont défendre leur diagnostic médical ou ils vont se taire.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Selon la spécialité et l’idéologie thérapeutique du
médecin on va choisir un projet thérapeutique en
rapport avec sa formation initiale. Les neurologues,
par exemple, utilisent souvent les médicaments et les
électrochocs et passent peu de temps avec les malades.
Certaines infirmières peut refuser ce traitement et elles
ont la capacité de faire échouer ce traitement. Mais
elles préfèrent souvent négocier avec les médecins. Les
médecins eux-mêmes sont obligés de négocier avec les
infirmières pour qu’elles les aident même si ils peuvent
les obliger à respecter leur avis médical.
La théorie de la négociation à l’hôpital
psychiatrique
Le fait que les aides-soignantes passent un long moment
proche des malades leur permet d’avoir une place
symbolique importante et cela leur donne la possibilité de
surveiller de près le comportement du malade: elles ont un
dialogue avec les malades et arrivent avoir certains secrets
concernant leur maladie et leur opinion sur le traitement.
Ceci leur donne l’impression qu’elles ont une meilleure
connaissance des malades que les médecins et des
infirmières. Les médecins à leur tour, pour qu’ils ne fassent
pas de fautes médicales sont obligés de demander l’avis des
infirmières et des aides-soignantes pour savoir certaines
choses sur les malades
Les règles de la négociation
Selon Anselm Strauss il existe huit règles:
Chaque système social est un système négocié. Il ne
peut exister des organisations hospitalières sans la
négociation.
Chaque négociation particulière est liée à
circonstances structurelles spéciales: qui négocie avec
qui ? En quel moment ? Sur quel sujet ? Toute
négociation se fait suivant certaines règles elle n’est pas
faite par harsard.
Les règles de la négociation
Les résultats de chaque négociation sont limités dans le temps et
ne sont pas définitives (accord, compromis,…) c’est pourquoi
elles sont révisées et réévaluées et renouvelées à chaque fois
qu’elle y a une nécessité.
Le travail de négociation est continue mais les règles de la
négociation changent souvent. On peut finir de négocier sur
certaines questions et on commencent à négocier sur d’autres
question
La négociation d’une seule journée peut constituer l’ensemble de
règles et des politiques sur lesquelles va se baser une organisation
ou une institution sociale pour un temps limité. Elles peuvent
être des compromis, des accords, des conventions….des actes
juridiques.
Les règles de la négociation
 Chaque élément nouveau a un impact sur la négociation: l’affectation
d’un nouveau médecin ou la production d’un nouveau événement ou le
non respect d’un ancien accord. Cela fait que la négociation est un
processus continue.
 Il y a une révision qui est faite de la relation compliquée qui existe entre
la négociation quotidienne et le processus continue de l’évaluation des
choses sur lesquelles il y a eu accord entre les catégories. La négociation
quotidienne permet de poursuivre le travail quotidien mais elle influe
sur les règles officielles de l’organisation. Mais ces dernières permettent
de donner des limites aux négociations.
 Dans toute étude de la relation compliquée entre les éléments stables
relativement d’un système d’une part et les accords, les compromis sur la
travail qui ne sont pas claires, il fait toujours partir des éléments stables
qui vont nous permettre de découvrir ce qui n’est pas stables.