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EXERCICES SUR LE GENRE FANTASTIQUE

I. VOCABULAIRE :

1. Explorer le champ lexical de la peur

1. Reproduisez ce tableau et placez-y les noms suivants : anxiété,


appréhension, crainte, effroi, angoisse, trac, phobie, épouvante,
affolement, frayeur, horreur, inquiétude, panique, peur, terreur.

Peur faible Peur Peur très forte

2. Classez en deux colonnes les adjectifs qualificatifs et participes passés


suivants, selon qu'ils signifient : 1) qui provoque la peur ; 2) qui éprouve
de la peur :

apeuré, craintif, effrayant, effroyable, effrayé, inquiet, inquiétant, horrifié,


horrible, terrible, terrorisé.

3. Formez sur les noms suivants des verbes signifiant : « provoquer la


peur » : effroi, horreur, inquiétude, peur, terreur.

2. Former des adjectifs qualificatifs :

1. De quels éléments l'adjectif incroyable est-il formé ?

2. Formez de la même façon des adjectifs qualificatifs à partir de ces mots


: déceler, détecter, imaginer, pitié, qualifier.

3. Repérer les manifestations physiques de la peur :

Il [le chien] restait maintenant immobile, dressé sur ses pattes comme
hanté d'une vision, et il se remit à hurler vers quelque chose d'invisible,
d'inconnu, d'affreux sans doute, car tout son poil se hérissait.

Guy de Maupassant, La Peur, 1882.

Relevez les manifestations physiques de la peur du chien.

4. Exprimer les manifestations physiques de la peur :


Complétez ces expressions :

avoir le souffle c….. ; avoir la gorge s……. ; avoir la gorge n…….. ; être
c……. sur place ; se sentir par….. ; être pétr…….. ; avoir la ch……. de p…… ;
f…... à toutes jambes ; perdre co…………. ; tr…….. comme une feuille ;
avoir le visage qui bl………. ; faire dr………. les ch……… sur la tête ;

5. Connaître des synonymes du mot « peur»

Parmi ces noms exprimant la peur (LISTE A), choisissez ceux qui
correspondent aux définitions proposées (LISTE B).

A. affolement ; angoisse ; anxiété ; appréhension ; crainte ; effroi ;


émoi ; frayeur ; hantise ; panique ; phobie ; terreur ; trac.

B. 1. peur irraisonnée devant certains objets, animaux ou situations 2.


terreur extrême, soudaine et généralement collective 3. grande frayeur,
intense, glaçante, souvent mêlée d'horreur 4. peur que l'on ressent avant
d'affronter un public 5. inquiétude obsédante, dont on n'arrive pas à se
libérer. 6. crainte, anxiété vague.

6. Compléter la famille des mots exprimant la peur :

Trouvez, lorsque c'est possible, un adjectif qualificatif de la même famille


que chacun des noms proposés dans l'exercice précédent.

7. Exprimer les effets de la peur :

Dans l'extrait ci-dessous, relever les groupes de mots exprimant les


sensations physiques causées par la peur.

La barque du narrateur est immobilisée de nuit sur un fleuve. Le narrateur


se croit cerné par des êtres étranges...

J'éprouvais un malaise horrible, j'avais les tempes serrées, mon cœur


battait à m'étouffer ; et, perdant la tête, je pensai à me sauver à la nage ;
puis aussitôt cette idée me fit frissonner d'épouvante.

G. de Maupassant, Sur l'eau, 1888.

8. Décrire les manifestations physiques de la peur :

Retrouvez, dans le langage courant, des expressions qui décrivent les


manifestations de la peur en faisant référence aux parties du corps
suivantes : le cœur, le front, les cheveux, les jambes, les dents, le sang,
la chair.

Ex. Avoir le front moite, avoir la sueur qui perle sur le front.

9. Reconnaître les mots exprimant le doute :

Dans chacun des extraits proposés, relevez les verbes ou les adverbes
indiquant l'incertitude du narrateur sur la réalité de ce qu'il perçoit.

1. Peu à peu, cependant, un malaise inexplicable me pénétrait. Une force,


me semblait-il, une force occulte m'engourdissait.

G. de Maupassant, Le Horla, 1887.

2. John est médecin et peut-être est-ce là une des raisons pour lesquelles
je mets si longtemps à me rétablir.

Ch. Perkins Gilman, La Chambre au papier jaune, 1899.

3. L'animal avait dû être détaché de l'arbre par quelqu'un et jeté dans ma


chambre à travers une fenêtre ouverte. Cela avait été fait sans doute dans
le but de m'arracher au sommeil.

E. A. Poe, Le Chat noir, 1843.

10. Utiliser des mots exprimant le doute :

Réécrivez ces phrases en introduisant des mots qui expriment le doute.

1. Ce château a été le théâtre d'événements étranges.


2. Le narrateur a rêvé que le tableau s'animait.
3. La statue regardait le jeune homme avec sévérité.
4. Ce bruit insolite provenait de la ruelle mal éclairée.
5. J'ai entendu un frôlement derrière moi.

11. Expliquer la formation de mots :

a. Expliquez la formation des noms métamorphose et transformation.

b. Employez ces mots dans une phrase de votre invention.

12. Trouver la définition des mots :


Cherchez dans le dictionnaire la définition des noms suivants.

1. le singulier - 2. l'étrange - 3. l'insolite - 4. le bizarre - 5. l'anormal - 6.


l'inquiétant - 7. le monstrueux.

13. Construire une famille de mots :

Donnez des mots de la famille de chaque nom suivant.

1. sang - 2. vampire - 3. fantôme - 4. tombe - 5. vie - 6. cauchemar - 7.


diable.

14. Employer des synonymes :

Trouvez au moins un synonyme pour chacun des mots suivants.

1. fantôme - 2. vampire - 3. mort - 4. mort-vivant.

15. Créer des comparaisons :

Complétez les comparaisons suivantes, en respectant l'atmosphère des


récits fantastiques.

1. trembler comme... - 2. froid comme... - 3. noir comme... - 4. blanc


comme... - 5. rouge comme...

16. Employer le mot juste :

Rétablissez chacun des mots suivants à la place qui convient :

aiguës - analyser - cadavéreuse - plaie - sang - couche - dilemme - lèvres


- hurlement - formidable - objectif - hideux - sucent - défaillir - vision.

Quelle atroce odeur ... !

Des pas glissent vers ma ...

Et tout d'un coup, un poids ... m'écrase.

Des dents ... mordent ma ... douloureuse et d'atroces .., glacées...


goulûment mon ...
Avec un …., je me redresse.

Et un hurlement plus ... que le mien y répond.

Ah ! l'épouvantable ……., et comme il m'a fallu toute ma force pour ne pas


... !

Il est impossible d'avoir un jugement ...., quand on a peur. On ne peut


pas ... les faits rationnellement.

On est placé devant un .….. : suis-je fou ou était-ce une hallucination?

Jean Ray, «le Gardien du cimetière », in Contes du Whisky, 1925,

II.GRAMMAIRE et ORTHOGRAPHE :

1. Révisions (ce texte peut être donné en dictée) :

Le décor de l'endroit où je creusais aurait suffi à ébranler les nerfs d'un


homme ordinaire. Des arbres sinistres, de taille anormale et d'aspect
grotesque, me contemplaient d'en haut comme les colonnes de quelque
temple infernal, assourdissant le bruit du tonnerre et celui du vent,
laissant passer quelques rares gouttes de pluie. Là-bas, au-delà des troncs
meurtris, illuminés par de faibles éclairs, se dressaient les pierres humides
et couvertes de lierre de la maison abandonnée ; un peu plus près
s'étendait le jardin hollandais, aux allées et aux massifs pollués par une
végétation surabondante, blanche, fétide et corrompue, qui n'avait jamais
reçu la pleine lumière du jour.

H.P. Lovecraft, La Peur qui rode.

1. Relevez les adjectifs qualificatifs du texte. Avec quel nom chacun d'eux
s'accorde-t-il ?
2. Quels sont les participes passés employés comme adjectifs ? Avec quel
nom chacun d'eux s'accorde-t-il ?
3. Relevez le sujet des verbes: contempler, se dresser, s'étendre,
recevoir.
4. Repérez deux emplois du déterminant indéfini quelque et justifiez leur
accord.

2. Réécriture :

Je fus pris de colère et je secouai la chaîne rageusement. Rien ne remua.


Je m'assis découragé et je me mis à réfléchir sur ma position. Je ne
pouvais songer à casser cette chaîne ni à la séparer de l'embarcation, car
elle était énorme et rivée à l'avant dans un morceau de bois plus gros que
mon bras ; mais comme le temps demeurait fort beau, je pensai que je ne
tarderais point, sans doute, à rencontrer quelque pêcheur qui viendrait à
mon secours.
Guy de Maupassant, Sur l'eau, 1881.

Récrivez ce passage en remplaçant «je» par «elle» et en procédant à


toutes les modifications nécessaires.

3. Conjuguer au conditionnel :

1. À quels mode et temps les verbes soulignés sont-ils conjugués ?


2. Conjuguez à ce mode et à ce temps les verbes entre parenthèses.

Était-ce donc la mort, ce singulier état de torpeur, cette chair frappée


d'immobilité, tandis que l'intelligence fonctionnait toujours ? [... ] Ce
n'était pas la mort sans doute. J'allais certainement me réveiller tout à
l'heure. Oui, tout à l'heure, je me pencherais et je saisirais Marguerite
entre mes bras, pour sécher ses larmes. Quelle joie de nous retrouver ! et
comme nous nous (aimer) davantage ! Je (prendre) encore deux jours de
repos, puis je (aller) à mon administration. Une vie nouvelle (commencer)
pour nous, plus heureuse, plus large.

Émile Zola, La Mort d'Olivier Becaille, 1884.

4. Connaître des modalisateurs :

TEXTE 1: Sa famille - Christopher et Élizabeth assis à la table, Jamie


debout à côté d'eux - était devenue une photo. Matthew les regardait de
l'extérieur, figés dans un autre monde. Tout s'était immobilisé. En même
temps il éprouvait une sensation qu'il n'avait jamais éprouvée. Un frisson
dans le creux de la nuque lui hérissa les cheveux l'un après l'autre. Il
baissa les yeux sur l'appareil photo, qui était devenu un trou béant et noir
entre ses mains. Il y tomba, aspiré. Une fois qu'il s'y fut englouti, le
boîtier se referma avec un claquement sec comme un couvercle de
cercueil, et l'engloutit dans d'effroyables ténèbres...

D'après Anthony Horowitz.

TEXTE 2 : Il avait l'impression que sa famille - Christopher et Élizabeth


assis à la table, Jamie debout à côté d'eux - était devenue une photo.
C'était comme si Matthew les regardait de l'extérieur, figés dans un autre
monde. Tout semblait s'être immobilisé. En même temps il éprouvait une
sensation qu'il n'avait jamais éprouvée. Un étrange frisson dans le creux
de la nuque lui hérissa les cheveux l'un après l'autre. Il baissa les yeux sur
l'appareil photo, qui était devenu un trou béant et noir entre ses mains. Il
s'y sentit tomber, aspiré. Une fois qu'il s'y serait englouti, le boîtier se
refermerait avec un claquement sec comme un couvercle de cercueil, et
l'engloutirait dans d'effroyables ténèbres...

Anthony Horowitz, La Photo qui tue.

.
1. Quelle impression les mots soulignés créent-ils dans le texte 2 ?
2. Recopiez les modalisateurs soulignés, en les classant ainsi : adjectifs
qualificatifs, expressions, verbes conjugués au conditionnel, autres
verbes.

5. Repérer des modalisateurs :

Repérez les cinq modalisateurs de ce texte.

Alors seulement Nathanaël découvrit le visage aux traits admirables


d'Olympia. Seuls les yeux lui parurent étrangement fixes et morts. Mais
comme il la regardait avec insistance au moyen de son télescope, il crut
voir se lever dans les yeux d'Olympia d'humides rayons de lune. Il
semblait que la force visuelle venait de s'allumer en eux, les regards
flambaient de plus en plus vifs. Nathanaël était enchaîné à la fenêtre
comme par un charme, contemplant sans se lasser la beauté céleste
d'Olympia.

E.T.A. Hoffmann, L'Homme au sable.

6. Récrire un texte en employant des modalisateurs :

Récrivez le texte ci-dessous en y intégrant ces modalisateurs :

imperceptiblement, sans raison, pareille à un fantôme debout, on se croît,


confuse, semblait, vague, ce quelque chose d'invisible.

Vous ferez les modifications nécessaires.

Je voyageais en Bretagne, tout seul à pied. De temps en temps une


pierre druidique me regardait passer, et peu à peu entrait en moi une
appréhension ; il est des soirs où l'on est frôlé par des esprits, où l'âme
frissonne, ou le cœur bat sous la crainte d'un danger visible.

D'après Guy de Maupassant, La Peur, 1882.


A RETENIR…

Pour créer une atmosphère inquiétante, les romans fantastiques


utilisent souvent des mots ou des constructions qui expriment
l’indéfini ou le vague :

- des déterminants et des pronoms indéfinis (quelques, plusieurs,


quelqu'un, personne...) ; des propositions subordonnées relatives
indéfinies (ce qui s'avançait~ ce qu'il voyait...) ou parfois le
pronom démonstratif ça de sens indéfini (ça frappait~ ça soufflait.
. .) ;

- des noms de sens général (une chose, une personne, un


animal…) ;

- des adjectifs exprimant une sensation indéfinie (inexprimable,


indistinct, indicible…) ou une perception floue (étrange, vague,
mystérieux, trouble...) ;

- des constructions passives sans complément d'agent (la fenêtre


avait été ouverte) ;

- des verbes à sujet inanimé ( La fenêtre s'ouvrit).

7. Relevez, dans le texte suivant, les adjectifs qui expriment un


sentiment ou une perception indéfinie.

Sa folie, son idée était là, dans cette tête, obstinée, harcelante,
dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l'Invisible, l'Impalpable,
l'Insaisissable, l'Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, éteignait
la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine,
peur et pitié, ce Possédé !
Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front,
qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ?

G. de Maupassant, La Chevelure, 1884.

8. Remplacez les subordonnées relatives par un adjectif de


même sens.
Il y avait dans son attitude un embarras qu'on pouvait à peine
percevoir. Une masse s'avançait vers nous au sein de laquelle on devinait
quelques silhouettes qu'on ne pouvait pas distinguer entre elles. Je
ressentis alors un malaise que je ne peux pas définir. Son visage tout à
coup se tordit en une grimace qu'il m'est impossible de décrire. Elle
poussa un cri dont je ne pourrais rien dire.

9. Le passif sans complément d'agent est souvent un moyen


d'évoquer une action sans nommer celui qui l'a accomplie. Réécrivez
les phrases en les mettant au passif sans complément d'agent.

Quelqu'un a ouvert cette porte. Un individu a fouillé la maison de


fond en combles. On avait emporté plusieurs poules dans la nuit.
Quelqu'un a posté cette lettre à Marseille. On a déposé un gros paquet
devant ma porte.

10. Relevez les mots (pronoms indéfinis ou noms vagues) et les


constructions (sujet inanimé) qui expriment l'indéfini.

Elle était couchée, dit-elle, depuis quelques minutes, les rideaux


tirés, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit, et quelqu'un entra. Au bout
d'un instant, le lit cria comme s'il était chargé d'un poids énorme.
Puis elle fit un mouvement involontaire, ou bien la personne qui était
dans le lit en fit un, et elle sentit le contact de quelque chose de froid
comme la glace.
Peu après, la porte s'ouvrit une seconde fois et quelqu'un entra qui
dit : « Bonsoir, ma petite "femme". Bientôt après, on tira les rideaux. Elle
entendit un cri étouffé. La personne qui était dans le lit, à côté d'elle, se
leva sur son séant et parut étendre les bras en avant. Elle vit, dit-elle, son
mari à genoux auprès du lit, la tête à la hauteur de l'oreiller, entre les
bras d'une espèce de géant verdâtre qui l'étreignait avec force... Elle dit
qu'elle a reconnu... devinez-vous ? La Vénus de bronze, la statue de M. de
Peyrehorade.

D’après P. Mérimée, La Vénus d’Ille, 1837.

11. Utiliser la ponctuation et les types de phrases :

Récrivez ce texte et rendez-le plus expressif en utilisant la ponctuation et


les types de phrases qui conviennent.

Horreur. Je vais raconter ce que j'ai vu. Ce qui m'est arrivé. Je ne


sais pas si je le pourrai. Si je l'oserai. Cette aventure est si bizarre, si
folle. C'était un rêve ou plutôt un cauchemar. Pourtant je l'ai vu. Il se
tenait là devant moi. Il me ressemblait. Oui, c'était moi-même que j'ai vu
ce jour-là. Personne ne me croit. Et pourtant, je peux le dire, la peur, une
terrible angoisse, une épouvantable angoisse s'est emparée de moi.
12. Enrichir un texte :

Afin de créer une atmosphère mystérieuse, effrayante, récrivez ce texte


en ajoutant : a. des expansions du nom, des comparaisons ; b. des
compléments circonstanciels de lieu et de temps.

J'apercevais la masse du parc. Les arbres formaient une voûte. Je


poursuivis quand même mon chemin. Le silence régnait. Les rayons de la
lune perçaient par endroits le feuillage, projetant des ombres. Plus
j'avançais, plus la peur m'envahissait. Soudain, un bruit retentit derrière
moi. Je me retournai. Personne. Je ne remarquai rien. Honteux de mon
manque de courage, je me ressaisis et rentrai chez moi.

13. Exprimer la cause :

Rétablissez une conjonction de subordination ou de coordination, ou


encore un adverbe, pour exprimer la cause de façon différente à chaque
fois.

1. Personne ne le suivait ... la neige ne portait aucune trace de pas en


dehors des siens. - 2. J'ai cru que quelqu'un me suivait ... il faisait nuit
noire. - 3. Aucun marcheur ne passerait dans les champs ... il y avait la
route. - 4. Comment aurait-il pu entendre un bruit ... on ne pouvait
percevoir le plus léger froissement ? - 5. Vincent n'avait plus aucun
doute ... il était sûr d'avoir raison.

14. Employer des connecteurs logiques :

Rétablissez les connecteurs logiques à la place qui convient dans ce texte.

pourtant - puisque - en effet - mais - parce que.

Henriette se demandait si elle devait remettre ce mystérieux paquet


à son maître ; ………………, qui était cet homme vêtu de noir, au regard
étrange, qui l'avait apporté en cette sombre nuit de novembre ? Il n'était
pas du pays, ………….. elle connaissait tout le monde .……… ce soir-là, .
……….. elle avait eu très peur en ouvrant la porte à l'inconnu, elle attendit
de reprendre ses esprits avant de se diriger vers la chambre de son
maître.
Malgré l'heure tardive, celui-ci n'eut………….. pas l'air surpris en
recevant ce paquet.
15. Récrivez ce texte en remplaçant le passé simple par le passé
composé. Attention aux accords.

Nous restâmes plongés dans un silence plus terrifiant encore. Et


soudain, tous ensemble, nous eûmes une sorte de sursaut : un être
glissait contre le mur du dehors vers la forêt ; puis il passa contre la
porte, qu'il sembla tâter, d'une main hésitante ; puis on n'entendit plus
rien pendant deux minutes qui firent de nous des insensés ; puis il revint,
frôlant toujours la muraille ; et il gratta légèrement, comme ferait un
enfant avec son ongle ; puis soudain une tête apparut contre la vitre du
judas, une tête blanche avec des yeux lumineux comme ceux des fauves.

Maupassant, La Peur, 1882.

16. Conjuguer au passe simple et à l'imparfait.

a. Récrivez ce texte en employant l'imparfait et le passé simple comme


principaux temps du récit.

La rampe

Je suis arrivé au deuxième étage quand j'ai l'idée de regarder ma main,


avec une singulière insistance qui va jusqu'au malaise.
Elle est accrochée à la rampe de l'escalier et, malgré moi, je pense qu'on
pourrait croire à quelque gros mollusque fait pour sucer le bois des vieilles
demeures en bavant lentement sa volonté d'arriver à un terme.
Un peu effrayé, je retire mon bras de la rampe.
Elle continue de ramper, un peu plus rapide toutefois, comme allégée d'un
poids inutile.
Elle arrive au cinquième, contre le mur, et là, immobile, elle m'attend.

D'après Jacques Sternberg, 13 Contes glacés.

17. Rétablissez les participes passés des verbes entre


parenthèses. Attention à leur emploi : comme un adjectif ou comme
participe passé, employé les auxiliaires avoir ou être.

«On dirait qu'il a été (étrangler) par un squelette. »

Un frisson me passa dans le dos, et je jetai les yeux sur le mur où j'avais
(voir) jadis l'horrible main d'écorché. Elle n'y était plus. La chaîne,
(briser), pendait.

Alors je me baissai vers le mort, et je trouvai dans sa bouche (crisper) un


des doigts de cette main (disparaître), (couper) ou plutôt (scier) par les
dents jusqu'à la deuxième phalange.
Puis on procéda aux constatations. On ne découvrit rien. Aucune porte
n'avait été (forcer), aucune fenêtre, aucun meuble. Les deux chiens de
garde ne s'étaient pas (réveiller).

18. Accorder l'attribut du sujet :

Recopiez les phrases suivantes en conjuguant les verbes au temps du


passé convenable et en accordant les attributs du sujet.

1. Les ombres qui tombaient des arbres (être gigantesque).2. Dans son
cercueil, la goule (sembler mort). - 3. Les dernières journées de
novembre (être froid et pluvieux). - 4. Malgré les questions, la créature
(demeurer muet). 5. Les revenants (paraître) plus (comique)
qu'(effrayant).

III. COMPREHENSION :

Analyser des textes

1. Étudier le point de vue :

Le héros récite une formule magique pour invoquer le Diable...

Un frisson courait dans toutes mes veines, et mes cheveux se hérissaient


sur ma tête.

À peine avais-je fini, une fenêtre s'ouvre à deux battants vis-à-vis de


moi, au haut de la voûte ; un torrent de lumière plus éblouissant que celle
du jour fond par cette ouverture ; une tête de chameau horrible, autant
par sa grosseur que par sa forme, se présente à la fenêtre ; surtout, elle
avait des oreilles démesurées. L’odieux fantôme ouvre la gueule, et, d'un
ton assorti au reste de l'apparition, me répond : « Che vuoi ? » (Que
veux-tu ?)
Toutes les voûtes, tous les caveaux des environs, retentissent à l'envi du
terrible: «Che vuoi ?»
Je ne saurais peindre ma situation ; je ne saurais dire qui soutint mon
courage et m'empêcha de tomber en défaillance à l'aspect de ce tableau,
au bruit plus effrayant encore qui retentissait à mes oreilles.

Jacques Cazotte, Le Diable amoureux, 1772.


a) Quel est le point de vue adopté ? Justifiez votre réponse.

b) Relevez les champs lexicaux de la monstruosité et de la peur.

2. Caractériser le fantastique :

Popsy rattrape Sheridan, qui a enlevé son petit-fils...

[Sheridan] poussa un hurlement aigu et fut secoué encore plus fort. Puis il
entendit Popsy demander à son petit-fils d'un ton plein de sollicitude s'il
avait toujours soif ; ce dernier répondit que oui, qu'il avait très soif, que le
méchant monsieur lui avait fait peur et qu'il avait la gorge vraiment sèche.
L’espace d'une seconde, Sheridan entrevit l'ongle du pouce de Popsy,
juste avant qu'il disparaisse sous son propre menton. Un ongle irrégulier,
épais et brutal. Qui lui trancha la gorge avant qu'il ait eu le temps de
comprendre ce qui lui arrivait. La dernière chose qu'il vit avant que sa
vision s'obscurcisse définitivement, ce fut d'abord le gamin qui mettait ses
mains en coupe pour recueillir le liquide - tout comme lui, Sheridan, pour
boire au robinet de la cour quand il était petit - et enfin Popsy qui lui
caressait les cheveux doucement, avec tout l'amour d'un aïeul.

Stephen King, « Popsy », Rêves et cauchemars, 1993.

a) Relevez les éléments de la littérature fantastique employés dans cette


fin de nouvelle. Vous analyserez notamment les champs lexicaux et le
rythme des phrases.

b) De quel autre genre littéraire cet extrait se rapproche-t-il ?

3. Créer le doute et l'hésitation

Quoique la vaste étendue neigeuse ne pût qu'étouffer tous les bruits,


[Vincent] eut la soudaine certitude qu'il n'était pas seul. Dans un silence
absolu quelqu'un marchait sur la route. C'était extraordinaire de savoir
cela, puisqu'il n'y avait aucune possibilité de percevoir le plus léger
froissement. Il n'hésita pas un instant. Il rebroussa chemin non sans hâte.
S'il y avait quelqu'un qui s'avançait, ce ne pouvait être très loin et il devait
tomber dessus.
Personne. Il reconnut qu'il s'était livré à quelque imagination, sans
doute à cause du silence même qui dans la nuit par cette neige uniforme
suggérait une vie cachée. Il reprit son chemin et puis, au bout de
quelques pas, il eut de nouveau la certitude que quelqu'un marchait sur la
route, mais cette fois devant lui.
André Dhôtel, «La Route », Un adieu, mille adieux
et autres nouvelles inédites, 2003.

a) Résumez ce qui arrive à Vincent.

b) Quelle explication de ce mystère Vincent donne-t-il ? Est-elle


convaincante, selon vous ?

4. Identifier un thème fantastique :

Dans une chambre d'hôtel, Nettesheim tue une araignée. Soudain des
membranes noires l'entourent...

Il eut conscience encore que sa taille diminuait sous les couches


sournoises qui le submergeaient, l'assimilaient, le digéraient en quelque
sorte, dans une suite de déroulements, de nouures, de glissements et
d'entrelacements monstrueux. De cette pelote répugnante dont il
percevait comme siennes les moindres pulsations internes, il devenait le
noyau vivant. Il eut encore la force de penser aux conséquences qu'il
tirerait de cette situation, de cet état d'être au cœur de la « chose »...
La lumière du soleil levant monta derrière les collines et vint frapper les
fenêtres de la chambre. Mille rais de clarté percèrent l'épaisseur relative
des rideaux.
Il bondit peureusement sous le divan au moment où quelqu'un ouvrait la
porte...

Thomas Owen, La Boule noire, La Truie et autres


histoires secrètes.

a) Quel thème fantastique est développé ici ? Relevez les indices du point
de vue interne adopté dans la fin de cette nouvelle.

b) Quels procédés stylistiques concourent à créer une atmosphère


angoissante ? Observez notamment la ponctuation, les mots écrits entre
guillemets et en italique, et les procédés d'accumulation.

IV. ECRITURE :

1er SUJET: Imaginez l'aventure fantastique qu'a pu vivre le marquis de la


Tour-Samuel.
Alors le vieux marquis de la Tour-Samuel, âgé de quatre-vingt-deux
ans, se leva et vint s’appuyer à la cheminée. Il dit de sa voix un peu
tremblante :
- Moi aussi, je sais une chose étrange, tellement étrange, qu'elle a été
l'obsession de ma vie. Voici maintenant cinquante-six ans que cette
aventure m'est arrivée, et il ne se passe pas un mois sans que je la revoie
en rêve. Il m'est demeuré de ce jour-là une marque, une empreinte de
peur, me comprenez-vous ? Oui, j'ai subi l'horrible épouvante, pendant
dix minutes, d'une telle façon que depuis cette heure une sorte de terreur
constante m'est restée dans l'âme. Les bruits inattendus me font tressaillir
jusqu'au cœur ; les objets que je distingue mal dans l' ombre du soir me
donnent une envie folle de me sauver. J'ai peur la nuit, enfin.

Guy de Maupassant, Apparition, 1883.

Préparation :

Lisez attentivement cet extrait et relevez au brouillon les indications


données par le texte, qu'il faut respecter pour écrire une suite cohérente à
ce texte :

- statut social du narrateur ;


- durée de l'aventure ;
- âge du narrateur à l'époque de l'aventure, au moment du récit ;
- éléments fantastiques fournis par le texte.

Critères de réussite :

Rédiger une trentaine de lignes environ.


Respecter strictement les données du texte.
Rédiger le récit à la première personne et au passé simple.
Exprimer l'hésitation du narrateur ; pour cela, employer des
modalisateurs, des verbes conjugués au conditionnel, des phrases
interrogatives.
Employer des mots du champ lexical de la peur et de ses manifestations
physiques.
Créer un cadre spatio-temporel propice au fantastique.

2ème SUJET : rédiger la suite d'un récit fantastique.

SUJET: Rédigez la suite immédiate de ce récit fantastique en imaginant la


rencontre du narrateur avec le phénomène qui cause l'effroi de son
compagnon de voyage.

Consignes. Vous raconterez l'intervention d'éléments étranges de plus en


plus inquiétants qui précéderont la confrontation avec le phénomène.
Votre récit comportera une trentaine de lignes. Vous pouvez choisir de le
conduire ou non jusqu'au dénouement.

Le narrateur, qui a emprunté un train sans avoir de destination précise,


décide de descendre à l'une de ses nombreuses haltes et prend congé
d'un voyageur dont il vient de faire la connaissance. . .

« Je descends ici ; bien du plaisir, monsieur, et au revoir !»

Je lui tendis la main.

Il la retint avec force, et je vis que son gros et cordial visage avait
soudainement blêmi.
«Ce n'est pas possible ! balbutia-t-il, vous ne pouvez pas descendre... pas
descendre... ici.
- Mais si... Adieu !»
J'avais ouvert la porte et sauté sur le quai.
Il fit un geste inutile et, à ce qui me semblait, désespéré, pour me retenir.
«Vous ne pouvez pas descendre... ici !» hurla-t-il.
Le train se remettait en marche ; je vis le visage de mon compagnon de
route se coller, tordu d'angoisse, contre la vitre de la portière. Le train prit
de l'allure et ne fut plus qu'une ombre fuyante piquée d'un œil flamboyant
de cyclope.

J. Ray, La Choucroute, Succession R. de Kremer, 1947.

Pour réussir l'invention de la suite du texte :

1ère étape. Repérez à quelle personne le récit est écrit. Examinez les
temps verbaux employés pour savoir s'il s'agit d'un récit au présent ou au
passé. Précisez à quelle époque et dans quel lieu se déroule l'action.

2ème étape. Analysez les personnages et essayez d'imaginer quelle peut


être la personnalité du narrateur. Repérez la construction du récit : après
avoir identifié l'étape narrative présentée dans le texte, vous vous
demanderez quelle en est la suite logique.

3ème étape. Respectez le genre du texte en choisissant le phénomène


fantastique parmi les thèmes suivants : les objets qui s'animent, le
fantôme, le double, le vampire, la « chose », innommable et monstrueuse,
le monstre, le diable, les anomalies de l'espace ou du temps.

Pour réussir la rédaction de la suite du récit :

1ère étape. Vous veillerez à créer une atmosphère mystérieuse en


décrivant l'arrivée du narrateur dans un lieu propice à ce genre
d'aventure, généralement nocturne : ville fantomatique, rues et demeures
étranges et inquiétantes, paysages de ruines, décors oniriques.

2ème étape. Vous rendrez perceptible l'évolution des sentiments du


narrateur, d'abord incrédule, puis de plus en plus perturbé par l'apparition
de faits inquiétants.

3ème étape. Avant de recopier votre brouillon, vous vérifierez que les
paragraphes de votre récit mettent en évidence cette progression, que
vous avez utilisé un vocabulaire varié pour exprimer la peur et les doutes
du personnage, que votre récit est construit clairement à l'aide
d'indications temporelles et logiques appropriées.

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