Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MEMOIRE Birane Vdef
MEMOIRE Birane Vdef
SOMMAIRE
1
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Remerciements ………………………………………………………………………….page 4
Avant-Propos ……………………………………………………………………………page 5
INTRODUCTION ………………………………………………………………………page 6
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
I) Impact opérationnel et organisationnel………………………………………………..
page 39
C) Impacts Boursiers………………………………………………………………………...page
55
D) La Législation et les Comptes IFRS……………………………………………………..page 57
1) Les comptes individuels et les IFRS : Déconnexion Droit-Comptabilité………………..page 57
2) Impact sur les procédures d’audit et la mission du commissaire aux comptes…………page 58
a) La procédure d’audit……………………………………………………………………..page 58
b) Les rapports du CAC……………………………………………………………………. page 58
MODELES D’IMPACT SUR L’INFORMATION FINANCIERE ………………………page 61
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Etude du CNCC sur l’impact du passage aux IFRS sur les comptes de 2004 sur des sociétés du
CAC 40……………………………………………………………………………………...page 65
CONCLUSION……………………………………………………………………………..page 68
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement Mr Rachid Mansy qui depuis des années nous a
suivis à l’ISEG, il n’a ménagé aucun effort pour que ses élèves soient dans les meilleures
conditions pour réussir.
Vous avez toujours donné de votre personne. Je ne saurais oublier toute l’implication et la
disponibilité que vous m’avez accordée. Vous êtes une source de motivation et un modèle, ma
réussite dans ce master je vous la dois.
Merci, à tous mes professeurs de formidables enseignants disponibles et compétents, Mme
Garibal qui m’a toujours poussé à mieux faire et à aller au bout de moi-même.
Mme Martinez qui nous appris à mettre toutes les chances de nos côtés
Mr Dupont, vos enseignements et vos cours si complets et si précis m’ont permis de ne jamais
être perdu durant mon stage mais aussi de disposer d’une base documentaire extraordinaire
pour la réalisation de mes recherches.
A tous les autres professeurs et au personnel de l’école, que je n’ai pas cités mes
connaissances sont le fruit de votre effort, vos enseignements m’ont permis d’avancer ; je
vous en remercie encore et encore.
A Monsieur Stéphane Michel qui m’a suivi sur ce mémoire, vos conseils et votre écoute ont
été précieuses, Merci pour tout.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
toute la valeur ajoutée nécessaire et tout le professionnalisme requis dans les taches que vous
m’avez confiées. Je vous remercie.
Dédicaces à Oriane, Marie-Astride, Gaëlle, Martha, Antoine et Julien de la société FGI ; le
séjour chez vous aura été sympa et vous avez été là quand j’avais besoin d’une réponse, d’un
document ou quoi que ce soit. Merci à vous.
AVANT PROPOS
Les entreprises et leur information financière sont régies et affectées par des règles
notamment comptables et fiscales. Or l’histoire de la réglementation comptable et financière a
connu de nombreux changements ces dernières décennies.
Après « Sarbane-Oxley », ou la loi « NRE » (loi sur les nouvelles régulations économiques),
nous voici maintenant à l’ère des normes IFRS/IAS (International Financial Reporting
Standard/International Accounting Standard).
Ces nouvelles normes ont été créées dans le but d’harmoniser les législations comptables à
l’échelle mondiale et faire disparaitre les divergences qui existent encore, à l’heure de la
mondialisation ou globalisation.
Cependant comme tout changement de cet ordre, ces nouvelles normes affectent la structure
et les systèmes des entreprises, ainsi que l’information financière qu’elles régissent. Ce
nouveau référentiel encore plus que les autres, vu son but, est lourd, large et complexe.
Il nous a semblé ainsi important, à l’an 3 (trois ans de pratique) des IFRS, d’essayer de
comprendre l’impact de ces normes sur les entreprises françaises et leur information
financière. La période actuelle est particulièrement propice à un bilan d’étape ; compte tenu
de la convergence des normes IFRS et la question de leur application dans les comptes
individuels.
e débat sur les normes comptables n’est pas une querelle abstraite. Il porte sur
l’un des principaux outils dont les acteurs économiques disposent au quotidien pour
évaluer la performance des entreprises et effectuer leurs choix d’investissement.
5
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
INTRODUCTION
L’accélération de l’internationalisation, puis la mondialisation, telles sont les phénomènes
qu’ont connues nos économies au cours des dernières décennies.
Il devenait donc impossible pour les acteurs de l’économie que sont les entreprises, de
pouvoir convenablement se comparer et se concurrencer sur le marché mondial, sans pour
autant tenir compte des divergences réglementaires qui existent dans les législations
financières et comptables actuelles.
Ces multiples divergences comptables ont fait prendre conscience qu’une solution devait être
trouvée, afin d’harmoniser et d’unifier les référentiels comptables.
L’IASC est devenu au 1er avril 2001, l’IASB (International Accounting Standard Board) et
c’est à cette date que les nouvelles normes adoptées ont commencées à s’appeler « IFRS »
(International Financial Reporting Standards) à la place de « IAS » (International Accounting
Standards). Ces dernières édictent un cadre comptable pour guider les entreprises.
L’adoption des normes IFRS dans le monde est en train de se réaliser à grande vitesse.
En 2002, l’Union Européenne (U.E.) a décidé d’uniformiser les règles comptables de ses
Etats-membres en adoptant les normes IFRS, visant un total de quelque 7.000 groupes cotés
dont 1.000 français et 30.000 entreprises liées.
Décrit par certains comme un véritable virage comptable ou encore une révolution de la
culture comptable française, les normes IFRS suscitent beaucoup d’interrogations.
6
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
L’ampleur des changements que le passage aux IFRS implique ainsi que l’organisation et le
coût, de même que son impact sur l’information financière est vécu par certains comme une
contrainte pour d’autres une réelle opportunité.
L’étude menée dans ce mémoire a donc pour but d’analyser les normes IFRS au-delà
d’implications strictement comptables c'est-à-dire en termes de moyens techniques, humains,
financiers à mobiliser mais aussi aux conséquences des modifications que ces nouvelles règles
impliquent pour mieux les apprécier.
Elles sont imposées en France sous certaines conditions, nous chercherons donc ici à
percevoir l’impact que ces normes pourraient avoir sur les entreprises françaises, elles-même
et par conséquent sur leur information financière.
Par la suite, nous présenterons et étudierons les principales divergences entre législation
comptables françaises et normes IFRS. Transversalement, nous étudierons la convergence
aussi.
Pour en troisième partie, rechercher les impacts du passage au nouveau référentiel en termes
de structure, d’organisation, et surtout de conséquences sur les états financiers, les ratios et les
indicateurs.
Enfin, avant de conclure, nous vous présenterons des modèles d’impact sur des sociétés ayant
publié leurs comptes en normes IFRS.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
P
A
R ONTEXTE DE LA NORMALISATION COMPTABLE
T
I ET FINANCIERE INTERNATIONALE
E
1
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
En effet, pour pouvoir comprendre les normes IFRS il faut d’abord connaître les différentes
évolutions des législations comptables.
Nous savons que plusieurs normalisateurs comptables existent ; autant de normalisateurs que
de pays. Et c’est cette pluralité de normalisateurs qui est à l’origine des disparités de règles
financières et comptables dans le monde.
Dans le cadre de notre étude nous présenterons, comment la normalisation comptable dans le
monde a évolué avant de pouvoir parler de la naissance des normes IFRS.
Ensuite nous essayerons d’expliquer par qui et dans quel but ont été créées les nouvelles
normes. Nous efforcerons de dire comment elles sont adoptées en Union Européenne et en
France. Ce qui nous conduira à avancer sur le cœur de notre sujet l’impact de ces normes sur
les entreprises françaises et l’information financière.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
La législation comptable et financière a été ces dernières années au cœur des débats.
Le Plan Comptable Général (PCG) de 1982, modifié en 1999 régit les règles comptables
applicables en France. Les entreprises françaises sont soumises aux règles de ces textes
nationaux. Le Plan Comptable définit pour les comptes sociaux des entreprises, les règles
applicables, et le règlement CRC99-02 pour l’établissement des comptes consolidés.
10
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Le Conseil National de la comptabilité est aidé non seulement par la Compagnie Nationale
des Commissaires aux Comptes (CNCC) qui précise et explicite des solutions à appliquer
sur des points délicats, mais également par l'Ordre des Experts comptables (OEC) qui a
une mission essentiellement déontologique. Pour renforcer le CNC, il a été instauré par la loi
du 6 avril 1998 : Le Comité de la réglementation comptable (CRC).
Ce C.R.C.est doté d’un pouvoir réglementaire. Il est chargé d’établir les prescriptions
comptables générales et sectorielles (art. 1er de la loi). Il adopte ses règlements au vu des
recommandations ou après avis du Conseil national de la comptabilité.
Récemment, il a été confié au Président du CNC, de proposer une reforme des institutions
comptables, afin de répondre aux évolutions des normes comptables et la prépondérance des
normes internationales. C’est ainsi que dans son rapport qu’il présente au gouvernement, il est
envisagé la création d’un nouvel organe, « l’Autorité des Normes Comptables (ANC) » qui
viendrait en remplacement des actuels CNC et CRC.
Cela serait une sorte de fusion entre ces deux institutions. Cette réforme a pour but de
renforcer, le régulateur comptable. Cet ANC sera une autorité administrative indépendante,
dotée de moyens financiers et chargée d’édicter les règles relatives à la présentation des
comptes et à la définition de leur contenu.
L’objectif est aussi de se doter d’un organisme régulateur ayant suffisamment de poids pour
plus participer à l’élaboration des normes comptables et financières internationales, ainsi qu’à
leur interprétation.
Selon le rapport de Mr Lepetit, Président du CNC, voici comment sera organisé cet ANC :
- d'établir toutes les synergies utiles entre les processus de normalisation de la comptabilité
publique et privée.
Cette nouvelle « Autorité des normes comptables » devrait être dotée d'un collège, organe de
délibération et de décision représentatif et capable d'adopter une perspective stratégique sur
les questions comptables.
11
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
- un pôle « normes comptables internationales » chargé de préparer et de participer aux
négociations internationales sur les normes IFRS ;
- un pôle « normes publiques » notamment chargé de préparer les travaux du Comité des
normes de comptabilité publique. Seront ainsi réunies au sein des mêmes services toutes les
compétences afin de favoriser la démarche de convergence des normes publiques et privées.
Certains auteurs vont même décrire, la comptabilité comme un langage national reflétant une
société. Elle est dés lors codifiée, et souvent adaptée à la législation fiscale en Europe
Continentale, alors que dans les pays Anglo-Saxons, elle reste indépendante et déconnectée de
la fiscalité. Ces disparités rendent impossible la comparaison des comptes sociaux d’un pays à
l’autre car les méthodes et les approches de comptabilisation divergent de même que les
destinataires de l’information financière.
L’harmonisation était alors nécessaire et inéluctable, et cela c’est traduit par les normes
IFRS/IAS.
Le constat dégagé dans la partie précédente de ce document nous montre l’origine de ce que
l’on pourrait appeler le mouvement IFRS. En effet c’est la recherche d’une comptabilité au
référentiel unique et donc comparable à l’échelle mondiale pour des entreprises devenues
internationales mais aussi une information comptable contrôlable donc transparente et fiable,
qui vont conduire à la création de l’IASB et des normes IFRS/IAS.
Elles se veulent internationales, logiques et transparentes, leur but est d’harmoniser les droits
comptables du monde et permettre aux investisseurs quel que soit l’endroit où ils se trouvent
dans le monde de pouvoir interpréter les comptes des sociétés d’un marché financier devenu
unique sur la terre.
Ainsi sur l’initiative du Britannique Sir Henry Benson sera créé en 1973 par les instituts
comptables de 9 pays, dont la France, l'IASB (International Accounting Standards Board
12
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
qui a repris la succession de l'International Accounting Standards Committee - IASC - à
la suite de la réforme de ce dernier, en 2001).
L’IASB a pour objectifs d'élaborer et de publier des normes comptables internationales pour
la présentation des états financiers ainsi que de promouvoir leur utilisation et leur
généralisation à l'échelle mondiale.
Ces normes sont dorénavant appelées International Financial Reporting Standards ou IFRS
(celles élaborées avant le 1er avril 2001 restent intitulées International Accounting Standards
ou IAS).
L'IASB a également pour rôle de publier des interprétations qui sont développées par
l'International Financial Reporting Interpretations Committee - IFRIC - et qui sont
dénommées IFRIC (antérieurement Standing Interpretations Committee - SIC). Ces
interprétations servent à préciser le traitement comptable applicable pour une
opération/transaction donnée lorsque les normes développées ne sont pas suffisamment
précises en la matière.
Les normes et les interprétations sont publiées après un processus rigoureux d'élaboration qui
inclut une étape importante d'exposé sondage (appel à commentaires) avant leur publication.
Elles doivent avoir été approuvées, préalablement à leur publication, par 9 des 14 membres de
l'IASB.
C’est à la suite de leur publication que les Etats peuvent décider de l’appliquer de manière
obligatoire ou non aux comptes de leurs sociétés selon les caractéristiques de ces dernières et
les modalités d’adoption qu’ils ont mises en place.
Les Etats Anglo-Saxons n’ont quasiment pas de problèmes d’adaptabilité de ces normes car la
plupart de leur référentiel servant de base à la conceptualisation des normes IFRS/IAS. La
normalisation est faite par les différents organes de l’IASB décrite en annexe et dans le
schéma ci-après.
L’Union Européenne a quant à elle établi une procédure dont nous parlerons dans la suite de
ce document concernant l’adoption des normes IFRS au sein des Etats Membres.
13
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
STRUCTURE DE L’IASB
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
(IFRIC), un organe de conseil (SAC) et enfin, l'instance normalisatrice (IASB) qui
élabore les normes comptables internationales, sous la supervision de l'IASCF.
Une version détaillée et expliquée du schéma est disponible en annexe page….
SOURCE
www.iasb.org
Etant donné que les investisseurs sont apporteurs de capitaux à risque, le cadre conceptuel
des nouvelles normes estime que la fonction des états financiers est de fournir une
information sur la situation financière et son évolution, sur la mesure de la performance, de la
rentabilité et sur la création de valeur.
Le cadre conceptuel définit les notions fondamentales telles que les actifs ou passifs, les
capitaux propres, les produits etc. selon une approche économique et non plus en
considération de critères juridiques ou fiscaux. L’investisseur est le destinataire privilégié de
l’information financière et le cadre conceptuel stipule :
« Comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, la
fourniture d’états financiers qui répondent à leurs besoins répondra également à la plupart des
besoins des autres utilisateurs susceptibles d’être satisfaits par les états financiers. »
15
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
• elles répondent à l'intérêt public européen ;
Dans le processus d'adoption la Commission européenne est assistée par plusieurs organes :
Il a deux objectifs principaux : apporter une contribution proactive aux travaux de l’IASB et
donner un avis technique quant à l'adoption des normes comptables internationales en
effectuant une évaluation technique des normes et interprétations, avant leur adoption en
Europe. Il a qualité pour agir en tant que conseiller vis-à-vis de la Commission grâce à un
accord signé en mars 2006 avec la commission (en recommandant ou non l'adoption des
textes publiés par l'IASB).
Grâce à cet accord, l'EFRAG peut participer de manière proactive au processus d'élaboration
de l'IASB. Il peut, en étroite collaboration avec la Commission Européenne, prendre part aux
discussions préliminaires sur tout sujet relatif à l'élaboration des normes comptables. A la
demande de la Commission Européenne, l'EFRAG peut assister aux groupes de travail de
l'IASB, en relation avec les normalisateurs comptables nationaux européens et organiser des
forums.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
de contribuer de manière proactive aux travaux de l'IASB, par une participation à tous les
stades d'élaboration des normes et des interprétations ;
d'initier des modifications des directives comptables européennes afin de rendre les normes
et interprétations de l'IASB compatibles avec ces directives ;
d'évaluer techniquement les normes et interprétations de l'IASB en vue de leur adoption ;
d'élaborer des guides d'application des normes et interprétations.
Une nouvelle étape a été ajoutée au processus européen d'adoption des IAS/IFRS et des
interprétations qui les accompagnent.
17
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Si le comité est du même avis que la recommandation de la Commission, cette
recommandation sera transmise au Parlement européen et au Conseil, comme c'est le cas
actuellement. En revanche, si le comité n'est pas du même avis que la recommandation de la
Commission, le débat sera porté directement devant le Conseil :si le Conseil est d'accord avec
la recommandation de la Commission, le débat se poursuivra devant le Parlement pour que ce
dernier décide ; si le Conseil n'est pas d'accord avec la recommandation de la Commission, il
sera demandé à la Commission de réexaminer le dossier et de soumettre une nouvelle
proposition
18
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
SOURCE :
www.iasb.org
19
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Le Canada avait depuis le début, entamé une convergence vers les US GAAP, étant donné que
la plupart de ses sociétés étaient côtés sur le marché américain. Ainsi les sociétés côtés aux
Etats-Unis appliquaient les US GAAP ; les sociétés locales les règles canadiennes ; et les
sociétés étrangères avaient le droit d’appliquer les normes IFRS.
Le revirement de situation est intervenu ces dernières années, le Canada a alors décidé de
converger vers les IFRS et même d’adopter ces normes à horizon 2011.
Au titre des autres pays qui ont adopté les normes IFRS, on peut citer l’Afrique du Sud,
Hong-Kong ou encore le Liban. Comme cela est le cas dans l’Union Européenne, ils exigent
l’application des IFRS pour leurs sociétés côtés en bourse.
20
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
21
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
LEGENDE
SOURCE :
www.iasb.org
P
A
R ES NORMES FRANCAISES FACE AUX
22
T
I NORMES
L’impact INTERNATIONALES
des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
E ELHADJI BIRANE GUEYE
2
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
« Pour les sociétés non cotées, une option a été ouverte. Toutefois nous n’avons pas fait le
choix de cette application des IAS/IFRS pour les comptes sociaux. Il est vrai que des
modifications ponctuelles de règles pour les comptes sociaux, vont être nécessaires pour
permettre un meilleur retraitement comptable. Mais pour autant, nous savons qu’en droit
Français beaucoup d’intérêts sont pris en compte qui vont au-delà des seules questions
comptables. ».Marc Guillaume, Directeur des Affaires Civiles et du Sceau en 2006.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
les entreprises devront se réorganiser, ce seront-elles qui entraîneront donc ces fameux
impacts sur l’information financière que nous tentons d’analyser dans cette étude.
Pour cela, nous allons d’abord présenter l’état de convergence qui peut exister entre IFRS et
normes françaises. Comment le PCG (règles françaises) s’adapte face à l’émergence des
nouvelles normes.
Ensuite, nous présenterons ce qui différencie les normes françaises de celles internationales
avec une étude plus détaillée de certaines d’entre elles.
Cette étude nous permettra de pouvoir tirer les conséquences en termes d’impact sur les
entreprises françaises ainsi que leur information financière.
Il faut savoir en effet que l’application des normes IFRS est interdite dans les comptes
individuels en France.
24
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
C’est dans un souci de placer les entreprises françaises, appelées à affronter une concurrence
mondiale de plus en plus vive voir agressive, sur le même pied d'égalité, en termes de
compétitivité, que leurs concurrents évoluant sur le marché mondial; que le CNC a entrepris
une rénovation en profondeur des règles comptables françaises dans les comptes individuels
dans le sens d’une convergence vers les IFRS.
Cela s’est fait par la mise en place progressive de principes comptables et de méthodes
d’évaluation directement inspirés des IFRS dans les comptes individuels en France.
Ainsi, la méthode du CNC consiste à rapprocher les règles comptables Françaises des normes
IFRS, tout en prenant compte les spécificités juridiques et fiscales françaises ainsi que la
diversité des entreprises françaises.
Il existe d’ores et déjà des points communs entre IFRS et règles françaises sur ces points :
☛ Image fidèle
☛ Comptabilité d’engagement
☛ Continuité d’exploitation
☛ Prudence
☛ Permanence des méthodes
☛ Importance relative
☛ Bonne information
☛ Indépendance des exercices
La convergence quant à elle a été déjà réalisée pour les thèmes suivants :
IAS 11 Contrats de construction : pour ce qui est des méthodes d’enregistrement des
contrats à Long Terme (Règlement 99-08 du CRC) ;
25
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
☛ règlement du 12 décembre 2002 et règlement 2003-07 relatif à l’amortissement et à la
dépréciation des actifs,
☛ avis du CNC et règlement du CRC sur la définition des actifs en juin et novembre
2004 (règlement 2004-06).
Convergence simplifiée
Sociétés autres (PME – PMI)
avec IAS/IFRS
Afin d’étudier la possibilité d’utiliser les normes IFRS dans les comptes individuels, le CNC a
mis en place trois groupe de travail.
Actuellement, l’on se pose des questions, quant à l’utilisation des IFRS pour les entreprises
n’établissant pas de comptes consolidés. Il s’agit essentiellement de PME, pour lesquels le
législateur s’interroge sur les points suivants :
LEGENDE :
APE= Appel Public à l’Epargne ;
PME-PMI= Petites et Moyennes Entreprises-Petites et Moyennes Industries ;
Si l’on met les normes IFRS face à celles françaises on se rend compte que leur cadre
conceptuel à quelques points précis se rejoignent.
26
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
En effet tous deux veulent une image fidèle du patrimoine, la continuité de l’exploitation ou
encore la séparation des exercices.
La grande différence se trouve dans la philosophie des normes IFRS qui occultent le fiscal et
le juridique pour donner la primauté à la réalité économique. En outre l’information est
destinée à l’investisseur, elle doit être économique et est donc analysée dans cette perspective.
Ces divergences vont avoir un impact aussi bien sur les méthodes de calcul ou de
valorisation ; que sur la présentation des comptes et leur lecture. C’est pourquoi nous avons
choisi de présenter ces divergences afin de pouvoir démonter leurs impacts.
Différentes recherches dans le cadre des publications sur les IFRS ont permis d’identifier une
multitude de divergences. A titre illustratif, nous avons ici utilisé la liste de divergences
fournie par l’ouvrage : « Des règles Françaises aux IFRS » de PriceWaterHouseCoopers ; qui
est bien sûr non exhaustive.
Après avoir énumérer celles que nous identifierons comme divergences clés, nous étudierons
certaines d’entre elles. Les critères de choix étant l’intérêt qu’elles portent mais aussi le fait
d’avoir eu à y faire face lors de l’intégration professionnelle en entreprise. La troisième partie
du document étudiera quant à elle les impacts liés à ces divergences, mais aussi au passage en
IFRS.
La liste des divergences établie par le cabinet PriceWaterHouseCoopers s’articule comme
suit :
• Application du principe de prédominance de la substance sur l’apparence
• Réduction des options concernant la réduction des actifs
• Conditions plus strictes de sortie des actifs et passifs financiers du bilan
• Obligation de retraitement des contrats de location financement
• Utilisation obligatoire de la méthode d’avancement pour les contrats de
construction
• Obligation de reconnaître une charge pour toutes transactions payées par actions
• Variation éventuelle du périmètre de consolidation
• Recours à la juste valeur fréquent
• Réduction des marges de manœuvre pour le calcul des dépréciations des actifs :
dépréciations plus systématiques et d’un montant en général plus élevé
• Utilisation obligatoire de la méthode actuarielle du taux d’intérêt effectif pour
l’étalement des charges et produits financiers
• Passage obligatoire par la monnaie de fonctionnement pour la conversion des
entreprises étrangères
• Définition plus stricte des dettes et capitaux propres
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
• Informations à fournir en annexe beaucoup plus importantes, en particulier
information sectorielle et sur les parties liées
• Retraitements de tous les états financiers présentés en comparatifs en cas de
changement de méthode
• Non-amortissement des écarts d’acquisitions
• Possibilité d’imputer les écarts actuariels en capitaux propres
• Possibilité de mettre en équivalence les entreprises sous contrôle conjoint
Nous allons donc essayer de détailler certaines de ces divergences (les caractères gras), afin
de pouvoir plus tard dire ce que cela va impliquer.
Les normes IFRS/IAS répondent à une logique financière destinée aux investisseurs.
28
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Les normes IFRS s’inscrivent dans une logique d’harmonisation de l’information financière
dans sa globalité et pas seulement comptable. Ceci explique d’ailleurs les changement
d’appellation des règles (IAS vers IFRS) logique d’aller beaucoup plus loin que de la
comptabilité de base ; donc fournir une information financière lisible de tous les partenaires
de l’entreprise et principalement aux investisseurs.
En outre, l’information financière doit être économique, ce qui conduit avec l’application du
principe : « substance over form » prédominance de la substance (réalité économique) sur la
forme (juridique). Il y’a ainsi une forte déconnexion entre droit et comptabilité en IFRS, ce
qui est un gros problème sachant la connotation juridique qui embrasse les principes
comptables français.
Les mots du Conseil National de la Comptabilité dans son rapport IAS-DROIT présenté le 20
décembre 2005, sont assez éloquents : « On passe d’une comptabilité qui est la représentation
chiffrée du patrimoine juridique, fondé sur le droit de propriété d’une entité et de l’évolution
de celui-ci au cours d’un exercice, « la comptabilité est l’algèbre du droit » pour reprendre le
titre d’un ouvrage devenu classique, à une comptabilité qui reflète les droits, obligations et
avantages économiques qui sont à la disposition d’une entité (la valeur du patrimoine
économique de l’entreprise). »
L’information financière devra être plus orientée vers la performance et les prévisions
(actualisation et juste valeur) ; plus transparente : réduction des choix comptables, inscription
plus fréquente au bilan d’éléments figurant actuellement en hors bilan, information financière
plus détaillée.
Cette philosophie est complètement différente car totalement déconnecté du droit, alors
qu’une démarche d’harmonisation entre fiscalité et comptabilité était déjà entamée en France.
Il reste donc à trouver des solutions, sur certains points précis, pour les rendre compatibles,
principalement pour ce qui concerne les comptes individuels. En effet, les comptes consolidés
n'ayant pas d'incidence fiscale, leur réalisation à partir des normes internationales est moins
problématique.
29
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Cette obligation est la suite logique liée au principe de « substance over form ». Tenir compte
de la réalité économique induit le critère de contrôle et d’exploitation d’un bien pris en crédit
bail.
En effet, juridiquement nous avons un usufruit. Ce qui fait que certes la propriété n’est pas
encore transféré mais l’entreprise jouit du doit de le détenir, de l’utiliser et d’en tirer des
fruits. Economiquement parlant au titre du cadre conceptuel de l’IASB, toutes les conditions
sont réunies pour que ce bien soit inscrit à l’actif du bilan.
Les contrats de location financement connus communément sous le terme de contrat de crédit
bail ont un traitement différent selon que l’on soit en IFRS ou en règles françaises.
- dans les comptes individuels, chez le preneur il est imposé de les comptabiliser en
location simple ; chez le bailleur aucun retraitement n’est autorisé.
• Tout d’abord, il coexiste deux réalités pour la même opération et deux retranscriptions
comptables totalement différentes ; les comptes des sociétés françaises diffèrent selon que
l’on soit en comptes sociaux ou en comptes consolidés.
• Ensuite, la réalité juridique retenue dans les règles françaises conduit à retraiter certains
contrats ceux de crédit-bail et à ignorer d’autres (les locations), or dans les normes IFRS ces
contrats ayant la même économie sont traités de la même manière.
30
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Le règlement n° 99-08 du CRC relatif aux contrats à long terme reprend pour partie les
dispositions de la norme IAS 11 (contrats de construction). Les termes employés sont certes
différents mais la définition de ces contrats sont les mêmes. Cependant il subsiste quelques
différences.
Alors que les règles françaises laissent le choix de la méthode à utiliser entre celle de
l’avancement (méthode préférentielle) et celle de l’achèvement, en IFRS la méthode de
l’avancement est obligatoire.
Les contrats en régie, pour lesquels l’entreprise est remboursée des coûts autorisés et perçoit
une rémunération ou un pourcentage, ne sont pas considérés comme des contrats à long terme
alors qu’ils sont assimilés à des contrats de construction selon IAS 11.
La provision pour perte à terminaison est comptabilisée distinctement au passif, alors que
selon IAS 11, la perte à terminaison constatée sur un contrat est imputée directement sur les
comptes d’actif correspondants ;
En IFRS le principe d’évaluation du prix de vente à sa juste valeur implique que lorsque le
règlement du prix de vente acquis à l’avancement est différé au-delà des délais habituels, dans
les conditions favorables aux clients, ce prix de vente est constaté à l’avancement sur une base
actualisée et le montant nominal des produits à l’avancement étant comptabilisé en produits
d’intérêts.
En règles françaises, l’actualisation du prix de vente est rarement pratiquée, même si les
dispositions spécifiques aux contrats à long terme prévoient, comme les IFRS, une évaluation
du prix de vente à la juste valeur.
Le périmètre qui désigne l’ensemble des entreprises à inclure en consolidation peut selon
qu’on soit en règles françaises ou en IFRS, varier cela à cause des critères de contrôles.
En effet, les notions de contrôle sont plus restrictives en normes françaises qu’en IFRS.
Pour ce qui est du contrôle de fait par exemple. En IFRS, le seul fait de pouvoir designer ou
révoquer la majorité des membres des organes de direction, ou de pouvoir disposer de la
majorité des votes aux réunions des organes de direction, suffit pour qu’il y’ait contrôle de
fait. En règles françaises, le contrôle de fait résulte de la désignation effective, pendant deux
exercices successifs de la majorité des organes de direction. Ce contrôle est présumé si
l’entreprise a disposé directement ou indirectement, au cours des deux exercices successifs, de
plus de 40% des droits de vote, et qu’aucun autre actionnaire ne détenait une fraction
supérieure.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
La juste valeur est définie par les normes IFRS comme étant « le montant pour lequel un actif
pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes
dans le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale ».
Dés lors deux méthodes sont possibles selon qu’il existe ou non un marché actif.
S’il existe un marché actif : Méthode « Marked to Market »; le prix du marché constitue la
meilleure évaluation de la juste valeur. S’il n’existe pas de marché actif : Méthode « Marked
to Model » ; La juste valeur est déterminée à partir d’un modèle d’évaluation, reposant
principalement sur l’actualisation des flux de trésorerie anticipés (ex: provisions pour
retraites, goodwill).
Quelle sera ensuite le traitement fiscal des effets à la hausse ou à la baisse de la juste valeur
notamment ceux constatés en capitaux propres.
Pour ce qui est des instruments financiers, en IFRS l’évaluation initiale se fait à la juste
valeur de la contrepartie donnée et les coûts de transaction sont systématiquement inclus. Pour
les prêts et créances, le taux d’intérêt pris en compte est le taux d’intérêt effectif qui inclut les
« incremental costs ». Or sur le plan fiscal, ces coûts sont des charges déductibles
immédiatement et s’agissant des prêts et créances, c’est le taux d’intérêt nominal qui est pris
en compte.
32
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Aussi la constatation de la provision pour dépréciation est liée à des conditions strictes,
notamment, il faut que des événements en cours à la clôture rendent probables des charges. Or
il y’a maintenant l’obligation du test de dépréciation annuel, ce qui fait que cet événement
n’existe plus. La dépréciation est constatée en fonction d’un indice de perte de valeur qui
fiscalement ne sera pas nécessairement assimilée à la notion d’ « événement fiscal ».
Si l’usage de la juste valeur est devenu très élargie, elle reste cependant floue dans des
secteurs comme celui du football professionnel. En effet c’est grâce à un avis du CNC que le
traitement des indemnités de mutations des joueurs s’est clarifié.
Jusque là comptabilisés en charges à repartir, l’avis du CNC garantit que ces indemnités
versées répondaient à la définition en IFRS des immobilisations incorporelles, elles sont
dorénavant enregistrées conformément à cet avis en immobilisations amortis sur la durée du
contrat du joueur. Ceux qui restent peu clair sont les conditions dans lesquels peut-on
déprécier ce genre d’immobilisation.
La qualité des processus de prévision devra être validée et testée à partir du degré de fiabilité
des prévisions passées pour refléter de telles améliorations, et plus généralement pour
permettre de conserver à l’actif ces indemnités de mutation.
• au niveau global de l’équipe considérée comme une unité génératrice de trésorerie (flux nets
de trésorerie attendus, rapprochement entre résultats passés et obtenus….) ;
" Si la valeur actuelle d’un actif immobilisé devient inférieure à sa valeur nette comptable,
cette dernière, si l’actif continue à être utilisé, est ramenée à la valeur actuelle par le biais
d’une dépréciation. " » .
33
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
La comptabilisation d’une dépréciation modifie de manière prospective la base amortissable
de l’immobilisation. En fin de contrat ou en cas de cession du joueur avant la fin de son
contrat, la valeur nette comptable de l’immobilisation est sortie.
Le test de dépréciation reste très difficile à réaliser car les critères sont subjectifs et aléatoires,
peut-on mesurer la forme ou la qualité d’un joueur sachant que ses performances peuvent
varier d’un mois à l’autre d’un jour à l’autre.
La norme IAS 1 « Présentation des Etats Financiers » prescrit une base de préparation des
états financiers. Elle définit l’objet des états financiers, les principes à respecter, la
présentation avec notamment des rubriques minima.
La révolution réside dans tout d’abord l’obligation d’un bilan présenté selon la division
actifs/passifs courants et actifs passifs/non courants. L’actif ou le passif courant étant défini
comme celui qui est destiné à être utilisé ou vendu dans le cadre du cycle d'exploitation de
l'entreprise ou qu'il représente la trésorerie librement négociable. Les actifs ou passifs non
courants représentant bien sûr ceux destinés à être utilisés sur plus d’un cycle d’exploitation.
Le second changement a lieu dans le compte de résultat, où il faut procéder à une analyse soit
par nature des charges, soit sur par destination (leur fonction au sein de l’entité : production,
distribution etc.) ; il contient aussi des rubriques minima.
A titre des autres divergences, alors que dans le référentiel français, le tableau des flux de
trésorerie et le tableau de variation des capitaux propres sont intégrés dans l’annexe; dans la
norme IAS 1, ils des composantes à part entière des états financiers. Par ailleurs, la liste des
rubriques obligatoires est beaucoup plus importante en IFRS, certaines rubriques particulières
y figurent tels que « les actifs détenus en vue de la vente ; les actifs biologiques, les actifs et
passifs d’impôts.
IAS 1, a d’ailleurs été révisée le 06 Septembre 2007, mais les modifications apportées
n’entreront en vigueur qu’au premier Janvier 2009.
34
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Pour plus d’informations sur IAS1 : Présentation des Etats Financiers, nous avons inclus une
partie du rapport « 1Présentation des états financiers: Normes IFRS et attentes des
utilisateurs 1ère partie Bernard Coupez Séances du 3 mai 2005 Sciences Po, Paris » qui
l’explique telle qu’il suit :
Continuité d’exploitation :
Comptabilisation selon « accrual basis of accounting », sauf pour les flux de trésorerie
Cohérence de la présentation :
Compensation :
35
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Informations comparatives :
Toute information chiffrée dans les états financiers doit être comparables au titre de
l’exercice précédent
Obligatoire pour toute description ou explication narrative dès lors qu’elle est pertinente
pour la compréhension des états financiers de l’exercice en cours. »
36
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
•« Information Sectorielle »
Cette information est basée sur la norme IAS 14 et ne concerne que les entreprises dont les
actions ou obligations sont traitées sur un marché public ou les entreprises désireuses
d'introduire leurs actions ou obligations sur un marché public.
•Annexe relative aux actifs Non Courants et groupe d’Actifs à Céder Détenus en vue de la
Vente
Finalement, l'IFRS 5 requiert la fourniture d'un certain nombre de données relatives aux
activités abandonnées et aux autres actifs non-courants (ou groupes d'actifs à céder) détenus
en vue de la vente.
Les écarts d’acquisition représentent la différence entre le prix d’acquisition, majoré des coûts
annexes, de titres de sociétés consolidées et la part du groupe dans la juste valeur de leurs
actifs nets à la date des prises de participation. Lorsqu’il est positif on parle de survaleur ou
Goodwill.
En général (normes françaises), les écarts d’acquisition sont amortis, en général selon le mode
linéaire, sur une durée maximum de vingt ans. Comme pour tous les autres éléments de l’actif
immobilisé, les écarts d’acquisition font l'objet d'un amortissement complémentaire
irréversible lorsque leur valeur d'utilité apparaît durablement inférieure à leur valeur nette
comptable. La valeur d'utilité des écarts d'acquisition est appréciée par référence à des flux
futurs de trésorerie actualisés.
C’est la norme IFRS 3 Regroupements d’entreprises, qui encadre le traitement des écarts
d’acquisition. Ils ne sont plus amortis. Ils font l’objet d’un test annuel de perte de valeur dès
l’apparition d’indices de pertes de valeur. Pour ce test, les écarts d’acquisition sont ventilés
par Unités Génératrices de Trésorerie, qui correspondent à des ensembles homogènes
générant conjointement des flux de trésorerie identifiables.
Le compte de résultat ne supporte plus la charge correspondant à la dotation aux
amortissements des écarts d’acquisition. Il supporte, le cas échéant, des charges correspondant
à des pertes de valeur.
37
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
P
A
R ’IMPACT DU PASSAGE AUX
T IFRS
I
E
3
« Le passage aux normes IFRS n’implique pas uniquement une analyse précise des
divergences norme par norme avec le référentiel antérieurement appliqué, mais aussi un
recensement exhaustif des modifications induites à opérer dans les systèmes de consolidation
et les systèmes en amont¹.RSM Salustro Reydel « Maitriser les IFRS »
38
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Qu’impliquent ces divergences ? Il est nécessaire de conduire une réflexion sur ce thème.
S’il est vrai que le passage aux IFRS nécessite de comparer les divergences entre normes
nationales et IFRS ; il est important et obligatoire d’aller beaucoup plus loin que cela, car il
s’agit de tout un projet. Ce projet affecte non seulement l’information financière, mais aussi
les structures et l’organisation des entreprises.
Il faut pouvoir intégrer une nouvelle philosophie (part belle à l’investisseur), définir le
processus de transition, anticiper des délais mise en place, mesurer et anticiper les
conséquences (organisationnelles, opérationnelles) et prévoir une refonte du système
d’information ou encore mettre en place des actions de formation, et anticiper les effets sur les
ratios et indicateurs.
Notre étude sera donc organisée autour de ces thèmes. Nous essayerons à chaque fois
d’expliquer les tenants et les aboutissants des changements apportés par les IFRS. Il s’agira
pour nous de définir la nature et le pourquoi du changement pour ensuite dire les
conséquences de ce dernier sur l’entreprise et son information financière.
39
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Le cadre de l’IASB pour la préparation et la présentation des états financiers IFRS indique
clairement que lorsqu’un conflit surgit entre des approches comptables différentes supposées
répondre à différents besoins, le point de vue de l’investisseur doit être privilégié.
A l’inverse en France, l’information financière même consolidée converse une vocation plus
générale et reste souvent imprégnée de considérations juridiques et fiscales.
Pour passer aux IFRS il est nécessaire de s’y être préparé et formé. Plusieurs praticiens ont
mis en place un process, pour ce qui est de cette transition. Parmi de nombreux exemples nous
avons choisi, celle mise en place par les experts du Cabinet PriceWaterhouseCoopers.
Ils ont résumé l’ensemble de cette procédure en 4 étapes suivantes dans leur publication
« Des règles Françaises aux IFRS » (2007) :
«
• Diagnostic : qui consiste à définir le projet et les axes de communication interne,
évaluation des ressources, l’analyse du référentiel, identification des divergences et
validation des options retenues, analyse des impacts sur le système d’information, de
Reporting et de communication financière.
• Préparation : élaboration d’un plan d’action détaillé, définition des procédures, aide
à la compréhension des IFRS et formation, simulation et analyse des impacts,
définition et validation des principes comptables, nouveau plan de comptes.
40
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
La conversion des comptes en normes IFRS peut avoir des conséquences en termes de
gestion du financement, sur la stratégie de croissance/fusions-acquisitions et sur la gestion
générale et l’organisation interne.
En effet, les opérations de leasing sont moins intéressantes qu’en normes françaises du fait de
l’obligation de constater à l’actif le bien et au passif un endettement, les biens utilisés en
crédit bail, supprimant tout avantage en matière d’endettement.
Il est clair que les décisions managériales vont largement dépendre du nouveau règlement car
les conséquences sur une décision de prise de contrôle ou encore de financement ne seront pas
les mêmes selon que l’on soit en IFRS ou en normes françaises.
Il est vrai que les impacts de ces nouvelles normes seront différents selon la taille des
entreprises, leur organisation, leurs procédures et leurs moyens.
Mais toutes devront faire face à ces genres d’impacts que nous organiserons dans cette partie
de la manière suivante :
Un véritable projet IAS/IFRS est donc nécessaire. Ce dernier doit être doté d’une équipe
leader soutenue par la direction et impliquer un représentant de chaque grand domaine
(comptable & financier, juridique & fiscal, composant métier, informatique) pour être
couronné de succès.
En outre, alors la convergence se concrétise, pour les groupes dont l’adoption des nouvelles
normes est effective, il s’agit maintenant de décliner puis d’intégrer ces normes vers
l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Les normes IFRS doivent être assimilées à tous les
niveaux lors de la prise de décisions par non seulement les fonctions financières mais aussi
opérationnelles.
De nouvelles méthodes de valorisation, l’introduction d’axes d’analyses géographiques et
sectorielles et de profondes modifications imposent une mise à niveau des systèmes
41
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
d’information. Cette remise à plat des systèmes d’information concerne aussi bien les
logiciels de consolidation et de reporting budgétaire que les logiciels de comptabilité.
Ce projet en plus d’être lourd et complexe a un coût, un grand groupe comme Barclays
annonce avoir consacré 50 millions d’euros de livres sterling à la conversion aux IFRS.
Comme nous l’avions annoncé plus tôt, une véritable refonte des systèmes d’information était
impérative. Cela se traduit par de multiples complexités à traiter.
Tout d’abord, il faut remarquer que ces incidences affectent principalement les procédures de
consolidation. On se heurte à une double problématique qu’est de gérer le projet de
conversion et l’intégration des IFRS. Il est nécessaire pour les entreprises d’avoir un outil qui
leur permettra de gérer un double référentiel. En effet, dans le cadre du projet de conversion
il faudra présenter puis comparer les états financiers selon les deux référentiels français et
IFRS pour une même période.
Ensuite force est de constater que le référentiel IFRS conduit à présenter l’information
financière par rapport à sa nature économique, et par conséquent vers une présentation des
états financiers analytique. L’adoption d’un compte de résultat par destination et les éléments
du bilan selon la notion de courant/non courant en sont de parfaits exemples.
De surcroit une des évolutions les plus importantes se traduit par la norme IAS
14 « Information sectorielle » (remplacée par IFRS 8 « Segments Opérationnelles »). Cette
norme conduit à répartir les états financiers selon des critères de segments d’activité et de
zones géographiques. L’objectif est de permettre au lecteur des états financier d’appréhender
les risques géopolitiques, tout en pouvant apprécier la rentabilité marginale des différents
secteurs.
42
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Outre, des problèmes purement liés à la technique comptable (qu’il s’agisse de valorisation ou
de présentation), les normes IFRS dépassent souvent le domaine strictement comptable. La
présentation de l’information économique, requiert souvent l’intervention d’opérationnels
d’autres domaines que la finance à savoir, des juristes et/ou des fiscalistes.
Ainsi, la norme IAS 24 « Informations relatives aux parties liées » implique de mentionner
et de valoriser toutes les transactions entre l’entreprise et ses administrateurs alors même que
la gestion de ces informations relève des services juridiques.
Dans le même temps, les normes IFRS stigmatisent l’importance des engagements hors-bilan
et imposent leur comptabilisation. Ces données aussi sont du ressort des services juridiques ou
encore des gestionnaires de trésorerie… Pour gérer tout cela, non seulement la collaboration
entre ces différents services devront être étroites, mais en plus de cela il faudra former ces
services à ces nouvelles normes ; et les sensibiliser aux outils comptables.
Enfin, le dernier problème lié au traitement de l’information est celui de la gestion des
données extra-comptables. Dans la philosophie IFRS, la clarification et la précision des états
financiers impliquent un nombre conséquent d’annexes. En complément aux états financiers,
il faut dorénavant justifier, les évolutions passées ou futures, chiffrées ou écrites.
Cela va engendrer une gestion extra-comptable de ces impacts et le recours à l’utilisation de
tableurs ; avec comme danger les pertes de données, ou les problèmes de version.
Tous ces problèmes ci-dessus concernent la gestion des informations lors de la consolidation.
Cependant, il faut noter que la plupart des ces complexités restent valables pour ce qui est de
la comptabilité générale et des comptes individuels sachant que le mouvement de
convergence est en marche.
Ainsi, il faudra dans les comptes individuels, intégrer les écritures spécifiques aux IFRS, gérer
de façon novateur, les actifs avec depuis les évolutions prônées par le CRC (convergence vers
les IFRS) :
• Une définition plus stricte
• Approche par composants
• Des règles d’évaluation et de dépréciation.
Au final, il est clair que la refonte du système de gestion des informations liées aux IFRS
modifie réellement l’organisation interne des entreprises. Des actions de formation des
fonctions financières, aux quelles il faudra rattacher les services juridiques seront nécessaires.
43
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Il faudra dans le cadre d’évaluation de certains actifs ou de leur dépréciation faire appel à des
experts (actuaires, sociétés immobilières etc.…). Ensuite, il faut au-delà des experts associer
les autres directions de l’entreprise comme les Ressources Humaines en ce qui concerne par
exemple, les engagements de retraite, ou encore les juristes pour ce qui concerne le détail de
contrats spéciaux de location, entités ad’ hoc etc.…Le traitement de l’information financière
devra être fait de manière organisée par les services juridiques et financiers. Ce traitement
mettra en évidence la portée économique de telle ou telle opération.
De plus les progiciels de gestion devront intégrer toutes les subtilités des IFRS afin de
permettre aux financiers de :
• gérer un double référentiel,
• la présentation économique et multidimensionnelle, les implications juridiques,
• ou encore l’accroissement des saisies et des retraitements automatiques.
Le bon côté de cette remise à niveau du système d’information existe malgré tout.
Certes il s’agit d’un processus long, coûteux, et complexe ; mais des opportunités s’y
présentent.
Si autant de groupes aspirent à l’unification des systèmes de Reporting. Les vertus résident
dans le fait de pouvoir croiser l’information issue des comptes consolidés à des données de
gestion. Ceci aura pour conséquence, de fiabiliser ces données ; supprimer les tâches à valeur
ajoutée réduite (réconciliation de données, analyses des écarts résiduels) ; infrastructure
technique allégée et réduction de l’ampleur des plans de formation.
Notons aussi que des réponses à plusieurs de ces questions ont été apportées par les éditeurs
de logiciels de consolidation. On notera principalement en France : Cartesis et Hyperion (avec
comme solutions Cartesis Magnitude/ Carat et Hyperion Financial Management), ont mis en
place des outils de consolidation paramétrés ou paramétrables aux IFRS.
44
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
5) La nécessité de la veille :
Nous venons de démontrer qu’il faut un véritable projet de refonte du système d’information
qui sera plus moins complexe selon la taille du groupe, ses structures, ses activités. Mais, il ne
faudra pas se limiter à cela.
Une veille efficace devra pouvoir décliner toutes les évolutions sur la chaîne de production
financière. Un rendement pareil ne sera obtenu qu’avec des grands groupes disposant d’une
autonomie et de compétences suffisantes, ce qui ne pourra être le cas que pour des groupes
suffisamment dimensionnés.
Le tableau ci-dessous a été réalisé par le cabinet ITAPOINT. Il s’agit d’un cabinet de conseil
en pilotage de la performance financière. Ce tableau nous montre les incidences qui peuvent
exister. Nous avons choisi d’inclure une partie du tableau afin d’énumérer quelques
incidences des normes sur le système d’informations.
45
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
46
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
En effet, l’actif n’est plus simplement un élément de patrimoine ayant une valeur économique
pour l’entreprise, une notion de contrôle est introduite, l’actif devient une ressource contrôlée
dont on attend des avantages économiques futurs.
Ainsi des biens autrefois non immobilisés car le droit n’en laissait guère le choix sont
dorénavant inclus dans le patrimoine de l’entreprise dans le souci de coller à une réalité
économique. C’est le cas lors du retraitement d’un bien pris en crédit –bail (Location-
Financement). On va alors assister systématiquement à une prise en compte de toutes les
immobilisations prises en crédit bail dans l’actif du bilan.
Outre cette prise en compte de la réalité économique, la valorisation des biens et leurs
conditions de dépréciation est fortement influencée par la notion de juste valeur (« fair
value »). Comme nous l’avons expliqué auparavant dans la partie 2 (section II ; E), il faut des
faire des tests de dépréciation à chaque inventaire et vérifier la valeur des actifs.
Parmi tant de facteurs, ceux qui impactent principalement les capitaux propres on peut citer la
comptabilisation étendue des engagements de départ en retraite et la revalorisation des actifs.
Si le premier facteur entraîne une baisse des capitaux propres c’est parce que ce traitement
optionnel en normes françaises mais obligatoire en IFRS entraîne un effet de rattrapage.
L’impact global de la comptabilisation des engagements de retraite sur les capitaux propres
provient essentiellement de la remise à zéro des écarts actuariels figurant en hors bilan dans
l’annexe des comptes 4.
L’évolution globale des capitaux propres résulte d’un grand nombre de facteurs avec en
premier lieu une baisse liée à la comptabilisation étendue des engagements de départ en
retraite et une hausse liée à l’accroissement sensible du résultat net et à la revalorisation des
actifs.
47
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
b) Autres retraitements :
Le haut de bilan est fortement affecté par les nouvelles normes : Immobilisations,
Endettement financier : les retraitements impactés par ces deux thèmes les capitaux propres
sont les plus affectés par les nouvelles normes.
Les retraitements IFRS dont nous allons discuter dans la partie de ce mémoire entraînent un
impact sur les capitaux propres : soit par une variation du résultat ; soit par une variation des
réserves pour la partie concernant les corrections sur les exercices antérieurs.
Cela passe bien souvent une constatation de nouvelles charges qui n’auraient pas existées en
normes françaises ou alors par leur correction du fait d’une évaluation différente
(augmentation, diminution ou annulation pour activation).
48
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
3) AU COMPTE DE RESULTAT :
Outre le changement de présentation dont nous avons parlé précédemment, d’autres
variations sont à noter.
La notion de Chiffres d’affaires disparait, elle est englobée dans le concept de produits des
activités ordinaires.
Le résultat est fortement impacté à la hausse comme à la baisse par les nombreux
retraitements sur les écarts d’acquisition ou les intérêts liés au crédit bail.
Par ailleurs, en matière de charge de personnel, la comptabilisation des engagements de
retraite a des effets contrastés sur les résultats des groupes. Pour ceux qui ne constataient pas
(ou peu) d’engagements de retraite en normes françaises, le passage aux IFRS entraîne la
constatation d’une charge nouvelle dans le compte de résultat.
Nous nous étendrons un peu plus sur les variations au compte de résultat dans les parties
indicateurs, ratios et agrégats financiers.
B) La rédaction :
Cet exercice se révèle de difficulté inégale d’un groupe à l’autre. Aucune société n’échappe à
la rédaction d’une note détaillée expliquant l’impact du passage aux IFRS, en particulier sur
les capitaux propres. Mais cette note, bien que toujours spécifique, ne pose pas de problème
particulier, car elle découle très naturellement des options retenues pour la transition.
La société doit donc réaliser un véritable diagnostic pour identifier ses différences propres,
cibler les modifications à apporter et ne pas se perdre en chemin, sur ce projet parfois
fastidieux.
49
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Une fois établie la liste des modifications à apporter aux états financiers, il reste à rédiger les
états financiers. Le point particulier porte sur les nouvelles notes que l’on sait plus abondantes
en IFRS.
Les états financiers se composent de deux parties, une permanente et l’autre annuelle.
La partie permanente décrit les principes et méthodes comptables. Elle est structurante pour
une société. En effet, pour être utile l’information financière doit être comparable, en
particulier d’une année à l’autre. On s’attend à ce que les changements y soient rares,
nettement identifiés et correctement expliqués et justifiés.
La partie annuelle est à rédiger chaque année en fonction des événements, en indiquant les
données comparatives requises. L’ensemble forme la matière première des utilisateurs, en
particulier les analystes, pour comprendre la situation actuelle et anticiper le futur.
Les enjeux de la communication financière sont lourds, cela englobe stratégie et dispositions
réglementaires. Toute la complexité est dés lors de pouvoir trouver un juste équilibre tant en
termes de quantité d’information produite que de qualité.
Si cet exercice, semble bien classique, il n’est guère simple. Les rapports annuels des sociétés
qui en réalisent, sont souvent comparés ou comparables, à ceux de leurs concurrents.
Cependant, dans cette nouvelle optique de rédaction les « best practices » restent encore à
créer ; même après 3ans de pratique des IFRS. En outre, le corps des normes est loin d’être
stable et les premiers modèles de comptes rédigés en IFRS soulèvent tous des divergences
même minimes.
Certains cabinets proposent sur leur site internet, des modèles de rapports annuels. Aussi des
rapports annuels produits à destination de la SEC, sot disponibles. Ces dernières peuvent être
de bonnes références compte tenu des multiples similarités d’exigences entre US GAAP et
IFRS.
Les sociétés devront donc appliquer une démarche structurée et en utilisant toutes les bases
disponibles, pour réussir une bonne rédaction de leurs comptes conformément au nouveau
référentiel. Et l’on peut aisément prévoir que les présentations des comptes te des rédactions
vont continuer à évoluer selon la normalisation et donc ne se ressembleront pas forcément
d’une année à l’autre ainsi que d’une société à l’autre.
50
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Cette partie du mémoire propose d’analyser toujours les impacts des nouvelles normes d’un
point de vue lecture des états financiers. On sait que la philosophie des IFRS était de produire
des états financiers lisibles pour tous les investisseurs. Pourtant les analystes ne semblent être
certains que la mission d’origine est remplie. D’abord parce que l’application des normes
requiert des interprétations de la part des directions financières d’où des disparités de
raisonnement selon les options envisagées.
1) Le résultat :
En normes françaises, les écarts d’acquisition étaient amortis sur une durée assez librement
choisie par le groupe ; il en résultait des pratiques assez hétérogènes avec néanmoins, par le
jeu de l’amortissement, un effet de limitation sur le niveau des écarts d’acquisition au bilan.
En IFRS, les écarts ne sont plus amortis mais font l’objet d’une surveillance renforcée
pouvant plus facilement amener à constater des dépréciations.
51
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Ainsi un des plus utilisés des indicateurs le ROCE (Return on Capital Employed), qui
correspond à la rentabilité économique (bénéfice avant intérêt et impôts/actiftotal-passif
exigible), est fortement affecté par les impacts cités ci-dessus.
2) L’endettement Financier :
L’accroissement global de l’endettement financier net résulte d’un ensemble de facteurs dont
les principaux sont la baisse de la trésorerie active, la reconnaissance des engagements de
rachat d’actions auprès des minoritaires, la réintégration dans les comptes des créances
mobilisées et des entités ad hoc et le rattachement de la majorité des « fonds non
remboursables » à l’endettement. On peut aussi citer l’actualisation des engagements sociaux
(les engagements de retraite).
Au final, plusieurs des agrégats que ce soit au bilan ou au résultat est volatile du fait des
nombreux retraitements effectués. Ainsi lorsque que pour les besoins d’une analyse, l’on va
par exemple comparer le ROCE au WACC, il ne faudra pas oublier de tenir compte des
impacts sur ces deux indicateurs liés aux retraitements IFRS.
Dans l’objectif de l’analyse de la lisibilité des comptes, nous nous intéresserons aux
incidences sur l’analyse financière
Comme tous les acteurs de cette « révolution », les analystes devront se former aux nouveaux
états financiers. Les états financiers en IFRS facilitent, d’une manière générale, le travail
préparatoire de l’analyste financier. De nombreux retraitements manuels, à partir de l’annexe,
auparavant indispensables à toute analyse sérieuse, sont désormais intégrés aux états
financiers. Cependant les nombreuses options ouvertes par les nouvelles normes rendent
complexe l’analyse car il faut appréhender les impacts avant de pouvoir mesure la
performance financière. De plus faute d’expérience et de recul nécessaire, car les normes sont
pratiqués depuis peu de temps, la communauté des analystes ne s’est pas encore approprié les
IFRS.
52
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Les effets semblent limités sur les ratios d’analyse. Selon la Banque de France, en dépit de
l’importance des reclassements et réévaluations introduits par les IFRS qui ont altéré, de
manière significative, la présentation et la valeur des différents agrégats comptables, le
passage aux IFRS a été sans effet notable sur la cote qu’elle attribue à ces groupes. Cela
s’explique par le fait de deux méthodes de travail propres à l’analyse financière pratiquée par
la Banque de France.
Tout d’abord parce que l’analyste Banque de France, pratique depuis longtemps des
ajustements méthodiques afin de prendre en compte la réalité économique des groupes et
améliorer la comparabilité entre les entités comparées. En sus, un grand nombre de
retraitements propres aux IFRS (intégration de l’endettement hors bilan, isolation des activités
devant être cédées, non-amortissement mais dépréciation de l’écart d’acquisition…), étaient
d’ores et déjà introduits dans les pratiques d’analyse de la Banque de France bien avant le
passage aux IFRS.
Ensuite, parce qu’au-delà des documents comptables l’analyse du risque de crédit s’appuie sur
l’examen de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise, sur les stratégies mises en
œuvre par les dirigeants ou encore sur les perspectives de l’entreprise…
D’une manière générale, le travail de l’analyste est facilité par certains retraitements qui avant
les IFRS, faisaient partie du travail d’analyse. Cependant interpréter d’autres retraitements,
ainsi qu’apprécier l’impact de certaines options ouvertes par les normes se révèlent
particulièrement difficile.
Le fait que l’information comptable soit plus rigoureuse, plus transparente et plus détaillée
apporte à l’analyste beaucoup plus d’outils et allège son travail. En outre, sont intégrés dans
les comptes, maintenant une série d’éléments d’appréciation du risque de crédit de l’entreprise
(entités ad hoc, produits dérivés, avantages sociaux, valeurs de marché de certains actifs,...).
Dans les points positifs, l’information sectorielle, permet une analyse plus fine de la
rentabilité économique, notamment par secteurs, zones géographiques etc. On peut ainsi,
outre calculer des rentabilités sectorielles, identifier les sources de profitabilité ; suivre la
stratégie de développement (grâce aux investissements sectorielles), anticiper les
performances futures. L’avantage est que l’information est de suite disponible et utilisable,
l’analyste n’a plus besoin d’enquêter ou de retraiter les informations financières.
53
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
La juste valeur des immobilisations, comme nous l’avons précisé plus tôt (Voir Impact sur les
capitaux propres), modifie les capitaux propres. Par conséquent, les ratios d’endettement ainsi
que les ratios de rentabilités en sont affectés, ainsi que les pondérations cout de la dette et cout
des capitaux propres. Le cout des dettes est aussi impacté par le retraitement de l’endettement
lié à IAS 17.
La comparabilité est affectée par les divergences existantes lors de la première application à
cause des options ouvertes dans ce cadre.
Au final l’analyste aura besoin de tenir compte d’aborde de tous ces impacts et divergences
avant de pouvoir raisonnablement fournir un travail objectif.
2) La Comparabilité et la Transparence :
Il est clair qu’il y’a de nombreux avancements pour ce qui est de l’avancement au niveau de
l’information utile à l’investisseur.
Certes, l’introduction des IFRS a apporté une transparence nouvelle dans plusieurs domaines :
les instruments dérivés, le hors bilan, la titrisation, les engagements de retraite, les stock-
options, l’information sectorielle. Mais transparent jusqu’à quel niveau et à quel prix.
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Les bilans IFRS apparaissent homogénéisés dans l’ensemble, c’est le sentiment global mais
approximatif des investisseurs. Car les comptes publiés en IFRS présentent toujours des
points de divergences. Surtout pour ce qui de ceux publiés en 2005, phase de transition, du
fait des options de 1ère application ouvertes par IFRS 1 « Première Application des IFRS. Les
disparités perdurent surtout au niveau la présentation des sociétés financières.
Pour remédier à cela des avis et recommandations du CNC et de l’AMF proposent des
modèles d’états financiers ainsi que des rubriques minima. Ce qui atténue le problème mais ne
le solutionne pas car la présentation de la performance est si stratégique que chaque groupe y
ajoute ses méthodes et stratégies.
A propos des comptes publiés en 2005, Philippe Danjou membre du Board de L’IASB et
anciennement directeur des affaires comptables de l’AMF disait : "A ce jour, la comparabilité
est partielle. Il y a encore beaucoup d’options, comme par exemple pour la comptabilisation
des immeubles, la juste valeur des instruments financiers et des zones d’ombre en matière de
certains rapprochements d’entreprises".
Aujourd’hui encore ces différences de présentation sont flagrantes, si dans certains secteurs il
y’a des effets d’expérience avec des modèles qui servent de « jurisprudence », dans d’autres
fortement concurrentiel, les groupes créent des modèles dans le but d’optimiser la
présentation de leur performance.
Les comptes restent influencés par les couleurs locales, le poids des habitudes et la volonté de
donner une image le plus proche possible de celle qui était dégagée en normes locales.
Aussi, l’avis général est qu’il est trop tôt pour espérer une homogénéité parfaite, de même
qu’il est trop tôt pour en juger. Des démarches sont encore nécessaires aussi bien que
l’émergence de standards et de bonnes pratiques.
Le caractère économique de l’information fait qu’il est destiné à l’investisseur. Très détaillée
et expliquée en annexes, elle devient stratégique dans la prise de décisions aussi bien au
niveau des investisseurs que des managers.
Prenons le cas de l’information sectorielle. L’analyse sectorielle en activités et zones
géographiques, permet de lire non seulement les risques, mais aussi les rentabilités marginales
de telle ou telle activité, telle ou telle zone. Cette présentation type contrôle gestion ou
analytique est très utile aussi bien à l’investisseur qu’au manager.
Ils peuvent tous deux identifier les sources de profitabilité et les perspectives de croissance et
par conséquent anticiper le futur.
55
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
C) Impacts Boursiers :
Nous venons de constater, que le passage aux IFRS emporte comme conséquence une
volatilité de plusieurs indicateurs financiers. Pour des entreprises côtés en bourse cela peut
impliquer des conséquences énormes sur leur cotation boursière.
Cependant la plupart de ces dernières, en tout cas si l’on prend des exemples du CAC 40,
avaient préparé le marché et les investisseurs à ce changement de cadre conceptuel comptable.
L’on va alors constater que ces impacts sont réels mais peuvent être relativisés car n’ont pas
eu de conséquences graves ou extraordinaires.
Une étude a été réalisée par l’observatoire de la communication en Juin 2005. Elle porte sur
les impacts boursiers des communications IFRS des sociétés du CAC 40, ayant effectué une
présentation à ce sujet (soit 23 au total). Les résultats qui en ressortent sont les suivants :
• « moins de 15% des sociétés ont connu une évolution de leurs cours de bourse de plus de
2% suite à leur communication IFRS ». Cf. Graphique 1 page 55
•« 51% des sociétés du CAC 40 ayant organisé une réunion /conférence téléphonique
spécifique sur les normes IFRS ont vu leur cours de bourse augmenter ou diminuer de moins
de 1%. Cf. Graphique 2 page 55
•« La plupart des sociétés ayant communiqué relativement tardivement sur les normes IFRS
ont vu leur cours de bourse diminuer, même de manière non significative ».
56
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Graphique 1
Graphique 2 :
57
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Comme nous l’avons annoncé plus tôt c’est une révolution de philosophie. La notion de
patrimoine juridique n’est plus, elle a laissé place à celle de patrimoine économique en vertu
de la « substance over form ». Quant au coût historique, comme son nom l’indique, il n’est
plus que souvenir en faveur de la juste valeur. Et le compte de résultat a plus vocation à
mesurer les performances économiques, qu’à traduire les conséquences juridiques d’une
opération.
Aucun entrepreneur averti n’est sensé ignorer aujourd’hui qu’en France, au-delà de la
préoccupation d’informer l’investisseur que la communication financière est organisée autour
de la préoccupation d’une décision économique qui procure l’avantage fiscal optimum.
Pourtant l‘application des nouvelles normes conduit à une forte déconnexion entre
comptabilité et fiscalité. C’est pourquoi les PME s’inquiète de la convergence des normes
IFRS dans le PCG. Ces PME estiment que ces normes ne correspondent aux grandes
entreprises qui ont des besoins de communication internationaux et qu’en plus il leur faut du
temps, et des moyens énormes dont ils ne disposent guère.
Selon le rapport IAS et Fiscalité : «L’introduction des normes IAS/IFRS dans les comptes
individuels aurait dans le cadre du maintien du principe de connexion des résultats comptable
et fiscal, de fortes incidences sur les règles fiscales de détermination du résultat imposable à
l’impôt sur les sociétés mais aussi sur les bases d’imposition d’autres impôts et taxes (impôts
locaux, TVA, IFA et taxes annexes) qu’il conviendrait d’approfondir.
Certaines des divergences peuvent être retraitées sans difficultés, d’autres nécessitent des
travaux plus lourds, voire le maintien de deux systèmes comptables ou d’information. »
Ce qui est inquiétant est que la convergence intégrale donc l’application dans les comptes
individuels, pose deux grands dilemmes :
Alors que la première solution serait un renie de la fiscalité française, la seconde solution
serait le renie de la convergence déjà entamée. On s’oriente plus vers une évolution conjuguée
des règles fiscales avec les nouvelles règles comptables. Et l’administration fiscale semble
s’être engagée dans ce cadre pour :
le maintien de la connexion entre comptabilité et fiscalité
58
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
la neutralité fiscale des changements comptables.
Un changement majeur de culture, une grande complexité, des principes pas toujours clairs et
parfois contradictoires ; des modalités d’application non testées et non confrontées à la réalité
des entreprises, un processus d’interprétation excessivement long (IFRIC), des normes en
constante évolution ; voilà le chantier auquel devront faire face experts, auditeurs et
commissaires aux comptes.
a) La procédure d’audit :
La démarche d’audit va être chamboulée car certainement plus longue et complexe avec
comme corollaire, une nécessité d’anticipation, une concertation et un recours accru aux
experts, et un coût élevé.
Dans la relation avec les émetteurs des comptes, le CAC devra gérer des délais plus longs dus
à l’apprentissage et à la constante évolution du référentiel.
Alors que la législation est encore mouvante et en constante évolution ; les commissaires aux
comptes doivent certifier les comptes annuels 2007 dans leur globalité. Ainsi, ils sont amenés
à se prononcer sur les retraitements appliqués aux exercices antérieurs pour en apprécier la
nature, valider leurs effets et contrôler l’information qui les accompagne. Et ceci, sans que
cela remette en cause, leur opinion (ou celles de leurs confrères) donnée les exercices
précédents.
La filière de l’audit a connu un profond bouleversement depuis la loi Sarbanes- Oxley, et son
homologue français la LSF(Loi sur la Sécurité Financière).
En effet, de nouvelles normes d’audit ont vu le jour, les exigences en termes de contrôle ont
été renforcées. En France il a été crée le Haut Conseil des Commissaires aux Comptes (H3C),
chargé d’édicter les règles en matière d’audit et de surveiller la profession. Un code de
déontologie très stricte a été mis en place notamment pour renforcer les obligations des
commissaires aux comptes en termes d’indépendance par rapport aux entreprises auditées.
59
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Pour ce qui est du rapport d’audit, les commissaires aux comptes doivent maintenant justifier
leur opinion sur les comptes. Un rapport sur le rapport des présidents de conseil
d’administration sur le contrôle interne est dorénavant réalisé.
Pour en revenir aux normes IFRS toutes ces modifications dans la législation autour du
contrôle des comptes découlent des scandales, qui eux-mêmes sont une cause de la démarche
des IFRS. C’est toujours dans la perspective de redonner confiance aux investisseurs. Cela par
le biais d’une information transparente, fiable et très contrôlée.
Outre cela, l’influence internationale des normes ISA ( normes internationales d’audit) se
traduit sur les normes professionnelles d’audit en France, c’est à dire les N.E.P. La plupart des
modifications apportées sont des transcriptions des normes internationales.
Un autre impact sur l’internationalisation des normes d’audit, est que celles –ci sont devenues
accessibles à tout le monde et donc opposables aux cabinets d’audit. Leur responsabilité peut
être engagée, si les diligences nécessaires n’oint pas été mises en place dans le cadre d’une
mission qui est pourtant légale( non contractuelle).
60
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
En définitif, l’impact des normes internationales sur les entreprises françaises et leur
information financière est non négligeable.
Quant à l’information financière on a conduit notre analyse sur deux axes, quantitatif et
qualitatif.
L’impact quantitatif, bien que non négligeable a été bien neutralisé par les groupes qui ont
déjà publié en IFRS. Cela par le fait que ces derniers ont souvent eu recours aux options
ouvertes lors de la première adoption, mais aussi par l’anticipation de certains retraitements
déjà possible grâce aux mouvements de convergence entamés par le législateur français.
Par ailleurs le caractère inachevé de la réforme et les évolutions latentes ont aussi contribué à
limiter ces impacts. Au niveau de l’analyse financière, nous rappelons que bien que les ratios
semblent relativement stables, il est quand même nécessaire de conduire une réflexion
nouvelle sur les méthodes de travail de l’analyste financier.
D’un point de vue qualitatif, la transparence s’est largement amélioré et est même
unanimement saluée par les utilisateurs. Cela notamment grâce à l’information sectorielle. La
richesse de l’information est notoire, même si cela va dés fois à l’en contre de la transparence.
Abondante et difficile à gérer dans les rapports financiers, la plupart des informations
financières n’est exploitable que par des spécialistes. Les normes rendant très difficile le
lissage des comptes d’une année à l’autre la fiabilité est donc au rendez-vous. Le gros point
noir est la comparabilité car même entre européens les différences sont nombreuses. Les
comptes sont imprégnées de couleurs locales. La présentation est large selon les entreprises et
leur nationalité.
61
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Etude sur l’impact du passage aux IFRS sur les comptes de 2004 conduit par le groupe ETAM
Ce tableau indique les variations qu’ont connues les capitaux propres, les Dettes et le résultat
net au 31 12 2004 après les comptes aient été consolidés aux IFRS. On a donc les différents
impacts suivants :
•Pour ce qui est de la réévaluation des immobilisations incorporels comme corporels, les
impacts sont liés aux retraitements induits par la notion de fair value. Ainsi, le coût historique
a été réévalué, les plus values étant enregistrés en Capitaux propres par les écarts de
réévaluation et les moins values directement comptabilisées dans les réserves. Ensuite des test
de dépréciation on été réalisés, les gains de valeurs ont conduit à de réévaluation, les pertes
quant à elles sont mis en diminution des écarts de réévaluations bien par bien à concurrence
des plus values initialement comptabilisées. Des amortissements du droit au bail ont été
pratiqués sur la durée d’utilité (filiales étrangères) ; alors qu’en normes françaises ils ne sont
62
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
pas amortis mais dépréciés s’il y’a perte de valeur. Les variations sont dues au fait qu’on
déroge au principe de respect du coût historique est encore moins au principe de prudence.
•En se reposant sur le principe de juste valeur, des tests de dépréciation ont été effectués en
calculant la valeur d’utilité par la méthode de l’UGT (Unité Génératrice de Trésorerie) et les
flux de trésorerie actualisés (Discounted Cash Flow ; D.C.F). Des pertes de valeur ont été
constatées dés lors que ces DCF étaient inférieurs à la VNC (Valeur Nette Comptable). En
normes françaises, une dépréciation n’est constatée que lorsqu’il y’a perte de valeur ou
modification de durée d’amortissement et la méthode de flux actualisés est exclue.
•Au niveau des stocks, la divergence provient de l’ajout en IFRS des frais de logistique
(dans le cas présent, le coût des entrepôts et de transport en magasins), dans la valorisation
des stocks. Ce type de frais d’acquisition n’était pas admis dans le coût d’acquisition en
normes françaises. Concernant les dépréciations des stocks, alors qu’en normes françaises, la
méthode rétrospective est appliquée ; c'est-à-dire que la perte est constatée si la valeur de
réalisation est inférieure au coût du stock. En IFRS, la méthode appliquée est prospective ;
c'est-à-dire que le groupe ETAM prend en compte les ventes à perte réalisés après clôture sur
les articles de la saison en cours, en stock à la clôture.
•Il nous est indiqué que l’impact des impôts différés provient pour l’essentiel de la
réévaluation des immobilisations. Parmi les autres retraitements qui impactent sur nos trois
agrégats du tableau, on peut citer le retraitement des charges à) répartir et des avantages au
personnel ; ou encore le non-amortissement du goodwill.
63
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Etude sur l’impact du passage aux IFRS sur les comptes de 2006 pour le groupe HBS
TECHNOLOGIE
64
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Des informations n’ont pas été données sur la cause des variations. Mais l’on peut
raisonnablement penser que la baisse du goodwill est du à l’application de la juste et valeur
et des tests de dépréciations. De même on peut penser que les immobilisations augment en
IFRS grâce à IAS 17 ou d’autres normes qui tenant compte de la réalité économique
permettent d’activer certains biens que la législation française ne permet pas. En plus bien
sur de l’impact juste valeur sur les immobilisations.
65
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Etude du CNCC sur l’impact du passage aux IFRS sur les comptes de 2004 sur des sociétés
du CAC 40
Cette étude contenue dans la Revue Française de Comptabilité. N° 377. Mai
2005, pages 27 à 31 donne les résultats suivants :
Un impact positif
§ Sanofi-Aventis : les fonds propres du laboratoire augmentent de plus de 5 milliards d’euros
(prise en compte de frais de développement). Il réduit ainsi son taux d’endettement.
§ Havas : le résultat net augmenterait de 51 %. Les capitaux propres devraient diminuer suite
aux dépréciations des écarts d’acquisitions (- 20 %).
66
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
§ Euler Hermes : le résultat net progresse de 33 millions d’euros, sans changement sur le plan
opérationnel).
§ AGF : les capitaux propres restent stables : 7,36 milliards d’euros, sans changement d’un
point de vue opérationnel.
Peu d’impact
§ Total : le passage aux IFRS n’a qu’un impact limité sur la situation financière du groupe. Le
montant des fonds propres reste pratiquement stable, et le résultat progresse de 9,6 à 10,9
milliards d’euros (capitalisation des frais de développement).
Un impact négatif
§ BIC : le chiffre d’affaire du groupe devrait baisser de 9 % (déduction au niveau des ventes
des réductions promotionnelles et publicitaires, du couponning et des remises). Les capitaux
propres baissent de 6 %.
§ Rhodia : la perte enregistrée est de 641 millions d’euros, contre 629 en normes françaises.
L’endettement financier passe de 1,929 à 2,328 milliards d’euros et les capitaux propres de 70
à moins 564 millions d’euros (comptabilisation des écarts actuariels sur les engagements de
retraite).
67
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
68
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
CONCLUSION
L’évolution de la comptabilité est normale car liée à celle des économies de ce monde. Face à
la mondialisation, la concentration des capitaux et le développement des modes de
financements ; les systèmes comptables ne pouvaient que se transformer.
Selon le CNCC dans son rapport « Les IFRS et nouvelles transparences-impact sur la
communication financière et la valeur des entreprises », publiée en avril 2007 :
« De mémoire de transaction à moyens de preuve, en passant par un objectif de surveillance,
la comptabilité est désormais un outil de médiation, de communication et médiatisation d’un
système économique libérale. »
L’introduction des normes IFRS semble dés lors mériter le terme « REVOLUTION » qui lui
est souvent attribuée. Elles se veulent, au service de l’INVESTISSEUR et requièrent une
INFORMATION ECONOMIQUE, TRANSPARENTE, en plus d’HARMONISER la
pluralité des législations comptables et financières.
Durant ce mémoire, nous avons pu expliquer les tenants et aboutissants de ces nouvelles
normes et ainsi traiter la question de leurs impacts sur les entreprises françaises et leur
information financière.
Il est possible de relativiser les impacts financiers sur le cours de bourse ou certains agrégats.
Cependant, nous avons vu que le passage impliquait une gestion à l’échelle projet. Projet avec
des coûts énormes en termes de réorganisation, formation ou encore de refonte de systèmes
d’information.
Il est logique, alors de se poser la question à savoir ; le jeu en vaut-il la chandelle. En effet, les
objectifs étaient, l’harmonie, la fiabilité, la transparence et surtout l’utilité économique.
Si certains objectifs sont remplis, notamment en termes de transparence et
d’utilité économique ; d’autres comme l’harmonie ou l’utilité économique sont peu aboutis,
voire pas du tout. Mais cela ne remet pas en cause leur légitimité, vu leur caractère inachevé
et en perpétuelle évolution, on peut justement espérer leur amélioration au fil de
l’apprentissage. Selon les experts, malgré la diversité des points de vue exprimés, les
investisseurs se retrouvent sur quelques grands constats. Pour eux, le passage aux IFRS a
constitué un net progrès par rapport à la situation antérieure. Les insatisfactions sont quand
même réelles et il faudra des initiatives publiques, au niveau de l’Union européenne pour
rendre le système de normalisation plus efficace et plus robuste.
L’autre question, très primordiale est celle de l’application dans les comptes individuels.
Comme nous en avions parlé, il s’agit essentiellement de PME-PMI, qui auront sans doute du
mal à gérer aussi bien le projet de passage que son coût. Faudra t-il peut être l’intervention de
l’Etat afin d’accompagner techniquement et financièrement ces entreprises si l’application
devenait obligatoire.
69
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE
MASTER : AUDIT ET EXPERTISE-Institut Supérieur Européen de Gestion
(ISEG)-14 rue Claire Paulhiac 31000 TOULOUSE
________________________________________________________________________
Il sera donc nécessaire pour l’administration fiscale, d’anticiper les modifications de règles.
Elle devra traduire ses prises de position verbale sur le principe de neutralité fiscale par des
textes conformes à ses déclarations. Il faudra aussi que la connexité, comptabilité et fiscalité
soit maintenue, pour des soucis de simplicité aussi bien pour le législateur que les entreprises.
Au final, les normes IFRS apparaissent comme une bonne initiative, qui à terme répondra
sûrement aux objectifs d’harmonie et de transparence (entre autres), que les membres de
l’IASB se sont fixés. Il conviendrait juste de noter que la normalisation est encore inachevé et
présente certains défauts dont le normalisateur aura eu vent grâce au débat ouvert sur les
normes.
Et cela sera, sans doute pris en compte dans les futures évolutions du référentiel.
On peut aussi se féliciter que l’information financière soit devenue un thème largement
débattu sur la place publique et que le dialogue entre comptables et non comptables ait été
renoué.
Reste à organiser et préparer le passage dans les comptes individuels !
70
L’impact des normes IFRS sur les entreprises françaises et leur information
financière.
ELHADJI BIRANE GUEYE